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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 22:53

Le 14 mars 2012, à Paris salle Pleyel, marquera une date historique dans l'histoire culturelle des relations intercoréennes : soixante-dix musiciens (soit quatre-vingt-dix personnes avec leurs accompagnateurs) de l'Orchestre Unhasu de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) joueront sous la direction du maestro sud-coréen Chung Myung-whun, chef de l'Orchestre philharmonique de Radio France, ainsi que de l'Orchestre de Séoul. L'Association d'amitié franco-coréenne salue cette initiative sans précédent qui contribue à la paix et au rapprochement des peuples, et marque un temps fort sur le chemin de la réunification de la Corée.

 

Chung myung whun in pyongyangCe n'est pas encore un concert intercoréen tel que l'avait envisagé le chef sud-coréen, résidant en France, Chung Myung-whun, à l'issue d'une première visite à Pyongyang, en septembre 2011, où il avait dirigé l'Orchestre symphonique d'Etat de la RPD de Corée, mais c'est déjà un pas considérable sur la voie de la paix et de la réunification de la Corée.

 

Le 14 mars 2012, salle Pleyel, grâce au soutien de Radio France, quatre-vingt-dix jeunes musiciens de l'Orchestre Unhasu, âgés en moyenne d'une vingtaine d'années, joueront pendant 140 minutes sous la baguette de Chung Myung-whun, qui s'est à nouveau rendu à Pyongyang fin février pour répéter avec les joueurs.

 

La première partie comportera à la fois des morceaux coréens et des oeuvres étrangères, exclusivement interprétées par les musiciens coréens de la RPD de Corée, qui doivent séjourner dans notre pays du 11 au 16 mars prochains pour un concert unique. La deuxième partie sera un concert conjoint avec l'Orchestre philharmonique de Radio France, au cours de laquelle sera jouée la symphonie n° 1 de Brahms.

 

Dans un entretien à l'agence Reuters, Chung Myung-whun a souligné la portée politique considérable de ce concert pour le rapprochement des Coréens, qui aspirent tous à la réconciliation Nord-Sud et à la réunification de leur patrie : "Ma démarche est à la fois musicale et humaine. Je n'ai encore rencontré aucun Coréen, au Nord comme au Sud, qui n'aspire à ce que nous soyons réunifiés un jour, ou au moins à ce que nous ayons de bonnes relations. [...] La musique rassemble les gens, particulièrement la musique classique qui triomphe des frontières politiques."

 

Le 26 février 2008, le concert historique de l'Orchestre philharmonique de New York, au Grand-Théâtre de Pyongyang Est, avait représenté un moment unique dans les relations entre les Etats-Unis et la RPD de Corée. Le monde avait également découvert le très haut niveau des musiciens nord-coréens.

 

Sources principales : AAFC, 20 minutes (d'après Reuters).


 

Le concert sera diffusé en direct le 14 mars 2012 à partir de 20h30 sur France Musique et sur France Inter, et sera visible sur le site ArteLiveWeb.

Renseignements, réservation : Salle Pleyel

 

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 00:09

DeuxCor-e.jpgLe 2 février 2012, le département politique de la Commission de la défense nationale (CDN) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a posé des questions ouvertes aux autorités sud-coréennes sur les conditions d'une reprise du dialogue intercoréen. Alors que la préparation des prochains exercices conjoints américano - sud-coréens Key Resolve et Foal Eagle contredit les déclarations de la Corée du Sud qui se dit disposée à reprendre les échanges Nord-Sud, les questions posées par la CDN méritent d'être examinées en détail, dans la mesure où elles posent les bases pour renouer le dialogue intercoréen. Mais le pouvoir en place à Séoul acceptera-t-il de passer des paroles aux actes, et de saisir - enfin - la main tendue par Pyongyang ?

 

 La première question posée par la CDN porte sur l'attitude des autorités sud-coréennes après la mort du dirigeant Kim Jong-il, laquelle a heurté les sentiments du peuple coréen de la RPD de Corée. En particulier, les médias conservateurs et pro-gouvernementaux ont répandu des rumeurs sur de prétendues sanctions à l'encontre des Nord-Coréens qui n'auraient pas manifesté leur affliction.

 

 La propagation de rumeurs par les médias conservateurs sud-coréens n'est pas nouvelle : alors qu'elle semblait appartenir au passé politique sud-coréen, quand les militaires tenaient le haut du pavé à Séoul, elle avait toutefois déjà resurgi après la participation du Cheollima à la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, en 2010. Dans le cas cette fois du deuil ayant suivi la disparition du Président Kim Jong-il, les médias nord-coréens ont toutefois jugé nécessaire de publier un démenti.

