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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 18:46
L'Association d'amitié franco-coréenne a rencontré Jérémy Segay, membre du comité de sélection de la Quinzaine des Réalisateurs, principale section parallèle du Festival de Cannes, qui fête cette année son quarantième anniversaire. Jérémy Segay revient sur l'évolution récente du cinéma nord-coréen, sans doute un des moins connus au monde.


Jérémy Segay, bonjour. Membre du comité de sélection de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, vous êtes un des meilleurs spécialistes français du cinéma coréen. En septembre 2006, vous avez participé au Festival international du film de Pyongyang où vous avez découvert Le journal d’une jeune Nord-Coréenne, de Jang In-ak. Quelle place occupe ce film dans le cinéma nord-coréen actuel ?


Jérémy Segay : D’abord quelques mots sur le Festival international du film de Pyongyang qui a lieu tous les deux ans.

J’avais rencontré en 2003 un délégué de ce festival lors du marché du film de Hong-Kong. Il m’avait passé quelques documents sur la production de son pays, documents qui dataient tous des années 1980, et je lui avais fait part de ma curiosité de découvrir les productions récentes de la République populaire démocratique de Corée [RPDC, Corée du Nord].

Quelques mois plus tard je recevais une invitation pour participer au Festival de Pyongyang en 2004. A l’époque un peu méfiant et pas informé sur le côté pratique pour effectuer un tel voyage – on ne trouve pas d’aller-retour Paris-Pyongyang dans l’agence de voyage du coin de la rue – j’avais refusé mais en promettant de reconsidérer une future proposition pour une prochaine édition du festival.

Une rencontre avec le documentariste Daniel Gordon m’a grandement rassuré sur ce pays, moi qui ne connaissais que la partie sud de la péninsule coréenne. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé en route pour Pyongyang.

Le contact passant bien avec mon interlocuteur du festival et pour ma part conscient de l’isolement du pays et de son cinéma, j’ai suggéré au festival de proposer à d’autres professionnels de m’accompagner. Le festival a accepté, et c’est ainsi que Derek Elley, de Variety, et James Velaise, distributeur de nombreux films sud-coréens en France, se sont joints à moi.

Le festival présente des films du monde entier (à l’exception des Etats-Unis, de la Corée du Sud et du Japon) et se tient dans deux lieux principaux, très impressionnants par leur taille, puisque ce sont des salles de 3.000 et 2.000 places. Sauf pour l’ouverture et la clôture du festival, les séances sont remplies par des habitants de Pyongyang de tous horizons sociaux. A ce que m’ont dit des habitués, le festival est très populaire, car c’est la seule façon de voir officiellement des films étrangers récents, et les Nord-Coréens sont très curieux.

Seuls deux films récents nord-coréens étaient présentés : Pyongyang Nalpharam et Le Journal d’une jeune Nord-Coréenne [Han nyeohaksaengeui ilgi].

Ce dernier film occupe une place particulière car son action est contemporaine, l’autre étant un film d’arts martiaux anti-japonais se déroulant pendant la période de la colonisation japonaise.

Le Journal d’une jeune Nord-Coréenne a été, nous dit-on, un grand succès en Corée du Nord, mais il faut savoir qu’aller au cinéma fait parti de l’éducation politique que suivent les travailleurs, donc le but premier du cinéma n’est pas le divertissement mais l’enseignement de la pensée révolutionnaire et juchéenne.

Néanmoins, le film a le mérite de décrire une situation réaliste et le quotidien d’une famille. En Corée, le film tisse des connivences avec le public, notamment sur la situation économique du pays ou encore en montrant que la société nord-coréenne n’est pas hermétique vis-à-vis des influences extérieures et des biens de consommation du monde capitaliste, puisqu’on y voit des sacs Mickey Mouse, une casquette Nike, un portefeuille Hello Kitty, etc...

Le film est également rempli de paraboles, en particulier lors de la première moitié lorsque l’héroïne rejette l’autorité paternelle. Bien entendu tout rendre dans l’ordre à la fin du film qui est une ode au sacrifice de soi et à la vertu consistant à faire passer l’intérêt collectif avant les aspirations personnelles.


Le Journal d’une jeune Nord-Coréenne est le premier film nord-coréen diffusé en salles, en France, depuis le 26 décembre dernier. Comment expliquez-vous cette première ?


JS : La société de distribution Pretty Pictures, qui est à l’origine de cette sortie en salles, a connu plusieurs succès avec le cinéma chinois et sud-coréen. Le dirigeant de cette société, James Velaise, était assez courageux pour se lancer dans ce genre d’aventure. J’ai cru comprendre que les négociations et surtout la livraison du matériel ne furent pas faciles.

