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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 22:25

Le dimanche 28 août vers 5h20 (heure libyenne) des braqueurs ont pris d'assaut les locaux de l'ambassade de la République de Corée (du Sud) en Libye. Si les pillards sont repartis les mains vides suite à l'intervention des forces de police libyennes, l'AAFC condamne ce geste inacceptable, qui témoigne du climat d'insécurité civile qui règne à Tripoli et ne permet pas le respect des immunités et privilèges diplomatiques.

 

Sans doute parce qu'ils croyaient les locaux vides après le départ de la plus grande partie du personnel diplomatique, actuellement évacué en Tunisie compte tenu du danger créé par les bombardements de l'OTAN, une quinzaine de braqueurs armés ont pris d'assaut les locaux de l'ambassade sud-coréenne à Tripoli le 28 août 2011. En début de semaine, la résidence de l'ambassadeur sud-coréen à Tripoli avait déjà été pillée.

 

Mais les quelques employés restés dans l'ambassade ont appelé la police qui a mis en fuite les pillards, sans avoir réussi à s'emparer des téléviseurs et des autres produits électroniques qu'ils convoitaient.

 

Le porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, Shin Maeng-ho, a fait savoir qu'aucune victime n'était à déplorer, lors de ces actes de brigandage qui appellent la plus ferme condamnation.

 

Bien qu'ayant négocié d'importants contrats avec le colonel Mouammar Kadhafi, la Corée du Sud a pris position pour OTAN et les forces du Conseil national de transition, sans qu'il ne doive être établi de lien avec le braquage de la représentation diplomatique sud-coréenne à Tripoli.

 

Source : Yonhap.

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 22:08

Le 21 janvier 2011, un navire sud-coréen et ses 21 membres d'équipage, capturés par les pirates somaliens, ont été libérés après l'intervention des forces spéciales de la République de Corée (du Sud). Huit pirates sont morts et cinq autres ont été capturés au cours de l'intervention, unanimement saluée dans les médias sud-coréens qui ont mis en avant le président Lee Myung-bak. Si l'AAFC se félicite de l'heureux dénouement pour les otages coréens en saluant la réussite de l'opération des forces spéciales sud-coréennes, elle relaie les interrogations de nombreux citoyens sud-coréens, notamment sur les forums Internet : plus que la classique récupération politique dans un pays où les médias sont acquis à l'actuel gouvernement conservateur, soit par conviction (comme les principaux quotidiens) soit du fait que les groupes publics sont solidaires de leur actionnaire, l'inquiétude est réelle sur les risques de représailles. L'AAFC reproduit ci-après un article de Global Voices, traduit de l'anglais, publié le 27 janvier 2011.

 

2230596 zZ3Vendredi dernier les forces spéciales sud-coréennes ont réussi à venir en secours de 21 membres d’équipage qui avaient été pris en otage par des pirates somaliens dans la mer d’Oman. Au cours de l’intervention, huit pirates ont péri et cinq ont été capturés. Lorsque l’information a été diffusée, elle a été saluée par beaucoup de Coréens qui se sont joints à l’ambiance festive. Des internautes prudents ont fait part de leur inquiétude quant à d’éventuelles représailles de la part des pirates et se sont plaints de l’attitude des médias généraux qui, tout occupés à louanger l'exploit des autorités, ont négligé d'importantes questions intérieures et minimisé le rôle des véritables acteurs du sauvetage.

 

Beaucoup de journaux télévisés coréens ont montré des vidéos en direct et des images de l’opération de sauvetage du cargo coréen pris en otage, le ‘Samho Jewelery', durant plus de la moitié de leur temps d'antenne. C’était très intéressant à regarder le premier jour. Mais comme les informations sur les pirates ont continué le lendemain et les jours suivants tout l’éloge semblait revenir au président qui a donné l’ordre de l’expédition, encourageant le public à dire ‘stop !'.

 

Sur un site de forum public de discussion, l’internaute Larry Diamond a critiqué [en coréen] la KBS (l’une des trois principales chaînes TV de Corée (publique)) pour avoir ignoré de sérieux problèmes intérieurs tels que la maladie de la fièvre aphteuse. La Corée du Sud fait face à sa pire épidémie de fièvre aphteuse et près de deux millions de têtes de bétail ont du être abattues.

 

  저 역시 청해부대가 기분 좋은 소식을 전해줌에 있어 큰 박수를 보내는 입장입니다. 그러나[…]어제 토요일! KBS 9시뉴스는 20여분동안 온통 이번 사건으로 도배했고, 국내뉴스전달은 없었습니다. […] KBS뉴스는 해외언론의 반응과 이명박정부의 신속한 대응이라는 귀결문구로 결국 나는 관영매체다!라고 전국민을 상대로 선포한것이나 다름없습니다. […]이제 정도껏합시다. 토요일 KBS뉴스에서 사라진 구제역 뉴스! 정말 심각합니다…. 구정을 앞두고 차라리 고향내려가지 않기! 캠페인방송하는게 구제역 막는 지름길인지도 모를 갈림길에 서 있는 상태입니다.

 

Je félicite chaleureusement les troupes Chunghae (: forces d’attaque de la marine coréenne) pour cette très bonne nouvelle. MAIS […] hier (samedi), la KBS a rempli exclusivement ses éditions de journaux télévisés de reportages du sauvetage et n’a absolument pas parlé des problèmes intérieurs. […] La KBS a conclu son édition en citant les commentaires (positifs) de la presse internationale sur le gouvernement et (en louant) l’équipe de Lee Myung Bak pour sa réaction rapide, comme si la chaîne se déclarait elle-même face au public coréen chaîne contrôlée par l’état. […] La coupe est pleine. Les reportages sur la fièvre aphteuse ont manqué à l’édition de samedi…. Les vacances de la nouvelle année lunaire approchant, [note :  du 2 au 4 février en Corée] nous sommes arrivés à un point critique, et la KBS (aurait pu) réaliser une sorte de campagne publique afin de décourager les gens de se rendre dans leur ville natale pour stopper la propagation de la maladie (dans les zones indemnes).

