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19 février 2017 7 19 /02 /février /2017 14:08

L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) soutient la diffusion du film documentaire de Jero Yun Madame B., histoire d'une Nord-Coréenne - qui raconte la vie d'une réfugiée nord-coréenne et de sa famille, Madame B., loin des clichés sur les réfugiés nord-coréens en Corée du Sud, avant une sortie en salles le 22 février 2017 en France. Le long métrage produit par ZORBA a été présenté à Cannes en 2016 à la sélection de l'ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion). Plusieurs avant-premières en France ont eu lieu avec la participation de membres des comités régionaux de l'AAFC, le comité régional Bourgogne-Franche-Comté ayant par ailleurs relayé la diffusion en avant-première au Festival international du film de Belfort. Le 18 février 2017, deux avant-premières suivies d'un débat avec le réalisateur ont eu lieu, à l'initiative de Pierrot Beltante, animateur du foyer rural de Tousson "La tête des trains", le foyer rural de Tousson ayant une longue tradition de présentation de la culture coréenne et du cinéma de et sur la Corée, en partenariat avec l'AAFC : à Tousson (en présence de 25 participants, la capacité maximale d'accueil de la salle de projection) et au cinéma Le Mail à Pithiviers, devant 120 spectateurs. Des délégations du bureau national de l'AAFC étaient présentes lors des projections-débats à Tousson et Pithiviers. L'AAFC remercie Pierrot Beltante (qui avait découvert le film et rencontré Jero Yun lors de la sélection à Cannes), l'équipe du foyer rural de Tousson et le cinéma Le Mail à Pithiviers pour l'organisation de ces avant-premières, suivies d'excellents buffets, et relayées dans les médias locaux (journaux, site de la mairie de Pithiviers et web-télévision).

Projection en avant-première à Pithiviers

Projection en avant-première à Pithiviers

Comment parler du film Madame B., histoire d'une Nord-Coréenne ? On peut retenir une approche sociale et politique, mettant l'accent sur les raisons qui ont conduit des dizaines de milliers de Nord-Coréens à quitter définitivement leur pays - essentiellement pour des raisons économiques, comme Madame B., qui pensait initialement revenir en Corée du Nord après un an - avant souvent de déchanter lors de l'arrivée au sud de la péninsule - où nombre d'entre eux sont accusés d'espionnage et doivent purger de longues peines de prison.

On peut aussi s'intéresser à l'esthétique du film, sobre, dépouillée, qui évite tout jugement de valeur, et à ses conditions de réalisation particulièrement difficiles pour Jero Yun, qui avait fait à Madame B. la promesse de porter son histoire à l'écran - une promesse qu'il mettra trois ans à honorer. Ayant suivi le groupe de fugitifs nord-coréens dont faisait partie Madame B. dans leur périple de la Chine du Nord-Est jusqu'en Thaïlande (d'où ils rejoindront la Corée du Sud), Jero Yun a déclaré :  

Marcher avec les autres clandestins tout en filmant et en prenant le son seul m’était cependant devenu impossible tant j’avais moi-même du mal à survivre. Des réfugiés nord-coréens m’aidaient, c’était une relation très étrange, car j’étais pour ma part incapable de les aider physiquement. Parfois, les passeurs soutenaient quelques groupes épuisés en portant leurs sacs. Il y avait des moments d’entraide et de partage. Durant le périple, j’ai donc filmé tout ce que je pouvais filmer, mais dans certaines situations, c’était impossible. Un passeur laotien, notamment, avait un visage qui ne m’incitait pas à sortir la caméra… D’autres fois, ma blessure et la faim m’empêchaient de filmer. Quand je suis arrivé en Thaïlande, je ressemblais à un clochard. Sur place, je me suis fait contrôler quatre fois par les autorités, tant ma situation de clandestin était évidente.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm-246814/secrets-tournage/

On peut, enfin, retenir une approche centrée sur la leçon d'humanité que délivre le film, né de la relation exceptionnelle qui s'est créée entre Jero Yun et Madame B., mais aussi la famille de cette dernière - notamment ses deux fils, dont le plus jeune a commencé des études pour devenir acteur de cinéma. Comme l'a déclaré une spectatrice de l'avant-première à Tousson, le film est une histoire d'amour - ou plutôt une histoire d'amours. Celles de Madame B. pour son mari nord-coréen, pour son mari chinois et pour ses deux fils, son départ pour la Corée du Sud tenant à sa seule volonté de gagner mieux sa vie pour leur offrir la possibilité de poursuivre des études universitaires, très coûteuses en Corée du Sud. Alors que le film se termine sur les questions que se pose Madame B., elle a aujourd'hui créé un café à Séoul, où elle vit toujours, en ayant par ailleurs obtenu la nationalité et un passeport sud-coréens.

Femme exemplaire, déterminée à lutter pour obtenir ses droits, Madame B. témoigne du rôle nouveau joué par les femmes dans la société nord-coréenne (ce sont d'ailleurs elles qui tiennent les échoppes des marchés généraux de biens et de services), le portrait que dresse d'elle Jero Yun dépassant le cadre strict du contexte coréen pour gagner une portée universelle.

Pour aller plus loin, quelques critiques du film : 

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4 février 2017 6 04 /02 /février /2017 18:43

Un article en coréen publié le 13 octobre 2015 sur Wikitree a mis en exergue un élément significatif des problèmes de compréhension culturelle entre Français et Coréens : la façon dont les spectateurs occidentaux interprètent le geste, fréquent notamment dans les séries sud-coréennes, par lequel une personne (généralement, un homme) saisit le poignet d'une autre personne (le plus souvent, une femme), critiqué par les Occidentaux comme une forme de violence - et tout particulièrement de violence faite aux femmes.

Pour bien comprendre la nature du geste controversé, commençons d'abord par donner quelques illustrations tirées de séries télévisées (dramas) sud-coréennes.

Quand les spectateurs occidentaux des séries coréennes sont choqués de voir une femme saisie par le poignet
Quand les spectateurs occidentaux des séries coréennes sont choqués de voir une femme saisie par le poignet
Quand les spectateurs occidentaux des séries coréennes sont choqués de voir une femme saisie par le poignet
Quand les spectateurs occidentaux des séries coréennes sont choqués de voir une femme saisie par le poignet
Quand les spectateurs occidentaux des séries coréennes sont choqués de voir une femme saisie par le poignet

Tout d'abord, il convient d'observer que ce geste n'est pas spécifique aux relations entre hommes et femmes, mais qu'il marque toujours une forme d'emprise d'un homme sur une femme ou sur un autre homme, et n'autorise que bien peu de liberté de mouvement à la personne dont le poignet est ainsi agrippé. L'expression des visages et la posture générale des protagonistes ne laisse par ailleurs guère de doutes sur le fait qu'il s'agit de scènes marquées par une forte intensité dramatique - et donc tout particulièrement adaptées aux séries coréennes, volontiers mélodramatiques.

