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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 22:29

Suite à la grave confrontation qui s'est produite entre les deux Corée en mer de l'Ouest le mardi 23 novembre 2010, et dont le lourd bilan s'élève désormais à 4 morts (2 militaires et 2 civils) et 18 blessés Sud-Coréens, Kim Tae-young, ministre sud-coréen de la Défense, a présenté sa démission le jeudi 25 novembre, en butte aux critiques de l'ensemble de la classe politique. Alors que de nouveaux exercices militaires conjoints américano - sud-coréens, à partir de ce dimanche, font courir de lourds risques d'escalade, Kim Tae-young apparaît aussi jouer un rôle de "fusible" pour protéger le président sud-coréen Lee Myung-bak. Enfin, les échanges intercoréens sont encore une fois sacrifiés : une réunion entre les Croix Rouge des deux Corée sur les réunions de familles séparées a été ajournée après les affrontements de mardi, et les livraisons du Sud vers le Nord, destinées à venir en aide aux victimes des inondations de cet été, ont été annulées.

 

kim_tae_young.jpgA l'occasion d'une conférence de presse qui s'est tenue le jeudi 25 novembre, Yim Tae-hee, secrétaire général du cabinet du président sud-coréen, a annoncé que "le président Lee Myung-bak a décidé d’accepter la démission du ministre de la Défense, Kim Tae-young". Yim Tae-hee a ajouté que Kim tae-young avait déjà offert sa démission le 1er mai 2010, après le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan. Une enquête civile internationale, composée notamment d'experts américains et sud-coréens, a incriminé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) dans ce drame ayant causé 46 morts. Pyongyang a nié toute implication, et les lacunes de l'enquête officielle américano - sud-coréenne tendent en effet à privilégier l'hypothèse de l'accident comme la seule plausible.

 

Kim Tae-young est un ancien commandant de l'armée sud-coréenne, qui s'est illustré pour ses positions conservatrices hostiles à la République populaire démocratique de Corée, dans un pays longtemps gouverné par des généraux anticommunistes. L'armée sud-coréenne est restée un acteur puissant, et des militaires ou d'anciens militaires continuent toujours d'occuper le poste de ministre de la Défense.

 

Outre Kim Tae-young, les affrontements du 23 novembre ont fait une deuxième victime politique : le conseiller à la défense du président sud-coréen Lee Myung-bak.

 

Mais quels ordres a effectivement donnés Lee Myung-bak lors des affrontements du 23 novembre sur l'île  de Yeonpyeong ? La présidence de la République a apporté des versions contradictoires des ordres qui auraient été donnés après les premiers tirs nord-coréens, intervenus dans un contexte d'exercices militaires sud-coréens préalables. Lors de la communication à la presse le jour même, à 15h50, il aurait été donné la consigne de "gérer la situation pour éviter une escalade", puis à 16h l'ordre aurait été de "faire tous les efforts pour que la situation ne dégénère pas" ; enfin, à 16h30, il aurait été ordonné de "répondre fermement, mais de faire tous les efforts pour que la situation ne dégénère pas". Puis, dans la communication faite officielle par Hong Sang-pyo de la présidence sud-coréenne, à 18h05, l'ensemble des remarques précédentes n'auraient jamais été formulées et le président aurait "souligné de manière constante qu'il fallait répondre fermement conformément aux règles de l'engagement".

 

Le hic est que Kim Tae-young, alors ministre de la Défense, a déclaré à la commission de la défense nationale que "Le premier ordre que j'ai reçu du Président Lee était d'être 'ferme mais de s'assurer qu'il n'y ait pas d'escalade' ". Ces propos ont été désavoués par Hong Sang-pyo, et lors d'une audition parlementaire Kim Tae-young a dû ensuite déclarer que l'ordre d'éviter une escalade n'était "pas quelque chose qu'il avait entendu du Président". Prenant ainsi sur lui les critiques tant de la majorité que du Parti démocrate (opposition, centriste) pour une gestion jugée trop faible de la crise (le Sud a visiblement procédé à moins de tirs d'artillerie que le Nord, en l'absence de communication des deux côtés sur d'éventuels sommages nord-coréens), Kim Tae-young a dû démissionner, protégeant ainsi le président Lee Myung-bak.

 

Ce n'est pas la première fois que des têtes tombent dans l'armée sud-coréenne après une crise politique et militaire. Déjà, lors du drame du Cheonan, des responsables militaires avaient fait les frais des incohérences de la communication officielle, tant en ce qui concerne l'heure du naufrage que le rôle présumé du Nord - infirmé par une enquête de la Marine russe, non rendue publique à ce jour. Le ministre de la défense Kim Tae-young s'était déjà illustré dans ses déclarations successives contradictoires.

 

 Exposé aux critiques de l'armée, mais aussi de son extrême-droite prompte à le taxer de faiblesse dans sa réaction le 23 novembre, le président sud-coréen saura-t-il néanmoins faire preuve de la retenue nécessaire pour éviter que la situation ne dégénère ?  C'est le voeu que formule l'Association d'amitié franco-coréenne : face aux risques d'un conflit dévastateur, l'intérêt supérieur de tous les Coréens et de tous les partisans de la paix est de ne négliger aucune moyen pour éviter que cette partie du monde ne s'embrase à nouveau. La prudence n'impose-t-elle pas de renoncer à conduire de nouveaux exercices militaires conjoints américano - sud-coréens dans les zones maritimes contestées entre les deux Corée ? Seul un traité de paix dans la péninsule coréenne, en lieu et place de l'armistice de juillet 1953, apportera une vraie solution, négociée, aux litiges territoriaux à l'origine de trop de morts coréens de part et d'autre.

