Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 12:03

Le 14 mai 2009, l'agence officielle KCNA a annoncé que le procès d'Euna Lee et Laura Ling, deux journalistes américaines arrêtées le 17 mars alors qu'elles auraient franchi la frontière sino-coréenne, s'ouvrirait le 4 juin prochain. Cette annonce intervient dans un contexte de dégradation des relations bilatérales entre Washington et Pyongyang, même si l'administration Obama a déclaré ne pas rejeter le principe d'un dialogue bilatéral.

Le 4 juin 2009 : la date du procès des journalistes américaines Euna Lee (d'origine coréenne) et Laura Ling (photo daylife.com) vient d'être fixée. Les deux femmes, qui travaillent pour la chaîne de télévision Current TV, basée à San Francisco et dont l'un des co-fondateurs et le président est l'ancien vice-président Al Gore, avaient été arrêtées par les garde-frontières nord-coréens. Selon la chaîne américaine, elles enquêtaient en Chine sur les Nord-Coréens passés de l'autre côté de la frontière : dans ce cadre, il n'est pas exceptionnel que des journalistes s'aventurent à passer illégalement en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), ce que semblent avoir fait Euna Lee et Laura Ling, lesquelles encourent une condamnation pour espionnage. Leur camémaran et leur guide chinois avaient, pour leur part, réussi à s'enfuir. Des démarches avaient été engagées par divers canaux pour la libération des deux journalistes, retenues dans une résidence traditionnellement réservée à l'accueil des visiteurs de marque. 

Ce procès intervient à un moment critique dans les relations bilatérales entre Washington et Pyongyang : si l'administration Obama a déclaré être ouverte à un dialogue direct avec la RPDC en vue d'une reprise des pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, Pyongyang a déclaré que ceux-ci n'avaient plus lieu d'être, suite aux
sanctions prises par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, après le lancement de la fusée Unha-2 pour mettre en orbite un satellite de télécommunications. Bien que la Corée du Nord ait toujours recherché un dialogue direct avec Washington, le ton peu diplomatique de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a amené Pyongyang à déclarer que l'administration Obama poursuivait la politique hostile de l'administration George W. Bush.

Une autre affaire, concomitante, concerne un Sud-Coréen de la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, arrêté sous le chef d'accusation de critiques du régime nord-coréen : sa situation est au coeur des demandes formulées par le gouvernement sud-coréens lors de la
rencontre intercoréenne qui a eu lieu à Kaesong et qui s'est soldée sans résultats après 20 minutes d'échanges. Pour sa part, lors de cette réunion, la Corée du Nord a demandé une augmentation des salaires des ouvriers nord-coréens et une révision des contrats locatifs (en avançant la date du paiement des loyers, initialement fixée à compter de 2014). Alors que la première réunion s'était tenue à l'initiative de la Corée du Nord, la Corée du Sud a demandé une nouvelle réunion, refusée par Pyongyang en l'absence d'éléments nouveaux de négociations - les entrepreneurs sud-coréens à Kaesong ayant fait savoir qu'ils n'accepteraient qu'une hausse limitée des salaires des ouvriers nord-coréens, au maximum de 5 %. 

Sources : AAFC,
bloomberg.com

Partager cet article
Repost0
26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 11:40

Le 25 avril 2009, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a déclaré que Pyongyang reprenait ses activités nucléaires militaires. Une réaction conforme à ce qu'avait annoncé la RPDC, quelques heures après que le Conseil de sécurité des Nations-Unies a pris des sanctions contre trois entreprises nord-coréennes. Mais à qui profite la crise dans la péninsule coréenne ?

"Le retraitement du combustible nucléaire depuis la centrale nucléaire pilote [de Yongbyon] a commencé, comme annoncé dans la déclaration du ministère des affaires étrangères en  date du 14 avril", a fait savoir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) dans des propos cités par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, le 25 avril. Cette annonce est intervenue quelques heures après que le comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations-Unis a imposé des sanctions contre trois entreprises nord-coréennes (parmi lesquelles une banque) dont les activités auraient permis le lancement de la fusée Unha-2 le 5 avril.

