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27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 21:46

Le 25 septembre 2015, l'IUT de Saint-Dié a organisé une conférence-débat intitulée "La Corée du Nord, au-delà des idées reçues", animée par le grand reporter Claude Vautrin, avec les interventions de Damien Jamet, maître de conférences à l'Université de Lorraine, et Benoît Quennedey, vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) chargé des actions de coopération. Cette conférence faisait suite à un séjour - préparé par l'AAFC à partir de juillet 2014 - de Damien Jamet en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) au début de l'été 2015, afin de jeter les bases d'une future coopération universitaire en mathématiques avec l'Université Kim Il-sung, l'une des plus prestigieuses universités de la RPD de Corée. L'AAFC remercie l'IUT de Saint-Dié et l'Université de Lorraine, dont relève l'IUT, pour leur invitation et l'organisation de cette conférence. Les très riches discussions, couvertes par différents médias locaux, ont permis de chasser plusieurs idées reçues sur la Corée du Nord, en montrant l'intérêt et la pertinence de coopérations universitaires pour jeter des ponts entre la France et la RPDC et contribuer ainsi au rapprochement des peuples et à la paix dans cette région du monde.

Retour sur la conférence-débat "La Corée du Nord, au-delà des idées reçues"

Si l'on mesure le succès d'une conférence par le nombre de participants rapporté à la population du lieu d'accueil, l'IUT de Saint-Dié - implanté dans une ville de 21 000 habitants au coeur des Vosges - peut s'enorgueillir d'avoir établi une sorte de record s'agissant d'un événément lié à la Corée : plus de 70 personnes présentes, dont le directeur de l'IUT, Olivier Caspary, par ailleurs maître de conférences en informatique, différents médias locaux, ou encore des étudiants que n'avait pas rebuté l'heure tardive à laquelle nombre de leurs congénères avaient définitivement mis le cap vers d'autres activités extra-universitaires en cette veille de week-end...

Car la Corée du Nord fascine et intrigue. Comme l'a souligné l'animateur des débats, le grand reporter Claude Vautrin (auteur de Grand reporter, le pas de côté, publié en 2015 par Kairos), dès un exposé liminaire clair, dense et ouvrant la porte à la confrontation d'idées, le pays est sous le feu des différentes propagandes. Tout au long de la conférence débat, illustrée par les photos prises cet été par Damien Jamet, aucun des aspects qui fait la singularité de la Corée n'a été éludé : économie, société, politique, diplomatie et, bien évidemment, échanges universitaires, conformes à l'objectif de la mise en place - depuis septembre 2011 - d'un bureau français de coopération à Pyongyang, et dont Damien Jamet a logiquement rencontré le directeur, Emmanuel Rousseau lors de son séjour en RPD de Corée. Il s'agit de la première représentation diplomatique française jamais établie dans le pays avant, espérons-le, que se nouent des relations diplomatiques complètes. En effet, la France est l'un des deux derniers pays de l'Union européenne (avec l'Estonie) à ne pas avoir franchi le cap de l'établissement de relations diplomatiques complètes, ce qui a contribué au recul de son influence en Asie du Nord-Est par rapport à d'autres pays occidentaux, au premier rang desquels l'Allemagne.

Mais, au-delà de la singularité toute relative (car largement façonnée par les médias) de la Corée du Nord, c'est déjà un intérêt scientifique qui a motivé la volonté de Damien Jamet d'approfondir les échanges entre l'IUT de Lorraine et l'Université Kim Il-sung à Pyongyang : tout a commencé par la lecture, dans une revue internationale, d'un article relevant de sa spécialité écrit par un confrère nord-coréen, confirmant le haut niveau de la RPDC en mathématiques, et qui a donné lieu à un échange de correspondances. Comme Damien Jamet n'avait pas de connaissance préalable de la Corée du Nord, il s'est tourné vers l'AAFC qui, lors du voyage de la délégation de l'association qui s'est rendue en RPDC en août 2014, a discuté directement des modalités d'une coopération universitaire - qui n'est pas la première (ni sans doute la dernière) qu'a favorisée l'AAFC. Pour le lancement réussi de cet échange (le premier à notre connaissance, en France, avec la RPDC dans le domaine des sciences fondamentales) à maints égards prometteur, l'AAFC remercie par ailleurs M. Ri Tok-son, conseiller à la délégation générale de la RPD de Corée en France, et Mme Jong Un-a, secrétaire générale de l'Association d'amitié Corée-France au sein du Comité des relations culturelles avec les pays étrangers, qui ont été des intermédiaires efficaces.

Retour sur la conférence-débat "La Corée du Nord, au-delà des idées reçues"

Pendant près de deux heures, les clichés sont tombés les uns après les autres : tout d'abord, il est possible de voyager en Corée du Nord, dont la culture confucéenne a façonné un respect de l'autorité (y compris celle des enseignants) devenue largement étrangère à nos modes de pensée. Il y a chez les Nord-Coréens une appétence pour les connaissances techniques et scientifiques occidentales, afin d'accomplir un nécessaire bond en avant dans le développement et la modernisation du pays. Quand les Français moroses font grise mine, les Coréens (et pas seulement du Nord) manifestent la volonté prométhéenne d'un peuple il y a encore peu soumis au joug d'une domination étrangère, aspirant à la réunification de sa patrie, et se projetant vers l'avenir avec la ferme conviction que l'homme est et doit rester maître de son destin. Par-delà l'échange universitaire entre la Lorraine et Pyongyang, qui n'en est qu'à ses débuts, c'est de la rencontre entre deux univers de pensées et deux sociétés très différentes dont a rendu compte une conférence-débat mémorable.