Dans les séries coréennes, plutôt policées, ces gestes ne laissent pas les spectateurs indifférents, qu'ils soient Coréens ou Occidentaux. Faut-il pour autant porter un jugement de valeur, comme tendent à le faire les Occidentaux (suivant un raisonnement qui, mené à son terme, pourrait conduire à censurer - pardon, occulter - de telles scènes dans les versions destinées à un public occidental - ce qui serait regrettable du point de vue de la compréhension de l'intrigue et du dialogue interculturel) ?

Les Coréens sont beaucoup plus tactiles que les Occidentaux, et d'autres gestes n'existent pas dans les cultures occidentales - comme le fait de taper la tête d'une autre personne, le poing fermé, en guise de punition bénigne. Sortir une gestuelle, certes non dénuée d'une certaine violence, de son contexte culturel est se condamner à une incompréhension et à des contresens.

Ce qu'on peut en revanche plaider est qu'on voit là les marques d'une certains forme de domination masculine, dans une société restée patriarcale dans ses fondements. Ce n'est pas le seul geste à avoir cette signification : par exemple, si beaucoup de Coréennes font porter leur sac à main par leur mari ou leur petit ami, procéder de même avec une femme occidentale risque en revanche de vous exposer, en retour, à une réaction peut-être non dénuée de violence...

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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 17:30

A l'instar des Chinois et des Vietnamiens, les Coréens – du Nord, du Sud et de la diaspora – célèbrent ce 28 janvier 2017 le nouvel an dans le calendrier lunaire, qui marque l'entrée dans l'année du coq. Le jour du nouvel an est appelé Seolnal en Corée. Si le 1er janvier est aujourd'hui également fêté dans la péninsule coréenne, le nouvel an lunaire reste l'une des fêtes nationales les plus populaires.

Enfants portant le costume traditionnel à l'occasion du Nouvel An lunaire (Corée du Nord)

Enfants portant le costume traditionnel à l'occasion du Nouvel An lunaire (Corée du Nord)

Le nouvel an lunaire est déjà une fête de famille où l'on échange mutuellement des vœux, et qui est l'occasion de réunir la famille élargie, traditionnellement dans la maison du parent masculin le plus âgé, ce qui conduit – tout particulièrement au Sud de la péninsule – à d'importants mouvements de population vers les villages et les villes de moins grande taille. Ayant revêtu des habits neufs (seolbim), les membres de la famille rendent hommage aux ancêtres, selon un rite appelé charye. Lors du Seolnal, on rend également visite à ses voisins.

Le plat traditionnel est la soupe de gâteau de riz (tteokguk) : en manger signifie qu'on est plus âgé d'un an. Après le repas, les plus jeunes rendent hommage aux parents plus âgés en s'inclinant face à eux (sebae). Les enfants reçoivent des jouets ou de l'argent (sebaetdon).

Sebae (Corée du Sud)

Sebae (Corée du Sud)

Des jeux traditionnels sont pratiqués, tout particulièrement dans le Nord de la péninsule, comme le cerf-volant et le jeu du yut (ou yunnori), jeu de plateau d'origine chinoise rappelant le jeu des petits chevaux, comportant des pions et des dés qui prennent traditionnellement la forme de bâtons (yutgarak) ou encore (notamment au Nord) de haricots.

En Corée du Nord, où le nouvel an lunaire donne lieu à un regain de célébrations depuis 2003, les citoyens rendent également hommage aux pères fondateurs de la République populaire démocratique de Corée, aujourd'hui décédés : le Président Kim Il-sung et le Dirigeant Kim Jong-il.

Jeu du yut

Jeu du yut

Source principale : Suh Cheong-soo (sous la direction de), An Encyclopaedia of Korean Culture, Hansebon, Seoul, République de Corée, 2004, p. 363-364.

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25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 20:27

Première université fondée en 1946 dans le Nord de la Corée après la libération du pays en 1945, l'Université Kim Il-sung témoigne de l'importance accordée aux questions d'éducation par les nouvelles autorités politiques. Le long métrage nord-coréen Graduation diploma, sorti en salles fin 2016, est consacré à la première promotion d'étudiants de l'université.  

Affiche du film

Affiche du film

Tout régime politique a besoin de références fondatrices mettant en place un système de valeurs, ou de "lieux de mémoire" - forgeant la mémoire nationale - pour reprendre le titre de l'ouvrage collectif dirigé par Pierre Nora. La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ne fait pas exception, ce dont rend compte le film historique Graduation diploma, consacré à la première promotion d'étudiants de l'Université Kim Il-sung, sorti en salles à l'occasion du 70e anniversaire de la fondation du plus prestigieux établissement d'enseignement supérieur en Corée du Nord.

La création artistique coréenne, qu'elle soit littéraire ou cinématographique, exalte des héros positifs dont l'action doit avoir valeur d'exemplarité - conformément à une approche qui puise ses racines dans la culture confucéenne commune à toute la Corée. Elle se focalise ici sur les doubles figures de la jeunesse (magnifiée par le personnage même de Kim Il-sung, qui avait 34 ans lors de la fondation de l'Université) et de l'intellectuel - ce dont rend compte l'ajout du pinceau à la faucille et au marteau dans les symboles du Parti du travail de Corée. Suivant un style réaliste socialiste ancré dans la vie quotidienne, le film retravaille une thématique qu'on retrouve dans d'autres longs métrages nord-coréens récents, comme Le journal d'une écolière, sorti en salles en France en 2006-2007.

"Graduation diploma", un long métrage consacré à la première promotion de l'Université Kim Il-sung
"Graduation diploma", un long métrage consacré à la première promotion de l'Université Kim Il-sung
"Graduation diploma", un long métrage consacré à la première promotion de l'Université Kim Il-sung

Source :

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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 19:01

Après la guerre de Corée (1950-1953), les passages du Sud au Nord de la Corée (et du Nord au Sud de la péninsule) sont devenus quasi-impossibles, et n'ont donné lieu qu'à des mouvements de population très limités (dans les deux sens). La sévère pénurie alimentaire qu'a ensuite connue la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) entre 1992 et 1999 a alors conduit, à partir de cette date, des dizaines de milliers de Nord-Coréens à se rendre en Chine avant de rejoindre, pour une partie d'entre eux, la Corée du Sud - où résiderait aujourd'hui une communauté d'environ 30 000 réfugiés nord-coréens, soit environ un millième de la population nord-coréenne. Les réfugiés nord-coréens sont l'objet de nombreux débats : si le regard que les Occidentaux portent sur eux (et par extension, sur la Corée du Nord) est largement conditionné par les récits spectaculaires, en grande partie fantasmés et instrumentalisés par l'extrême-droite, de défecteurs célèbres (comme Shin Dong-hyuk et Park Yeon-mi), une partie des réfugiés nord-coréens regrette pour sa part sa vie au Nord de la péninsule (où certains ont choisi de retourner vivre). Dans ce contexte, il importe de dépassionner la question des réfugiés nord-coréens en Corée du Sud : c'est tout l'intérêt d'un film comme Madame B, Histoire d'une Nord-Coréenne, qui sortira prochainement en France, d'offrir une approche documentaire, loin des jugements de valeur, pour comprendre la vie peu commune de nombre de ces réfugiés. L'Association d'amitié franco-coréenne a apporté son soutien à la diffusion du film.