 

 La deuxième question porte sur la volonté, ou non, des autorités sud-coréennes de manifester publiquement leur soutien aux déclarations conjointes du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, signées par les deux gouvernements coréens et qui impliquent donc chacun des gouvernements au-delà des changements de majorité politique.

 

 Cette demande a été réitérée de manière constante par la RPD de Corée depuis le retour au pouvoir des conservateurs à Séoul en 2008. Le gouvernement Lee Myung-bak, tout en se prétendant ouvert au dialogue intercoréen, a remis en cause les acquis de la politique "du rayon de soleil" de ses prédécesseurs démocrates, mais sans rejeter clairement les déclarations Nord-Sud de 2000 et du 2007 qui bénéficient toujours d'un très large soutien de l'opinion publique sud-coréenne.

 

 La troisième question porte sur l'arrêt d'une instrumentalisation par Séoul des incidents du Cheonan et de l'île Yeonpyeong. La Corée du Sud continue en effet de considérer que des excuses de Pyongyang sont le préalable à une reprise du dialogue intercoréen.

 

La RPD de Corée a toujours nié toute implication dans le dramatique naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan. Alors que l'enquête officielle a suscité de nombreuses interrogations, notamment d'un ancien membre de l'équipe d'enquête choisi par l'opposition sud-coréenne et de membres de la Marine russe pourtant invités par la Corée du Sud à examiner les "preuves" prétendument recueillies, il convient de rappeler que le Conseil de sécurité des Nations Unies a pris une position équilibrée évitant toute sanction.

 

La CDN de RPDC a rappelé, par ailleurs, que la proposition de Pyongyang de coopérer à une enquête commune pour établir la vérité avait été rejetée par Séoul.

 

S'agissant des graves incidents au large de l'île Yeonpyeong en novembre 2010, les deux gouvernements coréens se renvoient la responsabilité des affrontements.

 

La quatrième question porte sur l'arrêt des exercices militaires conjoints contre la RPD de Corée. Selon la commission de la défense nationale de la RPD de Corée, "s'asseoir en face de son ennemi avec un poignard à la ceinture tout en parlant de paix n'a pas de sens". Si le pouvoir sud-coréen "veut vraiment le dialogue et l'amélioration des relations, il doit d'abord enlever son poignard et créer une atmosphère favorable" à la discussion.

 

La cinquième question porte sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne et les conditions pratiques d'atteindre cet objectif.

 

L'arme nucléaire nord-coréenne a, selon la RPDC, un rôle de dissuasion alors que le gouvernement Lee Myung-bak a introduit le concept de "dissuasion nucléaire élargie" en plaçant la Corée du Sud sous le parapluie nucléaire américain : dans ce contexte, Pyongyang ne peut pas envisager de désarmement nucléaire unilatéral.


La sixième question porte sur l'arrêt de la guerre psychologique menée par la Corée du Sud à l'encontre de la RPD de Corée. Les thématiques d' "urgence" et de "changement de régime" au Nord sont ainsi répétées à l'envi par Séoul.

 

La septième question porte sur la volonté, ou non, de Séoul de reprendre les projets de coopération Nord-Sud, dans l'intérêt national, de la paix et de la prospérité. L'essor de la zone industrielle de Kaesong - qui vient de franchir le cap des 50 000 travailleurs nord-coréens, mais dont le développement est bien moins rapide qu'initialement prévu - et la reprise du tourisme intercoréen des monts Kumgang sont des exemples tangibles de projets bénéficiant à l'ensemble de la Corée.

 

La huitième question porte sur le remplacement de l'accord d'armistice de 1953 par un mécanisme qui garantirait la paix dans la péninsule coréenne, qui n'a été que trop endeuillée par des affrontements intercoréens. Or la consolidation de l'alliance américano - sud-coréenne par le gouvernement du Président Lee Myung-bak n'a pas oeuvré en ce sens.

 

La neuvième question porte sur l'abrogation de la loi de sécurité nationale, qui interdit tout contact entre le Nord et le Sud et a été utilisée pour réprimer les activités en faveur de la réunification de la Corée.

Tout en adoptant un ton très critique vis-à-vis du pouvoir conservateur à Séoul, le communiqué de la CDN de la RPD de Corée multiplie les thèmes sur lesquels la Corée du Sud peut apporter concrètement des garanties et relancer ainsi le dialogue Nord-Sud.


