Le dimanche 13 juillet 2014, la coupe du monde de football au Brésil s'est terminée sur la victoire de l'équipe allemande face à l'Argentine. Bien organisée, sans réels débordements, cette coupe du monde peut être considérée comme une réussite du point de vue de l'organisation et du spectacle offert. Pourtant, avant l'ouverture d'un des événements sportifs les plus rentables et les plus regardés au monde, de nombreuses voix se sont élevées au Brésil contre son organisation dans un Etat souvent considéré comme le pays du football. Les opposants ont trouvé des relais à l'étranger, notamment en Corée du Sud.
De nombreux Brésiliens sont descendus dans la rue dès le mois de mai. D'abord des manifestations pacifiques, les rassemblements ont ensuite donné lieu à des affrontements avec la police et l'armée qui ont conduit une répression sévère. Parties de Porto Alegre suite à l'annonce de la hausse des tarifs d'autobus, les manifestations se sont étendues à l'ensemble du Brésil et ont débouché sur un mouvement aux revendications plus larges, critiquant la politique du Gouvernement et en particulier les dépenses liées à l'organisation de la coupe du monde de football de 2014, jugées dispendieuses : les opposants ont considéré que ces sommes auraient été plus utilement consacrées à l'action sociale, à la santé et à l'éducation.
Ces actions ont rencontré un soutien international, notamment du mouvement sud-coréen 세월 호 몰살 에 분노 하는 노동자 행동 (Travailleurs en colère contre le meurtre du Sewol, créé suite au naufrage de ce ferry).
Le groupe, créé par des membres du syndicat coréen KCTU, a vivement critiqué la répression des autorités brésiliennes contre les manifestants. Dans une conférence de presse qui s'est tenue le 16 juin 2014, il a dénoncé le recours par les forces de l'ordre à des pistolets avec des balles en caoutchouc, 200.000 soldats ayant été déployés, ainsi qu'une hausse des prix des biens de consommation courante de plus de 6 % en un mois - quand dans le même temps les bénéfices de la FIFA tirés de la vente des billets d'entrée aux matchs de la coupe du monde auraient atteint 4,5 milliards de dollars. Le collectif a aussi dénoncé les menaces de sanctions administratives du gouvernement sud-coréen contre les diffuseurs des chaînes de télévision et de radio si les matchs n'étaient pas retransmis - alors que le secteur sud-coréen des médias a connu de nombreux mouvements sociaux. Les militants sud-coréens se sont ainsi déclarés solidaires de la lutte et de la résistance des travailleurs et des citoyens sud-coréens contre la coupe du monde, événement mercantile.
Les militants sud-coréens ont également entendu dénoncer les relations entre le pouvoir et les médias, dont rend compte la note du gouvernement sud-coréen aux chaînes de télévision et de radio. Déjà, en 2002, lors de la co-organisation de la coupe du monde par le Japon et la Corée du Sud, des scandales de manipulation des médias et de corruption avaient éclaté.
Le début des matchs a entraîné une nette baisse d'intensité des manifestations, à laquelle ont contribué tant le renforcement du dispositif militaire et policier qu'une forme d'union sacrée des Brésiliens autour de leur équipe nationale. Mais la contestation sociale devrait reprendre après le mondial raté de la sélection brésilienne suite à sa débâcle en demi-finale (défaite 1-7 contre l'Allemagne).
Sources :
월드컵 개최국인 브라질에서 월드컵 반대시위가 지난달부터 계속되고 있는 가운데 한국 노동자들이 시위를 지지하며 브라질 정부를 비판하고 나섰...
http://www.labortoday.co.kr/news/articleView.html?idxno=125881
세월호 몰살에 분노하는 노동자행동 회원들이 16일 오후 서울 종로구 팔판동 주한 브라질 대사관 앞에서 브라질 정부의 노동자 민중 탄압을 규탄하...
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Au Brésil, des dizaines d'arrestations dans des manifestations anti-Mondial
Le Monde | * Mis à jour le Au moins 18 personnes ont été arrêtées samedi 14 juin au Brésil lors de rassemblements pour protester contre la Coupe du Monde de football, dans la lignée du mouve...
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