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21 juillet 2018 6 21 /07 /juillet /2018 12:53

C'est une équipe formée du Sud-Coréen Jang Woo-jin et de la Nord-Coréenne Cha Hyo-sim qui a remporté la finale en doubles mixtes de l'Open de Corée - l'une des étapes du Pro-Tour de tennis de table, organisée par l'Association (sud-)coréenne de tennis de table sous l'égide de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF), le 21 juillet 2018 à Daejeon. Un succès spectaculaire qui rappelle l'obtention du titre de championne du monde de l'équipe coréenne unifiée en 1991, après la formation d'une équipe commune aux Mondiaux de tennis de table en 2018 en Suède, et témoigne du dynamisme et du succès des échanges intercoréens dans le domaine sportif.

De gauche à droite, Cha Hyo-sim et Jang Woo-jin, lors du quart de finale contre les Hongkongais Ho Kwan Kit et Lee Ho Ching le jeudi 19 juillet 2018 à l'Open de Corée

De gauche à droite, Cha Hyo-sim et Jang Woo-jin, lors du quart de finale contre les Hongkongais Ho Kwan Kit et Lee Ho Ching le jeudi 19 juillet 2018 à l'Open de Corée

L'émotion était palpable - dans les tribunes où les supporters coréens criaient "Nous sommes unis !", mais aussi - et d'abord - parmi les deux joueurs. Jang Woo-jin a ainsi déclaré : 

J'ai vu Hyo Sim pleurer pendant la cérémonie, et cela m'a brisé le coeur de devoir dire au revoir maintenant.

En effet, la loi sud-coréenne de sécurité nationale interdit toujours tout contact non autorisé préalablement entre Nord et Sud-Coréens, même au sein d'une même famille.

Seize joueurs nord-coréens ont participé à l'édition 2018 de l'Open de Corée.

En finale, les deux Coréens ont battu les Chinois Wang Chuqin et Sun Yingsha, qui ont remporté le premier jeu (11-5) afin de perdre les trois suivants face à la redoutable équipe coréenne (11-3, 11-4 et 11-8).


 

Jang Woo-jin et Cha Hyo-sim lors de finale de l'Open de Corée

Jang Woo-jin et Cha Hyo-sim lors de finale de l'Open de Corée

Mise à jour le 29 juillet 2018 : une révélation de l'Open de Corée a par ailleurs été le jeune Nord-Coréen Ham Yu-song, vainqueur (épreuves individuelles) pour les moins de 21 ans, puis qui lors de la compétition générale a battu le numéro 11 mondial, le Japonais Kenta Matsudeira. Ce résultat est d'autant plus intéressant que ce sont les joueuses nord-coréennes qui obtiennent leurs meilleurs résultats pour la RPD de Corée - le manque de ressources financières handicapant la Corée du Nord pour atteindre les premières places mondiales dans les épreuves masculines.
 

Ham Yu-song à l'Open de Corée

Ham Yu-song à l'Open de Corée

Sources : ​​​​​​​

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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 20:52

Lors des quarts de finale des championnats du monde de tennis de table, qui se déroulent actuellement à Halmstad en Suède, les joueuses de la République de Corée (Corée du Sud) et de la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) ont choisi de ne pas s'affronter, pour former une équipe commune qui affrontera le Japon (vainqueur de l'Ukraine) en demi-finale, le vendredi 4 mai 2018. Si la formation d'une équipe coréenne unifiée a des précédents en tennis de table (notamment en double féminin en 1991, avec le titre de championnes du monde alors obtenu par les Sud-Coréennes Hong Cha-ok et Hyun Jung-hwa et les Nord-Coréennes Yu Son-bok et Ri Bun-hui), c'est la première fois que la réunification a lieu pendant le déroulement d'une compétition sportive. Un symbole puissant, une semaine seulement après le sommet historique du 27 avril 2018 entre les Présidents Kim Jong-un et Moon Jae-in, ayant donné lieu à l'adoption de la déclaration de Panmunjom dans laquelle les deux dirigeants soulignaient la nécessité de participer en commun à des événements sportifs.

Mondiaux par équipes de tennis de table : les Coréens font équipe commune

Dans un communiqué, la Fédération internationale de tennis de table (acronyme anglais, ITTF) a salué le voeu des Coréennes de former une seule équipe et l'accord trouvé entre les dirigeants des deux sélections, en précisant qu'elle avait donné son accord : 

Les deux équipes n'ont pas souhaité s'affronter pour une place en demi-finale. Les discussions (...) ont débouché sur un accord entre les dirigeants des sélections de Corée du Nord et de Corée du Sud, validé par la Fédération internationale (ITTF), de présenter une équipe de Corée unie pour les demi-finales.

Lors des phases de groupe, les Sud-Coréennes avaient dominé le groupe D, en se classant devant (dans cet ordre) Hong Kong (autre demi-finaliste de la compétition, face à la Chine), l'Allemagne, la Thaïlande, le Luxembourg et le Brésil, en remportant tous leurs matchs, accédant ainsi directement aux quarts de finale.

Au sein du groupe C, les Nord-Coréennes avaient fini deuxième de leur groupe, après la Roumanie et devant Taïwan, mais avaient elles aussi accédé aux quarts de finale en battant les Russes contre toute attente.

Mondiaux par équipes de tennis de table : les Coréens font équipe commune

L'Association d'amitié franco-coréenne souhaite plein succès aux Coréennes qui pourraient, 27 ans après la victoire en double féminin en 1991, faire vaciller le colosse chinois.

Mise à jour 4 mai 2018 : les Coréennes se sont inclinées face au Japon, qui a remporté ses 3 matchs. Kasumi Ishikawa a remporté difficilement son duel contre la Nord-Coréenne Kim Song-i (11-4, 6-11, 11-8, 11-13, 16-14). De l'avis général, l'équipe coréenne unifiée a été plus forte que si les Nord et les Sud-Coréennes avaient concouru séparément.