Sources principales : AAFC, KCNA (dépêche du 2 février 2012).

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 00:24

Depuis la décision du gouvernement sud-coréen de n'avoir autorisé la visite au Nord que de deux délégations pour présenter leurs condoléances au défunt Président Kim Jong-il, les relations intercoréennes se sont nettement tendues. La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) reproche sévèrement aux autorités sud-coréennes de n'avoir pas respecté les sentiments des Nord-Coréens en deuil, ainsi que de poursuivre une politique de confrontation : en effet, Washington et Séoul ont décidé de maintenir leurs exercices Key Resolve, tout en annonçant récemment un nouveau plan conjoint visant à contrer la RPD de Corée, dans une discrétion qui ne peut qu'inquiéter tous les partisans de la paix. Une telle posture guerrière est regrettable, dans la mesure où elle risque d'envenimer encore davantage les relations Nord-Sud - à un moment où le contexte dans la péninsule coréenne devrait, au contraire, appeler la plus grande retenue.

 
Depuis la disparition du Président nord-coréen Kim Jong-il, il ne se passe pas une semaine sans que les médias de la RPD de Corée ne dénoncent la "politique de confrontation" du Président sud-coréen Lee Myung-bak, ni ne réaffirment que Pyongyang ne discutera plus avec un groupe de "traîtres" à la cause de la réunification de la Corée.

 

Dans ce contexte, les choix récents du Président sud-coréen Lee Myung-bak n'ont pas contribué à l'apaisement des tensions.

 

Lors d'une visite à une unité militaire située sur la DMZ le 18 janvier dernier, le Président Lee Myung-bak a appelé à prévenir toute "provocation militaire" de la RPD de Corée. Cette initiative, qui correspondait avec l'anniversaire du premier mois de la disparition du Président Kim Jong-il, a été très vivement critiquée par Pyongyang, qui a dénoncé "une insulte impardonnable au peuple nord-coréen qui pleure encore" son dirigeant défunt, tandis que l'agence KCNA de la RPD de Corée réitérait qu'il n'y aurait plus de discussion avec l'actuelle direction sud-coréenne - dont le maintien au pouvoir est, du reste, suspendu au verdict des urnes (législatives au printemps, présidentielle en décembre).


Alors que les exercices militaires Key Resolve doivent se tenir conjointement entre les troupes américaines et sud-coréennes à partir de la fin février, Séoul a manifestement décidé d'en maintenir l'organisation suivant le calendrier initialement retenu, bien que celui-ci coïncide fâcheusement avec la traditionnelle période de deuil de cent jours suivant le décès du Président Kim Jong-il. Le seul sujet qui resterait apparemment en discussion serait l'ampleur des troupes impliquées, alors que des exercices militaires conjoints américano - sud-coréens ont été menés depuis deux ans avec une fréquence inédite et en mobilisant un nombre sans précédent de soldats et de matériels dans la péninsule coréenne depuis l'armistice de 1953.

 

Dans ce contexte, la tenue des exercices Key Resolve a été sévèrement dénoncée par l'agence KCNA qui a condamné, dans une dépêche en date du 28 janvier 2012, une "provocation militaire" "grave et impardonnable", et sapant les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne. Sous couvert d'exercices réguliers prétendument défensifs, Key Resolve représente, toujours selon KCNA, un entraînement pour une guerre nucléaire d'agression dans la péninsule coréenne, visant à occuper l'ensemble de la Corée par les armes.


jung_seung_jo_washington_24_01_2011.jpg
De fait, une circonstance aggravante est que l'annonce de ces exercices annuels coïncide avec une rencontre au Pentagone entre le général Jung Seung-jo, chef d'état-major interarmées sud-coréen, et son homologue américain (photo ci-dessus). La venue du plus haut gradé sud-coréen est en elle-même un symbole de la subordination des troupes de la République de Corée du Sud aux forces américaines en cas de guerre dans la péninsule, quelle que serait par ailleurs la position du Président sud-coréen élu à Séoul. Plus significativement encore, un nouveau plan conjoint contre la RPD de Corée, appelé Strategic Planning Directive (SPD), a été signé par les deux hommes dans une discrétion souhaitée par la partie sud-coréenne, et sans que le contenu n'en soit divulgué à la presse - alors que l'histoire enseigne les dangers que font courir à la paix les accords militaires secrets.


