A l'issue d'une audience à la Cour centrale du district de Séoul qui aura duré huit heures et quarante minutes, l'ancienne présidente Park Geun-hye a été placée en détention dans la nuit du 30 au 31 mars 2017. Cruel retournement du destin pour une chef de l'Etat extrêmement autoritaire, qui a jeté en prison des dizaines d'opposants politiques et syndicaux, déporté des opposants étrangers qui usaient pourtant de moyens pacifiques et légaux, interdit de même un parti politique réunissant 10 % des suffrages et malmené à de multiples reprises la liberté d'expression en utilisant des services secrets de sinistre réputation.
Destituée pour avoir gravement entravé le fonctionnement normal des institutions sud-coréennes, Mme Park Geun-hye était ainsi redevenue une justiciable de droit commun il y a trois semaines. Au regard des très lourdes accusations qui pesaient sur elle (dès cet automne, elle avait été accusée de complicité d'activités criminelles avec sa gourou Mme Choi Soon-sil, qui avait mis en place un vaste système de corruption avec son soutien), sa mise en détention provisoire immédiate, dans la nuit du 30 au 31 mars 2017, n'était pas une surprise.
La durée maximale de placement en détention provisoire étant de six mois, un jugement en première instance pourrait être rendu en octobre 2017 - Mme Park Geun-hye niant en bloc les accusations portées contre elle. Elle serait alors la troisième ancienne présidente condamnée, après les anciens généraux Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo qui avaient dirigé d'une main de fer la junte militaire au pouvoir à Séoul pendant trois décennies. Mis en place par le père de Mme Park, le général Park Chung-hee, qui avait renversé les institutions démocratiques après un coup d'Etat réussi en 1961, le régime militaire sud-coréen a tué et torturé des dizaines de milliers d'opposants sud-coréens.
Sources :
Park en détention : le verdict de 1ère instance pourrait tomber en octobre
D'après le code pénal, la durée maximum d'un placement en détention d'un accusé avant le premier jugement s'élève à six mois à partir de la mise en accusation. Il est donc possible que la ...
http://french.yonhapnews.co.kr/national/2017/03/31/0300000000AFR20170331001300884.HTML
Corée du Sud. Park Geun-hye emprisonnée, "le signe que la démocratie fonctionne bien"
Destituée en décembre suite à un scandale de corruption, l'ex-présidente Park Geun-hye vient d'être mise derrière les barreaux sur la décision du tribunal. Pour les quotidiens de Séoul, cel...
commenter cet article …