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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 12:35

Alors que la France a ouvert, début octobre, un bureau de coopération à Pyongyang, la réaction du ministère français des Affaires étrangères et européennes après la mort du Président Kim Jong-il détonne : non seulement la France n'a pas adressé de messages de condoléances (à la différence, par exemple, de la Corée du Sud), mais les termes même employés poursuivent manifestement davantage des objectifs de politique intérieure qu'une volonté d'approfondir les relations d'échanges et de coopération avec la République populaire démocratique de Corée. L'AAFC déplore vivement les conséquences de ce communiqué dont elle estime, au mieux, qu'il a été adopté en méconnaissance des réactions prévisibles des Nord-Coréens pour l'avenir de nos relations bilatérales, au pire que ses rédacteurs ont volontairement souhaité limiter les marges d'action du directeur du bureau français de coopération à Pyongyang, dont l'ouverture avait donné lieu à de longs débats au sein de l'exécutif français.
    
Quai-d'Orsay

Dans un communiqué intitulé "Décès du dirigeant Nord-Coréen Kim Jong-il (19 décembre 2011)", le ministère français des Affaires étrangères et européennes réagit en ces termes à cette nouvelle, qu'il a apprise par les médias de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) :

"Nous avons appris ce matin la nouvelle du décès du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il.

La France rappelle son attachement à la paix et à la stabilité dans la péninsule et marque son espoir d’une évolution positive du régime nord-coréen, qu’il s’agisse du régime des libertés, de la stabilité de la péninsule ou du respect de ses obligations internationales en matière de non-prolifération nucléaire.

Nous suivons avec la plus grande vigilance la situation, en lien avec nos partenaires et alliés. Nos pensées vont d’abord en ce jour au peuple nord-coréen qui souffre depuis de trop nombreuses années de la misère et des privations de droits de l’Homme.  

Comme le Ministre d’Etat l’a exprimé ce matin, la France espère que la Corée du Nord pourra un jour retrouver sa liberté. Elle continuera son action en faveur du peuple nord-coréen, notamment par l’appui aux programmes humanitaires visant à améliorer ses conditions de vie
".

Même si la France est - avec l'Estonie - l'un des deux derniers pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée, l'absence de condoléances après la mort d'un chef d'Etat en exercice n'en reste pas moins un geste non conforme aux usages diplomatiques. Par exemple, les Etats-Unis avaient adressé un message de condoléances après la mort, en 1994, du Président Kim Il-sung de la RPD de Corée, alors que Washington et Pyongyang n'ont toujours pas établi de relations diplomatiques.

Cette année, les Etats-Unis ont fait le choix, très contestable, de ne pas adresser de condoléances - ce que l'homme d'Etat américain Bill Richardson a jugé être une erreur -, tout en employant des termes néanmoins plus mesurés que ceux de la diplomatie française :

- l'expression d' "espoirs" et d' "attentes" est des plus étranges, sinon des plus maladroits : la RPD de Corée est un Etat souverain, qui estime à juste titre n'avoir pas à recevoir de leçons politiques ; que diraient les Français si, à la mort en exercice de son chef d'Etat, un Etat étranger lui faisait savoir son espoir de transformer notre système politique ?

- déclarer que la situation est suivie "avec la plus grande vigilance" procède, certainement, d'une erreur de positionnement : si les Etats-Unis ont engagé, immédiatement après l'annonce de la disparition du Président Kim Jong-il, des concertations avec leurs alliés sud-coréen et japonais, notamment au plan militaire, dans l'hypothèse (inavérée) d'instabilité de la péninsule, la France n'exerce pas les fonctions de "gendarme" de l'Asie ;

- le discours misérabiliste sur les "pensées" du gouvernement français qui iraient aux Nord-Coréens qui souffrent procède d'une grave méconnaissance de la culture asiatique : c'est un discours chrétien, relevant d'une pensée totalement étrangère à la culture confucéenne qui a marqué et marque encore profondément les sociétés d'Asie de l'Est, où l'on considère que ses propres malheurs sont aussi la conséquence de son comportement ;

- en Corée, il est d'usage de manifester sa douleur lors de la disparition d'une personne qui vous est chère, et les  Nord-Coréens éprouvent sincèrement un vif chagrin après la disparition de celui qui était le père de la nation ; dans ce contexte d'affliction, parler, comme le fait le Quai d'Orsay, de souffrance des Nord-Coréens au regard des difficultés économiques et des droits de l'homme apparaît comme une instrumentalisation politique, qui ne peut qu'être perçue comme grossière par les populations nord-coréennes ; le gouvernement de Séoul, qui partage la même culture coréenne, a évidemment évité toute allusion de ce genre, en sachant qu'elle aurait été perçue par Pyongyang au mieux comme une grave méconnaissance des règles de politesse, au pire comme une provocation ;

- appeler, dans ce contexte, à la poursuite des programmes d'aide humanitaire, n'est guère judicieux : si tel est effectivement l'objet du bureau de coopération français à Pyongyang, l'engagement en faveur des populations suppose de tenir compte des réalités, c'est-à-dire des sentiments sincères des Nord-Coréens, en évitant toute maladresse en période de deuil national ; les diplomates nord-coréens qui auront à analyser le message français devront évidemment réévaluer les relations avec la France à la lumière des usages diplomatiques ; si le ministère français des Affaires étrangères avait voulu maintenir un canal de coopération avec Pyongyang, il aurait mieux fait d'éviter de mettre dans la balance les leçons de morale politique et le versement d'une aide non seulement modeste mais, plus que jamais, conditionnée à des critères politiques.

Comment le Quai d'Orsay a-t-il pu oublier à ce point que l'aide d'urgence française n'obéit jamais à des considérations politiques ? Pourquoi avoir mélangé ainsi les questions de coopération et un appel "à la liberté" lancé par le ministre d'Etat Alain Juppé dans un contexte aussi peu approprié, sauf à rejoindre les positions des néoconservateurs américains qui militent de longue date en faveur d'un changement de régime ? Même le gouvernement des Etats-Unis, qui ont davantage les moyens de leur politique d'intervention extérieure, ne prend pas la posture du missionnaire armé après la disparition du Président Kim Jong-il.

En réalité, l'histoire des relations diplomatiques entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) bégaie : pour la deuxième fois, les diplomates du Quai d'Orsay cherchent à justifier a posteriori la réaction à
chaud d'un des plus hauts responsables de la diplomatie française.

Alors que la France a été le premier grand Etat occidental à établir des relations avec la RPD de Corée, avec l'ouverture par le général de Gaulle d'un bureau commercial nord-coréen à Paris en 1968 (élevé par François Mitterrand au rang de délégation générale, et abritant aussi l'ambassade de la RPDC auprès de l'UNESCO), un concours de circonstances fait perdre à la France une occasion majeure de normaliser ses relations avec Pyongyang, qui aurait permis de se conformer à la tradition diplomatique française de reconnaître les Etats et non les régimes. En 2000,  au lendemain du premier sommet intercoréen, interrogé sur l'absence de relations diplomatiques entre la France et la RPDC, le Président Jacques Chirac avait affirmé que seuls quelques Etats européens avaient franchi ce pas, et aucun des "grands" pays européens. Erreur : le Royaume-Uni et l'Allemagne venaient d'annoncer l'ouverture de relations diplomatiques avec Pyongyang, mais sans en référer à la France qui présidait, pourtant, l'Union européenne. Jacques Chirac se met en colère, et le Quai d'Orsay doit alors trouver a posteriori des justifications à ce qui n'était qu'une réaction d'humeur. Ce sont alors les fameuses trois conditions mises par la France à l'ouverture de relations diplomatiques avec la RPD de Corée (des progrès sur la question nucléaire, sur les droits de l'homme et les relations intercoréennes), qu'on retrouve d'ailleurs pratiquement repris tels quels dans le deuxième paragraphe du communiqué du ministère des Affaires étrangères et européennes.

