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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 18:48

Le 27 octobre 2016, le quotidien progressiste sud-coréen Hankyoreh a publié un article intitulé "Le directeur du renseignement national américain déclare que la dénucléarisation de la Corée du Nord est "probablement une cause perdue" ", présentant le point de vue de James R. Clapper, directeur du renseignement national des Etats-Unis (acronyme anglais : DNI), nommé à ce poste par le Président Barack Obama en juin 2010. Si James R. Clapper s'est exprimé en son nom propre, ses déclarations témoignent d'une prise de conscience, qui n'est pas isolée parmi les responsables américains en charge du dossier nord-coréen, que la politique de sanctions (dite de "patience stratégique") a échoué dans son objectif d'empêcher la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) de poursuivre son programme nucléaire et balistique. Ses déclarations confirment également que ce n'est pas la communauté du renseignement américain qui pousse les "faucons", partisans d'une intervention militaire. Est-ce l'annonce d'un possible changement de paradigme aux Etats-Unis, à la veille de l'élection présidentielle, ou une façon de peser sur le débat alors que la favorite des sondages - la démocrate Hillary Clinton - compte des "faucons" dans son entourage immédiat ? Nous publions ci-après une traduction de l'anglais de l'article du Hankyoreh.

James Robert Clapper Jr.

James Robert Clapper Jr.

James Clapper‘s est d'avis que tant la solution militaire que les sanctions constituent des options pour traiter le programme nucléaire et balistique du Nord.

Le directeur du renseignement national américain James Clapper a déclaré le 25 octobre qu'amener la Corée du Nord à abandonner son programme nucléaire était une "cause perdue", et que l'approche la plus réaliste serait d'essayer de limiter ses capacités nucléaires.

Les remarques de Clapper sont susceptibles de générer une controverse, puisqu'elles montrent que certains angles de la politique de l'administration américaine se concentrent plus sur le gel du programme nucléaire nord-coréen pour l'empêcher de développer ses capacités nucléaires que sur une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, qui est l'objectif officiel des gouvernements américain et sud-coréen.

Interrogé lors d'un séminaire du Conseil sur les relations internationales qui s'est tenu le même jour s'il pensait que Pyongyang pourrait abandonner ses armes nucléaires, Clapper a répondu : "Je pense que l'idée d'amener les Nord-Coréens à dénucléariser est probablement une cause perdue. Il ne sont pas prêts à le faire - c'est leur billet de survie".

"Ce que nous pouvons probablement espérer de mieux est une sorte de limitation [des capacités nucléaires nord-coréennes], mais ils ne vont pas le faire simplement parce que nous le leur demanderons. Ils essaieront d'avoir quelques incitations significatives".

Son message a semblé être que la politique à conduire devrait se concentrer sur le gel du programme nucléaire à son niveau actuel - et par conséquent donner quelque "carotte" à la Corée du Nord.

La position de Clapper est identique à celle de certains partisans du dialogue à Washington, qui observent que, alors que le but final devrait être la dénucléarisation de la Corée du Nord, les négociations à court terme devraient viser le gel du programme nucléaire. L'argumentation de Clapper est aussi sensiblement différente dans la mesure où affirmer que Pyongyang ne serait pas susceptible d'abandonner son programme à long terme est une reconnaissance de fait de la Corée du Nord comme étant un Etat doté de l'arme nucléaire. En cela, elle entre en contradiction avec la position de l'administration Barack Obama selon laquelle la Corée du Nord ne peut pas être reconnue comme un Etat doté de l'arme nucléaire, que Washington ne peut pas engager de dialogue avec Pyongyang sans que celle-ci ne s'engage à dénucléariser, et qu'un gel du programme nucléaire ne peut pas être récompensé.

Clapper a aussi parlé d'une possible réponse aux menaces nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, en disant qu'il y avait plusieurs options.

Evidemment l'option militaire est l'une d'elles", a-t-il dit, en ajoutant que les sanctions en étaient une autre.

Mais heureusement [l'option militaire] n'est pas le choix de la communauté du renseignement".

Par Yi Yong-in, correspondant à Washington

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