A l'issue de deux jours de discussion avec George W. Bush à Camp David, les 18 et 19 avril 2008, le nouveau président sud-coréen Lee Myung-bak a manifesté sa volonté de faire de l'axe Washington-Séoul le pivot de sa politique étrangère.
Une première : c'est le terme qui revient dans la presse pour caractériser le degré d'intimité apparemment inégalé entre un chef d'Etat américain, George W. Bush, et un président sud-coréen, Lee Myung-bak, élu le 19 décembre 2007, à l'issue de deux jours de discussions à Camp David les 18 et 19 avril 2008.
L'hôte personnel de George W. Bush
Une première également, dans la symbolique de leur conférence de presse commune et, plus encore, dans l'invitation personnelle lancée par Lee Myung-bak à George W. Bush et son épouse Laura de visiter la Corée du Sud dès cet été.
Une diplomatie au service des intérêts économiques et militaires américains
Une première, enfin, sur le fond par l'alignement inconditionnel et nouveau de Séoul sur Washington, pour une série de sujets qui avaient fait l'objet de désaccords persistants entre les deux pays :
- - la levée de l'embargo sur les importations de viande américaine, malgré la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine ou "maladie de la vache folle" ;
- - en dépit de l'opposition des paysans coréens et des milieux culturels, et sans attendre le vote du Parlement, l'engagement de ratifier, d'ici la fin de l'année, l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis ; comme l'a souligné le Wall Street Journal, une telle mesure "fera monter en flèche les ventes de biens américains à l'étranger et créera également de nouvelles opportunités pour les entreprises américaines de services financiers" ;
- enfin, l'alignement du discours sur la Corée du Nord : tout en réaffirmant le principe du maintien des troupes américaines en Corée du Sud, Lee Myung-bak et George W. Bush ont prétendu privilégier le dialogue avec Pyongyang, mais dans le cadre des pourparlers à six parties : il s'agit d'un gage donné aux Japonais, dès l'origine réticents à l'accord de Pékin de février 2007, et surtout (comme l'a souligné le diplomate américain Michael Armacost) aux conservateurs sud-coréens qu'il n'y aurait pas d'accord bilatéral entre Washington et Pyongyang sans l'aval de Séoul, alors même que la Corée du Nord a réaffirmé que ses armes nucléaires participent de sa stratégie de défense vis-à-vis de Washington.
En voulant s'affirmer non seulement comme le meilleur allié de Washington en Extrême-Orient, mais aussi comme l'ami personnel de George W. Bush, Lee Myung-bak verse de l'eau au moulin des critiques nord-coréennes qui l'accusent d'être un "sycophante" des Etats-Unis. Il rompt surtout avec la politique de ses prédécesseurs Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, qui avaient considéré que les relations intercoréennes devaient se décider entre les Coréens eux-mêmes, et non sous l'influence des puissances étrangères. (sources : Xinhua, AAFC)
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