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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 17:32

 

ParkJiyeon_Samsung.jpgL'AAFC s'associe à une campagne du Réseau asiatique pour les droits des victimes d'accidents du travail (Asian Network for the Rights of Occupational Accident Victims, ANROAV), en reproduisant ci-après une pétition pour que le groupe sud-coréen Samsung accepte de reconnaître sa responsabilité dans les morts au travail de plusieurs de ses salariés surexposés à des risques de cancer, trois ans après le décès par leucémie d'une ouvrière de Samsung, Hwang Yu-mi, à seulement 22 ans. Le 31 mars 2010, un mois après le lancement de la pétition, une autre jeune femme travaillant chez Samsung, Park Ji-yeon, est décédée à l'âge de 23 ans d'une leucémie diagnostiquée deux ans auparavant. Le décès de Ji-yeon est le neuvième parmi les 23 travailleurs pour lequels a été diagnostiqué un cancer du sang. L'AAFC appelle à signer et à diffuser largement cette pétition pour obtenir des conditions de travail sûres et décentes en Corée du Sud, ainsi qu'une une véritable reconnaissance des accidents du travail. Membre de l'OCDE depuis 1996, la Corée du Sud a mis en place un dispositif de protection sociale très inférieur à ce qui est attendu d'un pays industrialisé. Pour sa part, le groupe Samsung ne reconnaît toujours pas le droit syndical.

 

 

Pétition  pour que Samsung

reconnaisse sa responsabilité dans les morts au travail

et offre des conditions de travail sûres et décentes

 

Les familles et les amis des travailleurs des usines de Samsung en Corée ont découvert un ensemble de cancers parmi les jeunes travailleurs exposés à des produits chimiques toxiques. La forme de ces morts par cancer présente une ressemblance frappante avec celle des morts par cancer parmi les travailleurs des puces électroniques d'IBM aux Etats-Unis, et d'autres cancers dans l'industrie électronique de par le monde. Le 6 mars marque le troisième anniversaire de la mort de Hwang Yu-mi, travailleuse dans une usine de semi-conducteurs de Samsung, morte d'une leucémie à 22 ans. Sa mort - et d'autres similaires de ses collègues de travail - nous ont incités à exiger que Samsung :

1) reconnaisse sa responsabilité dans les dangers de fabrication de semi-conducteurs,


2) offre une compensation aux personnes ayant subi un préjudice,


3) empêche à l'avenir les souffrances et les mauvais traitements de ses travailleurs en faisant de Samsung un espace de travail sans produits toxiques, et où les travailleurs sont traités avec dignité et respect. 

Samsung rejette toute responsabilité et le gouvernement coréen s'est placé de son côté en refusant une compensation et en allant jusqu'à arrêter et détenir l'avocat des victimes ! La famille de Yu-mi, ses collègues, ses amis et d'autres personnes concernées ont formé le collectif SHARPS (Supporters for the Health And Rights of People in the Semiconductor industry, Partisans de la santé et des droits des personnes de l'industrie des semi-conducteurs) pour réclamer justice.

SHARPS demande maintenant à toutes les personnes concernées à travers le monde de rejoindre sa campagne de solidarité internationale pour soulever une prise de conscience des maladies du travail dans l'industrie électronique et faire reconnaître sa responsabilité à Samsung, comme aux autres entreprises du secteur électronique. En particulier, SHARPS demande de dire à Samsung que les personnes dans le monde soutiennent les justes demandes suivantes :


- Le gouvernement coréen doit établir que Samsung est responsable de maladies de ses travailleurs et qu'une juste indemnisation doit être versée quand les travailleurs tombent malade ou sont blessés à leur travail. 


- Le gouvernement coréen doit protéger les travailleurs et permettre de s'exprimer aux victimes et à leurs familles qui ont subi un préjudice et faire reconnaître sa responsabilité à Samsung. 


- Samsung Electronics doit révéler la vérité aux travailleurs et à l'opinion publique sur les dangers du travail dans l'industrie des semi-conducteurs. 