Or la France n'a aucun moyen réel de peser sur la question nucléaire, n'étant pas partie aux pourparlers à six sur le nucléaire nord-coréen, et elle n'a pas davantage de levier d'influence sur l'évolution des relations intercoréennes. Par ailleurs, alors que les entreprises des autres pays européens voient dans la RPD de Corée la promesse de nouveaux débouchés sur une Asie de l'Est en plein boom, la France est handicapée par sa politique de "splendide isolement" vis-à-vis de Pyongyang, tout en laissant mourir l'apprentissage du français en Corée du Nord. Au fil des années, le fait qu'une telle politique soit contraire à nos intérêts nationaux apparaît de plus en plus clairement. L'ouverture du bureau français de coopération à Pyongyang, en octobre 2011, a été le moyen de reprendre pied sur la scène coréenne, tout en attendant une percée diplomatique internationale pour franchir le cap de la reconnaissance complète de la RPD de Corée.

Las, ce schéma semble avoir vécu : si la France ne change pas de cap, sa prise de position peu subtile pour rattraper les propos du ministre d’Etat risque de limiter encore les marges de manœuvre dont dispose le directeur du bureau français de coopération à Pyongyang - un directeur sans moyens humains, pratiquement sans moyens financiers, et dépourvu du sésame qu’aurait constitué le titre d’ambassadeur de plein exercice. L’AAFC souhaite que le bureau français de coopération à Pyongyang puisse continuer à exercer pleinement ses missions et développer les relations bilatérales entre nos deux pays.

 

Les funérailles du Président Kim Jong-il sont prévues à Pyongyang le 28 décembre. L'AAFC rappelle à toutes et à tous qu'un registre de condoléances est ouvert à la délégation générale de la République populaire démocratique de Corée en France, rue Asseline (Paris 14ème), de 10h à 18h, jusqu'au mardi 27 décembre inclus.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 21:39

La BD "Quai d'Orsay" d'Abel Lanzac et Christophe Blain, et dont l'un des auteurs est un ancien conseiller - resté anonyme - du cabinet de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, narre de manière très vivante la façon dont le Quai d'Orsay a réagi lors de la guerre en Irak (dans le récit : le Lousdem). Si les personnages dépeints et les situations décrites correspondent à de subtiles combinaisons d'éléments réels et de fiction, la réalité apparaît souvent très proche du récit de la BD - qu'il s'agisse de la personnalité du ministre (Alexandre Taillard de Vorms dans la bande dessinée), de celle de son directeur de cabinet ou des négociations diplomatiques serrées qu'avait engagées la France, à la charnière des années 2002 et 2003, pour empêcher l'intervention américaine en Irak. Dans ce contexte, l'AAFC a étudié de près une situation décrite sur quelques pages dans le volume 2 de la série (pp. 80-82), dont nous avons tout lieu de penser qu'elle a été proche d'une situation réelle : la réaction française à une crise entre Washington et Pyongyang, fin 2002, sur un prétendu programme nord-coréen d'enrichissement d'uranium.

 

christophe_blain_abel_lanzac_BD_Quai_d_Orsay_couverture.jpgLes Etats-Unis s'apprêtent à envahir un pays au nom de la guerre contre le terrorisme, sous le prétexte (largement fabriqué par Washington) de la prétendue possession d'armes de destruction massive. Pour empêcher le conflit, le ministre français des Affaires étrangères est engagé dans une partie diplomatique avec ses homologues des autres pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. En déplacement en Moscou, le chef de la diplomatie française est confronté à une nouvelle crise : la Corée du Nord vient d'annoncer la reprise immédiate de ses essais nucléaires.

 

Dans ce contexte, après une concertation avec son homologue russe, le ministre français des Affaires étrangères décide de "faire une conférence de presse sur l'heure", car "il faut réagir tout de suite sur l'histoire de la Corée" et - précise encore le ministre à ses conseillers - "montrer aux Américains qu'ils se plantent". Le ministre dicte aussitôt sa réaction : "La Corée du Nord vient d'annoncer la reprise de ses essais nucléaires... C'est une décision grave dont nous devons mesurer les conséquences... La communauté internationale doit prendre conscience de la responsabilité qui est la sienne... Nous devons forger une méthode pour endiguer la prolifération des armes de destruction massive...". Mais un stupide incident technique - il n'y a pas d'imprimante - interrompt le ministre sur sa lancée... et le lecteur de la BD de voir les conseillers du ministre chercher en vain, à quatre pattes, le fil de l'imprimante et une prise de secteur. Une heure plus tard, la conférence de presse annoncée a lieu entre les ministres des Affaires étrangères russe et français qui dénoncent une "guerre vaine" et font part de leur souhait d'une réunion imminente du Conseil de sécurité sur la question du terrorisme. Il n'est alors plus question de Corée du Nord, mais l'objectif recherché par la France chez Lanzac et Blain est en tout cas atteint : le secrétaire d'Etat américain téléphone à son homologue français pour annoncer qu'il accepte une réunion du Conseil de sécurité en janvier.

 

Janvier 2003 ? A l'époque, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) n'a pas encore procédé à son premier essai nucléaire - il faudra attendre octobre 2006 - mais à cette époque-là le programme nucléaire nord-coréen a singulièrement raidi les relations entre la RPDC et les Etats-Unis de George W. Bush. Plus précisément, à la suite d'une visite du sous-secrétaire d'Etat américain James Kelly à Pyongyang en octobre 2002, Washington affirme que Pyongyang conduirait un programme clandestin d'enrichissement d'uranium. La RPD de Corée dément, souligne qu'il s'agit d'une surinterprétation par James Kelly de propos que ce dernier dit avoir entendus à Pyongyang, mais les néo-conservateurs américains n'en ont cure : ils détiennent le prétexte pour rejeter l'accord-cadre sur le nucléaire signé avec la Corée du Nord en 1994. La BD "Quai d'Orsay" se situe bien à la même époque (quelques mois avant la guerre en Irak), et nous montre aussi un ministre français des Affaires étrangères dénoncer les errements de la diplomatie américaine, influencée par les néo-conservateurs, tant vis-à-vis de l'Irak que de la Corée du Nord.

 

Est-il raisonnable de penser, comme le narre la BD "Quai d'Orsay", qu'à propos de la Corée la France ait alors été amenée, à l'automne 2002, à réagir de façon précipitée et dans l'urgence, car elle était accaparée par le dossier irakien ? Une telle hypothèse nous semble vraisemblable : étant l'un des derniers pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée, la France ne dispose alors pas de relais capables de nous fournir des informations de première main sur la situation coréenne. Malgré tout, ce sera un des mérites du ministre des Affaires étrangères de l'époque, Dominique de Villepin, d'avoir alors essayé de fonder une position française de la question nucléaire coréenne indépendante de celle des Etats-Unis, jusqu'à envisager - en 2003 et 2004 - l'ouverture de relations diplomatiques avec la RPD de Corée.

