Le lundi 26 septembre 2016, à l'appel du syndicat des métallurgistes KMWU, les travailleurs des entreprises automobiles de Hyundai ont stoppé toute leur activité sur les sites d'Ulsan, Jeonju et Asan après l'échec des négociations salariales. De nouvelles actions étaient d'ores et déjà prévues par le syndicat KMWU à l'issue de la journée du 26 septembre, avec des débrayages de six heures par jour. Il s'agit de la première "grève totale" chez le groupe sud-coréen depuis 12 ans, après plusieurs débrayages conduits depuis juillet 2016. Menées à leur terme, ces actions seraient à l'origine de la perte de 114.000 véhicules pour une valeur de près de 2 milliards d'euros - ayant d'ores et déjà contraint le groupe automobile à réviser à la baisse ses objectifs de production pour 2016.
Les positions étaient bloquées à l'issue de la 26e séance de négociations salariales : alors que la direction de l'entreprise proposait une hausse moyenne mensuelle de 58.000 won (soit 46 euros), une augmentation des bonus et le transfert à chaque salarié de 10 actions, la KMWU exigeait une hausse au moins équivalente à celle de 2015, soit 85.000 won (ou 68 euros).
Si la direction de Hyundai, tout en se déclarant "déçue" par les actions entreprises, affirme ne pas vouloir rompre le dialogue, le gouvernement est à l'origine d'une répression antisyndicale accrue (avec la condamnation à de la prison ferme de Han Sang-gyun, dirigeant de la centrale KCTU à laquelle est affiliée la KMWU) dans un contexte de forte mobilisation sociale - notamment contre les projets de déréglementation libérale du marché du travail, à l'origine de la défaite des conservateurs au pouvoir lors des élections législatives d'avril 2016. Dans ce contexte, une mise en cause des syndicats a été formulée par Joo Hyung-hwan, ministre du Commerce, suivant une pratique très coréenne d'ingérence du gouvernement dans la vie sociale des entreprises :
Les exportations coréennes ont beaucoup souffert récemment du fait du ralentissement de l'économie globale. Les débrayages du syndicat de Hyundai Motor ne vont qu'aggraver ces difficultés.
Cinquième producteur mondial d'automobiles, la Corée du Sud a été dépassée par l'Inde pour les six premiers mois de l'année 2016 et est menacée par le Mexique, dont la production augmente aussi rapidement.
Forts d'une tradition de lutte sociale, les salariés de Hyundai ont un salaire moyen mensuel de 2.200 euros (contre 1.700 euros en moyenne en Corée du Sud, où la situation des travailleurs des PME-PMI est beaucoup plus difficile sur un marché du travail caractérisé par un fort dualisme).
Sources :
Première grève en 12 ans dans les usines coréennes de Hyundai - le blog auto
Les salariés de Hyundai étaient en grève hier dans toutes les usines coréennes du groupe pour la première fois depuis 12 ans après l'échec des discussions sur les hausses salariales. Si c'es...
http://www.leblogauto.com/2016/09/premiere-greve-12-ans-usines-coreennes-de-hyundai.html
Séoul s'inquiète de l'ampleur des grèves chez Hyundai
Dans la nuit de lundi à mardi, les chaînes d'assemblage des trois grandes usines de Hyundai Motor en Corée du Sud devaient être rallumées à l'issue d'une rare journée de " grève totale " su...
Une grève totale chez Hyundaï en Corée - npa-auto-critique
Les travailleurs du syndicat du plus grand fabricant automobile de la Corée du Sud, Hyundai, ont entamé ce lundi 26 septembre leur première grève totale depuis 12 ans. La grève est menée par ...
http://www.npa-auto-critique.org/2016/09/une-greve-totale-chez-hyundai-en-coree.html
Nationwide strikes weigh on economy
Strikes by railway and subway workers as well as Hyundai Motor workers are taking a further toll on the nation's economy, already suffering from continued low growth in the wake of weak consumption