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 22:21

Le samedi 19 septembre 2015, le comité Bretagne de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) s’est réuni en assemblée générale ordinaire à Rennes. Bien que plusieurs des nouveaux adhérents n’aient pas pu participer, le quorum a été atteint pour approuver les rapports financiers et d’activité lors de cette réunion qui a également permis de faire le point sur les activités du comité régional et dressé des perspectives pour ses actions futures.

 

Les remparts de Saint-Malo

Les remparts de Saint-Malo

Par suite du départ de la présidente de l'AAFC-Bretagne pour la région parisienne un nouveau président a été élu en la personne de Djimadoum Ley-Ngardigal. Les autres membres du bureau (trésorier, secrétaire) ont été reconduits dans leurs fonctions.

Un point a été fait sur de nouveaux adhérents potentiels.

L’actualité récente a été abordée, notamment les accrochages du mois d’août près de la DMZ, la participation de la France aux dernières manœuvres américano-sud-coréennes, le lancement annoncé d’un satellite par la RPDC avec ses conséquences prévisibles (battage médiatique, réunion du Conseil de sécurité de l’ONU…)

Le Comité Bretagne s’est donné comme projet de pouvoir inviter des représentants de la délégation générale de la RPD de Corée en France à venir en Bretagne pour rencontrer les membres de l’association et découvrir notre région.

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 22:54

Le 12 septembre 2015, le collectif Solida (Solidarité, Liberté, Démocratie en Asie) - Paris, constitué suite à une première manifestation le 29 août 2015 à Paris place du Trocadéro (voir notre édition du 29 août), a organisé un nouveau rassemblement à Paris, place de la République, pour exiger le retrait du projet de loi de sécurité nationale et le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise afin d'empêcher que, demain, des troupes japonaises combattent à l'étranger. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a à nouveau soutenu cette manifestation ; Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC, a pris la parole pour expliquer que le combat de l'AAFC pour la paix en Asie passe par le refus de la résurgence du militarisme japonais, la reconnaissance par le gouvernement japonais des crimes commis pendant la Seconde guerre mondiale (à l'encontre notamment des femmes de réconfort) et la résolution par la voie du dialogue des différends territoriaux qui opposent le Japon et ses voisins. L'AAFC souhaite plein succès au collectif Solida, formé notamment de Japonais, de Coréens et de Français, pour garantir la paix et les libertés en Asie.

Mobilisation grandissante à Paris pour exiger le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise

"Pour la paix en Asie, non à la loi pour la guerre" : cette exigence a été portée haut et fort non seulement par les Japonais de Paris, mais aussi par les pacifistes coréens et français tous membres du collectif Solida, lors du second rassemblement qui s'est tenu en France, ce 12 septembre 2015, afin d'obtenir le retrait du projet de loi de sécurité nationale. Sur le point d'être définitivement adopté au Japon (si la Chambre des conseillers ne s'est pas prononcée dans un délai de 2 mois suivant le vote favorable de la Chambre des représentants le 16 juillet 2015), ce projet de loi comporte une modification de l'interprétation de l'article 9 de la Constitution japonaise engagée suivant une procédure foulant aux pieds les règles de révision constitutionnelle, et rejetée par une majorité de citoyens japonais, qui permettrait l'envoi de troupes nippones à l'étranger au nom d'un prétendu "droit de défense collective".

Comme au Japon où la protestation va crescendo, la mobilisation a grandi en France entre la première manifestation à Paris, le 29 août, et celle du 12 septembre, face à la gravité du danger que comporte le "coup d'Etat constitutionnel" du Premier ministre japonais Shinzo Abe. Les participants ont distribué des tracts quadrilingues (japonais, coréen, chinois, français), marqués du logo Solida, et entonné le chant de lutte "A bas Abe" qui lie le combat pour la paix au Japon, la défense des libertés démocratiques (et en premier lieu de la procédure de révision constitutionnelle, qui requiert une majorité qualifiée des deux tiers dans chacune des deux chambres du Parlement et un accord des citoyens par référendum) et l'exigence d'une nouvelle politique passant par le départ de Shinzo Abe, héritier des courants militaristes les plus réactionnaires, nostalgiques des impérialistes japonais - qui ont dominé la politique nippone et la scène diplomatique extrême-orientale jusqu'à la capitulation japonaise du 15 août 1945.

Mobilisation grandissante à Paris pour exiger le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise

Les témoignages successifs - de Japonais, de Coréens, de Français - rassemblant des citoyens de tous âges et de toutes opinions, au cours d'une manifestation où l'on voyait également des représentants de l'association Okinawa France, ont tous témoigné d'une même volonté et d'une aspiration commune : que le Japon reste une puissance pacifique et que, plus jamais, les enfants des familles japonaises ne soient envoyés combattre et meurent pour des guerres qui ne sont pas les leurs. Cette exigence a retenti devant la statue monumentale de la place de la République où, symboliquement, une inscription manuscrite proclamait l'adage "Tu ne tueras pas".

Mobilisation grandissante à Paris pour exiger le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise
Mobilisation grandissante à Paris pour exiger le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise
Mobilisation grandissante à Paris pour exiger le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise

La conviction de toutes et de tous est qu'aucun gouvernement légitime ne peut gouverner en ignorant la volonté de l'immense majorité : le gouvernement Shinzo Abe, en ne recueillant plus que l'opinion favorable d'un Japonais sur trois, a creusé la tombe où seront enfouis les vieilles rengaines nostalgiques militaristes. La mobilisation doit continuer, au Japon, en France et partout dans le monde, pour faire reculer les faucons d'un ordre militariste dont les Japonais et les peuples épris de paix ne veulent plus.