La sortie de ce film est quand même la première exploitation commerciale d’un film de la RPDC en Occident. Malheureusement, le film n’a pas trouvé son public.


Il y a beaucoup d’émotion dans Le Journal d’une jeune Nord-Coréenne, qu’on peut rattacher à la tradition littéraire du réalisme social, en littérature et au cinéma. Est-ce que ce sont des traits communs au cinéma coréen en général, y compris sud-coréen ?


JS : Le film s’inscrit clairement dans le genre du mélodrame. Le style très appuyé du Journal d’une jeune Nord-Coréenne présente beaucoup de similitudes avec d’autres mélodrames produits dans les années 1960 en Corée du Sud ou à Taïwan. Depuis, les cinémas de ces derniers pays ont beaucoup évolué.


Diriez-vous, comme le critique cinématographique spécialiste du cinéma asiatique Antoine Coppola, que le cinéma nord-coréen est le plus occidentalisé des cinémas d’Asie ?


JS : Je ne sais pas ce que "le plus occidentalisé" veut dire exactement, mais il est vrai que derrière le discours officiel sur la fonction du cinéma et comment les films doivent être conçus et fabriqués (je renvoie ici aux écrits sur le sujet du dirigeant Kim Jong-il), on trouve dans la cinématographie de RPDC des remakes de grands succès hollywoodiens ou japonais : Top Gun, Titanic, Godzilla, etc...


Comment Le Journal d’une jeune Nord-Coréenne peut-il, selon vous, permettre de mieux comprendre la République populaire démocratique de Corée ?


JS : Ce film permet de voir une certaine réalité de ce pays qui est ainsi représentée, surtout les aspects de la vie quotidienne. Le film est une sorte de fenêtre sur ce pays que l’on connaît si mal. Bien entendu, il ne faut pas tout prendre dans le film pour argent comptant mais on pourrait en dire autant des reportages toujours exagérément négatifs que nous voyons en France.

Le film permet de découvrir de nombreuses similitudes culturelles avec le Sud (et d’autres pays d’Asie) en premier lieu, ce qui surprend toujours le spectateur européen, cette préférence à vouloir vivre dans un grand ensemble de logement collectif et non pas dans une maison individuelle !


Une dernière question. Vous avez participé au dernier festival international du film de Pyongyang. Comment voyez-vous la diffusion internationale du cinéma nord-coréen ?


JS : Les difficultés économiques ont durement affecté le nombre de films produits.

Les standards techniques sont assez mauvais, un film comme La Jeune Bouquetière [Kotpanun Chonio] du début des années 1970 est largement supérieur techniquement aux productions récentes.

En dehors des cinéphiles curieux ou des gens qui s’intéressent à la Corée, je ne pense pas qu’il y ait un potentiel énorme pour le cinéma de RPDC en dehors de ce ses frontières.

Les films nord-coréens s’adressent à un public néophyte, sont toujours un peu basés sur le même moule et très similaires. Je rappelle qu’une petite poignée de films tous tirés d’opéras révolutionnaires du président Kim Il-sung, et dont l’adaptation à l’écran a été supervisée par son fils, servent d’exemples suprêmes et de mètre étalon pour le cinéma nord-coréen. Ce qui revient à dire que le cinéma d’auteur n’existe pas vraiment en RPDC et donc, mis à part des cas spéciaux, on peut difficilement envisager la participation de films dans les grands festivals internationaux.

Néanmoins, par ses techniciens expérimentés, sa main d’œuvre bon marché et qualifiée et surtout par son cadre naturel superbe et très préservé, le pays pourrait avoir de nombreux atouts pour accueillir des tournages étrangers et développer des projets de coproductions.


Merci, Jérémy Segay.

Fresque murale à l'entrée des studios de cinéma, à Pyongyang (photo : AAFC)

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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 23:01

Le mercredi 7 mai 2008, l'espace Dune affichait complet pour la projection en avant-première du film Where are you going ?, réalisé par Fabien Adam. Cette projection a été suivie d'un débat sur la réunification ferroviaire de la Corée animé par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC).


Deux avant-premières, deux succès : à Paris, à l'espace culturel Han Seine le 16 avril 2008, puis à l'espace Dune le 7 mai 2008, la projection en avant-première du premier film de Fabien Adam, Where are you going ?, a attiré un public nombreux. Lors de la seconde avant-première organisée à l'espace Dune, plus de 100 personnes, dont près de la moitié étaient d'origine coréenne, ont assisté à la projection puis au débat qui a suivi, animé par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) et consacré à la réunification ferroviaire de la Corée.