 

Sur le même forum, Damum's Agora, l’internaute BaeksuBaeksu a publié un article [en coréen] condamnant la couverture médiatique qui vante exagérément les actions du gouvernement actuel.

 

 무엇보다 이번 피랍사건을 해결한 청해호 일원과 UDT 대원들에게 격려와 박수를 보넵니다. 근데 현재의 언론이나 일부 몇몇 아고라인들의 MB의 업적만들기적 칭송에 정말 고개를 젓지 않을수가 없네요. 일단 이일 자체에 있어서는 MB가 잘못한 것은 아닙니다. 잘한 일이지요.[…]하지만 이것은 한 국가의 통수권자이자 통솔자로서 자국민을 보호하기위한 어떠한 대통령이라도 내릴수 있는 결정입니다.[…] 이번작전의 성공은 MB에 결정에 따라 잘된 것이 아니라,작전 자체를 사상자가 없이 성공적으로 치루어낸 각부 관계기관과 현장의 대원들의 몫이 되어야 마땅한 것입니다.

 

 

D’abord et avant tout j’envoie tous mes vœux d’encouragement et de félicitations aux membres des Cheng-hae et des UDT (Forces d’interventions sous-marines) pour avoir réussi à résoudre le problème du navire pris en otage. Mais la couverture médiatique et certains Agoriens (: les internautes de l’Agora de Daum) louent cette action comme si c’était le fait uniquement de MB (: initiales du président coréen). Ce genre d’attitude fait dire non de la tête aux gens. Bien sûr ce n’est pas la faute de MB. C’est un acte qu’il a réussi. […] Mais cette décision est celle que tout président devrait être capable de prendre, en tant que commandeur suprême de l’état afin de protéger ses concitoyens.[…] L’opération militaire a été un succès non seulement parce que MB a pris la bonne décision mais aussi parce que tous les membres des services concernés et tous les agents des forces spéciales ont joué leur rôle avec brio sans blesser nos hommes.

 

Ce qui inquiète les Coréens davantage que les reportages agaçants, c’est qu’il y a encore des membres d’équipages coréens retenus en otages par des pirates somaliens. Des internautes ont signé une pétition en ligne [en coréen] appelant le gouvernement à entreprendre le sauvetage des marins du Guemmi, un navire coréen pris en otage en octobre dernier.

 

 Même s’il a intitulé son billet ‘Sauvetage extrêmement impressionnant', le blogueur Cyberbong 75 [en coréen], appelle à la prudence au vu d’une possible vengeance.

 

하지만 문제는 이제부터입니다. 90년대 중반 말라카 해협에서 일본의 S사 상선을 공격했던 해적들이 그 배의 선원들에게 진압을 당하여 체포된 이 후 S사의 배가 지나갈 때 마다 해적의 위협에 특히 더 시달려야 했습니다. 해적들에겐 자신들만의 마케팅이라고 할까요. 특유의 리번제 성향이 있기 때문에 당분간은 우리나라 상선에 대한 위협이 더욱 거세일 것입니다. 물론 이런 작전을 몇 번만 더 성공적으로 수행하게 되면 ‘감히 건들어선 안되는 나라의 배'라는 인식을 심어줄 수 있습니다.

 

En effet, le problème ne fait que commencer. Près du détroit de Malacca, un navire japonais appartenant à la S (: initiale) a été attaqué par des pirates au milieu des années 1990. Ces pirates ont été capturés par les membres d’équipage et ensuite arrêtés. Mais après cet incident chaque navire de la S a reçu des menaces sérieuses de la part des pirates lorsqu’il naviguait dans leurs eaux. Les pirates ont leur propre stratégie (marketing) ou un penchant pour la revanche. Les navires coréens devront faire face à l’avenir à des menaces accrues de la part de ces pirates ; mais si nous poursuivons avec succès nos opérations militaires à de nombreuses reprises ils percevront nos navires comme des « bateaux d’un pays que nous ne devrions pas oser toucher.’ [note : On ne sait pas à quoi correspond ce ‘S' mais il est vrai qu’un autre bateau japonais a été pris en otage en 2005 dans le détroit de Malacca].

 

Dans le même ordre d’idée que cette hypothèse, Reuters a fait un reportage ce matin sur les pirates somaliens qui avaient menacé de tuer tout marin sud-coréen qu’ils prendraient en otage à l’avenir afin de faire payer la mort de leurs collègues pirates. Le reportage ajoutait que les pirates issus de deux bases des côtes somaliennes ont déclaré qu’ils amenaient les otages à l’intérieur des terres afin d’empêcher tout essai de sauvetage futur.

 

Cependant, certains blogueurs comme Nest of pnix [en coréen], raisonnent qu’il n’est pas plausible de s’attendre à ce que ces pirates tuent. Le blogueur expliquait qu’étant donné que les pirates somaliens partagent un esprit de camaraderie très minimal, le faible lien émotionnel entre pirates ne les empêchera pas d’obtenir une rançon de la part des pays, ce qui est leur priorité numéro un.

 

Ecrit par Lee Yoo Eun · Traduit par Barbara Pissane

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 10:09

Président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et exerçant à ce titre les fonctions de chef de l'Etat, le président Kim Yong-nam est parti pour une visite officielle au Gabon, en Gambie et au Sénégal, Cette nouvelle tournée africaine du président Kim Yong-nam témoigne de la place privilégiée qu'occupe le continent dans la diplomatie nord-coréenne en direction du Tiers-Monde.