 

Sources :

- AAFC ;

- Hankyoreh, "Lee's position shifts cause stirs", 25 novembre 2010 ;

- Ria Novosti, "Corée du Sud : la démission du ministre de la Défense", 25 novembre 2010 (dont photo) ;

- Yonhap, "Le président Lee a accepté la démission du ministre de la Défense", 25 novembre 2010.

 

 

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 23:23

DeuxCor-e.jpgLe mardi 23 novembre 2010, dans le cadre de ses manoeuvres militaires Hoguk en mer de l'Ouest (mer Jaune), l'armée sud-coréenne a effectué des tirs dans des eaux territoriales disputées entre les deux Corée, malgré les avertissements préalables de l'Armée populaire de Corée (du Nord).  Cette dernière a répliqué en tirant des obus vers l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, faisant, selon un bilan provisoire, 2 morts et 19 blessés. L'Association d'amitié franco-coréenne déplore la perte de vies humaines à l'issue de ces affrontements dont chaque partie attribue à l'autre la responsabilité. Plus que jamais, l'AAFC réaffirme la nécessité impérieuse d'un traité de paix dans la péninsule coréenne, pour remplacer le simple cessez-le-feu ayant mis fin aux combats de la Guerre de Corée en 1953.

 

Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a demandé à 8h20 (heure locale) l'arrêt des tirs sud-coréens en mer de l'Ouest (mer Jaune) prévus dans le cadre de l'exercice militaire Hoguk. Ces tirs ont néanmoins commencé à 10h00 au large de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong. Vers l'ouest, selon l'armée sud-coréenne. Vers le nord, selon l'armée nord-coréenne qui a actionné son artillerie entre 14h34 et 14h55 et entre 15h10 et 15h42. Toujours selon Yonhap, l'armée sud-coréenne a elle-même répliqué dès 14h50 en tirant vers le Nord.

 

Jusqu'à 200 obus (selon des sources sud-coréennes) auraient été tirés par le Nord, et 80 par le Sud.  Mise en alerte maximale, l'armée sud-coréenne a envoyé des avions de chasse F-16 au-dessus de la zone.

 

D'après le bilan établi le jour même à 18h30 par les autorités de la République de Corée (du Sud), l'armée sud-coréenne compte 2 morts et 16 blessés, auxquels s'ajoutent 3 blessés parmi les civils. Une cinquantaine de maisons ont brûlé et les habitants de l'île de Yeonpyeong ont été évacués.

 

Les Etats-Unis, le Japon et l'Union européenne ont condamné la Corée du Nord, les Etats-Unis entendant rechercher une "approche mesurée et unie". Le président du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Britannique Mark Lyall Grant, a  néanmoins déclaré qu'aucune réunion du Conseil n'a été demandée après les tirs d'artillerie nord-coréens contre la Corée du Sud. De source diplomatique française, on avait pourtant indiqué  quelques heures seulement après les affrontements qu'une réunion urgente du Conseil de sécurité était "en cours" d'organisation.

 

La Chine a quant à elle exprimé son inquiétude, appelant à la reprise des pourparlers à six pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne, considérant qu'il n'y a pas d'autre voie que celle de la négociation. Il convient d'ailleurs de noter que ces affrontements sont intervenus à la veille d'une rencontre du négociateur américain sur la question nucléaire, Stephen Bosworth, avec son homologue chinois.


NLL-YeonpyeongPour le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, "l'incident mérite d'être condamné et ceux qui ont pris l'initiative du bombardement de l'île sud-coréenne prennent une immense responsabilité".

 

Gravement préoccupée par la brutale montée des tensions dans la péninsule coréenne, le bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne a demandé à rencontrer S.E. Son Mu-sin, délégué général de la République populaire démocratique de Corée en France. Selon la déclaration officielle du quartier général de l'Armée populaire de Corée, présentée par le délégué général de la RPDC aux membres  du bureau national de l'AAFC, le commandement nord-coréen avait demandé aux autorités sud-coréennes de renoncer aux exercices militaires prévus dans cette zone maritime contestée. La Corée du Sud a quand même procédé à des tirs d'artillerie, dont plusieurs en direction de la zone maritime de la RPD de Corée, laquelle s'est déclarée obligée de répliquer.

 

Ces accrochages meurtriers interviennent dans une zone sensible : autour de la ligne de limite nord (Northern Limit Line, NLL) tracée unilatéralement par les forces de l'ONU sous commandement des Etats-Unis à l'issue de la Guerre de Corée (1950-1953). La RPDC n'a jamais accepté ce tracé et demande qu'une ligne de démarcation militaire soit fixée plus au sud, en prolongement de la zone démilitarisée terrestre séparant les deux Corée.

 

Les deux Corée se sont affrontées à plusieurs reprises à proximité de la NLL contestée, en 1999, en 2002 et en 2009. Pour éviter de nouveaux accrochages meurtriers en mer de l'Ouest, l'Association d'amitié franco-coréenne estime plus que jamais nécessaire la conclusion d'un traité de paix dans la péninsule coréenne, en lieu et place de l'accord d'armistice de 1953, pour mettre un terme définitif à la Guerre de Corée et préserver la paix en Asie du Nord-Est et dans le monde.