Une réussite qui en annonce d'autres, puisque des projections sont d'ores et déjà prévues à Bruxelles, Dijon, Marseille et Pusan, alors que la critique commence à découvrir un film dont l'esthétique sobre combine variations sonores, effets de vitesse et de lumière, non sans rappeler l'élan créatif du manifeste futuriste rédigé au moment où se jouait l'épopée ferroviaire dans les pays industrialisés.


A mi-chemin entre documentaire et vidéo d'art, Where are you going ?, est le récit du trajet en train entre deux villes, Marseille et Pusan (Corée du Sud), que tout rapproche : cités portuaires hautes en couleur, secondes villes de leur pays et terminus TGV de ce qui pourrait être, demain, la plus longue ligne ferroviaire du monde. Comme l'ont souligné les participants au débat qui a suivi sur le film, le parallèle entre les deux villes est enfin établi, pour la première fois, et avec éclat.


La musique sobre aux tonalités électroniques souligne l'élan technologique de la Corée du Sud qui s'est hissée, en moins d'une génération, au rang de dixième puissance économique mondiale, tout en adoptant la technologie du TGV... trente ans après que la Corée du Nord a été un des premiers pays asiatiques en voie de développement à construire ses propres locomotives électriques et ce, dès le début des années 1960.


Where are you going ? est aussi le récit de rencontres à travers un voyage qui donne corps à notre destin commun eurasiatique, où se mêlent les récits individuels, tels ceux de ce groupe de Coréens qui ont choisi de voyager en Europe pour la cérémonie du soixantième anniversaire (hwangab) ou ce témoignage d'une jeune Coréenne qui va rendre visite à son ami emprisonné.


Des destins individuels segmentés, fragmentés, qui reflètent également le sort d'un pays, la Corée, cruellement divisé par le jeu des grandes puissances après sa libération de l'occupation japonaise, le 15 août 1945.


Le débat animé par l'AAFC sur la réunification ferroviaire de la Corée a mis en perspective la touche d'espoir qui clôt le film : pour la première fois depuis 1951, un train test a franchi la zone de démarcation qui sépare les deux Etats coréens, le 17 mai 2007. Depuis le 11 décembre 2007 une liaison ferroviaire régulière relie le nord et le sud de la Corée. Enfin, un accord entre la Russie et la République populaire démocratique de Corée (RPDC), signé le 24 avril 2008, ouvre la voie à une réhabilitation du trajet entre la Corée et la Russie.

 

Comme l'ont souligné les intervenants dans le débat, les défis restent toutefois nombreux, qu'il s'agisse du choix du tracé dans le nord de la Corée (liaison avec les réseaux transsibérien ou  transmandchourien ?), du partage des gains attendus par les industriels sud-coréens (l'économie en coût et en temps de transport est de l'ordre de 25 %), ou de la modernisation du réseau, compte tenu des difficultés économiques de la RPD de Corée toujours soumise à un embargo américain après la disparition de l'URSS.

Mais, pour la première fois, les Sud-Coréens peuvent ne plus se décrire comme vivant sur une île, coupée du reste du continent. Pour la première fois, Coréens du Nord et du Sud sont reliés physiquement par une ligne qui porte les espoirs de réunification de toute une nation et qui, selon le mot de l'ancien président sud-coréen Kim Dae-jung, trace une "Route ferroviaire de la Soie", faisant entrer l'Eurasie dans une ère nouvelle de prospérité.

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Copyright © photos : José Moya

D'autres photos de la soirée à l'espace Dune.

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1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 19:00
Where are you going ? (en français : “Où allez-vous ?”) pourrait être qualifié de film picaresque : il est le récit des rencontres, dans le trajet ferroviaire entre Marseille et Pusan, qui naissent de cette question posée comme un leitmotiv aux voyageurs successifs entre les villes française et coréenne. L’une et l’autre se sont illustrées dans le train à grande vitesse : Marseille est depuis 2001 le terminus de la plus longue ligne à grande vitesse d’Europe, tandis que Pusan est reliée à Séoul par le TGV sud-coréen, le KTX, depuis le 1er avril 2004.


Where are you going ? est aussi le récit d’une rencontre entre un Français de Marseille, Fabien Adam, et une Coréenne de Pusan, Kim Jung-eung, après la découverte des surprenantes similitudes entre leurs deux villes, à l’origine de leur collaboration dans ce film à mi-chemin entre documentaire et vidéo d’art. Une expression délibérément sobre, sinon minimaliste, sur fond sonore de musique électro, met en scène des tranches de vie de la France à la Corée, en passant par la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Roumanie, l’Ukraine, la Russie, la Mongolie et la Chine.