Sources : 

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1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 13:22

Le 31 mars 2018, Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), a été reçu à Pyongyang par le Président Kim Jong-un. Cette visite fait suite à l'invitation donnée au président du CIO de visiter la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) lors des Jeux olympiques d'hiver qui se sont tenus à Pyeongchang, en République de Corée (Corée du Sud), du 9 au 25 février 2018, lors desquels les deux Etats coréens ont défilé en commun pendant la cérémonie d'ouverture et formé une équipe commune de hockey féminin - ouvrant ainsi une nouvelle ère de coopération et d'échanges Nord-Sud (la date du troisième sommet intercoréen ayant été fixée au 27 avril 2018) tout en contribuant plus globalement à un apaisement des tensions dans la péninsule coréenne marquée notamment par l'invitation du Président Kim Jong-un au Président Donald Trump à le rencontrer. Ce changement de climat diplomatique, qui a commencé avec la proposition du Président Kim Jong-un d'une participation de la RPD de Corée aux Jeux de Pyeongchang, fait suite à une année 2017 marquée par une montée paroxysmique des risques de guerre. 

Thomas Bach et Kim Jong-un

Thomas Bach et Kim Jong-un

Les valeurs de l'olympisme incluent la contribution à l'édification d'un monde de paix : après un discours remarqué en ce sens du Président du CIO Thomas Bach lors de l'ouverture des Jeux olympiques de Pyeongchang, ce dernier a conduit une délégation du CIO en visite en RPD de Corée où le rôle joué par le CIO pour la participation des athlètes nord-coréen a été salué par le dirigeant nord-coréen. Selon l'agence de la KCNA de la RPD de Corée, 

Le Dirigeant Suprême l'a remercié et dit qu'il était reconnaissant au CIO d'avoir porté une attention particulière à la participation des joueurs de la RPDC aux 23e Olympiades d'hiver et apporté une coopération active en prenant des mesures particulières au-delà des règles et des précédents.

De fait, le CIO s'est affirmé comme un acteur à part entière sur la scène diplomatique internationale, en favorisant la participation des athlètes nord-coréens et d'une importante délégation officielle de la RPD de Corée malgré les sanctions internationales qui limitent aujourd'hui de tels échanges entre les deux parties de la Corée. 

La visite de la délégation du CIO en RPD de Corée - où le Président Thomas Bach a été invité à revenir fréquemment, en tant qu' "ami", par le Président Kim Jong-un - a porté sur l'avenir, et notamment la participation (ainsi confirmée à cette occasion) de la RPD de Corée aux Jeux olympiques d'été à Tokyo en 2020 et d'hiver en 2022 à Pékin, ainsi qu'aux prochains Jeux olympiques de la jeunesse d'été à Buenos Aires en 2018 et d'hiver à Lausanne en 2020. Alors que le dirigeant nord-coréen a fait de l'avènement de la RPDC comme une grande nation sportive l'une de ses priorités après son accession aux plus hautes fonctions du Parti et de l'Etat, le soutien au développement du sport fait pleinement partie des missions du CIO qui rappelle que : 

Le Comité International Olympique est une organisation internationale indépendante à but non lucratif, composée de volontaires, qui s’engage à bâtir un monde meilleur par le sport. Il redistribue plus de 90 % de ses revenus au mouvement sportif au sens large, soit chaque jour l’équivalent de 3,4 millions de dollars (USD) pour aider les athlètes et les organisations sportives à tous les niveaux dans le monde.

D'ores et déjà, le CIO soutiendra la participation d'athlètes nord-coréens aux prochains Championnats du monde de tennis de table qui auront lieu en avril à Halmstad en Suède du 29 avril au 6 mai 2018. 

Thomas Bach joue au tennis de table lors d'une visite des équipements sportifs de la RPDC

Thomas Bach joue au tennis de table lors d'une visite des équipements sportifs de la RPDC

Ces sujets (rôle du CIO pour promouvoir la paix et le dialogue, soutien au développement du sport) ont été abordés plus en détail lors des autres rencontres de la délégation du CIO, reçue avec les honneurs protocolaires d'une délégation conduite par un chef d'Etat, notamment lors de ses discussions avec les représentants du Comité national olympique de la RPDC, présidé par Kim Il-guk, par ailleurs ministre des Sports, et deux des vice-présidents du Parti du travail, Choe Hwi, également président du Comité national d’orientation sportive, et Choe Ryong-hae, par ailleurs vice-président de la Commission des affaires de l’État de la RPD de Corée. Un dîner a été offert à la délégation du CIO par Kim Yong-nam, Président du Praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPD de Corée, qui conduisait la délégation nord-coréenne lors des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques de Pyeongchang. 

Kim Jong-un a reçu Thomas Bach, président du Comité international olympique

Sources :

- KCNA

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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 17:43

Les Jeux paralympiques d'hiver de Pyeongchang - les plus grands dans l'histoire des Jeux paralympiques d'hiver, par le nombre de nations et d'athlètes y ayant participé - se sont terminés le 18 mars 2018, après dix jours de compétition. Pour la première fois, la République de Corée (Corée du Sud) a obtenu une médaille d'or aux Jeux paralympiques d'hiver - grâce à la performance réalisée par Sin Eui-hyun, tandis que la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a signé sa première participation à des Jeux paralympiques d'hiver - sans remporter de médailles. Certes symboliques sur la plan de la question sociale du handicap, ces premières olympiades tendent toutefois à favoriser l'évolution des mentalités dans (toute) la Corée, sur le long chemin de la pleine intégration sociale des personnes handicapées, qu'il convient d'encourager. 

Image de la cérémonie de clôture.

Image de la cérémonie de clôture.

La cérémonie de clôture était sans faute, à l'image de l'ensemble de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques qui, sur le plan diplomatique, ont permis un rapprochement intercoréen riche d'espoirs et l'annonce inédite d'une rencontre pour la première fois entre un président américain en exercice et le dirigeant suprême nord-coréen. 