 

 

 

Sources :

- AAFC

- Yonhap, "Tirs de canon nord-coréens : le déroulement de la journée", 23 novembre 2010

- TF1, "Les obus nord-coréens atterriront-ils à l'ONU", 23 novembre 2010

- Dossier sur le site de l'agence russe RIA-Novosti

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 21:56

De nouvelles réunions de familles coréennes séparées par la guerre, de par et d'autre de la DMZ, ont commencé le samedi 30 octobre 2010 dans le complexe des monts Kumgang, au Nord de la péninsule. Des moments intenses en émotions pour 532 Sud-Coréens et 304 Nord-Coréens, qui dureront jusqu'au 5 novembre prochain - et que n'ont pas remis en cause des tirs échangés la veille le long de la DMZ.

 

20101031_453240_01.jpgIls étaient sans nouvelles de leurs proches restés de l'autre côté de la zone démilitarisée depuis soixante ans, en l'absence de tout moyen de communication, par lettre, par téléphone ou par mél. Ce samedi 30 octobre à 15 heures (heure locale) a eu lieu la première rencontre, qui durera trois jours, entre 436 Sud-Coréens et 97 Nord-Coréens. Les rencontres de demain et après-demain seront individuelles. A partir du 3 novembre, et pendant à nouveau trois jours, 207 Nord-Coréens retrouveront 96 Sud-Coréens.

 

"Je pensais que vous étiez mort. Vous avez tellement manqué à maman", a dit le Sud-Coréen Lee Min-gwan à son père, Ri Jong-ryol, Nord-Coréen, âgé de 90 ans. Ce dernier a répondu : "Je ne t'ai pas oublié chaque jour pendant ces soixante dernières années."

 

L'émotion des retrouvailles rend compte du drame vécu par des millions de Coréens, dont les familles ont été séparées par la partition de leur pays puis par la guerre. Au total, plus de 20.800 Coréens ont participé à des réunions de familles séparées, en face à face ou par visioconférence. Les premières rencontres ont eu lieu en 1985 : il s'agit des dix-huitièmes rencontres depuis cette date.

 

Les rencontres d'octobre et de novembre, les premières depuis plus d'un an, se sont tenues sur une initiative du Nord, après des gestes humanitaires de chaque gouvernement. Quelques jours plus tôt, 5.000 tonnes de riz ont été envoyées par la Corée du Sud aux populations nord-coréennes victimes d'inondations cet été. C'était la première livraison intercoréenne de céréales depuis l'arrivée au pouvoir, à Séoul, du président Lee Myung-bak.

 

Sources : AAFC, KBS World, Shanghaï Daily (dont photo).

 

 

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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 13:59

La division de la péninsule coréenne, entérinée par la guerre de Corée (1950-1953), a laissé des millions de Coréens sans nouvelles des membres de leurs familles et de leurs proches restés de l'autre côté de la DMZ - en l'absence de toute possibilité de communication par courrier, par téléphone ou par mél. Les réunions de familles séparées ont ainsi été l'une des priorités du dialogue intercoréen. Alors que le président sud-coréen Lee Myung-bak a remis en cause la politique d'ouverture au Nord de ses prédécesseurs démocrates, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a pris une fois encore l'initiative dans le rapprochement intercoréen, en proposant de nouvelles réunions de familles séparées à l'occasion de Chuseok, la fête coréenne des moissons, où l'ensemble des Coréens célèbrent leurs ancêtres défunts.

 

Le samedi 11 septembre 2010, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a informé que, la veille, Jang Jae-on, président du Comité central de la société de la Croix-Rouge de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), avait proposé à son homologue sud-coréen Ryu Jong-ha de préparer une nouvelle réunion de familles séparées par la guerre dans les monts Kumgang, au Nord de la péninsule. La rencontre pourrait avoir lieu à l'occasion de Chuseok, la fête traditionnelle des moissons, qui se tiendra cette année le 22 septembre - et qui donne lieu à des cérémonies en l'honneur des ancêtres défunts dans toute la péninsule.


Il y a un an, des initiatives conjointes des autorités nord-coréennes et de la société civile sud-coréenne avaient déjà permis une reprise des réunions de familles séparées, interrompues après l'arrivée au pouvoir à Séoul du conservateur Lee Myung-bak, qui a remis en cause la politique "du rayon de soleil" de ses prédécesseurs démocrates Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun. La proposition de la Croix-Rouge nord-coréenne intervient après des gestes humanitaires réciproques des deux gouvernements coréens, le Nord ayant libéré l'équipage d'un bateau de pêche arrêté pour avoir pénétré dans les eaux nord-coréennes, et le Sud étant disposé à fournir une aide aux victimes des inondations de cet été au Nord de la péninsule.

 

Lors de l'anniversaire de la libération de la Corée, le 15 août 2010, le président sud-coréen Lee Myung-bak avait envisagé la possibilité de créer un impôt pour financer la réunification. Récemment, il a évoqué l'ouverture d'un deuxième complexe intercoréen, au Nord de la péninsule, sur le modèle de la zone de Kaesong. Mais la priorité n'est-elle pas d'abord de reconnaître et de mettre en oeuvre les accords intercoréens du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, traduction concrète des engagements des deux gouvernements coréens, et des aspirations de tout le peuple coréen, du Nord, du Sud et de la diaspora ?  Parmi ces attentes, les réunions de familles séparées sont l'un des voeux les plus chers des Coréens sincèrement attachés à la réunification de leur patrie, et l'une des mesures phares des déclarations communes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007.