 

Prises sur la base de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations-Unies, les nouvelles sanctions contre la Corée du Nord donnent la vraie portée de la déclaration de la présidence du Conseil de sécurité des Nations-Unies, ayant reçu le soutien unanime des 15 membres de cette instance, le 13 avril : présenté comme "non contraignant", ce texte avait bien comme but d'imposer des mesures coercitives contre la RPDC, au lendemain du lancement par la Corée du Nord du satellite de télécommunications Kwangmyonsong-2, présenté par les Américains contre un tir de missile déguisé. Pourtant, les Etats-Unis, parrains de la déclaration du 13 avril, savent pertinemment qu'il s'agissait du lancement d'un satellite (ainsi que l'avait déclaré le 9 mars M. Dennis Blair, chef des services de renseignements américain à la commission des affaires étrangères du Sénat), mais ont dû changer d'argumentaire face à la réaffirmation par la Chine et la Russie que tout pays à le droit d'avoir accès à la conquête spatiale :  le lancement d'un missile, comme d'un satellite, utilisant des techniques balistiques, le gouvernement américain a cherché à imposer l'idée que la Corée du Nord visait avant tout à tester ses missiles, tout en laissant certains médias déclarer qu'il pourrait bien n'y avoir eu aucun lancement de satellite... Par ailleurs, la trajectoire - filmée - de la fusée montre qu'il s'agissait de la mise en orbite d'un satellite de communications.

Selon les experts occidentaux, la remise en fonctionnement du réacteur de Yongbyon pourrait prendre mois de trois mois.

La réaction de la République populaire démocratique de Corée était prévisible et annoncée, comme l'avait rappelé Son Excellence (SE) Son Musin, délégué général de la RPDC en France, dans un
entretien à l'AAFC : en cas de sanctions après le lancement pacifique de son satellite de communications, la Corée du Nord ne se considèrerait plus liée par ses engagements internationaux, notamment les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, et elle se doterait à nouveau d'une force nucléaire de dissuasion. Pour Pyongyang, qui a le souvenir de l'attaque américaine contre l'Irak en 2003 sur la base de la prétendue possession par Bagdad d'armes de destruction massive, la sécurité est une priorité absolue, en l'absence d'accord de paix dans la péninsule coréenne depuis l'armistice de juillet 1953. La Corée du Nord ne peut renconcer à ses armes nucléaires qu'en cas de garanties sérieuses de sécurité, mais Washington n'a - en tout cas publiquement - mis aucun offre sérieuse sur la table des négociations.

Si,
en septembre 2008, l'annonce - déjà - par Pyongyang de la reprise de ses activités nucléaires avait finalement conduit au respect de l'engagement américain de son retrait de la liste des Etats soutenant le terrorisme, l'administration Bush - contrairement à l'administration Obama - n'avait pas pris le risque de mettre en danger les pourparlers à six.

Les propos musclés de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton - dont les néoconservateurs s'étaient rejoui de la nomination à ce poste, de préférence à Bill Richardson - qui dit ne pas vouloir céder au "chantage" des Nord-Coréens, indiquent que les Américains sont dans une démarche de marchandage. Ils augmentent leur prix d'un éventuel accord à venir, en créant de nouveaux sujets de contentieux avec Pyongyang :

 - par la campagne médiatique orchestrée sur le thème d'un essai balistique raté (il serait toujours temps, le moment venu, de déclarer qu'il s'agissait d'un lancement de satellite...
comme naguère à propos du programme d'enrichissement supposé à base d'uranium, dont les preuves n'ont jamais été apportées, mais qui avait motivé le retrait de la Corée du Nord de l'AIEA) ;
- par la multiplication des sanctions contre Pyongyang (Washington visait onze entreprises nord-coréennes et les Japonais, toujours en position de surenchère, quatorze) : les Etats-Unis entendent manifestement 
mettre économiquement à genoux la RPDC ;  
- en réaffirmant que la Corée du Nord n'est pas une puissance nucléaire, prenant ainsi le contrepied des déclarations du directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui cherchait à réouvrir un dialogue avec Pyongyang ;  
- en utilisant la carte du multilatéralisme : Washington affirme bruyamment travailler en coopération l'ensemble de la communauté internationale.

