Des carreaux de pavage produits dans l'usine de recyclage de Hamhung (capture d'écran KCTV, 3 avril 2021)
En juin 2022 s'est tenue pendant une semaine une réunion des Etats parties aux conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm (BRS), en vue notamment de lutter contre la pollution par les déchets plastiques et chimiques. Compte tenu des limitations des déplacements de leurs ressortissants dans le contexte de la pandémie, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) était représentée par son ambassade à Genève. Cette participation témoigne d'un intérêt nouveau pour les questions de pollution liées aux déchets dans le nord de la péninsule.
Pendant longtemps, les questions de pollution ont constitué une préoccupation mineure en Corée du Nord. De fait, le pays n'était pas vraiment entré dans l'ère de la société de consommation et les déchets plastiques, relativement peu nombreux, faisaient l'objet d'un taux de gaspillage élevé. Mais l'accent porté sur les industries de bien de consommation, tout particulièrement après l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un en 2011, s'est traduit par un accroissement des déchets plastiques, les Nord-Coréens découvrant - à l'instar des Occidentaux pendant les Trente Glorieuses les qualités du plastique, matériau abondant et peu coûteux. Mais la pollution plastique, inédite, s'est traduite par des rejets significatifs dans les mers bordant la péninsule coréenne. Parallèlement, il était procédé à d'importantes importations de produits plastiques de Chine : les importations de plastiques ont atteint 338 millions de dollars en 2019.
La pandémie liée au Covid-19 s'est ensuite traduite par une réduction drastique des échanges avec la Chine, dès le début de l'année 2020. Comme en a rendu compte le site spécialisé 38 North dans un article approfondi de Martyn Williams du 15 juin 2021, la nouvelle donne économique a conduit les autorités nord-coréennes à mener des campagnes en faveur du recyclage - du recyclage des déchets en général, la part des plastiques y étant significative. Des émissions de télévision soulignant que "les déchets sont un trésor" ont encouragé les habitants à changer leurs habitudes en procédant à un recyclage systématique des déchets. Des usines de recyclage ont été créées et agrandies, notamment à Hamhung. Soixante-dix centres d'approvisionnement en produits recyclés ont été mis en place dans l'ensemble du pays.
Si le recyclage des déchets a répondu à des impératifs économiques (faire face à des pénuries de biens qui étaient importés tout en développant des industries de substitution aux importations) dans un contexte marqué par les sanction internationales, il a aussi conduit à un changement drastique des pratiques de consommation. Etabli en Corée du Sud, et visiteur régulier de la Corée du Nord avant la fermeture de ses frontières pour faire face au Covid, le Docteur Bernhard J. Seliger a fait part, dans un article au Korea Times, que les deux Etats coréens avaient un intérêt commun à lutter contre la pollution plastique, qui affecte de manière globale la péninsule et les eaux environnantes. Dans ce domaine, le Sud dispose d'une expertise scientifique reconnue. Nous ne pouvons que souscrire à ce constat de bon sens : face à l'urgence climatique que révèle (entre autres) la pollution plastique, la solidarité ne doit pas avoir de frontières.
Le Président Kim Il-Sung et le directeur de la KCIA Lee Hurak, le 3 novembre 1972
Le 4 juillet 1972, il y a cinquante ans, la signature du communiqué conjoint Nord-Sud marquait une étape fondamentale pour le dialogue intercoréen. En effet, si ces premiers échanges Nord-Sud allaient finalement s'interrompre dès 1973 dans un contexte de durcissement politique au Sud (et malgré plusieurs rencontres de haut niveau, notamment le 3 novembre 1972 lorsque le Président Kim Il-sung accueillit Lee Hurak, directeur de la KCIA et à ce titre chargé des négociations pour la partie sud-coréenne), la déclaration du 4 juillet a posé trois principes fondamentaux sur le chemin de la réunification de la Corée :
- l'indépendance, c'est-à-dire le refus de toute ingérence étrangère (y compris des organisations internationales) dans le processus de réunification, lequel doit être réalisé par les Coréens eux-mêmes ;
- la paix, en excluant tout recours à la force, moins de vingt ans après la fin des combats de la guerre de Corée ayant causé des millions de morts ;
- la grande union nationale, à savoir la volonté de dépasser les différences "d'idéologie, d'idéal et de régime" pour parvenir à la réunification.
Pour comprendre la portée du communiqué conjoint du 4 juillet 1972 (accessible en intégralité sur notre site), nous reproduisons ci-après traduit de l'anglais l'extrait d'un télégramme diplomatique bulgare du 16 août 1972, reproduit sur le site du Centre Woodrow Wilson [extrait : p. 181 du document], sur les réactions internationales au communiqué du 4 juillet 1972.
Les changements qui sont intervenus dans les relations entre le Nord et le Sud ont aussi suscité des réactions dans l'opinion publique mondiale.
La presse des Etats frères socialiste a reflété l'accord et les conférences de presse qu'ont organisées Pak Seongcheol and Lee Hurak à Pyongyang et à Seoul dans des annonces de grande ampleur, sans prendre de position propre sur l'accord.
Les dirigeants roumains ont adressé un télégramme à Kim Il Sung et Choe Yonggeon, dans lequel ils expriment leur plein soutien à l'accord. George Marshe a également adressé un télégramme à Kim Il Sung.
La réaction de la Chine a été la plus forte là où la presse, conjointement et avec des informations détaillées, a publié de nombreux documents spécifiques — des articles et des commentaires soutenant l'accord. Le communiqué conjoint a été accueilli avec une certaine réserve et retenue par les représentants des ambassades de la RDA et de la République démocratique du Vietnam. Les camarades allemands et vietnamiens y voient des éléments contraires aux principes des politiques qu'ils soutiennent en ce qui concerne leurs relations avec la RFA et le Sud Vietnam.
La réaction des pays capitalistes est également variée.
Les gouvernements des Etats-Unis, d'Angleterre et d'autres pays occidentaux ont bien accueilli l'accord et réaffirmé leur soutien au gouvernement sud-coréen.
Le gouvernement japonais a réagi d'une manière plus réservée.
Le 15 juin 2000, à l'issue d'une visite de trois jours à Pyongyang, capitale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), Kim Dae-jung, président de la République de Corée (du Sud), signa avec Kim Jong-il, président du Comité de la Défense nationale de la RPDC une déclaration commune, la première signée au plus haut niveau des deux Etats coréens. La Déclaration commune Nord-Sud du 15-Juin fut l'aboutissement d'un long processus historique, jalonné d'épisodes tragiques, et ouvrit une nouvelle ère dans les relations inter-coréennes, avec des périodes de stagnation et d'accélération, mais maintenant vivant l'espoir d'une réunification possible de la Corée divisée et de la réparation de l'injustice faite au peuple coréen après la Seconde Guerre mondiale.
Bien avant 1945 et la défaite du Japon, qui avait annexé la Corée en 1910, le peuple coréen avait l'espoir de retrouver sa liberté et son indépendance, par la résistance qu'il opposait à l'occupant japonais mais aussi par les garanties que pouvaient offrir les puissances alliées.
Ainsi, en novembre 1943, la conférence du Caire réunit le président américain Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill, et le généralissime Tchang Kaï-chek, chef du gouvernement de la République de Chine, pour discuter de la lutte contre l'Empire du Japon et du nouvel ordre des puissances en Asie, après la guerre (le dirigeant de l'URSS Joseph Staline ne participait pas à la conférence, le pacte de neutralité soviéto-japonais de 1941 étant encore en vigueur).
La participants de la conférence du Caire décidèrent que la « la Corée deviendra libre et indépendante le moment venu ».
Malgré ces promesses, dès sa libération, le 15 août 1945 après 35 années d'une occupation féroce, la Corée fut divisée en deux zones pour désarmer les troupes japonaises. Les Etats-Unis, avec l'accord de l'URSS, choisirent le 38e parallèle. Il convient de noter que les troupes américaines ne débarquèrent que le 8 septembre suivant sur la péninsule coréenne, pour instaurer, dans la partie sud, un « gouvernement militaire de l'armée des Etats-Unis en Corée » (USAMGIK).
Dans la partie nord, était établi un Comité populaire provisoire.
Pour tenter d'enrayer un processus de division de la Corée, une conférence des représentants des partis politiques et organisations sociales du Nord et du Sud eut lieu à Pyongyang le 19 avril 1948, à l'invitation de Kim Il-sung, président du Comité populaire provisoire de Corée du Nord. Le président du Gouvernement provisoire de Corée du Sud, Kim Gu, participa à la conférence de Pyongyang. Ancien résistant anti-japonais, Kim Gu était aussi un anti-communiste, mais il mit en avant l'intérêt supérieur de la nation coréenne, selon un principe qui sous-tendra tous les projets à venir en vue d'une réunification de la Corée : une grande union nationale transcendant les différences d'idéologie, d'idéal et de système. En raison de son engagement, Kim Gu sera assassiné le 26 juin 1949 par la police secrète sud-coréenne.
Car, au lendemain de la conférence de Pyongyang, des élections séparées eurent lieu dans la partie sud, le 10 mai 1948, conduisant à la création d'une République de Corée le 15 août suivant, ce qui éloignait encore la perspective d'une réunification.
Le 9 septembre 1948, au nord du 38e parallèle, était proclamée la République populaire démocratique de Corée.