Madame B, histoire d'une Nord-Coréenne sortira en salles le 22 février 2017 : ce long-métrage franco-sud-coréen de Jero Yun a reçu le prix du meilleur documentaire au Festival international de Moscou et au Festival de Zurich. Caméra au poing, Jero Yun a suivi dans son périple, de la Chine jusqu'en Corée du Sud, dans des conditions particulièrement difficiles, Madame B., Nord-Coréenne ayant quitté clandestinement son pays, mariée à un paysan chinois par ses passeurs, devenue passeuse elle-même.

Madame B. ne prétend pas être une héroïne. Dans le film elle ne porte pas de jugement sur son pays d'origine, ni sur la Corée du Sud où elle vit désormais, ce qui déconcertera assurément les amateurs d'histoires à faire peur sur la Corée du Nord. Ce qui la guide, c'est la volonté d'aider sa famille, son mari et ses enfants (nord-coréens), puis son second mari (chinois), ce qui en soi relève certainement d'une forme de grandeur morale qui mérite d'être saluée - la fin justifiant les moyens. Les motivations très personnelles, profondément apolitiques, de Madame B. reflètent celles d'une immense majorité des réfugiés nord-coréens en Corée du Sud, qui ont découvert, à leur arrivée à Séoul, une société travaillée au corps par l'anticommunisme, qui prend en Corée du Sud la forme d'une paranoïa à l'égard de la Corée du Nord. Madame B. est d'ailleurs victime de cette paranoïa, elle et les siens ayant subi les sévices des services secrets sud-coréens, qui les soupçonnent d'espionnage pour le Nord. Un soupçon qui ne repose sur aucune preuve concrète, témoignant du caractère encore autoritaire de la Corée du Sud - à mille lieux des images d'Epinal d'une démocratie sud-coréenne pure et parfaite.

Le film est servi par une grande finesse dans les procédés techniques, où les silences des personnages et les clairs-obscurs laissent à comprendre sans jamais asséner de vérité révélée. Les portraits psychologiques, magnifiques, sont ceux de Madame B., mais aussi de ses deux familles, coréenne et chinoise. La caméra donne à voir, de manière pudique, tout comme la voix off qui créent une atmosphère exprimant de manière subtile les doutes et les tensions qui animent des personnages portant, chacun en eux, une part touchante d'humanité. Madame B, histoire d'une Nord-Coréenne est un film documentaire puissant et beau, qui nous réconcilie avec un genre qui n'a été que trop souvent malmené quand il a abordé les questions nord-coréennes.

Lire la fiche du film et sa présentation sur le site de l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID) :

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27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 00:29

Il y a 20 ans, la République de Corée (Corée du Sud) devenait membre de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Pour le 20e anniversaire de l'accession de la Corée du Sud à l'OCDE, le magazine anglophone de l'OCDE (OECD Observer) a consacré un numéro spécial (n° 308, décembre 2016) à la Corée du Sud. Si ce type de publication, comme il est d'usage, fait largement la promotion des pays membres, plusieurs articles méritent de retenir l'attention par leur approche relativement objective (bien que sous un angle essentiellement libéral, considérant l'éducation comme devant d'abord former les futurs travailleurs de l'entreprise capitaliste) du développement économique de la Corée du Sud et des défis actuels qu'elle rencontre. Dans ce cadre, l'AAFC a traduit ci-après de l'anglais un article intitulé "Education : la classe coréenne confrontée à de nouvelles épreuves" (titre original en anglais : Education : Korea's class act faces new tests). Dans cet article, le mot "Corée" doit se lire comme désignant "la République de Corée" (du Sud).

Les Sud-Coréens au moment de la préparation de l'examen d'entrée à l'université (suneung).

Les Sud-Coréens au moment de la préparation de l'examen d'entrée à l'université (suneung).

La transformation de la Corée en une mine économique en seulement 20 ans s'explique pour une large part par ce qui est souvent considéré comme sa seule ressource naturelle : ses habitants. Des investissements massifs dans l'éducation et la formation ont dynamisé la productivité et la croissance, transformant le pays en un acteur international avec une économie basée sur les exportations et un secteur high-tech en développement rapide.

Entre 1970 et 2000, la Corée a généralisé l'éducation primaire et secondaire, et en 2010 elle avait la plus forte proportion de 25-34 ans disposant au moins d'un niveau d'éducation secondaire parmi les pays membres de l'OCDE. Les jeunes Coréens de 15 ans ont aussi un niveau élevé. L'étudiant moyen atteint le score de 542 en lecture, en mathématiques et en sciences dans le programme PISA de l'OCDE (Programme for International Student Assessment), au-dessus de la moyenne de l'OCDE (497) et aux plus hauts niveaux du classement.

Les excellents résultats académiques de la Corée sont un des fondements de la croissance économique, mais son système éducatif ne rend pas les citoyens aussi heureux qu'ils pourraient l'être. La pression pour réussir à l'école est incessante. Le seul examen d'entrée à l'université, le suneung, est si crucial que les avions sont cloués au sol le jour de l'examen de compréhension auditive pour ne pas perturber les élèves. Seulement 60 % des élèves coréens répondent oui à la question de savoir s'ils sont heureux à l'école, ce qui les place en bas du classement ; la moyenne de l'OCDE est de 80 %. Les élèves âgés de 11 à 15 ans sont les plus stressés parmi ceux des 30 pays développés membres de l'OCDE, et le suicide est la première cause de mortalité parmi les adolescents.

Les jeunes gens considèrent également que le passage de l'école au travail est difficile, d'abord en raison d'une disparité entre leurs acquis éducatifs et les compétences sur le lieu de travail. Bien qu'étant parmi les meilleurs en termes d'aptitudes, comme le mesure l'étude de l'OCDE sur les capacités des adultes (PIAAC), moins de la moitié des 15-29 ans étaient sur le marché du travail en 2013 - 42 % pour les hommes et 44,4 % pour les femmes, ce qui est faible par rapport aux moyennes de l'OCDE qui atteignent, respectivement, 64,1% et 53 %.

Le chômage des jeunes a augmenté depuis la fin de l'année 2012, et a atteint 10,9 % en 2015 - auquel s'ajoute un certain nombre de jeunes de 15 à 24 ans qui ne sont ni sur le marché du travail, ni dans le système éducatif ou en formation, en particulier parmi les titulaires d'un diplôme de troisième cycle. Dans le cadre de l'initiative pour une économie créative, le gouvernement doit maintenant offrir de nouvelles possibilités, comme l'éducation et la formation professionnelles qui introduiraient une compétence basée sur le travail, et initier une implication des employeurs ayant une expérience des secteurs industriels appropriés dans la définition des programmes et des formations.

La Corée a développé des standards nationaux de compétences (SNC) depuis 2013, avec des modules d'apprentissage fondés sur les SNC pour les écoles de formation professionnelle et les premiers cycles universitaires. Ont également été mis en place des programmes de "semestres libres" pour les lycéens afin de favoriser la motivation, le bien-être et le bonheur en développant le goût de la discussion, des expérimentations, des projets, des exercices physiques, des arts et d'autres activités ne comportant pas d'examens écrits.

