Le 28 juillet 2017, au lendemain de l'anniversaire de la fin de la guerre de Corée qu'elle célèbre comme la victoire dans la guerre de Libération de la Patrie, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a procédé au nouveau lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM). Selon les Américains et leurs alliés, et dans l'attente d'informations officielles (y compris d'images) par la RPD de Corée, ce missile serait plus puissant que celui testé le 4 juillet 2017.
Deux tirs de missiles balistiques intercontinentaux en moins d'un mois : la RPD de Corée a frappé vite et fort dans sa quête pour se doter d'une force de dissuasion nucléaire complète, supposant de disposer des vecteurs adéquats pour atteindre le territoire américain, pour faire face à "la politique hostile" de Washington et ses alliés. En procédant au lancement d'un nouvel ICBM aussi rapidement, Pyongyang prend également de court le Conseil de sécurité des Nations unies, dont les membres n'avaient pu se mettre d'accord sur une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre la RPD de Corée, dont les dispositions avaient été rejetées par la Russie.
Selon Washington, Tokyo et Séoul, le missile lancé le 28 juillet 2017 aurait volé pendant 45 minutes plus haut (3 700 kilomètres) et plus loin (1 000 kilomètres) que celui testé le 4 juillet dernier (respectivement, 2 500 et 930 kilomètres). Selon le physicien américain David Wright, cet ICBM aurait ainsi une portée de 10 400 kilomètres (contre 7 000 kilomètres pour l'ICBM de la classe Hwasong-14 testé le 4 juillet, selon les analyses de plusieurs experts américains), pouvant ainsi atteindre la côte occidentale des Etats-Unis.
Le lancement a été opéré à presque minuit (heure locale), et non pas comme d'ordinaire en matinée, depuis un autre site - situé dans la province de Jagang, près de la frontière sino-coréenne - que le tir du 4 juillet. Manifestement, la RPD de Corée entend prouver qu'elle peut effectuer des lancements de missile d'où elle veut et quand elle veut - renforçant ainsi sa capacité de dissuasion.
Le gouvernement sud-coréen, dont les propositions de reprise du dialogue intercoréen avaient été rejetées par Pyongyang car formulées de pair avec un renforcement des sanctions internationales, a procédé à une réunion d'urgence de son conseil national de sécurité.
Mise à jour 29 juillet 2017 : l'agence KCNA de la RPD de Corée a ensuite confirmé qu'il s'agissait d'un ICBM, ainsi que les données du vol (hauteur : 3 725 kilomètres, longueur 998 kilomètres), mais affirmant en revanche que l'ensemble du territoire américain (et pas seulement la côte occidentale des Etats-Unis) est à portée de ses missiles.
Sources :
News from The Associated Press
PYONGYANG, North Korea (AP) -- North Korea on Friday test-fired its second intercontinental ballistic missile, which flew longer and higher than the first according to its wary neighbors, leading ...
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