Même si, selon certaines estimations, les affrontements le long de la limite artificielle du 38e parallèle, firent jusqu'à 100 000 morts entre 1945 et 1950, la guerre de Corée (appelée « guerre de libération de la Patrie » en RPDC) éclata officiellement le 25 juin 1950. Outre les millions de morts et les destructions immenses de ce conflit, la menace de l'emploi de l'arme atomique par les Etats-Unis contre le Nord a provoqué un exode massif vers le Sud, les parents choisissant souvent de mettre leurs enfants à l'abri d'éventuelles frappes nucléaires, aggravant encore le drame des familles séparées.
L'armistice signé le du 27 juillet 1953 a mis fin aux combats mais a laissé la péninsule coréenne divisée par une zone démilitarisée (DMZ) infranchissable et toujours, techniquement, en état de guerre.
Le dialogue inter-coréen a véritablement repris le 4 juillet 1972 quand les deux parties ont publié un communiqué conjoint posant trois principes, toujours valables à ce jour, pour une réunification de la Corée : indépendance, paix et grande union nationale transcendant les différences d'idéologie, d'idéal et de système.
Mais la visite à Pyongyang du 13 au 15 juin 2000 du président sud-coréen Kim Dae-jung à l'invitation du dirigeant de la RPDC Kim Jong-il a été un événement historique, marquant une nouvelle étape dans les relations inter-coréennes, d'abord parce que, pour la première fois depuis la partition de leur pays, les plus hauts dirigeants des deux Etats coréens se rencontraient.
La déclaration commune signée le 15 juin 2000 par les deux dirigeants coréens revêt donc une importance particulière. Cette déclaration comporte cinq points :
1.
Le Nord et le Sud ont décidé de résoudre en toute indépendance le problème de la réunification du pays grâce à l'union de notre nation qui en est responsable.
2.
Ils ont reconnu qu'il y a des points communs entre le projet de fédération dans son étape inférieure présenté par le premier et le projet de commonwealth avancé par le second et décidé d'orienter dans ce sens la réunification.
3.
Ils ont décidé, à l'occasion du 15 août [2000], d'échanger des groupes de visite de familles et de proches dispersés et de résoudre au plus tôt le problème des anciens prisonniers de guerre non convertis et d'autres problèmes humanitaires.
4.
Ils sont convenus de développer de façon équilibrée l'économie nationale par la coopération économique et de promouvoir la collaboration et les échanges dans différents domaines, notamment social, culturel, sportif, sanitaire et environnemental en vue d'approfondir la confiance mutuelle.
5.
Pour appliquer dans les meilleurs délais ces points d'accord, ils ont décidé d'ouvrir au plus tôt un dialogue entre autorités.
La Déclaration commune Nord-Sud du 15-Juin a été suivie, sept ans plus tard, d'une autre déclaration signée au plus haut niveau, par le dirigeant de la RPDC Kim Jong-il et par le président sud-coréen Roh Moo-hyun, précisant comment développer les rapport Nord-Sud et parvenir à la paix et à la prospérité.
Puis, les conservateurs revenant au pouvoir en Corée du Sud, le dialogue inter-coréen connaîtra une longue phase de stagnation de 2008 à 2017, les acquis de la période précédente étant même simplement annulés, avec la fin des circuits touristiques dans les monts Kumgang et la fermeture de la zone industrielle inter-coréenne de Kaesong. Quant aux réunions de familles séparées, peut-être l'aspect le plus poignant et le plus urgent de la division, elles deviendront plus rares. Les gouvernements conservateurs iront jusqu'à prendre pour prétexte des drames non élucidés, tels le naufrage d'une corvette de la marine sud-coréenne en mars 2010, pour adopter de nouvelles sanctions à l'encontre de la RPDC...
Il faudra attendre 2017 et le retour des démocrates au pouvoir, après la destitution de la présidente conservatrice Park Geun-hye, accusée de corruption, pour que le dialogue inter-coréen soit renoué au plus haut niveau. Les présidents Kim Jong-un et Moon Jae-in se rencontreront ainsi à quatre reprises entre 2018 et 2019, signant deux autres textes fondamentaux pour les relations inter-coréennes et l'apaisement des tensions en Corée les 27 avril 2018 et 19 septembre 2018.
Quels que soient les obstacles sur la voie menant à une réunification de la Corée, indépendante, pacifique et transcendant les différences d'idéologie, d'idéal et de système, la Déclaration commune Nord-Sud du 15-Juin fut un événement historique et a laissé un héritage qu'il convient de faire prospérer. La réunification de la Corée - divisée contre son gré en 1945 -, est l'aspiration légitime du peuple coréen et c'est un enjeu vital pour la paix du monde, car la Corée reste un foyer de tensions où peut toujours éclater un conflit d'ampleur planétaire.
Il est donc du devoir de tous les pays du monde, singulièrement la France, d'appuyer, par tous les moyens à leur disposition, un processus qui pose des bases solides pour établir une paix durable, promouvoir les échanges et favoriser la réunification entre les deux parties de la péninsule coréenne divisée. Pour sa part, l'Association d'amitié franco-coréenne n'aura de cesse de rappeler aux autorités françaises leur responsabilité en la matière.
Après que le président des Etats-Unis Donald Trump a limogé le 10 septembre 2019 son conseiller à la sécurité nationale, le « super faucon » John Bolton, les perspectives semblent meilleures pour une reprise des négociations entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et les Etats-Unis, susceptibles cette fois d'aboutir à un accord sur le programme nucléaire de la RPDC, acceptable par les deux parties. Ces perspectives de dialogue ne sont même pas compromises par les trois nouveaux essais balistiques de la RPDC (16 août, 24 août et 10 septembre), en réaction aux manœuvres militaires conjointes des armées américaine et sud-coréenne. Ces essais n'auront pas non plus dissuadé la Corée du Sud de mettre fin à un accord de partage des renseignements militaires avec le Japon, pourtant un élément essentiel de l'alliance entre la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis.
Après les séries d'essais de missiles à courte portée et de lance-roquettes mutliples effectués en mai 2019 et en juillet-août 2019, la RPDC a procédé une série de trois nouveaux essais du 16 août au 10 septembre 2019 :
Le 16 août, la RPDC a testé sur sa côte orientale ce qu'elle a présenté comme une « nouvelle arme », sans donner davantage de renseignements sur l'arme en question. Selon l'armée sud-coréenne, il s'agirait de deux missiles balistiques de courte-portée similaires, au moins par leur aspect, au Army Tactical Missile System (ATACMS) de l'armée américaine. Les projectiles testés auraient parcouru 230 km à une altitude maximale de 30 km.
Le 24 août, la RPDC a testé, toujours depuis sa côte orientale un « lance-roquettes multiple de très grande taille nouvellement développé » d'une portée présumée d'au moins 400 km.
Enfin, le 10 septembre, la RPDC a procédé à l'essai d'un autre « lance-roquettes multiple de très grande taille », cette fois depuis sa région occidentale, dont deux projectiles ont parcouru environ 330 kilomètres selon l'armée sud-coréenne.
L'essai du 10 septembre constituait le dixième de l'année 2019 et les armes testées, qu'il s'agisse de missiles à courte portée ou de lance-roquette multiples sont capables d'atteindre les forces que déploient les Etats-Unis dans la péninsule coréenne et ses alentours.
C'est néanmoins le 10 septembre que le président américain Donald Trump a choisi de se séparer de son conseiller à la sécurité nationale, le très belliciste John Bolton, ensuite remplacé par Robert O'Brien.
Bolton est considéré comme le principal responsable de l'échec du sommet de Hanoï des 27 et 28 février 2019. A Hanoï, Les deux parties avait échoué à s'entendre sur les étapes de la dénucléarisation de la RPDC et de la levée des sanctions frappant cette dernière, Bolton plaidant pour l'application du « modèle libyen », soit la renonciation par la Corée du Nord à son programme d'armement nucléaire comme préalable à d'hypothétiques concessions de la part des Etats-Unis.
« [John Bolton] a fait de très grosses erreurs. Quand il a parlé du modèle libyen pour Kim Jong-un, ce n'était pas une bonne déclaration à faire », a déclaré Donald Trump le 11 septembre aux journalistes à la Maison-Blanche. « Voyez ce qui s'est passé avec Kadhafi. Ce n'était pas une bonne déclaration à faire, et cela nous a retardés. »
Pour mémoire, la Libye a abandonné son programme d'armement nucléaire en 2003, huit ans avant le renversement et l'assassinat du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi par des forces rebelles soutenues par l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
« Voyez ce qui est arrivé à Kadhafi avec le modèle libyen. Et il se sert de cela pour conclure un accord avec la Corée du Nord ? », a déclaré Donald Trump. « Je ne blâme pas Kim Jong-un pour ce qu'il a dit après cela. Et il ne voulait rien avoir à faire avec John Bolton. Dire quelque chose comme ça, ce n'est pas une question d'être dur, c'est une question de ne pas être intelligent. »
Ces déclarations sont plutôt de nature à rassurer la RPDC sur les intentions des Etats-Unis. De fait, le départ du « super faucon » Bolton a coïncidé avec la proposition de la Corée du Nord de reprendre à la fin du mois de septembre les négociations sur la dénucléarisation, dans l'impasse depuis le sommet sans accord de février entre les dirigeants nord-coréen et américain.