Intitulée "Nous faisons bouger le monde", la cérémonie de clôture - comme la cérémonie d'ouverture - a été le fruit du travail de Lee Moon-tae, président de la Fondation coréenne pour les arts du spectacle traditionnels (KoTPA), et de ses équipes.

La clôture des Jeux paralympiques a aussi conduit à la remise par le Comité international paralympiques du
 prix Whang Youn-dai  au skieur alpin néo-zélandais Adam Hall et à la skieuse de fond finlandaise Sini Pyy. Remis par Mme Whang Youn-dai, le prix récompense deux athlètes paralympiques - une homme et une femme - qui symbolisent l'esprit et les valeurs des Jeux paralympiques. Le prix Whang Youn-dai a été attribué pour la première fois en 1988, lors des Jeux paralympiques de Séoul. Il porte le nom de la docteur en médecine Mme Whang Youn-dai qui, après avoir contracté la poliomyélite à l'âge de trois ans, s'est consacrée au développement des sports paralympiques en Corée et dans le monde.

Au centre, à la tribune, le docteur Whang Youn-dai, lors de l'annonce le 16 mars 2018 des lauréats du prix qui porte son nom

Au centre, à la tribune, le docteur Whang Youn-dai, lors de l'annonce le 16 mars 2018 des lauréats du prix qui porte son nom

Défilé de la délégation sud-coréenne lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques.

Défilé de la délégation sud-coréenne lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques.

Au tableau des médailles, la République de Corée a terminé 16e ex aequo avec la Finlande et la Nouvelle-Zélande, dans un classement dominé par les Etats-Unis (13 médailles d'or, 15 médailles d'argent et 8 médailles de bronze), suivis, dans cet ordre, par les athlètes russes (8 médailles d'or, 10 médailles d'argent et 6 médailles de bronze), le Canada, la France, l'Allemagne et l'Ukraine. 

Si les athlètes coréens n'ont pas tout à fait atteint leurs ambitieux objectifs d'avant les Jeux (1 médaille d'or, 2 médailles d'argent et 2 médailles de bronze), ils peuvent avoir la satisfaction d'avoir remporté une médaille d'or pour la première fois aux Jeux paralympiques d'hiver depuis que la République de Corée a participé aux Jeux paralympiques d'hiver à Albertville en 1992. Les Coréens doivent ce résultat à Sin Eui-yun : le porte-drapeau de la délégation sud-coréenne a remporté, à près de 38 ans (il est né le 1er avril 1980), l'épreuve de 7,5 km assis en ski de fond, doublant l'exploit en décrochant une médaille de bronze, toujours en ski de fond, en 15 km assis (aux épreuves de biathlon des Jeux de Pyeongchang, il s'est classé trois fois 5e, sur les distances de 7,5 km, 12,5 km et 15 km assis).

Emu aux larmes, l'athlète a tenu à remercier sa mère. Comme l'a observé Yonhap, Sin Eui-yun est un exemple de courage et de volonté, après avoir perdu ses jambes dans un accident à la veille de la cérémonie de remise de diplômes : 

Sin, âgé de 37 ans, a perdu ses jambes dans un accident automobile, la veille d'une cérémonie de remise de diplômes. Il a commencé le sport en 2009 en jouant au basket-ball en fauteuil et a également pratiqué le hockey sur luge.

Sin Eui-yun a décroché l'or à l'épreuve de 7,5 km assis en ski de fond.

Sin Eui-yun a décroché l'or à l'épreuve de 7,5 km assis en ski de fond.

La troisième médaille sud-coréenne des Jeux, en bronze, a été obtenue en hockey sur luge, à l'issue d'un match victorieux contre l'Italie (1-0, grâce à un but de Jang Dong-shin en troisième période). L'équipe médaillée olympique a été formée de Cho Byeong-seok, Cho Young-jae, Choi Kwang-hyouk, Choi Si-woo, Han Min-su, Jang Dong-shin, Jang Jong-ho, Jung Seung-hwan, Kim Dea-jung, Kim Young-sung, Lee Hae-man, Lee Jae-woong, Lee Ji-hoon, Lee Jong-kyung, Lee Ju-seung, Lee Yong-min et Yu Man-gyun. 

Les joueurs sont été salués par leur entraîneur Seo Kwang-suk, qui a souligné le prix des larmes : 

Leur sueur, leur sang et leurs larmes d’un environnement si difficile, venir ici avec la confiance seulement, (...) mes larmes expriment ma gratitude à leur égard.

L'équipe para-olympique sud-coréenne médaillée en hockey.

L'équipe para-olympique sud-coréenne médaillée en hockey.

La tenue des Jeux paralympiques de Pyeongchang est porteuse d'espoirs pour l'intégration des personnes handicapées, dans une société coréenne où un formalisme pesant issu d'une culture néo-confucéenne a longtemps tendu à cacher et à maltraiter les personnes handicapées - qui faisait ainsi partie des éléments sociaux indésirables envoyés dans les camps de concentration par le régime militaire sud-coréen il y a encore seulement une génération. Mais les mentalités évoluent, et la mobilisation a permis peu à peu d'améliorer - entre autres - l'accessibilité aux transports, à commencer par l'accès aux Jeux paralympiques, comme l'a observé le journaliste du Monde Phlippe Mesmer dans une enquête publiée le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques. Pour autant, un tiers des personnes handicapées sud-coréennes ne sortiraient encore jamais de chez elles.

