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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 12:31

A la date du 9 juin 2015, 95 cas de patients atteints du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers-CoV) avaient été identifiés en République de Corée (Corée du Sud), où il avaient d’ores et déjà entraîné sept décès, faisant de la Corée du Sud le deuxième pays le plus touché au monde après l’Arabie Saoudite – où plus de 1 000 cas ont été recensés depuis que le virus y est apparu en 2012. Plus que le nombre de cas d’une maladie qui n’a pas atteint à ce jour une dimension pandémique ni muté (ce qui lui permettrait de s’adapter à des changements de climat), c’est la rapide propagation du Mers-CoV – plus forte que ce qui a été observé au Moyen-Orient – qui suscite le plus d’inquiétudes en Corée du Sud où, à peine plus d’un an après le dramatique naufrage du ferry Sewol, les autorités sont une nouvelle fois pointées du doigt pour leur manque de réactivité face à une crise – cette fois d’ordre sanitaire.

Au premier plan, Choi Kyoung-hwan, vice Premier ministre (Premier ministre par intérim), ministre de la Planification et de la Stratégie, et juste derrière lui Moon Hyung-pyo, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, avant la conférence de presse du 7 juin 2015 annonçant les noms des hôpitaux concernés par le coronavirus

Au premier plan, Choi Kyoung-hwan, vice Premier ministre (Premier ministre par intérim), ministre de la Planification et de la Stratégie, et juste derrière lui Moon Hyung-pyo, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, avant la conférence de presse du 7 juin 2015 annonçant les noms des hôpitaux concernés par le coronavirus

Se traduisant notamment par une insuffisance rénale aiguë et une pneumonie sévère, ne donnant lieu à aucun traitement approprié à ce jour, le coronavirus est le variant hautement pathogène de cinq autres coronavirus, dont quatre donnent lieu à des rhumes bénins et le cinquième est le virus du SRAS. L’infection proviendrait manifestement de contacts avec les dromadaires, ou serait liée à la consommation de produits issus de camélidés.

 

C’est le 20 mai 2015 que le premier cas du Mers-CoV a été diagnostiqué en Corée, sur un patient hospitalisé dans un centre médical du groupe Samsung après un voyage au Moyen-Orient. Près de la moitié des cas recensés au 9 juin 2015 concernaient l’hôpital Sainte-Marie de Pyeongtaek.

 

Pour empêcher la propagation rapide de la maladie qui avait touché 95 personnes le 9 juin 2015, plus âgés (55 ans) que la moyenne mondiale (48 ans), plusieurs milliers d’établissements scolaires ont fermé provisoirement leurs portes. Alors qu’on estime qu’une personne malade contamine en moyenne 0,7 personne, toujours à la date du 9 juin près de 2 900 personnes avaient été placées en isolement, chez elles ou en hôpital, dont 583 avaient été libérées de cette mesure de quarantaine. S’inquiétant de la rapidité inhabituelle de la diffusion du virus dans la péninsule, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé une coopération avec les experts sud-coréens.

 

La diffusion du coronavirus pourrait également avoir un impact économique dans le contexte d’une reprise fragile essentiellement soutenue par la consommation intérieure, du fait d’effets de panique entraînant une baisse des ventes dans les grandes surfaces et les grands magasins, alors qu’un nombre important de touristes chinois ont décidé d’annuler leur voyage en Corée du Sud.

 

Face à la crise sanitaire, la réponse du gouvernement sud-coréen a été opaque, pour le moins confuse et marquée par une interrogation quant à la volonté d’assumer ses responsabilités. Faisant un choix inverse à celui de plusieurs exécutifs locaux, les autorités nationales sud-coréennes ont d’abord refusé de communiquer la liste des hôpitaux où des patients étaient hospitalisés après avoir été infectés par le coronavirus, avant que Choi Kyoung-hwan, Premier ministre par intérim, n’en donner la liste publique lors d’une conférence de presse le 7 juin 2015… et encore cette liste, inexacte, a-t-elle dû être rectifiée, après que l’opinion publique eut dû attendre le retour de Choi Kyounh-hwan d’un voyage au Royaume-Uni, où il a séjourné du 2 au 6 juin.

 

La Présidente sud-coréenne Park Geun-hye a été fidèle à son habitude d’essayer de se protéger dès qu’une crise survient, en utilisant les membres de son gouvernement comme « fusibles ». Si elle a déclaré que les experts médicaux disposeront de « toute l’autorité » nécessaire, le partage des rôles n’apparaît pas clairement entre les différents intervenants, pouvoirs publics et médecins. Par ailleurs, en déléguant au Premier ministre (par intérim !) la communication sur une question passée au premier plan de l’actualité en Corée du Sud, elle a donné l’impression fâcheuse de ne pas vouloir s’impliquer en personne. Enfin, elle maintient à l’ordre du jour son projet de déplacement aux Etats-Unis, du 14 au 19 juin prochains, pour un sommet avec le Président Obama, alors qu’il est malheureusement à craindre que la situation empire au regard de la propagation rapide du coronavirus en Corée du Sud et du taux de mortalité observé au Moyen-Orient (en moyenne, 37 % des patients contaminés décèdent). Et pour sauver une nouvelle fois la chef de l’Etat du discrédit de l’opinion publique, il n’y aura sans doute pas assez de l’habilité coutumière des médias pro-gouvernementaux sud-coréens (conservateurs ou à capitaux publics) – comme par exemple l’agence Yonhap qui, dans un communiqué en date du 8 juin 2015, soulignait la baisse de 7,8 % à 6,9 % du taux de mortalité en Corée du Sud des patients infectés par Mers-CoV... avant qu'un nouveau décès le lendemain ne remette en cause ces statistiques.

 

Mise à jour le 10 juin 2015 : la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye a annoncé qu'elle reportait sa visite aux Etats-Unis pour lutter contre l'épidémie, alors que le nombre de cas en Corée du Sud s'élève à 108 (dont 9 mortels) le 10 juin 2015.

 

Sources :

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5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 22:57

Suite à l'envoi « par erreur » de bacilles actifs de la maladie du charbon par le département de la Défense des Etats-Unis à plus de 50 laboratoires situés dans 17 Etats américains et trois pays étrangers - l'Australie, le Canada et la Corée du Sud -, le personnel de l'armée américaine stationné en Corée du Sud a été exposé entre le 21 et le 27 mai 2015 à cet agent pathogène extrêmement dangereux. Cet incident, qui aurait pu tourner à la catastrophe pour les soldats américains et, surtout, pour la population coréenne, relance le débat sur l'Accord sur le statut des forces accordant aux forces américaines stationnées en Corée du Sud des privilèges exorbitants au mépris de la souveraineté de la Corée du Sud et de la sécurité de sa population.