Ainsi, le 10 septembre, la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son-hui, a déclaré dans un communiqué que la RPDC souhaitait reprendre les négociations sur la dénucléarisation avec les Etats-Unis à la fin de septembre, en demandant que Washington vienne avec une nouvelle proposition acceptable.
« Nous sommes disposés à nous asseoir avec la partie américaine pour des discussions complètes sur les enjeux que nous avons abordés à une date et un endroit à déterminer à la fin de septembre », a dit la vice-ministre Choe.
Pour la vice-ministre, les Etats-Unis ont eu « suffisamment de temps » pour réviser leur méthode de calcul, conformément au souhait exprimé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un dans son discours du 12 avril 2019 lors de la première session de la 14ème législature de l'Assemblée populaire suprême de RPDC.
« Je pense que les Etats-Unis viendront avec une proposition adaptée aux intérêts de la RPDC et des Etats-Unis et basée sur une méthode de calcul acceptable pour nous », a déclaré Choe Son-hui.
La position nord-coréenne a été réaffirmée par Kim Myong-gil, ancien ambassadeur nord-coréen au Vietnam et nouveau représentant de la RPDC pour les négociations avec les Etats-Unis.
Dans un communiqué publié le 21 septembre, l'ambassadeur Kim a favorablement accueilli les propos du président américain qui a suggéré une « nouvelle méthode » pour sortir les négociations de dénucléarisation de l'impasse.
« En tant que chef de la délégation de la partie de la RPDC aux négociations de travail RPDC-Etats-Unis, j'aimerais saluer la décision politique judicieuse du président Trump d'aborder les relations RPDC-Etats-Unis d'un point de vue plus pratique », a déclaré Kim Myong-gil.
« Pour le moment, je ne suis pas tout à fait certain de ce que [le président Trump] sous-entend dans sa proposition de "nouvelle méthode" mais il me semble qu'il veut dire qu'une solution par étape en commençant d'abord par les choses faisables, tout en construisant une confiance mutuelle, serait la meilleure option », a-t-il dit.
« J'aimerais rester moi-même optimiste quant aux résultats des prochaines négociations RPDC-Etats-Unis en prévoyant que la partie américaine viendra aux négociations avec une méthode de calcul correcte », a-t-il encore ajouté.
La position de la RPDC constitue un grand changement par rapport aux critiques émises à l'égard des Etats-Unis au cours de l'été 2019. Ainsi, en août, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Ri Yong-ho, avait qualifié son homologue américain Mike Pompeo de « toxine conservatrice de la diplomatie américaine », Pompeo ayant déclaré que toutes les sanctions imposées contre la RPDC seraient maintenues jusqu'à sa dénucléarisation. Pour sa part, la vice-ministre nord-coréenne des affaires étrangères Choe Son-hui avait déclaré fin août que les attentes pour le dialogue avec les Etats-Unis étaient « en train de disparaître progressivement ».
La mise à l'écart de John Bolton, champion des néoconservateurs adeptes de « changements de régime » dans les pays considérés comme hostiles, aura donc permis de sortir de l'impasse les négociations entre la RPDC et les Etats-Unis. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, les essais balistiques menés par la RPDC en juillet et août n'ont pas empêché la Corée du Sud de mettre un terme à l'accord de partage de renseignements militaires avec le Japon, élément essentiel de l'alliance entre la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis tant désirée par ces derniers pour affronter la Chine avec la prétendue menace nord-coréenne comme prétexte.
En effet, le 22 août 2019, la Corée du Sud a annoncé sa décision de ne pas renouveler l'Accord de sécurité générale d'informations militaires (General Security of Military Information Agreement, GSOMIA) avec le Japon, accord arrivant à échéance en novembre et considéré comme l'une des rares plates-formes de sécurité pour promouvoir la coopération trilatérale en matière de défense entre les deux pays et leur allié commun, les Etats-Unis.
La décision sud-coréenne est intervenue sur fond de conflit commercial avec le Japon. Début août, le Japon a décidé de supprimer la Corée du Sud de sa liste des partenaires commerciaux dignes de confiance, justifiant cette décision par des « problèmes sécuritaires », après avoir imposé le 4 juillet des restrictions d'exportation vers la Corée du Sud de trois matériaux clés dans le cadre de représailles apparentes contre les verdicts rendus par la Cour suprême sud-coréenne quant au travail forcé en temps de guerre.
Dans un rapport préparé pour une réunion parlementaire, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a indiqué : « Nous avons déterminé qu'il n'était plus dans l'intérêt national de maintenir un pacte conclu pour partager des informations militaires sensibles avec le gouvernement japonais qui a soulevé des questions sur la confiance endommagée et les préoccupations sécuritaires. »
Le département d'Etat américain a quant à lui fait part de sa « profonde inquiétude et déception sur le fait que l'administration Moon a refusé le renouvellement » du GSOMIA, et le secrétaire américain à la Défense Mark Esper a manifesté ses préoccupations sur la décision de la Corée du Sud de mettre fin à l'Accord dans un entretien téléphonique avec son homologue sud-coréen.
Le prétexte de la « menace nord-coréenne » a donc fait long feu. Les négociations entre la RPDC et les Etats-Unis en vue de la signature d'un accord de dénucléarisation mutuellement acceptable sont à nouveau sur les rails, et la Corée du Sud n'hésite plus à mettre en avant les intérêts coréens, communs aux Coréens du Sud, du Nord et d'outre-mer, quitte à s'opposer aux intérêts stratégiques des Etats-Unis.
Tout cela fait émerger en Corée un nouveau contexte - un nouveau monde? - et il n'y a plus guère que la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne pour condamner les mesures prises par la RPDC pour sa propre défense, comme ils l'ont encore fait le 27 août en convoquant une session, à huis clos, du Conseil de sécurité des Nations unies, et en faisant une déclaration par laquelle, tels la mouche du coche de lafable, ils appellent la Corée du Nord à « s'engager dans des négociations significatives avec les Etats-Unis ». Mais, aussi significatif, si ce n'est plus, que les négociations réclamées par Paris, Londres et Berlin, les Etats-Unis ne se sont pas associés à cette déclaration, sans doute pour ne pas nuire aux efforts visant la reprise des négociations avec la RPDC.
La nouvelle modération de l'administration américaine en Corée l'éloigne de la rhétorique habituelle des néoconservateurs dans le style de John Bolton, lequel aura au moins la satisfaction de savoir qu'il est un peu regretté dans certaines capitales européennes.
Entre le 25 juillet et le 10 août 2019, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a procédé à cinq reprises à des essais de missiles à courte portée et de lance-roquettes multiples. Cette accélération des exercices militaires nord-coréens visait à répondre à la reprise, à partir du 5 août, des exercices militaires menés par les armées sud-coréenne et américaine, contraires, selon la RPDC, à l'esprit des déclarations signées lors des sommets inter-coréens d'avril et septembre 2018 et du sommet RPDC-Etats-Unis de juin 2018.
La RPDC a annoncé avoir procédé à l'essai de missiles à courte portée les 25 juillet, 6 août et 10 août 2019, et à l'essai de lance-roquettes multiples les 31 juillet et 2 août 2019. Ces tirs, tous effectués en direction de la mer de l'Est (mer du Japon) ont été confirmés par les armées de la Corée du Sud et des Etats-Unis, le Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS) sud-coréen estimant toutefois que les essais des 31 juillet et 2 août concernaient aussi des missiles balistiques à courte portée.
L'agence officielle nord-coréenne KCNA a rapporté que les essais des 25 juillet, 31 juillet, 2 août, 10 août étaient supervisés par le dirigeant de la RPDC Kim Jong-un, lequel, selon l'agence, « a souligné que nous ne pouvons que développer sans cesse des systèmes d'armes hyperpuissants pour éliminer les menaces éventuelles et directes à la sécurité de notre pays qui existent au Sud ». En décrivant le déploiement par Séoul de nouvelles armes et l'organisation d'exercices militaires comme un « acte suicidaire », le dirigeant nord-coréen a exhorté le président sud-coréen Moon Jae-in à « revenir à la position correcte d'avril et septembre de l'année dernière » lorsque les Corée du Nord et du Sud ont tenu des sommets.
Ces essais étaient destinés à envoyer un « avertissement solennel » aux « forces militaires bellicistes sud-coréennes » qui sont en train de déployer des « armes offensives ultramodernes en Corée du Sud » et cherchent à « organiser un exercice militaire en défiant les mises en garde répétées » de la RPDC, a aussi dit KCNA en référence à l'acquisition d'avions de combat furtifs F-35 par la Corée du Sud et à l'organisation d'exercices militaires par les armées sud-coréenne et américaine, que la RPDC considère dirigés contre elle.
L'exercice militaire américano-sud-coréen qui a débuté le 5 août 2019 a été décrit par l'armée sud-coréenne comme un « entraînement du personnel pour la gestion de crises » constituant une séance préliminaire d'un exercice de poste de commandement ayant, lui, commencé le 11 août.
Cet exercice vise à tester la capacité opérationnelle initiale de la Corée du Sud qui prévoit de reprendre contrôle opérationnel de ses forces en temps de guerre, actuellement entre les mains des Etats-Unis (la Corée du Sud a repris le contrôle opérationnel de ses forces en temps de paix en 1994).