Car si les Etats-Unis entendent bien aujourd'hui profiter de la crise, serait-ce au prix de nouveaux sacrifices pour les populations nord-coréennes, la Russie, et surtout la Chine, apparaissent aujourd'hui comme les premières victimes collatérales de l'affrontement américano - nord-coréen, dont elles ne maîtrisent pas l'évolution. Leurs efforts pour ressusciter les pourparlers à six ont jusqu'ici échoué, alors qu'ils sont un des atouts de la diplomatie chinoise pour apparaître comme une puissance internationale responsable. Ayant privilégié d'autres terrains diplomatiques que la péninsule coréenne dans la période récente, la Chine a sous-estimé les réactions de Pyongyang, en veillant à maintenir de bonnes relations avec les Etats-Unis. Quant à la récente visite du ministre russe des Affaires étrangères à Pyongyang, ce dernier a tendu à être instrumentalisé par les Etats-Unis, quand Hillary Clinton déclare à la presse donner à la Russie et à la Chine le rôle de négocier avec la RPDC la reprise des pourparlers à six au sens du "consensus" de la communauté internationale... alors que Pyongyang cherche l'engagement de pourparlers directs avec les Etats-Unis, à un niveau au moins gouvernemental. (Sources : AAFC,
AFP, Reuters).

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 20:04

Le lundi 9 mars 2009, les armées américaine et sud-coréenne ont entamé leurs exercices annuels conjoints, baptisés Key Resolve et Foal Eagle, prévus pour durer jusqu'au 20 mars. La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a fermement condamné ces exercices qu’elle considère comme un prélude à l’invasion de son territoire. Il est vrai que le maintien de telles manoeuvres ne marque pas la rupture espérée avec la politique de l'administration américaine précédente dans la péninsule coréenne.

Cette année, les exercices Key Resolve et Foal Eagle mobilisent 26.000 soldats américains aux côtés de 30.000 soldats sud-coréens. Sur ces 26.000 soldats, 12.000 appartiennent au contingent américain stationné en Corée du Sud (28 500 soldats), alors que les 14.000 autres viennent de l’étranger. Le porte-avions à propulsion nucléaire John Stennis, son groupe de soutien, et plusieurs navires de la marine américaine dotés du système anti-aérien Aegis participent aux manœuvres. Le commandement des forces américano-sud-coréennes "
a informé la Corée du Nord de la durée de l’exercice [qui s’achèvera le 20 mars 2009], de son caractère défensif et de sa mission : améliorer la préparation au combat des troupes." En même temps, Séoul a souligné que ces exercices militaires "interviennent alors que des préparatifs sont en cours pour le lancement d’un missile balistique par la Corée du Nord."

La République populaire démocratique de Corée a qualifié ces manœuvres militaires américano-sud-coréennes de "
préparatifs déguisés d’une agression". L’agence officielle de presse nord-coréenne KCNA a aussi diffusé un communiqué de l’état-major général de l’Armée populaire de Corée avertissant les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon que toute tentative d’empêcher le lancement d’un satellite fera l’objet d’une riposte immédiate. "Nous répliquerons immédiatement, en utilisant les armes les plus puissantes, à toute tentative d’intercepter notre satellite destiné à un usage pacifique", dit le communiqué. "L’ouverture du feu sur notre satellite pacifique sera certainement considéré comme un acte de guerre." La RPDC a mis son armée en état d’alerte pendant toute la durée des manœuvres américano-sud-coréennes et ne garantit plus la sécurité des avions qui survoleront son territoire, alors que les avions militaires américains et sud-coréens ont violé au moins 180 fois l'espace aérien nord-coréen sur le seul mois de février.

