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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 23:35

Le jeudi 16 juillet 2009, Jack Lang a prononcé, à Séoul, le discours inaugural des travaux de révision de la Constitution sud-coréenne. Si l'ancien ministre socialiste s'est prononcé, à titre personnel, pour la restitution des archives royales coréennes pillées en 1866, une question moins médiatisée est lourde de conséquences pour le futur politique de la Corée : l'influence que pourrait avoir la Constitution française de la Cinquième République sur les travaux de révision constitutionnelle à Séoul.

Depuis moins d'un an, les parlementaires et les professeurs de droit sud-coréens, de même que les collaborateurs des députés du pays du Matin calme, ont multiplié les visites en France, à l'Assemblée nationale et plus occasionnellement au Sénat. D'où provient cet intérêt pour la pratique parlementaire française ? Après le bras-de-fer au Parlement sud-coréen entre la majorité et l'opposition, qui a culminé lors des vacances de Noël 2008-2009, le parlementarisme rationalisé de la Cinquième République française semble perçu comme un possible modèle pour le gouvernement conservateur de Lee Myung-bak, afin d'accélérer le rythme de réformes souvent impopulaires.

Dans ce contexte, le choix de Jack Lang pour prononcer, à Séoul, le discours inaugural des travaux de la révision de la Constitution sud-coréenne, n'était pas fortuit, d'autant plus que l'un des artisans de la révision de la Constitution française de juillet 2008 se serait déclaré ouvert, selon le Bulletin quotidien, à apporter sa contribution aux travaux des constitutionalistes coréens. Jack Lang, qui affirme avoir été contacté par les autorités de Séoul, sera reçu par le Premier ministre
Han Seung-soo, qui n'a malheureusement rencontré qu'un nombre restreint de parlementaires lors de sa récente visite en France

Mais le modèle français est-il celui à suivre par les Sud-Coréens ? De fait, les pratiques du parlementarisme rationalisé de la Cinquième République française, comme la possiblité du vote bloqué, la limitation du nombre de commissions parlementaires ou l'encadrement du droit d'amendement, pourraient être autant de reculs à l'exercice des libertés parlementaires en Corée du Sud.

Par ailleurs, un an après la révision constitutionnelle de 2008 en France, les députés comme les sénateurs prennent conscience que la réforme a accéléré la présidentialisation des institutions : si le texte voté en séance est désormais celui de la commission, la contrepartie est la présence du gouvernement aux travaux des commissions, mettant à mal le principe de séparation des pouvoirs. Si le gouvernement maîtrise plus, en théorie du moins, la quasi-totalité de l'ordre du jour des travaux parlementaires, la pratique avérée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy est l'arbitrage beaucoup plus systématique de l'Elysée sur les amendements parlementaires, réduisant d'autant la marge de manoeuvre des députés et des sénateurs.

Dans un tel contexte, la vigilance s'impose quant au contenu et à la portée de la révision constitutionnelle qui se prépare à Séoul, dans un silence médiatique qui ne manque pas de surprendre. En tout état de cause, il est souhaitable d'y associer pleinement l'opposition si le président Lee Myung-bak souhaite que ce processus soit couronné de succès.

Sources : AAFC, Le Point
Le Figaro

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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 23:26

Les 24 et 25 juin 2009, le Premier ministre sud-coréen, M. Han Seung-soo, a présidé, à Paris, la réunion annuelle de l'OCDE. Dans ce cadre, il a rencontré son homologue français, M. François Fillon, lors d'un entretien de travail. L'AAFC revient sur ce déplacement de M. Han Seung-soo à Paris, marqué par des manifestations de syndicalistes coréens de la KCTU.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française, en mai 2007, Lee Myung-bak, qui n'était alors qu'un candidat du Grand parti national (GPN, conservateur) à l'élection présidentielle sud-coréenne, avait félicité le nouveau chef de l'Etat français, en soulignant les points communs entre lui et l'ancien maire de Neuilly. De fait, les deux hommes partagent les mêmes convictions économiques libérales, une volonté commune de resserrer les liens entre leur pays et les Etats-Unis, et un style de gouvernement : le volontarisme de M. Nicolas Sarkozy fait directement écho à celui du "bulldozer", comme l'a surnommé la presse sud-coréenne. Et l'un et l'autre rencontrent les mêmes oppositions : aux importantes manifestations syndicales en France répondent les manifestations contre la reprise des importations de boeuf américain en Corée du Sud, sans précédent dans le pays depuis la chute du régime militaire, tandis que les protestations contre l'arrestation de l'internaute Minerve à Séoul ne manquent pas d'évoquer les résistances en France à la loi Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet).   

Le 24 juin 2009, s'est tenu un entretien de travail entre le Premier ministre sud-coréen, M. Han Seung-soo, et son homologue français, M. François Fillon [photo : Benoît Granier, Matignon]. Cette rencontre est intervenue en marge de la réunion annuelle de l'OCDE à Paris, les 24 et 25 juin, que présidait M. Han Seung-soo.

Les thèmes évoqués lors de cet entretien, selon le compte rendu laconique figurant sur le site du Premier ministre français, retracent l'essentiel des questions de coopération bilatérale :

- le réchauffement climatique : la Corée du Sud, dixième émetteur mondial de gaz à effet de serre, n'est pas engagée par le protocole de Kyoto, en tant qu'économie de développement ; dans ce cadre, l'objectif affiché par Séoul de
maintenir les émissions de dioxyde de carbone au même niveau entre 2007 et 2012 est jugé insuffisant par les écologistes ;

- la crise économique mondiale et les moyens de la relance : alors que la Corée du Sud doit présider le G20 dans six mois, elle n'a toutefois montré qu'un intérêt limité pour les projets, élaborés notamment par la France, de refonte du système monétaire international ;

- les transports et l'armement : la Corée du Sud a acheté des avions Airbus en 2008 ; le programme d'hélicoptères KHP, fruit d'un partenariat entre Eurocopter et les Industries aérospatiales coréennes (acronyme anglais : Korea Aerospace Industries), pourrait à présent donner lieu au développement d'un hélicoptère d'attaque ;

- la santé et la technologie : un Institut Pasteur en Corée, ouvert en 2004, s'est également installé à Pangyo, dans la province du Gyeonggi-do, en mai 2009, tandis qu'ont été constitués des centres conjoints de recherche en nanophotonique (2006) et en physique des particules (avril 2007).

