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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 23:41

Le 15 octobre 2012, Kim Jong-un, Premier Président de la Commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), a adressé un message de condoléances à Norodom Sihamoni, roi du Cambodge, après la disparition du roi Norodom Sihanouk. Dans son message de condoléances, le Président Kim Jong-un a rappelé les liens étroits qui unissent les peuples cambodgien et coréen de la RPD de Corée, partageant les mêmes idéaux d'indépendance et de respect de la souveraineté nationale. Le Premier secrétaire du Parti du travail de Corée a rappelé que le roi Norodom Sihanouk avait oeuvré à la "réconciliation et à l'unité de la nation" cambodgienne, et "à la paix et à la prospérité" de son pays, ayant également accompli "de grands exploits pour le développement du mouvement des non-alignés et la cause humaine de l'indépendance". Rappelant les liens étroits qui ont uni le roi Norodom Sihanouk avec le Président Kim Il-sung et le dirigeant Kim Jong-il, il a souligné que ces relations personnelles fondaient l'amitié, la solidarité et la coopération entre les peuples de la RPDC et du Cambodge. De fait, le roi Norodom Sihanouk avait notamment trouvé refuge en Corée du Nord lorsqu'il avait dû s'exiler et quitter son pays, ce qui avait cimenté l'amitié qui le liait au Président Kim Il-sung. Nous reproduisons ci-après le texte manuscrit - rédigé en français - d'un discours d'hommage prononcé par le roi Norodom Sihanouk en 1984 lors d'un banquet donné à l'occasion du 72ème anniversaire du Président Kim Il-sung, et qui témoigne de la solidarité nouée par les deux hommes d'Etat dans des circonstances historiques exceptionnelles. Le discours du roi Norodom Sihanouk rappelle le soutien apporté au Kampuchéa Démocratique, souligne les résultats économiques obtenus par la RPD de Corée dans l'édification du socialisme et se félicite des initiatives prises par le Président Kim Il-sung sur le chemin de la réunification de la Corée et de la paix dans cette partie du monde.

 

Discours Norodom Sihanouk anniversaire Kim Il-sung

 

"Très respecté Votre Excellence Monsieur le Maréchal Président de la République Populaire Démocratique de Corée,

 

Aujourd'hui, mon épouse et moi avons le très grand honneur et l'immense bonheur de revenir auprès de Votre Excellence le Grand Leader vénéré et bien aimé du peuple et de la nation coréens pour présenter à Votre Excellence et à Madame la Présidente Kim Seung-ai nos plus profonds respects.

 

C'est pour nous un très grand honneur et un très profond bonheur de pouvoir aujourd'hui présenter à Votre Excellence le Grand Leader nos plus fervents voeux et nos plus chaleureuses félicitations à l'occasion de votre très glorieux 72ème anniversaire de naissance et d'être invités à participer à ce somptueux déjeuner aux côtés de vos plus éminents et fidèles compagnons d'armes.

 

Le peuple, le gouvernement de coalition et les forces armées coalisées du Kampuchéa Démocratique nous ont demandé de présenter à Votre Excellence Monsieur le Maréchal Président de la République Populaire Démocratique de Corée leurs hommages les plus respectueux, l'expression de leur plus vive admiration et de leur plus profonde gratitude pour votre très noble, très puissant et inébranlable soutien et votre généreuse aide multiforme accordée à eux tous, à nous tous, nous habilitant à remporter des victoires de plus en plus importantes dans notre lutte de libération nationale.

 

Les paroles si nobles et si bienveillantes que Votre Excellence le Grand Leader vénéré et bien aimé a bien voulu prononcer au début de ce somptueux déjeuner offert si aimablement par Votre Excellence et Madame la Présidente Kim Seung-ai très respectés ne manqueront pas de les toucher profondément comme elles m'ont infiniment touché et de leur encourager très puissamment dans la continuation de leur lutte patriotique.

 

En leur nom à tous et en mon nom propre, j'en remercie de tout mon coeur Votre Excellence le Grand Leader vénéré et bien-aimé.

 

*

 

Très respecté Monsieur le Maréchal Président de la République,

 

C'est avec un enthousiasme et une admiration sans bornes que nous voyons chaque fois que nous avons l'immense bonheur de revenir en la glorieuse République Populaire Démocratique de Corée celle-ci sous votre illustre direction progresser sans cesse, prodigieusement, dans tous les domaines de la construction socialiste et djoutchéenne et remporter de nouvelles grandioses victoires tant au plan national qu'au plan international. Et le mois d'avril est le plus glorieux d'entre tous les mois de chaque année, car le 15 avril est le jour de votre très prestigieux anniversaire de naissance. Ce jour historique est fêté avec la plus sincère ferveur par le peuple coréen et toute la nation coréenne et, également, par tous les peuples progressistes, les peuples révolutionnaires et les peuples qui luttent pour leur libération, le peuple du Kampuchéa Démocratique en particulier.  Aux yeux de tous ces peuples, Votre Excellence le Grand Leader est le plus merveilleux symbole de l'héroïsme patriotique et révolutionnaire, du génie militaire, de la lutte juste, indomptable et victorieuse contre le colonialisme, l'impérialisme et les autres forces du mal, du dévouement absolu au peuple et de la conquête des plus hauts sommets dans l'édification de la patrie.

 

Cette année 1984, qui est la dernière du 2ème Plan Quinquennal, le peuple coréen enregistre, sous votre conduite éclairée, de nouveaux records dans la construction de base de 5 districts, en particulier dans la production de l'acier, de l'électricité, des métaux non-ferreux, dans le transport, etc..., permettant ainsi d'ouvrir une nouvelle phase dans la conquête des dix grands objectifs de l'édification économique socialiste des années 1980. Qu'il soit permis au Kampuchéa Démocratique et à moi-même de présenter à Votre Excellence le Grand Leader vénéré et bien-aimé nos plus chaleureuses et respectueuses félicitations.

 

*

 

Qu'il nous soit enfin permis de féliciter le plus vivement Votre Excellence Monsieur le Maréchal Président de la République Populaire Démocratique de Corée du succès retentissant dans le monde de la proposition de pourparlers tripartites pour la solution pacifique du problème coréen et la réunification indépendante de la Corée, et, également, de votre clairvoyante et suprêmement patriotique proposition adressée à l'administration de Séoul pour qu'aux prochains jeux olympiques et dans les autres rencontres sportives et athlétiques à venir, dans les arènes internationales, les équipes de la R.P.D. de Corée et de la Corée du Sud se présentent unies en une représentation unique de la patrie coréenne.