- Samsung Electronics doit arrêter de réprimer les luttes des travailleurs pour obtenir des espaces de travail sûrs et justes.


Merci de joindre votre voix à celle de SHARPS dans sa campagne de solidarité internationale.

Voir les travaux de Richard W. Clapp:  
Mortality among US employees of a large computer manufacturing company: 1969–2001 (La mortalité des employés américains d'une grande usine informatique : 1969-2001)

 

Cliquer ici pour signer la pétition en ligne.

 

Pétition adressée à :
Lee Myung-bak, président de la République de Corée
Choi Gee-sung, PDG de Samsung Electronics
Yim Tae-hee, ministre du Travail de la République de Corée
Kim Won-bae, président du COMWEL (Korea Workers' Compensation & Welfare Service, Service de sécurité sociale et d'indemnisation des travailleurs de Corée)
Noh Min-ki, PDG de KOSHA (Korea Occupational Safety & Health Agency, Agence coréenne de la santé et de sécurité au travail)

Avec le soutien de :  Supporters for the Health And Rights of People in the Semiconductor industry (Partisans de la santé et des droits des personnes de l'industrie des semi-conducteurs, SHARPs), Korean Metal Workers' Union (Syndicat coréen des travailleurs de la métallurgie, KMWU), Asian Network for the Rights Of Occupational Accident Victims (Réseau asiatique pour les droits des victimes d'accidents du travail, ANROAV) and International Campaign for Responsible Technology (Campagne internationale pour une technologie responsable, ICRT)


 

Source : Asian Human Rights Commission ANROAV (traduction : AAFC)

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 00:02

Selon une étude publiée par l'OCDE à l'issue d'enquêtes conduites dans 21 de ses Etats membres, la République de Corée (du Sud) est le pays de l'OCDE où les inégalités salariales entre les hommes et les femmes sont les plus importantes : celles-ci atteignent 38 % pour la période étudiée (2003-2006). Cette situation montre les progrès qui restent à accomplir pour réaliser l'égalité des sexes en Corée du Sud.

 

femmes_coreennes.jpg

La Corée du Sud championne des inégalités salariales entre les femmes et les hommes : tel est le triste bilan qui ressort d'une enquête conduite dans 21 des Etats membres de l'OCDE, portant sur la période 2003-2006.

 

Si l'égalité salariale entre les hommes et les femmes reste à conquérir dans tous les pays industrialisés, le chemin encore à accomplir est particulièrement important en Corée du Sud : les disparités salariales en fonction du sexe atteignent en effet 38 % au pays du Matin calme, soit plus du double de la moyenne enregistrée (17,6 %) pour les 21 pays de l'OCDE où a été menée l'enquête.

 

Le Japon (33 %) se classe immédiatement après la Corée du Sud, suivi de l'Allemagne (23 %), du Canada et de la Grande-Bretagne (21 %). Les pays les moins inégalitaires sont la Belgique (où le salaire moyen des femmes reste toutefois inférieur de 9,3 % à celui des hommes), suivie de la Nouvelle-Zélande, la Pologne, le Danemark, la Grèce et la France (les différentiels atteignant 10 % à 12 % dans chacun de ces pays).

 

En Corée du Sud, comme d'ailleurs à un moindre degré au Japon, cette situation renvoie à un modèle social traditionnel, de filiation confucéenne, marqué d'une forte empreinte patriarcale. Malgré les progrès réalisés dans les décennies récentes - ayant vu une femme, Mme Han Myung-sook accéder pour la première fois au poste de Premier ministre, en avril 2006, ou une autre femme, Mme Hyun Jeong-eun, se placer à la tête d'un des principaux chaebols du pays, Hyundai - le combat pour l'égalité des sexes reste plus que jamais d'actualité en Corée du Sud.

 

Source principale (y compris photo) : KBS, "La Corée du Sud championne des disparités salariales entre les hommes et les femmes", 5 avril 2010

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 19:57

Avec un taux de pauvreté de 45,1 % parmi les personnes âgées de 65 ans et plus, la Corée du Sud présente la situation la plus alarmante des pays industrialisés membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L'insuffisante protection sociale est à l'origine de ces graves inégalités.