La Corée du Sud et les Etats-Unis sont restés très discrets quant à leurs manœuvres conjointes : ils n'ont pas annoncé officiellement le lancement des exercices, ni dévoilé de détails tels que leur nom et leur durée (l'agence de presse sud-coréenne Yonhap a évoqué une durée de trois semaines). Mais cette discrétion n'a pas calmé la colère de la Corée du Nord qui, parallèlement à la poursuite de ses essais, a, dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères publié le 6 août, qualifié les manœuvres américano-sud-coréennes de violation des accords de paix et averti que la RPDC pourrait rechercher une « nouvelle voie » si de telles actions hostiles se poursuivaient.
Critiquant une nouvelle fois Séoul et Washington à propos de l'introduction en Corée du Sud d'armes telles que les chasseurs furtifs, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré qu'une telle mesure montre que les deux pays « n'ont pas du tout la volonté politique de mettre en œuvre les déclarations conjointes », dans lesquelles ils se sont engagés à améliorer les relations Etats-Unis-Corée du Nord et les relations intercoréennes.
« Nous maintenons notre position de résoudre les problèmes par le dialogue. Mais la dynamique du dialogue sera inefficace tant que les mouvements militaires hostiles se poursuivront », a aussi déclaré le ministère nord-coréen des Affaires étrangères dans son communiqué du 6 août.
La critique la plus cinglante à l'égard des manœuvres militaires américano-sud-coréennes est venue de Kwon Jong-gun, directeur général du département des Affaires américaines au ministère des Affaires étrangères de la RPDC, qui a signé le 11 août un communiqué au ton aussi ironique qu'inhabituel, dont voici la traduction intégrale à partir de la version anglaise publiée par KCNA :
« "Un imbécile devient un imbécile plus grand avec l'âge." Ce dicton s'applique aux autorités sud-coréennes.
Il est bien attesté par les autorités sud-coréennes, lesquelles ont changé le nom de l'exercice militaire conjoint, passant de "Alliance 19-2" à l'origine à "exercice de poste de commandement combiné Corée du Sud-Etats-Unis du second semestre", et ont annoncé qu'elles entameraient leur exercice à grande échelle à partir du 11 août.
C’est une erreur de calcul s’ils pensent que le simple changement du nom de l’exercice peut modifier sa nature agressive ou que nous le ferions passer tranquillement.
La merde, bien que dure et sèche, pue encore même si elle est enveloppée dans un tissu à fleurs.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est le fait que Chongwadae [NdT : siège de la présidence sud-coréenne] a eu une activité intense, appelant à une "réunion d'urgence des ministres concernés", alors même qu'il n'y a pas de guerre, au sujet des mesures régulières prises par la RPDC pour moderniser ses armes conventionnelles.
La dernière fois, ils sont devenus la risée mondiale quand ils ont perdu la tête, faute de pouvoir calculer correctement la portée du tir de démonstration de notre armée. Au lieu d'en tirer une leçon, ils se sont mêlés de ce qui ne les regarde pas et s'agitent jusqu'à en perdre le sommeil à l'aube. C'est vraiment un spectacle à voir.
Une telle attitude de la part de Chongwadae pourrait passer aux yeux du "peuple" sud-coréen comme celle d'un "maître" de la mise en ordre de la sécurité. Mais nous ne voyons cela que comme celle d'un chien craintif aboyant de façon plus sauvage.
En ce qui concerne notre test de développement des armes conventionnelles, même le Président des Etats-Unis a fait une remarque reconnaissant en effet le droit à l'autodéfense d'un Etat souverain, affirmant qu'il s'agit d'un petit test de missile comme le font de nombreux pays. Mais les autorités sud-coréennes qualifient l'édification de nos forces armées d'autodéfense de source de tension militaire tout en demandant instamment d'y mettre fin. Alors, comment les autorités sud-coréennes peuvent-elles avoir le courage de proférer un tel non-sens? Cela ne rime à rien.
De plus, nous nous trouvons maintenant dans une situation extraordinaire qui voit les autorités sud-coréennes mener avec défiance un exercice de guerre agressif contre nous. Dans le tourbillon de cette affaire, ils préfèrent se déchaîner pour tenter de ternir l'image de la RPDC. C'est bien le cas d'un voleur qui crie "Arrêtez le voleur!"
Il est seulement regrettable que nos homologues ne soient pas à la hauteur des exigences actuelles.
Si les autorités sud-coréennes pensent qu'elles peuvent surmonter cette crise en changeant simplement le nom de l'exercice militaire, c'est vraiment une grave erreur.
Bien que nous devions engager un dialogue à l'avenir, une fois qu'un courant favorable au dialogue aura été créé, il convient de garder à l'esprit que ce dialogue se tiendra strictement entre la RPDC et les Etats-Unis, et non entre le Nord et le Sud.
Etant donné que l'exercice militaire nous place clairement comme un ennemi dans son concept, ils devraient penser qu'un contact inter-coréen sera difficile à établir en soi à moins de mettre fin à un tel exercice militaire ou avant de fournir une excuse plausible ou une explication sincère pour la conduite de l'exercice militaire.
Nous réglerons certainement cela à tous égards et surveillerons de près l'action des autorités sud-coréennes.
Si les autorités sud-coréennes proféraient des propos insensés pour sauver la face en mobilisant à nouveau un homme aussi drôle que Jeong Kyong Du [NdT : ministre sud-coréen de la Défense], ce serait un acte aussi idiot qu'éteindre le feu avec de l'huile.
Cela a déjà mal tourné pour que Chongwadae dorme bien à l’aube du jour, tant il maintient notoirement la sécurité en bon ordre. »
La RPDC entend donc résoudre la question nucléaire en discutant avec les seuls Etats-Unis et les négociations entre les deux pays pourraient reprendre dès la fin des manœuvres américano-sud-coréennes. Une reprise rapide des contacts inter-coréens à haut niveau est, elle, plus incertaine.
Le communiqué du directeur Kwon fait référence à un message publié le 2 août par Donald Trump sur les réseaux sociaux. Confronté aux essais balistiques nord-coréens, le Président des Etats-Unis en relativisait la gravité, mettant en avant ses bonnes relations avec Kim Jong-un :
« Kim Jong Un et la Corée du Nord ont testé 3 missiles à courte portée dans les derniers jours. Ces tests de missiles ne sont pas une violation de notre accord signé à Singapour, et nous n'avons pas discuté de missiles à courte portée quand nous nous sommes serré la main. Il pourrait y avoir violation des Nations unies, mais le Président Kim ne veut pas me décevoir par une violation de la confiance, il y a bien trop à gagner pour la Corée du Nord – le potentiel du pays, sous la direction de Kim Jong Un, est illimité. De même, il y a bien trop à perdre. Je peux avoir tort, mais je crois que le Président Kim a une grande et belle vision pour son pays, et seuls les Etats-Unis, avec moi comme Président, peuvent faire de cette vision une réalité. Il fera la bonne chose parce qu'il est bien trop intelligent pour ne pas le faire, et il ne veut pas décevoir son ami, le Président Trump ! »
Le 10 août, après avoir reçu une lettre de Kim Jong-un, Donald Trump affichait même une certaine compréhension à l'égard de la colère de la RPDC face aux exercices américano-sud-coréens qualifiés de « ridicules et chers » :
« Dans une lettre que m'a envoyée Kim Jong Un, il a affirmé, très gentiment, qu'il aimerait me rencontrer et démarrer des négociations dès que l'exercice conjoint entre les Etats-Unis et la Corée du Sud sera terminé. C'était une longue lettre, se plaignant en majeure partie d'exercices ridicules et chers. C'était aussi une petite excuse pour avoir testé des missiles à courte portée, et ces tests prendront fin dès que les exercices finiront. J'ai hâte de voir Kim Jong Un dans un avenir pas si éloigné ! Une Corée du Nord dénucléarisée mènera à un des pays réussissant le mieux dans le monde ! »
Si le Président des Etats-Unis s'est montré optimiste quant à une reprise rapide des discussions en vue d'une résolution de la crise dans la péninsule coréenne, d'autres pays ont adopté une attitude plus alarmiste... mais pas plus constructive.
Ainsi, le 1er août, après le deuxième essai balistique nord-coréen du mois de juillet, une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies s'est tenue, à huis clos, à la demande de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni. L'Allemagne préside le comité de l'ONU chargé de surveiller l'application des sanctions contre la Corée du Nord. La France et le Royaume-Uni sont membres permanents du Conseil de sécurité. La dernière résolution en date (2397) sanctionnant la RPDC pour ses essais nucléaires et balistiques a été adoptée le 22 décembre 2017 et la réunion du 1er août n'a débouché sur aucun nouveau texte.
Le Conseil de sécurité pourrait être utile à la résolution de la crise en Corée en en revenant seulement à la Charte des Nations unies, notamment à son article 39 qui stipule que « le Conseil de sécurité constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux Articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. »
La notion de « menace contre la paix » dans la péninsule coréenne est susceptible de concerner un grand nombre de situations et de démarches, pas seulement du fait de la RPDC. A ce titre, la récurrence des exercices militaires menés conjointement par les Etats-Unis et la Corée du Sud sont clairement constitutifs d'une « menace contre la paix » en simulant un affrontement armé avec la Corée du Nord et une invasion de cette dernière.