 

Si la proposition du Nord, rendue publique ce 11 septembre 2010, est accueillie favorablement, elle soulèvera un immense espoir parmi tous les Coréens d'enfin revoir ceux qu'ils aiment et dont ils sont sans nouvelles, en l'absence de traité de paix dans la péninsule coréenne depuis près de soixante ans. Alors que les réunions de familles séparées ont permis à 20.000 Coréens de se retrouver depuis 1953, la reprise et l'approfondissement des échanges Nord-Sud est une exigence pour que ce rêve devienne une réalité pour des millions de familles divisées.

 

 Sources : AAFC, CNN

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 23:25

A la demande de la Croix-Rouge sud-coréenne, les autorités nord-coréennes ont annoncé, le mardi 7 septembre 2010, avoir relâché, pour des raisons humanitaires, un bateau de pêche sud-coréen et ses membres d'équipage, arrêtés en août pour avoir violé la zone économique exclusive (ZEE) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Cette décision coïncide avec l'accueil favorable, par le gouvernement sud-coréen, d'une demande d'aide aux victimes des récentes inondations au Nord de la péninsule. Suivant une tradition solidement établie dans les relations entre les deux Corée, le canal humanitaire apparaît ainsi comme le passage obligé du rétablissement du dialogue Nord-Sud, alors que le gouvernement Lee Myung-bak a suspendu la plupart des échanges de biens et de personnes suite au naufrage de la corvette Cheonan.

 

Le 8 août dernier, un navire sud-coréen, le Daeseung 55, avait été intercepté par les forces navales nord-coréennes, avec à son bord huit passagers (cinq Sud-Coréens et trois Chinois) pour être illégalement entré et avoir conduit des activités de pêche dans la zone économique exclusive de la RPD de Corée. Le 7 septembre, les autorités nord-coréennes ont décidé de relâcher le navire et ses membres d'équipage. Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, malgré une "atteinte intolérable" à la souveraineté de la RPDC, cette décision a été prise pour des motifs humanitaires et parce que l'équipage, composé de "compatriotes", a reconnu la gravité des faits, tout en s'engageant à ne repéter de tels actes à l'avenir. La demande de libération avait été formulée par la Croix-Rouge sud-coréenne.

 

De fait, les raisons humanitaires créent de nouveaux canaux d'échanges intercoréens, alors même que les autorités sud-coréennes ont suspendu la plupart des échanges Nord-Sud après le naufrage de la corvette Cheonan, imputé au Nord malgré l'absence de preuves scientifiques. En effet, suite aux inondations au Nord de la péninsule, le gouvernement sud-coréen a indiqué que les discussions en cours étaient "assez favorables" pour répondre à la demande nord-coréenne de fournir du riz, des équipements lourds et du ciment à leurs compatriotes des régions sinistrées du Nord.

 

Même si le gouvernement sud-coréen cherche à minimiser la portée d'une telle décision (en affirmant que, prise dans un contexte humanitaire, elle ne "sera pas une rupture avec nos principes à l'égard de la Corée du Nord"), force est de constater que, depuis plusieurs mois, les échanges Nord-Sud ont été sévèrement restreints, y compris dans le domaine humanitaire. Par ailleurs, depuis son entrée en fonctions début 2008, le gouvernement sud-coréen de Lee Myung-bak a suspendu les livraisons de riz et d'engrais au Nord, qui avaient notamment permis d'atténuer les conséquences des très lourdes inondations ayant déjà frappé la Corée du Nord à l'été 2007. Cette décision était apparue comme une forme de chantage alimentaire, en conditionnant l'aide aux populations à des critères politiques, en rupture avec la politique du rayon de soleil des présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun.

 

Si elle se confirme, la solidarité intercoréenne face aux catastrophes naturelles, au-delà des clivages politiques, renouerait avec une tradition ancienne - sans nécessairement préjuger d'une reprise plus large des échanges intercoréens, la Corée du Sud venant d'applaudir au renforcement des sanctions américaines contre Pyongyang, d'une part, quand Washington a également annoncé une aide humanitaire aux victimes nord-coréennes des inondations, d'autre part. Répondant à des considérations humanitaires, le Nord avait ainsi approvisionné le Sud en électricité après la Libération, puis avait versé une aide de 12 millions de dollars aux victimes des inondations en Corée du Sud en septembre 1984. A son tour, le Sud avait aidé les Nord-Coréens victimes des inondations et des sécheresses catastrophiques durant la dure marche des années 1990, puis à l'été 2007.

 

Sources :

- AAFC

- KCNA, "S. Korean Fishing Boat and Crew to Be Sent Back", 6 septembre 2010 ;

- Yonhap, "Le gouvernement examine favorablement la demande nord-coréenne d’envoi de riz et ciment", 7 septembre 2010.

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 21:33

S'étant élevé à 983 millions de dollars au premier semestre de l'année 2010, le volume des échanges intercoréens a dépassé le niveau record du premier semestre de l'année 2008. Une situation qui reflète le développement continu de la zone intercoréenne de Kaesong, en dépit des obstacles mis par le gouvernement Lee Myung-bak. Elle devrait toutefois se retourner au second semestre de cette année, sous l'effet de la décision unilatérale du gouvernement sud-coréen de suspendre tous les échanges Nord-Sud autres que ceux de la zone de Kaesong, après le naufrage de la corvette Cheonan.