Bacille du charbon (bacillus anthracis)

Bacille du charbon (bacillus anthracis)

D'après un rapport du commandement des Forces américaines en Corée du Sud (United States Forces Korea, USFK), rendu public le 28 mai 2015, un échantillon de bacille du charbon utilisé pour un test sur la base aérienne d’Osan (35 km au sud de Séoul), s'est avéré être actif, provoquant l'intervention du personnel d'urgence et la destruction de l'échantillon incriminé le 27 mai.

Le bacille du charbon (bacillus anthracis) est une bactérie à l'origine d'une maladie infectieuse aiguë appelée maladie du charbon (en anglais : anthrax), fatale dans 95 % des cas. Le bacille du charbon est utilisable comme arme bactériologique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la dispersion de 100 kg de cet agent pathogène à basse altitude au-dessus d'une grande ville pourrait tuer de un à trois millions de personnes.

Le commandement de l'USFK a déclaré que l'examen des 22 personnes ayant participé au test n'a révélé aucun signe d'infection, que le public n'a été exposé à aucune menace et que le gouvernement sud-coréen a été informé dès le 27 mai du caractère actif de l'échantillon de bacille du charbon manipulé sur la base d'Osan. Mais l'USFK n'a pas précisé si les autorités sud-coréennes avaient été informées au préalable de cette expérience bactériologique et de l'entrée d'un échantillon de bacille du charbon sur le territoire sud-coréen.

A la suite de la révélation de l'incident de la base d'Osan, la presse et la société civile sud-coréennes s'interrogent sur les conséquences de possibles accidents provoqués par la manipulation d'armes biologiques ou chimiques par l'armée américaine sur le territoire sud-coréen. Les Etats-Unis stationnent toujours 28 500 soldats en Corée du Sud et conservent le contrôle opérationnel (OPCON) de l'armée sud-coréenne en temps de guerre.

Dès l'incident du 27 mai connu, l'organisation civique sud-coréenne Solidarité populaire pour une démocratie participative (fondée en 1994), déjà mobilisée en 2008 contre les importations de viande bovine des Etats-Unis présentant une menace pour la santé publique en Corée du Sud, a interpelé le gouvernement :

Il s'agit d'une question ayant un impact direct sur la vie des gens et le gouvernement sud-coréen doit dire publiquement s'il était informé de l'entrée de bacille du charbon dans le pays, si de telles armes de destruction massive biologiques et chimiques ont été introduites dans le passé, et si les mesures gouvernementales de quarantaine et de contrôle ont été suffisantes au cours du processus d'importation.

Au cours d'une réunion sur la sécurité en Asie tenue à Singapour le 30 mai, soit deux jours après l'annonce de l'incident du 27 mai, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a présenté au ministre sud-coréen de la Défense Han min-koo des excuses pour l'introduction en Corée du Sud de bacille du charbon actif par l'armée américaine et a promis de prendre les mesures pour empêcher qu'un tel incident se reproduise.

A l'origine, les Etats-Unis n'avaient pas prévu d'aborder l'affaire du bacille du charbon au cours de la réunion de Singapour. Ce n'est qu'après que la partie sud-coréenne a fait part de la colère du public suite à l'annonce de l'incident du 27 mai que la partie américaine a décidé d'ajouter cette question à l'ordre du jour et d'exprimer ses regrets. En fait, l'administration américaine paraît surtout s'inquiéter que cet incident provoque un conflit avec l'allié sud-coréen et que se réveille en Corée du Sud un sentiment anti-américain latent, comme en 2002 lorsque deux écolières sud-coréennes furent écrasées par un blindé de l'armée américaine au cours de manœuvres.

L'administration américaine n'a pas expliqué pourquoi et comment l'incident du 27 mai a pu arriver, ce qui, outre leurs excuses tardives, peut faire douter de la sincérité des autorités américaines et de leur volonté de donner davantage d'informations, comme l'a relevé le quotidien sud-coréen Hankyoreh. Des citoyens et organisations sud-coréens exigent que les Etats-Unis exposent tous les détails du processus qui a permis à du matériel biologique dangereux d'être expédié jusqu'en Corée du Sud.

Il est d'autant plus urgent d'évaluer le niveau des renseignements partagés entre les gouvernements américain et sud-coréen au sujet des armes biologiques et chimiques détenues par les forces des Etats-Unis stationnées en Corée du Sud que, selon le quotidien Hankyoreh, un responsable du gouvernement sud-coréen a déclaré le 31 mai que les armées américaine et sud-coréenne ne s'informent pas de leurs exercices militaires respectifs, suggérant que les forces des Etats-Unis en Corée du Sud n'ont pas prévenu les autorités sud-coréennes de leurs expériences sur le bacille du charbon.

Pour empêcher la répétition d'un tel incident, il apparaît nécessaire de réviser l'Accord sur le statut des forces (Status of Forces Agreement, SOFA) signé par la Corée du Sud et les Etats-Unis. En effet, un bon moyen d'empêcher l'armée américaine d'introduire du matériel dangereux en Corée du Sud et d'y développer des armes biologiques serait que les douanes sud-coréennes puissent inspecter les chargements destinés aux forces américaines stationnées dans le pays, ce qu'interdit l'article 9 du SOFA.

Sur les trois pays comptant le plus de soldats américains sur leur territoire – la Corée du Sud, le Japon et l'Allemagne -, la Corée du Sud est même le seul pays où les Etats-Unis n'ont pas à informer ou discuter avec les autorités locales d'un changement dans leurs systèmes d'armes ou dans le niveau de leurs troupes ou de l'importation d'armes dangereuses. 

Une autre question est de savoir si les Etats-Unis ont violé la loi internationale en expédiant dans un autre pays du matériel biologique dangereux utilisable à des fins militaires. Selon Jeong Uk-sik, président de l'organisation sud-coréenne Peace Network, cité par le Hankyoreh : « Il est possible que le seul fait que les Etats-Unis ont déplacé du bacille du charbon, lequel est utilisé comme arme biologique, vers un autre pays puisse enfreindre la Convention sur les armes biologiques. »

Manifestation d'organisations civiques sud-coréennes devant l'ambassade américaine à Séoul le 29 mai 2015

Manifestation d'organisations civiques sud-coréennes devant l'ambassade américaine à Séoul le 29 mai 2015

Face à l'inquiétude de la population et aux questions restées sans réponse (Quelle quantité de bacille du charbon est en cause dans l'incident de mai 2015? Le bacille du charbon a-t-il déjà introduit en Corée du Sud et, si oui, combien de fois?), l'USFK a tenté de restaurer le calme en déclarant le 29 mai qu'une telle expérience impliquant des agents biologiques ou chimiques avait eu lieu « pour la première fois » en mai 2015. Mais apparaissent aussi des preuves que les forces américaines en Corée du Sud y ont installé un laboratoire pour l'étude du bacille du charbon depuis au moins 1998, ce qui fait légitiment craindre que des incidents comparables soient déjà arrivés.