Ayant plaidé constamment pour que se taise le fracas des armes dans la péninsule coréenne, afin que plus jamais des Coréens n'affrontent d'autres Coréens, l'Association d'amitié franco-coréenne réitère toutes et tous à signer la pétition pour la paix en Corée.

 

Sources principales : AAFC, KCNA, Yonhap (dont photo).

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 22:27

ri_se_gyun.jpgLe 15 janvier 2012, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a fêté le 90e anniversaire de Ri Se-gyun. Ancien prisonnier d'opinion détenu pendant trente ans dans les geôles sud-coréennes, Ri Se-gyun est né le 15 janvier 1922 à Jeonju, dans la province du Cheolla du Nord. Il a rejoint la guérilla communiste pendant la guerre de Corée, avant d'être arrêté. Torturé par la police du général Park Chung-hee, il a refusé de se convertir en renonçant à ses idéaux communistes. Le 2 septembre 2000, il a été l'un des 63 anciens prisonniers non convertis rapatriés au Nord de la péninsule, dans le cadre d'un accord intercoréen adopté sur la base de la Déclaration conjointe du 15 juin 2000.

Pendant la guerre de Corée, puis pendant les années des régimes autoritaires de Syngman Rhee, Park Chung-hee et Chun Doo-hwan, de nombreux Sud-Coréens ont été emprisonnés pour délit d'opinion, en raison de leurs sympathies pour le Nord. A partir de 1973, le gouvernement militaire du régime Park Chung-hee a mis en place un programme de "conversion" de centaines de détenus politiques. Ceux qui ont refusé de renoncer à leurs opinions ont été torturés, subissant notamment le supplice de l'eau et des électrocutions. Beaucoup d'entre eux sont morts, refusant de renier leurs principes.

Le plus célèbre des anciens prisonniers non convertis, Ri In-mo, né en 1917, avait été correspondant de guerre de l'Armée populaire de Corée, avant d'être blessé, capturé et enfermé en janvier 1952. Contrairement à l'accord d'armistice signé en 1953 et aux principes de la Convention de Genève, il n'a pas été rapatrié après la fin du conflit. Emprisonné jusqu'à sa libération en 1988, avant de pouvoir gagner la RPD de Corée le 19 mars 1993 à l'issue d'une campagne internationale, il a eu les jambes cassées suite aux actes de torture qu'il a subis. Il a expliqué son refus de se convertir dans ses Mémoires : "Nous ressentions un si profond ressentiment envers ces individus bestiaux qui ne nous traitaient pas comme des humains que nous avions décidé de ne pas nous rendre à eux. Mes camarades qui résistaient jusqu’au bout ont préservé leur honneur d’être humains face aux coups si durs à supporter et à la torture avec l’eau". Très malade lors de son rapatriement, Ri In-mo a été soigné à Pyongyang, où il est décédé le 16 avril 2007.

Après la première rencontre intercoréenne au sommet, du 13 au 15 juin 2000, 63 anciens prisonniers non convertis ont pu regagner le Nord, fêtés par des centaines de milliers de Nord-Coréens tout le long de leur trajet de retour. Ils ont reçu, au Nord, le prix de la réunification de la patrie.

La plupart d'entre eux, tous âgés de plus de 60 ans, avaient été emprisonnés pendant 30 à 45 ans. Le plus vieux, Ryu Han-uk, avait 89 ans et été emprisonné durant 37 ans.

Kim Son-myong, né en 1925, avait été emprisonné pendant 45 ans, après avoir été capturé en octobre 1951 et condamné à mort. Sa peine fut commuée en détention à vie. Déclaré légalement mort en 1975, Kim Son-myong a été libéré en 1995, aveugle, en raison des actes de torture subis pendant sa détention.

Le ministère sud-coréen de la réunification a refusé que leurs familles les accompagnent.

Plusieurs récits de fiction sont basés sur le retour au Nord des 63 anciens prisonniers non convertis, en particulier le film sud-coréen Repatriation, de Kim Dong-won.

L'Association d'amitié franco-coréenne salue le courage de ces hommes de conviction, qui ont notamment été les témoins de la torture du régime militaire de Park Chung-hee.

Sources :

- KCNA, "Birthday spread to reunification champion", dépêche publiée le 15 janvier 2012 (dont photo) ;

- "Unconverted Long-Term Prisoners to Be Repatriated to N. Korea on Sep. 2", article publie dans le Choson Sinbo ;

- "Ri In-mo, un homme inflexible", article publié en juin 2007 sur le site de Korea-is-one ;
- "Unconverted long-term prisoners", article de l'encyclopédie wikipédia.