En Corée du Nord, où les moyens financiers manquent de surcroît, la participation d'athlètes pour la première fois à des Jeux paralympiques d'hiver a représenté un signal positif, dans une société où l'intégration des personnes handicapées marque toujours un grand retard. En 2017, un expert de la Commission des droits de l'homme des Nations unies a pu visiter la RPD de Corée et, de l'avis des spécialistes, le handicap est l'un des domaines où des progrès visibles sont enregistrés en matière de droits de l'homme en Corée du Nord. De fait, des ONG travaillent sur la question du handicap en RPDC. L'Association d'amitié franco-coréenne a également apporté sa contribution en organisant l'accueil en France, en février 2015, d'une délégation de la Fédération (nord-)coréenne des personnes handicapées : de jeunes artistes handicapés, hébergés en France à l'Institut national des jeunes sourds, et dont la visite en France était prise en charge par l'ONG britannique DULA, ont ainsi donné de très beaux spectacles à Paris.

Si la voie pour la pleine intégration sociale des personnes handicapées est encore longue en Corée, au Nord comme au Sud, les progrès réalisés sont appréciables, et méritent d'être encouragés : l'humanité d'une société s'apprécie selon la manière dont elle protège ses éléments les plus faibles, au premier rang desquels les personnes handicapées.

Principales sources : 

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9 mars 2018 5 09 /03 /mars /2018 23:38

La cérémonie d'inauguration des Jeux paralympiques de Pyeongchang s'est tenue le 9 mars 2018 : la douzième édition des Jeux paralympiques d'hiver, qui s'achèveront le 18 mars, marque un record par le nombre de participants, tant en nombre de nations présentes (49) que d'athlètes (570), concourant pour 80 médaille d'or. L'Association d'amitié franco-coréenne revient sur un événement chargé d'émotion. 

Ouverture des Jeux paralympiques de Pyeongchang
Ouverture des Jeux paralympiques de Pyeongchang

La cérémonie d'ouverture, mise en scène par Kim Moon-tae, avait pour thèmes la passion - la passion qui mène à l'égalité et à l'harmonie, valeur confucéenne qui a occupé une place majeure dans les représentations - et la coexistence entre les peuples. Mêlant thématiques traditionnelles et traitements modernes, elle a notamment mis en lumière l'artiste Shin Myeong-jin, qui a des prothèses aux jambes et au bras et a exécuté sur un tambour traditionnel de grandes dimensions une interprétation de la cérémonie bin-rye, cérémonie d'accueil traditionnelle en Corée quand des visiteurs importants arrivaient à la cour royale.

Comme l'a souligné l'agence sud-coréenne Yonhap, les thèmes abordés ont manifesté la puissance du rêve paralympique et des espoirs qu'il soulève : 

Un segment a (...) reflété les rêves et visions des personnes handicapées. Une jeune fille atteinte d'un handicap visuel a dessiné un monde imaginaire rempli d'espoir. Des enfants et athlètes paralympiques ont dansé sur une chanson en langue des signes, communiquant le message que PyeongChang est un endroit où le rêve de ne faire qu'un devient réalité.

A la différence de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, les délégations nord et sud-coréennes ont défilé séparément - faute d'avoir pu parvenir à un accord sur le drapeau de la Corée unifiée, où ne figurait pas la représentation des îles Dokdo (revendiquées par le Japon), ce que n'a pas accepté le Nord. Le Sud-Coréen Choi Bogue et le Nord-Coréen Ma Yu-chol ont toutefois porté ensemble la flamme olympique. Il s'agit de la première participation de la République populaire démocratique de Corée aux Jeux paralympiques d'hiver - de même que pour la Géorgie et le Tadjikistan.

De haut en bas : défilés des délégations sud et nord-coréenne ; Choi Bogue et Ma Yu-chol portent ensemble la flamme olympique
De haut en bas : défilés des délégations sud et nord-coréenne ; Choi Bogue et Ma Yu-chol portent ensemble la flamme olympique
De haut en bas : défilés des délégations sud et nord-coréenne ; Choi Bogue et Ma Yu-chol portent ensemble la flamme olympique

De haut en bas : défilés des délégations sud et nord-coréenne ; Choi Bogue et Ma Yu-chol portent ensemble la flamme olympique

Après les discours  de Lee Hee-beom, président du comité d'organisation des Jeux de Pyeongchang, et Andrew Parsons, président du Comité international paralympique, les Jeux ont officiellement été déclarés ouverts par Moon Jae-in, président de la République de Corée. 

La flamme paralympique a enfin été allumée, après avoir parcouru 2 018 kilomètres et été relayée par 800 porteurs de flambeau. Puis la "sphère de la coexistence" s'est transformée en un soleil rouge puis en une lune blanche, tandis que se produisaient la chanteuse Sohyang et la soprano Sumi Jo.

En haut : le Président Moon Jae-in salue la foule.
En haut : le Président Moon Jae-in salue la foule.

En haut : le Président Moon Jae-in salue la foule.

Sources : 

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 11:15

A l'issue des Jeux olympiques de Pyeongchang, le 25 février 2018, qui ont été marqués par un nombre record de participants (2925 athlètes originaires de 93 pays), la République de Corée (Corée du Sud) a obtenu un nombre record de médailles : 5 médailles d'or, 8 médailles d'argent et 4 médailles de bronze, soit un total de 17 médailles, qui la classe 7e au tableau des médailles, dans un classement dominé par la Norvège, suivie de l'Allemagne et du Canada. Si ce résultat est sensiblement inférieur aux objectifs initiaux (8 médailles d'or, 4 médailles d'argent et 8 médailles de bronze), il n'en reste pas moins très bon. Précédemment, la Corée du Sud avait obtenu son plus grand nombre de médailles lors de Jeux olympiques d'hiver à Vancouver en 2010 (14 médailles, dont 6 médailles d'or, 6 médailles d'argent et 2 médailles de bronze) et a fait nettement mieux qu'en 2014 à Sotchi (3 médailles d'or, 3 médailles d'argent et 2 médailles de bronze). Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), qui concourait dans une équipe unifiée avec la Corée du Sud en hockey féminin, n'a pas obtenu de médailles. 