Le réseau des universités Meister a aussi commencé à aligner le niveau des étudiants sur le monde réel. Créés en 2010, ces instituts soutenus par l'industrie ont un programme basé sur le développement de capacités qui préparent les étudiants à la vie professionnelle. Ils offrent une quasi-garantie d'emploi à leurs diplômés. Une autre initiative intéressante est le "Monde du Travail", qui a ouvert ses portes dans la ville de Seongnam en 2012. Il apporte un guide de carrière de manière interactive, avec comme but d'offrir à ses 3 000 visiteurs quotidiens un aperçu réaliste des possibles choix professionnels.

Développer des capacités plus adaptées aiderait à créer une force de travail mieux insérée, ce qui à son tour pourrait compenser le fardeau financier à venir d'une population vieillissante. Les travailleurs plus âgés ont des compétences moindres, significativement inférieures à la moyenne pour les plus de 45 ans - qui luttent pour trouver du travail s'ils doivent quitter leur emploi de manière anticipée. Les employeurs devraient être encouragés à changer leur approche envers cette tranche d'âge, souvent exclue des programmes de formation à cause de l'idée d'une employabilité à moins long terme.

Cependant, les élèves coréens ont déjà montré leur capacité à s'adapter à un environnement plus approprié. Dans la première enquête PISA de 2012 sur la résolution de problèmes faisant appel à la créativité, les étudiants coréens ont été parmi les meilleurs, en montrant qu'ils apprenaient vite, étaient très curieux et capables de résoudre des problèmes non structurés dans des contextes qui ne leur sont pas familiers.

L'avenir semble donc brillant, suggérant qu'il n'y a plus besoin du système d'éducation intensif qui a propulsé si fortement la Corée depuis 1996, mais qu'il faut plutôt une expérience qui aiguise les capacités à résoudre les problèmes et qui inclut des connaissances de terrain, et qui prenne aussi en compte l'intérêt de seulement laisser jouer les enfants.

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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 12:49

La ville sud-coréenne d'Ulsan a décidé de lancer des taxis à hydrogène, tandis que par ailleurs la ville de Gwangju s'est lancée dans un projet de partage de véhicules électriques à hydrogène. L'entreprise Hyundai Motor est à l'origine de ces projets dessinant des alternatives aux voitures à essence, en liaison avec le ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie dirigé par Joo Hyung-hwan. 

Des taxis à hydrogène à Ulsan

Les dix premiers taxis électriques à hydrogène d'Ulsan, qui appartiendront à la compagnie Tucson ix, s'inscrivent dans une stratégie de couverture progressive du territoire national par ces véhicules innovants : au premier semestre 2018, Hyundai Motor prévoit que 100 taxis à hydrogène desserviront cinq grandes villes - dont Gwangju, après Ulsan.

Par ailleurs, le projet pilote de partage de véhicules électriques à hydrogène, qui sera lancé à Gwangju, comportera initialement une flotte de 15 véhicules électriques à hydrogène et de 15 véhicules électriques.

Selon Chung Jin-haeng, Président de Hyundai Motor, il s'agit d'encourager une évolution des modes de consommation :

Je souhaite que le peuple expérimente la sécurité et l'écologie des voitures roulant à l’hydrogène.

Source :

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 17:10

Au pensionnat de l’Université Kim Il-Sung à Pyongyang, se sont succédés depuis le début des années 1950 des générations d’étudiants originaires essentiellement d’Asie et de Russie soviétique et jusqu’à la fin de l’expérience socialiste, d’Europe de l’Est. Beaucoup plus rares en revanche sont les Occidentaux qui ont eu la chance de venir y étudier et ainsi de partager d’inoubliables moments d’amitié et de fraternité. Nous publions ci-après la première partie du compte rendu du séjour à Pyongyang d’un étudiant français.

Être étudiant occidental à Pyongyang (première partie)

Fondée en 1948, la République Populaire Démocratique de Corée a déjà une longue tradition d’accueil des étudiants étrangers. La réception du 13e Festival Mondial de la Jeunesse et des Étudiants à Pyongyang en 1989 (plus de 20.000 participants !) en a été la démonstration la plus flamboyante mais comme tout festival, fut d’une durée extrêmement courte et ne saurait faire oublier la présence permanente d’étudiants internationaux. L’Université Kim Il-Sung, première université du pays, en accueille le plus grand nombre et c’est dans cette université que j’ai eu l’honneur d’étudier la langue coréenne pendant un semestre.

Venir étudier en République Populaire Démocratique de Corée n’est jamais le fait du hasard. C’est bien sûr l’assurance de bénéficier d’un enseignement de grande qualité mais c’est aussi, pour moi tout du moins, un acte politique et militant.

Les peuples libres et rebelles, ceux qui refusent l’alignement et ont le courage de s’opposer aux États impérialistes, même plus puissants, ceux qui délaissent le modèle capitaliste et font le choix d’un système économique et politique qui leur est propre, ceux-là ont toujours attiré ma sympathie. Venir étudier en RPDC, c’est encore découvrir un pays et un peuple sous un angle radicalement différent de celui rapporté par les journalistes occidentaux, dont les courts passages - encadrés et cloisonnés - ne permettent pas le vécu de l’expérience quotidienne et les interactions sociales que cela engendre. En République Populaire Démocratique de Corée, j’ai rencontré des hommes et des femmes exceptionnels pour qui j’ai la plus grande admiration. Ce sont des gens que j’aime, c’est ma famille, ma deuxième famille.

Il n’est pas utile de s’attarder sur les démarches pour obtenir un visa étudiant pour Pyongyang. Ce n’est pas simple dans la mesure où l’odieuse et injustifiable absence de reconnaissance diplomatique par la France de la RPDC rend tout projet d’échange universitaire particulièrement difficile à établir. Il ne fait pourtant guère de doute que ces échanges permettent une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples et favorisent ainsi la paix et le développement. Je tiens à remercier tous ceux qui, tant à Pyongyang qu’à Paris, Coréens ou Français, m’ont permis de réaliser ce semestre d’étude. Je veux particulièrement remercier les autorités de la République Populaire Démocratique de Corée qui, pendant ces 4 mois, m’ont accordé une liberté dont probablement très peu d’étrangers ont pu bénéficier par le passé.

La RPD de Corée étant en guerre depuis plus de 60 ans face aux États-Unis, il n’est guère surprenant que l’étranger invité en RPDC voie ses libertés quotidiennes limitées et ses capacités d’interaction restreintes et ce d’autant plus lorsque l’étranger en question est français et que l’on sait le suivisme de la diplomatie française sur la politique américaine. Pourtant, après deux ou trois semaines d’ « observation », les autorités ont pris conscience que je n’étais ni journaliste ni opposant mais simplement un jeune Français, soutien de la réunification coréenne dans l’indépendance et opposant sincère à toute forme d’impérialisme ou de colonialisme. Cette confiance dont j’ai alors pu bénéficier m’a permis de disposer des mêmes droits - mais aussi des mêmes devoirs - que n’importe quel autre étudiant originaire d’un pays frère.