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 19:31

Après la disparition du dirigeant Kim Jong-il, des messages de condoléances ont été adressés par la direction chinoise et le président russe, ainsi que par le Président vénézuelien Hugo Chavez, Raul Castro, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain, Président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres de Cuba, les ministères des Affaires étrangères des Philippines, du Vietnam et d'Indonésie, ou encore Guennadi Ziouganov, Président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie. Par ailleurs, la Corée du Sud a également adressé un message de condoléances, le mardi 20 décembre 2011, le lendemain de l'annonce du décès du Président Kim Jong-il.

 

Le message de condoléances de la Corée du Sud, lu par le ministre de la réunification, Yu Woo-ik, déclare : "Nous présentons nos sincères condoléances au peuple nord-coréen. Nous espérons que la Corée du Nord se stabilisera très rapidement afin que le Sud et le Nord coopèrent pour la stabilité et la prospérité de la péninsule coréenne".

 

yu_woo_ik_condoleances_kim_jong_il.JPG

M. Yu a ajouté que "le gouvernement [sud-coréen] a décidé de ne pas envoyer de délégation pour présenter les condoléances à Pyongyang mais les membres des familles de l’ancien président défunt Kim Dae-jung et de l’ex-PDG du groupe Hyundai défunt Chung Mong-hun seront autorisés à se rendre en Corée du Nord en réponse à l’envoi de délégations nord-coréennes pour les funérailles de ces deux personnes".

En 1994, l'absence de message de condoléances du président sud-coréen  Kim Young-sam après la disparition du Président Kim Il-sung avait fortement affecté les relations intercoréennes.

 

Sources : KCNA, Yonhap (dont photo).

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 20:57

Pour la deuxième fois après une interruption de six ans, la République de Corée (du Sud) a décidé d'installer et d'illuminer un immense arbre de Noël, haut de 29 mètres, surmonté d'une croix chrétienne, sur une colline située à proximité de la DMZ. La portée de cette provocation savamment calculée doit être replacée dans le contexte de la lutte contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) engagée par l'extrême-droite religieuse sud-coréenne, à l'origine du sapin de la discorde.

 

sapin-noel-coree.jpgVue d'Occident, où la symbolique des arbres de Noël a beaucoup perdu de sa puissance, l'affaire pourrait prêter à sourire. Mais dans le contexte de la division de la péninsule coréenne, toujours techniquement en état de guerre depuis l'armistice ayant mis fin à la guerre de Corée en 1953, le symbole est loin d'être innocent. En choisissant d'ériger une tour de métal haute de 29 mètres en forme de sapin, garnie de lampions, et surmontée d'une croix à proximité immédiate de la DMZ, le gouvernement sud-coréen fait coup double : il nargue le Nord et fait plaisir aux groupes religieux les plus extrémistes, les mêmes qui sont engagés sur d'autres fronts dans une guerre psychologique contre la RPDC.

 

Le gouvernement nord-coréen a réagi très vivement, déclarant sur le site Uriminzokkiri : "Les va-t-en-guerre ennemis (...) devraient être conscients qu'ils seront tenus entièrement responsables de toute conséquence imprévisible que pourrait entraîner leur entreprise".

 

Pour ceux qui ont visité la DMZ, cette histoire peut rappeler celle des porte-drapeaux, toujours plus hauts, installés par le Nord et le Sud de part et d'autre de la DMZ, dans une compétition où le Sud avait fini par renoncer à l'emporter. Mais les soldats américains et sud-coréens qui font visiter la DMZ ne manquent jamais de moquer la hampe de la RPDC plus haute : mais si l'enjeu est à ce point dérisoire, pourquoi alors avoir choisi d'ériger un sapin de Noël métallique de 29 mètres, sur l'une des plus hautes collines situées à proximité de la RPDC ?

 

Enfin, tout étranger à Séoul ne peut qu'être frappé de la concurrence entre croix lumineuses, en haut de bâtiments toujours plus hauts, qui illuminent la capitale sud-coréenne la nuit. Le sapin de Noël de la DMZ relève de la même volonté : en imposer à tous, en faisant de la tour métallique largement visible au Nord un symbole religieux assumé.

