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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 21:08

Le maestro Chung Myung-whun, qui dirige l'Orchestre philharmonique de Séoul ainsi que l'Orchestre philharmonique de Radio France, est arrivé en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) le 12 septembre 2011, à l'occasion de la fête traditionnelle de Chuseok, célébrée dans l'ensemble de la péninsule. Chung Myung-whun a reçu une autorisation pour rester au Nord de la Corée jusqu'au 16 septembre. Ambassadeur auprès de l'Unicef, Chung Myung-whun devrait notamment engager des programmes de formation musicale pour les enfants nord-coréens.

 

L'agence KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé l'arrivée à Pyongyang, le 12 septembre 2011, d'une délégation conduite par le chef d'orchestre sud-coréen Chung Myung-whun. Toujours selon KCNA, le maestro a dirigé l'Orchestre symphonique d'Etat de la RPD de Corée ainsi que l'orchestre Unhasu (photo ci-dessous). Il a également eu des discussions avec les artistes nord-coréens et visité le palais des enfants de Mangyongdae de Pyongyang. Dans l'ensemble de la RPDC, les palais des enfants forment les jeunes élèves les plus doués aux différentes disciplines artistiques et sportives, le palais des enfants de Pyongyang étant le plus réputé du pays.

 

Chung_myung_whun_in_pyongyang.jpg

 

Selon le ministre sud-coréen de la Réunification, le chef d'orchestre, qui exerce des fonctions honorifiques d'ambassadeur auprès de l'Unicef, "donnera des cours à des enfants nord-coréens et discutera de l'organisation de concerts croisés dans les deux pays avec l’Association pour les échanges artistiques de la Corée du Nord".

 

L'accord donné par les autorités sud-coréennes à cette visite apparaît comme un signe de réchauffement dans les relations intercoréennes, les visites en Corée du Nord ayant été en principe interdites par Séoul le 24 mai 2010.

 

Toutefois, deux visites sud-coréennes en Corée du Nord ont été récemment autorisées par Séoul : avant celle de la délégation conduite par Chung Myung-whun, des religieux s'étaient rendus dans la partie Nord de la péninsule.

 

Par le passé, des échanges culturels dans le domaine musical ont déjà été un vecteur d'amélioration des relations bilatérales : en février 2008, l'Orchestre philharmonique de New York s'était ainsi rendu en RPD de Corée.

 

Sources : AAFC, The Canadian Press, KCNA (dont photo), Yonhap.

 

 

 

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 18:12

Le 30 août 2011, Hyun In-taek a été remplacé par Yu Woo-ik au poste de ministre de la Réunification à Séoul. La ligne intransigeante de Hyun In-taek vis-à-vis de la Corée du Nord avait été largement critiquée, y compris dans son propre camp par le président du parti au pouvoir, Hong Joon-pyo, qui avait demandé le remplacement de Hyun In-taek. Les positions de ce dernier, qui resterait conseiller du chef de l'Etat pour les relations intercoréennes, ont été un des facteurs de détérioration des relations intercoréennes tout au long de ses deux ans et demi de mandat. Le remplacement de Hyun In-taek par un des bras droits de Lee Myung-bak lève un obstacle à un possible changement de cap des relations Nord-Sud, si le président sud-coréen, qui devra quitter son poste en février 2013, décide de s'engager en ce sens. Non rééligible, le président Lee Myung-bak a maintenant rendez-vous avec l'histoire : quel héritage des relations intercoréennes entend-il laisser à son successeur ?

 

yu_woo_ik.jpgHomme pragmatique, le nouveau ministre sud-coréen de la Réunification Yu Woo-ik a fait preuve de prudence lors son premier entretien avec des journalistes suite à sa désignation, lors d'un entretien à Samcheongdong. Ces derniers lui demandaient si sa nomination augurait d'une volonté d'infléchissement de Séoul vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

 

En tout état de cause, les médias sud-coréens pro-gouvernementaux mettent en avant une volonté d'ouverture, alors que Yu Woo-ik a officiellement déclaré qu'il n'y a pas de changement de cap - probablement par souci de ne pas mobiliser la fraction la plus anticommuniste de l'électorat conservateur, à un an et demi d'une élection présidentielle où l'émergence d'une candidature à droite du Grand parti national (GPN, conservateur, au pouvoir) handicaperait lourdement les chances du GPN. L'agence de presse officielle sud-coréenne Yonhap a ainsi publié successivement, le 31 août 2011, deux dépêches au contenu très proche mais dont les titres avaient une tonalité radicalement différente : la première dépêche citait une déclaration du nouveau ministre déclarant "Nous maintiendrons notre ligne politique vis-à-vis du Nord", tandis que la seconde dépêche rectifiait le tir en citant une autre phrase de Yu Woo-ik : "Une souplesse est à envisager dans les relations intercoréennes". Ces différents propos réflètent la position exprimée par Yu Woo-ik.

 

Sur le projet de gazoduc entre la Russie et les deux Corée, qui a été un des sujets au coeur du récent sommet entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il et le président russe Dmitri Medvedev, Yu Woo-ik a été prudent, tout en observant que ce projet bénéficierait aux différentes parties : "les infrastructures, qui peuvent relier les deux Corées et qui peuvent profiter aux deux, seront certainement nécessaires, mais tant que je n’ai pas d’éléments concrets, il faudra que je réfléchisse à ce que je peux faire".

 

Dans une rencontre avec la presse le 29 décembre 2009, au lendemain de sa nomination comme ambassadeur en Chine, Yu Woo-ik avait déclaré qu'il s'efforcerait "d’assumer le rôle visant à faire avancer les relations intercoréennes". Yu Woo-ik n'avait pas reçu d'autre affectation après avoir quitté ce poste au printemps dernier, ce qui avait alimenté les rumeurs sur sa possible nomination au poste de ministre de la Réunification - alors qu'était confirmé l'échec des discussions sur la tenue d'un possible sommet intercoréen, à plusieurs reprises évoqué par le président Lee Myung-bak. La ligne dure adoptée sous la houlette de Hyun In-taek avait ainsi fait la preuve de son échec, en entraînant une profonde détérioration des relations intercoréennes et des pertes pour chacune des deux parties

 

Cet été, des contacts ont été renoués publiquement à un haut niveau, entre les deux Corée et entre la RPDC et les Etats-Unis.

 

Homme politique pragmatique ayant la confiance du président Lee Myung-bak, Yu Woo-ik a été présenté par la presse sud-coréenne comme l'une des canaux informels du dialogue intercoréen au sein du Grand parti national, au pouvoir à Séoul.

 

Sources : AAFC, Yonhap (dont photo).

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 09:59

(Article mis à jour le 11 août 2011, à 00h05) Le 10 août 2011, des tirs d'artillerie sont intervenus à proximité de la Ligne de limite nord (Northern Limit Line, NLL) qui sépare les deux Corée en mer de l'Ouest (mer Jaune). Les circonstances ne sont pas claires : la Corée du Sud a affirmé, par la voix de son ministère de la Défense, avoir procédé à des tirs en riposte après qu'un des tirs d'obus nord-coréens qu'elle dit avoir entendus est tombé au Sud de la NLL, tandis que d'autres sources sud-coréennes font état d'un obus qui aurait « presque  »  atteint cette ligne... Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a démenti avoir procédé à des tirs d'artillerie : les détonations entendues correspondraient à l'utilisation d'explosifs pour des travaux de construction. La Corée du Nord dénonce une provocation de la Corée du Sud, qui s'engage une nouvelle fois dans des exercices militaires de grande ampleur, conjoints avec les Etats-Unis, et vivement critiqués par la Corée du Nord. Toujours selon Séoul, ses tirs n'auraient - évidemment - pas atteint la NLL, qui apparaît donc comme une « frontière » que la Corée du Sud et son allié américain veulent défendre coûte que coûte, malgré son caractère contestable. Eclairage.