 

Le Kampuchéa Démocratique et moi soutenons avec enthousiasme vos justes et suprêmes patriotiques initiatives qui, si elles sont suivies d'application, serviront non seulement la cause sacrée du peuple, de la nation et du pays coréens, mais encore celles de la paix mondiale et du progrès de l'humanité, dont Votre Excellence le Maréchal Kim Il-sung Grand Leader est le véritable soleil.

 

*

 

Le Kampuchéa Démocratique et moi resterons toujours aux côtés de Votre Excellence le Grand Leader et du peuple coréen frère dont vous êtes le Libérateur, le Père, le Bienfaiteur qui a édifié pour lui un véritable paradis socialiste, et le chef de l'Etat.

 

Le Kampuchéa Démocratique restera uni et solidaire, éternellement, avec la R.P.D. de Corée.

 

C'est dans ces sentiments que mon épouse, l'Ambassadeur Sam San, ma fille et moi sollicitons votre haute permission de lever nos verres et boire à la bonne santé, la longévité et la gloire incomparable dans le monde de Votre Excellence Monsieur le Maréchal Kim Il-sung, Président de la R.P.D. de Corée, à la bonne santé et à la longévité de Son Excellence le Dirigeant bien-aimé Kim Djeung-il, à la bonne santé et à la longévité de Son Excellence Madame la Présidente Kim Seung-ai très respectée, à la bonne santé et à la longévité de Leurs Excellences les éminentes personnalités coréennes ici présentées, à la bonne santé des autres frères et soeurs coréens - coréennes ici présents".

 

kim_il-sung_norodom_sihanouk.JPG

 

Source : site officiel de SM le Roi Norodom Sihanouk du Cambodge. Photo.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 09:07

SPITAELS Guy-2Guy Spitaels, ancien ministre-président de la région wallonne de 1992 à 1994, ancien président du Parti socialiste belge entre 1981 et 1992, est décédé à Uccle, dans la nuit du 20 au 21 août 2012, dans sa quatre-vingt-et-unième année. Celui qui a été unanimement salué comme l’un des plus grands hommes politiques wallons avait choisi de se consacrer aux questions internationales après son retrait de la vie politique en 1998. 

 

Avant de s’engager pleinement en politique, où il s’est illustré par la fermeté de ses convictions dans le refus du néo-libéralisme, Guy Spitaels avait commencé une carrière universitaire qui l’avait conduit à occuper un poste de professeur à l’Université libre de Bruxelles : docteur en droit de l’Université catholique de Louvain, il était également licencié de sciences politiques et sociales et diplômé en hautes études européennes du collège d’Europe à Bruges.

 

Lorsqu’il a décidé de se consacrer pleinement aux relations internationales, Guy Spitaels disposait déjà d’une solide expérience en ce domaine, ayant été président de l’Internationale socialiste. L’auteur de La triple insurrection islamique (Fayard, 2005), Chine, La fin de l’hégémonie américaine (Luc Pire, 2007), Obama président, la méprise (Luc Pire, 2008), L’hégémonie contrariée, Obama deux ans après (Luc Pire, 2011) avait conduit ses travaux avec une rigueur d’analyse héritée de sa formation universitaire, en confrontant les sources et les points de vue et en n’hésitant pas à s’atteler à des sujets controversés. C’est ainsi que, avant que ne soit publié Chine, la fin de l’hégémonie américaine, il avait choisi de visiter en 2006 la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) où il avait été reçu par Yang Hyong-sop, vice-président du praesidium de l’Assemblée populaire suprême, et Choe Thae-bok, secrétaire du Comité central du Parti du travail de Corée. 

 

Le chapitre qu’il consacre à la Corée du Nord dans son ouvrage précité de 2007, et dont nous reproduisons ci-après des extraits (pp. 154-156), rejoint en partie les analyses de l’Association d’amitié franco-coréenne sur la complexité des causes à l’origine de la guerre de Corée, les difficiles négociations sur la question nucléaire ainsi que la stratégie néo-conservatrice vis-à-vis de la RPDC utilisant l’ensemble des moyens disponibles (militaires, diplomatiques, économiques, médiatiques) pour précipiter un changement de régime, alors que les projets d’intervention militaire américaine – bien qu’irréalistes – se sont précisés. Prudent quant à l’avenir des mesures économiques conduites en RPDC, Guy Spitaels montre aussi l’importance de l’essor des échanges sino – nord-coréens, et le refus par la Chine de toute réunification par absorption du Nord qui conduirait à la présence de troupes américaines à la frontière sino-coréenne. En tant que vice-présidents de l’AAFC, nous saluons la mémoire et l’honnêteté intellectuelle de Guy Spitaels, en rendant hommage aux combats qu’il a menés et en présentant nos condoléances à sa famille, à ses proches et à ses camarades - Robert Charvin, Benoît Quennedey.

 

« En 1991, la RPDC adhéra à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et au Traité de non –prolifération (TNP). En 1992, les déclarations de Pyongyang à l’Agence et les équipements dont elle disposait sur le terrain furent jugés contradictoires. Se posait notamment le problème des centrifugeuses fournies par le Pakistan, livraison que le président Musharraf reconnut bien plus tard.

En mars 1993, la Corée du Nord fut le premier pays à utiliser l’article du TNP qui permet le retrait du Traité. Et l’administration Clinton d’envisager sérieusement des frappes chirurgicales contre les installations nucléaires de la Corée du Nord.

Néanmoins, en décembre 1994, les deux parties signaient à Genève un accord-cadre aux termes duquel la Corée du Nord acceptait de geler son programme nucléaire. Plusieurs dizaines d’inspecteurs civils américains s’installèrent ainsi dans les années 1990 à la centrale nucléaire de Yongbyon, autrement dit derrière les lignes ennemies, pour surveiller le lieu de fabrication du plutonium.

Les Etats-Unis s’engagèrent de leur côté à construire deux réacteurs de 1 000 MW à eau légère. Leur engagement portait en outre sur la fourniture à la Corée du Nord de 500 000 tonnes annuelles de carburant jusqu’à l’achèvement de la construction des réacteurs en 2004.