D'après le ministère sud-coréen de la Santé et du Bien-être, qui a publié le 29 mai les résultats de son enquête sur l'incident, l'échantillon de bacille du charbon a été livré à la base aérienne d'Osan quatre semaines plus tôt, soit dès début mai, par la société FedEx. L'échantillon comprenait des spores contenus dans 1 ml de liquide congelé et protégé par une triple paroi. Il a été décongelé le 21 mai en vue d'être utilisé dans de nouveaux équipements destinés à l'analyse de l'ADN par réaction en chaîne par polymérase dans le cadre d'un « programme intégré d'évaluation des menaces » mené par l'armée américaine en Corée du Sud.

Ce n'est que le 27 mai que l'USFK a été informé par le département de la Défense des Etats-Unis de la possibilité que l'échantillon de bacille du charbon livré soit actif. C'est à ce moment qu'une équipe d'intervention d'urgence est entrée en action et que l'échantillon a été détruit.

Or, selon la chaîne de télévision américaine ABC, le laboratoire sur les armes biologiques et chimiques de Dugway, dans l'Utah, à l'origine de l'envoi de l'échantillon de bacille du charbon à la base d'Osan, a expédié un autre échantillon à un laboratoire privé américain situé le Maryland, lequel a découvert dès le 22 mai que le bacille du charbon contenu dans cet échantillon était actif et a immédiatement averti le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies des Etats-Unis.

Les organisations civiques sud-coréennes posent donc la question : Pourquoi le département de la Défense des Etats-Unis n'a pas immédiatement averti les forces américaines stationnées en Corée du Sud du caractère éminemment dangereux de l'échantillon reçu début mai et a attendu cinq jours pour le faire ?

Elles accusent également le gouvernement sud-coréen et le parti au pouvoir de faiblesse dans une affaire qui a mis en péril la vie des citoyens sud-coréens.

Le 1er juin 2015, le gouvernement sud-coréen et le Parti Saenuri au pouvoir ont déclaré vouloir tenir en juillet une réunion conjointe du comité sur l'Accord sur le statut des forces avec les Etats-Unis. Cette annonce a eu lieu après une réunion tenue à l'Assemblée nationale sud-coréenne, consacrée aux contre-mesures à prendre face au syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Middle East Respiratory Syndrome, MERS) qui a déjà fait plusieurs victimes en Corée du Sud.

Après la réunion, le vice-ministre de la Défense Baek Seung-joo a livré un rapport sur l'incident du bacille du charbon aux députés du principal parti d'opposition, la Nouvelle alliance politique pour la démocratie (NAPD). Au cours de la réunion, le dirigeant de la NAPD Moon Jae-in a appelé à une action rapide de la part de l'administration :

Ils doivent prendre des mesures tout de suite en créant une commission conjointe conformément au SOFA et en permettant à une équipe conjointe entre la Corée du Sud et les Etats-Unis de commencer une enquête. Nous devons aussi envisager une révision des termes du SOFA afin que notre administration dispose d'assez d'informations à l'avance.

Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis introduisent ou utilisent des armes de destruction massive sur le territoire coréen.

Les Etats-Unis sont soupçonnés d'avoir utilisé des armes biologiques contre des populations civiles pendant la Guerre de Corée (1950-1953), grâce notamment au « recyclage » de criminels de guerre japonais.

Toujours pendant la Guerre de Corée, la supériorité technologique des Etats-Unis, combinée à la peur de basculer dans une guerre mondiale où seraient intervenus les Soviétiques et les Chinois, a failli avoir comme conséquence l'utilisation par les Américains de l'arme atomique, après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki en 1945.

Des documents américains déclassifiés indiquent que, de 1958 à 1991, les Etats-Unis ont déployé des centaines de têtes nucléaires dans le sud de la péninsule coréenne - un maximum ayant été atteint en 1967, date à laquelle on comptait 950 têtes nucléaires. Si, depuis 1991, l'armée américaine affirme avoir retiré toutes ses armes nucléaires du sol coréen, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) exige toujours une réciprocité américaine, vérifiable, dans le cadre des accords de dénucléarisation de la péninsule coréenne - alors que les inspections de l'Agence internationales de l'énergie atomique visent le seul programme nord-coréen qui porte sur un nombre d'armes très inférieur à celui des armes déployées par l'armée américaine pendant plus de trois décennies.

En 1997, il fut aussi révélé que les troupes américaines stationnées en Corée du Sud étaient équipées de munitions à l'uranium appauvri, des armes qui avaient provoqué une contamination à la radioactivité en Irak où elles avaient été utilisées pendant la guerre du Golfe. A l'époque, l'USFK avait commencé par nier être en possession de telles munitions avant d'admettre en disposer mais sans les avoir jamais utilisées en Corée.

Les militaires américains en Corée du Sud, grands possesseurs - voire utilisateurs - d'armes de destruction massive, au mépris de la souveraineté du pays qui les accueille et de la sécurité de ses citoyens ? Certainement. Mais le plus inquiétant dans cette affaire réside peut-être dans l'apparente inaction des autorités sud-coréennes actuelles.

 

Sources :

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 18:43

Le 14 mai 2015, la Cour suprême de la République de Corée (Corée du Sud) a rejeté l’appel formé par les procureurs contre une décision rendue en première instance, un an plus tôt, qui reconnaissait Kang Ki-hoon non coupable. Ving-quatre ans après le faits, il a été reconnu que l’ancien dirigeant étudiant a été injustement accusé d’avoir rédigé une note manuscrite laissée par un autre leader étudiant, Kim Ki-sul, alors directeur des affaires sociales de l’Union pour un mouvement national démocratique (UMND), qui s’était immolé par le feu en mai 1991. Kang Ki-hoon avait été condamné à trois ans de prison. L’acharnement de l’appareil judiciaire sud-coréen à ne pas reconnaître l’erreur commise en 1991 est symptomatique de ce que, pour les conservateurs sud-coréens revenus au pouvoir à Séoul en 2008, la manifestation de la vérité et la vie d’un homme comptent moins que la défense de l’institution judiciaire – à l’instar de la position des antidreyfusards qui, dans la France d’avant la Première guerre mondiale, entendaient défendre par-dessus tout l’honneur de l’armée, en jetant par ailleurs la suspicion sur des coupables idéals (dans un cas Alfred Dreyfus comme juif, dans l’autre Kang Ki-hoon comme militant étudiant opposé aux militaires au pouvoir à Séoul). Car malgré la décision rendue par la Cour suprême, les juges sud-coréens excluent ouvertement de s’excuser et aucune compensation ou indemnisation ne semble manifestement à l’ordre du jour, tandis qu’une position révisionniste est entretenue par le plus réactionnaire (et le plus lu) des quotidiens sud-coréens, le Chosun Ilbo.

 

Après le suicide de Kim Ki-sul, le bureau des crimes violents de la police judiciaire de Séoul avait ouvert une enquête qui avait conduit à reconnaître l’un des collègues de Kim Ki-sul, Kang Ki-hoon, coupable d’avoir rédigé le message manuscrit laissé par l’ancien dirigeant de l’UMND avant son suicide, selon une analyse graphologique conduite par l’Institut médico-légal (IML).