 

marine_sud_coreenne_exercices_mars_2010.jpg

 

Ce mercredi 10 août 2011, la Ligne de limite nord (Northern Limit Line, NLL) a montré qu'elle reste une zone d'extrême tension, comme l'avaient rappelé les tirs d'artillerie du 23 novembre 2010 sur l'île de Yeonpyeong. Fixée unilatéralement par l'armée américaine en 1953 pour délimiter le Nord et le Sud de la Corée en mer de l'Ouest (mer Jaune), la NLL est refusée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Les Etats-Unis réaffirment quant à eux régulièrement leur engagement à défendre cette « frontière » maritime aux côtés de leurs alliés sud-coréens, y compris en organisant des manoeuvres militaires d'envergure à proximité de cette zone dangereuse. Mais les responsables de l'administration américaine savent que la NLL est légalement indéfendable, au moins depuis le début des années 1970.

 

Interrogé sur l'avis de l'administration américaine quant à la NLL en 2010 après les affrontements de Yeonpyeong, le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley avait préféré renvoyer vers les responsables militaires. C'est donc le colonel Jonathan Withington, porte-parole du Commandement des Nations Unies et des forces américaines en Corée du Sud, qui a répondu que la NLL ne devrait pas être renégociée car elle est « une mesure de surveillance militaire mise en place pour prévenir un conflit armé ». Le colonel Withington a ajouté : « Des actes hostiles tels que le torpillage du Cheonan et l'attaque de l'île de Yeonpyeong par la Corée du Nord, qui ont tous les deux eu lieu au sud de la NLL, constituent clairement de graves violations de l'accord d'armistice. »

 

Pourtant, « en cas d'arbitrage, la décision serait probablement de déplacer la ligne plus au sud », estime Mark J. Valencia, juriste maritime et chercheur au think tank National Bureau of Asian Research.

 

Une note rédigée par la CIA en juin 1953 révèle que, un mois avant l'armistice de la Guerre de Corée, le président sud-coréen Syngman Rhee refusait d'envisager une trêve. Dans ses mémoires parues en 1954, Du Danube au Yalu, le général Mark W. Clark, commandant en 1953 les forces des Nations Unies en Corée, décrit Syngman Rhee comme une « mèche allumée conduisant à un baril de poudre ». Mais si le Sud voulait poursuivre la guerre, celle-ci était devenue impopulaire aux Etats-Unis et Clark avait reçu du président américain Eisenhower l'ordre de rechercher une « paix honorable ».

 

C'est dans ce contexte que, selon certains spécialistes, la Ligne de limite nord a été tracée par le général Clark et ses collaborateurs, la « frontière » maritime de la mer de l'Ouest étant initialement destinée à empêcher la Corée du Sud de perturber l'armistice mettant fin aux combats de la Guerre de Corée. C'est notamment l'avis de Narushige Michishita, professeur associé à l'Institut national universitaire d'études politiques de Tokyo et de Larry Niksch, ancien spécialiste des affaires asiatiques au Service de recherche du Congrès des Etats-Unis. Pour Niksch, « il y avait des inquiétudes quant au président Rhee et à ce qu'il pourrait faire ». Mais, rappelle Michishita, la Corée du Nord n'a pas pas été consultée sur le tracé de la NLL.

 

NLL

La Ligne de limite nord serpente donc le long de la presqu'île nord-coréenne d'Ongjin, en laissant cinq îles sous le contrôle de la Corée du Sud : Baengnyeong, Daecheong, Socheong, Yeonpyeong, et U. Mais, et c'est peut-être le plus important, l'accord d'armistice du 27 juillet 1953 ne mentionne à aucun moment le tracé de la « frontière » inter-coréenne en mer de l'Ouest. Ce tracé ne figure sur aucune carte établie par les Nations Unies à cette époque.

 

En 1953, Clark a fixé la ligne de partage entre le Nord et le Sud selon la règle des 3 milles marins (5,56 kilomètres) qui était le standard à l'époque. Aujourd'hui, presque tous les pays, y compris les deux Corée, utilisent la règle des 12 milles marins (22,22 kilomètres). En suivant la règle des 12 milles marins, les cinq îles de l'ouest administrées par la Corée du Sud – dont l'île de Yeonpyeong – se trouvent en territoire nord-coréen. Actuellement, l'île la plus éloignée administrée par la Corée du Sud en mer de l'Ouest – l'île de Baengnyeong, à proximité de laquelle a coulé la corvette sud-coréenne Cheonan le 26 mars 2010 - se situe à 160 kilomètres d'Incheon, le grand port sud-coréen le plus proche...

 

Rien qu'entre octobre et novembre 1973, vingt ans après avoir été tracée, la Ligne de limite nord aurait été franchie à 43 reprises par des navires nord-coréens, selon un bilan établi par la Marine sud-coréenne. Le Nord déclarait alors opérer dans ses propres eaux territoriales et considérait la NLL comme non valide. Cette revendication était rejetée par le Commandement des Nations Unies - dirigé par les Etats-Unis -, mais des télégrammes diplomatiques aujourd'hui déclassifiés révèlent que l'administration américaine s'est alors beaucoup inquiétée de la légalité de la limite fixée entre les deux Corée en mer Jaune et de l'attitude à adopter vis-à-vis de l'allié sud-coréen dans cette affaire.

 

Ainsi, le 18 décembre 1973, l'ambassadeur américain à Séoul Francis Underhill écrivait dans un câble adressé à Washington que beaucoup de pays pourraient considérer que la Corée du Sud et les Etats-Unis « ont tort » en cas d'incident dans les zones frontalières disputées.

 

Le 22 décembre 1973, un message adressé conjointement par les départements d'Etat et de la Défense à l'ambassade américaine à Séoul disait que la Corée du Sud « se trompe si elle suppose que nous [les Etats-Unis]nous joindrons à une tentative d'imposer la NLL » à la Corée du Nord.

 

Le 28 février 1975, le secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger reconnaissait dans un télégramme diplomatique que la Ligne de limite nord « a été fixée de manière unilatérale et n'a pas été acceptée par la Corée du Nord ». Et d'ajouter : « Dans la mesure où [la NLL] consiste en une division unilatérale des eaux internationales, elle est clairement contraire à la loi internationale. »

 

La RPDC a justifié ses tirs d'artillerie du 23 novembre 2010 contre l'île de Yeonpyeong en déclarant qu'il s'agissait d'une riposte aux obus tirés par la Corée du Sud dans des eaux revendiquées par le Nord. « Yeonpyeong est située loin à l'intérieur des eaux territoriales » de la RPDC, affirmait ainsi l'agence nord-coréenne KCNA le 24 novembre 2010.

 

Deux jours plus tard, le président américain Barack Obama condamnait l'attaque « non provoquée » lancée par le Nord et déclarait que les Etats-Unis se tenaient aux côtés du Sud.