 

Si "Quai d'Orsay" apporte donc un récit cohérent de la façon dont la France a pu réagir à la crise survenue entre Pyongyang et Washington fin 2002, on mesure aussi les années perdues, après le départ de Dominique de Villepin du ministère des Affaires étrangères en 2004, pour que la France se dote à nouveau des moyens de comprendre et d'analyser de manière indépendante la politique de Pyongyang. Il faudra en effet attendre le dénouement de la mission de Jack Lang en 2009, puis l'ouverture d'une représentation diplomatique française dans la capitale nord-coréenne seulement en octobre 2011.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 00:14

Le vendredi 18 novembre 2011, Son Excellence (S.E.) Yun Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en France, ambassadeur auprès de l'UNESCO, et ses collaborateurs ont rencontré les professeurs et les étudiants en mastère de sciences politiques (première et deuxième années) de l'Université Toulouse 1 - Capitole. Une rencontre peu banale, qui témoigne tant de la volonté de la représentation diplomatique nord-coréenne en France de mieux faire connaître la RPD de Corée auprès d'un public universitaire et étudiant, que d'attentes et d'une curiosité des milieux universitaires en sciences politiques.

 

yun yong il université toulouseMichel-Louis Martin et Michel Dusclaud, respectivement directeur et chercheur au Groupe de recherche sur la sécurité et la globalisation de l'Université Toulouse 1 - Capitole, avaient tout lieu d'être satisfaits de la rencontre qu'ils avaient organisée ce 18 novembre 2011 dans les locaux de l'université toulousaine : homme discret, l'ambassadeur Yun Yong-il avait fait le déplacement en Midi-Pyrénées avec ses collaborateurs pour présenter la RPD de Corée à un public, choisi, de professeurs et d'étudiants en master 1 et 2 de sciences politiques. Comme l'a précisé Michel-Louis Martin au quotidien régional La Dépêche, "cette venue est une première".

 

La couverture médiatique est également peu habituelle, si bien qu'on excusera presque le titre de presse d'avoir, dans son édition du 16 novembre, repris une photo de S.E. Yun Yong-il réalisée par Alain Noguès et parue sur le blog de l'AAFC le 16 février 2011, sans demander l'autorisation de son auteur ni même citer sa source, tout en ajoutant la mention "DR" (droits réservés) (sic).

 

La rencontre avait été initialement prévue en octobre 2010, mais elle avait dû être reportée car sa tenue coïncidait avec la conférence du Parti du travail de Corée.

 

Les étudiants ont fait part de leur intérêt et de leur curiosité, à l'issue notamment de la présentation par S.E. Yun Yong-il qui a souligné le potentiel touristique de la République populaire démocratique de Corée et mis en avant la volonté de Pyongyang de développer sa coopération avec les pays européens dans les domaines culturel et éducatif. Un film documentaire est venu à l'appui de l'exposé du représentant de la RPD de Corée en France et auprès de l'UNESCO.

 

Le chercheur Michel Dusclaud s'est félicité du succès de cet échange inédit pour surmonter des situations d'incompréhension et de conflit : "Ce genre de rencontre permet de mieux connaître l'autre et d'appréhender différemment certaines situations".

 

Des membres de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) ont déjà organisé d'autres rencontres de la représentation diplomatique de la RPDC en France avec des professeurs et des étudiants. Ils se tiennent à la disposition de toutes celles et de tous ceux qui souhaiteraient reproduire, dans d'autres universités, des échanges similaires à ceux qui se sont tenus à Toulouse.

 

Source : La Dépêche (éditions des 16 et 19 novembre 2011, dont photo).

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:12

Réuni le 30 septembre 2011 à Antony, le bureau de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a notamment discuté de l'actualité coréenne, en soulignant les perspectives nouvelles ouvertes par les visites du dirigeant Kim Jong-il en Russie et en Chine afin que l'Asie du Nord-Est s'affirme comme une zone de paix et de prospérité. Le bureau de l'AAFC a adopté un message à l'occasion de l'anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée le 10 octobre 1945 pour encourager l'édification par le peuple coréen d'un pays puissant et prospère, tout en saluant l'ouverture, en fin de semaine prochaine, du bureau français de coopération à Pyongyang. Continuant à plaider pour l'établissement de relations diplomatiques complètes entre la France et la République populaire démocratique de Corée, la direction de l'AAFC souhaite plein succès au directeur du bureau, M. Olivier Vaysset, qu'elle a rencontré, pour renforcer la coopération et les échanges franco-coréens.

 

olivier_vaysset.jpgInitialement prévue en début de semaine prochaine, l'installation à Pyongyang de M. Olivier Vaysset, directeur du bureau français de coopération, a dû être reportée de quelques jours, le 7 octobre, afin de permettre à son directeur d'effectuer les entretiens préalables à son départ. Les pistes de coopération potentielle entre la France et la République populaire démocratique de Corée sont en effet nombreuses, et les interlocuteurs multiples. L'Association d'amitié franco-coréenne poursuivra naturellement les actions d'échange franco-coréennes qu'elle a engagées de longue date, en particulier dans les domaines culturel, sportif et humanitaire, étant pleinement disposée à travailler en coopération avec le ministère français des Affaires étrangères et européennes. 

 

Selon le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Valero, "le Bureau français de coopération à Pyongyang sera dirigé par un diplomate de carrière et spécialiste de la coopération culturelle, Olivier Vaysset" et il aura "deux missions principales: contribuer à l'assistance de la population nord-coréenne, durement frappée par des restrictions de toutes natures, et poursuivre nos activités de coopération, dans les domaines linguistique, éducatif et culturel". Toujours selon Bernard Valero, l'ouverture de la première représentation permanente française en RPD de Corée marque la volonté "d'être plus présent dans la région et de mieux assurer nos intérêts", mais "il ne s'agit pas de l'établissement de relations diplomatiques", en précisant : "si des changements substantiels survenaient dans la péninsule, en matière de non-prolifération (d'armes de destruction massive), de dialogue intercoréen et dans le domaine des droits de l'Homme, alors nous serions amenés à nous adapter. Aujourd'hui, la question ne se pose pas". Le Quai d'Orsay adopte une démarche prudente.

 

L'ouverture d'un bureau français de coopération à Pyongyang avait été proposée par Jack Lang, envoyé spécial du Président de la République pour la RPD de Corée, en décembre 2009. Les sénateurs français du groupe interparlementaire d'étude et de contact France - RPD de Corée, dont cinq membres ont visité la RPDC en juin dernier, plaident pour l'établissement de relations diplomatiques complètes entre Paris et Pyongyang. La France est le seul pays de l'Union européenne, avec l'Estonie, à ne pas avoir de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée.

 

Paris affirme que son initiative est bien perçue à Séoul, alors que les relations intercoréennes connaissent actuellement un début de réchauffement. La dégradation des relations Nord-Sud avait été avancée par Paris pour expliquer les délais dans l'ouverture du bureau. Parmi les Sud-Coréens ayant récemment voyagé au Nord de la péninsule, Hong Joon-pyo, qui dirige le Grand parti national (GPN, conservateur, au pouvoir en Corée du Sud), a visité la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, située au Nord de la péninsule. 


M. Olivier Vaysset est secrétaire des affaires étrangères principal. Il était jusqu'à présent chef du pôle "Filières de croissance et infrastructures" à la sous-direction de la sécurité alimentaire et du développement économique à la direction des biens publics mondiaux du ministère des Affaires étrangères et européennes.

