Si les échanges intercoréens redémarrent en dehors des circuits intergouvernementaux, les autorités de la République de Corée (au Sud) et de la République populaire démocratique de Corée (au Nord) ont formulé des propositions de reprise des discussions qui, au-delà de leur rejet par l'autre partie, témoignent que les deux Etats explorent bien la voie d'un nouveau dialogue.
Lorsque Moon Jae-in dénonce la RPD de Corée comme "irrationnelle", il faut y voir une réaction après que le Nord eut décrit le Président sud-coréen comme le "porte-parole" de Washington - alors qu'une rencontre au sommet entre Donald Trump et Moon Jae-in doit intervenir la semaine prochaine. Au regard des échanges très vifs, de part et d'autre, sous les présidences conservatrices à Séoul, ces propos, pour peu diplomatiques qu'ils soient, restent somme toute modérés.
La première proposition de reprise du dialogue est venue du Sud, lorsque Moon Jae-in a déclaré que la cessation par Pyongyang de ses "provocations" permettrait une reprise sans conditions des discussions entre le Nord et le Sud. Ces propos ont été particulièrement mal accueillis par la RPD de Corée, qui cherche à découpler les questions de sécurité (tenant selon elle à ses relations avec Washington) du dialogue intercoréen.
La RPD de Corée a ensuite mis sur la table un moratoire de ses essais nucléaires si Washington et Séoul arrêtaient leurs manoeuvres militaires. La proposition n'est pas nouvelle (elle avait déjà été formulée en janvier 2015), mais elle se rapproche d'une suggestion de Pékin vis-à-vis des Etats-Unis (suspendre les exercices militaires des Etats-Unis et de leurs alliés en contrepartie d'un gel par la RPD de Corée de ses activités balistiques et nucléaires). Plus encore, Moon Jae-in pense que la dénucléarisation de la péninsule coréenne exige d'abord un moratoire des activités nucléaires de Pyongyang, et son conseiller spécial pour la diplomatie et la sécurité, Moon Chung-in, a proposé lors d'un forum à Washington la diminution de l'ampleur des exercices militaires menés conjointement avec les Etats-Unis, en contrepartie d'une suspension par la RPD de Corée de ses essais nucléaires et balistiques.
Si les termes du dialogue restent différents, ils n'en tendent pas moins à se rapprocher. Reste à savoir si, sur ces questions où Séoul ne se désolidarise jamais totalement des Etats-Unis, quelle pourrait être la réaction de l'administration Trump.
Source :
Prudence de Séoul face à une proposition de moratoire sur les essais nucléaires du Nord
La Corée du Sud s'est montrée prudente face à des déclarations de l'ambassadeur nord-coréen en Inde, Kye Chun-yong, sur une proposition de moratoire sur les essais nucléaires et balistiques d...
http://french.yonhapnews.co.kr/northkorea/2017/06/22/0500000000AFR20170622001800884.HTML
commenter cet article …