 

Le président sud-coréen Roh Moo-hyun (2003-2008) voulait réduire la présence militaire sur les îles situées en mer de l'Ouest afin de réduire les tensions dans cette zone, dans l'esprit de la Déclaration Nord-Sud du 4 octobre 2007. Prenant une fois de plus le contre-pied de la politique de rapprochement inter-coréen menée par ses prédécesseurs, le président Lee Myung-bak a donné l'ordre de faire des cinq îles de la mer de l'Ouest une « forteresse militaire ».

 

Pour défendre une frontière jugée illégale depuis plus de 30 ans, le ministère sud-coréen de la Défense débloquera en 2011 plus de 200 millions d’euros destinés à renforcer son arsenal militaire en mer de l'Ouest. L’armée sud-coréenne prévoit de déployer des armes de pointe et des troupes supplémentaires sur les cinq îles qui s'y trouvent. Ce projet s’inscrit dans le budget de la défense 2011, en hausse de plus de 6%, voté par l'Assemblée nationale sud-coréenne le 8 décembre 2010.

 

Sources :  

« Nouvel échange d'artillerie entre les deux Corée », Metro France, 10 août 2011 (dont photo AFP : exercices militaires de la marine sud-coréenne, mars 2010).

« La Corée du Nord dément des tirs d'artillerie près de la frontière », in Romandie News, 11 août 2011

Chico Harlan, "North, South Korea exchange fire along disputed border", Washington Post, 10 août 2011.

Daniel Ten Kate, Peter S. Green, "Defending Korea Line Seen Contrary to Law by Kissinger Remains U.S. Policy", Bloomberg, 17 décembre 2010.

« Séoul renforce ses capacités militaires en mer Jaune »,   KBS, 9 décembre 2010.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 23:05

Après le choix de la ville sud-coréenne de Pyeongchang pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver en 2018, des voix s'élèvent, dans le Nord comme dans le Sud de la péninsule, pour que les JO de Pyeongchang soient les Jeux de l'ensemble de la Corée, en conférant un statut de co-organisateur à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

 

jang_ung.jpgLors d'une réunion régionale du comité olympique à Tokyo le 13 juillet 2011 - qui marquait par ailleurs une rare visite de fonctionnaires nord-coréens au Japon -  Jang Ung, responsable du comité olympique de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et membre du CIO (photo Yonhap), a exprimé le souhait que son pays co-organise les Jeux olympiques d'hiver de 2018, qui se tiendront dans la ville sud-coréenne de Pyeongchang.

 

Alors que les athlètes des deux Corée avaient défilé ensemble lors des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques d'été en 2000 et en 2004, puis que la candidature de Pyeongchang aux JO d'hiver avait été soutenue officiellement par Pyongyang en 2007, la RPDC n'avait pas appuyé cette candidature en 2011, dans un contexte de dégradation des relations intercoréennes. M. Jang Ung a d'ailleurs ajouté : "Les situations politique et militaire entre les deux Corées ne sont pas bonnes, et elles doivent s’améliorer (...) Autrement, elles pourraient influencer les jeux".

 

 Mme Sohn Jie-ae, porte-parole de la présidence sud-coréenne, a cependant rejeté la perspective d'une co-organisation avec la RPDC, en déclarant que "notre offre n'était pas pour des Jeux olympiques d'hiver conjoints avec la Corée du Nord". Toutefois, ce sera au prochain président de la République sud-coréen élu en décembre 2012 de se prononcer sur une co-organisation, ou non, avec la RPD de Corée.

 

La symbolique serait d'autant plus grande dans la perspective d'une réunification de la Corée que la province de la ville de Pyeongchang a été séparée entre le Nord et le Sud de la Corée lors de la division de la péninsule.

 

L'idée d'une co-organisation, souhaitée par l'AAFC dès l'annonce du succès de Pyeongchang, fait ainsi son chemin dans l'ensemble de la péninsule. L'un des principaux candidats à l'investiture du Parti démocrate, M. Sohn Hak-Kyu, président du Parti, s'est prononcé en ce sens le 11 juillet dernier, en déclarant lors d'une réunion de la direction du Parti démocrate : "Je vais sérieusement revoir les possibilités d’organiser conjointement les Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang avec la Corée du Nord (...) Les préparatifs pour les Jeux vont aller bien au-delà d’une simple équipe intercoréenne et mettre en place les bases pour un entraînement commun".

 

Sources : AAFC, AP (sur le site Syracuse.com), Yonhap.

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 19:43

Le 18 juin 2011, des soldats de la marine sud-coréenne ont ouvert le feu sur un Airbus de la compagnie sud-coréenne Asiana, qu'ils auraient confondu avec un avion militaire nord-coréen. Si le drame a été évité, il est révélateur de graves dysfonctionnements dans la chaîne de commandement militaire sud-coréenne. Il montre aussi que, plus que jamais, la paix est nécessaire en Corée.

 

airbus_asiana_airlines.jpgCe samedi 18 juin 2011 un Airbus de la compagnie sud-coréenne Asiana Airlines descendait sur l'aéroport de Incheon-Séoul, avec à son bord 119 passagers et membres d'équipage en provenance de Chengdu en Chine, lorsque deux soldats de la marine sud-coréenne ont ouvert le feu pendant dix minutes, en utilisant des fusils d'assauts K-2. L'appareil n'a heureusement pas été touché, car il était hors de portée des tirs. Toujours selon l'agence officielle sud-coréenne Yonhap citant des sources militaires anonymes, les Marines sud-coréens auraient pris l'Airbus de la compagnie Asiana pour un avion militaire nord-coréen.

 

Un tel incident traduit un enchaînement de dysfonctionnements dans le système de défense sud-coréen. Il est anormal que deux soldats stationnés sur l'île de Gyodong située à seulement 1,7 km de la Corée du Nord, et qui seraient âgés de 18 ans, puissent manier impunément des fusils d'assaut dont ils ne connaissent pas le mode d'utilisation - pour preuve, leurs tirs répétés qui de surcroît -et par chance- ne pouvaient pas atteindre leur cible. Il est anormal qu'ils n'aient pas été encadrés par des supérieurs plus expérimentés. Il est anormal qu'ils commis une confusion aussi grossière entre des avions civil et militaire.

 

Mais cette situation, qui intervient dans un contexte de dégradation des relations intercoréennes, n'est pas le fruit du hasard, quelques semaines seulement après la provocation qu'a constituée l'affaire des cibles. En mars, le ministre de la Défense sud-coréen a en effet donné l'ordre que ses troupes ouvrent le feu en cas d'attaque nord-coréenne, sans attendre des ordres de leur commandement. Une décision lourde de conséquences quand on sait qu'un enchaînement d'incidents militaires, volontaires ou involontaires, peut dégénérer en un conflit ouvert.

 

Les tirs du 18 juin contre l'Airbus de la compagnie Asian Airlines sont le fruit de cet aventurisme, qui a menacé la vie de civils quand la mission première d'un gouvernement est de protéger ses citoyens. 

 

Plus que jamais, l'AAFC estime urgent de revenir sur la voie du dialogue intercoréen, pour une paix durable dans la péninsule et dans le monde, en appelant à signer et faire signer la pétition pour un traité de paix en Corée, afin que plus jamais des Coréens n'attaquent d'autres Coréens.

 

Sources :

- "Corée du Sud. Des soldats tirent sur un avion de ligne : le drame évité", in Le Télégramme, 18 juin 2011 ;

- "S. Koreans fire at plane", in Shanghai Daily, 19 juin 2011 ;

- "Official : S. Korea fires at civilan jet thought to be North Military", sur le site de CNN, 18 juin 2011. 