Aux premières médailles d'or remportées par Lim Hyo-jun (qui a ensuite ajouté une médaille de bronze, à l'épreuve du 500 mètres qui a donné lieu à un doublé coréen de médailles, avec l'argent pour Hwang Dae-heon), Yun Sing-bin et Choi Min-jeong se sont ajoutées celles obtenues en patinage de vitesse sur piste courte (ou short-track), au relais 3 000 mètres, chez les femmes, le 20 février, et en patinage de vitesse (mass start hommes) le 24 février. 

A l'épreuve de relais 3 000 mètres en patinage de vitesse sur piste courte, la victoire a été décrochée par un quatuor formé des Coréennes Shim Suk-hee, Choi Min-jeong (dont c'est ainsi la deuxième médaille d'or lors de ces Jeux olympiques, après celle obtenue au 1 500 mètres), Kim Ye-jin et Kim A-lang. Les athlètes ont bouclé les 27 tours du palais des glaces de Gangneung en 4'07''361, devant l'Italie (4'15''901), dans une discipline largement dominée par les Coréennes (6 médailles d'or sur les 8 médailles d'or dans cette épreuve depuis son introduction aux Jeux olympiques d'hiver).


 

Tour d'honneur des patineuses coréennes après leur victoire au 3 000 mètres relais

Tour d'honneur des patineuses coréennes après leur victoire au 3 000 mètres relais

En patinage de vitesse, départ groupé (mass start) hommes, Lee Seung-hoon, numéro un mondial, a remporté l'or, après avoir déjà décroché l'argent dans l'épreuve de poursuite en patinage de vitesse, aux côtés de Chung Jae-won (âgé de seulement 16 ans, et qui a servi de lièvre à Lee Seung-hoon dans cette épreuve) et Kim Min-seok, qui a obtenu deux médailles lors de ces Jeux (il a également récolté le bronze à l'épreuve du 1 500 mètres).

Lee Seung-hoon (à droite) et Chung Jae-won, après l'épreuve de départ groupé en patinage de vitesse

Lee Seung-hoon (à droite) et Chung Jae-won, après l'épreuve de départ groupé en patinage de vitesse

Le dernier jour des épreuves a enfin vu deux médailles d'argent décrochées dans des disciplines collectives, en bobsleigh chez les hommes et en curling chez les femmes. La veille, en obtenant l'argent à l'épreuve de slalom parallèle géant en snowboard, Lee Sang-ho était devenu le premier Coréen à obtenir une médaille olympique dans un sport de neige.


Liste des médailles coréens aux Jeux olympiques de Pyeongchang

 

Bobsleigh
Bob à 4 hommes : Won Yun-jong, Jun Jung-lin, Seo Young-woo et Kim Dong-hyun (médaille d'argent)

Curling
Femmes : Kim Eun-jung, Kim Kyeong-ae, Kim Seon-yeong, Kim Yeong-mi et Kim Cho-hi (médaille d'argent)

Patinage de vitesse
500 mètres
Femmes : Lee Sang-hwa (médaille d'argent)
Hommes : Cha Min-kyu (médaille d'argent)

1 000 mètres
Hommes : Kim Tae-yun (médaille de bronze)

1 500 mètres 

Hommes : Kim Min-seok (médaille de bronze)

Départ groupé (mass start)
Hommes : Lee Seung-hoon (médaille d'or)
Femmes : Kim Bo-reum (médaille d'argent)

Poursuite 
Hommes : Lee Seung-hoon, Chung Jae-won et Kim Min-seok (médaille d'argent)

Patinage de vitesse sur piste courte (short-track)

500 mètres
Hommes : Hwang Dae-heon (médaille d'argent) et Lim Hyo-jun (médaille de bronze)

1 000 mètres
Hommes : Seo Yi-ra (médaille de bronze)

1 500 mètres
Hommes : Lim Hyo-jun (médaille d'or)
Femmes : Choi Min-jeong (médaille d'or)

Relais 3 000 mètres
Femmes : 
Shim Suk-hee, Choi Min-jeong, Kim Ye-jin et Kim A-lang (médaille d'or)

Skeleton
Hommes : Yun Sung-bin (médaille d'or)

Snowboard

Slalom parallèle géant, homme : Lee Sang-ho (médaille d'argent) 


Sources : 

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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 12:10

A l'issue des épreuves s'étant tenues le 17 février 2018, l'heure était venue d'un premier bilan pour les athlètes coréens, à mi-parcours des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang (du 9 au 25 février 2018) : si les Nord-Coréens n'avaient pas d'objectif de médailles, les Sud-Coréens avaient en revanche placé la barre à un niveau élevé (8 médailles d'or, 4 médailles d'argent et 8 médailles de bronze). Avec une première moisson de 3 médailles d'or et 2 médailles de bronze, l'objectif n'apparaît pas hors de portée. 

Lim Hyo-jun

Lim Hyo-jun

Lim Hyo-jun a été le premier Sud-Coréen à décrocher une médaille d'or, le 10 février, en patinage de vitesse sur piste courte sur 1500 mètres ; en 2017, lors de la coupe du monde, il avait obtenu 3 médailles d'or et 1 médaille d'argent. A Pyeongchang, il a signé un record olympique avec un temps de 2'10''485.  

Yun Sung-bin, qui avait déjà obtenu une médaille d'or et deux médailles d'argent en coupe du monde et une médaille d'argent en championnat du monde, est l'actuel numéro un mondial
 du classement de la Fédération internationale de bobsleigh et de skeleton (IBSF)  : il a obtenu l'or en skeleton, le 16 février : il est l'un des précurseurs coréens de la discipline - dont il avait remporté le championnat national en septembre 2012 - qui avait été jusqu'à présent dominée par les seuls Européens et Nord-Américains. 