 

Né en avril 1951, il est titulaire d'une maîtrise de chinois et d'une maîtrise d'histoire. Reçu au concours de secrétaire adjoint des affaires étrangères en 1984, il a été notamment en poste à Luanda, à Tokyo et à Rangoun. Il a occupé les fonctions de conseiller d'action culturelle et de coopération à Taïwan (2002-2006) puis à Singapour (2006-2009).

 

Le bureau de coopération sera composé, outre son directeur, du lecteur de français en poste à Pyongyang depuis 2006. Il est prévu le recrutement d'employés locaux. L'installation s'effectuera dans un immeuble déjà occupé par des diplomates allemands, suédois et britanniques.

 

Une dizaine d'expatriés français travaillent aujourd'hui dans deux ONG présentes en RPD de Corée, Triangle Génération Humanitaire et Première Urgence, bénéficiaires d'une aide publique au développement de la France, laquelle a atteint 600.000 euros en 2011 pour la RPDC, soit un doublement par rapport à l'année 2010, à laquelle s'ajoute la part française (18 %) de l'aide multilatérale versée par l'Union européenne, qui a décidé le 4 juillet dernier du versement d'une aide d'urgence de 10 millions d'euros suite aux graves inondations de cet été, qui risquent d'aggraver la pénurie alimentaire.

 

Une des priorités du bureau français sera de développer les actions de formation. La France accueille des étudiants nord-coréens en architecture et des professeurs nord-coréens de français sont formés à Grenoble. Une coopération existe également en matière archéologique, avec l'Ecole française d'Extrême-Orient.

 

Sources : AAFC, annuaire diplomatique, Le Parisien

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 21:42

Elu le 25 septembre 2011, lors d'élections sénatoriales qui ont vu pour la première fois la gauche (socialiste, communiste, radicale et écologiste) remporter la majorité des sièges à la Chambre Haute sous la Cinquième République, le sénateur Jean-Vincent Placé (Europe Ecologie - les Verts) est le premier parlementaire français d'origine coréenne, tout en proclamant "Je n'ai jamais fait l'Asiatique de service, je revendique d'être Français". Portrait de l'un des hommes-clés du mouvement écologiste en France.

 

jean_vincent_place_senateur.jpgNé en 1968 à Séoul, adopté à sept ans par une famille normande, Jean-Vincent Placé a été élu sénateur de l'Essonne, à la tête d'une liste d'union de la gauche entre socialistes, communistes et les Verts, lors des élections du 25 septembre 2011.

 

Aujourd'hui vice-président aux transports à la région Ile-de-France, Jean-Vincent Placé a d'abord étudié le droit bancaire à Caen, avant de devenir collaborateur parlementaire d'Alain Tourret député (radical de gauche) du Calvados, tout en rencontrant Michel Crépeau au Palais-Bourbon. En 2001, il rejoint le mouvement écologiste les Verts, et devient un des proches de Cécile Duflot, qui s'impose à la tête des Verts en 1996. A l'élection primaire pour le choix du candidat écologiste à la présidentielle de 2012, il soutient Eva Joly.

 

Habile tacticien, il est devenu l'un des principaux négociateurs d'Europe Ecologie - les Verts (EELV) avec le Parti socialiste et les autres formations de gauche. Amateur de bonne chère et de bons mots, il s'impose aussi comme une figure-clé du mouvement écologiste. Les élections sénatoriales passées, une autre bataille s'impose : obtenir du groupe socialiste l'abaissement à 10 sénateurs du seuil requis pour former un groupe politique, ce qui permettrait à EELV de former pour la première fois un groupe parlementaire autonome.

 

A la veille des sénatoriales, il s'était légitimement indigné d'une formule d'Alain Marleix à son encontre, stigmatisant ses origines coréennes.

 

Invité à Séoul par le gouvernement sud-coréen en octobre, La Lettre de l'expansion a annoncé le souhait du nouveau sénateur de l'Essonne de devenir président du groupe interparlementaire d'amitié du Sénat France - République de Corée (du Sud). Ce poste est traditionnellement couplé à celui de premier vice-président du groupe d'étude et de contact France - République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

 

L'Association d'amitié franco-coréenne félicite Jean-Vincent Placé de son élection, en lui souhaitant de devenir un artisan du renforcement des liens d'amitié et de coopération entre la France et la Corée.

 

Sources : AAFC, Le Point. Photo SIPA.

 

 

 

 

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 21:10

03 09 Jean-Vincent Place EELV 930 620 scalewidth 630Le 3 septembre 2011, Alain Marleix, responsable des élections à l'Union pour un mouvement populaire (UMP), a déclaré à propos de Jean-Vincent Placé, candidat d'Europe Ecologie-les Verts aux élections sénatoriales le 25 septembre prochain dans l'Essonne : "Dans l’Essonne, notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes !" Des propos largement condamnés par la classe politique française, et qui ont légitimement indigné Jean-Vincent Placé. Ce dernier envisage de porter plainte après avoir répondu sur Rue89 : "C'est un scandale absolu, et je suis rarement scandalisé. Aujourd'hui il s'agit de moi, mais demain il dira de Manuel Valls 'notre Espagnol national' ou de Rachida Dati 'notre Marocaine nationale', ou encore de Rama Yade 'notre Sénégalaise nationale'. (...) Le fait d'être coréen n'est bien sûr pas une infamie. Mais tout simplement, je suis français depuis 36 ans et uniquement français". L'Association d'amitié franco-coréenne comprend et partage l'indignation de Jean-Vincent Placé, condamnant fermement la stigmatisation d'une partie de nos concitoyens : comme Jean-Vincent Placé, né en 1968 à Séoul, en Corée du Sud, puis adopté par un couple de Français en 1975, plus de 11.000 Français sont d'origine coréenne et ont toute leur place dans la République française, n'en déplaise à M. Marleix.

 

Au lendemain de la guerre de Corée (1950-1953), de nombreux enfants coréens, orphelins, ont été adoptés par des couples occidentaux. L'adoption s'est poursuivie ensuite, dans un contexte où la Corée du Sud était encore un pays pauvre : les orphelinats sud-coréens ont continué d'accueillir des enfants, notamment, de familles pauvres ou de mères célibataires, alors que l'interruption volontaire de grossesse reste aujourd'hui très restreinte. On compte aujourd'hui plus de 11.000 Français adoptés d'origine coréenne, dont certains sont devenus des figures publiques. Parmi eux, Jean-Vincent Placé, responsable national d'Europe Ecologie-les Verts et vice-président du conseil régional d'Ile-de-France, a de fortes chances d'être élu sénateur le 25 septembre 2011.

 

Dans ce contexte, les propos tenus par Alain Marleix à l'égard de Jean-Vincent Placé sont éminemment choquants. L'élu écologiste a observé : "Qu'est-ce qu'il faut faire pour être français ? Pour certaines personnes, j'ai l'impression qu'avec la gueule que j'ai, je ne serai jamais français (...) J'ai la passion de la France et j'ai un drapeau tricolore dans mon bureau, ce qui m'attire même quelquefois les moqueries de mes camarades écologistes. Je suis extrêmement blessé par ces propos que je trouve inacceptables et honteux".

 

Parmi les Français d'origine coréenne, certains ont choisi de revendiquer leurs origines, d'autres de considérer qu'ils sont d'abord, sinon exclusivement, français. Une association, Racines coréennes, regroupe notamment des Français d'origine coréenne qui cherchent à retrouver leurs parents biologiques. Ce sont des choix relevant de la vie privée qu'il convient de respecter. Au regard de la loi française, ce sont tous des citoyens français. Au demeurant, le gouvernement sud-coréen ne comptabilise pas aujourd'hui les Coréens adoptés par des couples étrangers parmi l'ensemble des Coréens vivant à l'étranger, même si aujourd'hui ils sont souvent considérés comme de possibles relais de la culture et de l'influence coréennes.