Selon Thérèse Delpech, de l’Institut stratégiques, chercheur bien informé des positions américaines, dans son ouvrage L’Ensauvagement cité par Robert Charvin, cet accord de 1994 n’aurait été signé qu’avec la conviction ferme qu’il n’y aurait plus de Corée du Nord dix ans plus tard. Toujours est-il que les réacteurs à eau légère ne furent jamais livrés. Afin de contourner un Congrès à majorité républicaine opposé au financement des centrales, un consortium international avait été mis sur pied incluant les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et l’Union européenne. Seul un tiers des travaux avait été réalisé lorsque l’accord de 1994 fut abrogé en 2002 par George W. Bush.

En 1997, se tient la première réunion des Four Party Talks, pourparlers effectivement limités alors aux deux Corée, aux Etats-Unis et à la Chine.

En octobre 2000, la secrétaire d’Etat Madeleine Albright, qui avait multiplié les contacts avec les autorités nord-coréennes, se rendit à Pyongyang.

De son côté, Cho Myong-rok visita les Etats-Unis et la venue de Clinton lui-même en République populaire démocratique de Corée fut envisagée. Epoque de détente donc, au cours de laquelle le Premier ministre de Suède se rendit aussi à Pyongyang.

Changement de cours en 2001, la nouvelle administration Bush refusa de continuer les pourparlers, classant la Corée du Nord comme un des Etats de l’ « Axe du mal ». En octobre 2002, le secrétaire d’Etat adjoint vint certes à Pyongyang, comme envoyé spécial du président mais pour accuser la Corée du Nord de réaliser des progrès dans l’enrichissement de l’uranium. Les Etats-Unis interrompirent dès lors la livraison de pétrole, menacèrent de lancer des frappes « préemptives » contre la République populaire et de la subvertir par la force pour imposer un changement de régime.

Projet sans doute utopique, si l’on a vu de combien d’embûches est semée la très large route menant du 38e parallèle vers Pyongyang, si l’on sait que le pays est truffé de tunnels, comme de casernes dans les montagnes, si l’on tient en mémoire aussi que chaque citoyen est un soldat et qu’au nord de la ligne de démarcation à peu près un million d’hommes, 40 000 canons, des missiles de courte et de moyenne portée sont à même de raser Séoul rapidement. Bref, bonne chance à qui s’attaquerait à ce super Sud-Liban.

Toujours est-il qu’en novembre 2002, la République populaire démocratique de Corée annonça qu’elle avait dû se doter d’armes nucléaires et d’autres armes puissantes, du fait de la menace nucléaire des impérialistes américains. Elle expulsa les inspecteurs de l’AIEA et annonça son retrait du Traité de non-prolifération, clamant haut et fort qu’ « il n’était pas possible de discuter avec un président américain comparable à Hitler pour son agressivité et à un débile mental pour son intelligence ».

De son côté, l’administration Bush, entendant contraindre la Corée du Nord à renoncer à son programme nucléaire, mit en œuvre une batterie de moyens :

- militaires, la proliferation policy initiative organisant la collaboration des flottes de plusieurs pays occidentaux et du Japon pour surveiller le théâtre maritime où apparaissaient des navires en direction et en provenance de la Corée du Nord ;

- financiers, notamment par un contrôle accru des trafics auxquels se livrerait Pyongyang (drogue, fausse monnaie) ;

- diplomatiques, en rendant plus aléatoire l’aide du Programme alimentaire mondial ; - médiatiques, en s’employant à diffuser l’image de la dangerosité du régime. »

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 23:23

Flag-Pins-Mongolia-North-Korea.jpgLe 28 août 2012, la Mongolie et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ont convenu d'intensifier leurs échanges, notamment dans la zone économique spéciale nord-coréenne de Rason. L'annonce en a été faite par S.E. Ri Chul-gwan, ambassadeur de la RPD de Corée en Mongolie, lors d'une audience avec le Président du Grand Koural (Assemblée nationale) mongol Zandaakhuu Enkhbold. Alors que la Mongolie entretient traditionnellement de très bonnes relations avec les deux Etats coréens, en promouvant la paix et le dialogue en Asie du Nord-Est, elle conforte ainsi ses relations traditionnelles de coopération avec la RPD de Corée.

 


A l'occasion d'une audience de S.E. Ri Chul-gwan, ambassadeur de la RPD de Corée en Mongolie, par Zandaakhuu Enkhbold, président du Grand Koural mongol, le 28 août 2012, plusieurs annonces de la partie nord-coréenne ont été accueillies très favorablement par la partie mongole, figurant un nouveau resserrement des liens d'amitié traditionnels entre les deux pays.

 

Au plan politique, il a été annoncé la visite cette année en Mongolie de Choe Thae-bok, président de l'Assemblée populaire suprême de la RPD de Corée.

Au plan économique, la RPD de Corée a annoncé la mise en place d'un Conseil économique Corée-Mongolie. Par ailleurs, la relance actuelle de la zone économique spéciale (ZES) de Rason, en RPD de Corée, ouvre la perspective d'un débouché maritime pour la Mongolie, notamment pour l'exportation du charbon de Tavan Tolgoi, via les lignes de chemin de fer russes et chinoises - alors que se poursuit le raccordement des réseaux ferroviaires russe et nord-coréen.

Le développement du port de Rason, situé à la frontière sino-coréenne et à proximité de la Russie, avait déjà  été précisé dans le cadre de la troisième session du comité d'orientation conjoint entre la Chine et la RPD de Corée, le 14 août 2012. Par ailleurs, en août 2012 s'est tenue la deuxième foire du commerce international de Rason, qui a conforté le développement de la ville comme centre international. L'extension en cours des facilités portuaires offrira l'opportunité d'un nouveau débouché pour les exportations de la Mongolie, pays enclavé. Il contribuera également à diversifier l'économie nord-coréenne et ses partenariats commerciaux.

Principale source : InfoMongolia.com. 

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 13:55

Dans une déclaration rendue publique le 29 juillet 2012, concernant principalement des tentatives d'attentats projetées en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), la Commission de la défense nationale (CDN) de la RPD de Corée a dénoncé le rôle des Etats-Unis dans la "sombre situation" en Syrie, qui bascule "dans la guerre civile".

 

Dans une déclaration en date du 29 juillet 2012, reprise par l'agence nord-coréenne KCNA sous le titre "La CDN de la RPDC clarifie sa position de principe sur le terrorisme anti-RPDC des Etats-Unis et de la Corée du Sud", la Commission de la défense nationale nord-coréenne a resitué les tentatives d'attentats, projetées par un défecteur nord-coréen contre les statues de dirigeants en RPD de Corée, dans le cadre plus large d'un "terrorisme d'Etat ayant des motivations politiques". Conduite au nom de "guerre contre le terrorisme", cette politique vise, selon la CDN de la RPDC, "les Etats progressistes n'acceptant la politique américaine" et ceux qui refusent d'obéir à l'arbitraire américain.