La RPDC avait encore protesté auprès de l’armée américaine contre l’organisation des exercices Key Resolve/Foal Eagle lors de deux réunions tenues, à la demande de la partie nord-coréenne, les 2 et 6 mars 2009 au niveau des officiers généraux avec le commandement des Nations Unies - dirigé par les Etats-Unis - à Panmunjom, au cœur de la zone démilitarisée séparant les deux Corée.


Selon l’agence nord-coréenne KCNA, le chef de la délégation de l’Armée populaire de Corée, le major-général Kwak Chol-hui, a dès le 2 mars exposé la nature agressive et dangereuse des manœuvres Key Resolve et Foal Eagle, en rappelant le renforcement militaire et les exercices déjà menés par l’armée américaine dans la région.


Pour la RPDC, ces exercices militaires conjoints sont d’autant plus dangereux qu’ils coïncident avec une série de remarques belliqueuses faites par les forces conservatrices américaines et sud-coréennes au sujet du prochain lancement d’un satellite par la RPDC. Le major-général Kwak a donc vivement exhorté les forces américaines à annuler immédiatement leurs plans de manœuvres visant à une guerre d'agression.


"
Les bruits de bottes que veulent faire entendre les forces des Etats-Unis en mobilisant massivement des troupes et des matériels de guerre modernes, comme elles l'ont fait dans le passé, prouvent que les promesses de chercher à négocier un accord dans la péninsule coréenne, faites par la nouvelle administration américaine, ne sont rien d’autre que de la rhétorique flamboyante", poursuit l’agence KCNA rapportant les propos du chef de la délégation nord-coréenne. "L’acceptation ou le refus par les forces des Etats-Unis de la demande formulée par la RPDC d’un arrêt des exercices conjoints à grande échelle servira de baromètre indiquant si la nouvelle administration américaine est prête à suivre les pas de l'administration précédente qui menait une politique hostile à l'égard de la RPDC."


Au cours de la réunion du 6 mars, la délégation emmenée par les Etats-Unis s'est contentée de justifier les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes et a une nouvelle fois accusé la RPDC de préparer le lancement d'un missile à longue portée et non d'un satellite civil. La délégation nord-coréenne a quant à elle réaffirmé le droit souverain de la RPDC à conduire un programme spatial à des fins pacifiques et à renforcer sa propre défense face à l'accroissement des forces militaires américaines dans la région, en mer de l'Est notamment.



Pour sa part, l'Association d'amitié franco-coréenne ne peut que regretter l'organisation des exercices conjoints Key Resolve/Foal Eagle. Alors que l'annulation de ces manoeuvres militaires auraient constitué un signal fort, propre à diminuer les tensions et à vraiment marquer l'ouverture d'une nouvelle ère de dialogue dans la péninsule coréenne, ces exercices sont plus longs que ceux organisés en mars 2008 sous l'administration Bush – 11 jours contre 5. Au-delà des discours et des tournées diplomatiques, l'administration Obama semble donc vouloir continuer à "mettre la pression" sur la RPDC, une tactique digne du très moyennageux John Bolton, le "Monsieur Anti-Corée du Nord" des cercles néo-conservateurs US qui veut asphyxier la République populaire démocratique de Corée pour la pousser à la reddition. Première occasion manquée en Corée pour l'administration Obama. (sources : AAFC, ITAR-TASS, KCNA)

Manifestation le 9 mars 2009 à Seongnam, au sud-est de Séoul,
contre les manoeuvres américano-sud-coréennes Key Resolve/Foal Eagle (photo : Reuters)

Partager cet article
Repost0
21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 01:03

Arrivée à Séoul le 20 février 2009, la nouvelle secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a donné de premières indications sur la politique de la nouvelle administration Obama vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Si la plupart des médias ont interprété les déclarations de Hillary Clinton comme conjuguant fermeté et dialogue, la réaction belliciste de Séoul montre que le gouvernement Lee Myung-bak ne s'y trompe pas : Washington n'a pas mis de propositions nouvelles sur la table des négociations. 