 

Face aux propos inacceptables de M. Marleix, la pire des réponses serait l'indifférence, dont se nourrit l'intolérance. Car l'histoire multiplie les exemples de stigmatisations fondées sur les origines, indignes de la démocratie et des valeurs républicaines : il y a 70 ans, un président américain ne choisissait-il pas d'enfermer dans des camps ses citoyens d'origine japonaise et coréenne ?

 

Au-delà de Jean-Vincent Placé, ce sont deux catégories de citoyens français qui sont visées : tous ceux qui sont d'apparence asiatique - et qui, du reste, ont été les oubliés de la promotion de représentants des minorités visibles par les gouvernements successifs de Nicolas Sarkozy - ainsi que les Français adoptés nés dans un autre pays qui la France, dont la citoyenneté française serait donc douteuse aux yeux de M. Marleix et de ses acolytes.

 

Mais plus largement ce sont toutes celles et tous ceux qui, en France, peuvent également être attachés à un autre pays que la France qui seraient aussi suspectés d'être les représentants d'un prétendu parti de l'étranger. Pour notre part, membres de l'Association d'amitié franco-coréenne, nous sommes fiers d'aimer le peuple coréen et de contribuer, à la mesure de nos forces, à renforcer la solidarité et l'amitié franco-coréennes. Telle est notre conception des valeurs humanistes, qui sont au creuset de la citoyenneté et des principes républicains.

 

Sources : AAFC, Le Nouvel Observateur, Le Point. Photo Europe 1.

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 21:38

Le 12 juillet 2011, le ministère français des Affaires étrangères et européennes a annoncé l'ouverture d'un bureau français de coopération en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), concrétisant ainsi la proposition faite par Jack Lang en décembre 2009, à l'issue de sa mission comme envoyé spécial du Président de la République Nicolas Sarkozy pour la RPD de Corée. Alors que la France est l'un des deux derniers pays de l'Union européenne, avec l'Estonie, à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée, l'ouverture de ce bureau avait été présentée par Jack Lang en décembre 2009 comme une première étape vers la normalisation des relations entre la France et la RPD de Corée.

 

jack-lang_kim-yong-nam.jpgArrivé à Pyongyang le 11 juillet 2011 selon l'agence nord-coréenne KCNA, M. Paul Jean-Ortiz, directeur d'Asie et d'Océanie au ministère français des Affaires étrangères et européennes devait présenter, à Pyongyang, ce mardi 12 juillet, le futur représentant des intérêts français en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), M. Olivier Vaysset, confirmant ainsi l'ouverture annoncée du bureau français de coopération à Pyongyang. Ni Tokyo, ni Séoul, les puissances les plus réticentes à ce premier pas dans la normalisation des relations franco - nord-coréennes, n'avaient encore réagi officiellement, alors que cette ouverture avait été un temps différée dans un contexte d'aggravation des tensions intercoréennes.

 

 La nouvelle a été annoncée le 11 juillet dans le quotidien Le Monde, lequel a indiqué que "M. Vaysset, qui était jusqu'alors le correspondant du Quai d'Orsay à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), a été notamment conseiller culturel à l'ambassade de France à Singapour. Il reviendra s'installer à Pyongyang et ouvrir le bureau au mois de septembre". M. Vaysset a également été en poste à Taïwan, toujours dans le domaine culturel - des fonctions qui servent souvent de couverture à des activités de renseignement. Il a aussi été responsable du pôle du commerce international à la direction générale de la mondialisation du Quai d'Orsay.

 

Toujours selon Le Monde, l'ouverture de ce bureau aurait suscité des réserves, notamment à l'Elysée, en raison de l'absence de reprise à ce jour des pourparlers à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne.

 

Selon Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE) cité par Le Nouvel observateur dans son édition du 12 juillet, "Nous confirmons l'ouverture de ce bureau (...) Le but est de maintenir une présence, de travailler avec les ONG francaises qui opèrent en Corée du Nord ; en matière de diffusion et de relations culturelles, ce bureau aura un rôle à jouer". Deux ONG françaises sont présentes en Corée du Nord : Triangle génération humanitaire et Première urgence. L'action culturelle, humanitaire et linguistique pourrait ainsi figurer parmi les missions du futur bureau.

 

Toujours selon M. Valero cité par l'AFP, le bureau serait composé de deux personnes, le chef de mission et un attaché linguistique déjà sur place, manifestement l'actuel lecteur de français à Pyongyang, dont le poste a été créé en 2006. La nomination du "directeur du bureau" serait "imminente", mais "rien ne serait fixé à ce stade", selon M. Valero, qui n'a donc pas confirmé le choix de M. Vaysset, actuellement chargé de mission auprès du directeur Asie. 

 

En juin dernier, une délégation de sénateurs du groupe d'étude et de contact France - République populaire démocratique de Corée a visité la Corée du Nord, évoquant déjà longuement la question de l'ouverture du bureau français à Pyongyang. A ce jour, le gouvernement français n'a pas indiqué si cette ouverture s'accompagnerait de l'octroi de moyens supplémentaires. La RPD de Corée n'a pas réagi immédiatement à l'annonce du gouvernement français, alors que certaines modalités d'ouverture du bureau de coopération restent en débat.

 

Sources : Le Monde, Le Nouvel observateur, Straits Times (citant l'AFP), point de presse du ministère français des Affaires étrangères consacré à l'ouverture du bureau en Corée du Nord.

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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 22:07

Quai-d-Orsay.jpgLes 24 et 26 mai 2011, le ministère français des Affaires étrangères et européennes a répondu à quatre questions écrites de parlementaires sur les relations franco-coréennes : il s'agissait de trois questions posées par le député Jean-Jacques Candelier (GDR, Nord) et d'une question posée par le sénateur Christophe-André Frassa (rattaché UMP, Français établis hors de France).

 

S'agissant des relations franco-coréennes, le gouvernement français a réaffirmé sans surprise son soutien à la Corée du Sud, suivant une lecture de la détérioration des relations intercoréennes qui n'est pas celle de l'Association d'amitié franco-coréenne qui souligne, pour sa part, les responsabilités de Séoul. En particulier, le minsitère des Affaires étrangères et européennes ne répond pas aux objections que soulève l'enquête officielle américano-sud-coréenne sur le naufrage du Cheonan, ni sur la pétition internationale en faveur d'un traité de paix en Corée que soutient pleinement l'AAFC - même si le gouvernement français estime que «  toute initiative qui pourrait ramener la Corée du Nord dans la voie du dialogue avec la communauté internationale doit être encouragée, dès lors que la Corée du Nord se conforme à ses obligations et à ses engagements internationaux ».