 

En particulier, la Commission de la défense nationale évoque "la sombre situation syrienne qui évolue en une guerre civile", en déclarant qu'elle "était à nouveau attribuable aux tentacules américaines qui s'enfoncent profondément" dans ce pays du Proche-Orient.

 

Dans le communiqué de la commission de la défense nationale concernant d'abord la péninsule coréenne, la Syrie est le seul Etat - mise à part la RPD de Corée - mentionné comme "cible du terrorisme américain".

 

La RPD de Corée, qui a établi une ambassade à Damas, entretient des relations politiques, économiques et militaires suivies avec la Syrie, et des messages de félicitations sont régulièrement échangés entre Kim Jong-un, Premier secrétaire du Parti du travail de Corée et Premier président de la CDN, et le Président Bachar el-Assad (ci-dessous la couronne de fleurs portée par la représentation syrienne à Pyongyang lors du décès du dirigeant Kim Jong-il).

 

bachar_el_assad_couronne_kim_jong_il.jpg

 

Sources : AAFC, KCNA.

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 20:35

Le Président Kim Yong-nam, qui exerce les fonctions de chef de l'Etat de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en tant que Président du Praesidium de l'Assemblée populaire suprême, a visité officiellement le Vietnam, du 5 au 7 août 2012, et le Laos, du 7 au 10 août 2012. Son déplacement en Asie du Sud-Est a été l'occasion de renforcer les liens traditionnels de solidarité politique entre trois des démocraties populaires du continent asiatique, tout en mettant l'accent sur la diversification des échanges, notamment dans les domaines économiques et culturels. Durant sa visite au Vietnam et au Laos, le Président Kim Yong-nam était accompagné, notamment, de Ri Ryong-nam, ministre du Commerce extérieur, Kang Min-chol, ministre de l'Industrie minière, et Kung Sok-ung, vice-ministre des Affaires étrangères.

 

En visite officielle en République socialiste du Vietnam à l'invitation du Président Truong Tan-sang, le Président Kim Yong-nam a notamment visité le musée d'Hanoï, qui conserve la mémoire des combats menés par le peuple vietnamien contre les envahisseurs étrangers, avant une audience avec le Président Truon Tan-sang. Après avoir rappelé les relations traditionnelles d'amitié et de coopération nouées par le Président Ho Chi-minh et le Président Kim Il-sung, le Président Truon Tan-sang a félicité le dirigeant Kim Jong-un pour son accession aux fonctions de l'Etat et du Parti, en lui souhaitant plein succès dans la construction d'un pays puissant et prospère. Le Président Kim Yong-nam a souligné la nécessité de renforcer encore les relations bilatérales et la coopération dans les enceintes régionales et internationales, notamment au sein du Mouvement des non-alignés.

 

kim_yong_nam_truon_tan_sang.jpg

 

La délégation de la RPD de Corée a également été reçue par Nguyen Phu Trong, secrétaire général du Comité central du Parti communiste vietnamien (PCV). Nguyen Phu Trong a félicité Kim Yong-nam pour le succès de la célébration du centième anniversaire de la naissance du Président Kim Il-sung, l'organisation de la quatrième conférence du Parti du travail de Corée (PTC) et de la cinquième session de la douzième législature de l'Assemblée populaire suprême. Le secrétaire général Nguyen Phu Trong a exprimé ses profonds remerciements au gouvernement et au peuple de la RPD de Corée pour leur soutien dans la lutte pour la libération nationale et la réunification du pays. De fait, des soldats nord-coréens ont combattu aux côtés des Nord-Vietnamiens, alors que la Corée du Sud a fourni le deuxième contingent militaire (après celui des Etats-Unis) ayant soutenu les autorités sud-vietnamiennes.

 

kim_yong_nam_nguyen_phu_trong.jpg

 

Le souvenir des combats menés pour la libération et la réunification du Vietnam a également été rappelé par le Premier ministre Nguyen Tan Dung, lors de sa rencontre avec la délégation conduite par le Président Kim Yong-nam. Le Premier ministre a exprimé sa sympathie pour les victimes récentes des inondations en Corée du Nord, et annoncé un don de 5.000 tonnes de riz du gouvernement vietnamien pour aider le peuple coréen à surmonter les catastrophes naturelles. Toujours lors de cet entretien, le Président Kim Yong-nam a soutenu le règlement pacifique des différends en mer Orientale, où un contentieux opposant la Chine et le Vietnam a grandi récemment.

 

La délégation de la RPD de Corée a rendu hommage au Président Hô Chi Minh.

 

 

kim_yong_nam_hommage_a_ho_chi_minh.jpg

 

La visite officielle au Vietnam s'est terminée par un banquet offert par le Président Truon Tan-sang en l'honneur de la délégation, où les deux chefs d'Etat ont appelé au renforcement des liens d'amitié traditionnels entre la RPD de Corée et la République socialiste du Vietnam.

 

Au Laos, le Président Kim Yong-nam a rencontré Choummaly Sayasone, secrétaire général du Comité central du Parti révolutionnaire du peuple lao (PRPL) et président de la République populaire démocratique lao, qui avait visité la République populaire démocratique de Corée du 21 au 23 septembre 2011 et été reçu par le Président Kim Jong-il et le général Kim Jong-un, dont le Président Choummaly Sayasone a loué l'hospitalité. Le chef d'Etat laotien a également félicité le maréchal Kim Jong-un pour son accession aux plus hautes fonctions de l'Etat et du Parti. Les dirigeants des deux pays ont appelé au renforcement de leurs relations d'amitié traditionnelles, fondées sur les liens noués entre le Président Kaysone Phomvihane et le Président Kim Il-sung.

 

kim yong nam choummaly sayasone

 

A l'occasion de la visite en RPD de Corée du Vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Thongloun Sisoulith, membre du bureau politique du Comité central du PRPL, le 7 juin 2012 un accord de coopération et d'échanges de délégations avait été signé avec le PTC, représenté par Kim Yong-il, membre suppléant du bureau politique et secrétaire du Comité central du PTC.