Pour contacter le collectif Solida, écrire à solidaritepaixjapon@yahoo.fr

Mobilisation grandissante à Paris pour exiger le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise
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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 18:38

Le 7 septembre 2015, le bureau de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a reçu Son Excellence M. Kim Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), ambassadeur auprès de l'UNESCO, et M. Ri Ho-yong, conseiller à la délégation générale de la RPD de Corée en France, à l'occasion du 47e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée, le 9 septembre 2015.

Le bureau de l'AAFC a reçu S.E. M. Kim Yong-il à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la RPD de Corée

Le 7 septembre 2015, à l'issue de sa réunion mensuelle, le bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a reçu à Antony, chez le président d'honneur de l'AAFC André Aubry, une délégation de la représentation de la RPD de Corée en France conduite par S.E. M. Kim Yong-il, à l'occasion de la fête nationale de la RPDC.

Dans son discours, Guy Dupré, président de l'AAFC, a rappelé que l'Association d'amitié franco-coréenne était solidaire, depuis sa fondation en 1969, du combat pour la paix et la réunification en Corée. Créée après la mise en place des réformes démocratiques dans le Nord de la péninsule au lendemain de la libération de l'occupation japonaise, la RPD de Corée, fondée le 9 septembre 1948, a mis en place un système socialiste original, propre à la Corée. Guy Dupré a souhaité plein succès aux autorités de la RPD de Corée dans l'édification d'un pays puissant et prospère.

L'ambassadeur Kim Yong-il a remercié l'AAFC pour son soutien constant à la lutte du peuple coréen, pour élever le niveau de vie de la population et parvenir à la réunification de la Corée, divisée il y a plus de 60 ans par le jeu des grandes puissances.

Puis le bureau de l'AAFC a offert un dîner en l'honneur de la délégation coréenne, à l'occasion de la fête nationale de la RPD de Corée. Les discussions se sont poursuivies dans une ambiance amicale et détendue.

Les participants remercient André Aubry pour son excellent accueil, ainsi que Jacqueline Lucca, trésorière de l'AAFC, pour l'organisation matérielle de cette manifestation.

Le bureau de l'AAFC a reçu S.E. M. Kim Yong-il à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la RPD de Corée
Le bureau de l'AAFC a reçu S.E. M. Kim Yong-il à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la RPD de Corée
Le bureau de l'AAFC a reçu S.E. M. Kim Yong-il à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la RPD de Corée
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7 septembre 2015 1 07 /09 /septembre /2015 18:21

Le 5 septembre 2015, la Société Finlande-Corée - homologue de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) en Finlande - a organisé à Helnsinki un séminaire européen pour commémorer le 70e anniversaire de la libération de la Corée, le 15 août 1945, avec la participation d'associations d'amitié de plusieurs autres pays européens et d'une délégation du Comité coréen des relations culturelles avec les pays étrangers, venue de République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Cette manifestation coïncidait avec la célébration du 45e anniversaire de la fondation de la Société Finlande-Corée. Une délégation de l'Association d'amitié franco-coréenne était présente. 

Après un dîner le 4 septembre, les délégations européennes, venues du Danemark, de France, de Pologne, de Suède et d'Espagne, et la délégation coréenne ont participé le 5 septembre au séminaire sur le 70e anniversaire de la libération de la Corée, organisé par la Société Finlande-Corée.

L'Association d'amitié franco-coréenne était représentée par Benoît Quennedey, vice-président chargé des opérations de coopération, et Patrick Kuentzmann, secrétaire général. Dans un message lu par Benoît Quennedey, Guy Dupré, président de l'AAFC qui ne pouvait pas être personnellement présent, a souligné combien le mouvement de libération nationale antijaponaise conduit par le Président Kim Il-sung avait façonné non seulement le destin de la Corée, mais aussi celui des peuples combattant pour leur indépendance. Il a également plaidé pour une reprise du dialogue intercoréen en vue d'abaisser les tensions, alors que les conservateurs de retour au pouvoir à Séoul en 2008 ont tourné le dos aux déclarations conjointes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007. La délégation de l'AAFC a souligné par ailleurs les activités qu'elle a engagées en France aux côtés des militants progressistes sud-coréens s'opposant à la dérive autoritaire à l'oeuvre à Séoul, et des pacifistes japonais refusant la modification de l'article 9 de la Constitution japonaise : les luttes pour la démocratie au Sud de la péninsule et contre le militarisme japonais sont parties prenantes des objectifs que s'est fixée l'AAFC depuis sa fondation en 1969, pour la paix, la liberté et la réunification en Corée.

Un échange entre les participants a permis de souligner les risques que pouvaient personnellement encourir, dans plusieurs pays, les militants des associations d'amitié avec la Corée, en raison de leur action.

En clôture de leurs travaux, les participants ont adopté une résolution conjointe, lue par Pekka Kotkasaari, président de la Société Finlande-Corée, plaidant pour une réunification pacifique et indépendante de la Corée, et soutenant la RPDC dans l'édification d'un pays prospère.

Pekka Kotkasaari, président de la Société Finlande-Corée

Pekka Kotkasaari, président de la Société Finlande-Corée

Le soir du 5 septembre, un banquet finno-coréen était organisé à l'organisation du 45e anniversaire de la fondation de la Société Finlande-Corée, accompagné d'un concert donné par l'orchestre Saalem, qui s'est récemment produit en République populaire démocratique de Corée. Dans son discours, M. Ryu Kyong-il, directeur du département Europe du Comité des relations culturelles avec les pays étrangers, qui conduisait la délégation de la RPD de Corée, a félicité l'association finlandaise pour l'organisation du séminaire et sa solidarité sans faille avec le peuple coréen depuis 45 ans.

