Le 2 décembre 2014, un comité national élargi de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a organisé une table ronde à Paris à l'occasion du troisième anniversaire de la disparition du dirigeant Kim Jong-il de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), le 17 décembre 2011. Cette manifestation, qui a comporté des projections de photos et la diffusion d'un film, s'est tenue en présence de S.E. Kim Yong-il, délégué général de la RPD de Corée en France, ambassadeur auprès de l'UNESCO, et de M. Ri Ho-yong, conseiller à la délégation générale de la RPD de Corée. Elle a mis en évidence le rôle majeur joué par Kim Jong-il, président de la Commission de la défense nationale (CDN) de la RPD de Corée, dans les transformations de son pays pendant les dix-sept années durant lesquelles il l'a dirigée, de 1994 à 2011.
En ouverture de la table ronde, Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, a rappelé que le deuil officiel dure trois années dans la culture traditionnelle coréenne : le troisième anniversaire de la disparition du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, le 17 décembre 2011, revêt ainsi une importance toute particulière.
Puis Benoît Quennedey, vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne chargé des actions de coopération, a rappelé la contribution de l'ancien dirigeant de la RPD de Corée à la définition de la politique de Songun, c'est-à-dire de la priorité donnée aux affaires militaires, en tant que réponse spécifique apportée par la RPD de Corée aux graves difficultés rencontrées dans les années 1990. En dressant le constat que les pays qui avaient négligé la constitution d'une puissance militaire avaient dû aliéner leur souveraineté au profit des grandes puissances, les autorités nord-coréennes ont défini le rôle de l'armée, au service du peuple et du Parti, comme indispensable à l'édification d'un pays socialiste puissant et prospère. La politique de Songun s'inscrit dans le prolongement des idées du Juche, selon lesquelles l'homme est maître de tout et décide de tout - et qui font ainsi de l'indépendance le principe cardinal de toute action sociale et politique.
Guy Dupré, premier vice-président délégué de l'AAFC, a ensuite souligné la contribution du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il à la réunification de la Corée, non seulement dans le domaine théorique - dans la continuité des orientations définies par le Président Kim Il-sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée en 1948 - mais également sur le plan pratique, en accueillant à Pyongyang les sommets intercoréens ayant donné lieu aux déclarations conjointes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007. En ce sens, il a ouvert l'ère de la réunification du 15 juin, basée sur les principes d'indépendance, de souveraineté et de grande union nationale définis dès la déclaration du 4 juillet 1972. La zone économique intercoréenne de Kaesong, qui a surmonté les vicissitudes de l'évolution des relations intercoréennes, apparaît comme un legs essentiel de cette phase de rapprochement Nord-Sud, hélas remise en cause par le retour au pouvoir des conservateurs à Séoul en 2008.
Clôturant cette première phase d'interventions, S.E. Kim Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée auprès de la République française, ambassadeur auprès de l'UNESCO, a mis l'accent sur les transformations économiques et sociales de la Corée à "l'ère de Songun". La construction d'une puissance économique prospère apparaît dans les choix technologiques, industriels et agricoles - l'année 2014 ayant ainsi été marquée par une production céréalière record de 5 040 000 tonnes. La contribution du dirigeant Kim Jong-il à la réunification de la Corée a traduit l'aspiration unanime du peuple coréen, du Nord, du Sud et de la diaspora, pour surmonter la division née du jeu des grandes puissances, au lendemain de la libération de l'occupation japonaise à laquelle le Président Kim Il-sung a apporté une contribution essentielle.
Après la projection d'un film documentaire de la RPD de Corée, datant de 2013 et mettant en avant les réalisations économiques et sociales récentes, les nombreux intervenants ont également souligné la contribution de Kim Jong-il à la création culturelle et artistique, la priorité accordée à la jeunesse et à l'éducation, ainsi qu'à l'élévation du niveau de santé sur la base de la gratuité des soins, tandis que les mesures économiques du 1er juillet 2002 ont témoigné de la volonté d'une ouverture accrue aux investissements étrangers pour consolider l'économie nationale.
Les participants ont exprimé le voeu de renforcer les coopérations traditionnelles entre la France et la RPD de Corée pour favoriser l'avènement d'une ère de paix et de prospérité dans l'ensemble de la péninsule coréenne.
Photos : Alain Noguès