La fin de l’expérience socialiste au début des années 1990 a marginalisé davantage la RPDC et les échanges culturels et universitaires qui existaient avec les États de l’URSS et les démocraties populaires n’ont semble-t-il pas été renouvelés avec les nouveaux États indépendants d’Europe de l’Est. Il en résulte depuis l’absence - ou alors une présence rare et très épisodique - d’étudiants européens. Aujourd’hui, l’immense majorité des étudiants étrangers à l’Université Kim Il-Sung sont chinois - pour la plupart issus des villes frontalières avec la Corée au Nord-Est de la Chine - et pour une petite minorité, originaires de pays d’Asie du Sud-Est (Laos, Vietnam…). Ces étudiants peuvent être classés en plusieurs catégories :

- les étudiants présents pour un cycle long. Ils ont généralement étudié la langue coréenne 1 ou 2 ans dans leur pays d’origine et ont réussi l’examen d’entrée à l’Université Kim Il-Sung. Ils étudient 4 ans à l’Université Kim Il-Sung et peuvent ensuite rédiger une thèse. Il y a une classe par année d’études avec environ une dizaine d’étudiants pour chaque classe. Certains, très minoritaires, ont appris la langue coréenne à Pyongyang dans un institut préparatoire avant de passer l’examen ;

- les étudiants d’universités « partenaires ». Ils viennent étudier à l’Université Kim Il-Sung grâce à un partenariat avec leur université d’origine. La durée d’étude dépend du partenariat mais est généralement de quelques mois (c’est le cas d’étudiants chinois) ou parfois quelques semaines (des étudiants russes par exemple) ;

- les étudiants « invités ». C’est mon cas. La durée d’étude dépend des modalités convenues avec l’Université Kim Il-Sung. Quatre mois dans mon cas. J’ai lu qu’un étudiant anglais y avait étudié 2 mois il y a quelques années et s’est depuis attribué, avec beaucoup de rapidité, le titre de « premier étudiant occidental à avoir étudié à l’Université Kim Il-Sung ».

Quelle que soit leur catégorie d’origine, tous les étudiants internationaux étudient au même étage du bâtiment des sciences sociales de l’Université Kim Il-Sung. Cependant, il n’y a jamais de mélange entre les catégories. Par exemple, les étudiants du cycle long ne sont jamais mélangés avec les étudiants d’universités partenaires, même si le niveau est parfois équivalent. Primo débutant, je partageais la même classe qu’une étudiante chinoise.

La langue coréenne est le seul domaine d’étude accessible aux étudiants étrangers à l’Université Kim Il-Sung. Il est particulièrement intéressant de l’étudier à Pyongyang et plus généralement en RPDC car c’est là qu’est parlé le coréen traditionnel. Au contraire, la langue coréenne pratiquée au sud a depuis longtemps été transformée par l’influence de l’Anglais du fait de l’occupation militaire des États-Unis et de son omniprésence sur la sphère culturelle.

Les cours ont lieu le matin, du lundi au samedi. Ils consistent en deux ou trois cours de 1h30 tous les jours, sauf le samedi ou il n’y a qu’un seul cours. Les cours commencent à 8h mais il est requis d’être dans la salle de classe un quart d’heure avant.

Du fait de mon niveau débutant, la première semaine de cours après mon arrivée fut consacrée à la prononciation. Puis, pendant près de 2 mois, j’ai reçu des cours de grammaire. Les deux derniers mois, j’ai bénéficié de cours de lecture/écriture ainsi que de conversation. Les étudiants de première année n’ont que des cours de conversation et de lecture/écriture mais aussi d’anglais. Les étudiants des années suivantes ont des cours supplémentaires en géographie, histoire, informatique mais il s’agit, il me semble, de supports à l’étude de la langue coréenne. Tous les étudiants ont des cours de sport dans les magnifiques installations de l’Université Kim Il-Sung : terrains de football ou de basket mais surtout la très moderne piscine inaugurée il y a quelques années par le Grand Dirigeant Kim Jong-Il, lui-même ancien étudiant de l’Université Kim Il-Sung.

En RPDC, le Professeur bénéficie d’un statut très élevé. À l’entrée et à la sortie du Professeur dans la classe, les étudiants se lèvent et s’inclinent. Lorsque l’étudiant s’adresse au Professeur, il est d’usage d’employer la forme grammaticale la plus élevée en langue coréenne. Si tous les étudiants étrangers respectent ces règles, j’ai parfois eu le sentiment que c’était assez inhabituel pour les étudiants chinois, peut être habitués à plus de familiarités. Pour un étudiant français, c’est aussi un peu déconcertant au début. Réciproquement, il ne fait guère de doute que les Professeurs sont parfois surpris par le comportement des étudiants étrangers, lesquels ne portent pas d’uniformes au contraire des étudiants coréens, s’autorisent parfois quelques bavardages pendant la classe ou fument dans les toilettes pour certains… Mais dans l’ensemble, il n’y a guère de difficultés et tant les étudiants étrangers que les Professeurs coréens s’enrichissent de ces différences culturelles.

J’ai pu bénéficier des enseignements de quatre professeurs pendant mon semestre d’étude. Chacun d’entre eux, à leur manière, m’ont marqué par leur gentillesse et leur disponibilité à mon égard. Ils sont exigeants mais justes et placent beaucoup d’espoir dans les progrès de leurs élèves. Il ne fait aucun doute qu’ils ont été sélectionnés sur la base de leurs capacités pédagogiques d’une part mais aussi, par leur capacité à faire comprendre la culture coréenne.

S’ils sont tous des modèles de l’esprit révolutionnaire, à aucun moment je n’ai reçu un quelconque embrigadement ou endoctrinement de leur part. Si l’étude de la langue avait parfois pour support des exemples tirés de la vie du Président Kim Il-Sung et du Grand Dirigeant Kim Jong-Il ou de leurs Œuvres, il n’y a jamais eu de volonté de me convaincre ou de m’influencer. Nul besoin en vérité, les Coréens connaissant le respect qui est le mien pour l’œuvre et la pensée de leurs Dirigeants. Ce respect, c’est celui que l’on doit à la culture du pays dans lequel on est invité. À ce titre, comme tous les étudiants, c’est tout naturellement que nous nous inclinions avec respect et diligence devant les statues du Président Kim Il-Sung ou du Grand Dirigeant Kim Jong-Il.

Tous les étudiants étrangers partagent, il me semble, une immense fierté de pouvoir étudier dans la plus prestigieuse université de RPDC. Aussi, à notre manière, par notre présence, nous exprimons notre soutien et notre solidarité envers le peuple coréen qui subit chaque jour les difficultés engendrées par les embargos et l’agitation belliqueuse du Sud et de ses alliés.

Le pensionnat pour les étudiants étrangers est situé dans une rue adjacente de l’Université Kim Il-Sung. L’emplacement n’a jamais changé mais il y a eu quelques rénovations depuis l’origine. Des travaux sont d’ailleurs actuellement en cours dans le cadre de l’immense chantier de « la Rue du Futur », ensemble de gratte-ciel ultra modernes qui devraient être inaugurés au début de l’année 2017. Pour cette raison, environ 1 mois après mon arrivée, nous avons dû déménager pour un petit hôtel du centre-ville.