Ryu Kyong-il, directeur du département d'Europe du Comité des relations culturelles avec les pays étrangers de la RPDC

Ryu Kyong-il, directeur du département d'Europe du Comité des relations culturelles avec les pays étrangers de la RPDC

Le lendemain, 6 septembre, les délégations européennes et coréenne ont pu poursuivre leurs échanges de manière plus informelle au cours d'une excursion dans la campagne finlandaise.

L'AAFC se félicite de ces riches échanges d'expériences, qui font ressortir tout l'intérêt des réunions organisées jusqu'en 2010 par le Comité international de liaison pour la paix et la réunification en Corée (CILRECO, fondé en 1977), dont le secrétaire général, Guy Dupré, a été salué pour son action par les participants, notamment les organisateurs de la société Finlande-Corée.

 

L'Association d'amitié franco-coréenne remercie la Société Finlande-Corée pour son invitation et la  félicite pour l'excellente organisation du séjour en Finlande des délégations étrangères, du 4 au 6 septembre 2015. La Société Finlande-Corée a montré un haut degré d'organisation et de savoir-faire, qui la positionne incontestablement parmi les plus dynamiques associations d'amité avec la Corée sur le continent européen. L'AAFC formule tous ses voeux de succès et de réussite à son homologue finlandaise.

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 23:09

Le 30 août 2015, à l'appel du collectif Students Emergency Action for Liberal Democracy (SEALDs, Action d'urgence des étudiants pour la démocratie libérale), plus de 120 000 manifestants sont descendus dans les rues à Tokyo, pour refuser la révision de l'article 9 de la Constitution pacifiste japonaise, que le gouvernement de Shinzo Abe tente d'imposer contre la volonté d'une majorité de Japonais et suivant une procédure qui ne respecte pas le droit constitutionnel japonais. Alors que des rassemblements ont également eu lieu dans 300 villes japonaises, les Japonais de l'étranger ont aussi manifesté dans le monde, les 29 et 30 août 2015 : à Paris, ils se sont réunis le 29 août place du Trocadéro, de 19h à 21h. Parmi les participants originaires de six pays (Japon, France, Corée du Sud, Vietnam, Luxembourg, Bulgarie), Lee Yeda, premier Sud-Coréen à avoir obtenu l'asile politique en France en tant qu'objecteur de conscience, a souligné son refus de voir le Japon engagé dans des conflits à l'étranger, si la nouvelle interprétation de l'article 9 de la Constitution japonaise était adoptée dans le cadre du projet de loi de sécurité nationale qui créerait ainsi un "droit de légitime défense collective". La manifestation était soutenue par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui a fait du combat pour la paix en Asie de l'Est l'une de ses priorités. Nous reproduisons ci-après le discours prononcé lors du rassemblement du Trocadéro par Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération.

Manifestation à Paris contre la révision de la Constitution pacifiste japonaise

Mesdames,
Messieurs,
Chers amis, japonais, français, coréens, vietnamiens, luxembourgeois, bulgares,

Je suis fier d'être présent aujourd'hui aux côtés de ceux qui représentent en France l'Action d'urgence des étudiants pour la démocratie libérale (Students Emergency Action for Liberal Democracy, SEALDs), au nom de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), dont je suis vice-président chargé des actions de coopération.

L'AAFC a pour but la paix et la réunification de la Corée. Agir pour la paix en Asie de l'Est, c'est refuser la course aux armements, conventionnels comme nucléaires. Agir pour la paix en Asie de l'Est, c'est refuser la révision de l'article 9 de la Constitution japonaise, que le gouvernement Shinzo Abe tente de faire passer en catimini, au mépris des procédures normales de révision constitutionnelle, dans le cadre du projet de loi de sécurité nationale actuellement en discussion au Parlement. Agir pour la paix en Asie de l'Est, c'est refuser la renaissance du militarisme japonais, combattre le révisionnisme historique qui a installé la droite et l'extrême-droite japonaises dans le déni de la défaite de 1945 : non, nous n'acceptons pas que des troupes japonaises soient demain les auxiliaires de l'impérialisme américain, pour des guerres de rapines menées hier en Irak, aujourd'hui en Syrie et au Proche-Orient.

Le Gouvernement Abe doit accepter d'écouter la voix de la sagesse, de la paix et de la liberté - celle d'une majorité de Japonais qui refusent le retour du militarisme nippon, avec son cortège de guerres, d'atteintes à la démocratie et aux droits de l'homme. Il doit aussi écouter le gouvernement chinois, les gouvernements coréens et tous les amis de la liberté et de la paix qui refusent que la formidable puissance économique du Japon devienne, demain, une force de guerre et d'agression.

Le combat des Japonais et de nous tous réunis ici, au Trocadéro, place du Parvis des Droits de l'Homme, dépasse l'enjeu du seul Japon : c'est la paix en Asie du Nord-Est, la paix en Asie et dans le monde, qui est en jeu. Puissent les lauriers de la paix ceindre vos fronts, jeunes et courageux militants pacifistes japonais, qui reprenez le glorieux flambeau porté par vos aînés, pour un monde sans guerre !

En tant que Français, en tant que militant pacifiste, j'exige le retrait de la loi de sécurité nationale. J'exige le maintien de l'article 9 de la Constitution japonaise. J'exige, enfin, que le gouvernement japonais joue désormais un rôle positif pour résoudre pacifiquement et par la voix du dialogue les conflits territoriaux qui l'opposent à tous ses voisins - Russie, Chine, Corée.

A Tokyo, à Paris et dans le monde, c'est l'aube d'une ère nouvelle dont nous préparons l'avènement, pour nous, pour nos enfants, et pour les générations futures !

Je vous remercie de votre attention.