Pourtant, les exercices militaires conjoints américano-sud-coréens n’ont jamais été inscrits à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, ni traités afin que des mesures soient adoptées par les Nations unies. En omettant de traiter cette situation, le Conseil de sécurité a souvent donné une impression de partialité, ce qui ne peut que compromettre les buts qu’il est supposé poursuivre au titre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, particulièrement dans le nouveau contexte de détente qui prévaut dans la péninsule coréenne depuis 2018 : agir en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression.
La commémoration, le 8 juillet 2019, des 25 ans de la disparition du Président Kim Il-sung, fondateur et « Président éternel » de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), selon les termes de la Constitution de la RPDC, est l’occasion de revenir sur un épisode relativement peu connu des relations inter-coréennes : les inondations de septembre 1984 en Corée du Sud, lesquelles avaient suscité un important mouvement de solidarité en RPDC sous l’impulsion du Président Kim Il-sung, démontrant ainsi la fraternité qui unit le peuple Coréen ainsi que son ardent désir de réconciliation.
De la fin août jusqu’au début du mois de septembre 1984, la Corée du Sud fut la proie de terribles inondations dont le bilan tant humain que matériel s’avéra très lourd : 190 morts, 200 000 sans abri, des milliers de bâtiments détruits ou rendus inutilisables.
Le Président de la RPDC Kim Il-sung, conscient des graves difficultés rencontrées par le peuple sud-coréen, proposa son aide et, sous son impulsion, un immense mouvement de solidarité se mit en place depuis la RPDC, conformément au principe (énoncé dès 1972) d'une grande union nationale transcendant les différences d’idéologie, d’idéal et de régime, devant guider les relations inter-coréennes dans la perspective d'une future réunification de la Corée.
Le Président Kim Il-sung inspectant l'aide destinée aux sinistrés sud-coréens en septembre 1984 (source : KCTV)
A la mi-septembre, à la suite de discussions tenues à Panmunjom entre représentants de la Croix-Rouge des Corée du Nord et du Sud, le gouvernement sud-coréen se résolut finalement à accepter cette aide. Il s’agissait d’une première historique car les gouvernements du Sud avaient toujours rejeté les propositions d’aide de la RPDC, comme dans les années 1950 et 1960 lorsque la Corée du Sud fut touchée par des pluies torrentielles ou des typhons.
Pour la première fois depuis la fin de la Guerre de Corée en 1953, à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre 1984, des camions venus de la RPDC traversaient la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corée. Remplis de matériel de première nécessité (médicaments, vivres, vêtements…), 750 camions venus de la RPDC sont ainsi arrivés au Sud, à Taesongdong, une localité près de Panmunjom. Au total, 7 200 tonnes de riz, 500 000 mètres de tissu et près de 760 caisses de médicaments furent offerts par le peuple nord-coréen.
Au même moment, cinq cargos de la RPDC transportant 100 000 tonnes de ciment arrivèrent dans les ports sud-coréens de Inchon et de Bukpyong (rebaptisé depuis Donghae).
Acheminement de l'aide nord-coréenne en Corée du Sud en septembre 1984 (source : "Seventy Years of Brilliant Leadership", Editions en langues étrangères, Pyongyang, 2015)
De part et d’autre de la frontière inter-coréenne, on assista aux scènes enthousiastes de citoyens du Nord et du Sud qui se pressaient au bord des routes pour acclamer le passage des camions. L’ouverture de la DMZ, pourtant souvent décrite comme étant la frontière la plus infranchissable au monde, donna elle aussi lieu à d’étranges scènes : les gardes-frontière situés de chaque côté d’un pont de la rivière Sachong par lequel devait passer le convoi, cessèrent de se dévisager avec méfiance et commencèrent à échanger quelques mots. Du jamais vu jusqu’alors.
A l’époque, le gouvernement sud-coréen se montra profondément dédaigneux, voire même méprisant à l’égard de cette aide venue du Nord. Le général Chun Doo-hwan - à la tête de la Corée du Sud de 1980 et 1988 et tristement célèbre pour sa répression sanglante du soulèvement de Kwangju en mai 1980 - accusa ainsi la RPDC de profiter de cet événement à des fins de propagande. Plus grave encore, les responsables de la Croix-Rouge de la RPDC furent invités par leurs homologues du Sud à donner les noms et les photographies de chacun des 800 chauffeurs et autres secouristes qui devaient traverser la frontière. Aussi, chaque camion traversant la frontière fit l’objet d’un contrôle minutieux par les autorités du Sud et la nourriture offerte fut mise en quarantaine…
Au-delà de l’aide matérielle elle-même, ce geste de solidarité des citoyens de la RPDC, réalisé sous l’impulsion du Président Kim Il-sung, a permis de témoigner de l’ardent désir d’unité des Coréens. En 1984, à une période où les relations entre le Nord et le Sud étaient au plus bas, ces convois d’aide humanitaire furent l’expression d’une volonté de réconciliation de la part de la RPDC.
A l’heure où la RPDC connait des difficultés agricoles du fait de sécheresses mais aussi des sanctions internationales et autres embargos, dont souffrent les populations les plus fragiles, la Corée du Sud et les autres pays du monde, même les plus hostiles, ont l’obligation morale d’apporter leur aide à la RPDC, dans l’esprit qui prévalut en septembre 1984.
Les 20 et 21 juin 2019, le secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois et président de la République populaire de Chine, Xi Jinping a effectué une visite d'Etat en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), la première visite d'un dirigeant suprême chinois en RPDC depuis 2005. Cette rencontre entre le Président Xi et le président du Parti du travail de Corée et président du Comité des affaires d'Etat de la RPDC, Kim Jong-un, était la cinquième en un peu plus d'un an. Cette rencontre intervenait aussi une semaine avec le sommet du G20 des 28 et 29 juin à Osaka, au Japon, au cours duquel Xi Jinping doit rencontrer, entre autres, le président des Etats-Unis Donald Trump, ce dernier devant ensuite visiter la Corée du Sud les 29 et 30 juin.
Réaffirmation de l'amitié tradititonnelle entre la RP de Chine et la RPD de Corée et soutien de la Chine à une résolution politique de la question de la péninsule coréenne
L'agence de presse officielle chinoise, Xinhua, a ainsi rendu compte de l'entretien que les dirigeants nord-coréen et chinois ont eu à Pyongyang le 20 juin 2019 :
Les plus hauts dirigeants de Chine et de République populaire démocratique de Corée (RPDC) ont déclaré jeudi que les deux pays devaient rester fidèles à leurs aspirations originelles, et s'efforcer de créer, à un nouveau point de départ historique, un avenir prometteur pour les relations entre les deux partis et entre les deux Etats.
Ces objectifs ont été formulés au cours d'une rencontre à Pyongyang entre le secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, Xi Jinping, et le président du Parti des travailleurs de Corée (PTC) et président de la Commission des affaires d'Etat de la RPDC, Kim Jong Un.
M. Xi a souligné que M. Kim et lui s'étaient rencontrés quatre fois au cours de l'année écoulée, ce qui leur avait permis d'ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre la Chine et la RPDC et de nouer une profonde amitié.
Le dirigeant chinois a remercié M. Kim pour la cérémonie de bienvenue grandiose et fascinante organisée en son honneur, et ajouté qu'il avait ressenti avec une intensité toute particulière une amitié quasi familiale qui unit les deux peuples, tout au long du trajet entre l'aéroport de la capitale de RPDC et la résidence des invités d'Etat.
Cette année marque le 70ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la RPDC et revêt donc une grande importance, et elle permettra notamment aux deux partis et aux deux pays de s'appuyer sur les réalisations acquises pour aller de l'avant et continuer à progresser, a déclaré M. Xi, soulignant que c'était dans une telle optique qu'il a rencontré M. Kim à Pyongyang.
M. Xi a indiqué que sa visite avait pour objectif de consolider et de perpétuer l'amitié entre la Chine et la RPDC, et de faire avancer le processus de résolution politique de la question de la péninsule coréenne.
Il s'est déclaré convaincu que Beijing et Pyongyang savaient mettre à profit cette visite afin de planifier conjointement un meilleur développement de leurs relations bilatérales, et ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de l'amitié Chine-RPDC.
Si l'on examine le développement des relations entre la Chine et la RPDC, il apparaît clairement que ces relations sont avant tout caractérisées par le fait que les deux pays sont des pays socialistes placés sous la direction d'un parti communiste, a souligné M. Xi.
Les idéaux, les convictions et les objectifs partagés des deux pays constituent la force motrice de leurs relations, l'amitié qui unit leurs hauts dirigeants et la gouvernance stratégique apportée par ces dirigeants constituent leur plus grande force, tandis que leur voisinage géographique et leurs affinités culturelles renforcent encore ces relations, a-t-il ajouté.
L'amitié Chine-RPDC découle d'une décision stratégique prise par les deux parties en fonction d'une vision globale et à long terme, cette amitié ne sera jamais affaiblie par les aléas et les changements de la situation internationale, a déclaré M. Xi, ajoutant que leurs liens d'amitié étaient conformes aux aspirations des deux peuples, aux intérêts fondamentaux des deux pays et aux tendances de développement de l'époque.