Même si elle n'a pas vocation à l'exhaustivité, la brève liste des thèmes abordés lors de la rencontre entre les deux Premiers ministres comporte quelques lacunes notables : il n'est fait mention ni des discussions toujours en cours sur
l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Corée du Sud, ni d'une éventuelle participation française à l'exposition internationale de Yeosu, en 2012, qui aura pour thème les cotes et les océans vivants, et encore moins de la restitution à la Corée des archives royales pillées en 1866.

On relèvera également que les sujets de politique internationale n'ont pas été mis en avant : le gouvernement français avait pourtant
salué l'initiative de Séoul de rejoindre l'Initiative de sécurité pour la prolifération (PSI). Pour sa part, l'AAFC déplore cette position de la France, conforme à sa ligne de fermeture envers Pyongyang, comme contre-productive en vue d'atteindre l'objectif d'une paix durable dans la péninsule coréenne. 

De fait, l'alignement de la France sur l'axe Washington-Séoul vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) n'a, jusqu'ici, pas produit de résultats probants pour obtenir l'appui de Séoul sur d'autres dossiers, tels que la réorganisation du système financier international ou la lutte contre le réchauffement climatique, malgré le relatif succès des échanges économiques bilatéraux : si les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 7 milliards d'euros en 2008, les
investissements sud-coréens en France (195 millions d'euros, suite notamment à la fermeture de trois usines Daewoo en Lorraine, qui employaient 1.300 salariés, en 2002-2003) ne sont pas à la hauteur des investissements de 160 entreprises françaises en Corée du Sud, plaçant notre pays au quatrième rang des investisseurs étrangers dans le sud de la péninsule. 

Dans la presse, tant sud-coréenne que française, la rencontre entre les Premiers ministres a été totalement occultée par celle qui avait eu lieu à Washington, une semaine plus tôt, le 16 juin 2009, entre les présidents Lee Myung-bak et Barak Obama. Lors de cette rencontre, Washington a réaffirmé que Séoul bénéficiait du "parapluie nucléaire" américain. Cette annonce avait suscité de vives réactions de Pyongyang, dénonçant la volonté américaine d'attiser les risques de tension jusqu'à la menace d'une guerre nucléaire. La différence de traitement médiatique tient non seulement au niveau de la rencontre, mais aussi à la place mineure qu'occupe la France dans les relations économiques et politiques de Séoul, et à l'absence d'annonces concrètes. La diplomatie française semble avoir négligé le poids grandissant de la Corée sur la scène internationale, en ayant privilégié dans ses relations avec Séoul les questions de lutte contre la prolifération. Sur ces sujets, la France ne peut cependant jouer, aux yeux de l'actuel gouvernement conservateur sud-coréen, qu'un rôle mineur par rapport à l'allié américain.

 

Le déplacement de M. Han Seung-soo à Paris est intervenu dans un contexte d'impopularité persistante du président Lee Myung-bak : après l'émotion suscitée par le suicide de l'ancien Président Roh Moo-hyun, qu'une majorité de Sud-Coréens attribuent à un acharnement judiciaire de l'exécutif, les enquêtes d'opinion indiquent que, en cas d'élections législatives, l'opposition du Parti démocratique serait majoritaire. La communion de MM. Han Seung-soo et François Fillon autour des sacro-saints principes du marché suscite les mêmes oppositions, à Séoul et à Paris. Une délégation de syndicalistes sud-coréens de la KCTU, dont plusieurs venus de Corée, a ainsi réussi à s'introduire dans la salle de réunion de l'OCDE, lors de l'ouverture de ses travaux, et à déployer des banderoles "Honte sur vous", à l'attention du Premier ministre sud-coréen. Les militants sud-coréens ont également initié plusieurs manifestations, pour protester contre la précarisation de l'emploi qu'entraînent les réformes libérales du Président Lee Myung-bak.

Militants sud-coréens expulsés de l'OCDE le 23 juin 2009 (photo : redian.org)

 


Sources : AAFC,
site français du Premier ministre, site du ministère français des Affaires étrangères et européennes

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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 20:24

"Que faire avec la Corée du Nord ?" Alors que cette question revient de manière lancinante parmi les journalistes et les commentateurs au lendemain de l'essai nucléaire nord-coréen du 25 mai 2009, la coopération éducative entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) - bien que modeste - montre les résultats obtenus dans le cadre d'une politique d'engagement, fondée sur le dialogue, alors que la France est l'un des deux pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPDC. L'AAFC plaide pour le développement des relations bilatérales dans le domaine de l'éducation et de la formation, dans l'intérêt mutuel de la France et de la Corée.

Un ensemble d'actions de coopération qui restent cependant modestes

Bien que modestes (le budget annuel de coopération de la France avec la Corée du Nord s'élève à 60.000 euros), les actions de coopération franco-nord-coréennes en matière d'éducation et de formation se sont développées dans plusieurs domaines, après la
déclaration du 15 juin 2000 et l'engagement, par les présidents sud-coréens démocrates Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, d'une politique nouvelle d'ouverture au Nord. Si la formation d'architectes n'est pas propre à la France (des actions similaires ont été menées en Allemagne, en Autriche et en Italie), l'accueil régulier de diplomates à l'Institut d'études politiques de Paris est plus spécifique à notre pays. En effet, ces formations courtes ont peu d'équivalent en Europe, à l'exception notable de la Suisse.

