Les équipes de Première Urgence, opérant dans le cadre de l'Union européenne, forment l'une des deux ONG françaises présentes en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Depuis 2009, elles ont mis en place un programme d'élevage et de reproduction de lapins comme une réponse durable à la crise alimentaire qui continue d'affecter les populations coréennes.
La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) lutte toujours pour retrouver le niveau d'autosuffisance alimentaire qui avait été atteint au début des années 1990, avant que des catastrophes climatiques exceptionnelles - sécheresses, inondations - n'affectent une agriculture handicapée par le manque de terres cultivables, lesquelles ne représentent que 15 % de la superficie du pays.
Dans ce contexte, la priorité a été donnée aux programmes de coopération qui, en améliorant les structures de production, apportent des réponses durables à l'objectif d'élever le niveau de production agricole, réaffirmé dans l'éditorial conjoint du 1er janvier 2009 des principaux journaux nord-coréens.
C'est ainsi que les équipes de Première Urgence, l'une des deux ONG humanitaires françaises présentes en Corée du Nord (avec Triangle GH) dans le cadre institutionnel de l'Union européenne, ont mis en place, depuis janvier 2009, un programme d'élevage et de reproduction de lapins. Cette action couvre 13.000 habitants relevant de 7 fermes et centres de reproduction, dans les provinces de Hwanghae du Nord et de Pyongan du Nord. Jusqu'à présent, les travailleurs humanitaires de Première Urgence avaient mis l'accent sur la réhabilitation du réseau hospitalier.
Le choix de la cuniculture apparaît particulièrement adapté à l'objectif d'augmentation et de diversification de la production alimentaire, alors que les ressources d'élevage et les apports nutritifs en protéines animales sont traditionnellement limités en République populaire démocratique de Corée. La pêche fournit certes des apports complémentaires mais la pénurie de fioul, depuis la fin de livraisons de pétrole dans le cadre d'accords de troc par l'Union Soviétique, a limité les quantités pêchées. S'agissant de l'élevage de lapins, comme l'observe Première Urgence, les avantages économiques sont multiples, y compris les possibilités d'un essor du commerce de fourrure : "viande riche en protéines, reproduction facile et rapide, des coûts d'infrastructures réduits et peu de suivi vétérinaire. De plus, sa fourrure peut faire l'objet d'un commerce et relancer ainsi l'économie de ces régions. Par ailleurs, cet animal est d'ores et déjà présent dans le pays et consommé sans réticence culturelle par les nord-coréens".
L'AAFC a soutenu de manière constante les réponses d'urgence aux populations coréennes, notamment après les très graves inondations de l'automne 2007, dans le cadre d'un partenariat avec le Secours populaire français. De même, elle a appelé l'attention du Président de la République et du ministère des affaires étrangères et européennes sur la nécessité d'une action humanitaire bilatérale en direction des populations coréennes, ses appels ayant manifestement fini par être entendus en 2008. Dans ce contexte, l'AAFC a rencontré un ingénieur agronome français avant son départ en Corée du Nord, en janvier 2009. Elle soutient pleinement les actions entreprises dans le domaine de l'élevage et de la reproduction de lapins, en les relayant auprès de ses adhérents et partenaires. (Sources : AAFC, Première Urgence sur reliefweb)