 

Car le gouvernement sud-coréen veut plaire aux groupes religieux extrémistes protestants sud-coréens, qui sont un des soutiens indéfectibles du Grand parti national, au pouvoir à Séoul. Certaines de ces églises sont engagées dans une guerre psychologique bien tangible, à la frontière sino-coréenne : récupérer les Nord-Coréens présents en Chine, leur inculquer la foi chrétienne à coup de cours accélérés de catéchisme pendant de longues heures chaque jour, et enfin les inviter à propager leurs idées en RPD de Corée. Avec sa croix juchée au sommet, l'immense sapin de Noël relève du même esprit de croisade, en étant situé à seulement trois kilomètres du Nord et à portée de tirs des soldats nord-coréens.

 

Lorsque, en 2004, les deux gouvernements coréens avaient décidé d'arrêter les exercices de propagande, les sapins de Noël du Sud avaient cessé d'être dressés le long de la DMZ, de même que les hauts-parleurs s'étaient tus. En autorisant hier l'envoi de propagande par ballon le long de la DMZ, en relançant aujourd'hui la polémique du sapin de Noël (dont la mise en place avait déjà repris l'an dernier, en 2010), le gouvernement sud-coréen viole en connaissance de cause l'accord de 2004 - tout en comptant sur l'ignorance de la situation coréenne par les médias occidentaux pour qu'ils reproduisent les argumentaires du gouvernement et de l'armée de Corée du Sud.

 

Sources : AAFC, 24 heures, Urinminzokkiri. Photo Big Browser.

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 20:38

Depuis quelques semaines, les signes de détente entre les deux Corée se multiplient dans les domaines sportif et culturel. En octobre dernier, la coopération intercoréenne pour la préservation du palais royal Manwoldae, dans la ville nord-coréenne de Kaesong, initiée en 2007, a repris après avoir été suspendue en mai 2010. Toujours le mois dernier, Pyongyang a proposé une réunion intergouvernementale pour la reprise du tourisme intercoréen, à laquelle un conseil consultatif placé auprès du président sud-coréen a recommandé de donner une suite favorable. Enfin, des responsables sud-coréens se sont rendus à Kaesong, le 18 novembre, pour relancer un projet, engagé en 2005, de publication d'un dictionnaire commun, couvrant les différences de dialecte entre les deux parties de la péninsule. Dans ce contexte, les succès des doubles mixtes (Nord et Sud) de joueurs et joueuses de tennis de table lors du tournoi international de tennis de table du Qatar, les 21 et 22 novembre 2011, revêtent une double valeur, à la fois symbolique et sportive.

 

Au début des années 1970, les échanges de joueurs américains et chinois de tennis de table avaient ouvert la voie à l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays. La "diplomatie du ping pong" semble aujourd'hui faire son retour entre les deux Corée.

 

kimhyokbong_17_09_07_Large.jpgLes 21 et 22 novembre 2011, la Fédération internationale de tennis de table (FITT) et l'organisation "Sport et paix" (Peace and Sport Table Tennis Cup) ont organisé à Doha, au Qatar, une compétition internationale de tennis de table réunissant des joueurs américains, chinois, français, indiens, japonais, pakistanais, russes, ainsi que des deux Corée : la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et la République de Corée (du Sud). Les matches amicaux ont été joués en simples masculins et féminins et en doubles et doubles mixtes, permettant d'associer des joueurs de différentes nationalités. Les doubles mixtes ont ainsi permis d'associer des joueurs originaires du Nord et du Sud de la péninsule coréenne.

 

Les organisateurs reconnaissent ouvertement encourager les échanges diplomatiques. Comme l'a observé Joël Bouzou, ancien champion du monde de pentathlon moderne et fondateur de l'association Peace and Sport, placée sous le haut patronage du prince Albert II de Monaco, il convient d' "encourager le dialogue entre certains pays et, de manière plus globale, promouvoir la compréhension mutuelle et la paix", car "le sport est neutre par excellence, il a la capacité de rapprocher les gens et peut favoriser la reprise de discussions diplomatiques quand elles n'existent plus".

 

En octobre 2011, Adam Sharara, président de la FITT, avait visité la RPD de Corée

 

Ryu-Seung-Min.jpgLes résultats ont été à la hauteur des atteintes de tout le peuple coréen. Le 22 novembre, Kim Hyok-bong (photo ci-dessus), de la RPDC, et l'ancien champion olympique sud-coréen Ryu Seung-min (médaillé d'or aux Jeux olympiques en 2004, actuel n° 15 mondial et n° 1 français,  licencié du club d'Hennebont), ont remporté le double hommes, en battant leurs rivaux chinois et qatari en demi-finales sur le score de 3 à 0, puis un double russo-américain en finale, sur le même score de 3 victoires à 0, en l'emportant par les résultats de 11-9, 11-3 et 11-4.