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 22:02

Le 15 juin 2000 était adoptée une déclaration conjointe historique, lors du premier sommet entre le Nord et le Sud de la Corée qui s'était tenu à Pyongyang. Kim Jong-il, secrétaire général du Parti du travail de Corée et président de la commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), avait accueilli Kim Dae-jung, président de la République de Corée (du Sud). La déclaration commune Nord-Sud a ouvert la voie à un renforcement des coopérations intercoréennes, en vue de la réunification de la péninsule divisée depuis plus d'un demi-siècle contre la volonté du peuple coréen. Mais un peu plus de trois ans après son accession au pouvoir, le président conservateur sud-coréen Lee Myung-bak a ruiné les espoirs de réconciliation par une politique intransigeante vis-à-vis du Nord. Solidaire de tous les Coréens sincèrement attachés au dialogue Nord-Sud, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à la mise en oeuvre des déclarations conjointes du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007.

 

Onze années après l'historique sommet intercoréen de Pyongyang, nombreux sont ceux qui, au Nord comme au Sud de la péninsule, ont tenu à commémorer le onzième anniversaire de la déclaration commune du 15 juin 2000, malgré la détérioration des relations intercoréennes imputable au gouvernement Lee Myung-bak.

 

Premier quotidien de la République populaire démocratique de Corée, le Rodong Sinmun a souligné que, sous l'impulsion du dirigeant Kim Jong-il, le sommet historique de juin 2000 a créé une dynamique pour la réunification indépendante de la patrie, en ouvrant la voie au second sommet du 4 octobre 2007. "Toutefois, le combat du peuple coréen pour réaliser la réunification du pays sous la bannière de la déclaration conjointe du 15 juin et de la déclaration du 4 octobre rencontre actuellement de graves difficultés". Le Rodong Sinmun poursuit en déclarant qu'il est du devoir de tous les Coréens, du Nord et du Sud de la péninsule comme d'outre-mer, de combattre la politique de confrontation du groupe de Lee Myung-bak, et de porter fièrement la cause historique de la déclaration du 15 juin.

 

sohn_hak_kyu_15_06_2011.jpgDans une réunion qui s'est tenue au parc Imjingak, près de la frontière avec la Corée du Nord, Sohn Hak-kyu, leader de la principale formation d'opposition, le Parti démocrate, a appelé les autorités nord et sud-coréennes à organiser un nouveau sommet intercoréen.

 

Kim Sang-geun, directeur du comité sud-coréen pour la mise en oeuvre de la déclaration du 15 juin, a relayé cet appel en dénonçant le rôle du gouvernement sud-coréen dans les tensions militaires actuelles entre le Nord et le Sud, et en appelant à la levée immédiate des sanctions prises en mai 2010 par Séoul après le naufrage du Cheonan - dont le gouvernement Lee Myung-bak a accusé le Nord alors que les preuves s'accumulent d'une absence de responsabilité de Pyongyang dans ce dramatique accident.

 

Le comité sud-coréen pour la mise en oeuvre de la déclaration du 15 juin avait déposé une demande de visite au Nord pour marquer cet anniversaire, mais sans réponse positive des autorités gouvernementales sud-coréennes qui ont ainsi  prouvé leur peu de considération pour les déclarations communes Nord-Sud, pourtant signées au nom des deux gouvernements nord et sud-coréens.

 

Sources : AAFC, KBS, (dont photo), KCNA, Yonhap.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 13:37

Emotion en Corée après la révélation que des réservistes de l'armée sud-coréenne utilisaient des photos des dirigeants nord-coréens comme cibles pour leurs exercices de tir. Le commandement de l'Armée populaire de Corée de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a réagi le vendredi 3 juin en menaçant de représailles. Déplorant vivement des comportements qui ne peuvent que dégrader encore davantage les relations intercoréennes, l 'Association d'amitié franco-coréenne dénonce les actes commis par les réservistes sud-coréens comme une provocation qui appelle la plus ferme condamnation.

 

north_korea_military_parade.jpgEn mai 2011, des réservistes sud-coréens ont utilisé comme cibles pour leurs exercices de tirs des photos des dirigeants nord-coréens. Les faits se sont produits dans des centres d'entraînement de l'armée, qui a donc cautionné des actes de dénigrement de la RPD de Corée qui restaient jusqu'ici l'apanage des seuls activistes d'extrême-droite, que le gouvernement Lee Myung-bak s'est toujours refusé à interdire - contrairement à certaines manifestations de gauche. Une attitude qui révèle une inquiétante conception de la liberté d'expression, puisque si des soldats sud-coréens peuvent manifestement, en toute impunité, mettre gravement en cause un Etat étranger et ses dirigeants, plusieurs dizaines d'autres officiers sud-coréens sont, eux, menacés de poursuites pour s'être inscrits sur un forum de discussion classé pro-Nord par les autorités sud-coréennes.

 

Le vendredi 3 juin, le porte-parole de l'état-major interarmées de l'Armée populaire de Corée de la RPD de Corée a dénoncé une nouvelle provocation dans l'escalade de la tension, en rappelant qu'un drapeau de la RPD de Corée avait également été pris pour cible l'année dernière. Face à ces mises en cause du système socialiste de la RPD de Corée, l'état-major interarmées de la RPD de Corée a menacé de "représailles militaires totales" si les responsables de cette affaire ne sont pas punis. Il demande également des excuses des autorités sud-coréennes et des garanties que de tels actes ne se reproduiront pas.

 

L'état-major interarmées de l'Armée populaire de Corée a rappelé que les autorités sud-coréennes ont créé un climat engendrant l'hostilité à l'égard de la RPD de Corée: en 2010, le ministre de la Défense sud-coréen Kim Kwan-jin a appelé à resserrer les rangs face à la Corée du Nord décrite comme "l'ennemi principal".

 

L'AAFC rappelle la légitime émotion des habitants de tous les pays quand ses symboles nationaux sont piétinés, ainsi de l'émoi du peuple américain quand le drapeau des Etats-Unis est brûlé en n'importe quel pays du monde. Les citoyens et les soldats nord-coréens se gardent de tout geste vis-à-vis des symboles de la République de Corée (du Sud) ou des Etats-Unis qui pourrait être interprété comme une provocation. Il convient que les autorités sud-coréennes assurent que soient tout autant respectés les symboles et les dirigeants de la République populaire démocratique de Corée, qui plus est par les fonctionnaires (civils ou militaires) qui représentent l'Etat. L'AAFC estime enfin que tout doit être mis en oeuvre pour éviter une nouvelle escalade de la tension dans cette partie du monde où, plus que jamais, la paix est nécessaire.

 

Sources : AAFC, KBS, KCNA.

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 21:39

DeuxCor-e.jpgLe 30 mai 2011, la Commission de la Défense nationale (CDN) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a publié un communiqué condamnant l'escalade de la tension, "ayant atteint un degré extrême", à laquelle conduit, selon la CDN, les actions conduites par "le groupe de traîtres de Lee Myung-bak". Cette déclaration et ses conséquences - la rupture du dialogue militaire intercoréen et la fermeture du bureau de liaison dans les monts Kumgang - doivent être resituées dans leur contexte. Le 18 mai 2011, la Corée du Sud a transmis officiellement à la RPD de Corée une invitation au Sommet sur la sécurité nucléaire qui doit avoir lieu à Séoul en mars 2012. Cette proposition avait été faite le 9 mai par le président sud-coréen Lee Myung-bak au cours d'une visite officielle à Berlin,  Lee Myung-bak annonçant que le président de la CDN, Kim Jong-il, serait invité au sommet de Séoul s'il promettait de renoncer à ses armes nucléaires. Par la voix de son Comité pour la réunification pacifique de la Corée, la RPDC avait alors qualifié l'invitation lancée par le président sud-coréen de "ridicule" et visant à désarmer le pays pour pouvoir l’envahir. De nombreux analystes, y compris en Corée du Sud, doutent aussi de la sincérité de Lee Myung-bak.