 

Troisième tournée africaine en trois ans 

 

Soutien des mouvements de décolonisation, membre actif du Mouvement des non-alignés, la République populaire démocratique de Corée a toujours accordé une place importante au continent africain au sein des Etats du Tiers-Monde, en nouant des coopérations tant politiques qu'économiques et culturelles.

 

KimYongnam.jpgSelon une dépêche de l'agence nord-coréenne KCNA du 27 mars 2010, le président Kim Yong-nam a effectué une nouvelle visite en Afrique, qui l'a conduit au Gabon, en Gambie et au Sénégal, après ses précédentes visites sur le continent africain en mai 2009 (Afrique du Sud et Zimbabwe) et mars 2008 (Namibie, République démocratique du Congo, Ouganda et Angola). En juillet-août 2007, une précédente tournée internationale du président Kim Yong-nam l'avait conduit, outre en Mongolie et à Singapour, dans trois Etats africains (Algérie, Egypte, Ethiopie). On relèvera que des pays différents ont été visités lors de chaque tournée, confirmant la volonté nord-coréenne de diversification de ses relations internationales.

 

La délégation nord-coréenne accompagnant le président Kim Yong-nam  lors de son déplacement de mars-avril 2010 comprenait notamment, le ministre de la Santé publique Choe Chang-sik, le vice-ministre des Affaires étrangères Kim Hyong-jun et le vice-ministre du Commerce extérieur Ri Myong-san.

 

Les relations Gabon - République populaire démocratique de Corée : une relation ancienne de coopération

 

Au Gabon, les échanges bilatéraux avec la RPD de Corée ont été fondés sur les relations personnelles entre les deux présidents Kim Il-sung et Omar Bongo Ondimba. L'ancien président gabonais avait visité la Corée du Nord en mai 1977. Tout en ayant été un des premiers pays d'accueil des investissements sud-coréens sur le continent africain, dès le milieu des années 1970, le Gabon a mené une politique d'équilibre diplomatique entre les deux Etats présents sur la péninsule coréenne, à la faveur notamment d'une révision de la diplomatie sud-coréenne : ayant initialement refusé qu'un Etat tiers établisse conjointement des relations avec la Corée du Sud et la Corée du Nord, Séoul en a finalement accepté le principe en 1973, dans un contexte où - plus particulièrement en Afrique - une majorité des Etats issus de la décolonisation avait finalement choisi de reconnaître la République populaire démocratique de Corée. Alors qu'il avait établi des relations diplomatiques avec la Corée du Sud dès le 1er octobre 1962, le Gabon a été un des premiers Etats africains à tirer les conséquences de cette révision de la doctrine diplomatique sud-coréenne, en établissant des relations diplomatiques avec la RPDC le 29 janvier 1974, puis en ouvrant peu après une représentation diplomatique permanente à Pyongyang. Le trente-cinquième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques a donné lieu à des cérémonies officielles en 2009.

 

ali bongo 432La délégation nord-coréenne a visité le Gabon du 29 au 31 mars 2010. A son arrivée à l'aéroport de Libreville, le président Kim Yong-nam a été reçu par le Premier ministre gabonais Paul Biyoghe Mba. Le chef d'Etat nord-coréen a déclaré à la presse que la RPDC et le Gabon avaient développé de longue date, "des relations tout à fait excellentes de coopération réciproques en poursuivant le même chemin pour l'indépendance, la paix et l'amitié." Le 31 mars, la délégation coréenne a rencontré le président Ali Bongo Ondimba, en présence notamment de S. E. Ri Myong Chol, ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée au Gabon. Un accord bilatéral de coopération culturelle et un protocole de coopération ont été signés entre le ministère des Affaires étrangères de RPDC, représenté par le vice-ministre Kim Hyong-jun,  et le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie du Gabon, représenté par le ministre Paul Toungui.

 

Du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2011, le Gabon est membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies, où les Etats-Unis et d'autres membres permanents sont à l'origine du renforcement des sanctions internationales prises à l'encontre de la République populaire démocratique de Corée le 12 juin 2009, en application de la résolution 1874, suite à l'essai nucléaire du 25 mai 2009.

 

Rencontre en Gambie avec le président Yahya Jammeh

kim_yong_nam_gambie.jpg

 

Le président Kim Yong-nam a poursuivi sa tournée africaine par une visite de trois jours en Gambie, du 1er au 3 avril. La délégation nord-coréenne a été accueillie, lors de son arrivée à l'aéroport de Banjul le 1er avril, par la vice-présidente Aja Isatou Njie Saidy.

 

Le 2 avril, la délégation a rencontré le président Yahya Jammeh à la Maison d'Etat. Les deux parties ont signé un accord général de coopération qui a mis en place une commission conjointe de coopération technique.

 

Au cours d'un dîner offert en l'honneur du président Kim Yong-nam, auquel ont également participé Mme Elizabeth Lenne, présidente de l'Assemblée nationale de Gambie et S.E. Ri Kyong-son, ambassadeur de la RPD de Corée en Gambie, la vice-présidente Aja Isatou Njie-Saidy a déclaré que le gouvernement de la Gambie était déterminé à renforcer les liens cordiaux de coopération bilatérale, basé sur un désir commun de bâtir un futur plus brillant pour les peuples gabonais et coréen et l'humanité en général. La vice-présidente a ajouté que les deux Etats croyaient dans les principes d' "auto-détermination, autosuffisance, solidarité, égalité, justice, partenariat et le maintien de la paix et de la sécurité internationales pour le bien commun de toute l'humanité."