Au rez-de-chaussée du pensionnat, à droite du hall, au milieu du couloir, il y a un salon de coiffure (et une excellente coiffeuse au passage !). Au fond du couloir, un petit magasin ou les étudiants peuvent acheter des produits de dépannage : shampooing, petits gâteaux, jus de fruits, nouilles instantanées ou saucisses sèches…. De l’autre côté du hall d’entrée, à gauche cette fois, un restaurant public qui, comme la plupart des restaurants en RPDC, dispose d’une télévision pour les karaokés. Il y a aussi une salle de sauna, dont l’entrée est gratuite pour les étudiants le mercredi. Toujours au rez-de-chaussée mais accessible seulement depuis un escalier situé au premier étage, il y a la cantine des étudiants. C’est une grande salle avec des tables de 5 ou 6 places. La cuisine est séparée de la salle à manger par un mur et il faut mettre son plateau dans une petite lucarne pour recevoir les plats. Plusieurs plats à chaque repas (poisson, poulet, légumes…) déposés dans des petites assiettes mais toujours l’incontournable kimchi et du tofu. Un grand plat de riz est disposé sur chaque table. La nourriture est bonne et copieuse et les cuisinières toujours très gentilles avec les étudiants.

Au premier étage, c’est l’étage des filles. Au début de leur couloir, des journaux coréens à libre disposition. Il y a bien sûr le Rodong Sinmun (Journal des Travailleurs), quotidien édité par le Parti du Travail de Corée. Il y a aussi le Pyongyang Times, hebdomadaire, qui avait pour moi l’avantage d’être écrit en anglais. Mais ma principale source d’information, c’était bien sûr la télévision et les journaux télévisés du soir. Le dimanche soir, le journal des informations internationales permet d’être informé des actualités du monde. J’ai ainsi pu apercevoir les manifestations contre la réforme de la loi du travail en France, des images des inondations en région parisienne ou encore des attentats commis en Europe. Le journal des actualités internationales est précédé par le journal international des sports qui accorde une large place au Championnat d’Angleterre de football et qui m’a aussi permis de suivre - avec quelques jours de retard - le déroulement de la Coupe d’Europe de football en France.

Au deuxième étage, c’est nous les garçons. Au milieu du couloir, une table de ping-pong qui donne lieu à d’interminables parties. Difficile de concurrencer les étudiants chinois, qui ont pour beaucoup un excellent niveau. Mais le seul joueur imbattable, c’est le Professeur Ri, surveillant et responsable du pensionnat. Très charismatique, il est apprécié de tous les étudiants et dispose de l’autorité naturelle nécessaire au respect de l’ordre dans le pensionnat (et notamment au deuxième étage…).

Il y a deux lits par chambre mais les étudiants qui restent plusieurs années font parfois le choix de vivre seuls. Chaque chambre est identique : deux lits, deux armoires, deux bureaux, une télévision… Cependant, certains étudiants rapportent de leur pays d’origine ou achètent sur place du mobilier supplémentaire ainsi que des fournitures (plus grande télévision, petit frigo…) pour améliorer leur quotidien. Certains étudiants sont devenus des spécialistes de la cuisine en chambre et rivalisent dans la préparation du meilleur hot pot.

Il y a une grande salle de bain à chaque étage. Composée de W.C (de type asiatique) et de lavabos dans lesquels on peut faire notre toilette le matin et le soir. C’est assez rudimentaire mais pas incroyable. Les travaux en cours devraient par ailleurs améliorer les choses pour les futurs étudiants. La vie au pensionnat de l’Université Kim Il-Sung m’a rappelé mes années de pension au lycée...

Le troisième étage du pensionnat n’est pas habité. Dans une pièce, des vieux livres scolaires y sont entassés ainsi que les objets oubliés des anciens étudiants. Lors du déménagement pour l’hôtel du fait des travaux, j’ai eu l’occasion de jeter un coup d’œil aux vieux cahiers, habits et objets laissés par les étudiants qui nous ont précédés. Je n’ai plus aucun doute que des étudiants occidentaux, d’Europe de l’Ouest, sont venus étudier à l’Université Kim Il-Sung il y a quelques décennies.

Une petite dizaine d’étudiants coréens - souvent étudiants en langue étrangère - vivent avec les étudiants étrangers et partagent les mêmes chambres. Cette proximité favorise la création d’amitiés nouvelles, placées sous le signe de la fraternité internationale, mais aussi une meilleure compréhension mutuelle. Ainsi, deux Coréens, un garçon et une fille (appelons les Pierre et Jeanne), étudiants en langue Française à l’Université Kim Il-Sung, m’ont accompagné tout au long de mon séjour d’étude. J’ai partagé la même chambre que Pierre pendant tout le semestre. S’ils avaient au départ un rôle de « guide », ils sont très vite devenus des amis et je les considère maintenant comme mon petit frère et ma petite sœur.

Pierre et Jeanne m’ont beaucoup aidé et notamment à mon arrivée à Pyongyang. Comme je ne parlais pas du tout coréen, ils ont été pour moi d’une gentillesse infinie et d’un soutien immense. Primo-débutant en langue coréenne à mon arrivée, chaque soir dans ma chambre, Pierre et Jeanne mais aussi des étudiants chinois ou laotiens venaient m’aider pour les devoirs. J’en profite pour les remercier de nouveau pour l’immense patience dont ils ont fait preuve à mon égard.

Pierre et Jeanne m’ont impressionné par leur maîtrise impeccable de la langue française mais aussi par la connaissance de notre culture, de notre histoire. À ma plus grande honte - mais aussi à mon plus grand étonnement - ils connaissent des pans entiers de l’histoire de France que j’avais vaguement étudiés au collège et complètement oubliés depuis. De même, leur connaissance encyclopédique de la littérature française m’a beaucoup surpris. Ils m’ont par exemple fait découvrir des auteurs français que j’ignorais jusqu’alors comme par exemple Jules Romain. S’ils m’ont parfois demandé de l’aide pour des rédactions en littérature, je suis vite devenu l’élève et eux les professeurs. Au mieux ai-je pu parfois les aider pour la correction de quelques rares fautes d’orthographe et syntaxiques.

J’ai pu rapidement feuilleter leurs cahiers de cours et certaines périodes sont étudiées plus en détail (la Révolution Française par exemple) et certains personnages (Robespierre, Danton…) ou auteurs (Zola, Balzac…) sont particulièrement mis en avant.

A suivre…

O de N, pour l’AAFC

Être étudiant occidental à Pyongyang (première partie)
Être étudiant occidental à Pyongyang (première partie)
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17 juillet 2016 7 17 /07 /juillet /2016 19:02

Attaché scientifique à la Cité des sciences et de l'industrie, Pierre Ricono s'est spécialisé dans les médecines asiatiques dites traditionnelles : auteur notamment d'un ouvrage sur la médecine tibétaine, il a publié en mai 2016, aux éditions Grancher, un ouvrage extrêmement didactique et éclairant sur la médecine coréenne, l'une des médecines traditionnelles les plus élaborées d'Asie de l'Est et qui cohabite en bonne harmonie avec la médecine occidentale au pays du Matin calme.