 

Cependant, ces réponses permettent d'observer que l'annonce de l'ouverture d'un bureau français d'action culturelle et de coopération à Pyongyang (qualifié désormais d' « office français de coopération humanitaire et culturelle ») est toujours d'actualité, même s'il n'est pas avancé de date pour sa mise en place. Par ailleurs, la réponse au sénateur Christophe-André Frassa détaille les actions conduites précisément dans le domaine de la coopération humanitaire et culturelle, notamment le soutien aux deux ONG françaises présentes en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) - Triangle Génération Humanitaire (GH) et Première Urgence - et l'annonce officielle du versement d'une aide humanitaire de 300.000 euros aux populations nord-coréennes suite aux inondations exceptionnelles de l'été 2010, et s'ajoutant aux 300.000 euros versés à Triangle GH et Première Urgence, ce dont l'AAFC se félicite. L'AAFC observe que Paris se démarque sur ce point de Séoul et de Washington, dont les gouvernements n'ont pas, jusqu'à présent, décidé de verser d'aide publique d'urgence à la Corée du Nord, alors qu'une mission gouvernementale américaine est actuellement présente en RPD de Corée pour étudier les conditions d'une aide humanitaire.

 

Les réponses à ces questions parlementaires ont été publiées à la veille du départ pour la RPDC d'une délégation de sénateurs du groupe d'étude et de contact France- RPD de Corée, conduite par son président, M. Jean-Claude Frécon, et dont fait notamment partie M. Christophe-André Frassa.

 

JJCandelierQuestion du député Jean-Jacques Candelier (N°86612) publiée au JO le 17 août 2010

M. Jean-Jacques Candelier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la question d'un projet de traité de paix en Corée rédigé par l'organisation civique sud-coréenne « Solidarité pour la paix et la réunification de la Corée » (Spark selon les initiales anglaises). Le 27 juillet 1953, après trois années et des millions de morts, les combats de la guerre de Corée prirent fin avec la conclusion d'un simple accord d'armistice. Aucun traité de paix n'a été signé, la péninsule coréenne étant virtuellement toujours en état de guerre. Le 19 septembre 2005, au cours des pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, les deux Corées, les États-unis, la Chine, la Russie et le Japon avaient publié une déclaration affirmant la nécessité de conclure un traité de paix et d'établir une structure de paix dans la péninsule. Ces pourparlers à six sont au point mort. Désireux de leur donner une suite, des spécialistes et des juristes sud-coréens ont rédigé en 2008 un projet de traité de paix en Corée. Il s'agit d'une démarche concrète proposant des objectifs atteignables, pour peu que les six aient la volonté sincère de parvenir à la paix. Un appel et une pétition ont été lancés par l'organisation civique Spark. Estimant urgent d'établir la paix dans la péninsule coréenne, il lui demande son avis sur cet appel-pétition et sur le projet de traité de paix mentionné.

 

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes publiée au JO le 24 mai 2011

La France entretient des contacts réguliers avec les organisations non gouvernementales, en particulier celles qui mènent des programmes de coopération en Corée du Nord et qui viennent en aide à la population nord-coréenne, durement affectée. S'agissant des pourparlers à six, après avoir quitté la table des négociations une première fois en 2005, la Corée du Nord a de nouveau interrompu les pourparlers en avril 2008. En violation de ses obligations internationales, la Corée du Nord a procédé le 5 avril 2009 au lancement de la fusée Unha-2 et a annoncé avoir effectué le 25 mai 2009 un second essai nucléaire, après celui du 9 octobre 2006. La France a salué l'adoption à l'unanimité le 13 avril 2009 de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations unies, qui condamne le tir effectué le 5 avril par la Corée du Nord, en violation de la résolution 1718, et l'adoption à l'unanimité le 12 juin 2009 par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 1874, qui condamne fermement l'essai nucléaire effectué par la Corée du Nord le 25 mai 2009. Cette déclaration prévoit un mécanisme de sanctions et de restrictions financières à l'égard de la Corée du Nord. Nous avons appelé, avec l'ensemble de la communauté internationale, la Corée du Nord à oeuvrer activement à l'apaisement des tensions dans la région en reprenant rapidement les pourparlers à six en vue de la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne. Toute initiative qui pourrait ramener la Corée du Nord dans la voie du dialogue avec la communauté internationale doit être encouragée, dès lors que la Corée du Nord se conforme à ses obligations et à ses engagements internationaux.

 

Question du député Jean-Jacques Candelier (N°86611) publiée au JO le 17 août 2010

M. Jean-Jacques Candelier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la question des relations avec la République populaire démocratique de Corée. Le 19 janvier 2010, le ministre a indiqué au parlementaire que « notre pays attache une grande attention à la situation de la Corée du Nord ». Pourtant, au sein de l'Union européenne, la France est le seul pays, avec l'Estonie, à ne pas reconnaître ce pays, ce qui se traduit de manière regrettable par la faiblesse de relations bilatérales dans tous les domaines entre les deux pays. Le ministre a toutefois indiqué que, « dans un premier temps », la création d'un office français de coopération et d'action culturelle à Pyongyang permettra « d'assurer une présence française en Corée du Nord de façon pérenne ». Une Alliance française serait également implantée. Il lui demande si des précisions peuvent lui être apportées sur le statut, la mission, le contenu et les actions de cet office français, lequel pourrait assister la population nord-coréenne en matière d'éducation, de santé, de culture et de coopération humanitaire, économique et technique ainsi qu'appuyer les ONG françaises présentes sur place. Par ailleurs, alors que la diplomatie française entretient une confusion délibérée entre la reconnaissance d'un État et le soutien au régime, il lui demande dans quelles mesures cet office préfigure une reconnaissance pleine et entière de ce pays et l'ouverture de relations diplomatiques normales, ce qui mettrait enfin un terme à cette situation.

 

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes publiée au JO le 24 mai 2011 

La France n'a pas, jusqu'à présent, établi de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC). L'établissement de telles relations dépend de progrès effectifs dans trois domaines : la dénucléarisation, le dialogue intercoréen et la situation des droits de l'Homme. Les conditions ne sont, aujourd'hui, pas réunies pour l'établissement de telles relations. Pour autant, la diplomatie française suit avec une grande attention la situation en Corée du Nord et se préoccupe grandement du sort de sa population qui fait face à une situation particulièrement mauvaise du point de vue des droits de l'Homme et endure, en outre, une situation de disette très grave, voire de famine. La France reste attentive aux conditions de travail, d'accès et de contrôle des organisations humanitaires dans ce pays. Deux des six organisations non gouvernementales (ONG) étrangères travaillant en Corée du Nord sont françaises. Des relations de travail existent entre la Corée du Nord et la France. Nous entretenons, ainsi, des contacts réguliers avec la Délégation générale nord-coréenne à Paris et avons mis en place un programme de coopération, destiné à favoriser les échanges avec ce pays et son ouverture, avec, par exemple, la présence sur place d'un attaché de coopération pour le français qui veille à la promotion de l'enseignement du français à Pyongyang. À la suite de la mission de M. Jack Lang, envoyé spécial du Président de la République pour la Corée du Nord, en novembre 2009, la création d'un office français de coopération humanitaire et culturelle a été annoncée. Cet office assurera une présence française de façon pérenne et renforcera, en particulier, notre coopération avec les ONG françaises opérant dans ce pays. À ce stade, l'implantation d'une alliance française à Pyongyang n'est pas envisagée.  