 

Elle a souligné les réalisations de la Corée pour obtenir une croissance industrielle et structurelle, et pour devenir un puissant membre industrialisé de la communauté des nations. Elle a aussi plaidé en faveur des coopérations Sud-Sud pour un développement et une croissance soutenables. Le président Kim Yong-Nam a ajouté que, en dépit de la grande distance séparant la Gambie et la RPD de Corée, les Nord-Coréens étaient conscients des succès de l'administration Jammeh en matière de développement. 

 

La République de Gambie et la République populaire démocratique de Corée ont établi des relations diplomatiques en 1973.

 

Au Sénégal, Kim Yong-nam a assisté à l'inauguration du Monument de la Renaissance africaine

 

Le Sénégal a été la dernière étape de la tournée africaine du printemps 2010 du président Kim Yong-nam, arrivé le 3 avril, à l'occasion de l'inauguration du Monument de la Renaissance africaine. Cet ensemble monumental d'une hauteur totale de 50 mètres a été réalisé par les ouvriers nord-coréens du Groupe Mansudae de projets pour l'outre-mer de la République populaire démocratique de Corée. La RPD de Corée a reçu des terres au Sénégal en paiement.

 

monument_renaissance_africaine-copie-1.jpg

 

Aux côtés de dix-neuf autres chefs d'Etat invités, tous africains, le président Kim Yong-nam a assisté le 3 avril à l'inauguration officielle du monument (photo CNN), marquant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de plusieurs Etats africains. Dans un message au président sénégalais Abdoulaye Wade qui présidait la cérémonie, le président Kim Yong-nam a "exprimé sa confiance que les relations amicales et de coopération entre les deux pays se renforceraient encore dans les futur dans différents domaines", selon l'agence KCNA citée par CNN.  

 

La République du Sénégal et la République populaire démocratique de Corée ont établi des relations diplomatiques en 1972.
 

Sources :

- AAFC

- Afrique en ligne, "Gabon : Kim Yong Nam reçu par le président Ali Bongo Ondimba", 3 avril 2010

- Agence de presse africaine (APA), "North Korea presidium heads three day visit to The Gambia", 3 avril 2010

- AllAfrica.com, "Gabon-Corée du Nord : visite de Kim Yong Nam au Gabon", 30 mars 2010

- Armstrong, Charles K., Juche and North Korea's global aspirations, Woodrow Wilson International Center for Scholars, septembre 2009

- CNN, "Senegal unveils colossal statue amid criticism", 3 avril 2010

- KCNA, "Kim Yong Nam departs for African countries", 27 mars 2010

- KCNA, "Kim Yong Nam holds talks with Gabon's President", 31 mars 2010

- KCNA, "DPRK, Gabon sign cultural cooperation agreement", 31 mars 2010

- KCNA, "Kim Yong Nam arrives in Banjul", 2 avril 2010

- KCNA, "Reception given for Kim Yong Nam", 2 avril 2010

- Rhee Sang-hoon, La Corée du Sud et l'Afrique, DEA d'études africaines, Centre d'éudes d'Afrique noire, Institut d'études politiques (IEP) de Bordeaux, n° 40, 1993

- Yonhap, "Diplomatie nord-coréenne : Kim Yong-nam en visite en Afrique", 4 avril 2010

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 22:50

Prévue le 4 avril 2010, l'inauguration du Monument de la Renaissance africaine, au Sénégal, marquera l'aboutissement de près de deux ans de travaux entre des sociétés française, sénégalaise et nord-coréenne. Haut de 50 mètres, situé sur une colline d'une hauteur de 100 mètres, l'ensemble monumental réalisé par les ouvriers nord-coréens du Groupe Mansudae de projets pour l'outre-mer  de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) constituera la plus haute statue au monde.

monument_renaissance_africaine.jpg

La réalisation du Monument de la Renaissance africaine, à Ouakam dans l'agglomération de Dakar, est un pari audacieux, sur les plans technique, économique et politique.

Cet ensemble imposant
représente d'abord une prouesse technique architecturale. Dû au cabinet d'architecture sénégalais Pierre Goudiaby Atepa, le projet comprend une statue en bronze haute de plus de 50 mètres à laquelle s'ajoutent un espace muséographique, un village artisanal, des boutiques et des bureaux. La maîtrise d’ouvrage, relevant du ministère du Patrimoine bâti, de l’Habitat et de la Construction du Sénégal, a été déléguée à la société française de prestation de services GEMO (Groupement d'études et de méthodes d'ordonnancement). La maîtrise d'oeuvre a été confiée à la société nord-coréenne Mansudae Oversas Projects Group (Groupe  Mansudae de projets pour l'outre-mer). Le choix d'ingénieurs et d'ouvriers nord-coréens s'explique par la spécialisation de la RPDC dans la statuaire géante, le Groupe Mansudae ayant déjà réalisé des monuments de grandes dimensions pour plusieurs dizaines de pays, notamment sur le continent africain. La durée de vie annoncée du monument est de 1.200 ans.

L'ensemble comprend un homme torse nu aux muscles saillants, enlaçant une femme et brandissant un enfant, qui s'élancent vers le ciel. Selon le président sénégalais Abdoulaye Wade qui l'a dessiné, "l’'homme, la femme et leur enfant feront face au soleil, symbolisant l’ouverture du continent au reste du monde. C’est une force de propulsion et d’attraction dans la grandeur, la stabilité et la pérennité de l’Afrique." Représentant une famille africaine tournée vers le Nord-Ouest, symbole de la "dignité du continent" africain, le monument figure "une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l'obscurantisme pour aller vers la lumière."

Initialement prévue le 12 décembre 2009, l'inauguration de l'édifice a finalement été fixée au 4 avril 2010, date du cinquantième anniversaire de l'indépendance de plusieurs Etats africains anciennement colonisés par la France. Le 4 avril est ainsi la fête nationale du Sénégal.