 

La mobilisation s’organisa contre ce nouveau procès fabriqué par le pouvoir militaire. Lors d’une conférence de presse à la cathédrale Myeongdong, Kang Ki-hoon recopia le message de suicide, apportant la preuve qu’il n’avait pas été rédigé de sa main. Kang Ki-hoon ne fut pas la seule cible de la répression militaire : un autre responsable de l’UMND, Kim Seon-taek, dut se cacher pendant deux ans et demi après avoir été accusé d’être le cerveau de la mort de Kim Ki-sul, car la note laissée lors de son suicide appelait à « faire confiance pour toutes les questions futures à Kim Seon-taek et Seo Jung-sik ».

Kang Ki-hoon, lors de la conférence de presse à la cathédrale Myeongdong

Kang Ki-hoon, lors de la conférence de presse à la cathédrale Myeongdong

Lors de l’appel, le responsable de l’IML pour l’analyse graphologique, par ailleurs condamné pour corruption dans une autre affaire, Kim Hyeong-yeong, déclara avoir donné de faux résultats dans l’affaire Kang Ki-hoon. Mais la Cour suprême décida alors d’écarter le témoignage de Kim Hyeong-yeong, en maintenant la culpabilité de Kang Ki-hoon, condamné à trois ans de prison.

 

A l’instar des autres anciens prisonniers politiques, Kang Ki-hoon a été mis au ban de la société sud-coréenne après sa libération, exerçant différents métiers pour survivre – comme ouvrier du bâtiment payé à la journée.

 

Un fait nouveau devait toutefois conduite à une réouverture du procès. En 2005, un ami de Kim Ki-sul, du nom de Han, transmit à la police des notes manuscrites qu’avait rédigées Kim Ki-sul pour les représentants du Conseil national des étudiants d’université (Jeondaehyeop). Une enquête avait été ouverte par la Commission vérité et réconciliation, qu’avaient mise en place les démocrates - alors au pouvoir à Séoul - pour réexaminer les massacres, les morts suspectes et les faux procès de l’époque des régimes autoritaires.

 

L’IML devait conclure à l’identité de l’écriture des manuscrits laissés par Kim Ki-sul pour Jeondaehyeop et de la note découverte après son suicide, rendant ainsi possible la réouverture du procès de Kang Ki-hoon, à sa demande, en 2008. Après vingt mois d’enquête, la Haute Cour de Séoul avait conclu disposer d’éléments suffisants pour reconnaître Kang non coupable. Les procureurs firent toutefois appel, en soulevant la possibilité que les écrits de Kim Ki-sul pour Jeondaehyeop soient des faux. La Cour suprême ordonna de rejuger Kang Ki-hoon, tout en s’interrogeant sur l’origine des manuscrits pour Jeondaehyeop.

 

Le nouveau procès a alors largement porté sur l’authenticité des manuscrits pour Jeondaehyeop, qui ont été comparés à d’autres écrits de Kim Ki-sul. D’autres obstacles sont apparus : les Archives nationales ont affirmé de ne pas être en mesure de fournir l’original de la note découverte après le suicide ; pour sa part, l’IML a rechigné à comparer les différents manuscrits, au motif que l’écriture des uns était nette et lisible, et pour d’autres rédigée à la hâte, tout en concluant à la possibilité qu’ils soient du même auteur.

 

En février 2014, Kang Ki-hoon a été déclaré non coupable. Aux termes du jugement rendu en février 2014,

L’analyse effectuée par l’Institut médico-légal en 1991 n’est pas fiable, et les autres preuves apportées par les procureurs ne sont pas suffisantes pour conclure que les charges retenues sont établies au-delà d’un doute raisonnable.

Le ministère public fit appel de cette décision. Le 14 mai 2015, après quatorze nouveaux mois de procédure, la Cour suprême a rejeté l’appel, jugeant la décision de février 2014 « appropriée ».

 

Lorsque la Cour suprême a rendu son verdict, le principal intéressé, Kang Ki-hoon, n’était pas dans la salle, après une récente opération pour un cancer du foie. Comme l’a déclaré un de ses médecins à un journaliste du quotidien Hankyoreh (opposition, centre-gauche) Kim Eui-kyum, qui suit l’affaire depuis 1991 depuis sa rencontre avec Kang Ki-hoon en marge de l’enterrement de Kang Kyu-dae (battu à mort par la police lors d’une manifestation en mai 1991), « le stress a affaibli son système immunitaire, ce qui a aggravé sa maladie ». A Kim Eui-kyum, Kang Ki-hoon a seulement déclaré, pour justifier son absence lors du jugement le 14 mai 2015 : « je ne voulais pas jouer les seconds rôles ». Après la décision rendue en 2014, ce qu’attendait Kang Ki-hoon n’était pas une réhabilitation ou une réparation du préjudice subi, mais des excuses des juges pour leur erreur.

Kang Ki-hoon, après la décision rendue en 2014

Kang Ki-hoon, après la décision rendue en 2014

Mais ceux qui ont détruit la vie et la santé d’un homme n’ont ni regrets, ni remords, et les juges actuels de la Cour suprême, hier les instruments de l’arbitraire de la junte militaire, n’ont pas jugé utile de faire le moindre geste en ce sens. Reflétant cet état d’esprit, un des procureurs qui avait instruit la première fois le procès, Nam Ki-chun, a même osé déclarer au quotidien Kyunghyang Shinmun après le verdict de la Cour suprême :

Je ne pense pas que ce soit le genre de choses qui exige des excuses (…) Si nous appliquons les standards actuels aux décisions du passé, les conclusions seront différentes. Suivant les critères actuels, nous devrions même inverser beaucoup des décisions rendues par le roi Séjong le grand de la dynastie Choson.

De tels propos sont proprement ahurissants : vouloir comparer la justice féodale de celle d’un pays qui se veut démocratique est avoir une bien piètre opinion de l’indépendance de la justice. Par ailleurs, les parties aux procès de la dynastie Choson sont mortes depuis belle lurette… Enfin, écarter d’un revers d’une main toute démarche consistant à reconsidérer le passé reviendrait à accepter la traite négrière ou encore les traités non conformes au droit international d’annexion de la Corée par le Japon, car – n’en déplaise au juge Nam Ki-chun – il existe des crimes imprescriptibles où il n’y a pas seulement la possibilité mais aussi l’obligation de reconsidérer d’anciennes décisions de justice.

 

De même que les antidreyfusards jugèrent sacrée la décision qui condamnait Albert Dreyfus puis mirent en doute la justice lorsqu’elle ne confortait plus leurs opinions particulières, le porte-drapeau des conservateurs, le quotidien Choson Ilbo, s’engage sur un terrain nauséabond où, compte tenu des « opinions » des différents juges, on ne saurait conclure :

Les différentes opinions subjectives des juges sur la façon de considérer les résultats des analyses graphologiques ont abouti à des positions complètement opposées lors du procès. Les jugements sur la fiabilité des preuves peuvent bien sûr différer d’un juge à l’autre. En définitive c’est Kang qui connaît la vérité.