Soulignant que les relations entre la Chine et la RPDC sont entrées dans une nouvelle étape de leur histoire, M. Xi a déclaré que le PCC et le gouvernement chinois attachaient une grande importance aux relations d'amitié et de coopération entre les deux pays, et qu'il s'agissait d'une politique inébranlables du PCC et du gouvernement chinois de maintenir, de consolider et de développer les relations Chine-RPDC.
Face aux changements profonds et complexes survenus dans le paysage mondial et régional, la Chine et la RPDC doivent renforcer leurs contacts à haut niveau pour mieux guider le développement des relations bilatérales, a déclaré M. Xi, ajoutant qu'il était prêt aux échanges plus étroits avec M. Kim pour consolider la confiance politique mutuelle et maintenir le cap des relations bilatérales.
Les deux parties doivent approfondir leur communication stratégique et échanger des avis plus rapidement sur les grandes questions afin de créer un environnement favorable au développement des deux pays, a indiqué M. Xi.
Il a également suggéré aux deux parties de développer leur coopération pratique pour apporter plus d'avantages concrets aux deux peuples.
La Chine est prête à travailler de concert avec la RPDC pour approfondir les échanges entre partis en matière de gouvernance, renforcer la formation des cadres, et développer les échanges de personnel dans les domaines de l'économie et du bien-être social, a affirmé M. Xi.
Le dirigeant chinois a également exhorté les deux parties à approfondir leurs échanges amicaux, dans le but de jeter des bases solides pour la consolidation et le développement de l'amitié entre la Chine et la RPDC.
La Chine est prête à travailler de concert avec la RPDC pour mettre en oeuvre le programme de commémoration du 70ème anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, et à organiser des échanges dans divers domaines tels que l'éducation, la santé, les sports, les médias, la jeunesse et la coopération locale pour perpétuer l'amitié traditionnelle Chine-RPDC et améliorer le bien-être des deux peuples.
Pour sa part, M. Kim a chaleureusement souhaité la bienvenue à M. Xi au nom du parti, du gouvernement et du peuple de la RPDC, soulignant que plus de 250 000 personnes sont venues dans les rues de Pyongyang pour accueillir M. Xi.
Cette visite qui coïncide avec la célébration par les deux pays du 70ème anniversaire de leurs relations diplomatiques, représente à la fois un encouragement et un soutien politique considérables pour le parti, le gouvernement et le peuple de la RPDC, et revêt une grande importance dans l'histoire des relations RPDC-Chine, a-t-il ajouté.
Dans la conjoncture actuelle, la visite de M. Xi permettra de faire le point sur les relations entre la RPDC et la Chine au cours des 70 dernières années, de discuter de l'avenir des relations bilatérales, et de montrer au monde entier l'inébranlable solidité des liens d'amitié traditionnelle qui unissent les deux pays, a ajouté M. Kim.
Il a déclaré être entièrement d'accord avec M. Xi sur ses analyses et plans d'avenir en matière de relations bilatérales. M. Kim a souligné que le parti et le gouvernement de la RPDC ne cesseraient jamais de perpétuer de génération en génération l'amitié entre les deux pays.
Il a ajouté qu'il chérissait la profonde amitié qu'il avait nouée avec M. Xi, et attachait une grande importance aux importants consensus auxquels il était parvenu avec le dirigeant chinois.
M. Kim s'est déclaré prêt à tirer parti de la visite de M. Xi pour renforcer la communication stratégique entre les deux parties, approfondir leurs échanges amicaux dans divers domaines, et faire franchir une nouvelle étape aux relations entre la RPDC et la Chine.
Soulignant que cette année marquait à la fois le 70ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la RPDC et le 70ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, M. Kim a déclaré que la RPDC était disposée à organiser des célébrations chaleureuses et de grande envergure avec la Chine.
A l'heure actuelle, le parti et le peuple de la RPDC font tout leur possible pour appliquer la nouvelle ligne stratégique nationale, a indiqué M. Kim, ajoutant que son pays était prêt à s'inspirer davantage de l'expérience de la Chine pour développer son économie et améliorer les moyens de subsistance de sa population.
En ce qui concerne la question de la péninsule coréenne, M. Xi a réaffirmé le soutien de la Chine aux efforts visant à trouver une solution politique et à créer les conditions d'un règlement du problème.
M. Xi a également salué les efforts déployés par la RPDC pour sauvegarder la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et promouvoir la dénucléarisation de la péninsule.
La situation dans la péninsule coréenne exerce une influence directe sur la paix et la stabilité régionales, a souligné M. Xi. Au cours de l'année écoulée, une perspective positive avait vu le jour en faveur de la résolution de cette question par le dialogue, et elle a en effet gagné en reconnaissance et suscité des attentes de la part de la communauté internationale, a-t-il ajouté.
La communauté internationale espère que les pourparlers entre la RPDC et les Etats-Unis pourront progresser et porter leurs fruits, a indiqué M. Xi.
Soulignant que la question de la péninsule coréenne était extrêmement sensible et complexe, M. Xi a déclaré qu'une vision stratégique à long terme était nécessaire pour guider avec précision l'évolution de la situation et maintenir efficacement la paix et la stabilité dans la péninsule.
La Chine est disposée à fournir son assistance à la RPDC, dans la limite de ses capacités, afin de l'aider à trouver une solution à ses préoccupations légitimes en matière de sécurité et de développement. Elle est également prête à renforcer sa coordination et sa coopération avec la RPDC et avec toutes les autres parties concernées, et à jouer un rôle positif et constructif pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne et à la stabilité à long terme de la région, a indiqué M. Xi.
M. Kim a quant à lui déclaré qu'au cours de l'année écoulée, la RPDC avait pris de nombreuses initiatives pour éviter les tensions et garder la situation sous contrôle dans la péninsule, mais qu'elle n'avait pas reçu de réponses positives de la part de la partie concernée, une situation que la RPDC ne souhaite pas rencontrer.
La RPDC est cependant prête à faire preuve de patience, et espère que la partie concernée parviendra à coopérer avec elle pour trouver des solutions aux préoccupations légitimes de chacun et obtenir de nouveaux résultats par le biais du dialogue, a ajouté M. Kim.
La RPDC apprécie grandement le rôle de premier plan joué par la Chine dans la résolution du problème de la péninsule coréenne, a-t-il déclaré, soulignant que son pays était prêt à continuer à renforcer sa communication et sa coordination avec la Chine pour faire progresser le règlement politique du problème et sauvegarder la paix et la stabilité dans la péninsule.
M. Xi est arrivé jeudi à Pyongyang pour une visite d'Etat en RPDC, alors que les deux pays célèbrent le 70ème anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Il s'agit de la première visite de M. Xi en RPDC en tant que secrétaire général du Comité central du PCC et chef de l'Etat chinois, et de la première visite du genre depuis 14 ans.
Un banquet a ensuite été donné en l'honneur du Président chinois, suivi d'un spectacle de gymnastique de masse au stade du Premier-Mai de Pyongyang, célébrant l'amitié sino-coréenne.
La journée du 21 juin a vu le Président Xi se recueillir à la Tour de l'amitié érigée dans la capitale nord-coréenne en hommage aux Volontaires du peuple chinois qui ont combattu aux côtés de l'Armée populaire de Corée de 1950 à 1953.
Quelle conséquence pour la paix en Corée?
Au-delà de l'amitié sino-coréenne qu'elles ont permis d'affirmer, les dernières rencontres entre les dirigeants chinois et nord-coréen sont intéressantes par les circonstances qui les entourent : les deuxième et troisième visites effectuée par Kim Jong-un en Chine en 2018 (à Dalian les 7 et 8 mai et à Pékin les 19 et 20 juin) ont eu lieu avant et après le premier sommet RPDC-Etats-Unis tenu à Singapour le 12 juin ; sa quatrième visite au début de 2019 (à Pékin du 7 au 10 janvier) a eu lieu avant le second sommet RPDC-Etats-Unis tenu à Hanoï à la fin du mois de février. Il est également notable que la première visite de Kim Jong-un en Chine (à Pékin du 25 au 28 mars 2018) a eu lieu avant son premier sommet avec le président sud-coréen Moon Jae-in (27 avril), et que sa deuxième visite en Chine a eu lieu quelques jours avant un deuxième sommet inter-coréen tenu à Panmunjom le 26 mai 2018.
Cette chronologie permet de penser que la visite du Président Xi Jinping en RPDC annonce un quatrième sommet inter-coréen dans un avenir proche, si ce n'est un troisième sommet entre la RPDC et les Etats-Unis. D'ailleurs, en tournée en Finlande, Norvège et Suède du 9 au 16 juin 2019, le président sud-coréen Moon Jae-in n'a pas hésité à évoquer la possibilité d'un quatrième sommet inter-coréen en déclarant que cette question « dépend de la décision du Président Kim ».
Dès le 17 juin, soit trois jours avant le sommet de Pyongyang, la porte-parole de la Maison-Bleue (le siège de la présidence de Corée du Sud), citée par le quotidien sud-coréen Hankyoreh, déclarait que le gouvernement sud-coréen « pense qu'une visite du Président Xi en Corée du Nord pourrait contribuer à une résolution pacifique des questions de la péninsule coréenne, et mène des discussions étroites avec le gouvernement chinois pour y parvenir rapidement ».