Lire aussi (en japonais) : le compte rendu des manifestations au Japon et dans le monde (dont une photo de la manifestation à Paris), sur le site du quotidien du Parti communiste japonais Akahata

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 15:06

Le 14 août 2015, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a organisé un dîner avec S.E. M. Kim Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en France, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RPD de Corée auprès de l'UNESCO, et M. Ri Ho-yong, conseiller de la délégation générale de RPDC en France, à l'occasion du 70e anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation japonaise, le 15 août 1945.

Représentation du Président Kim Il-sung lors de la bataille de Pochonbo (4 juin 1937)

Représentation du Président Kim Il-sung lors de la bataille de Pochonbo (4 juin 1937)

Le 15 août 1945, la capitulation japonaise marquait la fin de la Seconde guerre mondiale en Asie. Dans la péninsule coréenne, cette date est célébrée comme le jour de la libération, ayant mis fin à la colonisation particulièrement féroce du Japon trente-cinq années durant, de 1910 à 1945. La domination coloniale nippone avait été caractérisée, entre autres, par l'exploitation économique de la Corée pour les besoins de l'industrie de guerre japonaise, le départ forcé de millions de travailleurs coréens et de leurs familles dans l'archipel nippon, l'enrôlement contraint des jeunes hommes coréens dans l'armée impériale, l'exploitation sexuelle de centaines de milliers de "femmes de réconfort" dans les bordels militaires japonais, et la négation de l'identité culturelle du peuple coréen, assimilé à l'occupant, contraint d'apprendre la langue japonaise et d'adopter des noms nippons.

S'appuyant sur une longue tradition de soulèvements populaires face à de puissants voisins, la résistance coréenne antijaponaise, menée dans la péninsule elle-même, mais aussi le Nord-Est de la Chine et l'Extrême-Orient soviétique, a joué un rôle important pour mettre fin à la domination coloniale. L'un de ses plus éminents dirigeants, Kim Il-sung, est devenue le Président de la République populaire démocratique de Corée, fondée le 9 septembre 1948, au Nord de la péninsule. Le rejet du féodalisme et du colonialisme ont ainsi été des marqueurs des institutions du nouvel Etat. Le choix récent des autorités nord-coréennes d'établir un nouveau fuseau horaire (en retardant les horloges d'une demi heure) permet ainsi de revenir sur une décision imposée par le colonisateur japonais - et qui, du reste, avait aussi été mise en oeuvre dans le Sud de la Corée, entre 1954 et 1961, avant que le général Park Chung-hee, ancien diplômé de l'académie militaire japonaise de Mandchourie en 1944, n'engage un rapprochement avec le Japon, ayant conduit à la normalisation des relations nippo - sud-coréennes en 1965. 

Parmi les divers sujets abordés, y compris les activités de l'AAFC dont le départ prochain d'une délégation en RPDC à l'occasion du 70e anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée, le 10 octobre 1945, le dîner organisé par l'AAFC le 14 août 2015 a permis de revenir sur la résistance antijaponaise et la libération de la Corée, et tout particulièrement le rôle de premier plan joué par le Président Kim Il-sung et ses compagnons de lutte, ainsi que sur les conséquences de ce legs historique dans la politique diplomatique de Pyongyang. La RPD de Corée a apporté un soutien actif aux mouvements de décolonisation et aux luttes de libération nationale de par le monde. Par ailleurs, les plaies de la domination coloniale japonaise ne sont pas encore cicatrisées, Tokyo ne s'étant pas excusé pour son comportement colonial auprès de la RPDC, en l'absence, encore à ce jour, de relations diplomatiques entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée, ainsi que de versement de compensations par les autorités japonaises.

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 22:47

Le 4 août 2015, deux soldats sud-coréens ont été estropiés dans la zone démilitarisée (DMZ) située entre les deux Etats coréens après avoir été blessés par l'explosion de trois mines antipersonnel. Si la République de Corée (Corée du Sud) a aussitôt accusé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et décidé, en représailles à ce qu'elle a qualifié d' "attaque", d' "intensifier" la guerre psychologique en lançant à nouveau des messages de propagande hostiles à la RPDC par les haut-parleurs situés le long de la DMZ, il faut garder la tête froide : en l'absence d'enquête indépendante rien ne permet à ce stade d'accuser la RPD de Corée. En revanche, il est certain que les mines antipersonnel, lesquelles sont d'abord un legs monstrueux de la guerre de Corée (1950-1953), créent des dommages atroces : l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) appelle ainsi à ce que le refus des mines antipersonnel soit un combat prioritaire pour toutes celles et tous ceux qui sont sincèrement attachés à la paix dans la péninsule coréenne.

Dans la terrible attaque qui a gravement estropié deux soldats sud-coréens, la vigueur de la réaction des autorités sud-coréennes, parlant désormais de mesures de représailles, contraste avec leur silence assourdissant pendant près d'une semaine, puis avec l'absence tout d'abord  de réponse coordonnée entre les différentes administrations. En effet, ce n'est que le 10 août que le ministère de la Défense sud-coréen a rendu compte de cet incident, et le 11 août, soit une semaine après les faits, que le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Min Kyung-wook, a pointé la responsabilité selon lui de la Corée du Nord :

Il s'agit clairement d'une provocation dans laquelle des forces nord-coréennes ont franchi illégalement la ligne de démarcation militaire et planté une mine dans une boîte en bois (...) Cette provocation de la Corée du Nord est une violation flagrante de l'accord d'armistice et de l'accord de non-agression entre le Sud et le Nord, et nous demandons avec force à la Corée du Nord de s'excuser pour cette provocation et d'en punir les responsables.