D'autres formations, ciblées, ont été retenues par l'Allemagne et l'Italie, qui a accueilli des étudiants en musique. Des professeur allemands participent au projet d'Université de sciences et de technologie de Pyongyang (Pyongyang University of Science and Technology, PUST), qui doit ouvrir prochainement, avec le soutien de groupes et de personnalités étrangères (notamment chinoises et américaines). Des programmes longs - pluriannuels - dans les domaines scientifique et technologique, aujourd'hui également privilégiés par la France dans ses actions de coopération éducative, correspondent à un choix cohérent de formation de techniciens pour la RPDC. En effet, la Corée du Nord a également formé des étudiants en informatique à New Delhi, en Inde, et a lancé un autre programme de formation d'informaticiens avec Singapour, alors que la Chine reste - de très loin - la première destination d'accueil des étudiants nord-coréens à l'étranger, au nombre de plusieurs milliers dans ce pays. Réciproquement, des étudiants chinois - notamment de la minorité coréenne chinoise - ont été formés dans les principales universités nord-coréennes, comme l'Université Kim Il-sung et l'Université Kimchaek.

D'autres programmes courts de formation sont conduits à l'initiative des universités (par exemple, des professeurs de français, en novembre-décembre 2008, au
Centre universitaire d'études françaises de Grenoble).

Un lecteur de français est en poste à Pyongyang, à l'Université des langues étrangères et à l'Université Kim Il-sung, depuis plus de trois ans, avec une vacance de poste de près d'un an. Il dispose d'une petite dotation en matériel pédagogique, affectée en 2008 à du matériel informatique, sur la demande des Nord-Coréens.

Par ailleurs, le Secours populaire français a formé des médecins nord-coréens.

Un vecteur d'influence pour la France

La France est, avec l'Estonie, l'un des deux pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée, et notre action humanitaire reste des plus modestes (une aide aux victimes des inondations de l'automne 2007 n'a été versée qu'en 2008, et son montant a été très inférieur à celui de la plupart des autres pays occidentaux).

Dans ce contexte, la coopération en matière d'éducation et de formation est l'un des rares vecteurs de l'influence française en Corée du Nord où l'apprentissage du français a fortement reculé après avoir été, naguère, l'une des principales langues étrangères enseignées. La faiblesse des échanges commerciaux - par comparaison avec nos principaux partenaires européennes, comme l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni - tend également à un effacement de la présence française en Extrême-Orient, l'une des régions les plus dynamiques au monde.

La coopération éducative et de formation participe d'une meilleure compréhension réciproque entre Français et Nord-Coréens. Elle a été encouragée par les autres grandes puissances mondiales afin d'encourager la pleine insertion de la RPDC sur la scène internationale, à la faveur du rapprochement intercoréen auguré par le président sud-coréen Kim Dae-jung. Elle permet aussi de former les futures élites nord-coréennes, choisies parmi les meilleurs étudiants dans l'ensemble de la population nord-coréenne. Le programme "Personnalités d'avenir" du ministère des Affaires étrangères et européennes correspond, de manière similaire, à une action ciblée de la France en direction des futures élites des pays étrangers.

Il serait logique - et souhaitable - que la France poursuive et approfondisse sa coopération en ce domaine, y compris en envisageant la création sinon d'une Alliance française (celle-ci prenant nécessairement la forme d'une association de droit local, complexe à créer en Corée du Nord), du moins d'un Institut français à Pyongyang.

Le soutien de l'AAFC à ces actions de coopération

La coopération éducative constitue l'un des axes majeurs d'action de l'AAFC, qu'il s'agisse du
parrainage de l'école n° 1 de Moranbong ou d'actions plus ponctuelles de fourniture de matériel scolaire, menées en coopération avec le lecteur français à Pyongyang.

Si les moyens publics apparaissent des plus limités, dans un contexte de diminution drastique des crédits gouvernementaux de coopération culturelle, le secteur privé pourrait prendre le relai :


- par le financement d'étudiants nord-coréens, notamment dans les domaines économique et scientifique, à l'initiative des entreprises, lesquelles établiraient ainsi des contacts avec de futurs homologues nord-coréens, en vue d'investissements à moyen terme ;
- par la fourniture de matériel pédagogique ;
- par l'accueil de formateurs français en Corée du Nord.

L'AAFC est naturellement disposée à être partenaire de tels projets de coopération, y compris au plan financier, et à faciliter les démarches administratives auprès des autorités françaises et nord-coréennes, en étant consciente que plusieurs projets récents de coopération n'ont pas abouti faute d'accord entre les deux pays. Dans de telles situations, l'AAFC a pleinement vocation à jouer un rôle d'intermédiaire, en particulier par ses contacts avec les établissements d'enseignement supérieur et les ministères français.

Source : AAFC.

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 20:25

Le mardi 2 juin 2009, Jean-Jacques Candelier, député (PCF) du Nord,  membre de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, a publié un communiqué sur l'attitude actuelle de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Bien que favorable à une dénucléarisation mondiale, le député déclare comprendre l'attitude de la RPDC, pays souverain, qu'il explique d'abord par le dédain des grandes puissances et le non-respect de leurs engagements. Par ailleurs, afin d'éviter une escalade  dramatique des tensions, Jean-Jacques Candelier a pris l'inititative d'interroger M. le Premier ministre François Fillon pour réclamer, dans un esprit d'apaisement, l'installation rapide d'une ambassade de la RPD de Corée à Paris.  L'expression de ces préoccupations - qui rejoignent celles exprimées par l'Association d'amitié franco-coréenne - se démarque particulièrement de l'actuel déferlement politico-médiatique anti-Corée du Nord.