 

Chez les femmes, la Nord-Coréenne Kim Hye-song et la Sud-Coréenne Kim Kyong-a ont terminé la compétition en doubles à la deuxième place.

 

Ce n'est pas la première fois qu'une équipe coréenne unifiée remporte une compétition en tennis de table. En 1991, le titre de champion du monde féminin avait été remporté par les Coréennes du Nord et du Sud lors des 41èmes championnats du monde, alors organisés au Japon.

 

 

Sources :

- Maxime Goldbaum, "La diplomatie du ping-pong fait son retour au Qatar, in Le Monde, 21 novembre 2011 ;

- KCNA, "Korean Paddlers Win in Men's Doubles of Qatar Cup", dépêche publiée le 24 novembre 2011 ;

- Yonhap, "Korea's table tennis players team up for doubles victory in Qatar", dépêche publiée le 22 novembre 2011 ;

- Photo de Kim Hyok-bong sur le site de la FITT ;

- Photo Ryu Seung-min, sur le site de Cool Sports Players.

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 21:01

Le jeudi 22 septembre 2011, une rencontre s'est tenue à Pyongyang entre les représentants des principaux ordres religieux du Nord et du Sud de la péninsule, autour de trois thèmes principaux qui ont donné lieu à l'adoption d'une déclaration commune : la réconciliation nationale, l'unité et la réunification. Après le chef d'orchestre Chung Myung-whun et des bouddhistes, c'est la troisième fois en quelques semaines que le ministère sud-coréen de la Réunification, qui vient de changer de titulaire, autorise le déplacement de citoyens sud-coréens au Nord de la péninsule.

 

Les représentants des principaux ordres religieux du Nord et du Sud de la péninsule coréenne se sont rencontrés à Pyongyang le 22 septembre 2011.

 

Etaient présents, pour le Nord, Jang Jae-on, président du Conseil religieux des croyants de Corée, Kang Yong-sop, président du Comité central de la Fédération chrétienne de Corée, Sim Sang-jin, président du Comité central de la Fédération bouddhiste de Corée, Kang Chol-won, vice-président du Comité central d'orientation de l'Association des chondoïstes de Corée, ainsi que des représentants des différentes organisations religieuses.

 

La délégation des sept principaux ordres religieux du Sud était conduite par l'archevêque de Kwangju, Kim Hui-jung, président exécutif du Conseil religieux sud-coréen pour la Paix. Il était accompagné des vice-présidents du Conseil : le Révérend Kim Yeong-ju, président du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée, le Vénérable Jaseung, président de l'Ordre bouddhiste Jogye, le Vénérable Kim Ju-won, chef du Bouddhisme Won, Choi Gun-deok, président de l'Association confucéenne Sun Kyun Kwan, Rim Un-gil, chef de la religion chondogyo et Han Yang-won, chef de la religion ethnique coréenne.

 

Les participants ont adopté une déclaration commune pour la réconciliation nationale, l'unité et la réunification pacifique, sous le mot d'ordre "Par la nation coréenne elle-même", en appelant à mettre fin aux tensions et aux confrontations, à écarter le danger de guerre et à assurer une paix durable. Ils ont appelé à la tenue de réunions régulières pour encourager le dialogue et la coopération, en vue de l'unité des croyants et de la réunification de la nation coréenne.

 

KCRP sept2011 

rencontre religieuse intercoreenne 22 septembre 2011 1

  

rencontre_religieuse_intercoreenne_22_septembre_2011_2.jpg

 

rencontre_religieuse_intercoreenne_22_septembre_2011_3.jpg

 

Sources : KCNA , Yonhap

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 22:23

Revenu de République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) où il a séjourné du 12 au 15 septembre 2011 lors de la traditionnelle fête coréenne des moissons, le maestro Chung Myung-whun, chef de l'Orchestre municipal de Séoul et directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France, a envisagé l'organisation d'un concert conjoint intercoréen. Si cet événement se concrétise, il sera un symbole puissant de la réconciliation entre le Nord et le Sud de la péninsule, divisée depuis plus de 60 ans contre le voeu du peuple coréen.