Au-delà du choix technique d'une maîtrise d'oeuvre nord-coréenne, la sélection du Groupe Mansudae fait également écho au soutien apporté par la République populaire démocratique de Corée aux
mouvements de décolonisation du Tiers-Monde. Après les indépendances, les Nord-Coréens ont aussi contribué au développement des nouveaux Etats africains, en apportant une aide publique dans les domaines, notamment, de la santé et de l'éducation.

Représentant un budget de 18 millions d'euros (12 milliards de francs CFA), le projet a suscité de vives critiques, en particulier de l'opposition, auxquelles le président Wade a répondu : "Je suis l’auteur du monument. 35 % des retombées financières m’appartiendront, et 65 % à l’Etat." Les dividendes personnels qu'il tirera de cette infrastructure doivent être consacrés à une fondation dédiée à la construction d'écoles. Toujours selon le chef de l'Etat sénégalais, "j’ai décidé que toutes les recettes seront destinées à la construction de cases des tout-petits, pas seulement au Sénégal, mais dans toute l’Afrique, parce que ce monument n’est pas celui du Sénégal, mais de l’Afrique. Pas un seul franc ne sera destiné à autre chose. Mes droits, je les destine à la case des tout-petits." Par ailleurs, une partie du paiement a été effectuée en nature, avec la mise en valeur de 30 à 40 hectares de terrain par un homme d'affaires sénégalais.

La majorité au pouvoir au Sénégal balaie les critiques sur le coût de ce grand projet du président Wade, en observant que le monument d'une hauteur de plus de 50 mètres situé sur une des deux collines volcaniques des Mamelles - elles-mêmes hautes de 100 mètres - constituera la plus haute statue du monde, qui serait ainsi appelée à devenir aussi célèbre que la Statue de la Liberté ou la Tour Eiffel et à générer d'importantes retombées économiques.

Sources :
au-senegal.com, GEMO, Le Messager, Wikipédia

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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 00:17

Le président gabonais Omar Bongo Ondimba, récemment disparu le 8 juin dernier, avait noué des relations étroites avec le Président Kim Il-sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Toutefois, ces dernières années, le Gabon avait choisi de rééquilibrer ses relations avec les deux Etats présents sur la péninsule coréenne, en développant les actions de coopération avec la République de Corée (du Sud).

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et le Gabon ont longtemps représenté un cas original dans la configuration diplomatique de l'ère de la guerre froide : alors que le Gabon s'est affirmé comme un des bastions de la France et du camp occidental en Afrique, il avait développé des relations d'amitié avec la Corée socialiste. Dans les années 1970, Libreville disposait ainsi d'une représentation diplomatique permanente à Pyongyang.

Ces échanges reposaient notamment sur les relations personnelles qu'entretenaient les présidents Omar Bongo Ondimba, qui avait visité la RPD de Corée, et Kim Il-sung : parmi les cadeaux offerts à ce dernier figurent, notamment, des armoiries de la République du Gabon offertes par El Hadj Omar Bongo, en sa qualité de Président de la République gabonaise et secrétaire général du Parti démocratique gabonais (source et photo : Naenara).  

Lorsqu'il avait reçu les lettres de créances du nouvel ambassadeur de RPDC au Gabon, le 29 mai 2006, le Président Omar Bongo avait déclaré qu' "il se rappelait les jours de sa visite en RPDC et exprimait son profond respect pour le Président Kim Il-sung qui avait sincèrement aidé les nations africaines, dont le Gabon. lors de cette même cérémonie, le Président Omar Bongo avait mis l'accent sur "la ferme solidarité avec le peuple coréen fraternel dans la construction d'une grande nation socialiste puissante et prospère, unie dans une même esprit autour du dirigeant Kim Jong-il". Il avait alors aussi exprimé son soutien à la réunification de la Corée, sans ingérence étrangère.

De même, le président Kim Yong-nam avait adressé un message de félicitations à son homologue Omar Bongo à l'occasion du 48ème anniversaire de l'indépendance du Gabon, en août 2008.

Mais la montée en puissance économique de la Corée du Sud a aussi conduit le Gabon, ces dernières années, à développer les échanges avec Séoul, suivant des intérêts mutuels bien compris. Au-delà des aspects économiques, la Corée du Sud cherche à diversifier ses partenariats diplomatiques, afin notamment de pouvoir appuyer les candidatures qu'elle dépose systématiquement aux principaux postes des organisations internationales. 

Le 8 août 2007, le président Omar Bongo avait ainsi été reçu à Séoul par son homologue sud-coréen Roh Moo-hyun. Cette visite a initié une politique de projets de coopération concrets, tels que la construction par les Sud-Coréens d'un dispensaire à Owendo, décidée en septembre 2007. Le 23 juillet 2008, l'ambassadeur de Corée du Sud au Gabon, M. Sung Jun Ohm, a été reçu par la ministre gabonaise de la Santé en charge de l'Hygiène publique, Mme Angélique Ngoma, pour préparer la venue d'une délégation sud-coréenne afin de construire ce dispensaire. Ce faisant, Séoul reprend une politique initié par Pyongyang qui a, par le passé, doter de structures de santé des Etats africains amis, dont le Gabon. Owendo est aujourd'hui l'un des principaux centres de la présence sud-coréenne au Gabon : le 16 mai 2009 a ainsi été ordonné
le premier pasteur gabonais de l’église gabono-coréenne d’Awoungou.

A long terme, la Corée du Sud vise à prendre une part plus importante dans l'exploitation des minerais et des hydrocarbures du Gabon : une délégation sud-coréenne conduite par M. Kim Djoung-yun a ainsi été reçue le 5 juin 2007 par le ministre gabonais délégué aux Mines, M. Sylvain Momoandjambo. Si la Corée du Sud a besoin de sécuriser les approvisionnements en matières premières de ses industries, elle est cependant en concurrence, sur le continent africain, avec la Chine et le Japon.