 


Assemblée nationale


Communiqué de presse

 

Le 2 juin 2009

 

Jean-Jacque Candelier

Député PCF du Nord

Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées



L'attitude de la Corée du Nord est compréhensible


Les grandes puissances rivalisent de virulence pour réprouver les opérations militaires et l’attitude de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).


Ces grandes puissances omettent cependant de dire que la RPDC est favorable, depuis longtemps, à la dénucléarisation de la péninsule, ce qui impliquerait le démantèlement de la base militaire américaine en Corée du Sud, ainsi que des armements nucléaires mobiles transportés par la flotte et l’aviation américaine.


Elles oublient d’indiquer que la RPDC est favorable, depuis longtemps, à la transformation de l’Accord d’armistice de 1953 en un véritable Traité de paix, ce qui impliquerait une négociation directe RPDC-États-Unis.


Elles oublient, enfin, de rappeler à l’ordre le Japon, qui est en cours de remilitarisation, en dépit des obligations de sa propre Constitution.


Ce « deux poids, deux mesures » est tout bonnement insupportable. En réalité, la politique actuelle de la RPDC est une réaction naturelle suite au rejet de ses multiples propositions, que les grands médias occultent systématiquement.


Il faut aussi rappeler que, malgré les accords conclus sous la présidence Clinton, la RPDC n’a jamais obtenu, en échange de sa renonciation à l’arme nucléaire, les contreparties promises. Celles-ci concernent la livraison de réacteurs à eau légère, de pétrole et l’arrêt de l’embargo unilatéralement imposé. Ces contreparties étaient pourtant vitales pour le peuple coréen.


La France qui, à travers la future Loi de programmation militaire, entend axer notre stratégie de défense sur la dissuasion nucléaire, au détriment de la nécessaire lutte contre la prolifération nucléaire mondiale, devrait comprendre la position de l’État souverain nord-coréen. L’épisode sanglant de l’envahissement de l’Irak a d’ailleurs démontré, si besoin était, que le droit international va toujours dans le même sens, celui des puissants. Dans le rapport de forces actuel, c’est la RPDC qui est sous la menace internationale ; elle l’est d’ailleurs depuis sa naissance !


J’estime que le peuple coréen n’a que trop souffert de la guerre et des tentatives hégémoniques de l’étranger. La RPDC ne s’est pas mise au ban de la communauté internationale toute seule, par plaisir ! C’est pourquoi, en lieu et place de nouvelles sanctions néfastes et inefficaces, rétablir le dialogue et la confiance passe :


  • - Par la fin de l’embargo américain, installé depuis plus de 50 ans maintenant,

  • - Par l’ouverture de négociations avec les États-Unis,

  • - Par l’arrêt des tentatives de dénigrement et de déstabilisation,

  • - Par le respect de la souveraineté du peuple coréen, conformément à la Charte des Nations Unies, en vue de favoriser le rapprochement des deux Corées, ce qui serait source de détente et de développement partagé.


Alors que la France, mauvais élève de l’Union européenne, continue à se refuser de reconnaître officiellement jusqu’à l’existence même de ce pays, l’établissement d’une ambassade de RPDC à Paris serait un premier geste.


J’interroge immédiatement M. le Premier ministre en ce sens.

 



Site Internet du député Jean-Jacques Candelier




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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 13:00

Avec l'Estonie, la République française est aujourd'hui l'un des deux derniers Etats de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Si les causes de cette situation préjudiciable aux intérêts mutuels des deux pays sont relativement bien connues, la comparaison avec les processus ayant conduit à la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine, d'une part, le Japon et les Etats-Unis, d'autre part, offrent d'utiles points de référence pour identifier les canaux pouvant conduire à la reconnaissance diplomatique de la République populaire démocratique de Corée par la France, et sur le rôle que peut jouer l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC).

Après la proclamation de la République populaire de Chine, en octobre 1949, il faudra près d'un quart de siècle pour l'établissement de relations diplomatiques avec Washington et Tokyo, en 1972. Quels ont été les canaux de la normalisation des relations entre la Chine, d'une part, les Etats-Unis et le Japon, d'autre part ? Quels enseignements peut-on tirer de cette analyse pour une reconnaissance de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) par la France, alors que notre pays est l'un des deux derniers Etats membres de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec Pyongyang ?

Rétrospectivement, comme le montre notamment l'étude des mémoires des principaux protagonistes américains et japonais, la normalisation des relations avec la Chine s'est heurtée à de très fortes résistances des milieux pro-Taïwan, aux Etats-Unis et au Japon : aux Etats-Unis, la pétition des "un million", dans le contexte du maccarthysme, a conduit à chasser du département d'Etat américain les principaux spécialistes de la Chine, tout en soumettant à une très forte pression tout homme politique qui enfreindrait le principe de la solidarité avec Taïwan.