 

kaesong_kbs.jpgEntre janvier et juin 2010, les échanges intercoréens ont atteint 983 millions de dollars, en hausse de 52 % par rapport à la même période de l'année 2009 (645 millions de dollars), et dépassant de 11 % le précédent record du premier semestre de 2008 (885 millions de dollars). Le volume du commerce intercoréen a sextuplé depuis le premier semestre de l'année 1999 (162 millions de dollars). Ces résultats traduisent le développement continu du complexe industriel de Kaesong, lequel représente 70 % du commerce intercoréen.

 

Toutes choses égales par ailleurs, le commerce intercoréen pourrait ainsi diminuer de 30 % au second semestre de cette année par rapport à la même période de l'année 2009, suite à la décision unilatérale du gouvernement Lee Myung-bak de suspendre les autres échanges Nord-Sud que ceux de la zone de Kaesong, après le naufrage de la corvette Cheonan imputé par Séoul à Pyongyang, malgré le manque évident de preuves. Auquel cas, les échanges intercoréens sur l'ensemble de l'année 2010 pourraient s'établir à 1,7 milliard de dollars, soit un niveau comparable à celui de 2009 (1,67 milliard de dollars) et proche du record de 2008 (1,8 milliard de dollars). Par comparaison, le commerce intercoréen n'atteignait que 329 millions de dollars en 1999. Analysées sur le long terme, ces évolutions témoignent de la robustesse des échanges économiques Nord-Sud, au-delà des aléas politiques.

 

Source principale : North Korea Economic Watch

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 12:32

Alors que la politique intercoréenne du gouvernement Lee Myung-bak conduit à remettre en cause, l'un après l'autre, les acquis du dialogue Nord-Sud, l'avenir de la zone industrielle de Kaesong, au Nord, où sont implantées 120 usines sud-coréennes, apparaît menacé. Jusqu'à présent, la bonne volonté du gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et des entreprises sud-coréennes a toutefois réussi à faire pièce aux tentatives des autorités sud-coréennes d'asphyxier le développement de la zone, symbole de la réconciliation intercoréenne.

 

kaesong_kbs.jpgFin juillet, les entreprises sud-coréennes implantées à Kaesong, au Nord de la péninsule, auraient donné leur accord de principe, selon le groupe de média sud-coréen KBS, pour augmenter de 5 % les salaires de leurs ouvriers nord-coréens. Sous réserve des discussions restant à venir, les rémunérations pourraient ainsi s'élever à 60 dollars par mois (au lieu de 57 dollars aujourd'hui). Après de longs mois de négociations sur l'ampleur de la revalorisation des salaires, les autorités nord-coréennes ont revu à la baisse leurs demandes, dans un geste d'ouverture pour poursuivre le développement de la zone commune intercoréenne, devenue un des derniers symboles des échanges Nord-Sud après la profonde détérioration des relations intercoréennes. L'accord salarial fait suite à la constitution d'un comité permanent, inauguré le 29 juillet 2010, auquel ont adhéré 142 entreprises sud-coréennes implantées ou envisageant de s'implanter dans le complexe de Kaesong. Dirigé par le PDG d’une entreprise spécialisée dans le domaine des carburants, M. Yoo Dong-wook, le comité permanent négociera avec les autorités nord-coréennes pour les questions touchant, notamment, aux passages de la DMZ, au dédouanement et aux moyens de communication.

 

La poursuite du développement du complexe commun de Kaesong relève aujourd'hui des seules initiatives conjointes de la RPD de Corée et des entreprises sud-coréennes engagées dans les échanges commerciaux avec le Nord, comme l'avait déjà manifesté la visite à Pyongyang, en août 2009, de Mme Hyun Jeong-eun, présidente du groupe Hyundai, qui avait rencontré Kim Jong-il, président de la Commission de la Défense nationale de RPDC. Hyundai Asan, filiale de Hyundai, gère le complexe intercoréen de Kaesong.

 

Car, pour leur part, les autorités sud-coréennes multiplient les obstacles à la poursuite des échanges intercoréens à Kaesong. Le gouvernement Lee Myung-bak avait interdit, en mai dernier, l'envoi de produits ou de matières premières par les entreprises sud-coréennes pour être utilisés dans leurs unités à Kaesong. Cette mesure, prise en rétorsion au naufrage du navire sud-coréen Cheonan attribué par Séoul à la Corée du Nord malgré le manque de preuves convaincantes, avait ensuite été levée partiellement et temporairement, face aux protestations des entreprises sud-coréennes implantées à Kaesong confrontées à de lourdes pertes. Le (mal nommé) ministère sud-coréen de la Réunification a annoncé qu'il ne recevrait les demandes d'autorisation d'envoi de produits et de matières premières au Nord que jusqu'au 10 août, laissant planer la menace d'une nouvelle interdiction.

 

Toujours à la suite du naufrage du Cheonan, les autorités sud-coréennes avaient également diminué de 1.000 à 500 le nombre de cadres sud-coréens autorisés à travailler dans la zone de Kaesong, avant de décider de relever ce plafond de 500 à 600 face aux difficultés rencontrées par les entreprises sud-coréennes pour poursuivre le processus de production dans des conditions satisfaisantes. Le nombre de 600 travailleurs reste toutefois en-deçà du plafond antérieur de 1.000 personnes, ne représentant, en moyenne, qu'une personne supplémentaire par entreprise sud-coréenne implantée au Nord. Il s'agirait principalement de petites et moyennes entreprises, qui ne constituent pas le coeur des priorités de Lee Myung-bak qui appuie principalement les grands groupes internationaux sud-coréens. 