 

La délégation de la RPD de Corée a également rencontré le Premier ministre Thongsing Thammavong, le Vice-Président de l'Assemblée nationale du Laos Somphan Phengkhammy, le Vice-Premier ministre Somsavath Lengsavath et le Président de l'Association d'amitié Laos-Corée Tong Yerthor.

 

Thongsing_Thammavong_Kim_Yong_Nam.jpg

 

Le 8 août 2012, des accords intergouvernementaux ont été signés dans les domaines de l'information et des technologies, des échanges culturels (suivant un plan couvrant les années 2012 à 2015), l'éducation et le sport, ainsi que les chambres de commerce. 

 

La délégation a rendu un hommage au monument dédié aux soldats inconnus.

 

kim_yong_nam_laos_hommage_soldats_inconnus.jpg

 

La visite officielle s'est achevée par un banquet offert par le Président Choummaly Sayasone, où les deux chefs d'Etat ont loué les efforts réalisés respectivement par le peuple coréen de la RPD de Corée et le peuple lao pour développer l'économie nationale.

 

Principale source : KCNA (dont photos).

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 21:53

exercices US sud coreensLe 13 juin 2012, le ministère américain de la Défense a annoncé l'organisation de manoeuvres navales tripartites avec le Japon et la République de Corée (du Sud) les 21 et 22 juin prochains. S'il est habituel que Washington et Séoul organisent des exercices conjoints, il est peu banal que s'y joignent des troupes japonaises - officiellement des "forces d'autodéfense", qui ne devraient pas s'engager sur un terrain de batailles extérieur à l'archipel, aux termes de la Constitution pacifique japonaise. L'Association d'amitié franco-coréenne déplore vivement une initiative qui s'inscrit dans la poursuite de la course aux armements en Asie du Nord-Est, et constitue un mauvais signal pour la paix dans cette partie du monde.

 

Afin de sauvegarder les apparences, il n'y a officiellement pas d'objectifs militaires dans les exercices tripartites que doivent conduire prochainement les troupes américaines, japonaises et sud-coréennes les 21 et 22 juin. Selon les termes du ministère américain de la Défense qui pilote les opérations, il s'agit "d'améliorer l'interopéralibité et les communications avec la marine sud-coréenne et les forces d'auto-défense maritimes du Japon", afin de faciliter la coopération dans les opérations de secours en cas de désastre et les activités de sécurité maritime. Le Pentagone a précisé que les manoeuvres seraient menées "en dehors des eaux territoriales de tout pays côtier".

 

La Chine semble toutefois réservée sur cette interprétation, en ayant appelé, aussitôt après l'annonce américaine, son souci constant d'éviter toute initiative qui ne contribuerait pas au maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Si l'objectif est bien une coopération dans le domaine de la sécurité civile, comme l'affirme le Pentagone, pourquoi n'avoir alors pas associé tous les pays riverains concernés, y compris la Chine et la Russie ?

 

Par ailleurs, par une coïncidence fâcheuse ces exercices interviendront à la veille de nouvelles manoeuvres conjointes qui seront ensuite menées pendant trois jours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Elles succèdent aussi à la formulation d'une demande par le commandant des forces américaines stationnées en Corée du Sud de disposer de missiles et d'hélicoptères d'attaque supplémentaires.

 

Dans une déclaration rendue publique le 18 juin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a réagi très vivement à ce qu'il a qualifié de "provocation ouverte", en dénonçant le "prélude à une guerre dans la région visant non seulement la Corée du Nord mais aussi plusieurs pays d'Asie du Nord-Est" - faisant allusion au fait que la Chine est implicitement la cible des exercices conjoints qu'organisent avec une fréquence accrue dans la région, depuis 2009, les Etats-Unis et leurs alliés. Ce sont d'ailleurs ces manoeuvres à répétitions - et qui cette fois-ci incluent aussi le Japon - qui ont favorisé le resserrement des liens entre Pékin et Pyongyang, alors que Washington cherche toujours à isoler la Corée du Nord de son traditionnel allié chinois.

 

En concluant sur la nécessité pour la RPDC de renforcer ses capacités d'autodéfense, le ministère des Affaires étrangères nord-coréen fait planer le risque d'une relance de la course aux armements en Asie du Nord-Est.

 

Pour l'AAFC, il n'y a pas d'autre voie pour maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne que de reprendre sincèrement le dialogue multilatéral, afin de dissiper les risques de guerre que font peser de coûteux exercices qui dissimulent leur vrai caractère militaire.

 

Sources : KCNA (dépêche du 18 juin) et Xinhua (dépêche du 14 juin)

 

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 20:06

Les 18 et 19 mai 2012, s'est tenue à Camp David, aux Etats-Unis, la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de huit des plus grandes puissances économiques du monde (G8) : l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie. A ce sommet, participait notamment le Président de la République française François Hollande élu le 6 mai. La déclaration adoptée à l'issue de la réunion du G8 a condamné le lancement d'une fusée effectué le 13 avril par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et a appelé la RPDC à respecter ses obligations internationales et à abandonner tous ses programmes nucléaires et de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible. Tout en apportant une réponse cinglante à cette déclaration, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la RPDC a réaffirmé le droit de Pyongyang à conduire un programme spatial à des fins pacifiques, tout en disant que la RPDC n'a pas l'intention de conduire d'essai nucléaire dans l'immédiat. 

G8-2012-1-.JPG

 

Interrogé le 22 mai 2012 par l'agence de presse nord-coréenne KCNA, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la RPDC a fermement rejeté la déclaration adoptée le 19 mai 2012 à l'issue de la réunion du G8 :

« Nous dénonçons résolument et rejetons totalement la déclaration du sommet tenu récemment aux Etats-Unis, laquelle a mentionné de manière déraisonnable la RPDC au sujet du lancement de son satellite à des fins pacifiques et de sa force de dissuasion nucléaire pour l'autodéfense.

Il est absolument intolérable que la provocation politique irréfléchie du G8 qui viole la souveraineté sacrée de la RPDC se soit ancrée dans cette mauvaise habitude de soutenir la politique hostile des Etats-Unis vis-à-vis de la RPDC, au mépris de la justice et de la vérité.

Nous allons courageusement contrecarrer toutes les obstructions des forces hostiles en continuant à exercer légitimement notre droit souverain de lancer des satellites afin de satisfaire les besoins indispensables qu'exige l'édification d'une puissance économique.

Nous avons eu accès à la dissuasion nucléaire pour l'autodéfense à cause de la politique hostile des Etats-Unis visant à étouffer la RPDC par la force et nous allons l'étendre et la renforcer sans relâche aussi longtemps que cette politique hostile continuera.