Le changement qui s'opère aux Etats-Unis après l'élection du président américain Richard Nixon, en 1968, soucieux de sortir les Américains du bourbier vietnamien et de contrebalancer l'influence soviétique en prenant appui sur la puissance grandissante de la Chine, a déjà été le fait d'une décision politique prise au plus haut niveau, tout en veillant à marginaliser l'influence du département d'Etat par le rôle donné au Conseil de sécurité nationale, et en particulier à Henry Kissinger. Mais des parlementaires américains et des universitaires, ainsi que des chefs d'entreprise, avaient préparé le terrain dès la fin des années 1960, en diffusant des analyses montrant l'intérêt de faire preuve de réalisme politique, en développant les relations avec la Chine populaire. Le processus d'établissement de relations diplomatiques a été long, étalé sur plusieurs années, et conduit de manière secrète, tout en lançant certains signaux - en particulier, l'assouplissement des conditions de déplacement d'Américains en Chine, ou la levée de certaines restrictions aux échanges économiques. Par ailleurs, des pays tiers - la Pologne, la France - ont servi d'intermédiaires pour créer des canaux de communication directe entre négociateurs chinois et américains.

Au Japon, l'annonce par Richard Nixon de la reconnaissance de la Chine a créé un choc et un sentiment de trahison par les Etats-Unis : craignant d'être isolés, les dirigeants japonais se sont lancé dans une course de vitesse pour la normalisation de leurs relations avec la République populaire de Chine.

Dans ces deux processus parallèles, mais distincts, d'établissement de relations diplomatiques, quels ont été les acteurs impliqués, et quel parallèle pouvons-nous effectuer, en tant que AAFC, avec la France et la RPDC ?

Tout d'abord, une sensibilisation de l'opinion, et d'abord des milieux spécialisés, a joué un rôle déterminant : ce sont des parlementaires de toutes sensibilités politiques, ainsi que des universitaires, qui ont popularisé l'idée d'une normalisation des relations diplomatiques, avant que ne s'engage le processus lancé par Richard Nixon et Henry Kissinger. Certains de ces acteurs ont été impliqués dans les équipes de campagne du candidat républicain. De même, au Japon, une ligue d'amitié avec la Corée du Nord s'est formée au sein du Parti libéral-démocrate, tandis que les socialistes (et non les communistes) ont été les plus en pointe dans la reconnaissance de la République populaire de Chine. Pour l'AAFC, cela signifie, s'agissant de la Corée, que des contacts politiques doivent être pris avec l'ensemble des forces politiques, et pas seulement celles perçues comme situées les plus à gauche sur l'échiquier politique, et a priori les plus favorables à Pyongyang - ainsi des diplomates nord-coréens assistent à des congrès de l'UMP, mais plus à ceux du PCF. Les relations anciennes nouées avec les groupes d'étude sur la Corée du Nord à l'Assemblée nationale et au Sénat méritent d'autant plus d'être développées que, dans ces deux assemblées, le président du groupe en charge de la Corée du Nord est vice-président du groupe en charge de la Corée du Sud, et vice versa. Les parlementaires des groupes liés à la Corée du Nord et à la Corée du Sud ont ainsi développé des analyses largement communes, favorables à la reconnaissance diplomatique de Pyongyang par Paris, à contre-courant de la position du gouvernement français. Des parlementaires pourraient ainsi être chargés de mission, par le gouvernement ou par la présidence de la République, pour préparer une reconnaissance diplomatique, en dehors des circuits du ministère des Affaires étrangères.

De même, des liens doivent être tissés avec les milieux de la recherche universitaires et culturels impliqués dans les échanges avec la Corée, en général, de manière à isoler les partisans anticommunistes du statu quo qui, comme aux Etats-Unis et au Japon dans les années 1950 et 1960, peuvent trouver un écho favorable dans certains médias. En France, dans la presse, ce sont deux médias de centre-gauche et de centre-droit, respectivement Libération et L'Express, qui ont développé les analyses les plus critiques envers Pyongyang, mais ils ne doivent pas être considérés comme occupant la totalité du champ médiatique. De même que les spécialistes américains de la Chine dans les années 1950 et 1960, les spécialistes actuels français de la Corée - s'ils ont pu occuper des postes diplomatiques - n'appartiennent pas à l'administration du ministère des Affaires étrangères, où le coréen n'est d'ailleurs même pas proposé comme une des langues des concours de catégorie A (encadrement). 

Le rôle des milieux économiques est essentiel : la création d'un club d'affaires, pour l'ensemble de la Corée ou la seule Corée du Nord, a fait ses preuves pour d'autres pays, comme dans le cas de "Cuba Coopération". A cet égard, les investisseurs potentiels en RPD de Corée sont d'abord ceux implantés dans le sud de la péninsule. Aujourd'hui des consultants sont déjà spécialisés dans les relations avec les deux Corée, tandis que la Chambre de commerce et d'industrie de l'Union européenne a comme champ de compétences toute la Corée. Il faut avouer que l'AAFC est en retard dans ce domaine, tant dans ses relations avec le monde de l'entreprise que dans le recueil d'une documentation nécessaire à l'investissement en Corée du Nord.

Une priorité doit ensuite être d'identifier le niveau politique pertinent : Richard Nixon n'avait pas une totale confiance dans le département d'Etat américain pour normaliser les relations avec le Chine. En France, une opportunité est offerte par le rôle joué aujourd'hui par le conseiller diplomatique du Président Nicolas Sarkozy, Jean-David Lévitte. Ce dernier dirige d'ailleurs un organisme, le Conseil de sécurité nationale, créé sur le modèle américain. Toutefois, si la décision d'ouvrir des négociations pour une reconnaissance diplomatique ne vient pas du plus haut niveau de l'Etat, des pays tiers ou des personnalités doivent jouer un rôle d'intermédiaire, sous réserve d'un inventaire des liens avec leurs homologues étrangers qu'ont su établir les diplomates de RPD de Corée en poste en France.