 

Face aux manoeuvres de Lee Myung-bak et des autorités sud-coréennes pour torpiller la réconciliation intercoréenne à Kaesong, la bonne volonté des Coréens eux-mêmes, au Nord comme au Sud de la péninsule, apparaît comme la meilleure garantie de continuer à faire avancer la cause de la réunification.

 

Sources :

- "Gaesong : les salaires des ouvriers vont augmenter de 5 %", KBS World, 31 juillet 2010.

- "Les entreprises sud-coréennes à Gaesong inaugurent un comité permanent", KBS World, 30 juillet 2010.

- "Séoul pourrait interdire de nouveau l'envoi de produits aux entreprises qui sous-traitent en Corée du Nord", KBS World, 28 juillet 2010.

- "Séoul augmente de 100 le nombre de travailleurs sud-coréens au parc industriel de Gaesong", KBS World, 16 juillet 2010.

- "Séoul veut faire revenir à la normale le nombre de travailleurs sud-coréens à Gaesong", KBS World, 12 juillet 2010 (dont photo).

 

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 23:52

Le 8 avril 2010, un porte-parole du Bureau d'orientation générale pour le développement des sites pittoresques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a publié une déclaration prévoyant le gel d'avoirs sud-coréens dans les Monts Kumgang, où le complexe touristique géré par Hyundai Asan a permis la visite de près de deux millions de Sud-Coréens entre novembre 1998 et juillet 2008, lorsque la mort d'une touriste sud-coréenne - abattue par une sentinelle nord-coréenne après avoir pénétré dans une zone militaire - a entraîné la suspension des circuits touristiques. Malgré plusieurs tentatives, à l'occasion notamment d'une rencontre au Nord entre Mme Hyun Jeong-eun, présidente du groupe Hyundai, et Kim Jong-il, président de la Commission de la Défense nationale de RPDC, en août 2009, le tourisme intercoréen n'a pas repris, ni dans les Monts Kumgang, ni dans la ville de Kaesong. La décision des autorités nord-coréennes intervient dans un contexte de profonde dégradation des relations intercoréennes. L'AAFC reproduit ci-après dans son intégralité la déclaration du Bureau d'orientation générale pour le développement des sites pittoresques de RPDC, en déplorant vivement une situation qui traduit la détérioration des échanges Nord-Sud.

 

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« Le gouvernement et les institutions compétentes de RPDC ont mené récemment une étude d'ensemble des biens immobiliers de la partie Sud dans la zone touristique des Monts Kumgang.

 

« L'étude a été menée conformément à la déclaration solennelle faite en interne et en externe dans un communiqué du porte-parole du Comité coréen pour la paix de la région Asie-Pacifique le 4 mars, selon lequel seraient autorisés les circuits de la zone de Kaesong à partir de mars et les circuits des Monts Kumgang à partir d'avril et qu'il prendrait des mesures fermes au cas où les autorités sud-coréennes continueraient de faire obstacle à la reprise des circuits touristiques.

 

« Toutefois, les autorités sud-coréennes n'ont pas eu une approche sincère de la reprise des circuits touristiques tout en parlant d' 'adhésion à leur position' malgré nos efforts persévérants et l'exigence unanime des Sud-Coréens de tous âges.

 

« C'est dans ce contexte que nous avons commencé une étude pour geler les biens immobiliers de la partie Sud dans les zones touristiques, comme déjà annoncé.

 

« Par nature, aucune loi ne stipule qu'une étude doive précéder quelque mesure que ce soit pour le gel des biens immobiliers de la partie Sud et personne n'a le droit de nous critiquer pour le gel de ces biens en représailles contre l'action ouverte des autorités sud-coréennes de bloquer les circuits touristiques.

 

« Cependant, nous avons fait preuve de magnanimité en autorisant les personnes concernées à être les témoins de cet examen avant de mettre en oeuvre le gel des biens et en ajustant suffisamment la période d'étude, en prenant en considération la sensibilité des entrepreneurs qui ont beaucoup souffert du comportement insolent d'un groupe de traîtres.

 

« Ce groupe fantoche a travaillé avec ardeur à saboter l'étude précitée au mépris de la magnanimité sus-mentionnée.

 

« Le groupe conservateur fantoche n'a pas répondu à l'étude des biens immobiliers appartenant aux autorités dans la zone, la défiant ouvertement et empêchant même les entreprises intéressées de la partie Sud de suivre l'étude. 52 personnes concernées appartenant à 33 entreprises ont répondu à l'étude, mais parmi elles seulement 16 personnes appartenant à 9 entreprises se sont rendues dans les Monts Kumgang avant la date fixée pour cette étude.

 

« Ce groupe a aussi fait des efforts désespérés dans l'escalade de la tension avec la RPDC et sa campagne de diffamation, critiquant sans fondements l'étude que nous avons menée sous des prétextes tels que les  "violations du droit de propriété" et le "manquement aux accords Nord-Sud et aux normes internationales".

 

« En ce qui concerne les "violations du droit de propriété" que nous revend le groupe fantoche, ce n'est rien d'autre qu'un pur sophisme qui rappelle celui d'une partie fautive intentant un procès la première, ignorant à qui appartient le Mont Kumgang.

 

« Ce sont des pertes économiques énormes que nous avons subies en raison de la longue suspension des circuits touristiques et la confiscation de tous les biens immobiliers et équipements de la partie Sud dans la zone touristique ne suffirait pas à les compenser.