La coopération culturelle constitue un autre volet important des échanges gabono - sud-coréens : le 10 juillet 2008, le vice-Premier ministre en charge de la Culture et des Arts, M. Paul Mba Abessole, a reçu une délégation sud-coréenne pour lancer une coopération dans le domaine de la céramique.

Sources principales : AAFC,
KCNA (dépêche du 8 juin 2006), infoplusgabon, gaboneco.combladi.net

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 23:18

Le président Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), faisait partie des chefs d'Etat présents à la cérémonie d'investitude du nouveau président sud-africain Jacob Zuma, contrairement à la plupart de ses homologues occidentaux. Cette présence n'était pas un hasard : si l'Afrique du Sud démocratique a conservé des liens importants avec la Corée du Sud, ses dirigeants restent unis à Pyongyang par une solidarité née du combat commun contre l'apartheid.


Algérie, Palestine, Zimbabwe, Namibie, Afrique du Sud... la liste est longue des Etats qu'a soutenus la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) dans leur lutte pour l'indépendance et les combats contre les régimes d'apartheid.

Ces positions constantes de Pyongyang expliquent que la RPDC ait été représentée au niveau de son chef d'Etat en titre, le président Kim Yong-nam, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président sud-africain, M. Jacob Zuma, le samedi 9 mai 2009.

Le soutien de Pyongyang à la lutte contre l'apartheid

Dans le contexte de la rivalité intercoréenne, la solidarité avec l'ANC avait été renforcée par le soutien des dirigeants sud-africains aux Etats-Unis et à la Corée du Sud lors de la guerre de Corée : l'Afrique du Sud faisait partie des nations engagées dans le corps expéditionnaire des Nations-Unies, sous commandement américain.

Pendant l'apartheid, la RPD de Corée avait vivement condamné le régime raciste de l'Afrique du Sud, notamment au sein du mouvement des non-alignés, dont Pyongyang a été un des membres les plus actifs. Dans un
discours intitulé Pour le développement du mouvement non-aligné, prononcé le 20 juin 1986, en clôture d'une réunion conjointe du bureau politique du Comité Central du Parti du travail de Corée et du Comité central populaire de la République populaire démocratique de Corée, le président Kim Il-sung avait ainsi déclaré :

"
L'Afrique du Sud est un bastion majeur du colonialisme. La racisme sud-africain est la forme la plus cruelle de colonialisme. C'est un obstacle majeur à la libération complète et à la démocratisation de l'Afrique. Il est clair que si l'on ne met pas un terme à la politique d'apartheid de l'Afrique du Sud il sera impossible d'accomplir la cause de la libération nationale, de stabiliser la situation dans cette région et de défendre la paix et la sécurité mondiale.

Les pays non-alignés doivent renforcer leurs efforts conjoints pour soutenir le combat du peuple sud-africain pour la liberté et sa libération, le combat du peuple namibien contre l'occupation par l'Afrique du Sud et pour l'auto-détermination et l'indépendance, et les luttes des peuples des pays de la ligne de front et leurs voisins contre l'intervention et l'invasion de l'Afrique du Sud, et pour la défense de leur indépendance nationale.

Les pays non-alignés doivent apporter un soutien politique, diplomatique, matériel, financier, militaire et sous toute autre forme aux peuples sud-africain et namibien et aux autres nations qui luttent dans le Sud de l'Afrique et adopter des mesures concrètes pour isoler complètement le régime raciste de l'Afrique du Sud sur la scène internationale. Le mouvement non-aligné doit s'assurer que tous ses membres ainsi que les organisations internationales rompent leurs relations avec le régime raciste sud-africain dans tous les domaines, politique, économique, culturel, diplomatique et militaire
".

Des relations rééquilibrées entre le Nord et le Sud de la Corée depuis 1994

Après la chute du régime d'apartheid, l'Afrique du Sud n'a pas rompu ses relations avec la Corée du Sud, devenu le principal partenaire économique de Séoul sur le continent africain,
comme l'a rappelé Nelson Mandela lors d'une visite en Corée du Sud en 1995. Prix Nobel de la paix, à l'instar du président sud-coréen Kim Dae-jung (en photo avec Nelson Mandela, source BBC News), il a apporté son soutien à la politique intercoréenne de rapprochement fondée sur la déclaration du 15 juin 2000.

L'Afrique du Sud post-apartheid a toutefois rééquilibré ses relations avec les deux Etats de la péninsule coréenne, des
relations diplomatiques ayant été établies avec la République populaire démocratique de Corée en août 1998. La RPDC a une ambassade à Prétoria, alors que l'ambassadeur sud-africain en poste à Pékin est également accrédité à Pyongyang.

L'Afrique du Sud et la RPDC ont également développé leurs relations économiques : selon les
données du ministère sud-africain du commerce et de l'industrie, les exportations sud-africaines vers la Corée du Nord ont atteint 110 millions de dollars américains en 2007 (contre 54 millions de dollars en 2006 et 5 millions de dollars en 2005, suivant le taux de change de 8,38 rand pour un dollar applicable en mai 2009), tandis que les exportations de la Corée du Nord vers l'Afrique du Sud d'élevaient à 2,5 millions de dollars en 2007 (contre un peu plus de 1 million de dollars en 2005 et en 2006).

Ainsi que l'avait rappelé le président Kim Yong-nam dans un
message de félicitations au président Nelson Mandela à l'occasion de son anniversaire, le 26 avril 1999, la coopération bilatérale entre les deux pays peut s'appuyer sur un soutien commun aux principes d'indépendance et de non-alignement, alors que l'Afrique du Sud, candidat à un poste de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies, a apporté son soutien à des pays qui ont été les adversaires des Etats-Unis, comme la Libye et Cuba.