Enfin, les diplomates nord-coréens peuvent jouer un rôle pour positionner les associations d'amitié comme des interlocuteurs incontournables. Au Japon, les associations d'amitié avec la Chine se sont renforcées en se voyant confier la mission de préparer le rapatriement des prisonniers de guerre qui étaient restés en Chine. De ce fait, elles sont apparues comme des interlocuteurs crédibles, indépendants des autorités chinoises, disposant d'une réelle marge d'action. Des caractéristiques d'un renforcement de l'AAFC passent ainsi par l'établissement de relations de confiance toujours plus étroites, un partage d'informations et le soutien aux manifestations organisées en France. 

Dans le cas de la Chine, les réactions de Taïwan ont été un frein évident à la normalisation. Si l'établissement de relations diplomatiques entre Paris et Pyongyang sera évidemment favorisé par une détente dans les relations internationales et intercoréennes, rien ne semble indiquer, bien au contraire, que la République de Corée (Corée du Sud) entende s'opposer à un processus de normalisation, à la différence de Taïwan. A cet égard, l'invitation par les autorités sud-coréennes, notamment lors des réceptions officielles, des parlementaires et des fonctionnaires parlementaires en charge des relations avec la Corée du Nord témoigne de l'état d'esprit des Sud-Coréens, même si la nouvelle politique intercoréenne de Lee Myung-bak peut remettre en cause cette pratique.

Au terme de cette analyse, des différences doivent cependant être soulignées : les intérêts économiques des Américains et des Japonais en Chine en 1972 ne sont pas ceux de la France en RPD de Corée aujourd'hui ; de même, la volonté des Américains et des Japonais d'isoler l'Union Soviétique n'a pas de point de comparaison possible avec les relations actuelles franco - nord-coréennes. Mais la situation de la France, en cas de reconnaissance diplomatique de la RPDC par Washington, ne serait pas très différente du "choc Nixon" reçu par les Japonais à l'annonce de la normalisation des relations avec Pékin. Le risque est celui d'une marginalisation politique et économique de la France si, contrairement aujourd'hui aux Etats-Unis et au Japon dans leurs relations avec Pyongyang, elle ne saisit pas l'opportunité d'engager, elle aussi, un processus de normalisation avec la RPDC. (Source : AAFC)

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 12:32

Avec l'Estonie, la France est le seul pays de l'Union européenne à n'avoir toujours pas établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique (RPD) de Corée. Pour mettre fin à ce qu'elle considère comme une anomalie qui dessert les intérêts de notre pays, André Aubry, président de l'Association d'amitié franco-coréenne, a envoyé la lettre suivante en date du 17 mars 2009 à M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, conformément aux décisions prises par l'assemblée générale de l'AAFC le 13 février 2009.


Monsieur le Ministre,

 

Oeuvrant depuis quarante ans au renforcement des liens d’amitié et de coopération entre les peuples français et coréen, l’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) regrette vivement que notre pays soit, avec l’Estonie, l’un des deux seuls de l’Union européenne à ne pas avoir encore établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

 

L’AAFC estime en effet que cette situation n’est pas favorable à la défense des intérêts français en Asie du Nord-Est. Ainsi, la présence des entreprises allemandes et britanniques y est supérieure à celle des entreprises françaises. Par ailleurs, l’apprentissage de notre langue est en net déclin en RPDC où il n’existe pas d’Alliance française alors que, a contrario, a été créé un Institut Goethe à Pyongyang.

 

Si nous connaissons les conditions posées par la République française à une reconnaissance diplomatique de la République populaire démocratique de Corée, nous souhaiterions savoir si des discussions ont été engagées à cette fin, à l’instar des démarches conduites par les Etats-Unis et le Japon – qui n’ont pas non plus établi de relations diplomatiques complètes avec la RPDC – suite à la signature de l'accord de Pékin sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, le 13 février 2007. La presse a ainsi évoqué une mission qui pourrait être confiée à M. Jack Lang, lequel s’est dit personnellement favorable à l’établissement de relations diplomatiques avec la RPDC. Une telle mission est-elle effectivement en cours ou envisagée ?

 

Par ailleurs, permettez-nous de vous solliciter à nouveau sur deux questions restées sans réponse dans le courrier en date du 22 mai 2008 de M. Jean-Noël Poirier, sous-directeur d’Extrême-Orient :

 

-     Pourquoi les diplomates de la République populaire démocratique de Corée en poste à Paris ne figurent-ils pas dans l'annuaire diplomatique du ministère des Affaires étrangères, contrairement, par exemple, aux représentants de la Palestine ? Cette situation ne nous semble pas conforme à l’accord conclu entre les gouvernements français et nord-coréen lors de la création d’une représentation diplomatique à Paris de la République populaire démocratique de Corée.

 

-     Pourquoi la République populaire démocratique de Corée ne figure-t-elle pas dans la liste des destinations pour lesquelles le site Internet du ministère des Affaires étrangères donne des conseils aux voyageurs, alors que des informations concernant ce pays sont disponibles sur le site du département d'Etat américain ?

 

S’agissant des liens bilatéraux entre la France et la RPDC, la Fondation Europe-Corée, créée à l’initiative de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Corée, a mis en place un programme de bourses d’accueil d’étudiants nord-coréens en Europe. Nous souhaiterions ainsi connaître les actions envisagées, ou en cours, dans le domaine de la coopération éducative entre la France et la RPDC.

 

Enfin, nous vous serions reconnaissants de nous indiquer les actions entreprises par la France dans le domaine humanitaire, suite notamment aux très graves inondations qui ont affecté le nord de la péninsule coréenne à l’été et à l'automne 2007, alors que la RPDC lutte toujours pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

En nous tenant à votre disposition pour évoquer ces questions avec vous-même, vos collaborateurs ou vos services, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre très haute considération.