Yun Sung-bin

Yun Sung-bin

La troisième médaille d'or coréenne a été obtenue, chez les femmes, par Choi Min-jeong, en patinage de vitesse sur piste courte sur 1500 mètres : âgée de moins de 20 ans, la jeune femme signe son premier succès olympique d'une carrière déjà impressionnante (si l'on excepte sa carrière comme junior) étant numéro un mondiale sur toutes distances (500 m, 1000 m et 1500 m). 

Choi Min-jeong sur la plus haute marche du podium à Pyeongchang

Choi Min-jeong sur la plus haute marche du podium à Pyeongchang

Le tableau des médailles coréennes est complété par deux médailles en bronze, obtenues par Kim Min-seok, médaille de bronze en patinage de vitesse sur 1500 mètres, augurant d'une belle carrière à venir pour le jeune homme (né le 14 juin 1999), et Seo Yi-ra (patinage de vitesse sur piste courte, 1000 mètres), qui avait décroché deux médailles d'or aux championnats du monde en 2017 mais a été victime d'une chute à Pyeongchang.

De haut en bas : Kim Min-seok et Seo Yi-ra
De haut en bas : Kim Min-seok et Seo Yi-ra

De haut en bas : Kim Min-seok et Seo Yi-ra

Concernant les Nord-Coréens, le couple de patineurs Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik ont terminé à la treizième place, avec un total de 196,63 points, dont 69,4 points pour le programme court (11e) et 124,23 points pour le programme libre (12e). Il s'agit de leur meilleure performance - auparavant, leur précédent record sur le programme libre était de 119,9 points. 

En patinage de vitesse sur piste courte sur 1500 mètres, le Nord-Coréen Choe Un-song, victime d'une blessure à l'entraînement a terminé sixième à une épreuve éliminatoire, ne parvenant donc pas aux demi-finales. 


 

De haut en bas : Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik, Choe Un-song
De haut en bas : Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik, Choe Un-song

De haut en bas : Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik, Choe Un-song

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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 13:22

Du 9 au 18 mars 2018, la ville sud-coréenne de Pyeongchang accueillera les Jeux paralympiques. Au total, plus de 550 athlètes de plus de 40 pays participeront aux XIIes Jeux paralympiques d'hiver - qui donneront lieu à l'attribution de 80 médailles d'or dans six disciplines (biathlon, curling en fauteuil roulant, hockey sur luge, ski alpin, ski de fond, snowboard) - contre 72 médailles d'or aux précédents Jeux paralympiques, à Sotchi, en 2014. L'Association d'amitié franco-coréenne offre un aperçu des futurs Jeux. 

En attendant les Jeux paralympiques de Pyeongchang... une participation coréenne sans précédent

Si l'acteur et modèle sud-coréen Lee Dong-wook a été nommé le 12 janvier 2018 ambassadeur honoraire à la fois des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques de Pyeongchang, c'est vers les Jeux paralympiques qu'il a porté une attention toute particulière - en ayant annoncé son attention d'être présent sur le site de Pyeongchang en mars, lors des Jeux paralympiques, pour lesquels il a acheté 1 000 billets.

Lee Dong-wook tient les mascottes des Jeux olympiques et paralympiques, à savoir respectivement le tigre blanc Soohorang et l'ours noir d'Asie Bandabi

Lee Dong-wook tient les mascottes des Jeux olympiques et paralympiques, à savoir respectivement le tigre blanc Soohorang et l'ours noir d'Asie Bandabi

Les cérémonies d’ouverture et de clôture, de même que la plupart des épreuves des sports de neige, auront lieu à Pyeongchang - les épreuves des sports de glace et celles de descente du ski alpin étant pour leur part prévues respectivement sur les sites de Gangneung et de Jeongseon.

Comme pour les Jeux olympiques, Nord et Sud-Coréens défileront ensemble, sous la bannière de la Corée unifiée : ce sera une première dans le cadre des Jeux paralympiques, d'hiver comme d'été.

Si la République de Corée (Corée du Sud) n'est pas une nation paralympique majeure (elle n'avait pas obtenu de médaille aux Jeux de Sotchi en 2014, après avoir décroché en revanche une médaille d'argent aux Jeux de Vancouver en 2010), elle a participé à toutes les compétitions depuis 1992, en obtenant au total deux médailles d'argent. Mais cette fois les Coréens visent une place dans les premiers rangs mondiaux, comme l'avait souligné Bae Dong-hyun, président de la Fédération coréenne de ski nordique pour personnes handicapées, à l'agence Yonhap en octobre dernier : 

Nous avons pour but de réaliser notre meilleure performance aux Jeux paralympiques afin de remplir les attentes du public (...) Nous visons une médaille d'or, une d'argent et deux de bronze à PyeongChang, et à nous classer dans le top 10.

Présentation des athlètes sud-coréens à Icheon en octobre 2017

Présentation des athlètes sud-coréens à Icheon en octobre 2017

Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) participera pour la première fois aux Jeux paralympiques d'hiver, après avoir été présente aux Jeux paralympiques d'été en 2012  à Londres (avec le nageur Rim Ju-song) et en 2016 à Rio de Janeiro. 

Les deux athlètes nord-coréens qui participeront aux Jeux paralympiques de Pyeongchang sont les skieurs (skis nordiques) Kim Jong-hyon et Ma Yu-chol, qui ont fait leurs débuts internationaux lors d'une manche de la coupe du monde à Oberried, en Allemagne, en janvier 2018. Ils ont reçu des invitations du comité international paralympique le 2 février 2018.

De gauche à droite, Ma Yu-chul et Kim Jong-hyon, à Oberried (Allemagne) en janvier 2018.

De gauche à droite, Ma Yu-chul et Kim Jong-hyon, à Oberried (Allemagne) en janvier 2018.