 

Le 9 mai, à Berlin, le président sud-coréen Lee Myung-bak a proposé d'inviter le président de la Commission de la Défense nationale de la RPDC, Kim Jong-il, au Sommet sur la sécurité nucléaire qui doit se tenir à Séoul en mars 2012 "si la Corée du Nord se met d'accord fermement avec la communauté internationale pour sa dénucléarisation". La veille, Lee avait déclaré que "les armes nucléaires du Nord sont un obstacle à l'unification" et demandé à nouveau que la RPDC présente ses excuses pour le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan le 26 mars 2010 - la RPDC niant toute responsabilité dans ce naufrage - et pour ses tirs d'artillerie contre l'île sud-coréenne de Yeonpyeong le 23 novembre 2010 – la RPDC affirmant n’avoir fait que riposter à des tirs de l'artillerie sud-coréenne vers son territoire.


Avec cette proposition, Lee Myung-bak a demandé une fois de plus à la Corée du Nord de prendre la "décision stratégique" d'abandonner ses armes nucléaires pour pouvoir participer à une réunion internationale sur la sécurité nucléaire, mais il n'a pris aucune mesure susceptible de hâter une telle décision. Au contraire, les autorités sud-coréennes, en plus de continuer d'exiger des excuses de la part de Pyongyang pour la perte du Cheonan et pour le bombardement de l'île de Yeonpyeong, se sont lancées avec les Etats-Unis dans une série d’exercices militaires d'une ampleur sans précédent dirigés contre la Corée du Nord.

 

Le 11 mai, l'agence de presse nord-coréenne KCNA a fait part du refus du Comité pour la réunification pacifique de la Corée, organisme de la RPDC en charge des relations Nord-Sud.

 

Pour le porte-parole du Comité, cité par KCNA, les remarques faites par Lee Myung-bak à Berlin ont constitué "une provocation flagrante à l’égard du système et de la dignité de la RPDC et un mépris intolérable à l’égard de l’opinion publique [en Corée] et à l’étranger ainsi que des efforts positifs de la RPDC pour le dialogue".

 

Le porte-parole nord-coréen a poursuivi : "Lee, non content de se lancer dans une bruyante campagne anti-réunification en Corée du Sud, s’est permis de faire de telles remarques irréfléchies à l’étranger. Ce n’était que le dernier effort visant à refroidir l’atmosphère menant à davantage de dialogue, à faire taire les critiques le blâmant pour l’effondrement des relations inter-coréennes et pour l’échec de sa politique envers le Nord, et à justifier l’escroquerie nucléaire contre la RPDC et les actions pour accroître la confrontation avec celle-ci."


Il
a considéré que les excuses demandées par la Corée du Sud pour le naufrage du Cheonan et les tirs d’artillerie sur Yeonpyeong révèlent une "intention de défier la RPDC jusqu’au bout, sans chercher le dialogue avec elle". Quant au démantèlement des armes nucléaires de la RPDC, posé comme condition préalable au dialogue par Lee Myung-bak, il ne s’agit "que d’une tentative ridicule visant à désarmer la RPDC et à réaliser l’ambition de l’envahir en collusion avec les Etats-Unis".

 

Le porte-parole du Comité pour la réunification pacifique s’est enfin attaché à remettre en question la pertinence de la tenue d’un sommet sur la sécurité nucléaire en Corée du Sud sous l’égide du président Lee Myung-bak :

 

"La grande ironie est que Lee, un pantin au service des Etats-Unis dans leurs démarches pour une guerre nucléaire, va s’agiter sur le plan diplomatique avant l'ouverture de ce qu'il appelle un sommet nucléaire en Corée du Sud, la plus grande base avancée pour une guerre nucléaire et le plus vaste arsenal nucléaire au monde.


"Les peuples du monde savent bien qu’il a déclaré vouloir se mettre à la remorque des Etats-Unis et suivre une politique de confrontation entre compatriotes après son arrivée au pouvoir et qu’il s’est vanté de tout à fait se passer de dialogue inter-coréen pendant la durée de son mandat."

 

Pour Cheong Wook-sik, de l'organisation sud-coréenne Réseau civil pour une Corée pacifique, la faisabilité et la sincérité de la proposition du président sud-coréen sont douteuses, rappelant qu’une invitation similaire avait été lancée en avril 2010 lors du premier Sommet sur la sécurité nucléaire de Washington,  peu après que la Corée du  Sud fut choisie pour accueillir le sommet suivant. Pyongyang avait alors décliné l'invitation, déclarant que la RPD de Corée ne participerait pas à un tel sommet tant que les Etats-Unis ne changeront pas leur politique nucléaire "impérialiste".

 

En outre, Lee Myung-bak a déclaré n'envisager la réunification de la Corée que comme une absorption du Nord par le Sud et a même souhaité qu’éclatent au Nord des soulèvements du type "Révolution tunisienne du Jasmin". Pour Cheong Wook-sik, ce type d’attitude de la part du président sud-coréen rend hautement improbable une participation de la RPDC au sommet de Séoul en mars 2012.

 

Comme le remarque Cheong, en avril 2012 auront lieu en RPDC les célébrations du centième anniversaire de la naissance du président Kim Il-sung. A cette date, la RPD de Corée vise à accéder au statut de "pays puissant et prospère". D'après Cheong, l'avenir de la péninsule coréenne dépendra alors de ce que la RPDC considère être la puissance et la prospérité : la possession d’un arsenal nucléaire garant de sa sécurité, ou une dénucléarisation permettant d'améliorer la situation du pays par une plus grande ouverture au reste du monde, la dénucléarisation étant le dernier voeu du président Kim Il-sung avant son décès en 1994.

 

Dans ce contexte, la déclaration de la Commission de la Défense nationale de la RPD de Corée, le 30 mai 2011, est l'étape ultime - mais prévisible - de la dégradation des relations intercoréennes, en opposant les actions minant l'unité et la réconciliation nationales conduites par "le groupe de traîtres de Lee Myung-bak" et "la proposition généreuse de la RPDC d'ouvrir une nouvelle phase de réconciliation, de coopération, de paix et de réunification à travers un large dialogue et des conditions sans préalable", proposition rejetée par Séoul. Les exercices militaires conduits par le gouvernement sud-coréen à Yangju et Incheon s'inscrivent dans cette logique de confrontation.

 

En conséquence, le communiqué de la CDN de la RPDC a déclaré (1) que "l'armée et le peuple de la RPD de Corée ne négocieront jamais avec le traître Lee Myung-bak et son clan", (2) que la RPDC va lancer une campagne nationale pour s'opposer à la politique de confrontation conduite par Lee Myung-bak et (3) que, dans une première étape, l'Armée populaire de Corée rompt le dialogue militaire Nord-Sud et ferme le bureau de liaison des monts Kumgang.