Mais il serait naïf de prendre pour argent comptant ces accusations bien tardives, alors que la République de Corée a une longue réputation d'opacité sur les questions touchant la défense nationale et est prompte à accuser le Nord pour se dédouaner de ses propres défaillances dans la protection de ses soldats - car quelle que soit l'origine des mines, il y a eu clairement des insuffisances dans la protection des militaires sud-coréens face à un problème connu, celui des mines antipersonnel, encore bien trop nombreuses dans la DMZ depuis la fin de la guerre de Corée.

Si les médias nord-coréens n'avaient pas encore réagi publiquement à l'heure où nous rédigeons ces lignes, il est à attendre que les autorités nord-coréennes s'offusquent d'une opération qu'elles dénoncent comme montée par la Corée du Sud elle-même, à quelques jours de l'anniversaire de la libération de la Corée. Dans ce contexte, la prudence s'impose : seule une enquête internationale indépendante, associant toutes les parties, permettra de déterminer la nature et l'origine des mines ayant estropié les deux soldats sud-coréens, et serait un préalable nécessaire pour prendre ensuite les mesures indispensables au déminage de la péninsule coréenne, qui n'a causé que trop de souffrances depuis la guerre de Corée.

Au regard de l'absolue nécessité de supprimer les mines antipersonnel, l'Association d'amitié franco-coréenne considère urgent de créer un climat de confiance et de détente entre toutes les parties, et non de provoquer une escalade dans les tensions - comme s'y essaient aujourd'hui les faucons au pouvoir à Séoul pour tenter de calmer une opinion publique légitimement indignée face à ce qui apparaît comme un nouveau scandale de sécurité, après les dramatiques naufrages du "Cheonan" et du "Sewol".

Sources :

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 21:33

Le 7 août 2015, à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale en Asie suite à la capitulation japonaise le 15 août 1945, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) et l'Alliance coréenne ont organisé une conférence à Paris intitulée "Agir pour la paix et la sécurité collective en Asie du Nord-Est, 70 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale". Lors des débats animés par Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, les orateurs et les participants, originaires de cinq pays  éprouvés par le conflit (Japon, Corée, Vietnam, France, Allemagne), et parmi lesquels des membres d'organisations pacifistes françaises et japonaises (dont le Mouvement de la paix), ont exprimé leur volonté commune d'agir pour la paix, le désarmement - tant conventionnel que nucléaire - et la mise en place de mécanismes de sécurité collective en Asie de l'Est. Par ailleurs, fondamentalement attachés à la défense des droits de l'homme et des libertés publiques, les participants ont relayé l'appel du Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud appelant à la libération immédiate du directeur du Centre des droits de l'homme Park Rae-gun, arrêté à Séoul le 16 juillet 2015 en tant que membre de l'Alliance du 16 avril, groupe civique sud-coréen qui exige une véritable enquête sur les causes du dramatique naufrage du ferry "Sewol", qui a causé plus de 300 morts au large de la Corée - pour la plupart des lycéens en voyage scolaire - le 16 avril 2014.

Français, Coréens et Japonais plaident pour la paix et le désarmement en Asie de l'Est

Dans son intervention intitulée "D'un conflit à l'autre : de la Seconde Guerre mondiale à la guerre de Corée, les tensions en Asie du Nord-Est et la nécessité de mettre en place des dispositifs de paix, de désarmement et de sécurité collective", Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération, a montré que la Seconde guerre mondiale - qui, en Asie, a commencé en juillet 1937 avec la guerre sino-japonaise, et s'est terminée le 15 août 1945 - a créé la situation géopolitique (division de la Corée, occupations du Japon et de la Corée) à l'origine de la guerre de Corée (1950-1953), et comment les tensions actuelles en Asie de l'Est découlent de ces deux conflits. Se prolongeant par des conflits de représentations (ainsi, le 15 août est considéré comme la fin de la guerre au Japon, mais marque bien la capitulation et la défaite de l'empire nippon et est célébré comme le jour de la libération en Corée), ces tensions sont de différents ordres :

- militaire (course aux armements, notamment nucléaires ; exercices militaires bisannuels américano - sud-coréens de grande ampleur au large de la Corée apparaissant comme les préparatifs d'un nouveau conflit),

- diplomatique (absence de traité de paix à la fin de la guerre de Corée, non-établissement de relations diplomatiques entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée, absence d'excuses du Japon pour les crimes commis pendant la Seconde guerre mondiale, notamment lors de la normalisation des relations avec la République de Corée en 1965), 

- territorial (entre la Russie et le Japon à propos des îles Kouriles, sur les îles Dok - appelées Takeshima par le Japon - entre la Corée et le Japon, sur les Diaoyu/Senkaku entre la Chine et le Japon).

Dans ce contexte, l'AAFC appelle à la signature d'un traité de paix en lieu et place de l'accord d'armistice ayant clos les combats de la guerre de Corée, à la reconnaissance par le Japon des crimes commis à l'encontre des "femmes de réconfort", anciennes esclaves sexuelles (principalement coréennes) de l'armée japonaise, au soutien aux efforts de démilitarisation et de dénucléarisation et au refus de tout révisionnisme historique (notamment, sur l'usage désormais avéré d'armes chimiques par les troupes américaines pendant la guerre de Corée).

Puis Camille Fonseca est intervenue sur "La question du militarisme japonais contemporain et de la Constitution pacifiste japonaise". Elle a souligné que, 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement japonais du Premier ministre Shinzo Abe est en proie à une tentation militariste teintée de révisionnisme historique. Depuis décembre 2012, le gouvernement Abe s'obstine à vouloir ressusciter le vieux rêve d'une partie de la droite et de l'extrême-droite japonaise : "en finir avec le régime d'après-guerre", c'est-à-dire avec la Constitution pacifiste dont l'article 9 n'autorise pas les soldats japonais à aller se battre à l'étranger. Si dès 1948 le contexte de la guerre froide a incité les Etats-Unis à encourager un réarmement limité du Japon, entraînant notamment la création en juillet 1954 des Forces japonaises d'autodéfense (jieitai), le Premier ministre de l'époque, Shigeru Yoshida, expliquant alors que l'article 9 de la Constitution n'interdisait pas l'autodéfense.