Il existe toujours le moyen de régler la question nucléaire dans la péninsule coréenne de manière pacifique à travers le dialogue et les négociations, mais il sera toujours impossible d'emprunter cette voie tant que les Etats-Unis ne renonceront pas en pratique à leur politique hostile vis-à-vis de la RPDC.

Il y a plusieurs semaines, nous avons informé le côté américain que nous nous cantonnons à des actions concrètes même si nous ne sommes plus tenus de respecter l'accord du 29 février entre la RPDC et les Etats-Unis, en prenant en compte les inquiétudes exprimées par les Etats-Unis, en vue de garantir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne, nécessaires pour pouvoir concentrer tous les efforts sur le développement pacifique.

Depuis le début, nous n'avons jamais considéré une mesure militaire telle qu'un essai nuclaire car nous avions prévu de lancer un satellite scientifique et technique avec des intentions pacifiques.

Il y a un proverbe qui dit "celui qui vit mal, la peur le suit". Les Etats-Unis qui ont mené une action illégale telle que faire mention de la RPDC au sujet de son lancement d'un satellite à des fins pacifiques parlent maintenant d'un "essai nucléaire" dans le but de pousser à la confrontation.

Si les Etats-Unis persistent dans leurs actions visant à accroître les sanctions et les pressions sur nous malgré nos efforts épris de paix, il ne nous restera pas d'autre choix que de prendre des contre-mesures d'autodéfense. »


Dans sa déclaration du 22 mai 2012, le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée entend ainsi résoudre les différends dans la péninsule coréenne par la voie du dialogue, mais elle n'abandonnera pas sa force de dissuasion nucléaire tant que les Etats-Unis et leurs alliés maintiendront une politique hostile à son égard. Cette déclaration du ministère des Affaires étrangères nord-coréen a été publiée en réaction à la déclaration, trois jours plus tôt, des dirigeants du G8, qui ont fait part de leur  « préoccupation »  face aux  « provocations »  nord-coréennes. Les Etats membres du G8 ont ainsi condamné le lancement d'un satellite d'observation par la RPD de Corée le 13 avril dernier (ce lancement a échoué), tout en mettant Pyongyang en garde contre un nouvel essai nucléaire que des médias annoncent comme imminent depuis des semaines, sur la base de photos satellitaires rendues publiques par les services de renseignement américains. Ce n'est pas la première fois que les services secrets américains, profitant de leur position privilégiée d'information sur la Corée du Nord, tentent de peser sur la diplomatie des Etats-Unis par médias interposés.

Or l'hypothèse d'un nouvel essai nucléaire a du plomb dans l'aile. Tout en réaffirmant son droit à une utilisation de l'espace à des fins pacifiques pour devenir une puissance économique, et en annonçant le lancement d'autres satellites artificiels, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré ne pas envisager de mesure militaire telle qu'un essai nucléaire. La RPD de Corée a ainsi condamné comme le signe d'une politique hostile à son encontre les accusations formulées par les Etats-Unis et d'autres puissances, selon lesquelles la RPDC s'apprêterait à procéder à un troisième essai nucléaire après ceux d'octobre 2006 et mai 2009. La déclaration a dissocié clairement les recherches spatiales et le programme nucléaire militaire  nord-coréen - destiné à prévenir toute attaque par une puissance étrangère et à sanctuariser le territoire national, suivant une approche rappelant la doctrine française de dissuasion.

Selon Pyongyang, en parlant d'essai nucléaire nord-coréen, les Etats-Unis s'inscrivent dans une logique de confrontation. Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré être ouvert au dialogue et aux négociations pour résoudre la question nucléaire et créer un climat de détente en Corée, à condition que les Etats-Unis abandonnent par des actes concrets leur politique hostile. Dans sa conclusion, la déclaration nord-coréenne a précisé que, a contrario, si les Etats-Unis persistent dans une logique de pressions et de sanctions, il n'y aura pas d'autre option pour la RPD de Corée que de prendre des contre-mesures visant à assurer sa propre défense. Les termes n'en sont pas précisés, mais il pourrait alors être envisagé soit un nouvel essai nucléaire, soit un test de missile balistique intercontinental.

L'Association d'amitié franco-coréenne a toujours déploré la politique de sanctions comme ne pouvant qu'engendrer un cycle d'escalade des tensions, ce qui n'est pas dans l'intérêt de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne. En renonçant dans l'immédiat à tout nouvel essai nucléaire, Pyongyang lance une offre de dialogue. Alors que la déclaration du ministère nord-coréen des Affaires étrangères fait état d'une telle proposition formulée auprès des Américains il y a plusieurs semaines, le choix de Pyongyang d'en rendre compte publiquement indique que la déclaration du G8 n'a pas été à la hauteur de ses attentes ; en l'absence de geste américain, la Corée du Nord indique aussi publiquement qu'elle envisage de répondre par des « contre-mesures » .

Jusqu'à présent, la politique de confrontation prônée par les néoconservateurs américains n'a produit aucun des résultats escomptés par ces derniers. Ce constat donne toute sa place à la résolution de la question nucléaire par la voie du dialogue et des négociations, dont le succès à long terme exige toutefois de renouer des relations de confiance entre les différentes parties, ce qui exige des concessions réciproques.

 

Sources :

AFP,  « Nucléaire : le G8 appelle l'Iran à saisir sa chance à Bagdad et se dit "préoccupé" par la Corée du Nord », 20 mai 2012

KCNA, "Declaration of G8 Summit Pulling up DPRK over Satellite Launch Refuted", 22 mai 2012

Xinhua,  «  Pyongyang nie vouloir mener des essais nucléaires  » , 22 mai 2012

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 20:44

Du 11 au 13 mai 2012, Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et exerçant à ce titre les fonctions de chef de l'Etat, a visité Singapour, qui est un partenaire politique et économique ancien de la RPD de Corée. Cette visite a exprimé la volonté de Pyongyang de renforcer et de diversifier ses échanges économiques extérieurs, l'accent ayant été mis sur l'économie ainsi que l'a traduit la composition de la délégation nord-coréenne, dont les numéros deux et trois protocolaires étaient Ri Kwang-gun, président de la commission pour les joint-ventures et les investissements, et An Jong-su, ministre de l'Industrie légère.

