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16 février 2025 7 16 /02 /février /2025 16:51

Si la signature du partenariat stratégique global entre la Fédération de la Russie et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), en juin 2024, a marqué un spectaculaire rapprochement entre les deux pays, dans le contexte de la guerre en Ukraine, en pratique c'est le père et prédécesseur de Kim Jong-un, Kim Jong-il, qui avait jeté les bases de l'actuelle alliance entre Moscou et Pyongyang, une décennie après la fin de la guerre froide qui avait vu les deux grands alliés de la RPDC, l'URSS et la Chine, ouvrir des relations diplomatiques avec la République de Corée (RdC, Corée du Sud) - modifiant alors les équilibres diplomatiques dans la péninsule au profit de Séoul.

Kim Jong-il et Vladimir Poutine (juillet 2000)

Kim Jong-il et Vladimir Poutine (juillet 2000)

Si Donald Trump compte beaucoup sur sa relation personnelle avec Kim Jong-un pour diminuer les tensions dans la péninsule coréenne, ce pronostic sur l'importance des relations de dirigeant à dirigeant trouve une certaine validation dans l'histoire des relations entre Moscou et Pyongyang.

De fait, l'accession au pouvoir au Kremlin de Mikhaïl Gorbatchev puis de Boris Eltsine se traduit par une profonde dégradation des relations avec Pyongyang. Ayant succédé à son père Kim Il-sung à la tête de la RPDC, Kim Jong-il attendra en effet l'élection d'un nouveau président russe pour renouer des relations au plus haut niveau. Alors même que Vladimir Poutine exerçait encore l'intérim à la présidence de la Russie, après la démission de Boris Eltsine (il ne sera élu que le 26 mars 2000), un traité d'amitié avec la RPDC avait été signé dès février 2000. En juillet 2000, Vladimir Poutine se rend à Pyongyang et signe une déclaration conjointe avec Kim Jong-il. Enfin, ce dernier rencontrera le président russe à deux reprises, se rendant en Russie, à Moscou, en juillet-août 2001, puis dans l'Extrême-Orient russe (Khabarovsk et Vladivostok) du 20 au 24 août 2002.

Néanmoins, la Russie ne parviendra alors pas à supplanter la Chine comme principal partenaire de Pyongyang, ni même à contrebalancer l'influence d'autant plus grandissante de Pékin que les relations avec Séoul se sont progressivement détériorées. Les principaux projets entre la Russie et la RPDC concernent alors le transport (ferroviaire, d'énergie) en impliquant un troisième partenaire, la République de Corée, qui aurait alors bénéficié d'une liaison terrestre avec le reste du continent eurasiatique. La dégradation des relations intercoréennes, finalement actée par la remise en cause du principe de réunification de la Corée en janvier 2024, empêchera toute véritable concrétisation de ces projets ambitieux, lesquels auraient exigé une stabilisation des relations à moyen terme entre Séoul, Pyongyang et Moscou. 

Dans ce contexte, les relations entre Moscou et Pyongyang peuvent désormais se développer sur une base exclusivement bilatérale. Après le soutien de la RPDC à la Russie en Ukraine, la diversification des échanges - politiques, économiques, scientifiques ou encore culturels - passe déjà par la signature d'accords bilatéraux, dont le contenu reste flou, alors que la RPDC reste soumise aux sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies. 

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