Un voyage entièrement par train ? Hélas non, car la division tragique de la Corée, héritée de la guerre froide, a contraint à relier par bateau la Chine et la Corée du Sud… Cependant, comme le souligne Fabien Adam en épilogue du film, le rétablissement en 2007 de la première liaison ferroviaire directe entre le Nord et le Sud de la Corée, pour la première fois depuis 1951, a soulevé d’immenses espoirs pour la réunification de la péninsule coréenne.


Fabien Adam n’en est pas à sa première cinématographique. En 2006, il avait déjà réalisé son premier court-métrage, HLP 6107, filmé en photo numérique et qui apparaît comme le prototype et l’annonce de Where are you going ?, aujourd’hui présenté aux festivals de cinéma.


L’AAFC vous invite à découvrir Where are you going ? lors des avant-premières du film  :


à l’espace Han Seine, mercredi 16 avril à 19h30

32, rue Monsieur le Prince

75006 Paris

01 40 46 80 40

han-seine@wanadoo.fr

Réservation indispensable (places limitées) – Entrée : 5 euros


à l’espace Dune, mercredi 7 mai à 20h

18, avenue Claude Vellefaux

75010 Paris

01 42 06 22 14


Les projections donneront lieu, en partenariat avec l’AAFC, à des débats où interviendront des représentants de notre Association, sur le thème du rétablissement des liaisons ferroviaires Nord-Sud, enjeu politique et économique pour la réunification de la Corée.


Le site du film : www.myspace.com/marseilletopusan


 


Un extrait de Where Are You Going ?

Le transport ferroviaire intercoréen, actuellement limité au fret, devrait être ouvert pour la première fois aux voyageurs en transportant les supporters sud-coréens aux Jeux Olympiques de Pékin dès cet été. En reliant la péninsule coréenne à l’ensemble eurasiatique, il ferait de la ligne Paris-Pyongyang-Pusan le plus long trajet de chemin de fer au monde.

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 08:29
Les archives cinématographiques de Corée ont projeté une copie de Carrefour de la jeunesse (Crossroads of Youth), film muet de 1934 de An Jong-hwa. Récemment retrouvé, il s'agit du plus ancien document cinématographique coréen retrouvé à ce jour.

Le mardi 4 mars 2008, les archives cinématographiques de Corée (plus connues sous leur acronyme anglais, KOFA), basées à Séoul, ont présenté pour la première fois au public Carrefour de la jeunesse (Crossroads of Youth), film muet de 1934 réalisé par le Coréen An Jong-hwa.

D'une durée de 73 minutes, ce récit d'un frère et d'une soeur qui quittent leur petite ville natale pour rejoindre un grand centre urbain est le plus ancien document cinématographique du cinéma coréen retrouvé à ce jour. 

La copie originale du film, restaurée au Japon, avait été découverte par le fils du propriétaire d'un ancien théâtre, qui l'avait apporté à la KOFA. 

Il s'agit du seul film muet coréen qui nous soit parvenu jusqu'à aujourd'hui. La plus ancienne copie d'un film parlant est Sweet Dream, réalisé en 1936, retrouvé dans les archives chinoises il y a deux ans.

La découverte de Carrefour de la jeunesse rappelle que le cinéma coréen est l'un des plus anciens au monde. Un cinéma de résistance à l'occupation japonaise de la Corée (1910-1945) s'est opposé très tôt au cinéma de propagande produit en Corée sur commande du Japon impérial. D'inspiration nationale puis communiste, l’Association des écrivains et artistes prolétariens est fondée en 1925 : un de ses auteurs les plus célèbres, le cinéaste Na Un-gyu, a produit en 1926 le premier film que l'on peut qualifier de coréen, Arirang, titre d'une chanson populaire coréenne interdite par l'occupant japonais.
undefinedNa Un-gyu (à gauche), dans le film Imjaeobtneun naleutbae

 
Mais les destructions de la Seconde guerre mondiale, puis de la guerre de Corée, ont entraîné la perte de la quasi-totalité des premiers films coréens, et en particulier de la vingtaine de métrages réalisés par Na Un-gyu. Dans ce contexte, la redécouverte et la projection de Carrefour de la jeunesse constituent un événement cinématographique exceptionnel pour le cinéma coréen. (sources : KOFA, wikipédia)

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