L'AAFC souhaite plein succès aux athlètes paralympiques coréens, pour ces Jeux paralympiques qui seront à plus d'un titre exceptionnel pour la Corée - par le nombre de participants, les espoirs de médailles et le rapprochement intercoréen auquel ils donnent lieu - les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes ayant par ailleurs d'ores et déjà été reportées jusqu'à la fin des jeux paralympiques, Séoul souhaitant par ailleurs prolonger encore davantage ce report afin que les Jeux olympiques et paralympiques marquent un tournant durable dans l'amélioration des relations intercoréennes et la promotion de la paix, en Asie du Nord-Est et dans le monde. 

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10 février 2018 6 10 /02 /février /2018 22:53

Suite à l’invitation du dirigeant Kim Jong-un au président Moon Jae-in à se rendre à Pyongyang pour un sommet intercoréen, transmise par Kim Yo-jong, envoyée spéciale du dirigeant nord-coréen, Benoît Quennedey, président de l’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC), a été interrogé au journal télévisé de 13h sur France 24 (version française) le samedi 10 février 2018 - avant d'intervenir sur le canal anglophone à 13h30 le même jour. Nous revenons ci-après sur le journal télévisé en français.

La journaliste Judith Grimaldi a ouvert le journal sur l’actualité concernant la Corée et a aussitôt commencé à questionner Benoît Quennedey, en qualité de président de l’AAFC et auteur de l’ouvrage La Corée du Nord, cette inconnue, paru aux éditions Delga. Puis pendant six minutes ont suivi des questions posées fort courtoisement et des réponses sur un ton calme et posé, le tout contrastant agréablement avec d’autres émissions tapageuses sur la Corée, certes sur d’autres canaux TV.

La journaliste rappelant le défilé commun des deux délégations à l’ouverture des JO, l’équipe unique de hockey féminin, la rencontre entre le Président Moon Jae-in et la sœur du leader Kim Jong-un a demandé si « ce sont des manœuvres qui sur le fond ne changent rien ou est-ce que cela annonce une évolution positive ? ».

Benoît Quennedey s’est félicité de ce que « l’esprit olympique flotte sur les relations intercoréennes » puis a rappelé 2017, année terrible en termes d’augmentation des tensions, et le fait que Moon Jae-in à peine élu a fait du dialogue intercoréen un de ses axes. Bien sûr « il a dû ronger son frein durant toute l’année 2017 » compte tenu de la montée des tensions. Le discours du leader de la RPDC le 1er janvier 2018 souhaitant un plein succès aux JO de Pyeongchang a permis une évolution positive dont le dernier élément est l’invitation transmise au Président Moon Jae-in à se rendre à Pyongyang pour rencontrer le Président Kim Jong-un. Ce serait après juin 2000 et octobre 2007 la première rencontre à ce niveau depuis une dizaine d’années. Quant à savoir si le changement serait durable, Benoît Quennedey a rappelé la réaction du ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, présent aux JO, et qui a posé la question dans ces termes.

Judith Grimaldi a porté son interrogation suivante sur la réaction de la population sud-coréenne face à ces évènements. « Un tiers soutient le cours actuel, un petit tiers s’y oppose et un tiers est neutre ». La réponse a souligné le succès du président Moon Jae-in dans l’organisation de ces Jeux face non seulement à l’opposition des néoconservateurs américains et sud-coréens mais aussi à celle des Japonais en relation avec le problème des esclaves sexuels de la Deuxième guerre mondiale (Tokyo avait un temps menacé de boycotter les Jeux suite à l'annonce par Séoul de la remise en cause d'un accord réglant cette question en des termes inacceptables pour les victimes coréennes) et à l’absence du vice-président Mike Pence lors du repas offert aux délégations étrangères, dont celle nord-coréenne.

Interrogé ensuite sur l’autonomie d’action de Moon Jae-in, Benoît Quennedey a indiqué, que dans les sondages il avait une bonne place, qu’il ne pouvait se mettre dans une situation de confrontation avec Donald Trump tout en cherchant sa propre voie : le chef de l'Etat sud-coréen a déclaré habilement, pour ne pas froisser les Américains, que si la détente actuelle avait lieu, c’était grâce au Président Trump. Quant aux sanctions elles ont de fait été levées temporairement pour permettre l’arrivée d’un avion nord-coréen. Par contre reste le drame à venir pour la population du Nord si rien n’est fait, l’UNICEF ayant annoncé que 60 000 enfants pourraient mourir de faim suite aux sanctions.

Enfin, quelle est la position de la France sur ce sujet ? L’interviewé a rappelé qu’au Conseil de sécurité de l’ONU, parmi les cinq membres permanents, il y avait un bloc anglo-américain poussant sans cesse à plus de sanctions, la Chine et la Russie appelant quant à elles à un double moratoire des essais nucléaires et balistiques par la Corée du Nord et des manœuvres américaines : entre ces deux positions, la France, compte tenu de sa tradition d’indépendance diplomatique, pourrait avoir un rôle et jouer sa propre carte.

 Kim Yo-jong et le Président Moon Jae-in

Kim Yo-jong et le Président Moon Jae-in

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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 21:07

Les Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang se sont ouverts le 9 février 2018 : le Président Moon Jae-in de la République de Corée était assis aux côtés, notamment, de Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la République populaire démocratique de Corée et de Kim Yo-jong, directrice adjointe de département du Parti du travail de Corée et soeur cadette du Président Kim Jong-un, du Premier ministre japonais Shinzo Abe et de Mike Pence, vice-président des Etats-Unis, qui était accompagné de son épouse Karen Pence - alors que faisait également partie de la délégation américaine Ivanka Trump, fille du Président Donald Trump. L'organisation des cérémonies d'ouverture et les discours prononcés ont témoigné de la volonté de faire briller l'esprit olympique de paix et de dialogue, malgré un certain nombre de fausses notes délibérées du vice-président Mike Pence - qui ont surtout révélé l'isolement diplomatique des Etats-Unis sur la question coréenne.