« Nous attendons avec impatience que cette visite contribue à un retour rapide aux négociations pour une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne et l'instauration d'une paix permanente dans la péninsule qui en résultera », ajoutait-elle.
Un autre haut responsable sud-coréen, toujours cité par le Hankyoreh, déclarait que « la visite du Président Xi en Corée du Nord est un facteur pour des changements positifs. [...] Nous pourrions dire que les chances d'un sommet inter-coréen sont bien plus grandes aujourd'hui. ».
Il ne fait pas de doute que le sommet du G20 à Osaka les 28 et 29 juin sera l'occasion pour le Président chinois d'évoquer avec son homologue des Etats-Unis les discussions qu'il a eues avec le dirigeant de la RPDC. Le Président chinois pourrait aussi utiliser sa visite en RPDC dans le cadre de la guerre commerciale en cours entre la Chine et les Etats-Unis, en se présentant comme un partenaire incontournable dans la résolution de la crise coréenne, qu'il convient, à ce titre, de ménager.
Cela nourrira sûrement la réflexion du Président des Etats-Unis lorsqu'il se rendra en Corée du Sud les 29 et 30 juin. Il aura aussi à l'esprit les lettres échangées pendant le mois de juin avec le dirigeant de la RPDC. Ces lettres, décrites comme « très amicale » par Donald Trump et « au contenu excellent » par Kim Jong-un, constituent en fait la première correspondance entre les deux dirigeants depuis le sommet RPDC-Etats-Unis de Hanoï de février 2019, lequel s'est terminé sans aucun accord à cause du caractère exorbitant des exigences américaines.
L'ancien ministre sud-coréen de la Réunification Lim Dong-won a énoncé les « quatre piliers de la Guerre froide » dans la péninsule coréenne : l'antagonisme et la méfiance réciproque entre le Nord et le Sud, les relations hostiles entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, une course aux armements au moyen d'armes de destruction massive (y compris des armes nucléaires), et un régime d'armistice militaire. Pour éliminer ces « quatre piliers », la participation de la Chine est bien entendu nécessaire.
Une plus grande implication de la Chine sur le dossier coréen, la volonté de la Corée du Sud de maintenir le dialogue inter-coréen, et les bonnes relations personnelles affichées entre les dirigeants nord-coréen et américain constituent un « alignement des planètes » qui pourrait annoncer des progrès majeurs dans la résolution de la crise coréenne, pourquoi pas au travers de négociations à quatre pays en vue de l'instauration d'un régime de paix permanent en Corée, remplaçant l'accord d'armistice de 1953 - qui n'est qu'un cessez-le-feu le long de la ligne de front. En se focalisant sur le seul programme nucléaire nord-coréen, nombre d'experts et de médias ont trop souvent oublié - ou feint de ne pas savoir - que l'absence d'un régime de paix permanent dans la péninsule coréenne est la cause, et non la conséquence, de ce programme.
Puisque les dirigeants continuent à échanger de telles "lettres chaleureuses", l'élan du dialogue est maintenu, a estimé Moon, mais pourrait disparaître si l'impasse des pourparlers de ...
Si le même scénario se répète, la récente réunion entre Kim et Xi pourrait conduire à un troisième sommet Trump-Kim. Certains rapports des médias ont anticipé que Trump et Kim pourraient ...
Réunie à l'occasion de son assemblée générale annuelle, l'Association d'amitié franco-coréenne tient à s'associer à la célébration du dix-neuvième anniversaire de l'historique Déclaration commune signée par la Corée du Nord et la Corée du Sud le 15 juin 2000.
La Déclaration du 15-Juin a été une contribution essentielle à la cause de la réunification indépendante et pacifique de la Corée - divisée contre son gré en 1945 -, aspiration légitime du peuple coréen et enjeu vital pour la paix du monde, car la Corée reste un foyer de tensions où peut toujours éclater un conflit d'ampleur planétaire.
La première rencontre des dirigeants suprêmes des deux États coréens en juin 2000, laquelle a abouti à la signature de la Déclaration du 15-juin, a été suivie d'autres rencontres au sommet, en 2007 et 2018, qui ont encore renforcé le dialogue inter-coréen et porté plus haut l'espoir d'une réunification de la Corée dans l'indépendance et dans la paix.
Il est du devoir de la France d'appuyer, par tous les moyens dont elle dispose, ce processus qui pose des bases solides pour établir une paix durable, promouvoir les échanges et favoriser la réunification entre les deux parties de la péninsule coréenne divisée. Tel est l'intérêt de la France, laquelle doit suivre, en Corée comme ailleurs, une politique indépendante.
La France reste le seul pays de l'Union européenne – avec l'Estonie – qui n'a pas de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord). L’établissement de relations diplomatiques normales et équilibrées entre la France et les deux États coréens apparaît pourtant comme une mesure qui, en plus d’être conforme à la tradition diplomatique française, serait de nature à faire jouer à la France un rôle positif en Corée, dans l’intérêt des populations coréennes mais aussi de tous les peuples du monde.
L'Association d'amitié franco-coréenne n'aura de cesse de rappeler aux autorités françaises leur responsabilité en la matière. Pour cela, l'Association d'amitié franco-coréenne peut s'appuyer sur son expérience de cinquante ans au service de la paix et d'une meilleure compréhension entre les peuples, ainsi que sur le dévouement de ses adhérents et dirigeants, malgré les obstacles et difficultés.
Le 1er janvier 2019, Kim Jong-un, président du Parti du travail de Corée (PTC), président de la Commission des affaires d'Etat de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et commandant suprême de l'Armée populaire de Corée, a prononcé le traditionnel discours de Nouvel an, faisant le bilan de l'année écoulée et traçant les grandes lignes de l'année qui s'ouvre. Compte tenu des évolutions intervenues en 2018 dans les relations entre la RPDC et la Corée du Sud d'une part, entre la RPDC et les Etats-Unis d'autre part, cette allocution était particulièrement attendue cette année. Voici la traduction du compte rendu qu'en a fait l'agence de presse officielle KCNA.
Kim Jong-un, le 1er janvier 2019
Le dirigeant suprême Kim Jong-un a prononcé un discours à l'occasion du Nouvel an 2019.
Dans son discours de Nouvel an, il a adressé ses vœux chaleureux au peuple et à l'armée à travers le pays et aux compatriotes au Sud et à l'étranger, et exprimé son espoir que les dirigeants et amis de pays étrangers enregistrent des succès dans leur travail.
Il a déclaré que 2018 a été une année historique où, conformément à la ligne d’indépendance et à la décision stratégique du Parti du travail de Corée, de grands changements ont eu lieu dans la situation intérieure et extérieure et l’édification du socialisme a atteint un palier nouveau.
Notant qu'en cette année nouvelle nous sommes confrontés à la tâche d’ouvrir sûrement des perspectives pour le progrès de l’édification du socialisme grâce à l’élargissement et au renforcement de la capacité de développement indépendant du pays, il a dit que nous devons arborer le mot d'ordre « Ouvrons une nouvelle voie à la marche pour l’édification du socialisme en portant haut la bannière de la confiance en soi ! ».
Il a appelé à un essor révolutionnaire sur tous les fronts de l'édification du socialisme en considérant la confiance en soi comme une arme précieuse en vue de la prospérité.
Il a souligné le besoin de réussir à atteindre l’objectif stratégique du développement de l'économie nationale en comptant sur nos propres forces techniques et ressources ainsi que sur l’esprit créateur et l’enthousiasme révolutionnaire élevés du peuple entier, pour ainsi passer à une étape nouvelle de sa croissance.
Il a mis en évidence le besoin d'augmenter par tous les moyens le potentiel politique et idéologique de notre Etat.
Il a souligné le besoin d'accélérer l'édification d'une civilisation socialiste et de renforcer le potentiel de la défense national.
Il a dit que l'année dernière a été une année émouvante, marquée de changements spectaculaires jamais vus dans l’histoire de plus de 70 ans de la division.
En nous basant sur les réalisations précieuses de l’année dernière, marquée remarquablement d’événements sans précédent, nous devons faire, en 2019, de plus grands progrès dans l’effort pour le développement des rapports Nord-Sud, la paix et la prospérité ainsi que pour la réunification du pays, a-t-il souligné.
Tous les Coréens doivent arborer le mot d'ordre « Appliquons en tous points les Déclarations historiques Nord-Sud pour inaugurer une période de pleine floraison de l’effort de paix, de prospérité et de réunification de la péninsule coréenne ! », a-t-il insisté.
Notant que notre volonté immuable est de mettre fin à la source des rapports d’hostilité militaire entre le Nord et le Sud et de transformer la péninsule coréenne en une zone de paix permanente et durable, il a appelé à étendre et développer sur tous les plans la collaboration et les échanges entre le Nord et le Sud pour raffermir la réconciliation et l’union nationales et permettre à tous les Coréens de bénéficier réellement de l’amélioration des rapports Nord-Sud.
Il a déclaré que nous ne tolérons jamais l’ingérence des forces extérieures qui entendent barrer la voie de notre nation vers la réconciliation, l’union et la réunification, en cherchant à subordonner les rapports Nord-Sud à leurs goûts et intérêts.