 

Les relations entre Singapour et la RPD de Corée sont anciennes et diversifiées : les deux pays sont membres du Mouvement des non-alignés (MNA) et ont développé une diplomatie réaliste, fondée notamment sur la recherche d'une indépendance vis-à-vis des grandes puissances en nouant des échanges avec le plus grand nombre de partenaires possibles. A Singapour, ces principes ont été définis dès les lendemains de l'indépendance par S. Rajaratnam, son premier chef de la diplomatie (1965-1980). L'ambassade établie par la RPD de Corée à Singapour témoigne de l'importance qu'accorde Pyongyang à ses relations avec la cité-Etat.

 

En visite à Singapour du 11 au 13 mai 2012, Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) revenait une nouvelle fois dans la cité-Etat, où il s'était déjà rendu les 1er et 2 août 2007.

 

A son arrivée à Singapour, la délégation nord-coréenne conduite par le Président Kim Yong-nam a été accueillie par Lim Cheng-hoe, directeur du protocole du ministère des Affaires étrangères, et Jong Song-il, ambassadeur de la RPD de Corée à Singapour (photo ci-dessous).

 

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Le 11 mai, le Président Kim Yong-nam a été reçu par le président singapourien Tony Tan Keng Yam. Le Président Kim Yong-nam a souligné la nécessité de renforcer les relations bilatérales, y compris dans le domaine multilatéral au sein du forum régional de l'Association des Nations du Sud-Est Asiatique (ASEAN) - où la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne a été plusieurs fois évoquée, la RPDC ayant par ailleurs signé un traité de non-agression avec l'ASEAN le 24 juillet 2008 - et du Mouvement des non-alignés, dont la RPD de Corée est un des membres les plus anciens et les plus actifs.

 

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Ayant rappelé l'ancienneté des relations entre Pyongyang et Singapour, le Président Tony Tan Keng Yam s'est félicité de la relation de confiance bâtie avec la RPD de Corée et a mis en avant le besoin de développer toujours  davantage les échanges économiques. Il a exprimé sa conviction que les deux pays coopéreraient encore plus étroitement pour la paix et la sécurité.

 

Le 11 mai, le Président Kim Yong-nam a également rencontré Michael Palmer, Président du Parlement de Singapour.

 

Le 12 mai, la délégation nord-coréenne a visité une usine agro-alimentaire, la société de produits électroniques Hi-P International Pte Ltd, ainsi qu'un îlot touristique - domaines également prioritaires pour l'économie nord-coréenne. Ayant quitté Singapour pour l'Indonésie le 13 mai, Kim Yong-nam a adressé un message de remerciement au Président Président Tony Tan Keng Yam, à l'issue d'une visite où les perspectives de coopération économique ont été placées au premier plan. Dans le cadre des mesures économiques du 1er juillet 2002, la RPD de Corée a créé un cadre incitatif aux investissements étrangers, tout en cherchant à diversifier ses échanges avec de nouveaux partenaires.

 

Les sociétés singapouriennes ont favorisé les exportations de produits de consommation en Corée du Nord comme les bières Heineken, les hamburgers ou les gaufres belges. Le développement économique rapide qu'a connu Singapour constitue aussi un objet d'études pour la Corée du Nord.

 

Les deux pays coopèrent également dans le domaine universitaire, des informaticiens nord-coréens ayant notamment été formés à Singapour. Par ailleurs, lors de la visite du ministre singapourien des Affaires étrangères George Yo en RPD de Corée en mai 2008, un accord de coopération avait été signé dans le domaine des nouvelles technologies.

 

Sources : AAFC, KCNA (dépêches des 11, 12 et 13 mai 2012 ; dont photos), Washington Post.

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 12:13

conseil_de_securite_Nations_Unies.jpgLe mercredi 2 mai 2012, le Conseil de sécurité des Nations Unies a renforcé les sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), suite au lancement d'un satellite artificiel le 13 avril dernier, qui avait entraîné une déclaration de la présidence du Conseil de sécurité annonçant un prochain élargissement de la liste des sanctions. Les Nations Unies ont décidé le gel des avoirs à l'étranger de trois nouvelles sociétés publiques nord-coréennes, s'ajoutant à une liste de huit autres sociétés. Une telle décision, qui s'inscrit malheureusement dans une logique d'escalade des tensions dans la péninsule coréenne, éloigne encore un peu plus la perspective d'une paix durable, à laquelle est fermement attachée l'Association d'amitié franco-coréenne.

 

Pays soumis au plus vieil embargo au monde, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) est aussi l'Etat le plus lourdement frappé par les sanctions internationales. Par ailleurs, jamais dans l'histoire de la conquête spatiale, le lancement d'un satellite artificiel n'avait jusqu'à présent entraîné de sanctions du Conseil de sécurité. Or c'est ce que viennent de décider ses membres permanents à l'encontre de la RPD de Corée, plus que jamais soumise à une politique du "deux poids, deux mesures". Une telle orientation accroît l'escalade des tensions dans la péninsule coréenne, théâtre de manoeuvres militaires de grande envergure entre la République de Corée (du Sud) et les Etats-Unis, et elles-mêmes porteuses de menaces de guerre. Le raidissement des Etats-Unis et de leurs alliés ne peut qu'inciter la RPD de Corée à procéder prochainement à un nouvel essai nucléaire pour, comme le souligne Pyongyang, renforcer ses capacités d'autodéfense. La politique des sanctions signe l'influence des faucons néo-conservateurs à Washington et à Séoul, auxquels s'est rallié Barack Obama sur le dossier nord-coréen, en visant à étrangler économiquement les populations visées.

 

Les trois nouvelles sociétés ajoutées à la liste par le Comité des sanctions de l'ONU sont la Banque de développement Amroggang (Amroggang Development Banking Corporation), l'entreprise Greepine et associés (Greenpine Associated Corporation) et la compagnie commerciale Heungjin Corée (Korea Heungjin Trading Company). Le Comité des sanctions a également décidé de compléter les listes de technologies nucléaires et de missiles balistiques dont les transferts sont interdits à destination ou en provenance de la Corée du Nord. Compte tenu des incertitudes bien connues portant sur la liste des matériels à usage dual (civil ou militaire), un nouveau coup pourrait ainsi être porté à l'économie nord-coréenne, qui a connu une expansion en 2011 fondée notamment sur l'essor de ses échanges commerciaux.