Il s’agit ni plus ni moins d’une position révisionniste, refusant le verdict de la justice, qui appelle par ailleurs à faire parler Kang Ki-hoon, puisque lui seul « connaît la vérité ». Le faire parler ? La justice sud-coréenne a une sinistre réputation d’aveux extorqués sous la torture, dont rend compte l’excellent long métrage Memories of murder. A mots pesés, comme naguère les émigrés d’Ancien régime revenus en France à la Restauration, le Choson Ilbo n’a rien appris et rien oublié.

 

Sources :

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 11:37

Dans un rapport publié le 13 mai 2015 intitulé "Condamnés à vie : les objecteurs de conscience en Corée du Sud", Amnesty International a appelé les autorités sud-coréennes à immédiatement libérer les centaines de jeunes hommes actuellement emprisonnés pour objection de conscience, en détaillant les discriminations dont ils sont ensuite l'objet leur vie durant. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) partage pleinement les positions d'Amnesty International, alors que la République de Corée (du Sud) est - de très loin - le premier Etat au monde s'agissant du nombre de personnes emprisonnées pour objection de conscience. La République de Corée doit se conformer à ses obligations internationales en matière de droits de l'homme : dans une décision rendue le 23 janvier 2007 (Yeo-bum Yoon et Myung-jin Choi contre République de Corée, CCPR/C/88/D/1321-1322/2004), le Comité des droits de l'homme des Nations Unies avait ainsi jugé que le droit sud-coréen applicable en matière d'objection de conscience violait l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la République de Corée en avril 1990, qui reconnaît le droit à la liberté de religion, de pensée et de conscience.

Manifestation de Témoins de Jéhovah devant la Cour constitutionnelle à Séoul en 2012, dans le cadre d'une campagne de pétition pour reconnaître l'objection de conscience. Les Témoins de Jéhovah représentent un nombre important des objecteurs de conscience emprisonnés en Corée du Sud : selon elle, 613 de ses membres sont emprisonnés à ce titre.

Manifestation de Témoins de Jéhovah devant la Cour constitutionnelle à Séoul en 2012, dans le cadre d'une campagne de pétition pour reconnaître l'objection de conscience. Les Témoins de Jéhovah représentent un nombre important des objecteurs de conscience emprisonnés en Corée du Sud : selon elle, 613 de ses membres sont emprisonnés à ce titre.

Le rapport d'Amnesty international se fonde sur les entretiens menés par l'ONG entre octobre 2014 et janvier 2015 auprès de 10 objecteurs de conscience, de leurs familles, de juristes, d'universitaires et d'organisations civiles et religieuses qui travaillent avec les objecteurs de conscience. La conclusion est sans ambiguïté : au regard des droits de l'homme, les autorités sud-coréennes doivent immédiatement mettre fin à l'emprisonnement inutile de centaines de jeunes refusant la conscription obligatoire pour des raisons philosophiques ou religieuses.

Le chercheur Hiroka Shoji observe que la conscription militaire obligatoire et le refus de l'objection de conscience, qui prend comme argument l'absence de traité de paix avec la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), n'est pas valide, et conduit à faire d'innocents des criminels dont les droits sont bafoués. Pour Hiroka Shoji,

 

L'emprisonnement des objecteurs de conscience ne rend pas la Corée du Sud plus sûre. Il sert seulement à stigmatiser et à détruire les aspirations de jeunes hommes qui avaient un avenir brillant.

Les récits de morts à l'armée, dans des circonstances témoignant de sévices et de l'incapacité à prendre en compte les troubles psychologiques, commencent à briser la loi du silence : le jour où Amnesty International publiait son rapport, des médias sud-coréens rendaient compte qu'un réserviste en avait tué un autre avant de se suicider en retournant l'arme contre lui. Le service militaire dure deux ans en Corée du Sud. Les anciens conscrits doivent ensuite effectuer des périodes de réserve pendant 8 ans, dans la limite de 160 heures par an.

Si les Témoins de Jéhovah constituent une part importante des objecteurs de conscience emprisonnés, on compte également parmi eux un nombre croissant de pacifistes pour des motifs non religieux. Les peines d'emprisonnement encourues sont d'une durée maximum de trois ans (en pratique, les peines prononcées sont souvent de dix-huit mois). A leur sortie de prison, les objecteurs de conscience, considérés comme des criminels, sont victimes d'une stigmatisation sociale et professionnelle leur vie durant.

Agé de 25 ans et Témoin de Jéhovah, ayant engagé une action juridique pour ne pas effectuer le service militaire obligatoire, Song In-ho, qui travaille dans l'entreprise de nettoyage de ses parents, a déclaré qu'il était condamné dès sa naissance à ne pas avoir de perspectives sociales ou professionnelles élevées :

 

Je ne pouvais pas trouver d'emploi. C'était à cause de mon refus du service militaire (...) Trouver un emploi dans une entreprise réputée est pratiquement impossible car la discrimination et le préjudice sont trop forts (...) Je suis né criminel. J'ai eu le sentiment pendant toute ma vie d'être comme un prisonnier parce que je savais que je serais envoyé en prison (...) J'étais [dès ma naissance] un futur criminel.

Egalement cité dans le rapport d'Amnesty International, Kim Sung-min, pacifiste, a observé que la conscription obligatoire est aussi utilisée comme un outil de militarisation de la société :

Pour moi, l'objection de conscience n'est pas seulement un refus comme acte militant, mais c'est aussi un combat contre l'esprit militaire profondément enraciné dans la vie quotidienne.

Si le ministère sud-coréen de la Défense avait envisagé en 2007 l'introduction de formes alternatives de service civil pour les objecteurs de conscience, le retour au pouvoir des conservateurs à Séoul, dès 2008, a ensuite enterré tout projet en ce sens.

Le ministère de la Défense, de concert avec la Cour constitutionnelle (dans des décisions rendues en 2004 et 2011) et la Cour suprême (en 2004 et 2007), campent sur des positions de conformité selon eux à la Constitution sud-coréenne et d'obligation de respecter la loi. Si des tribunaux, en première instance, ont reconnu à plusieurs reprises des objecteurs de conscience non coupables (en particulier, le 12 mai 2015 une cour de disctrict à Gwangju s'est prononcée en ce sens), ces décisions n'ont jamais été confirmées en appel, et un sort identique est attendue quant au jugement rendu à Gwangju le 12 mai.