   

 

 

André Aubry

Président de l’Association d’amitié franco-coréenne

ancien Sénateur-Maire d’Antony

 

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 18:36

Selon le magazine Challenges, l'ancien ministre socialiste Jack Lang serait pressenti par l'Elysée pour une mission en direction de différents pays, dont l'Iran, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et Cuba. A titre personnel, il s'est déclaré favorable à l'établissement de relations diplomatiques avec Pyongyang.

Est-ce bientôt la fin d'une exception française, la France étant le seul pays de l'Union européenne (avec l'Estonie) à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée ?

En tout cas, l'ancien ministre socialiste Jack Lang s'est dit favorable, "sur un plan personnel", à l'ouverture de relations diplomatiques avec Pyongyang, et son point de vue ne serait "pas très éloigné de celui de l'Elysée" qui envisagerait de confier une mission à ce proche de Bernard Kouchner, sur des pays tels quels que Cuba, l'Iran et la Corée du Nord.

Alors que les principales autres puissances mondiales à ne pas avoir encore établi de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée (représentée en France au niveau d'une délégation générale), à savoir le Japon et les Etats-Unis, ont entamé des négociations bilatérales en ce sens parallèlement aux discussions sur le nucléaire nord-coréen, l'AAFC ne peut que se féliciter que la France envisage elle aussi, ouvertement, la normalisation de ses relations diplomatiques avec Pyongyang. L'AAFC a plaidé de manière constante pour une reconnaissance diplomatique, afin notamment de garantir les intérêts économiques et culturels français dans le Nord de la Corée.

Jack Lang dispose déjà d'une expérience comme représentant de la France avec des Etats, comme l'Iran et la Syrie, avec lesquels Paris a cherché à améliorer ses relations diplomatiques. En cas de confirmation de l'annonce de Challenges - laquelle comporte du reste une coquille : il ne s'agit pas de "réouvrir" des relations diplomatiques complètes, mais bien de les établir pour la première fois - le processus suivi ne serait pas fondamentalement différent de ceux ayant conduit, par exemple, à l'établissement de relations diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis, ou entre la Chine et le Japon, dans les années 1970. Dans les deux cas, les négociations avaient été menées à l'initiative directement du pouvoir exécutif (s'agissant des Etats-Unis, à l'initiative du Conseil de sécurité nationale, et notamment du conseiller du président Nixon, Henry Kissinger), avant d'impliquer les ministères des Affaires étrangères. Par ailleurs, ces initiatives avaient répondu à des objectifs de réalisme politique : garantir au mieux la défense des intérêts nationaux en tenant compte de l'émergence d'un monde multipolaire.

S'agissant des relations franco-nord-coréennes, François Mitterrand, alors candidat à l'élection présidentielle, avait promis l'établissement de relations diplomatiques complètes avec la RPDC, lors d'un voyage à Pyongyang, en février 1981. Les pressions des milieux d'affaires, alors soucieux de ne pas perdre d'importants marchés en Corée du Sud, l'avaient découragé, avant que cette question ne refasse débat au début des années 2000, après la première rencontre au sommet intercoréenne de juin 2000. Toutefois, les décisions unilatérales de l'Allemagne et de l'Angleterre de reconnaître la RPD de Corée, sans en référer aux autorités françaises alors que notre pays exerçait la présidence de l'Union européenne, avaient déclenché l'ire du président Jacques Chirac, ayant ainsi conduit le ministère français des Affaires étrangères à fixer des conditions à une reconnaissance diplomatique. Depuis cette date, le dossier n'a guère avancé, faute de volonté politique des gouvernements français successifs, et malgré les encouragements discrets des gouvernements sud-coréens de Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun à l'établissement de relations diplomatiques avec Pyongyang, en vue d'une pleine intégration de la RPD de Corée sur la scène internationale. (Sources : AAFC,
Challenges.fr)

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13 juillet 2008 7 13 /07 /juillet /2008 23:00
Bonne fête nationale à la France !
Cette fanfare féminine n'a (hélas) pas joué à Paris le 14 juillet 2008, mais à Pyongyang le 14 août 2005,
veille du 60ème anniversaire de la Libération, au cours d'une manifestation internationale de soutien
à la réunification de la Corée (photo : AAFC)

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 22:43

Dans son dernier rapport sur les investissements étrangers en France, retraçant les opération de l'année 2007, l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) détaille notamment les implantations d'entreprises sud-coréennes en France. En vingt ans, elles ont créé 1.400 emplois dans notre pays.

Comme le souligne l'Agence française pour les investissements internationaux, dans son dernier rapport annuel (concernant l'année 2007), la Corée du Sud est un investisseur récent en France : les premiers groupes sud-coréens se sont implantés en France à la fin des années 1980. 

Pourtant, en 20 ans, ils ont embauché 1.400 collaborateurs, principalement dans la période 2000-2006, durant laquelle 850 emplois ont été créés. En 2002, l'entreprise française Corail a été reprise et étendue par YG-1, entreprise spécialisée dans les machines-outils, ayant permis le maintien ou la création de 100 emplois à Villeroy, en Seine-et-Marne.

Avec 584 millions d'euros d'investissements directs à l'étranger (IDE) en septembre 2007, selon la Korea Export-Import Bank, la France n'est toutefois que le sixième pays d'Europe destinataire des investissements sud-coréens, après les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Pologne et la Slovaquie. 

La trentaine d'entreprises coréennes présentes en France sont spécialisées dans l'électronique (comme LG Electronics, opérateur de téléphonie mobile, ou Samsung Electronics), les cosmétiques (AmorePacific) et l'automobile. Les emplois créés concernent d'abord le commerce et le marketing (à plus de 60 %), suivis des secteur de la production et de la recherche-développement (respectivement, 18 % et 13 %).  