Dans la société coréenne traditionnelle, marquée par le respect pour les personnes âgées (photo Kathy L. Gilbert), la solidarité familiale intergénérationnelle a longtemps assuré des conditions de vie décentes pour les seniors par rapport aux autres classes d'âge. Tout en élevant le niveau de vie, l'industrialisation accélérée en Corée du Sud après 1960 a également creusé les inégalités, mesurées par le taux de pauvreté relatif, c'est-à-dire la proportion de personnes dont le revenu est inférieur à 50 % du revenu médian.

Au sein des pays de l'OCDE, la Corée du Sud affiche un triste record : le taux de pauvreté des personnes âgées de 65 ans et plus (45,1 %) est le plus élevé de tous les Etats industrialisés. En 2008, 5 millions de Sud-Coréens étaient âgés de plus de 65 ans, représentant 10,3 % de la population du pays. La Corée du Sud affiche également le taux de suicide des personnes âgées le plus élevé au monde.

Alors que les liens de solidarité entre générations se sont distendus, le manque de protection sociale explique la proportion élevée de travailleurs âgés, la cessation d'activité professionnelle étant d'abord liée à une incapacité physique. Toujours selon l'OCDE, le revenu des personnes âgées ayant cessé de travailler n'atteint que 42,1 % des revenus qu'elles percevaient pendant leur activité professionnelle (contre une moyenne de 59 % dans l'OCDE).

La pauvreté des personnes âgées génère des dépenses supplémentaires dans le domaine, notamment, de la santé : l'injustice sociale est facteur d'inefficacité économique. En outre, le
faible taux de natalité menace gravement, à terme, l'équilibre économique et démographique, en entraînant mécaniquement une diminution de la part de la population active parmi la population totale.

Source :
Dong-a ilbo   

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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 14:08

Alors que le suicide de l'ancien président Roh Moo-hyun retient l'attention de l'opinion sud-coréenne, un leader syndical avait déjà mis fin à ses jours, quelques semaines plus tôt : Park Jong-tae, responsable du syndicat des transporteurs de la KCTU, avait alerté l'opinion sur la situation de travailleurs auxquels n'est pas appliqué le code du travail.

"Nous devons gagner le combat dans l'obscurité, mais il semble que les temps exigent la mort d'un travailleur" : tels sont les termes de la lettre d'adieu laissée à sa femme par Park Jong-tae, responsable de la section de Kwangju du Syndicat coréen des travailleurs du transport de fret (KCTWU), affilié à la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), née dans la clandestinité du combat pour la défense des travailleurs à l'époque des généraux, avant d'être légalisée après la chute du pouvoir militaire. Agé de 37 ans, Park Jong-tae s'est suicidé pour obtenir la reconnaissance des droits de ses camarades.

En janvier, 78 chauffeurs travaillant pour la compagnie Korea Express avaient obtenu, par un accord verbal, une réévaluation de leurs contrats (à raison de 30 won, soit 2 centimes d'euro, par livraison). Mais le 15 mars la direction de Korea Express avait déclaré l'accord nul et non avenu : les transporteurs ayant réagi en refusant de trier les marchandises (ce pour quoi ils n'étaient jusqu'alors pas payés), ils s'étaient vu notifier la fin de leurs contrats avec Korea Express, par des messages reçus sur leur téléphone portable dès le lendemain. Korea Express mettait alors en place un système de véhicules de substitution, tout en précisant que le départ des chauffeurs du syndicat KCTWU était une condition préalable au dialogue. Park Jong-tae luttait pour remettre en cause la rupture unilatérale des contrats de travail.

Le cas des transporteurs de Kwangju illustre à la fois les pressions qui existent en Corée du Sud pour empêcher l'exercice des droits syndicaux (les mesures prises ont visé plus particulièrement la région de Kwangju, qui compte le plus grand nombre de transporteurs syndiqués travaillant pour Korea Express), et une situation sociale complexe - mais qu'on retrouve aussi en France - où des travailleurs dans une situation de fait de salariés, puisque subordonnés à un employeur, sont officiellement des travailleurs indépendants. L'employeur de fait n'a ainsi pas à leur payer de charges sociales. Toujours en France, l'inspection du travail peut requalifier le lien de travail en un contrat avec un salarié.