Les conservateurs, qui détiennent les pouvoirs politique, médiatique et judiciaire, affirment que la société n'acceptent pas l'objection de conscience. Des arguments comparables avaient déjà été servis pour criminaliser l'adultère, pendant des décennies, au Sud de la péninsule. Plus prosaïquement, ils ont fait de la menace venue du Nord un principe d'action politique et ils comptent dans leurs rangs les héritiers de la junte militaire (la Présidente sud-coréenne est elle-même la fille du général Park Chung-hee, qui a établi le régime le plus autoritaire qu'ait connu la Corée jusqu'à son assassinat en 1979). Dans ce cadre, la conscription militaire obligatoire est pour eux un instrument privilégié du contrôle social et idéologique de la population, à laquelle ils refusent de faire la moindre entorse.

Sources :

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5 avril 2015 7 05 /04 /avril /2015 16:43

Si les conglomérats (chaebols) sont le symbole du succès économique de la République de Corée (Corée du Sud), les églises protestantes offrent un autre exemple de réussite y compris en termes commerciaux, alors que leurs fidèles rassemblaient, en 2005, 18,3 % de la population du pays (22,8 % pour les bouddhistes ; 10,9 % pour les catholiques ; 46,9 % pour les personnes se déclarant sans religion ou d'une autre religion). La plus grande congrégation pentecôtiste au monde se trouve ainsi en Corée : nous faisons ci-après un portrait de l'Eglise du Plein Evangile de Yoido qui, comme souvent en Corée où un véritable culte est rendu aux fondateurs (des Etats, des partis politiques, des entreprises...), apparaît ici indissociable de la personnalité de David Yonggi Cho, qui l'a créée en 1958.

Comptant près d'un million de fidèles, l'Eglise de Yoido dispose d'un auditorium de 12.000 places

Comptant près d'un million de fidèles, l'Eglise de Yoido dispose d'un auditorium de 12.000 places

Né en 1936, Cho Yonggi (qui a pris comme nom de baptême Paul puis David) a fondé l'Eglise du Plein Evangile en mai 1958, avec sa belle-mère, Choi Ja-shil. Quelques années plus tôt, alors âgé de 17 ans, il s'est converti après avoir guéri de la tuberculose - selon lui miraculeusement.

Le succès de son église provient largement de ses méthodes : s'inspirant du christianisme des origines, il incite les fidèles à se regrouper en cellules de dix à vingt personnes, organisées sur une base professionnelle ou géographique, pour propager la foi, tout en respectant une hiérarchie très stricte dans laquelle les paroissiens doivent au pasteur un respect filial. Dès qu'une cellule atteint 20 personnes, elle se divise en deux. Ce prosélytisme (qui a déclaré avoir comme objectif d'évangéliser l'ensemble de la société coréenne), associé à un principe d'entraide mutuelle et à une communication pleinement intégrée dans l'essor de l'église (notamment par une maîtrise précoce des outils Internet), a assuré un développement rapide à l'Eglise de Yoido, du nom de l'île où a été inauguré un immense temple le 23 septembre 1973, après quatre années de travaux.

Pour le pasteur Cho, la santé physique et la prospérité matérielle traduisent la volonté divine, et constituent des principes fondamentaux avec le salut de l'âme. Lui-même prétend guérir les malades, dans un contexte où la dispense des soins médicaux a été un puissant vecteur de propagation de la foi chrétienne en Corée. Plus globalement, les actions de charité occupent une place importante dans les activités de la communauté du pasteur Cho, dont l'Eglise est en outre présente sur le terrain de l'aide humanitaire au Nord de la péninsule. 

S'agissant des rites, David Yonggi Cho prêche un christianisme démonstratif, où l'expression des émotions occupe une place importante, ce qu'il considère comme adapté à la culture coréenne -  le chant et la danse jouent un rôle éminent.

Pour ses détracteurs d'autres églises protestantes, David Yonggi Cho aurait toutefois négligé l'étude des textes pour s'engager dans une entreprise quasi-commerciale, tandis que nombre de fidèles rejoindraient sa communauté autant par intérêt personnel que pour des raisons touchant à la foi. En 2014, le pasteur a été condamné pour avoir détourné, avec des membres de sa famille, 12 millions de dollars. Un ancien membre de son Eglise l'ayant dénoncé a critiqué des méthodes relevant davantage, selon lui, du gourou d'une secte. David Yonggi Cho aurait par ailleurs touché une indemnité de 18 millions de dollars en quittant ses fonctions de pasteur, en 2008.

En mars 2011 le pasteur Cho a également soulevé une vive controverse en déclarant que le tsunami qui avait touche le Japon était un "avertissement de Dieu", dans une société devenue matérialiste. A l'instar d'autres pasteurs protestants, David Yonggi Cho intervient dans la vie publique par des déclarations qui outrepassent la séparation des Eglises et de l'Etat, telle que nous la concevons dans la République française laïque.

Sources :

- Tristan de Bourbon-Parme et Nathalie Tourret, "Notre Eglise est organisée comme une armée", in La Corée dévoilée. 15 portraits pour comprendre, L'Harmattan, 2004, p. 192-207.

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 22:46

Ceux qui ont visité Séoul ont remarqué l'enseigne "Paris Baguette" qui, à défaut de proposer des baguettes françaises, témoigne de l'engouement des Sud-Coréens pour les pâtisseries occidentales, en rendant ainsi hommage à la cuisine hexagonale. Mais ce goût n'est pas propre à la partie méridionale de la péninsule : en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) la baguette française plaît désormais énormément, comme l'a indiqué un article du Choson Sinbo, journal des Nord-Coréens du Japon, dans son édition du 25 mars 2015.

En 2014, l'usine Kumkop de produits alimentaires pour les sportifs, créée en 2011, a envoyé ses chefs pâtissiers se former en France. Depuis, la baguette française connaît un succès foudroyant à Pyongyang, selon le Choson Sinbo. Auparavant, des opérations de formations et d'échanges avaient déjà été conduites entre la France et la RPD de Corée dans le domaine de la boulangerie.

L'introduction de la baguette au Nord de la péninsule coréenne s'inscrit dans une démarche de diversification de la production, laquelle a par ailleurs entraîné des changements dans les habitudes alimentaires.

L'usine Kumkop a été visitée par le dirigeant Kim Jong-un en janvier 2015. Elle joue un rôle moteur dans l'introduction de nouveaux biens alimentaires.

L'usine Kumkop de produits alimentaires pour les sportifs

L'usine Kumkop de produits alimentaires pour les sportifs

Source :

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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 21:55

Le 26 février 2015, par sept voix contre deux la Cour constitutionnelle de la République de Corée (Corée du Sud) a jugé contraire à la Constitution l'article 241 du Code pénal qui, depuis 1953, punissait l'adultère d'une peine maximum de deux années de prison. La Corée du Sud était l'un des rares pays non musulmans au monde à maintenir en vigueur le délit d'adultère.

