Battue de peu à l'élection présidentielle du 19 décembre 2012, l'opposition démocrate sud-coréenne s'est réorganisée : d'une part, le Parti démocrate (centre-gauche) s'est doté d'un nouveau dirigeant, Kim Han-gil, qui a appelé à la reprise du dialogue intercoréen ; d'autre part, l'entrepreneur Ahn Cheol-su, qui s'était présenté en indépendant à l'élection présidentielle avant de se retirer au profit du démocrate Moon Jae-in, a fait son entrée au Parlement à l'issue d'une élection partielle, où il a bénéficié du soutien du Parti démocrate.
Alors que les difficultés de formation du premier gouvernement de la présidente sud-coréenne conservatrice Park Geun-hye témoignent qu'il n'y pas d' "état de grâce" pour la nouvelle chef d'Etat, l'opposition démocrate sud-coréenne s'est réorganisée, lui permettant ainsi de peser davantage sur les orientations politiques à Séoul.
Le 4 mai 2013, Kim Han-gil (photo à gauche, source KBS) est devenu le nouveau dirigeant du Parti démocrate, principale formation d'opposition, avec 61,72 % dex voix contre 38,28 % à Lee Yeong-sop, à l'issue de la convention nationale du Parti démocrate. Le Parti démocrate a retrouvé ce nom après s'être appelé Parti démocrate unifié (PDU). Ancien ministre de la Culture, Kim Han-gil est le mari de l'actrice Choi Myung-gil.
Alors que les relations intercoréennes sont un thème de clivage politique traditionnel en Corée du Sud entre les conservateurs et les progressistes - les présidents démocrates Kim Dae-jung (1998-2003) et Roh Moo-hyun (2003-2008) avaient ainsi créé les conditions d'un rapprochement graduel intercoréen, gravement mis à mal sous le mandat du conservateur Lee Myung-bak (2008-2013) - Kim Han-gil a exhorté Park Geun-hye à renouer le dialogue Nord-Sud. Cette prise de position, le jour même de la désignation du nouveau numéro un du Parti démocrate, intervient au moment où la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) appelle les dirigeants sud-coréens à cesser leurs actions hostiles à son égard, notamment dans le domaine militaire, pour permettre la reprise des activités de la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, symbole de la réconciliation et des échanges entre le Nord et le Sud de la péninsule.
Kim Han-gil a demandé à la Présidente Park Geun-hye de clarifier le contenu de son programme de "trustpolitik" - néologisme forgé d'après les termes "trust", confiance en anglais", et "ostpolitik", du nom de la politique d'ouverture à l'Est de l'ancien chancelier ouest-allemand Willy Brandt. Si elle reste dépourvue de portée concrète, la "trustpolitik" risque, selon Kim Han-gil, de n'être qu'un slogan dénué d'effectivité pour apaiser les tensions intercoréennes et relancer le dialogue et les échanges Nord-Sud.
Par ailleurs, l'opposition démocrate bénéficiera au Parlement de la voix de l'indépendant Ahn Cheol-su, élu le 24 avril dernier lors d'une élection partielle dans la circonscription C de Nowon, à Séoul, avec le soutien du PDU. L'entrepreneur en informatique l'a emporté avec une avance de 22 % sur son plus proche rival du Parti Saenuri (conservateur, au pouvoir). Le même jour, deux autres législatives partielles ont été remportées très largement par le Parti Saenuri dans deux bastions conservateurs, respectivement par Kim Moo-sung, dans la circonscription de Yeongdo, à Pusan, et Lee One-koo, à Buyeo-Cheongyang, dans la province du Chungcheong du Sud.
Sources : KBS, The Korea Times, Yonhap.
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