 

Pour sa part, l'Association d'amitié franco-coréenne établit une distinction entre, d’une part, la question des relations inter-coréennes, laquelle, par définition, concerne la Corée du Nord et la Corée du Sud, et, d’autre part, la question nucléaire, laquelle est liée à la menace militaire que font peser les Etats-Unis sur la RPDC en l'absence de traité de paix entre ces deux pays. L'AAFC apporte donc son soutien au dialogue inter-coréen, en particulier aux déclarations Nord-Sud des 15 juin 2000  et 4 octobre 2007, rejetées par l'administration du président sud-coréen Lee Myung-bak. Et, tout en soutenant le dialogue inter-coréen, l'AAFC appelle à la conclusion d'un véritable traité de paix dans la péninsule coréenne pour remplacer l'Accord d'armistice de 1953 signé par la RPDC, les Etats-Unis et la République populaire de Chine (la Corée du Sud avait alors refusé de signer l'Accord d'armistice). La négociation et la signature d'un traité de paix, éventuellement dans le cadre des pourparlers à six (deux Corée, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon), constituent la seule initiative capable de garantir une paix durable en Corée et une étape indispensable vers la dénucléarisation totale de la péninsule coréenne et l'élimination d'un foyer de tension majeur menaçant la paix mondiale.

 

Arrivé au pouvoir en Corée du Sud en février 2008, le président conservateur Lee Myung-bak a voulu lier à tout prix les questions des relations inter-coréennes et de la dénucléarisation de la seule Corée du Nord, faisant de cette dénucléarisation un préalable. Ainsi, le dialogue entre Pyongyang et Séoul est, de fait, soumis à l’ingérence d’une puissance étrangère, en contravention du premier principe pour la réunification de la Corée, figurant dans le communiqué conjoint signé par le Nord et le Sud en 1972.

 

Résultat : en seulement trois ans, le gouvernement Lee Myung-bak a ruiné les progrès accomplis en 40 ans de dialogue inter-coréen et a pris le risque de faire reculer la paix – et la dénucléarisation qui devrait en découler – pourtant essentielle pour la Corée et le reste du monde. Face à un tel constat, l’appel lancé depuis Berlin par Lee Myung-bak pour que la RPDC accepte d’échanger sa force de dissuasion nucléaire contre un simple strapontin dans une réunion internationale manque évidemment de sincérité et n’a pas de sens : oui, si elle en avait la volonté, la Corée du Sud pourrait jouer un rôle de médiateur et aider à rebâtir la confiance entre les Etats-Unis et la RPDC ; non, la Corée du Sud n’est pas à même de fournir les garanties nécessaires pour que la Corée du Nord renonce à son programme nucléaire.

 

Sources :

"Président Lee : 'Les armes nucléaires du Nord sont un obstacle à l'unification'", Yonhap, 8 mai 2011

"Lee fait part de son intention d'inviter le leader nord-coréen si Pyongyang s'engage à se dénucléariser", Yonhap, 9 mai 2011

"CPRK Denounces Lee Myung Bak's Provocative Remarks against DPRK", KCNA, 11 mai 2011

"La Corée du Nord notifiée officiellement de l'invitation de Lee à Kim", Yonhap, 18 mai 2011

Cheong Wook-sik, "Recommendations for Kim Jong-il to visit Seoul in Spring 2012", Peace Network, 24 mai 2011

"DPRK Will Not Deal with Lee Myung Bak: Spokesman for NDC of DPRK", KCNA, 30 mai 2011

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 13:02

Après avoir visité la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à l'invitation des autorités nord-coréennes, avec trois autres anciens chefs d'Etat et de gouvernement (Martti Ahtisaari, Mary Robinson et Gro Brundtland), l'ancien président américain Jimmy Carter a été reçu à Séoul, où ses propositions pour relancer les dicussions intercoréennes, en vue de la reprise des pourparlers à six, et accorder une aide alimentaire aux populations nord-coréennes, ont été non seulement froidement rejetées par le gouvernement sud-coréen, mais aussi blâmées par des groupes d'extrême-droite. Comment expliquer ce manque de respect à l'égard d'anciens chefs d'Etat ? L'AAFC replace ces réactions dans une stratégie du gouvernement Lee Myung-bak pour faire monter les enchères dans d'éventuelles négociations intercoréennes.

 

Un accueil peu respecteux du statut de Jimmy Carter, Martti Ahtisaari, Mary Robinson et Gro Brundtland

 

jimmy_carter_kim_sung_hwan.jpgRefus du président sud-coréen Lee Myung-bak de recevoir Jimmy Carter et trois anciens chefs d'Etat et de gouvernement, qui ont dû se contenter de rencontres avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères  et le ministre de la Réunification ; fin de non-recevoir aux propositions des quatre anciens dirigeants (dont deux Prix Nobel de la paix) de relancer le dialogue Nord-Sud et d'apporter une aide aux populations nord-coréennes menacées par la faim ; enfin, insultes ("porte-paroles de la Corée du Nord", "pièce maîtresse du régime nord-coréen"...) proférées par l'extrême-droite sud-coréenne  via notamment  ses relais d'influence dans les milieux universitaires et les ONG dites de défense des droits de l'homme en Corée du Nord, et abondamment reprises par la presse conservatrice sud-coréenne et les médias publics contrôlés par le gouvernement sud-coréen, qui passent en revanche sous silence les positions de l'opposition et des militants pour la réunification de la Corée. Rarement des réactions aussi violentes et irrespectueuses auront accompagné la visite à Séoul d'un ancien chef d'Etat américain, au vu des liens exceptionnels entre Washington et Séoul : sans l'intervention américaine dans la guerre de Corée, le régime sud-coréen du très autoritaire Syngman Rhee se serait effondré, et le "miracle économique" sud-coréen n'aurait pas eu lieu dans les années 1960 et 1970 sans les injections massives de capitaux américains.

 

Les fausses raisons : le contenu de l'offre de dialogue nord-coréenne et l'absence de rencontre avec Kim Jong-il

 

L'agence de presse sud-coréenne Yonhap  tente d'imposer  une interprétation de ces réactions exceptionnellement violentes en citant, sous couvert d'anonymat, un responsable  sud-coréen : "Il y a un consensus qu'il n'y a rien de nouveau dans le message de Kim [Jong-il] et que le Nord devrait parler directement à Séoul s'il a quelque chose à dire". Mais en réalité il n'y a aucun consensus dans l'opinion sud-coréenne sur la politique nord-coréenne du gouvernement Lee Myung-bak, et c'est la première fois que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il évoque publiquement, dans un message remis solennellement à quatre anciens chefs d'Etat et de gouvernement, la possible tenue d'un sommet intercoréen avec le président Lee Myung-bak, sans mettre de conditions au dialogue Nord-Sud. Répondant à ce qui est - du moins officiellement - la position de Séoul (le président Lee Myung-bak avait le premier déclaré, dès son entrée en fonctions en 2008, puis encore en janvier 2010, qu'il était prêt à un sommet intercoréen et à un dialogue intercoréen sans conditions préalables), cette nouvelle offre de Pyongyang s'inscrit dans une succession de gestes d'ouverture. La Corée du Nord vient ainsi de proposer - ce qu'a accepté Séoul -  une démarche commune vis-à-vis du Japon pour faire accepter la dénomination "mer de l'Est", plutôt que celle de "Mer du Japon" que Tokyo a fait accepter dans la toponymie officielle internationale au siècle dernier. Mais l'ouverture de la RPDC n'exclut pas des réactions de fermeté : l'agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé que, après le retrait unilatéral de la concession accordée au groupe sud-coréen Hyundai Asan pour le tourisme dans les monts Kumgang, cette région devenait une "zone spéciale pour le tourisme international", suite à l'adoption en ce sens, le 29 avril 2011, d'un décret du praesidium de l'Assemblée populaire suprême.

