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17 février 2017 5 17 /02 /février /2017 15:04

L'année 2017 marque le centième anniversaire de la naissance de Yun Dong-ju le 30 décembre 1917 à Ryongjeong en Mandchourie (où s'était repliés nombre de Coréens fuyant l'oppression japonaise), décédé sous la torture il y a 72 ans, le 16 février 1945, dans les geôles japonaises. L'AAFC dresse le portrait de l'une des figures les plus attachantes de la poésie coréenne contemporaine, qui a exprimé dans son oeuvre une sensibilité traduisant les espoirs et les aspirations de toute une génération.

Yun Dong-ju, au deuxième rang, à droite

Yun Dong-ju, au deuxième rang, à droite

Yun Dong-ju était un esprit libre : après avoir manifesté très tôt des aptitudes littéraires exceptionnelles, il s'enfuit du domicile parental à l'âge de 16 ans pour étudier les lettres à l'école Yonhui (aujourd'hui l'université Yonsei, à Séoul), alors que son père, chrétien, refuse qu'il devienne poète. De cette époque date son recueil de poèmes qu'il intitule Ciel, vent, étoiles et poésie, qu'il ne parvient pas à faire éditer. Yun Dong-ju a poursuivi ses études à Tokyo, en littérature anglaise, où il est arrêté en juillet 1943 pour activités antijaponaises. Condamné à deux ans de prison, il meurt dans la prison de Fukuoka le 16 février 1945, affamé et torturé.

La puissance de l'oeuvre de Yun Dong-ju tient à sa capacité à inscrire le drame d'une nation, soumise au joug colonial et niée dans son identité même, dans un récit personnel subtil et sensible, après avoir lui-même grandi dans une famille de patriotes coréens - comme l'explique Lee Seung-ha, rédactrice du site Korea.net :

Yun Dong-ju a pu saisir, dans toute son abjection, la réalité de la vie coréenne sous le joug colonial japonais. Cette prise de conscience croissante et le conflit intérieur qui en résultait ont joué un rôle significatif dans la genèse de son approche critique comme de sa voix artistique lesquels se révèlent pleinement dans des oeuvres telles que "auto-portrait". Cette oeuvre dresse d'ailleurs un portrait assez éloquent de la frustration d'un homme qui, confronté à une oppression croissante, tente de se raccrocher à la découverte de soi.

La symbolique coréenne traditionnelle - la lune, le soleil (il a été lui-même surnommé Haewhan, lumière du jour) - tient une place fondamentale dans ses poèmes publiés à titre posthume, grâce à sa famille et à ses amis - notamment le recueil Ciel, vent, étoiles et poésie, qui compte 31 poésies dans la première édition (janvier 1948).

Nous reproduisons ci-après son poème La nuit où je comptais les étoiles (별 헤는 밤
) :

Yun Dong-ju, poète, martyr et icône

Poète, martyr, Yun Dong-ju est aussi devenue une icône de la culture coréenne. Un prix de poésie, institué par l'Université Yonsei en 1968, porte son nom. Une enquête de 1986 le consacrait comme le poète coréen le plus populaire au sein de la jeunesse - celle de la génération "386", qui a lutté avec succès pour la démocratisation de la Corée, jusqu'à lui sacrifier sa vie.

La colline Yun Dong-ju sur le mont Inwangsan, dans le quartier séoulite de Jongno, abrite un stèle où est gravé son poème Préface (서시, en anglais Foreword) - qui a inspiré, ainsi que la vie du poète, le roman L'Enquête de Lee Jeong-myeong.
 

La colline Yun Dong-jun sur le mont Inwangsan.

La colline Yun Dong-jun sur le mont Inwangsan.

La vie de Yun Dong-ju a aussi inspiré une comédie musicale créée en 2011 par la compagnie Seoul Performing Arts Company, intitulée Yun Dong-ju Shoots the Moon, et un film de Lee Joon-ik, sorti en février 2016, Dongju, the Portrait of a Poet.

Yun Dong-ju, poète, martyr et icône

Sources :

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