Dans l'immédiat, des éléments nouveaux dans les échanges bilatéraux pourraient toutefois provenir du sport...
si la RPD de Corée se qualifie pour la phase finale de la coupe du monde de football, qui se tiendra en Afrique du Sud en 2010.

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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 11:44

A la veille du second tour, le 27 juin 2008, d’une élection présidentielle au Zimbabwe âprement disputée, entre le père de l’indépendance Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, et le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai, l’AAFC a souhaité revenir sur une alliance ancienne de trente ans entre le Zimbabwe et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

 

«Tout au Zimbabwe est associé aux exploits du président Kim Il-sung» : c’est en ces termes que le président du Zimbabwe, Robert Mugabe (ici à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2007), a accueilli le nouvel ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en avril 2007. De fait, les idées du Juche développées par le président Kim Il-sung sont explicitement considérées comme un modèle par l’Union nationale africaine du Zimbabwe–Front patriotique (Zimbabwe African National Union–Patriotic Front, ZANU-PF), au pouvoir au Zimbabwe depuis 1980, après sa guerre de libération victorieuse contre le régime d’apartheid qui avait prévalu jusqu’alors dans l’ancienne Rhodésie du Sud.

 

La proximité politique et idéologique entre la ZANU-PF et le Parti du travail de Corée s’est en effet nouée pendant les combats de la libération, suite notamment au voyage de Robert Mugabe à Pyongyang en 1978, alors que la RPDC a été l’un des soutiens politiques et militaires les plus actifs aux mouvements de décolonisation du Tiers-Monde. Tandis que la rivale de la guérilla de la ZANU (l’actuelle ZANU-PF), l’Union populaire africaine du Zimbabwe (Zimbabwe African People's Union, ZAPU), avait pour principaux alliés le Congrès national africain (African National Congress, ANC) de l’Afrique du Sud, l’Union soviétique et les démocraties populaires d’Europe de l’Est, la ZANU s’était rapprochée, pour sa part, de la Chine et de la Corée du Nord, afin de combiner les principes du socialisme et de l’indépendance nationale. Les liens militaires se poursuivront après l’indépendance du Zimbabwe, la RPDC ayant alors envoyé des experts militaires à Harare pour former l’armée du nouvel Etat.

 

Lors de sa première visite officielle à Pyongyang, en octobre 1980, au lendemain de l’indépendance, Robert Mugabe a souligné le modèle que constituait la RPDC, et spécialement le Parti du travail de Corée, pour l’édification du nouvel Etat :


«Il n’y a pas de doute que l’instrument politique de base pour la formulation de nos buts politiques, sociaux et économiques et l’identification des moyens adaptés à leur réalisation est le Parti du travail de Corée » en reprenant l’idée de base du Juche, selon laquelle « les peuples sont réellement les maîtres de leur destin dans l’exercice de leur souveraineté

 

Toujours à Pyongyang, le président Robert Mugabe a précisé que, dans cette perspective, la consolidation de l’indépendance nationale du Zimbabwe était indissociable de la lutte mondiale anti-impérialiste, et qu’elle supposait des liens de fraternité avec la RPDC :


«La lutte anti-impérialiste et anti-coloniale doit continuer dans la région pour se débarrasser des forces impérialistes qui demeurent dans les pays du Sud. Toutefois nous devons maintenant, en ce qui nous concerne, utiliser notre indépendance comme un instrument pour atteindre les buts économiques de notre révolution… C’est dans la poursuite de cet objectif que nous désirons voir se consolider notre amitié et notre alliance

 

Dans son discours adressé le 7 octobre 1985 à l’Assemblée générale des Nations-Unies qui a développé le soutien du Zimbabwe aux mouvements d’indépendance nationale, Robert Mugabe a non seulement dénoncé les présences militaires étrangères à Grenade, au Salvador, au Liban, en Afghanistan, au Kampuchea, à Mayotte, au Timor Oriental, au Tchad et au Sahara occidental, mais également plaidé pour la réunification de la péninsule coréenne et le départ des troupes américaines du sud de la Corée.

 

Après la mort du président Kim Il-sung, le 8 juillet 1994, un comité pour honorer sa mémoire a été créé à Harare, dirigé par le vice-président du Zimbabwe, Joseph Msika, témoignant ainsi de l’inscription dans la durée des relations entre le Zimbabwe et la RPD de Corée, bien après l’indépendance de l’ex-Rhodésie du Sud.

 

Les liens noués entre la RPDC et le Zimbabwe ont aussi eu des conséquences indirectes sur leurs relations avec des pays tiers : par exemple, l’exposition – remarquée –  d’art contemporain nord-coréen, à Londres en 2007, est née d’une rencontre à Harare entre l’organisateur de l’exposition, David Heather, et le peintre nord-coréen Pak Hyo-song.

 

David Heather (2ème) entouré des artistes nord-coréens Kim Song-min, Pak Hyo-song et Son U-yong.


En guise de conclusion, l’AAFC observe que le Zimbabwe et la Corée du Nord ont été l’un et l’autre confrontés à une radicalisation des courants d’opinion hostiles dans certains pays occidentaux, depuis les années 1990. Alors qu’en février 1981, François Mitterrand, alors candidat à l’élection présidentielle, choisissait la Corée de Kim Il-sung pour renforcer sa stature internationale en louant la personnalité du leader nord-coréen, vingt-cinq ans plus tard, le président vénézuelien Hugo Chavez renonçait à son étape nord-coréenne lors d’une tournée internationale, malgré le renforcement des liens bilatéraux avec la Corée du Nord, car en butte aux critiques acerbes des néo-conservateurs américains. De même, alors que le Zimbabwe de Robert Mugabe était fréquemment regardé en Occident, dans les années 1980, comme un modèle de paix sociale et de développement économique réussi dont pourrait s’inspirer l’Afrique du Sud libérée de l’apartheid, les puissances occidentales, au premier rang desquelles les Etats-Unis et le Royaume-Uni, dénoncent ouvertement l’actuel gouvernement zimbabwéen, qui a entrepris une réforme agraire différée dans les années 1980.