La Corée du Sud a aboli le délit d'adultère

2008. L'actrice Ok So-ri est condamnée à huit mois de prison avec sursis pour adultère. Saisie, la Cour constitutionnelle ne considèrera pas le délit d'adultère comme contraire à la Constitution. Mais son cas émeut : car si l'actrice a eu des relations extraconjugales avec un cuisinier italien et un chanteur plus jeune qu'elle, que dire du comportement de son mari, habitué des bars à hôtesses et qui, selon l'actrice, n'avait eu de relations sexuelles avec elle que dix fois en onze de mariage ? Le caractère injuste, absurde et archaïque de la loi punissant l'adultère, édictée en 1953 pour, disait-on alors, protéger les femmes souvent dépendantes financièrement de leur mari, apparaissait alors sous un jour nouveau.

La décision en sens inverse rendue le 26 février 2015 par la Cour constitutionnelle sud-coréenne représente bien une victoire pour les partisans de la protection de la vie privée, après qu'elle eut servi à condamner 100.000 personnes en plus de soixante ans. Depuis 2008, 22 personnes avaient encore été emprisonnées sur le fondement de l'article 241 du Code pénal. Les poursuites étaient encore plus nombreuses (5.500 en six ans, dont 900 pour la seule année 2014).

Les deux juges minoritaires n'en ont pas moins invoqué la menace sur "l'ordre social" et une possible "poussée de la débauche", témoignant de l'influence d'une partie des protestants sud-coréens, très puritains, dans une société où les moeurs ont pourtant fortement évolué : selon un sondage rendu public le 15 février 2015 par l'Institut de développement des femmes coréennes, près de 40 % des Coréens mariés et 6,5 % des Coréennes mariées auraient pourtant eu une relation extra-conjugale.

Sources :

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 00:02

Du 22 au 26 février 2015, une délégation de 22 personnes de la Fédération coréenne des personnes handicapées (FCPH) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), conduite par son vice-président M. Kim Mun-chol, est venue à Paris après avoir séjourné en Angleterre. Cette visite exceptionnelle avait été rendue possible par l'ONG britannique DULA, présidée par le pasteur Lee Seok-hee, qui l'a préparée en partenariat avec l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui avait rencontré la FCPH lors de sa visite en RPD de Corée en août 2014. Deux représentations exceptionnelles données par les handicapés coréens ont réuni au total plus de 150 personnes, le 23 février au Secours populaire français et le 24 février à l'Institut national des jeunes sourds de Paris (INJS), faisant la démonstration d'un talent à couper le souffle. Par ailleurs, le programme de visite des responsables de la FCPH a permis de nouer des contacts en vue d'échanges ultérieurs franco-coréens dans les domaines sportif, éducatif et culturel sur la question du handicap.

Un public mixte nombreux, français et coréen, originaire de l'ensemble de la péninsule et d'outre-mer, a longuement applaudi la troupe des jeunes sourds dans leur représentation de Blanche Neige, et l'ensemble des artistes coréens

Un public mixte nombreux, français et coréen, originaire de l'ensemble de la péninsule et d'outre-mer, a longuement applaudi la troupe des jeunes sourds dans leur représentation de Blanche Neige, et l'ensemble des artistes coréens

Alors que le Royaume-Uni s'est engagé de longue date dans le soutien aux handicapés en RPD de Corée, depuis notamment la participation d'un athlète nord-coréen aux Jeux paralympiques de Londres en 2012, c'était la première fois qu'une représentation artistique par les handicapés était donnée en France : huit jeunes danseurs sourds, deux instrumentistes aveugles (à l'accordéon et au kayageum, instrument traditionnel à cordes coréen), et deux chanteurs - un jeune handicapé moteur et une jeune femme ayant une main artificielle - ont fait la démonstration de leur talent lors de deux représentants exceptionnelles à Paris, le 23 février au Secours populaire français et le 24 février à l'Institut national des jeunes sourds de Paris. Les morceaux et les scènes qui ont interprétés ont alterné classiques du répertoire coréen - notamment un émouvant Arirang - et du répertoire occidental - en particulier Blanche Neige et les sept nains, revisités toutefois suivant une esthétique coréenne traditionnelle. Des médias sud-coréens étaient présents pour couvrir cet événement.

Suivie d'un cocktail dînatoire, la représentation du 24 février a été précédée d'une conférence-débat avec M. Kim Mun-chol, vice-président de la Fédération coréenne des personnes handicapées, fondée en 1999, sur la question du handicap en RPD de Corée, qui a rappelé les droits des handicapés dans la législation nord-coréenne, mais aussi le chemin qui restait à parcourir. La participation de jeunes athlètes de la RPD de Corée aux Jeux para-asiatiques d'Incheon, en Corée du Sud, à l'automne 2014, a aussi témoigné de la volonté de renforcer la participation des handicapés aux événements sportifs internationaux - alors que les Nord-Coréens visent l'obtention de médailles d'or aux Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016, en mettant l'accent sur plusieurs disciplines : le tennis de table, le tir à l'arc, la natation et l'haltérophilie. Faisait partie de la délégation en visite en Angleterre et en France Mme Ri Bun-hui, ancienne championne du monde de tennis de table en 1991, en double avec la Sud-Coréenne Hyun Jung-hwa, qui a préparé les premiers tournois de tennis de table pour handicapés au nord de la péninsule coréenne.

Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Mme Claudine Casanova a remis le trophée de l'INJS à M. Kim Mun-chol et au pasteur Lee Seok-hee

Mme Claudine Casanova a remis le trophée de l'INJS à M. Kim Mun-chol et au pasteur Lee Seok-hee

La venue en France de la délégation de la Fédération coréenne, déjà en relation avec Handicap International, a aussi été l'occasion de nouer des contacts et des échanges avec d'autres associations plus spécialement en charge du handicap en France, notamment l'Association des paralysés de France (APF), en vue de coopérations futures. M. Bruno Gaurier, conseiller politique du Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes, a longuement reçu les membres de la délégation au siège de l'APF, le 23 février.

Au plan institutionnel, les dirigeants de la Fédération coréenne des personnes handicapées ont été reçus au ministère français des Affaires étrangères, par les représentants de la direction Asie et la sous-direction en charge des affaires humanitaires et des droits de l'homme de la direction des Nations Unies et des organisations internationales. Les coopérations culturelles, éducatives et sportives dans le domaine du handicap entrent pleinement dans le champ des actions du bureau français de coopération à Pyongyang, ouvert à l'automne 2011. Si la RPD de Corée a signé il y a deux ans la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, qui a inspiré les modifications de sa législation en 2003, ce texte reste encore en attente de ratification par le Parlement.

Les représentants de la FCPH ont également été reçus, au Sénat, par le sénateur Jean-Claude Frécon, président du groupe d'étude et de contact interparlementaire France-RPDC. L'audition a été suivie d'une visite du Palais du Luxembourg.

Le 25 février, l'ensemble des membres de la délégation ont visité la capitale, notamment la Sorbonne et le Musée du Louvre, avant de se rendre à la Tour Eiffel, donnant aux jeunes handicapés une occasion unique de découvrir la France avant, peut-être, d'y revenir pour d'autres représentations. C'est en tout cas le voeu que forme l'AAFC, à l'issue d'une première visite couronnée de succès.
 

Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 23:59

Première université privée à voir ouvert ses portes en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), grâce notamment à l'implication et à l'entregent d'un Coréen Américain, James Kim, la Pyongyang University of Science and Technology (PUST) accueille des professeurs étrangers. Parmi eux, un Américain, Will Scott, doctorant en informatique, a donné entre octobre et décembre 2013 des cours sur les systèmes d’exploitation, d'une part, et les bases de données, d'autre part - alors que les autorités nord-coréennes ont mis l'accent sur l'informatique depuis une génération pour accélérer les mutations économiques et technologiques, en envoyant notamment des étudiants dans des pays étrangers (Chine, Inde...). Will Scott a rendu compte de son expérience fin 2014 lors d'une conférence à Hambourg, et dans les médias occidentaux. Nous reprenons et commentons ci-après des extraits d'un entretien qu'il a accordé à Martin Untersinger, envoyé spécial du quotidien Le Monde à Hambourg.

Will Scott, un professeur d'informatique américain en Corée du Nord

S'agissant du profil de ses étudiants, Will Scott observe qu'ils ont quelques années d'études supérieures derrière eux et appartiennent à la "classe moyenne de Pyongyang" - ce qui correspond par ailleurs au profil des étudiants internationaux nord-coréens, qui étudient à l'étranger.

"Les étudiants avaient tous choisi cette université. Beaucoup semblaient issus de la classe moyenne de Pyongyang, avec des parents médecins par exemple. Agés de 21 ou 22 ans, ils avaient déjà une ou deux années d’études supérieures. Certains avaient déjà étudié l’informatique, mais beaucoup étaient des débutants."

 

S'agissant d'Internet, Will Scott relève que les étudiants connaissent le réseau, en soulignant que la visite en RPD de Corée d'Eric Schmidt, le PDG de Google, a été fortement médiatisée en interne (ainsi d'ailleurs que dans les médias anglo-saxons). Il mentionne également l'accès à l'Internet traditionnel (donc pas au seul réseau Intranet nord-coréen), avec un filtrage. Les étudiants n'ont pas d'adresses email personnelles - de fait, en RPDC, les adresses mél appartiennent à des institutions, et pas à des particuliers.


"Est-ce qu’ils connaissaient Internet ?

Oh oui, bien sûr, ils connaissaient Internet. Ils connaissaient Bill Gates, Mark Zuckerberg, Steve Jobs. Les informations leur parviennent d’un nombre surprenant d’endroits. Ils savaient aussi qu’Eric Schmidt [le PDG de Google] avait visité le pays, car cela avait été relayé dans les journaux. Ils connaissaient l’entreprise et savaient ce qu’elle faisait. On parlait des réseaux sociaux, je leur ai expliqué ce qu’était Dropbox."


"A quel réseau avaient-ils accès ?

Sur le campus, nous avions accès à l’Internet traditionnel. C’est un débat récurrent au sein de l’université : les professeurs plaident pour un accès plus large et la direction est réticente. Les étudiants en équivalent de master et de dernière année de licence ont accès à Internet. Il y a du filtrage, mais je ne sais pas exactement lequel. Ce n’est pas un accès complètement restreint. Les étudiants l’utilisent pour de la recherche et pour leurs devoirs. Ils n’ont pas d’adresse e-mail, ils ne l’utilisent pas pour socialiser."

 

Will Scott estime que les étudiants nord-coréens (qui, au PUST, sont tous anglophones), avec qui il avait des discussions sur des sujets de loisirs comme le sport, n'étaient pas différents des autres étudiants en informatique, notamment dans leur vision des outils informatiques à des fins utilitaires (par exemple commerciales) plus que pour créer des réseaux sociaux. Une des difficultés qu'il a rencontrées pour ses cours était les pannes de courant.

Il a notamment souligné l'accès au réseau de téléphonie mobile (en se trompant sur le nombre d'abonnés, estimé à 2 millions et pas 1 million, pour une population d'environ 25 millions d'habitants) et l'achat de tablettes (basées sur Android) par certains étudiants.


"Est-ce que l’informatique et Internet sont susceptibles de changer la façon dont ils voient le monde ?

J’espère. Les membres de la classe aisée que j’ai côtoyés veulent pouvoir dire ce qu’ils veulent. Ce sont eux qui utilisent Internet et les téléphones mobiles, auxquels environ un million de Nord-Coréens sont abonnés. Quelques magasins vendent des tablettes et certains de mes étudiants en possédaient."

 

En conclusion, Will Scott a déploré que l'émergence d'une classe moyenne ouverte sur l'étranger soit un aspect de la RPD de Corée qu'occultent les médias occidentaux. De fait, il s'agit d'un des changements les plus notables engendrés par la mise en oeuvre des mesures d'ouverture économique depuis 2002.


"Pensez-vous que les gens se font une fausse image de la Corée du Nord ?

La façon dont la Corée du Nord est vue sur la scène internationale est très différente de la réalité à Pyongyang. Il existe une classe moyenne dont on entend jamais parler, qui se rend en avion en Chine, dont les étudiants partent à l’étranger, notamment en Suède, en Suisse ou en France. Certains sont un peu des citoyens du monde, même en étant Nord-Coréens."

 

Sources :

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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 00:06

Selon les résultats d'une enquête rendue publique le 16 décembre 2014 par l'Institut de recherche économique de KT (anciennement Korea Telecom), les Sud-Coréens passent en moyenne 3h39 chaque jour sur leur smartphone (hors communications téléphoniques). Alors que la République de Corée (Corée du Sud) est le pays le plus connecté au monde, où les smartphones se sont d'ailleurs le plus rapidement généralisés, leur irruption dans la vie quotidienne a changé les loisirs et les habitudes de consommation, entraînant notamment une baisse du temps consacré à la lecture des livres et des journaux.

Les Sud-Coréens passent en moyenne 3h39 chaque jour sur leur smartphone

Le temps passé par les Sud-Coréens sur leur smartphone été multiplié par 2,4 depuis la précédente enquête de mars 2012, de 1h31 par jour à 3h39 aujourd'hui (hors communications), selon les résultats de l'enquête conduite par Nielsen.

La dépendance aux smartphones apparaît la plus forte parmi les 20-29 ans (4h41 par jour en moyenne) et les moins de 19 ans (3h59). La durée quotidienne d'utilisation atteint 3h40 chez les trentenaires, 3h09 chez les quadragénaires et 2h31 chez les quinquagénaires.
 

Signe de cette hyper-utilisation, notamment pour d'autres usages que les appels téléphoniques, 25 % des personnes interrogées ont déclaré tenir leur smartphone à la main quand elles marchent dans la rue (contre 17 % en 2008). 39 % le mettent dans leur poche et 15 % dans leur sac (contre respectivement 39 % et 26 % cinq ans plus tôt).

Source :

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