Avec le temps, les forces du jieitai se sont considérablement développées. A partir de 1991, le jieitai a même été envoyé à l'étranger, le Japon se dotant d'une nouvelle législation qui l'autorise à participer à des actions dans le cadre de la Force de maintien de la paix des Nations Unis (loi PKO de 1992) ou pour des actions humanitaires. Dans l'opinion publique, l'envoi de soldats du jieitai à l'étranger a suscité à chaque fois une vive opposition, en particulier en 2003 lors de la Guerre d'Irak. Les dirigeants au sein du gouvernement PLD ont toujours expliqué que le jieitai ne participerait jamais à des combats à l'étranger parce que l'article 9 ne permet pas au Japon d'exercer le droit de légitime défense collective.

Les efforts actuels du gouvernement Abe de revenir sur l'article 9 de la Constitution s'inscrivent dans une démarche de déni de la défaite, comme l'ont montré les travaux du jeune politologue japonais Satoshi Shirai : les dirigeants japonais n'ont jamais admis la capitulation de leur pays : c'est ainsi que le 15 août, date de cet événement, est appelé "jour anniversaire de la fin de la guerre". Ce déni de la défaite explique également le développement d'un très fort courant révisionniste à partir des années 1990, notamment en réaction aux demandes de reconnaissance officielle des "femmes de réconfort", principalement coréennes. 

Lors de sa visite à Washington, fin avril 2015, le Premier ministre Shinzo Abe a prononcé un discours devant le Congrès et le Sénat américains réunis, promettant de faire adopter un "droit de légitime défense collective" avant l'été, revenant sur l'interprétation de l'article 9 de la Constitution. Mais la mobilisation de l'opinion publique a rendu ce projet impopulaire auprès d'une majorité de Japonais, hypothéquant ainsi son adoption, tout en entraînant un net recul de la cote de popularité du gouvernement.

Enfin, Stephen Cho (Alliance coréenne) a traité la question de "La Corée au coeur de la stratégie américaine du pivot asiatique" consistant en un recentrage des forces militaires américaines dans la région Asie-Pacifique. L'une des composantes du pivot asiatique est la remilitarisation du Japon. Il a également pour pendant le renforcement de l'alliance avec la Corée du Sud et la création d'un axe militaire Washington-Tokyo-Séoul, comportant la participation du Japon à des exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud et la mise en place d'un accord tripartite en matière de renseignement. Le gouvernement sud-coréen de Mme Park Geun-hye tend toutefois à se rapprocher davantage de la Chine (devenue le premier partenaire économique de la République de Corée) que du Japon. Ce rééquilibrage vers l'Asie, accentué après le déclenchement de la crise économique mondiale en 2008, vise à faire pièce à la montée en puissance militaire de la Chine et de la Russie.

La politique américaine en Asie est teintée d'hypocrisie quand elle prétend favoriser la résolution de la question des femmes de réconfort, alors qu'elle est un obstacle à la remilitarisation du Japon à laquelle Washington est favorable. De même, sur la question nucléaire, les Etats-Unis occultent le fait qu'ils ont été la seule puissance à l'avoir utilisée lors des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki, ayant fait par ailleurs de nombreuses victimes coréennes parmi les populations de ces deux villes japonaises, et que son usage a été à nouveau envisagé pendant la guerre de Corée.

En conclusion, Stephen Cho a expliqué que les progressistes sud-coréens étaient favorables à la transformation de l'accord d'armistice du 27 juillet 1953 en un traité de paix et qu'ils s'opposaient à la modification de l'article 9 de la Constitution japonaise. Par ailleurs, la démilitarisation de la Corée et de l'Asie implique un refus de toutes les armes de destruction massive, et devrait prendre place dans le cadre d'un système de sécurité collective, sur la base de l'expérience des conférences sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Si les CSCE ne peuvent pas être considérées comme un modèle, d'autres régions du monde que l'Europe montrent la possibilité de relations de coopération équilibrées (comme l'ALBA en Amérique latine), fondées sur la solidarité entre les peuples.

Français, Coréens et Japonais plaident pour la paix et le désarmement en Asie de l'Est
Français, Coréens et Japonais plaident pour la paix et le désarmement en Asie de l'Est
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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 19:29

Alors qu’une nouvelle dérive autoritaire est en cours en République de Corée (Corée du Sud), l’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) a toujours été aux côtés des démocrates sud-coréens dans leur combat pour la liberté et la réunification. En particulier, au tournant des années 1980 et 1990 plusieurs personnalités sud-coréennes ont été arrêtées par le régime Roh Tae-woo pour avoir visité la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) sans autorisation du gouvernement sud-coréen : parmi elles, Rim Su-kyong avait participé au Festival mondial de la jeunesse à Pyongyang en 1989 ; le prêtre Moon Kyu-hyun et le pasteur Moon Ik-hwan s’étaient également rendus en RPDC en 1989. L’AAFC a alors été le fer de lance, en France, du combat international pour leur libération, par des manifestations, des pétitions et des lettres adressées aux autorités politiques françaises, non sans succès : Rim Su-kyong, condamnée à cinq ans de prison, a été libérée au printemps 1992 après avoir purgé une peine de deux ans et demi, avant d’être amnistiée par le président sud-coréen Kim Dae-jung en 1999, tandis que Moon Ik-hwan, condamné en 1989 à dix ans, est sorti de prison en 1993. Nous reproduisons ci-après l’appel lancé par l’AAFC en 1989, cosigné par plusieurs organisations françaises (dont la Confédération générale du travail, le Parti communiste français, l’Association française des juristes démocrates et la Jeunesse étudiante chrétienne) et des personnalités (parmi lesquelles Jean Ferrat, Hugues Aufray, Paul Préboist, Gilles Perrault, Catherine Ribeiro, Siné, Jean Ziegler, Bernard Clavel…) publié dans le n° 28 (4e trimestre 1989) du bulletin trimestriel de l’AAFC. La graphie des noms coréens correspond à la translittération alors en usage.