Les médecines traditionnelles ont mauvaise presse en Occident, les laboratoires pharmaceutiques du "Big Pharma" jouant en ce domaine un rôle fondamental pour vilipender des procédés qui ne génèrent pas suffisamment de profits.
Pourtant, en Corée, la médecine traditionnelle (en anglais, traditional Korean medicine, TKM) a fait ses preuves : après avoir été accueilli dans le laboratoire du Docteur Han Dong-han à Séoul (qui a préfacé son livre), Pierre Ricono donne quelques chiffres éloquents qui suffiraient à prouver, si besoin était, que le perfectionnisme coréen a investi avec succès une médecine ancienne de plusieurs milliers d'années, profondément ancrée dans le patrimoine national après avoir fait l'objet d'une sévère répression pendant la colonisation japonaise (1910-1945), et aujourd'hui clairement distincte de la médecine chinoise :

- en Asie du Nord-Est, la Corée du Sud qui compte une proportion plus élevée de tradipraticiens (15 %) que la Chine (13 %) et le Japon (seulement 1 %) ;

- elle est dispensée dans 11 universités privées, et donne lieu désormais à un cursus universitaire analogue à celui de la médecine conventionnelle ;

- 86 % de la population sud-coréenne recourt régulièrement à la médecine coréenne traditionnelle, cette proportion étant probablement encore plus élevé au Nord de la péninsule où, observe Pierre Ricono, "la médecine traditionnelle - ou Koryo - est si intégrée au système national de santé que les soins de TKM et les soins de médecine conventionnelle sont dispensés dans les mêmes établissements".

Dressant l'historique de la médecine coréenne, Pierre Ricono met l'accent sur la médecine traditionnelle la plus développée en Corée, la médecine dite Sasang (littéralement, les quatre - sa - constitutions - sang) qui adapte le traitement en fonction de la constitution du patient. La médecine constitutionnelle Sasang (SCM) est inspirée de la philosophie Sasang, comme l'explique Pierre Ricono :

La philosophie Sasang organise et classe tous les phénomènes, y compris l'énergie, la matière de l'univers, la vie et le vivant, à travers une boussole à quatre axes, quatre habitus : l'activité humaine, l'esprit (caractère), le corps (forme et constitution physique) et la matière (constituants, biologie, physiologie). La théorie Sasang établit les êtres humains sur deux niveaux : l'esprit et le corps. L'esprit est ensuite subdivisé en quatre expressions : la disposition innée de sa nature émotionnelle (seong-jeong) s'exprime en douleur, colère, joie et contentement (plaisir). Le corps est lui aussi divisé en quatre systèmes en considérant les quatre principaux organes : les poumons, la rate-pancréas, le foie et les reins. Cette théorie quaternaire systémique forme le contour de l'étude de la physiologie et de la psyché humaine par la SCM.

La médecine constitutionnelle Sasang est notamment issue des travaux de Lee Jema, auteur en 1893 du Dongui Susebowon, ouvrage classique réédité à de multiples reprises (1911, 1913, 1921, 1936, 1941 pour les sept premières éditions, avec celle de 1893). Lee Jema répartit les individus en quatre types, en s'inspirant du yin (ou eum) et du yang : le grand yang (tae-yang), le grand eum (tae-eum), le petit yang (so-yang), le petit eum (so-eum).

Pierre Ricono permet ensuite aux lecteurs de se situer dans l'une de ces quatre catégories, sur la base de questionnaires, avant de décliner une approche globale en fonction du type dont chacun relève - nous parlons bien d'approche globale dans la mesure où elle n'est pas seulement médicale (préserver la santé), mais a aussi des implications sociales (contrôle des émotions) et comportementales (exercices physiques, pratiques alimentaires - y compris tisanes et thés médicinaux) avant une approche en termes de pharmacopée et de thérapies externes (bains coréens, ventouses, moxibustions, acupuncture, massage).

L'ABC publié par Pierre Ricono aux éditions Grancher est, manifestement, l'ouvrage de référence le plus à jour sur la médecine coréenne en langue française.

Références auprès de l'éditeur :

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 15:42

Le 14 octobre 2015, la délégation de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) en déplacement à Pyongyang a visité la brasserie Taedonggang. Nous publions ci-après un compte rendu de cette visite par l'un des membres de la délégation de l'AAFC, Pierre Beltante, par ailleurs président du foyer rural de Tousson, en Seine-et-Marne. Pierre Beltante apporte un éclairage technique extrêmement éclairant sur l'une des plus célèbres brasseries nord-coréennes, dont le matériel est d'origine britannique... Avis aux brasseries intéressées par une coopération avec la brasserie Taedonggang, pour faire connaître une bière coréenne de qualité !

Vue extérieure de la brasserie Taedonggang (photo : AAFC)

Vue extérieure de la brasserie Taedonggang (photo : AAFC)

Lors du voyage en Corée organisé par l’AAFC, nous avons pu visiter la brasserie Taedonggang où nous avons été accueillis par M. Ham Hyong-chol, directeur de la qualité. Ses explications ont été traduites par notre guide Mme Jong  Un-a.

La brasserie Taedonggang a été construite avec du matériel anglais acheté dans une très ancienne brasserie fermée, Ushers  à Wiltshiretown of Trowbridge datant de 1824 !  Entièrement démontée et numérotée par une équipe d’ouvriers coréens, elle a été transportée par bateau. La reconstruction dans la banlieue de Pyongyang  a duré un an. Elle a été très suivie par le leader Kim Jong-il. 

Le maître brasseur anglais Peter Ward, de la brasserie Thomas Hardy, a également apporté sa contribution à l’installation du matériel. Il a témoigné de sa satisfaction tant dans le travail des ouvriers et des techniciens coréens que du résultat des premiers brassins nous précise M. Ham.
La production de bière  a démarré  en février 2002. Le Leader Kim Jong-il est venu visiter la brasserie en activité le 17 juin 2002 et a donné des instructions pour augmenter la production et la qualité des bières. Il a été décidé d’ajouter une malterie à la brasserie et celle-ci a été mise en route rapidement au mois de novembre 2002 avec l’installation de machines allemandes.

Comme dans toutes les brasseries, une agréable senteur de malt est présente et embaume cette visite, je ne suis pas donc dépaysé. Une odeur qui flatte les sens ici comme en France, sorte de communion internationale s’il en est.

Pierre Beltante, Jong Un-a et Ham Hyong-chol (photo : AAFC)

Pierre Beltante, Jong Un-a et Ham Hyong-chol (photo : AAFC)

On y trouve les cuves d’empâtage (30 kg à 40 kg de malt par litre / 70hl), une cuve de filtrage et une cuve d’ébullition (70 hl) puis un circuit de refroidissement rapide à 8° avant de remplir les cuves de fermentation cylindro-coniques réfrigérées.  Un circuit des plus classiques dans une grande salle carrelée se montre à nous avec un matériel conforme à une brasserie industrielle qui brasse jusqu’à 6 fois par jour et toute la semaine. La production annuelle tourne autour de 40 à 70 millions de litres.