90 % des entreprises sont localisées en grande région parisienne, la principale unité de production, appartenant à AmorePacific, étant située à Chartres. L'exemple d'AmorePacific montre l'intérêt pour la France d'entreprises sud-coréennes de taille moyenne, en particulier depuis 2002.

Parmi les opérations d'investissement réalisées en 2007, Sangji Construction a créé 15 emplois à Beaulieu dans les Alpes-Maritimes, en se spécialisant dans les habitations haut de gamme, tandis que la première implantation de LG Electronics en dehors de Paris, à Saint-Priest, pour des produits de climatisation, a entraîné la création de 12 emplois.

Pour l'avenir, la forte présence de touristes sud-coréens en France (530.000 en 2005, en hausse de 10 % sur un an), la participation de la Corée du Sud au projet ITER et la
communauté sud-coréenne en France, forte de quelque 17.000 membres (dont une majorité d'étudiants), constituent autant de facteurs positif pour un renforcement des investissements coréens en France

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 18:54

Les 12 mars et 21 avril 2008, l’Association d’amitié franco-coréenne a écrit, respectivement, au ministère des Affaires étrangères et européennes et au Président de la République, en posant des questions précises sur l'attitude de la République française vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Le 22 mai, M. Jean-Noël Poirier, sous-directeur en charge de l'Extrême-Orient au ministère, nous a adressé la lettre reproduite ci-dessous. Ce courrier est pour le moins décevant : le ministère français des Affaires étrangères ne répond à aucune des questions posées tout en semblant ignorer les derniers développements de la situation en Corée. Une ignorance bien singulière qui confine à un inquiétant aveuglement de la part des autorités de notre pays...

 


Monsieur le Président,


vous avez bien voulu faire part au Président de la République et au Ministre des Affaires étrangères et européennes de vos vues sur les relations entre la France et la Corée du Nord. J’ai été chargé de vous répondre.


Ainsi que je vous l’écrivais précédemment, l’établissement de relations diplomatiques entre la France et la République populaire démocratique de Corée dépend de progrès effectifs dans trois domaines : la question nucléaire, les relations inter-coréennes et la situation des Droits de l’homme. Les conditions ne sont pas aujourd’hui réunies pour l’établissement de telles relations.


La diplomatie française suit avec une grande attention la situation en Corée du Nord, et se préoccupe particulièrement aujourd’hui du sort de la population nord-coréenne qui endure une situation de disette voire de famine très grave. A cet égard, il nous apparaît particulièrement urgent que le gouvernement nord-coréen accepte de faire appel à l’aide internationale, ce qu’il s’est refusé à faire jusqu’à présent en dépit de l’urgence humanitaire.


Enfin, s’agissant de la mission d’information du Ministère des Affaires étrangères et européennes en Corée du Nord que vous évoquez, elle a fait l’objet d’une déclaration de la Porte-parole du Ministère le 4 février dernier, disponible sur le site internet du Ministère. Cette mission entre dans le cadre des échanges réguliers que nous entretenons avec les autorités nord-coréennes.


Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.


Jean-Noël Poirier

 



Réaction de l'Association d'amitié franco-coréenne suite à la réponse de M. Poirier

Une fois encore, le ministère des Affaires étrangères ne répond pas à notre proposition de rendez-vous et nous donne les mêmes arguments que ceux présentés, invariablement, depuis 2001, sans mention des évolutions récentes de la situation en Corée suite à l'
accord signé à Pékin le 13 février 2007 sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne ; de même, la réponse qui nous est parvenue passe sous silence la visite en France, qui venait d'avoir eu lieu, d'une délégation du ministère des Affaires étrangères de RPDC, conduite par le vice-ministre.

Alors que l'accord de Pékin a permis l'ouverture de négociations en vue de l'établissement de relations diplomatiques complètes avec les dernières grandes puissances n'ayant pas reconnu la République populaire démocratique de Corée, notamment les Etats-Unis et le Japon, nous constatons que la France ne semble pas engagée dans un tel processus : faut-il y voir un choix d'effacement de la diplomatie française, ou une préférence pour la diplomatie secrète telle qu'elle était pratiquée avant la Première Guerre mondiale ?

Le ministère des Affaires étrangères ne répond pas à deux questions très précises que nous lui avons posées :

-

Pourquoi les diplomates nord-coréens en poste à Paris ne figurent pas dans l'annuaire diplomatique du ministère des Affaires étrangères contrairement, par exemple, aux représentants de la Palestine, avec laquelle la France n'a pas de relations diplomatiques officielles ?

-

Pourquoi la Corée du Nord ne figure pas dans la liste des destinations pour lesquelles le site internet du ministère des Affaires étrangères donne des conseils aux voyageurs, alors que des informations concernant ce pays sont disponibles sur le site du département d'Etat américain ?


S'agissant de la situation alimentaire, nous enregistrons le refus de la France, seule parmi les grandes puissances, à fournir la moindre aide bilatérale après les inondations de l'été 2007 en RPDC, alors même qu'un appel a été adressé à la communauté internationale,
appel relayé par la presse. Le ministère français des Affaires étrangères avait-il cessé ses activités, éteint les postes de télévision et cessé d'effectuer des revues de presse au moment des pires inondations en Corée du Nord depuis quarante ans, contrairement à ses confrères américains, britanniques, allemands -- pour ne citer que ceux-là -- dont les gouvernements ont porté assistance à la RPDC ?

Alors que la France prétend soutenir le rapprochement intercoréen, nous constatons qu'elle mène une politique contraire en refusant encore récemment, le 6 juin 2008, d'accorder des visas d'entrée en France à des artistes et des universitaires nord-coréens présents en Allemagne à l'invitation de Sud-Coréens dans le cadre de la célébration du huitième anniversaire du sommet intercoréen du 15 juin 2000... 

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