Le 17 août 2015, comme tous les ans, les manoeuvres militaires américano - sud-coréennes de grande ampleur "Ulji Freedom Guardian" alimentent les tensions autour de la péninsule coréenne. Les autorités de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ont dénoncé ces exercices de guerre comme le prélude à un nouveau conflit meurtrier sur la péninsule coréenne, en insistant qu'elles défendraient la souveraineté du pays en cas d'attaque. Ces propos ont été réinterprétés par les autorités américaines et sud-coréennes comme le signe selon eux d'une belliquosité de la RPD de Corée, tout en leur permettant d'autojustifier leurs exercices de guerre. Pour sa part, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) déplore l'escalade des tensions. Elle regrette vivement que les Etats-Unis et leurs alliés (dont la France, mentionnée comme participante aux exercices militaires) n'aient pas tiré profit du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale en Asie pour créer un contexte favorable à la paix et à la détente en annulant, ou tout au moins en différant, les manoeuvres militaires "Ulji Freedom Guardian".
Les 7 000 manifestants anti-guerre réunis à Séoul pour le 70e anniversaire de la Libération de la Corée ont exigé l'arrêt des exercices de guerre Ulji Freedom Guardian.
Devant durer 12 jours à compter du 17 août 2015, les exercices de guerre "Ulji Freedom Guardian" (UFG) impliqueraient, selon Mark Banham de l'International Business Times, des "milliers de soldats des pays alliés des Etats-Unis, dont l'Australie, le Royaume-Uni, le Canada, le Colombie, le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande". Si cette information était confirmée, elle marquerait un changement d'échelle dans la participation d'autres pays que les Etats-Unis et la Corée du Sud aux manoeuvres militaires internationales conduites deux fois par an dans la péninsule coréenne.
Plus que le nombre de soldats qu'elles impliquent, les opérations "Ulji Freedom Guardian" utilisent des simulations par ordinateur, préparant les guerres américaines de demain fondées sur une intensification de l'usage des moyens électroniques.
Selon une rhétorique bien huilée, le commandement conjoint américano - sud-coréen a insisté sur le caractère selon lui purement défensif de ces exercices de guerre : il s'agirait de "protéger la région et de maintenir la stabilité dans la péninsule coréenne". Car il est bien connu qu'officiellement les Etats-Unis ne font plus la guerre, prétendant seulement mener des opérations de police pour faire régner l'ordre et la sécurité aux quatre coins de la planète.
A la veille du début des exercices militaires, 7 000 militants pacifistes sud-coréens se sont réunis au centre de Séoul. Ils ont dénoncé la résurgence du militarisme japonais, appelé à des excuses des autorités nippones pour les crimes commis à l'encontre des "femmes de réconfort" (anciennes esclaves sexuelles de l'armée japonaise) et ont demandé l'arrêt des exercices militaires conjoints américano - sud-coréens.
Cité par l'agence nord-coréenne KCNA, un porte-parole du Comité pour la réunification pacifique de la patrie de la RPD de Corée a dénoncé dans les exercices UFG une "répétition de guerre d’invasion nucléaire contre le Nord destinée à absorber la péninsule coréenne", en soulignant que la RPDC répliquerait à toute agression :
La RPDC est totalement prête à contrer toute méthode de guerre des impérialistes américains et a des muscles assez puissants pour contenir toute guerre nucléaire pouvant être provoquée par les Etats-Unis.
Dans un autre communiqué, le ministère des Affaires étrangères de la RPD de Corée a fait implicitement référence à la force de dissuasion nucléaire, appuyée sur des capacités balistiques accrues, dont s'est dotée la Corée du Nord :
Contrairement aux années 50, nous avons une force militaire puissante capable de faire face à tout type de guerre que voudraient les Etats-Unis.
Pour l'AAFC, il convient d'éloigner le risque que le déploiement exceptionnel de forces dans le cadre de UFG ne dégénère, intentionnellement ou accidentellement, en un conflit ouvert. Il existe aussi un besoin impérieux d'engager un processus de désarmement - nucléaire et conventionnel - en relançant le dialogue et la négociation entre toutes les parties concernées, ce qui plaide pour la restauration d'un climat de confiance exigeant préalablement d'arrêter les provocations militaires. Si les Etats-Unis et leurs alliés désirent sincèrement la paix, il est encore temps d'annuler, ou à tout le moins de suspendre, les exercices de guerre "Ulji Freedom Guardian".
Sources :
7,000 South Koreans hold anti-war rally - CCTV News - CCTV.com English
CCTV.com 08-16-2015 10:48 BJT Thousands of South Koreans have gathered in central Seoul for an anti-war rally on the 70th anniversary of the end of World War Two. South Korean President Park ...
http://english.cntv.cn/2015/08/16/VIDE1439693162494517.shtml
North Korea threatens US attack over miliary war games
North Korea, the rogue state run by leader Kim Jong-un, has threatened the US with attack if it does not cancel multinational military exercises set to commence tomorrow (17 August). North Korea's ...
http://www.ibtimes.co.uk/north-korea-threatens-us-attack-over-miliary-war-games-1515672
(LEAD) Le Nord menace de représailles "impitoyables" à l'approche de l'exercice UFG
La Corée du Nord a menacé ce jeudi de riposter avec des "averses de feu impitoyables" contre la Corée du Sud et les Etats-Unis qui projettent d'entamer leur exercice militaire conjoint Ulchi Fre...
http://french.yonhapnews.co.kr/news/2015/08/13/0200000000AFR20150813001600884.HTML
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