Le gouvernement de Lee Myung-bak porte sa part de responsabilité dans la mort de Park Jong-tae, après avoir promis des compensations aux travailleurs de la KCTWU lors de leur mouvement de protestation ayant conduit à l'accord de janvier. Il amène aussi à s'interroger sur le credo libéral, favorable à plus de flexibilité, qui guide les choix de politique économique de Lee Myung-bak.

Le corps de Park Jong-tae, qui était recherché pour "protestation illégale", a été retrouvé le 3 mai, près d'un centre de distribution de Korea Express, à Daejeon. Des manifestations ayant suivi sa mort ont entraîné plus de 450 arrestations, 50 militants de la KCTU ayant par ailleurs été blessés.

Le suicide individuel pour la collectivité est un geste propre, notamment, aux sociétés asiatiques : le choix de Park Jong-tae de se donner la mort rappelle les limites à l'application du droit du travail en Corée du Sud, quarante ans après l'immolation de Jeon Tae-il, ouvrier d'une usine textile, qui avait brûlé avec lui le code du travail.

L'AAFC exprime sa solidarité avec les travailleurs en lutte de la KCTWU, en présentant ses condoléances à la famille et aux camarades de Park Jong-tae.

Sources : AAFC,
Hankyoreh, AFP (sur Nasdaq.com)




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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 10:41

Les manifestations du 1er mai 2008 en Corée ont été dominées, au Nord comme au Sud de la péninsule, par les luttes sociales et politiques. Au Sud, la centrale syndicale KCTU a mis l'accent sur la régularisation des travailleurs étrangers et l'opposition à l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis.

La fête du travail a été célébrée pour la première fois en Corée en 1923, alors que l'identité coréenne était niée par le colonisateur japonais. Dès l'origine, les commémorations du 1er mai en Corée ont ainsi lié les luttes politiques et sociales.

Les manifestations du 1er mai 2008 s'inscrivent dans cette tradition. Au Nord de la péninsule, les les commémorations ont rappelé notamment les cérémonies conduites en 1939, après la bataille de Xiaodeshui contre l'occupant japonais, et le rassemblement organisé à Pyongyang en 1946, au lendemain de la Libération. Le 1er mai, jour férié en République populaire démocratique de Corée, a aussi été l'occasion de rappeler l'objectif de construction d'un pays plus puissant et plus prospère en 2012, alors que les autorités nord-coréennes ont fait de l'élévation du niveau de vie un objectif prioritaire.

Au Sud de la péninsule, la Fédération des syndicats coréens (Federation of Korean Trade Unions, FKTU) a réuni 20.000 participants lors du marathon organisé à l'occasion du 1er mai. De son côté, la Confédération coréenne des syndicats (Korean Confederation of Trade Unions, KCTU) a réuni 10.000 manifestants dans un défilé à Séoul avec pour mots d'ordre l'opposition à l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ainsi que l'obtention du statut de travailleur permanent pour les travailleurs étrangers. La KCTU a par ailleurs offert des bourses aux enfants des travailleurs en situation irrégulière.


L'accord de libre-échange avec les Etats-Unis (free trade agreement, FTA) reste à ratifier, après l'opposition des députés de la précédente législature qui soulignaient notamment les risques pour les paysans coréens et la remise en cause de l'exception culturelle coréenne en matière de cinéma.

Disposant d'une
majorité parlementaire après les élections législatives d'avril 2008, le président Lee Myung-bak, en visite aux Etats-Unis, a promis à Wahington la ratification du FTA, en acceptant le préalable posé par les Américains d'une levée des restrictions aux importations de boeuf des Etats-Unis. Ces limitations avaient été mises en place en application du principe de précaution, pour éviter les risques sanitaires de diffusion de l'ESB.

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