Vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne chargé des actions de coopération, Benoît Quennedey a publié aux éditions Les Indes Savantes L'Economie de la Corée du Nord en 2012. Naissance d'un nouveau dragon asiatique ?, disponible dans les librairies relevant du réseau de la Sodis (groupe Gallimard) à partir du 10 janvier 2013 (132 pages, 19 euros). Seul ouvrage en français traitant de l'économie de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il comprend trois parties, sur l'histoire économique de la Corée du Nord, la situation actuelle et les principales productions par secteur d'activité, et enfin l'insertion de la RPDC dans l'économie internationale. En annexes figurent notamment des conseils pratiques et une liste d'entreprises occidentales présentes en Corée du Nord. Nous reproduisons ci-après des extraits de L'Economie de la Corée du Nord concernant le cadre réglementaire des mesures incitatives aux investissements étrangers.
"Un organisme de réflexion placé auprès du gouvernement, l’Institut économique, a été un des principaux artisans des mesures économiques. La composition du gouvernement fait également apparaître que les principaux secteurs productifs comptent un membre du gouvernement à leur tête, responsable de la gestion et fréquemment remplacé en cas de résultats insuffisants.
En 1984, la Corée du Nord a promulgué une loi pour encourager les investissements dans les entreprises à capitaux mixtes (joint ventures) coréens et étrangers. Ce dispositif a été utilisé principalement par les Nord-Coréens du Japon, impliqués dans 131 des 148 projets mis en place entre 1984 et 1994, pour un montant cumulé d’investissements estimés à 200 millions de dollars.
En 1991, la RPD de Corée a publié une loi sur les investissements étrangers, parallèlement à la mise en place de la zone de libre-échange de Rajin-Sonbong.
Adoptée le 5 octobre 1992, la loi sur les investissements étrangers, modifiée à plusieurs reprises (notamment le 26 février 1999 et le 30 novembre 2004), prévoyait notamment, dans sa version publiée par la RPDC en 2006 :
- un encouragement à investir prioritairement dans les secteurs à haute valeur technologique, la construction de produits internationalement compétitifs, l’exploitation des ressources naturelles, la construction d’infrastructures, la recherche scientifique et le développement technologique (article 7) ;
- un traitement préférentiel en matière fiscale (exemption totale ou partielle d’impôts), de location des terres et de prêts bancaires (article 8) ;
- l’exclusion, notamment, des investissements dans les secteurs touchant à la défense nationale (article 11) ;
- des baux d’une durée maximale de 50 ans (article 15) ;
- le recours à la main-d’œuvre de la RPDC, mais avec la possibilité que l’encadrement et les techniciens soient étrangers (article 16) ;
- la garantie que les entreprises à investissements étrangers ne seront pas nationalisées ni expropriées, sauf circonstances inévitables et dans ce cas sous couvert d’une juste indemnisation (article 19).
Les lois nord-coréennes relatives aux investissements étrangers montrent que les autorités de la RPDC ont de larges compétences pour mettre en place des dispositifs incitatifs, requérant en tout état de cause des discussions projet par projet".