 

« Par ailleurs, comment peut-on évaluer en argent la valeur militaire et de sécurité des Monts Kumgang, le désir des Sud-Coréens de voir ces sites pittoresques de renommée mondiale et la joie manifestée par les Coréens dans des circuits qui sont le symbole de la réconciliation nationale et de la réunification ?

 

« Si quelqu'un a dû subir des pertes, ce ne peut être que le peuple coréen, la nation coréenne et les entreprises de la partie Sud, pas le groupe fantoche.

 

« Un grand nombre d'entreprises de la partie Sud ayant lié leur sort aux circuits des Monts Kumgang ont fait connaître, en dehors du ministère fantoche de la Réunification, leur exigence d'une reprise des circuits touristiques mais le groupe fantoche ne s'est même pas manifesté. Il est vraiment répugnant que ce groupe parle de  "violations du droit de propriété".

 

« Il est également ridicule pour ce groupe de parler de "manquement aux accords Nord-Sud et aux normes internationales".

 

« Mais qui a suspendu unilatéralement les circuits touristiques après avoir complètement violé la déclaration conjointe du 15 juin et la déclaration du 4 octobre, qui sont les accords Nord-Sud les plus importants, renversant ainsi les accords entre nous et Hyundai ?

 

« C'est une pratique universellement acceptée et de bon sens que, si un accord économique ou un contrat reste inappliqué pendant un certain temps, il doit obligatoirement être rejeté et une compensation doit être apportée pour la perte qui en résulte, toujours conformément à la pratique internationale.

 

« La mesure que nous avons prise cette fois est, en dernière analyse, l'exercice d'un droit légitime dans la droite ligne des normes et des pratiques internationales.

 

« Quelle que soit la véhémence du groupe fantoche, il n'a pas le droit de dire quoi que ce soit sur la mesure que nous avons prise.

 

« Tout en suivant de près l'attitude des autorités sud-coréennes envers notre étude, nous avons finalement eu la confirmation qu'elles n'ont ni sentiment de culpabilité, ni même un iota de volonté d'améliorer les relations intercoréennes, mais qu'elles sont seulement arc-boutées sur une attitude de confrontation, et encore moins désireuses de reprendre les circuits touristiques.

 

«  Il a été montré clairement que le discours de ce groupe sur ce qu'il appelle "les trois conditions" n'était rien d'autre qu'un jargon pour faire échouer les circuits touristiques.

 

« Nous ne souhaitons plus débattre ni traiter plus longtemps avec la clique fantoche, maintenant que les autorités sud-coréennes sont déterminées à rester dans une attitude de confrontation avec nous jusqu'au bout, en nous défiant de manière flagrante.

 

« Dans la situation présente où le groupe conservateur fantoche est libre de formuler des remarques irresponsables souillant notre dignité et que la confrontation des systèmes est allée au-delà du point de danger, la questions des circuits touristiques n'admet aucune discussion.

 

« A présent qu'il n'est pas possible de sauver de la crise les circuits touristiques des Monts Kumgang, le Bureau d'orientation générale pour le développement des sites pittoresques de RPDC est dûment habilité à déclarer solennellement qu'il aborde l'étape de mise en oeuvre des mesures suivantes, suite à l'étude portant sur les biens immobiliers de la partie Sud aux Monts Kumgang, comme il a été montré clairement :

 

« 1. Nous gèlerons dans un premier temps le centre de réunions du Mont Kumgang et la caserne de pompiers appartenant aux autorités sud-coréennes, ainsi qu'un centre culturel, un bureau d'exonération fiscale et une station thermale appartenant à la Compagnie de tourisme de Corée du Sud et expulserons tout leur personnel de gestion.

 

« 2. Nous retirerons leurs droits financiers à Hyundai Securities, l'entreprise Idun et l'entreprise de fibres industrielles Phyongan Co. Ltd de la partie Sud qui ont évité notre étude, et refuserons l'entrée des personnes concernées aux Monts Kumgang.

 

« 3. Les circuits des Monts Kumgang par les personnes vivant au pays et à l'étranger commenceront bientôt avec une nouvelle entreprise commerciale, maintenant que l'accord et le contrat pour les circuits touristiques passés avec Hyundai ne sont plus valides en raison de l'attitude des autorités sud-coréennes.

 

« 4. Si le groupe conservateur sud-coréen continue de railler et de salir les efforts sincères de la RPDC et de poursuivre l'escalade de la confrontation avec la RPDC, en totale contradiction avec l'esprit des déclarations conjointes et le désir de la nation, nous réexaminerons entièrement le travail dans la zone industrielle de Kaesong.

 

« Ni les sophismes, ni l'habileté manoeuvrière ne peuvent permettre aux autorités sud-coréennes de fuir leurs responsabilités pour avoir bloqué les circuits des Monts Kumgang et conduit les relations Nord-Sud à la catastrophe. Elles devront en payer chèrement les conséquences.