 

chung_myung_whun_conference_presse_16_septembre_2011.jpg

 

"Nous essaierons d’organiser un concert conjoint par les orchestres du Sud et du Nord" : par ces quelques mots prononcés lors de la conférence de presse qu'il a tenue à Séoul le 16 septembre 2011 à son retour de RPD de Corée, le maestro sud-coréen Chung Myung-whun a soulevé un immense espoir sur la voie de la réconciliation et de la réunification de la péninsule coréenne.

 

Détaillant son projet, le chef d'orchestre de Radio France a précisé : "le concert aura lieu à Séoul et à Pyongyang respectivement", en indiquant que chaque pays compterait un nombre égal de musiciens.

 

Chung Myung-whun a discuté à Pyongyang avec l'Association des échanges artistiques de la RPD de Corée et formé de jeunes talents musicaux au Nord de la péninsule, pendant son séjour de quatre jours du 12 au 15 septembre derniers.

 

Après avoir dirigé à Pyongyang l'Orchestre symphonique d'Etat de la RPDC en février 2008, Lorin Maazel, ému, avait déclaré que les musiciens étaient "fantastiques", et qu'ils constituaient "un groupe merveilleux, très professionnel, très uni, très concentré". 

Sources : AAFC, Yonhap.

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 11:00

Le dimanche 18 septembre 2011, plusieurs agences de presse ont annoncé qu'une rencontre entre les représentants des deux Corée, à Pékin, aurait lieu le mercredi 21 septembre, en vue d'une reprise des pourparlers à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. L'annonce a été faite par un officiel du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, s'exprimant sous couvert d'anonymat.

 

Depuis quelques mois, les signes d'apaisement se multiplient entre la République de Corée (du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Séoul s'est ainsi engagé au versement d'une aide d'urgence aux victimes nord-coréennes des inondations diluviennes de cet été, qui ont frappé l'ensemble de la péninsule. Pendant la fête coréenne traditionnelle des moissons, le chef d'orchestre sud-coréen Chung Myung-whun a été invité à Pyongyang. Les deux gouvernements coréens ont fait front commun face au Japon sur la souveraineté des îles Dokdo. Enfin, le nouveau ministre sud-coréen de la Réunification, M. Yu Woo-ik, dont la nomination a été annoncée le 30 août dernier avant son audition par le Parlement, a la réputation d'être ouvert au dialogue intercoréen.

 

ri yong ho wi sung lacDans ce contexte, les signes d'une possible reprise des pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, interrompus depuis plus de deux ans, sont observés avec attention : le 22 juillet 2011, en marge du 18ème forum régional de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) en Indonésie, une rencontre entre les négociateurs des deux Corée aux pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule (photo The Djakarta Post), le Sud-Coréen Wi Sung-lac et le Nord-Coréen Ri Yong-ho, a constitué la première rencontre bilatérale entre les deux Corée sur la question nucléaire depuis 2008.

 

M. Kim Kye-gwan, premier vice-ministre des Affaires étrangères de la RPDC, s'est ensuite rendu aux Etats-Unis. Si sa visite, portant sur des discussions "exploratoires" en vue d'une reprise des pourparlers à six, n'a alors pas été suivie d'annonce particulière, elle a témoigné d'une intensification des échanges diplomatiques, alors que Séoul et Washington ont mis des conditions préalables à une reprise des pourparlers à six. Il est vraisemblable que les Etats-Unis et la Corée du Sud négocient les possibilités de leur retour à la table des négociations, alors que leurs exigences initiales ne pouvaient pas être acceptées par la RPDC.

 

Lors de sa rencontre en Russie avec le président Dmitri Medvedev, le dirigeant Kim Jong-il avait réaffirmé que Pyongyang était prêt à un retour sans conditions aux discussions sur le nucléaire, en faisant par ailleurs une proposition de moratoire de ses essais nucléaires et de la production d'armes nucléaires. Lors de cette même visite, la proposition de gazoduc entre la Russie et les deux Corée a par ailleurs reçu un écho favorable à Séoul.

 

M. Ri Yong-ho est arrivé à Pékin, qui abrite les pourparlers à six, le 17 septembre 2011. Le 18 septembre, un officiel du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a annoncé, sous couvert d'anonymat, une rencontre avec son homologue sud-coréen Wi Sung-lac le 21 septembre. Mark Toner, porte-parole du département d'Etat américain, avait déclaré le 16 septembre que les Etats-Unis saluaient l'essor du dialogue entre les deux Corée.

 

Sources : AAFC, AP, Yonhap (dépêches des 17 et 18 septembre 2011).

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