 

La presse conservatrice et les médias publics sud-coréens ont esquissé une autre explication à ce qu'ils appellent pudiquement le "froid" accueil réservé à Jimmy Carter, Martti Ahtisaari, Mary Robinson et Gro Brundtland : à Pyongyang, les quatre anciens chefs d'Etat et de gouvernement n'ont pas rencontré le président de la Commission de la défense nationale Kim Jong-il, dont ils ont seulement reçu un message. Mais cette thèse doit aussi être écartée. En effet, il est rien moins qu'incertain qu'une telle rencontre fût possible, les dépêches de l'agence nord-coréenne KCNA ne faisant pas état de visites ni de réceptions du dirigeant Kim Jong-il pendant la période où Jimmy Carter et ses collègues du groupe des Anciens se trouvaient à Pyongyang. Ces derniers ont été reçus avec tous les égards dus à leur rang : leur réception par le président Kim Yong-nam, qui exerce les fonctions de chef de l'Etat en tant que président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême, a d'ailleurs été à la une des informations nord-coréennes  de KCNA le 27 avril 2011. Les interlocuteurs à Séoul du groupe des Anciens ont été d'un niveau nettement inférieur à ceux des responsables qu'ils ont rencontrés à Pyongyang.

 

S'estimant en position de force, le gouvernement Lee Myung-bak n'envisage qu'un dialogue direct avec Pyongyang

 

Kim Sung-hwan, ministre sud-coréen des Affaires étrangères, a abondé dans le sens du responsable anonyme sud-coréen cité par Yonhap, en précisant qu'il existe de multiples canaux pour un dialogue Nord-Sud. De fait, le gouvernement Lee Myung-bak privilégie d'autant plus un éventuel dialogue direct avec Pyongyang qu'il s'estime en position de force.

 

Tout d'abord, les critiques mezza voce des Etats-Unis ne sont pas aujourd'hui de nature à impressionner le pouvoir sud-coréen, qui a obtenu de Washington la multiplication depuis un an de la conduite d'exercices militaires conjoints : le multilatéralisme affiché de la diplomatie américaine de Barack Obama s'est traduit, en Corée, par un alignement de Washington sur les positions maximalistes de l'actuel pouvoir sud-coréen, qui dispose de puissants relais dans les cercles néo-conservateurs américains bien représentés au Congrès. L'actuel gouvernement américain ne semble pas avoir pris toute la mesure de l'opiniâtreté des Coréens, aujourd'hui manifestée par Séoul dans ses rapports avec Washington, et dont rendait ainsi compte un ancien ambassadeur français en Corée du Sud : "à la différence d'autres comportements asiatiques, marqués par l'allusion et la circonvolution, le Coréen va droit au but, revendique et exige, avec une énergie redoublée s'il a affaire à des étrangers. Il est persuadé qu'une chose demandée avec assez de force ne peut que lui être accordée et il arrive souvent que son calcul soit juste (...). Nunch'i ou "mesure de l'oeil", le mot désigne à la fois cette évaluation ["savoir jusqu'où on peut aller"] et l'attitude et les ressorts de l'autre (...) Il n'empêche que le nunch'i soit toujours en faveur en Corée comme méthode d'approche d'un supérieur" (Frédéric Max, La Corée du Sud, L'Harmattan, 1984, p. 145).

 

Ensuite, les autorités sud-coréennes ont aussi réussi à rallier à leur point de vue la majorité de l'opinion internationale suite à deux dramatiques incidents. Le naufrage du Cheonan est aujourd'hui cité par la plupart des médias occidentaux comme une provocation nord-coréenne, alors qu'un examen attentif des faits montre qu'il s'agit de toute évidence d'un accident étranger à la Corée du Nord et auquel elle n'avait par ailleurs aucun intérêt. Puis, lors des graves affrontements intercoréens de Yeonpyeong en novembre dernier, la réplique nord-coréenne ayant causé des morts du côté du Sud a été justifiée par Pyongyang comme faisant suite à un tir dans ses eaux territoriales, ce qu'a nié Séoul sans fournir à l'appui des preuves incontestables - comme des images satellitaires. Enfin, la réaction sud-coréenne a probablement entraîné des morts du côté du Nord, mais ce sujet a aussi été évacué dans les médias sud-coréens et internationaux, confortant l'image de victime de la Corée du Sud. Les autorités sud-coréennes s'estiment ainsi aujourd'hui dans leur droit pour exiger des excuses de Pyongyang suite au naufrage du Cheonan et à l'incident de Yeonpyeong, préalablement à l'engagement de tout dialogue intercoréen. Une telle condition peut reporter indéfiniment la reprise des discussions Nord-Sud.

 

Enfin, les médias sud-coréens, proches du pouvoir pour 90 % d'entre eux, diffusent à l'envi la thèse d'une fragilisation du pouvoir nord-coréen entré dans une phase de transition, malgré l'absence de preuves fiables sur une quelconque instabilité politique à Pyongyang.  La presse conservatrice, représentée par les quatre quotidiens les plus vendus, tous proches de la majorité (Chosun Ilbo, Joongang Ilbo, Dong-A Ilbo et Hanguk Ilbo), plaide enfin, sous diverses raisons, pour une non-reprise de l'aide alimentaire aux Nord-Coréens, en espérant ainsi affaiblir le gouvernement nord-coréen, tout en tentant de contester - toujours sans preuves - le constat alarmiste partagé par les ONG présentes en Corée du Nord et les agences des Nations Unies sur la situation alimentaire au Nord de la péninsule.

 

Du besoin pour Séoul de discréditer tout médiateur dans d'éventuelles discussions intercoréennes

 

Conformément à cette ligne stratégique, l'actuel  pouvoir sud-coréen souhaite discréditer tout médiateur possible dans les relations Nord-Sud, y compris d'anciens présidents américains, ne souhaitant pas devoir s'engager dans d'éventuelles discussions qui pourraient le conduire à des concessions.

 

De ce point de vue, la photo (ci-dessus) diffusée par l'agence Yonhap est lourde de sens : alors que Jimmy Carter et les autres dirigeants du groupe des Anciens sont venus discuter à Séoul, on voit l'ancien président américain à la seule écoute du ministre sud-coréen des Affaires étrangères, dans une position qui accentue la différence d'âge entre les deux hommes : légèrement voûté, la bouche mi-ouverte, Jimmy Carter a les yeux dans le vide. La même dépêche de Yonhap fait par ailleurs quasiment l'impasse sur les autres anciens chefs d'Etat et de gouvernement présents, dont elle ne cite même pas les noms : il est en effet plus aisé d'accréditer la thèse de la manipulation par Pyongyang d'un homme présenté comme âgé que de quatre anciens chefs d'Etat et de gouvernement, dont deux anciens prix Nobel de la paix, tous chevronnés, et ayant aussi exercé d'autres responsabilités éminentes sur la scène internationale et qui n'ont guère été des thuriféraires de la RPD de Corée : alors directrice générale de l'OMS, Gro Harlem Brundtland avait vivement critiqué la situation sanitaire en Corée du Nord, lors d'une visite dans le pays en 2001... Son appel aujourd'hui à aider les populations nord-coréennes n'en a que plus de poids. Il a été passé sous silence dans les médias sud-coréens.