A la tribune, au premier rang à gauche sur la photo le Président Moon Jae-in, à droite Mike Pence et à l'extrême-droite Shinzo Abe ; au second rang, derrière Mike Pence, le Président Kim Yong-nam et Kim Yo-jong

A la tribune, au premier rang à gauche sur la photo le Président Moon Jae-in, à droite Mike Pence et à l'extrême-droite Shinzo Abe ; au second rang, derrière Mike Pence, le Président Kim Yong-nam et Kim Yo-jong

Le besoin de promouvoir la paix et le dialogue ont été au coeur du discours du Président Moon Jae-in, prononcé lors d'un repas en l'honneur des chefs de délégation étrangère quelques heures avant la cérémonie d'ouverture, en saluant également le symbole puissant que constitue la formation d'une équipe unifiée de hockey féminin entre Nord et Sud-Coréens pour la réconciliation et la réunification de la Corée : 

Beaucoup de chefs d'Etat et dirigeants sont ici réunis aujourd'hui. Je réalise combien il est significatif et heureux que se déroule un tel événement sportif dans un monde où existent la confrontation et le conflit (...) La chose la plus importante est que nous soyons ici tous ensemble. Le fait que nous soyons réunis ici symbolisera le précieux premier pas vers la paix dans le monde (...) Les joueuses Sud et Nord-coréennes s'aidant mutuellement pour gagner restera dans les mémoires comme un grand écho de paix dans les cœurs de la population mondiale.

Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), a fait écho au chef d'Etat sud-coréen en rappelant les valeurs de l'olympisme, de paix, de dialogue et de compétition équitable : 

C'est le moment que nous attendions tous: les premiers Jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud (...) Chers athlètes, c'est à vous maintenant. Cela sera la compétition de votre vie. Vous nous inspirerez tous à vivre en paix et en harmonie malgré toutes nos différences. Vous nous inspirerez en concourant pour les plus grands honneurs en respectant l'esprit olympique de l'excellence, du respect et du fair-play.

Le Président Moon Jae-in et le Président du CIO Thomas Bach

Le Président Moon Jae-in et le Président du CIO Thomas Bach

Le producteur de cinéma Song Seung-hwan avait créé le spectacle de la cérémonie d'ouverture, qui a raconté en six tableaux le parcours de cinq enfants dans une quête de la paix à travers le temps qui a retracé l'histoire et la modernisation de la Corée, et s'est achevé par un lâcher de colombes en papier sur la musique de Imagine de John Lennon. Le chiffre "cinq" a symbolisé les cinq anneaux olympiques, ainsi que les cinq éléments -  le feu, l'eau, le bois, le métal et la terre - qui figurent sur le drapeau sud-coréen, apporté dans l'arène par huit athlètes du Pays du matin calme.

L'esprit olympique marque l'ouverture des Jeux de Pyeongchang

La flamme olympique a été allumée par la Coréenne Kim Yu-na, figure de proue du patinage artistique mondial - championne olympique 2010 et double championne du monde 2009 et 2013. Le chaudron olympique, dessiné par Kim Yeong-se, s'inspire de la porcelaine blanche de la dynastie Choseon (1392-1910).

La patineuse Kim Yu-na allume la flamme olympique

La patineuse Kim Yu-na allume la flamme olympique

Suivant l'usage, les athlètes ont défilé par nom de pays dans l'ordre alphabétique de la langue du pays hôte - la Grèce ouvrant ainsi le défilé. Le porte-drapeau de Tonga, Pita Taufatofua a créé la sensation en défilant torse nu, vêtu d'un pagne, malgré le froid glacial.

Le pays d'accueil a clos la marche : la délégation coréenne unifiée, Nord et Sud, a été vivement applaudie, son apparition sur une version électronique de Arirang constituant l'un des moments les plus émouvants de la cérémonie d'ouverture. Le drapeau de la réunification a été porté par le
 bobsleigheur sud-coréen Won Yun-jong et la hockeyeuse nord-coréenne Hwang Chung-gum. C'était la quatrième fois que les athlètes de toute la Corée défilaient ensemble (après les Jeux d'été de 2000 et 2004 et d'hiver de 2006), mais la première fois sur le sol de la péninsule coréenne.

Défilé commun des athlètes de toute la Corée

Défilé commun des athlètes de toute la Corée

Les porte-drapeaux coréens Hwang Chung-gum et Won Yun-jong

Les porte-drapeaux coréens Hwang Chung-gum et Won Yun-jong

Dans cette ambiance de paix et de réconciliation, la délégation américaine s'est singularisée : alors que le Président Donald Trump, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, avait initialement salué le rapprochement intercoréen à l'occasion des Jeux de Pyeongchang, il avait ensuite repris son ton militariste habituel en fustigeant la Corée du Nord lors de son discours sur l'état de l'Union, le 30 janvier 2018, en dénonçant "la complaisance et les concessions" vis-à-vis de Pyongyang. Continuant sur cette lancée, Mike Pence a invité personnellement en Corée du Sud Fred Warmbier, le père de l'étudiant américain Otto Warmbier tragiquement disparu après avoir été libéré de Corée du Nord. Puis il a évité les membres de la délégation nord-coréenne assis derrière lui lors de la cérémonie d'ouverture, de même que lors du repas donné par le Président Moon Jae-in en l'honneur des délégations étrangères : arrivé en retard, saluant les convives à l'exception notable du Président nord-coréen, il ne s'est ainsi pas assis à la table d'honneur, où il se serait retrouvé en face du Président Kim Yong-nam, compte tenu du protocole.

Cette attitude, contrastant avec celle des autres participants, a renforcé encore l'isolement américain sur le dossier nord-coréen - le Japon étant l'un des rares alliés des faucons américains. En particulier, la poignée de mains entre les Présidents Kim Yong-nam et Moon Jae-in a été particulièrement saluée, concrétisant l'espoir d'une ère nouvelle de paix et de dialogue en Corée et dans le monde. 

Les présidents Kim Yong-nam et Moon Jae-in

Les présidents Kim Yong-nam et Moon Jae-in

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