Rim Su-kyong, en 1989 en RPD de Corée

Rim Su-kyong, en 1989 en RPD de Corée

Moon Ik-hwan

Moon Ik-hwan

Respect des droits de l’homme en Corée du Sud, libération de tous les démocrates emprisonnés

Nous soussignés, après avoir pris connaissance avec une vive émotion, des arrestations et des lourdes condamnations infligées par les autorités sud-coréennes à l’issue de procès iniques à :

- M. le Pasteur Moun Ik Hwan,
- l’écrivain You Won Ou,
(condamnés à 10 ans de prison)
- le Prêtre Moun Kyu Hyun
- la jeune étudiante Rim Sou Kyeung
(menacés de la peine de mort)

Ces personnes comme bien d’autres démocrates sud-coréens également emprisonnés n’ont commis d’autre crime que de vouloir passionnément le dialogue entre les deux parties de la Corée et la réunification de leur patrie.

Ces arrestations et condamnations sont une atteinte intolérable à la liberté d’opinion et aux droits les plus élémentaires de l’homme.

Elles sont en flagrante contradiction avec les engagements de M. Ro Tai Ou de permettre le dialogue Nord-Sud et de démocratiser son pays.

Les soussignés exigent du Président sud-coréen la libération de tous les démocrates emprisonnés.

D’autre part, nous appuyant sur les déclarations du Gouvernement français affirmant la volonté dans ses relations extérieures de faire prévaloir le principe du respect des droits de l’homme, nous demandons instamment à M. le Président de la République française d’exiger des autorités sud-coréennes la libération de tous les prisonniers politiques en Corée du Sud.

Premiers signataires de l’appel pour la libération de la jeune étudiante Rim Sou Kyeung, du prêtre catholique Moun Kyu Hyun, du pasteur protestant Moun Ik Hwan et des autres démocrates sud-coréens emprisonnés, et pour le respect des droits de l’homme en Corée du Sud.

ORGANISATIONS

- Association d’amitié franco-coréenne,
- Comité français de soutien à la réunification de la Corée (COFRECO),
- Comité français de soutien à la création de la RCDK,
- Comité français pour la reconnaissance diplomatique de la RPDC,
- Confédération Générale du Travail,
- Parti communiste français,
- Association française des juristes démocrates,
- Mouvement de la jeunesse communiste de France,
- Comité national pour l’indépendance et le développement (CNID),
- Jeunesse étudiante chrétienne.

PERSONNALITES

- Jean Ferrat, Artiste lyrique, compositeur,
- Michel Germa, Président du conseil général du Val-de-Marne,
- Claude Bessy, Artiste chorégraphe de l’Opéra de Paris,
- Charles Lederman, Avocat, Sénateur, Secrétaire de la Commission des lois,
- Jean Suret-Canale, Professeur d’université, Président de l’AAFC,
- Hugues Aufray, Chanteur-compositeur,
- Raoul Sangla, Réalisateur de télévision,
- Nicole Dreyfus, Avocate,
- Joannes Galland, Secrétaire de la CGT,
- Paul Préboist, Comédien,
- Albert Lévy, Journaliste,
- Gilles Perrault, écrivain,
- André Aubry, ancien Sénateur, Président du COFRECO,
- Catherine Ribeiro, Artiste lyrique,
- Henri Tisot, Comédien, évangéliste,
- Gérard Brignolais, Sculpteur,
- François Fournier, Jésuite, Directeur de « Culture et Foi »,
- Yves Grenet, Economiste, membre de la Présidence de la Conférence des catholiques européens,
- Marcel Trigon, Maire d’Arcueil,
- Siné, Dessinateur, humoriste,
- Daniel Zimerman, Professeur d’université, écrivain,
- Guy Dupré, Secrétaire général du Comité international de liaison pour la réunification et la paix en Corée,
- Jean Ziegler, Professeur d’université, Conseiller national de la Confédération helvétique,
- Gilles Langoureau, Chanteur,
- Marcel Rigout, Conseiller économique et social, ancien Ministre,
- Marc Ogeret, Chanteur,
- Moussa Keita,
- Pierre Derens, Principal de collège,
- Jacqueline Derens, Professeur,
- Sigfried Feller-Steinhauer,
- Laetitia Meignan,
- Clotilde Kante,
- Nicole Crestou,
- Jeannette Genot,
- Jean Charlon,
- Jacqueline Bailly, Section internationale CGT,
- Maurice Cukierman, Secrétaire de l’AAFC,
- Catherine Deveault, syndicaliste,
- Françoise Caro, secrétaire,
- Thierry Angles, Secrétaire de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD),
- Valérie de Foulpiquet, Universitaire,
- Robert Charvin, Professeur, Secrétaire général du Comité international de juristes pour la démocratie et les droits de l’homme en Corée du Sud,
- Bernard Clavel, Ecrivain,
- Jacqueline Fraysse-Cazalis, Médecin, Sénateur-Maire de Nanterre,
- Jacqueline Grunfeld.

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