Le 22 mai 2018, la chaîne RT France a consacré son magazine L'échiquier mondial à la question de la paix et de la dénucléarisation dans la péninsule coréenne. En fin d'émission, Oleg Shommer (OS) a interrogé Benoît Quennedey (BQ), président de l'AAFC, déjà intervenu à plusieurs reprises sur la chaîne. Nous reproduisons ci-après leur échange.
L’animateur, après avoir présenté la succession rapide des évènements, rencontres et déclarations, demande à son invité si le leader Kim Jong-un est sincère dans son intention de renoncer à son programme nucléaire ou s’il s’agit d’une manoeuvre politique.
BQ - Si demain la Corée du Nord obtient des garanties des Etats-Unis dans le domaine économique, notamment la levée des sanctions, si elle obtient également des garanties dans le domaine de la sécurité, alors oui les conditions sont réunies pour avoir un accord qui fasse avancer la cause de la paix dans la péninsule coréenne.
OS - Au vu des dernières manœuvres militaires les Nord-Coréens peuvent-ils avoir confiance dans la bonne volonté Américaine affichée dans l’agenda?
BQ - La Corée du Nord veut tester la bonne volonté américaine ce qui n’est pas anodin quand on voit que l’accord sur l’Iran a été rayé d’un coup de crayon par les Etats-Unis. Elle attend des gestes concrets en contrepartie de ses efforts, dans le cadre d’un accord diplomatique reposant sur le principe action pour action, chaque partie avançant simultanément
OS- La rencontre entre les deux leaders coréens marque-t-elle le début d’un processus de réunification ?
BQ - La réunification est le serpent de mer des relations intercoréennes depuis la division en 1945. Aujourd’hui il faut recréer les conditions d’un dialogue, combler le fossé économique et culturel entres les deux Corées. Quand Donald Trump parle du possible avenir brillant de la Corée du Nord, il met l’accent sur un écart devenu très important. N’oublions pas que jusque dans les années 1970, la Corée du Nord était plus développée que la Corée du Sud. Déjà, revenir à la politique de dialogue qui a été suivie par le Sud jusqu’en 2008 représente un espoir. Ensuite, créer un processus de réunification est ce que souhaite tout le peuple coréen. Ce sera un processus long dont les modalités seront à définir par les Coréens eux-mêmes. Il est trop tôt pour dire s’il s’agira d’un modèle confédéral ou d’une solution comme entre la Chine et Hong-Kong « un pays deux systèmes ». En tout cas le rapprochement intercoréen est à nouveau sur les rails.
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