 

Tandis que onze sociétés nord-coréennes sont désormais soumises à des sanctions des Nations Unies, les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et l'Union européenne voulaient porter ce nombre à près de cinquante - alors que, en principe, les sanctions sont limitées à des entreprises soupçonnées d'être impliquées dans des activités balistiques ou nucléaires. Cette tentative de passage en force a déplu à la République populaire de Chine, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui n'a accepté d'inclure que trois nouvelles sociétés dans la liste des entreprises nord-coréennes soumises à sanctions. Il n'en s'agit pas moins d'un recul de la Chine, qui a accepté le principe, pour la première fois, de sanctionner un Etat pour la conduite d'un programme spatial. L'ambassadrice américaine aux Nations Unies, Mme Susan Rice, a d'ailleurs mesuré la portée d'un tel changement, en déclarant à la presse : "Prise ensemble, nous la jugeons [cette décision] comme une série forte et crédible de nouvelles sanctions".

 

Pékin, qui a conduit des négociations avec Pyongyang au lendemain du lancement opéré le 13 avril dernier, n'ayant pas réussi à mettre un satellite en orbite, a réaffirmé la traditionnelle amitié entre la Chine et la RPD de Corée. Appelant l'ensemble des parties à faire preuve de retenue pour éviter une escalade des tensions, la Chine a condamné les deux premiers essais nucléaires nord-coréens d'octobre 2006 et mai 2009, ne souhaitant pas voir d'autres Etats de la région se doter de l'arme nucléaire. Cette position de principe chinoise, qui reste inchangée, avait été à la base de la mise en place d'un régime de sanctions internationales contre Pyongyang.

 

Sources : AAFC, AFP, Yonhap.

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 13:29

Dans un article paru dans son numéro 194 (2.588), daté du 5 au 11 avril 2012, Informations ouvrières (IO), tribune libre de la lutte des classes et hebdomadaire du Parti ouvrier indépendant (POI), diffusé à 20.000 exemplaires, a dénoncé les manoeuvres conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud comme faisant peser les menaces d'une nouvelle guerre en Corée. Cette analyse a été livrée dans un article intitulé "Corée : nouvelles menaces de guerre", sous une photo de Barack Obama en treillis, légendée : "Le président américain Barack Obama observe aux jumelles la zone démilitarisée qui sépare les deux Corée au poste Ouellette près de Panmunjom (Corée du Sud), le 25 mars 2012". Si l'Association d'amitié franco-coréenne se démarque de IO lorsque l'hebdomadaire qualifie le satellite nord-coréen de "missile", elle partage pleinement les analyses de l'hebdomadaire du POI quant aux menaces de guerre en Corée et à la nécessité, pour les progressistes et les républicains, de refuser qu'un nouveau conflit endeuille la péninsule, toujours techniquement en état de guerre depuis l'armistice de 1953. Cette prise de position est d'autant plus intéressante que les principaux partis issus de la classe ouvrière restent, eux, silencieux sur les manoeuvres de guerre des Etats-Unis et de leurs alliés (Corée du Sud, Japon), leurs candidats n'ayant d'ailleurs pas répondu à la lettre aux candidats à l'élection présidentielle, envoyée par l'AAFC, sur la question coréenne. Nous reproduisons ci-après l'article publié dans Informations ouvrières, ainsi qu'un encadré intitulé : A la frontière Nord-Sud : une DMZ... "ultramilitarisée".

"Lors de son récent séjour en Corée du Sud à l'occasion d'un sommet sur la sécurité nucléaire, le président Obama a visité la zone démilitarisée (DMZ en anglais) qui sépare les deux Corée à la hauteur du 38e parallèle. Pour cette visite très médiatisée, le président américain avait revêtu un uniforme spécial : celui de chef des armées des Etats-Unis. Et Obama n'a pas seulement inspecté les 28.000 soldats américains stationnés en permanence en Corée, il a aussi tenu à observer lui-même aux jumelles les troupes de "l'ennemi du Nord", depuis un bunker de la DMZ, derrière des vitres à l'épreuve des balles de mitrailleuse lourde.

Comme pour souligner le message, des manoeuvres conjointes Etats-Unis - Corée du Sud se déroulent actuellement avec un déploiement sans précédent de troupes : près de 200.000 soldats américains et sud-coréens participent à ces manoeuvres "
Key Resolve" et "Foal Eagle".

En plus de troupes au sol, près d'une centaine de chasseurs bombardiers F-16 sont impliqués, effectuant des "sorties" avec la totalité de leur armement de combat. Le lancement d'un missile par la Corée du Nord sert de prétexte à de nouvelles tensions.


En envoyant des corvettes lance-missiles en mer Jaune afin d'intercepter le missile nord-coréen, dont le lancement est prévu à la mi-avril, le gouvernement japonais fait monter la pression, aggavant la menace de guerre. Ce déploiement japonais en mer Jaune est pourtant contraire à l'article 9 de la Constitution japonaise qui interdit formellement une telle action, les "forces maritimes d'autodéfense" japonaises ne pouvant recevoir d'autre mission que celle de défendre les eaux territoriales japonaises.

La guerre de Corée (1950-1953) avait fait trois millions de morts, des civils pour la plupart. On découvre chaque année des charniers renfermant parfois des centaines de cadavres de paysans ou de prisonniers massacrés pendant cette guerre. Et aujourd'hui, tout est de nouveau de place pour le déclenchement d'une nouvelle guerre.

 

A la frontière Nord-Sud : une DMZ... "ultramilitarisée"

 

La prétendue "zone démilitarisée" porte bien mal son nom, car c'est l'endroit du monde où se concentrent le plus de militaires, de part et d'autre de la ligne de cessez-le-feu.


Depuis la signature de l'armistice en 1953, l'état de guerre n'a pas cessé entre les deux Corée et les Etats-Unis, et les incidents font des morts chaque année. C'est plus particulièrement la limite maritime Nord qui prolonge la DMZ dans la mer de l'Ouest (dite mer Jaune), dont le tracé n'a pas été reconnu par tous les belligérants, qui constitue la principale source de conflits.


D
epuis 2010, cette ligne maritime contestée a été le théâtre du naufrage d'une corvette sud-coréenne, le Cheonan (mars 2010 : quarante-sept morts) et des échanges de tir d'artillerie lourde autour de l'île de Daeyeonpyeong (novembre 2010). Ce dernier incident témoigne de l'ampleur du dispositif militaire mis en place : en deux heures, près de quatre mille obus de grox calibre ont été échangés".

Article reproduit de l'hebdomadaire Informations ouvrières

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