 

Question du député Jean-Jacques Candelier (n°94057) publiée au JO le 23 novembre 2010 

M. Jean-Jacques Candelier interroge Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan, survenu le 26 mars 2010 en mer Jaune. Une équipe d'experts civils et militaires de plusieurs pays, dont les États-unis et la Corée du sud, a conclu à la responsabilité de la Corée du nord, laquelle a nié toute implication et proposé l'envoi de sa propre équipe d'experts, ce qui a été refusé par les autorités sud-coréennes. Les résultats de l'enquête officielle, incriminant la Corée du nord, ont été contestés sur plusieurs points, non seulement par ce pays, mais aussi par un ancien membre de l'équipe d'enquête sud-coréenne, et par les experts de la marine russe invités à examiner les éléments recueillis à Séoul, si l'on en croit un article du journal sud-coréen Hankyoreh ayant accédé aux résultats de cette enquête non rendue publique à ce jour. Ces éléments sont les suivants. Le fragment retrouvé de la torpille supposée être à l'origine du naufrage aurait été immergé pendant au moins six mois, c'est-à-dire bien avant l'incident du Cheonan. Par ailleurs, ce fragment comporte une inscription en coréen qui aurait dû être effacée par la chaleur de l'explosion, et utilise de surcroît une graphie propre à la Corée du sud ; enfin, ce fragment est fait d'aluminium, alors que la Corée du nord a indiqué utiliser de l'acier pour ses torpilles et a fourni des échantillons le prouvant. L'heure exacte du naufrage a donné lieu à plusieurs versions successives et contradictoires. La possibilité, pour un sous-marin nord-coréen, de déjouer la surveillance des marines américaine et sud-coréenne, alors que la sécurité était à son niveau maximum dans cette zone, a donné lieu à de nombreuses interrogations : ni le sous-marin, ni le tir de torpille ne semblent avoir été détectés, et le gouvernement sud-coréen n'a pas rendu publiques les communications montrant l'intention d'attaquer d'un sous-marin nord-coréen. Au vu de ces éléments, le naufrage du Cheonan pourrait n'être qu'un tragique accident. Il souhaite connaître les démarches conduites ou envisagées par notre pays, qui dispose d'experts militaires et civils compétents, afin de connaître la vérité sur le naufrage du Cheonan. Il lui demande quelle a été la position de la France au conseil de sécurité des Nations-unies, dont une déclaration de la présidence, le 9 juillet 2010, a fait état à la fois de la version sud-coréenne et pris note des éléments fournis par la RPDC.

 

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes publiée au JO le 24 mai 2011 

En tant que membre du commandement des Nations unies en Corée et notamment de la commission militaire d'armistice, la France s'est associée à l'enquête conduite par cette dernière sur l'incident du Cheonan du 26 mars 2010. La France avait fermement condamné cette attaque et souligné qu'elle ne pouvait rester sans réponse de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une déclaration présidentielle, le 9 juillet 2010, condamnant l'attaque contre le navire sud-coréen Cheonan et dans laquelle il exprime, notamment, « la profonde préoccupation que lui inspirent les constatations de la commission d'enquête mixte civilo-militaire dirigée par la République de Corée, avec la participation de cinq États, qui a conclu que la République populaire démocratique de Corée était responsable du naufrage du Cheonan ». Le rapport final de cette commission d'enquête, mixte dirigé par la République de Corée a été rendu public le 13 septembre 2010. La France continue d'appeler la Corée du Nord à s'abstenir de tout geste susceptible d'accroître la tension dans la région, à opérer un démantèlement complet, vérifiable et irréversible de son programme nucléaire, à reprendre la voie des pourparlers à six, du dialogue intercoréen et de la légalité internationale. 

 

frassa christophe andre08018uQuestion du sénateur Christophe-André Frassa (N°15877) publiée au JO le 11 novembre 2010

M. Christophe-André Frassa attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les relations entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). 

Il lui rappelle qu'en 2009 le député Jack Lang a été chargé par le Président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission portant, notamment, sur les relations bilatérales entre Paris et Pyongyang, alors que notre pays est l'un des deux derniers États membres de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée. Il lui indique qu'à l'issue de cette mission il a été envisagé l'ouverture d'un bureau français d'action culturelle et de coopération à Pyongyang, comme une possible première étape avant l'établissement de relations diplomatiques complètes. 

Il souhaiterait connaître les suites données à cette proposition d'ouverture d'un bureau d'action culturelle et de coopération qui s'inscrirait dans la tradition diplomatique française de reconnaissance des États et non des régimes, notamment en cas de reprise des pourparlers à six sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne. 

Il souhaiterait connaître, par ailleurs, les actions qui sont actuellement conduites, ou envisagées, dans le domaine de la solidarité avec les populations nord-coréennes, touchées par les inondations de cet été en Asie du Nord-Est. 

Il demande comment est encouragé l'apprentissage du français en Corée du Nord, où l'enseignement de notre langue apparaît en recul. 

Il rappelle enfin qu'un programme de coopération bilatérale dans le domaine de l'architecture a pris fin cette année et souhaiterait savoir si le gouvernement français envisage l'attribution de bourses à d'autres étudiants nord-coréens en France, et dans quels domaines.

 

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes publiée au JO le 26 mai 2011 

À la suite de la mission de M. Jack Lang, envoyé spécial du président en Corée du Nord en 2009, le Président de la République a annoncé que la France ouvrirait un office français de coopération humanitaire et culturelle à Pyongyang. L'objectif est de venir en aide à la population, en particulier à travers les deux organisations non gouvernementales françaises actives dans le pays, et de poursuivre nos activités de coopération culturelle. La date d'ouverture de cet office n'a pas encore été fixée. La France mène plusieurs actions de coopération avec la Corée du Nord. Depuis 2006, un lecteur de français enseigne à l'université des langues étrangères de Pyongyang, à l'université Kim Il-sung et au lycée des langues étrangères de Pyongyang. Des stages de formation linguistique en France sont proposés chaque année depuis 2005. L'an dernier, quatre professeurs nord-coréens de langue française, d'université et du secondaire ont ainsi bénéficié d'un stage linguistique et pédagogique de trois semaines au centre universitaire d'études françaises (CUEF) de Grenoble. Un programme conjoint de recherche et de coopération existe également entre l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) et le Bureau national de conservation des propriétés culturelles de Corée du Nord, dans le domaine de la recherche et des fouilles archéologiques. La France soutient, en outre, les deux organisations non gouvernementales françaises actives en Corée du Nord. Triangle génération humanitaire et Première urgence font partie des six organisations non gouvernementales autorisées à travailler dans le pays. Pour 2011, comme l'an dernier, la France a apporté des financements à ces deux organisations, à hauteur de 300 000 € annuels. À la suite des inondations exceptionnelles ayant touché la Corée du Nord à l'été 2010, une aide d'urgence de 300 000 € a également été versée. La France n'envisage pas, à ce stade, l'établissement de relations diplomatiques. Celles-ci restent conditionnées par la satisfaction de trois critères : une évolution positive sur le dossier nucléaire, une amélioration du dialogue intercoréen et des progrès en matière de droits de l'Homme. La France continue d'appeler Pyongyang à oeuvrer en ce sens, en s'abstenant de tout geste susceptible d'accroître la tension dans la région, en abandonnant de manière complète, vérifiable et irréversible ses armes nucléaires et son programme nucléaire - comme le demandent les résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies - et en reprenant la voie du dialogue intercoréen, des pourparlers à Six et de la légalité internationale.

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 22:09

Début juin 2011, une délégation du groupe interparlementaire d'étude et de contact du Sénat France - République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a visité la RPD de Corée pendant une semaine, à l'invitation de l'Assemblée populaire suprême de la RPD de Corée. La délégation, conduite par le sénateur Jean-Claude Frécon, président du groupe interparlementaire France - RPDC, a notamment rencontré le président Kim Yong-nam.