 

« Nous ne serons jamais des observateurs passifs de la confrontation du gouvernement conservateur fantoche avec la RPDC et de sa politique de dénigrement, mais nous prendrons des contre-mesures déterminées l'une après l'autre. »

 

 

Source : KCNA, "South Side Assets in Mt. Kumgang to Be Frozen", 8 avril 2010 (traduction : AAFC)

 

 

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 10:40

Après avoir initialement refusé à des bouddhistes de l'ordre Jogye de se rendre au Nord de la péninsule, dans le cadre du dialogue religieux intercoréen, le ministère sud-coréen de la Réunification, dirigé par le très controversé Hyun In-taek, a finalement accepté qu'une délégation de l'ordre se rende en Corée du Nord. L'AAFC se félicite de ce revirement de position, en espérant qu'il soit le signal d'une acceptation, par le gouvernement Lee Myung-bak, de la reprise du dialogue intercoréen, mené aussi par des canaux non-gouvernementaux.

Kyong_Ho_Seong_Wu.jpgPremier ordre bouddhique de Corée, l'ordre Jogye (ci-contre, à gauche, Kyong Ho Seong-wu, 75ème patriarche) avait annoncé, le 3 février 2010, que 4.000 de ses membres souhaitaient visiter les monts Kumgang, au Nord de la péninsule. Cette visite était de nature à approfondir le dialogue religieux intercoréen, en permettant notamment aux fidèles de l'ordre Jogye de se rendre au temple Shingye, qui a réouvert ses portes en 2007 à l'issue de travaux de rénovation menés, notamment, avec le soutien de l’ordre bouddhiste. Mais le ministère sud-coréen de la réunification avait rejeté cette demande, en estimant le moment choisi inopportun au regard de l'état actuel des relations intercoréennes. 

Cependant, le 11 mars 2010 le ministère sud-coréen de la Réunification a finalement donné son accord à cette demande, en estimant qu'elle visait à encourager les échanges religieux intercoréens, et non à reprendre le tourisme sud-coréen dans les monts Kumgang, suspendus depuis la mort d'une touriste le 11 juillet 2008. Le gouvernement sud-coréen a ainsi autorisé une délégation de l'ordre Jogye à se rendre à Kaesong, au Nord de la DMZ, afin de préparer le voyage de ses membres.

Si l'AAFC se félicite de ce revirement de position du ministère de la Réunification, des interrogations demeurent : est-ce le résultat d'une action discrète, mais efficace, de l'ordre Jogye, ou un signal envoyé par Séoul aux autorités nord-coréennes, alors que la presse fait état d'une possible reprise des pourparlers à six en avril prochain ? Cette hypothèse serait d'autant plus crédible que le motif allégué pour le refus initial était l'état des relations intercoréennes, dont l'amélioration est subordonnée par Séoul à des progrès sur la question nucléaire.

En tout état de cause, le gouvernement sud-coréen semble éprouver des difficultés à définir une ligne claire quant à la poursuite des échanges intercoréens menés en dehors du cadre gouvernemental : si le président Lee Myung-bak désapprouve la "politique du rayon de soleil" de ses prédécesseurs démocrates Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, les déclarations Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007 n'ont pas, pour autant, été déclarées caduques, et elles fondent toujours les échanges intercoréens, dans les domaines économique, culturel ou religieux. 

Sources : AAFC,
KBS World Radio

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 08:36

Alors que les discussions gouvernementales intercoréennes se poursuivent, notamment sur la zone industrielle de Kaesong et la reprise du tourisme intercoréen, le ministère sud-coréen de la Réunification a rejeté une demande de de l'ordre bouddhiste Jogye de permettre à 4.000 de ses fidèles de visiter les monts Kumgang, en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Un bien mauvais signal pour le développement des échanges intercoréens, alors que les initiatives de groupes privés tendent à pallier le peu d'empressement du gouvernement Lee Myung-bak à répondre aux propositions d'ouverture du Nord.

Kyong_Ho_Seong_Wu.jpgPlus important ordre bouddhique de Corée, l'ordre Jogye (ci-contre, à gauche, Kyong Ho Seong-wu, 75ème patriarche) avait annoncé, le 3 février 2010, que 4.000 de ses membres souhaitaient visiter les monts Kumgang, au Nord de la péninsule, dans le cadre du dialogue religieux intercoréen.

Las, le ministère sud-coréen de la réunification, dirigé par le très conservateur
Hyun In-taek, a rejeté cette demande, en estimant inopportun le calendrier d'une telle visite, après que des discussions gouvernementales intercoréennes n'ont pas abouti sur la reprise du tourisme intercoréen. De fait, il aurait s'agi de la plus importante opération d'échanges intercoréens dans les monts Kumgang depuis la suspension des circuits touristiques suite à la mort d'une touriste sud-coréenne, le 11 juillet 2008. 

Ce faisant, le gouvernement sud-coréen entretient délibérément une confusion entre les échanges touristiques et ceux conduits dans d'autres domaines - en l'occurrence, le dialogue interreligieux. En effet, la visite au Nord de l'ordre Jogye aurait permis à se fidèles d’accéder au temple Shingye, lequel a réouvert ses portes en 2007 après cinq ans de rénovation avec l'appui de l’ordre sud-coréen. 

La reprise du tourisme intercoréen, de même que le développement de la zone intercoréenne de Kaesong, sont deux des points-clés de l'accord signé entre le groupe sud-coréen Hyundai et les autorités nord-coréennes suite à la rencontre de Mme Hyung Jeong-eun, présidente du groupe Hyundai avec Kim Jong-il, président de la commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée, en août 2009. Mais les initiatives du secteur privé sud-coréen et les gestes d'ouverture du gouvernement nord-coréen, tous deux à l'origine de la reprise du dialogue intercoréen, butent sur l'intransigeance du gouvernement Lee Myung-bak.

Sources : AAFC,
KBS World Radio

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