 

Face à cette lourde offensive médiatique, l'AAFC réaffirme partager pleinement les efforts et les démarches du groupe des Anciens pour qu'advienne une ère de paix et de prospérité dans la péninsule coréenne.

 

Source principale : Yonhap (dont photo). 

 

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 23:03

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) accuse la Corée du Sud d'avoir enlevé quatre de ses ressortissants. Ceux-ci faisaient partie d'un groupe de 31 personnes dont l'embarcation a accidentellement franchi le 5 février 2011 la limite séparant les deux Corée en mer de l'Ouest (mer Jaune). Le 28 mars, 27 personnes ont finalement pu retourner en RPDC alors que, selon les autorités de Séoul, les quatre autres ont choisi de rester au Sud. Cette version est contestée par les Coréens rapatriés au Nord, dont dix ont tenu une conférence de presse le 21 avril à Pyongyang. Selon eux, le groupe a été « enlevé, maltraité et forcé à rester en Corée du Sud » dans ce qui apparaît comme un nouvel épisode de la guerre psychologique relancée contre le Nord par le président conservateur sud-coréen Lee Myung-bak suite à la publication des résultats, contestés, d'une enquête accusant Pyongyang d'avoir torpillé une corvette sud-coréenne, le Cheonan, le 26 mars 2010.


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Le 21 avril 2011, dix citoyens de la RPDC ont tenu une conférence de presse, à laquelle participaient notamment des journalistes de Chine, de Russie et des Etats-Unis, déclarant que le groupe de 31 personnes dont ils faisaient partie a été enlevé et retenu pendant plus de cinquante jours par les autorités sud-coréennes.

 

Ok Song-hyok, un travailleur du secteur de la construction de la ville de Haeju, sur la côte ouest de la péninsule coréenne, a expliqué que le groupe a été enlevé par les autorités sud-coréennes le 5 février après avoir quitté le village de Tongpo-ri, dans le comté de Kangryong de la province du Hwanghae du Sud, pour pêcher. Pendant plus de cinquante jours, ces citoyens nord-coréens ont alors subi des pressions de toutes sortes pour faire défection en Corée du Sud.

 

Ri Un-gu, fermier dans une ferme coopérative de Haeju, a déclaré qu'après 2h30 de navigation, des vedettes rapides de la marine sud-coréenne ont intercepté leur embarcation.

 

Or, en 2h30, le navire n'aurait pas eu le temps d'atteindre la « ligne de limite nord » (NLL), séparant les deux Corée en mer de l'Ouest, et encore moins l'île de Yeonpyeong, même en étant emporté par le courant de marée.

 

Selon le fermier de Haeju, cela prouve clairement que leur navire n'a pas pénétré dans les eaux du Sud et que la marine sud-coréenne a enlevé le groupe de pêcheurs en profitant de l'épais brouillard régnant à ce moment là.

 

Réfutant l'assertion des autorités sud-coréennes selon laquelle le navire nord-coréen était échoué sur la plage quand il a été découvert, M. Ri a affirmé que son moteur fonctionnait normalement et qu'il évoluait dans des eaux d'au moins 20 mètres de profondeur.


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Pak Mun-sik, travailleur d'une coopérative de pêcheurs de Haeju, a témoigné du fait que la marine sud-coréenne a usé de brutalités contre le groupe sans défense.

 

Pyon Kyong-il, un lycéen de Haeju, a dit s'être trouvé à bord du navire en compagnie de sa mère pour admirer les paysages à l'occasion du Nouvel An lunaire. Les soldats sud-coréens l'ont matraqué alors qu'il se tenait debout sur le pont.

 

Choe Chun-yong, une habitante de Haeju, a révélé que les membres du groupe étaient détenus dans trois pièces de baraquements de l'armée sud-coréenne, dont les fenêtres étaient occultées pour les empêcher de regarder dehors. De cinq à sept soldats étaient chargés de les surveiller et ne les autorisaient ni à se rencontrer ni à se parler. D'après Cho Chun-yong, les soldats sud-coréens n'hésitaient pas à entrer dans la pièce réservée aux femmes et à les menacer de sévices sexuels en leur criant « Nous vous jetterons toutes nues à la mer si vous ne nous obéissez pas ».

 

Hyong Sun-bok, habitante de Haeju, a évoqué une opération menée par les autorités sud-coréennes pour forcer les citoyens du Nord à faire défection au Sud dès le premier jour de leur enlèvement.

 

Ri Hyang-hwa, habitante de Haeju, a parlé d'une « opération méprisable pour la forcer à faire défection au Sud avec son mari », ajoutant que les autorités sud-coréennes ont interrogé séparément la mère et son fils pour tenter de semer la discorde entre parents dans le but de les obliger à faire défection au Sud à n'importe quel prix.

 

Pour Ok Song-hyok, les quatre citoyens du Nord restés au Sud n'ont pas fait défection mais sont détenus contre leur gré par les autorités sud-coréennes qui les utilisent dans le cadre d'une campagne de diffamation contre la RPDC. Devant les représentants de la presse internationale réunis le 21 avril, Ok Song-hyok a donc demandé le retour sans délais de ces quatre personnes en RPDC.

 

ConfPress_21042011-3.jpgLe gouvernement sud-coréen a réfuté entièrement ces affirmations qu’il juge « sans fondement », préférant ne pas y répondre.

 

Pourtant, les premiers rapports parus dans la presse après l'interrogatoire par les autorités sud-coréennes des 31 Coréens du Nord ayant « dérivé » dans les eaux du Sud, faisaient état de leur volonté unanime de rentrer chez eux. Ainsi, le 8 février, le quotidien sud-coréen conservateur Dong-A Ilbo rapportait que « la vérification finale [du groupe d'enquête sud-coréen] suggère que les 31 cherchent tous à rentrer chez eux ». Que s'est-il passé après le 8 février dans les casernes de l'armée sud-coréenne pour que quatre citoyens de RPDC « choisissent » finalement de rester en Corée du Sud ?

 

Le 22 avril, le gouvernement sud-coréen a rejeté la dernière proposition de la RPDC de tenir des pourparlers entre les Croix-Rouges des deux Corée en vue de discuter du sort de ces quatre citoyens nord-coréens.

 

Le 30 mars, deux jours après le rapatriement des 27 citoyens nord-coréens, la Croix-Rouge de RPDC avait déjà proposé la tenue d’une rencontre de travail visant à vérifier que les quatre personnes restées au Sud avaient bel et bien voulu faire défection. Proposition refusée par le ministère sud-coréen de la Réunification au motif plutôt étrange de « respecter le souhait de ces Nord-Coréens ».

 

 

Sources :

- "Inhabitants of DPRK Interviewed after Their Repatriation from South", KCNA, 21 avril 2011

- "Early Inter-Korean Red Cross Contact Once Again Urged", KCNA, 22 avril 2011

- "31 sea border-crossing N. Koreans to be repatriated", Dong-A Ilbo, 8 février 2011

- « Séoul rejette la proposition de Pyongyang de discuter du sort de ses quatre ressortissants », KBS, 22 avril 2011

- « Les nord-Coréens rapatriés accusent Séoul d’avoir tenté de les kidnapper », KBS, 22 avril 2011

- « Pyongyang veut rencontrer les quatre défecteurs nord-Coréens », KBS, 31 mars 2011


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