 

Principale référence : Richard Schwartz, Coming to terms : Zimbabwe in the international area, I. B. Tauris, Londres et New York, 2001. ISBN 1 86064 647 6.

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18 mars 2008 2 18 /03 /mars /2008 15:22

Le mardi 18 mars 2008, une délégation nord-coréenne, conduite par le président Kim Yong-nam, est partie pour une visite en Namibie, en République démocratique du Congo, en Ouganda et en Angola. Moins d'un an après le déplacement en Afrique et en Asie du numéro deux de la République populaire démocratique de Corée, cette nouvelle tournée africaine témoigne de la volonté de la RPDC d'approfondir ses liens avec les pays non-alignés, dont elle a été un des principaux soutiens dans les combats pour l'indépendance.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) resserre ses liens avec ses alliés traditionnels du Tiers-Monde : tel est le principal enseignement de la nouvelle tournée africaine de M. Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême, et qui exerce à ce titre les fonctions de chef d'Etat. Généralement considéré comme le numéro deux nord-coréen, M. Kim Yong-nam a quitté la Corée, le mardi 18 mars 2008, pour la Namibie, la République démocratique du Congo, l'Ouganda et l'Angola, à la tête d'une délégation qui comprend notamment M. Pak Ui-chum, ministre des Affaires étrangères,  M. Ri Ryong-nam, ministre du Commerce extérieur, et M. Choe Chang-sik, ministre de la Santé publique. 

Ce déplacement fait suite à une précédente tournée internationale de M. Kim Yong-nam du 20 juillet au 2 août 2007, qui l'avait alors conduit en Mongolie, en Algérie, en Egypte, en Ethiopie et à Singapour. 

Kim_Yong-nam_Hosni_Moubarak-260707.jpg M. Kim Yong-nam avec le président égyptien M. Hosni Moubarak,
au Caire le 26 juillet 2007 (source : Korea is one)

Les pays visités sont des alliés traditionnels de Pyongyang, qui les a activement soutenus dans leurs combats pour l'indépendance ou au sein du mouvement des non-alignés. La RPDC a ainsi établi des relations diplomatiques avec l'Angola et la Namibie dès leur accession à l'indépendance, respectivement en 1976 et en 1990. Par ailleurs, les liens diplomatiques ont été rétablis entre la Corée du Nord et l'Ouganda en 1972.

Cette nouvelle offensive diplomatique de Pyongyang marque sa volonté de diversifier ses échanges internationaux dans tous les domaines, politique,  économique et militaire. Après avoir établi ou renoué des liens diplomatiques avec sept Etats en 2007 (dont la République dominicaine et la Birmanie), la RPDC a désormais des relations diplomatiques complètes avec 156 pays, parmi lesquels tous les Etats membres de l'Union européenne sauf la France et l'Estonie.

New_State_House_Namibia.jpg M. Kim Yong-nam arrivera en Namibie le 20 mars 2008, pour une visite d'Etat de quatre jours, à l'occasion du dix-huitième anniversaire de la proclamation de l'indépendance. En effet, comme le souligne le site du gouvernement namibien, "la République populaire démocratique de Corée a été l'un des solides soutiens de la SWAPO pendant les combats de la libération" contre le régime d'apartheid imposé par l'occupant sud-africain. Le 21 mars, M. Kim Yong-nam assistera à l'inauguration du nouveau palais présidentiel
, essentiellement construit par les Nord-Coréens, dans la capitale namibienne Windhoek

En visite en République démocratique du Congo les 26 et 27 mars, le Président Kim Yong-nam rencontrera notamment son homologue Joseph Kabila.

 

La délégation nord-coréenne se rendra ensuite en Ouganda pour une visite de trois jours, du 27 au 29 mars. Comme l'a précisé M. Henry Okello Oryem, ministre des Affaires étrangères de l'Ouganda, dans un entretien à l'agence Reuters, des accords commerciaux et de défense doivent être signés entre l'Ouganda et la RPDC. L'Ouganda ouvrirait son marché aux produits nord-coréens, notamment les champignons et la soie. Pour sa part, la RPDC, dont un ambassadeur est en poste à Kampala, a envoyé des spécialistes pour organiser la police ferroviaire ougandaise et l'équipe de sécurité présidentielle. La Corée du Nord est aussi un des principaux fournisseurs de l'Ouganda en matériel militaire.

L'Angola, dernière étape de la tournée africaine de M. Kim Yong-nam, est un des plus anciens alliés de la RPDC sur le continent africain. La guérilla angolaise a été fortement soutenue par la Corée du Nord dans les combats pour la libération de l'occupation portugaise, et la coopération militaire s'est poursuivie après l'accession à l'indépendance en 1976. Des étudiants angolais ont été accueillis et formés en RPDC. Des travailleurs nord-coréens sont aujourd'hui présents en Angola dans le secteur de la construction.

Les accords de coopération bilatéraux que doit signer la Corée du Nord avec la Namibie, la République démocratique du Congo, l'Ouganda et l'Angola ciblent ainsi des secteurs précis, sur le modèle des conventions déjà conclues lors de la tournée asiatique et africaine de M. Kim Yong-nam en juillet-août 2007 (par exemple, avec la Mongolie pour la production de viande et l'Ethiopie pour le développement de l'irrigation).  Ces accords "Sud-Sud", sans ingérence des pays industrialisés du Nord, représentent un mode original de coopération pour le développement du Tiers-Monde conforme aux principes d'autonomie et d'indépendance des idées du Juche.

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