La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a fait une nouvelle fois le premier pas dans la mise en place d'une réponse diplomatique globale à la crise autour de la péninsule coréenne qui a atteint son paroxysme en 2017 : à la suite d'une réunion du Comité central du Parti du travail de Corée (PTC) s'étant tenue la veille, les médias nord-coréens ont annoncé la suspension, à compter du 21 avril 2018, des essais nucléaires et des essais de missiles balistiques intercontinentaux, ainsi que le démantèlement du site d'essais nucléaires situé près du village (ri) de Punggye, dans la province du Hamgyong du Nord. Cette décision spectaculaire, prise à moins d'une semaine de la tenue du troisième sommet intercoréen (le 27 avril 2018) et après la visite en Corée du Nord du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, a été unanimement saluée et traduit la fermeté des engagements de Pyongyang à s'engager sur la voie de sa dénucléarisation - pour peu qu'elle obtienne les garanties de sécurité et la levée des sanctions économiques qu'elle est légitimement en droit d'attendre en tant qu'Etat souverain.
Dans le compte rendu de la session du Comité central du PTC, l'agence KCNA a tout d'abord souligné que la suspension des programmes nucléaires et balistiques avait pu être décidée au regard des progrès obtenus en la matière pour la défense nationale du pays :
Premièrement, nous déclarons solennellement que l'essai nucléaire subcritique, l'essai nucléaire souterrain, ayant rendu les armes nucléaires plus petites et plus légères, et le développement d'une très puissante arme nucléaire et de ses moyens balistiques ont été conduits dans le cadre de la campagne de mise en oeuvre de la ligne du parti de développement simultané sur deux fronts, et c'est ainsi que le travail pour équiper des têtes nucléaires sur des fusées balistiques a été mené de manière fiable.
Deuxièmement, nous allons arrêter les essais nucléaires et les tests de missiles balistiques intercontinentaux à compter du 21 avril de l'an 107 du Juche (2018).
Le site d'essais nucléaires situé au nord de la RPDC sera démantelé pour garantir en toute transparence l'interruption des essais nucléaires.
Ces décisions ont été resituées dans le contexte des efforts faits par la RPD de Corée pour le désarmement mondial, tandis qu'était réaffirmé l'engagement de Pyongyang à ne pas utiliser l'arme nucléaire en premier (ainsi qu'à lutter contre la prolifération nucléaire), sauf si elle faisait elle-même l'objet d'une menace d'attaque nucléaire ou d'une "provocation nucléaire" :
Troisièmement, l'interruption des essais nucléaires correspond à un processus important pour le désarmement mondial, et la RPDC va rejoindre les efforts et les souhaits internationaux d'un arrêt complet des essais nucléaires.
Quatrièmement, la RPDC n'utilisera pas d'armes nucléaires et ne procédera à des transferts ni d'armes nucléaires, ni de technologies nucléaires, en toute circonstance, sauf en cas de menace nucléaire ou de provocation nucléaire contre elle.
Enfin, il est souligné que la priorité est donnée au développement d'une puissante économie socialiste - ce qui signifie que la dénucléarisation de la RPDC, qui ne pourra être réalisée que par étapes et dans le cadre d'un principe "action contre action", où chaque partie fera simultanément un pas vers l'autre, devra conduire à une levée des sanctions internationales. A cet égard, la balle est désormais dans le camp américain pour concrétiser cette promesse de paix, de désarmement et de prospérité dans la péninsule coréenne.
Source principale : KCNA.
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