Homme politique et journaliste, le frère aîné de Park Chung-hee, Park Sang-hee, a joué un rôle dans le mouvement indépendantiste coréen et pour comprendre l'implication dans les rangs communistes, pendant ses années de jeunesse, du futur général Park Chung-hee, qui a établi un régime autoritaire résolument anticommuniste au sud de la péninsule. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) revient sur Park Sang-hee, figure oubliée de l'histoire coréenne.
Né le 10 septembre 1906 dans le district de Chilgok de la province du Kyongsang du Nord, Park Sang-hee a fait de bonnes études, même si un doute demeure quant à son entrée ou non à l'université - à une période où l'accès à des études supérieures était très restreint, alors que la Corée subissait le joug de la colonisation japonaise (1910-1945).
Impliqué très tôt dans le mouvement indépendantiste, notamment au sein de l'association Singan (qui dépasse le clivage politique gauche-droite) créée le 15 février 1927 et dissoute par l'occupant japonais en 1931, Park Sang-hee a écrit pour le quotidien coréen Dong-A, alors de sensibilité indépendantiste, dans sa ville de Gumi.
Membre actif de l'Alliance pour la fondation de la Corée, d'obédience socialiste, Park Sang-hee est arrêté par les Japonais et est toujours emprisonné à la Libération, en 1945. Disposant d'une assise politique à Gumi, Park Sang-hee y crée une branche du Comité préparatoire pour la fondation de la nation. En 1946, il est membre du Parti communiste sud-coréen. Il est l'un des dirigeants du soulèvement du 1er octobre 1946 dans la région de Daegu, dont l'une des causes a été l'accès de tous au riz, dans les communes de Gumi et de Seongsan. La répression violente par les autorités sud-coréennes du soulèvement de Daegu conduit à l'assassinat de Park Sang-hee le 6 octobre 1946. La mort de son frère accélère la prise de conscience politique de son frère cadet Park Chung-hee, dans les rangs communistes - avant qu'il ne s'affirme à nouveau comme anticommuniste et poursuivre sa carrière militaire. Il a été avancé que Park Chung-hee aurait été infiltré dans les rangs communistes, mais sa relation à son frère Park Sang-hee contredit cette hypothèse - même si Park Chung-hee aurait pu être "retourné".
Parmi les proches de Park Sang-hee, Won Tai-song s'est réfugié au Nord, où il devient vice-ministre du Commerce. Après le coup d'Etat militaire de Park Chung-hee à Séoul le 16 mai 1961, Won Tai-song convainc Kim Il-sung de l'envoyer négocier avec Park Chung-hee, espérant que le nouvel homme fort de Séoul avait conservé au moins pour partie ses idéaux de jeunesse et pourrait en tout cas favoriser le dialogue Nord-Sud. Won Tai-song est d'autant plus optimiste que le bras droit de Park Chung-hee, Kim Jong-pil (futur chef des renseignements sud-coréens) a épousé Park Young-ok, fille de Park Sang-hee (un autre enfant de Park Sang-hee, Park Jun-hong, né en 1947, a étudié aux Etats-Unis et est devenu un spécialiste de la Chine et des questions liées à la réunification de la Corée, et a également présidé l'Association de football (sud-)coréenne). Décédée en 2015 à l'âge de 86 ans, Park Young-ok s'est employée à nier l'évidence, à savoir l'engagement communiste de son père, ainsi qu'à prétendre que son père et son oncle n'auraient pas été si proches... La ville de Gumi, où est né Park Chung-hee, entretient le culte de la personnalité de ce dernier, et est farouchement conservatrice et anticommuniste.
Mais Park Chung-hee, soupçonné par ailleurs de penchants communistes par les Américains après le coup d'Etat de 1961, décide, en accord avec Kim Jong-pil, de faire exécuter Won Tai-song comme espion. Les conditions de l'assassinat de Won Tai-song n'ont jamais été totalement clarifiées, Kim Jong-pil ayant toujours observé le silence sur cet épisode peu glorieux.
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박정희에게 나이차이가 많이 나는 큰형으로 사실상 아버지 같은 존재였다고 하며, 그래서 경찰의 손에 살해당한 형에 대한 복수심으로 잠깐 남로당...