Comme leurs compatriotes du Sud et les Japonais, les Nord-Coréens sont parmi les plus grands amateurs de football en Asie. Il n'est donc pas surprenant que l'agence de presse KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ait consacré une dépêche d'agence, dans son édition du 20 juin 2014, aux réactions des fans de football du pays, d'abord surpris par l'élimination des Espagnols, tenants du titre. Si le Cheollima nord-coréen ne s'est pas qualifié cette année - ayant dû s'incliner face à l'Ouzbékistan, qui a ensuite failli faire mordre la poussière aux Sud-Coréens, une nouvelle fois qualifiés, et malgré une victoire face au Japon - il a réussi à battre l'Italie et à accéder en phase finale lors de sa première participation au Mondial en 1966, avant de revenir en 2010 pour mettre à mal les Brésiliens lors du premier match de groupe. Alors que les médias nationaux rediffusent les matchs de l'édition 2014, un effort est actuellement conduit pour former de nouveaux joueurs - et la dépêche de KCNA permet aussi de méditer cette leçon : l'élimination de l'Espagne prouve que, en football, nul n'est jamais assuré de la victoire - ce qui contribue assurément à la popularité de ce sport et ouvre de nouveaux espoirs aux Nord-Coréens pour à nouveau briller dans cette discipline.
Qui aurait cru que l'agence nord-coréenne KCNA ne pratiquerait pas, elle aussi, le "micro-trottoir" ? Pour rendre compte des réactions des citoyens de la RPD de Corée aux premiers résultats de la Coupe du monde - à laquelle le Cheollima ne participe pas cette année - KCNA a choisir d'interroger des citoyens ordinaires, mais aussi des spécialistes.
Yu Myong-uk, responsable de l'Association de football de RPD de Corée, met en avant la leçon à tirer de l'élimination précoce de l'Espagne : aucune équipe n'est à l'abri d'un revers de fortune, et surtout les techniques évoluent très vite - au point que le style de jeu qui avait fait le succès des Espagnols naguère apparaît maintenant dépassé. Pour Yu Myong-uk, "même une équipe forte peut faire l'expérience amère de la défaite. Mais je suis très surpris de la défaire humiliante de l'équipe espagnole, car l'équipe néerlandaise se classait loin derrière l'équipe espagnole. Il me semble que le "tiki-taka" espagnol a fait faillite".
Pak Chol-nam, professeur à l'Ecole internationale de football de Pyongyang, a déclaré à l'agence KCNA l'importance de s'adapter au jeu de l'adversaire (ce qu'avait du reste fait avec brio la sélection nord-coréenne pour se qualifier à la coupe du monde de 2010, en alliant un jeu défensif et offensif efficace ayant mis en échec des adversaires plus puissants) : "je retire une leçon de la défaite de l'équipe espagnole : le plus important est de comprendre la tactique de ses adversaires et de la contrer intelligemment. J'étudierai avec mes stagiaires les leçons et les expériences à tirer de l'actuelle coupe du monde pour que les entraînements s'appuient sur une base plus scientifique".
Le mot de la fin est revenu à un simple citoyen, qui a montré la grande popularité du football au Nord de la péninsule, qui n'est pas seulement l'affaire de spécialistes. Ryang Min-ho, chef de section à l'Institut des légumes, a livré ces confidences : "je suis de près le résultat de chaque match. La défaite de l'équipe espagnole a été le fait le plus marquant pour tous mes collègues. J'ai appelé un ami au Cheyuk Sinmun (Le Journal des sports) pour lui faire part de mon opinion. Il m'a dit que beaucoup de fans de football dans notre pays envoient des messages ou appellent son bureau pour donner leur avis ou proposer des opinions nouvelles quant au développement national du football".
Source :
I called my friend in the Cheyuk Sinmun (Sports newspaper) to say my opinion. My friend told me that now many football fans in the country are sending messages or making phone calls to his office to
http://www.kcna.co.jp/item/2014/201406/news20/20140620-21ee.html