Il a déclaré que, l'année dernière, le PTC et le gouvernement de la RPDC se sont efforcés de façon responsable de sauvegarder la paix et la sécurité mondiales, d’élargir et renforcer les relations d’amitié avec différents pays.
Notant que la rencontre et la conférence au sommet entre la RPDC et les Etats-Unis, premières dans l’histoire, ont changé de façon spectaculaire les rapports RPDC-Etats-Unis, rapports les plus hostiles sur le globe, et ont contribué grandement à la paix et à la sécurité de la péninsule coréenne et de la région, il a souligné que c’était l'attitude immuable du PTC et du gouvernement de la RPDC, ainsi que sa ferme volonté, d’établir de nouvelles relations entre les deux pays comme l’exige le nouveau siècle, d'instaurer un système de paix permanent et durable dans la péninsule coréenne et d'aller vers une dénucléarisation complète comme stipulé dans la Déclaration conjointe RPDC-Etats-Unis du 12 Juin.
Il a ajouté que la RPDC n'avait pas l'intention de rester obstinément empêtrée dans l’histoire regrettable entre les deux pays, mais la volonté de résoudre au plus tôt le passé et à aller vers l’établissement de nouveaux rapports répondant aux aspirations des peuples des deux pays et aux impératifs de l’évolution de l’époque.
Comme l’a montré le progrès rapide des rapports Nord-Sud de l’an dernier, rien n’est impossible quand on prend la décision nécessaire, et si les partenaires de négociations osent se libérer chacun de son opinion invétérée, proposent, selon le principe de se reconnaître et de se respecter l’un l’autre, des projets équitables et procèdent avec une attitude correcte et la volonté de résoudre les problèmes, ils pourront parvenir sans faute à un aboutissement favorable à l’un et à l’autre, a-t-il déclaré.
Déclarant qu'il reste prêt à s’asseoir de nouveau n’importe quand avec le Président des Etats-Unis, il a également souligné qu'il s'efforcera d’obtenir un résultat digne d’être accueilli par la communauté internationale.
Mais si les Etats-Unis, au lieu de tenir les engagements qu’ils ont pris au vu et au su du monde entier, interprètent mal la patience du peuple coréen et tentent d'imposer certaines choses à la RPDC et de poursuivre toujours leurs sanctions et pressions contre elle, force nous serait de chercher une nouvelle voie permettant de sauvegarder la souveraineté du pays et les intérêts suprêmes de l’Etat ainsi que d’obtenir la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne, a-t-il souligné.
Il a appelé les pays voisins et la communauté internationale à soutenir les positions et efforts sincères de la RPDC tendant à stimuler l’évolution positive de la situation dans la péninsule coréenne et lutter contre tous les actes et défis de nature à détruire la paix et à contrecarrer la justice.
Il a souligné que le PTC et le gouvernement de la RPDC, suivant les idées d’indépendance, de paix et d’amitié, continueront à renforcer l’union et la coopération avec les pays socialistes et développeront les relations avec tous les pays qui traitent amicalement la RPDC.
Le 12 décembre 2018, des représentants des armées nord et sud-coréenne ont franchi la ligne de démarcation militaire (LDM) séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud pour visiter les postes de garde situés de l'autre côté. Ces visites étaient destinées à vérifier la fermeture et la démolition de postes de garde dans la zone démilitarisée (DMZ) conformément à l'Accord militaire global conclu par les deux parties le 19 septembre. C'était la première fois depuis la signature de l'Accord d'armistice en Corée, le 27 juillet 1953, que la Corée du Nord et la Corée du Sud menaient des inspections l'une chez l'autre. Plusieurs observateurs des questions coréennes estiment que ces inspections réciproques sont le signe d'une élévation significative du niveau de confiance entre les armées des deux Corée.
Suivant les dispositions fixées dans l'annexe 1 de l'Accord du 19 septembre 2018 sur l'application de la Déclaration de Panmunjom dans le domaine militaire (dit Accord militaire global), la Corée du Nord et la Corée du Sud ont démantelé à partir de novembre 2018 vingt postes de garde (dix de chaque côté). L'inspection du 12 décembre avait pour but de vérifier que les postes de garde ont bien été détruits. Sur les onze postes de garde initialement voués à la destruction de chaque côté, les deux parties sont convenues d'en garder chacune un pour sa valeur historique, lequel sera seulement désarmé.
Au total, onze équipes de sept personnes (cinq inspecteurs et deux photographes), chargées de visiter chacune un poste de garde, ont été mobilisées de chaque côté de la ligne de démarcation militaire, soit 154 militaires en tout (77 pour le Nord et 77 pour le Sud).
Pendant les dix premiers jours de décembre, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont déminé la DMZ pour y faire passer des chemins reliant les postes de garde nord et sud-coréens, rendant possible les inspections mutuelles. Onze chemins entre le Nord et le Sud sont donc apparus dans la DMZ, chemins qu'ont parcourus les soldats nord et sud-coréens pour inspecter les postes de garde situés de l'autre côté.
Le 12 décembre 2018 à 9h, les inspecteurs militaires sud-coréens, en uniforme, se sont donc rendus au point de rendez-vous fixé sur la LDM, équipés de caméras et de divers appareils de contrôle. Les soldats nord-coréens les y attendaient pour les guider vers les postes de garde du côté nord.
Soldats de Corée du Nord et de Corée du Sud en inspection conjointe dans la zone démilitarisée séparant les deux Corée, le 12 décembre 2018
Les inspecteurs sud-coréens ont commencé par confirmer que les armes à feu, les équipements et les soldats avaient été retirés des postes de garde nord-coréens et que toutes les installations en surface, dont les postes d'observation et de tir, avaient été démantelées. Ils ont également vérifié que les installations souterraines, y compris les passages et les entrées, avaient été condamnées et détruites. Aux postes de garde que les deux parties ont accepté de conserver, les inspecteurs ont vérifié que les soldats et les armes à feu avaient été correctement retirés et que les postes avaient été rendus inutilisables. Les inspecteurs sud-coréens ont même eu recours à des équipements tels que des radars pénétrant le sol et des caméras endoscopiques pour s'assurer que les installations souterraines des postes de garde nord-coréens avaient été correctement éliminées.
De l'aveu même des inspecteurs sud-coréens, les soldats nord-coréens ont activement coopéré, sans montrer la moindre réticence. L'atmosphère était même amicale, les soldats nord et sud-coréens s'offrant des cigarettes, une scène à peine concevable jusqu'à présent.
Dans l'après-midi du 12 décembre, c'était au tour des équipes d'inspecteurs nord-coréens de se rendre au sud de la LDM pour y effectuer les mêmes tâches. Durant sa vérification, le Nord a donné des évaluations sur place « positives ».
Au sujet de ces inspections réciproques, le ministère sud-coréen de la Défense nationale a reconnu qu'elles sont « un cas extrêmement rare dans l'histoire du contrôle international des armements ».
Assistant à une retransmission en direct de l'inspection sur le terrain au Centre de gestion des crises de la Maison-Bleue (le siège de la présidence sud-coréenne), le Président Moon Jae-in a déclaré : « La fermeture des postes de garde et les inspections mutuelles constituent en elles-mêmes un nouveau chapitre des 65 ans d'histoire de la division de la péninsule coréenne entre nord et sud. Les soldats de la Corée du Sud et de la Corée du Nord ont marché le long des sentiers qu'ils ont tracés dans la DMZ, laquelle était autrefois le lieu d'une confrontation militaire tendue, et ils ont fermé et inspecté en toute transparence les postes de garde qui étaient une part de ce conflit – deux choses qui étaient auparavant inimaginables. »
Toujours le 12 décembre, le ministère sud-coréen de la Défense nationale a annoncé que « le Sud et le Nord examinent l'idée de créer un bureau de liaison dans la DMZ, destiné à soutenir l'effort conjoint en vue de récupérer les dépouilles de soldats disparus au combat ou prisonniers de guerre qui prendra place entre avril et octobre [2019] », prévu dans l'annexe 3 de l'Accord militaire global du 19 septembre. On s'attend donc à ce que les deux parties utilisent le bureau de liaison pour mener à bien l'identification des dépouilles retrouvées.
Au terme de l'analyse des résultats des vérifications effectuées sur le terrain, Suh Wook, directeur en chef de l'opération du Comité des chefs d'état-major interarmées de Corée du Sud a déclaré le 17 décembre que, « en conclusion, les deux parties ont confirmé via la vérification sur le terrain qu'elles ont fidèlement appliqué l'accord de retrait de postes de garde à titre d'essai comme stipulé dans l'accord du 19 septembre ».
Outre le retrait des postes de garde et la récupération de dépouilles de soldats dans la zone démilitarisée, l'Accord militaire global du 19 septembre prévoit de démilitariser la Zone de sécurité commune de Panmunjom et d'établir une zone maritime de paix et une zone pilote de pêche commune en mer de l'Ouest (mer Jaune). Autant de mesures de nature à réduire la tension militaire et à édifier la confiance dans la péninsule coréenne, et figurant en bonne place dans le projet de traité de paix en Corée rédigé dès 2008 par des juristes sud-coréens, relayé par l'Association d'amitié franco-coréenne et ayant fait l'objet d'une proposition de résolution à l'Assemblée nationale française le 13 octobre 2010.