Les opérations sont très automatisées et dirigées par un ordinateur central et quelques opérateurs. Le niveau technique de la production a reçu le certificat ISO 9001. Il est certain pour cela que le matériel d’origine a été complété et modernisé depuis 2002. De ce point de vue, les brasseurs coréens se montrent très compétents et ingénieux pour utiliser toutes les capacités de ce matériel d’âge vénérable.

Le houblon est coréen et l’orge vient des provinces du Sud principalement, mais de l’orge australienne complète l’approvisionnement.  Cette orge est maltée à la brasserie. A quand l’orge de brasserie du Gâtinais français et de Tousson ?

La brasserie en utilise 5000 tonnes par an. Les brasseurs coréens  sont demandeurs d’aide pour découvrir les différentes sortes de houblon et leur culture mais aussi d’échanges techniques sur les manières de brasser. 

La brasserie Taedonggang est motivée par ces échanges professionnels avec les brasseurs français et l’association AAFC facilitera, à la hauteur de ses moyens, ces contacts professionnels… 

Installations de la brasserie Taedonggang (photos : AAFC)

Installations de la brasserie Taedonggang (photos : AAFC)

Dans le brassage,  la matière première est fonction des approvisionnements et son utilisation en Corée est différente de ce que l’on connaît en France en raison de la quantité de céréales disponibles. Il est vrai que dans les grandes brasseries artisanales françaises (citons la brasserie de Saint Germain ou encore la brasserie Rabourdin), il est courant d’utiliser une importante quantité de malt de provenances diverses, de France, d’Europe et même de plus loin, selon les recettes. 

La brasserie Taedonggang  doit compenser cette difficulté à la fois de la qualité et de la quantité disponibles des orges de brasserie. C’est pourquoi est ajouté de l’oxygène purifié pour aider la levure (8 à 40 mg/litre), qui triple ainsi de cette façon et elle peut travailler tout le brassin à sa disposition. Il y a donc un travail technique très pointu pour obtenir des levures une fermentation correcte la plus complète possible et obtenir des goûts différents. Il y a des levures qui « montent » et d’autres qui « descendent » au cours de la fermentation, précise M. Ham.  Les premières donnent des goûts tendant vers le fruité et les secondes des saveurs plus sèches. 

La brasserie propose 7 types de bières différentes, blonde, ambrée et brune, ainsi qu’une bière de riz,  mais elles ne portent pas de nom, ce qui est un peu déroutant.  Le taux d’alcool est autour de 5° et des indications comme  11° ou 12° correspondent à la quantité de malt utilisée.

La salle d’embouteillage ressemble à toutes les salles d’embouteillage des grandes brasseries, avec ses bruits caractéristiques de tintements de verrerie.  Le personnel est étonné, voir amusé de nous voir ici et témoigne souvent de petits gestes amicaux.

La production est principalement destinée aux débits de boissons locaux qui sont plutôt nombreux,  aux épiceries, boutiques d’hôtels  et supermarchés. Ces derniers sont en plein développement dans divers quartiers de la capitale et sont bien approvisionnés.  Et les bars à bières gérés par la brasserie Taedonggang  sont en plein essor avec des enseignes qui les distinguent dans les avenues de la capitale. Ils sont ouverts aux Pyongyangais comme aux étrangers de passage. Outre la bière Taedonggang, on y déguste aussi les bières de la brasserie Ryongsang qui se déclinent en plusieurs qualités.

Il est possible que quelques cartons soient exportés, particulièrement à Berlin semble-t-il. En effet, les relations diplomatiques avec l’Allemagne sont très développées,  ce qui n’est, hélas, pas le cas de la France.  Des suggestions ont été tentées auprès de quelques importateurs décalés … mais la mode hexagonale, particulièrement parisienne, est aux bières style India Pale Ale, c'est-à-dire fortement houblonnées. Il faudra attendre.

Salle d'embouteillage de la brasserie Taedonggang (photo : AAFC)

Salle d'embouteillage de la brasserie Taedonggang (photo : AAFC)

Pour les amateurs français curieux de cette mousse inconnue, elle est selon notre dégustation, proche des pils allemandes – certains évoquent aussi des ales anglaises…  j’ai trouvé une ressemblance  avec la Kölsch par sa douceur et sa finesse. Très classique et réussi pour ce type de bière. Bien sûr,  nous sommes un peu loin de la mode des IPA qui font fureur chez nous, et encore plus loin des vieillissements en fûts de second remplissage, cognac, whiskies, vins etc.  Mais ce ne saurait tarder,  les micros brasseries sont présentes dans les grands hôtels, une taille qui pourrait permettre des brassins collaboratifs ce qui n’est guère possible avec la dimension industrielle de la brasserie Taedonggang par exemple. Les Coréens sont curieux et passionnés et ce serait vraiment heureux de rassembler ces compétences dans un brassin de l’amitié. En effet, les brassins collaboratifs se développent parmi les brasseries artisanales françaises et les micros brasseries permettraient d’aller dans ce sens. Une piste à creuser.

Nous avons goûté une pils particulièrement fine et rafraîchissante pour terminer cette visite très intéressante qui témoigne de la maîtrise des ingénieurs et ouvriers de la brasserie Taedonggang. 

Au cours de ce moment de convivialité, j’ai remis à M. Ham quelques bières artisanales françaises. Un choix cornélien imposé par le poids des bagages : La Véliocasse, bière au miel de la Brasserie du Vexin (Ile de France), La Ch’ti blonde et triple de la Brasserie Castelain (Nord), la Telenn Du, bière bio au blé noir de la Brasserie Lancelot (Bretagne), la Carnutes triple de la Brasserie des Carnutes (Centre) et l’Anosteke India Pale Ale de la Brasserie du Pays Flamand (Nord). 

J’ai rapporté deux bières différentes trouvées dans le magasin de notre hôtel, l’une de la brasserie Taedonggang (étiquette verte) et l’autre de la brasserie Ryongsong (étiquette blanche).  Pour cette dernière voici ce qu’en dit M. Gilbert Delos, le président des Amis de la Bière Ile de France : « Couleur ambrée pâle, mousse blanche, bulles moyennes à grosses. Nez céréalier, sur le biscuit et la levure. De la fraîcheur en bouche, avec une agréable finesse. Arômes fondus sur la céréale maltée, avec petites notes de caramel et de noisette. De la douceur sans amertume notable. Agréable et désaltérante de par sa légèreté, avec peu d’originalité au total. » Il faut sans doute comprendre par peu d’originalité, le côté standard en regard des innovations des brasseries artisanales auxquelles nous sommes habitués.
La Corée n’a pas fini de nous surprendre question bières puisqu’une brasserie récente s’est ouverte dans la zone portuaire de Rason avec l’aide d’une brasserie tchèque.

 

A la découverte de la brasserie Taedonggang de Pyongyang
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