 

 

senateurs francais a pyongyang

 

 

Conduite par son président, le sénateur Jean-Claude Frécon, une délégation du groupe interparlementaire d'étude et de contact France - RPD de Corée du Sénat a visité la République populaire démocratique de Corée pendant une semaine début juin 2011, à l'invitation de ses homologues parlementaires coréens. Outre M. Jean-Claude Frécon, la délégation était composée de quatre sénateurs, M. Michel Guerry, premier vice-président du groupe interparlementaire, M. Jean-Claude Pastor, secrétaire du groupe, Mme Josette Durrieu et Christophe-André Frassa, accompagnés de M. Patrick Gagnepain, secrétaire exécutif.

 

La taille et la composition de la délégation témoignent de l'intérêt de la Haute Assemblée pour la situation dans la péninsule coréenne : en 2009, une délégation du groupe interparlementaire d'amitié du Sénat France - République de Corée (du Sud) avait ainsi visité la Corée du Sud. Elle était notamment composée de son président, M. Michel Guerry, et de son premier vice-président, M. Jean-Claude Frécon.

 

Alors que la France est l'un des deux derniers pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée, dans le compte rendu du déplacement effectué dans le Sud de la péninsule en 2009, il était précisé que "le groupe interparlementaire d'amitié France - République de Corée et le groupe d'étude et de contact France - République populaire démocratique de Corée ont vocation à défendre une position homogène du Sénat en tant qu'institution indépendante des autres pouvoirs publics et des deux gouvernements coréens (...) Les deux groupes défendent les positions communes suivantes : pour le développement du dialogue intercoréen sur la base des déclarations conjointes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007 (...) pour l'établissement de relations diplomatiques complètes entre la France et la République populaire démocratique de Corée et le développement des échanges bilatéraux franco - nord-coréens".

 

L'ouverture annoncée d'un bureau français d'action humanitaire et de coopération a ainsi été au coeur des échanges de la délégation du Sénat avec ses interlocuteurs coréens, alors que le ministère français des Affaires étrangères et européennes avait répondu à plusieurs questions écrites parlementaires la veille du départ de la délégation pour la RPD de Corée.

 

En particulier, la délégation a longuement rencontré - pendant 1h15 - le président Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPD de Corée (photo ci-dessus). Elle a également rencontré les représentants des ONG françaises présentes en Corée du Nord : Première Urgence et Triangle Génération Humanitaire, en s'entretenant notamment de la situation humanitaire. Le 1er décembre 2007, une soirée de solidarité avec les victimes nord-coréennes des inondations de l'été 2007 avait été organisée par l'AAFC dans les salons de la présidence du Sénat, sous l'égide du groupe interparlementaire d'étude et de contact France - RPDC alors présidé par Mme Michèle André.



En l'absence de relations diplomatiques complètes entre la France et d'autres pays, les groupes interparlementaires sont un canal privilégié de développement des échanges bilatéraux, tant politiques qu'économiques et culturels. Au sein du Parlement français, le Sénat a su s'affirmer comme un interlocuteur incontournable du dialogue avec la RPD de Corée.



Sources : AAFC, KCNA (dont photo) 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 22:37

JJCandelierLe 28 décembre 2010, le député Jean-Jacques Candelier (Gauche démocrate et républicaine, Nord) avait interrogé le ministère des Affaires étrangères et européennes sur la présence d'observateurs français aux exercices militaires américano - sud-coréens. Dans la réponse publiée le 10 mai 2011, le gouvernement affirme : "Ces manoeuvres d'entraînement, à caractère exclusivement défensif, avaient été programmées depuis plusieurs mois et n'ont pas été décidées à la suite du bombardement de l'île de Yeonpyeong. La France, en tant que membre du commandement des Nations unies (UNC) en Corée, a été tenue étroitement informée de ces exercices militaires." L'AAFC observe, d'une part, que la réponse française sur les exercices de guerre américano - sud-coréens reprend fidèlement les termes d'un communiqué de presse de l'armée américaine, selon lequel "ces exercices sont défensifs par nature" et qu'ils "ont été programmés bien avant l'attaque d'artillerie [nord-coréenne]", et, d'autre part, que la France envisage sa participation au Commandement des Nations Unies en Corée comme un soutien explicite à l'une des parties en présence (la Corée du Sud). Par ailleurs, la réponse française semble traduire l'ignorance par la sous-direction Extrême-Orient du Quai d'Orsay des propositions nord-coréennes de reprise des pourparlers à six, puisqu'elle appelle Pyongyang à revenir à la table des négociations, ce que la RPD de Corée ne cesse de proposer tout en se heurtant au refus de Séoul... La publication de cette réponse intervient à la veille de la venue en Europe du président sud-coréen Lee Myung-bak, lors d'une visite qui le conduira notamment en France. L'AAFC reproduit ci-après le texte de la question du député Jean-Jacques Candelier et la réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes.

 

Texte de la question du député Jean-Jacques Candelier (N°97168) publiée au JO le 28 décembre 2010

 

 M. Jean-Jacques Candelier interroge Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la qualité des observateurs français ayant assisté aux manoeuvres effectuées du 28 novembre au 1er décembre 2010 en mer Jaune par les États-unis et la Corée du sud. Le 23 novembre 2010, la Corée du nord et la Corée du sud ont échangé des tirs d'artillerie autour de la « ligne de limite nord » fixée unilatéralement en mer Jaune par les États-unis en 1953, et contestée par la Corée du nord. Par la suite, la Chine et la Russie ont appelé à une réunion d'urgence des six pays participant aux pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule. La Corée du nord a accepté le principe d'une telle réunion, à la différence de la Corée du sud, des États-unis et du Japon qui ont organisé des manoeuvres militaires conjointes. Des représentants de la France auraient assisté aux manoeuvres navales américano-sud-coréennes. Il souhaiterait connaître leur nombre et leur qualité, ainsi que le résultat de leur mission. Par ailleurs, il lui demande quelle est la position du Gouvernement quant aux initiatives de la Chine et de la Russie destinées à apaiser les tensions dans la péninsule coréenne.

 

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes parue au JO le 10/05/2011

 

Le 23 novembre 2010, la Corée du Nord a procédé à des tirs d'artillerie sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, faisant quatre morts, dont deux civils, et plusieurs dizaines de blessés. La France a condamné cette attaque avec la plus grande fermeté. Du 28 novembre au 1er décembre 2010, des manoeuvres militaires navales communes entre la Corée du Sud et les États-Unis se sont déroulées en mer Jaune. Ces manoeuvres d'entraînement, à caractère exclusivement défensif, avaient été programmées depuis plusieurs mois et n'ont pas été décidées à la suite du bombardement de l'île de Yeonpyeong. La France, en tant que membre du commandement des Nations unies (UNC) en Corée, a été tenue étroitement informée de ces exercices militaires. L'attaché de défense près l'ambassade de France en Corée est régulièrement associé en qualité d'observateur aux exercices américano-sud-coréens, en tant qu'officier de liaison auprès du commandement des Nations unies en Corée. Toute initiative destinée à apaiser les tensions dans la péninsule coréenne doit être encouragée. La plus cruciale consisterait pour la Corée du Nord à faire preuve de bonne volonté, en s'engageant en particulier à s'abstenir de nouvelle provocation et en abandonnant de manière complète, vérifiable et irréversible ses armes nucléaires et ses programmes nucléaires, comme le demandent les résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies. La France continue d'appeler la Corée du Nord à s'abstenir de tout geste susceptible d'accroître la tension dans la région, à reprendre la voie du dialogue intercoréen, des pourparlers à six et de la légalité internationale.

 

Source : Assemblée nationale

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