La tournée en Asie de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Rodham Clinton, qui a conduit des entretiens e à Séoul le 20 février 2009, a-t-elle permis de clarifier la position de la nouvelle administration Obama vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ? Rien n'est moins sûr, car si, d'une part, la politique de confrontation de George W. Bush a conduit à un résultat inverse à celui espéré par les Etats-Unis (comme l'avait déclaré Mme Clinton avant son départ, "le résultat est que [la Corée du Nord] a des armes nucléaires qu'elle n'avait pas avant"), rien n'indique, d'autre part, que Washington soit prêt à une initiative pour relancer les négociations à six sur le nucléaire nord-coréen. En effet, l'annonce d'une possible normalisation des relations diplomatiques entre Washington et Pyongyang ne constitue en rien un élément nouveau, puisque cette question avait déjà été liée à celle de la dénucléarisation de la péninsule coréenne lors de la conclusion de l'accord de Pékin, le 13 février 2007.

Washington dispose pourtant de nombreuses cartes dans son jeu pour relancer le processus de négociations : procéder enfin à l'intégralité des livraisons de pétrole prévues dans la première phase de la mise en oeuvre de l'accord de Pékin, en contrepartie de la suspension par Pyongyang de ses activités nucléaires ; apporter des contreparties économiques et de sécurité substantielles, en levant le plus vieil embargo au monde ou en répondant à la proposition, contenue dans l'accord intercoréen du 4 octobre 2007, d'un régime de paix permanent qui se substituerait à l'armistice actuel.
 

En fustigeant la Corée du Nord qui, selon elle, "insulte le Sud" et "refuse le dialogue", Hillary Clinton omet par ailleurs quelques données élémentaires :
- entré en fonctions en février 2008, le président sud-coréen Lee Myung-bak a lui-même refusé d'honorer les accords intercoréens du
15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, discréditant la parole de Séoul ;
- c'est le Sud qui a pris la première initiative dans la rupture des projets intercoréens, en utilisant l'émotion légitime suscitée par la mort d'une touriste pour suspendre sine die les
échanges touristiques dans les monts Kumgang ;
- enfin, les exercices militaires conjoints américano - sud-coréens, prévus en mars, sont le plus mauvais signal qui puisse être donné à une proposition américaine de "dialogue".

Par ailleurs, faut-il rapprocher la nomination de Stephen Bosworth, ancien ambassadeur en Corée du Sud, comme nouveau négociateur américain dans les pourparlers à six, de l'enhardissement du régime Lee Myung-bak dans sa critique de la Corée du Nord ? En effet,
Séoul a annoncé une possible attaque sur la Corée du Nord, qui pourrait alors frapper les "sites de lancement de missiles", en cas d'accrochages dans la zone maritime disputée entre les deux Corée, comme il en est survenu en 1999 et 2002, après l'annonce par Pyongyang qu'il était mis fin à tous les accords politiques et militaires intercoréens.

Dans ce contexte, la mise en garde de Mme Clinton contre un "tir de missile" nord-coréen méconnaît le droit à la légitime défense dont dispose tout Etat souverain dans le droit international. Au surplus, Pyongyang a rappelé qu'il pouvait opérer des lancements de satellites, suivant l'interprétation déjà donnée par la RPDC, en 1998, de ce qui avait alors été décrit par Washington comme un tir de missile. (Sources : Le Monde, Les Echos)

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 11:36

Opérationnelle depuis 2004, la zone industrielle de Kaesong, en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) est un des symboles du rapprochement intercoréen. Mais son extension se heurte à l’opposition des Etats-Unis qui, à plusieurs reprises, ont voulu en freiner le développement, posant ainsi la question des intentions réelles de l’administration Bush au-delà de ses discours en faveur du dialogue intercoréen et des réformes économiques en RPDC.

 

Comme la délégation de l’AAFC avait pu le constater lors de sa visite sur place en septembre 2008 , le développement de la zone industrielle de Kaesong constitue l’un des principaux résultats de la coopération intercoréenne. Sa création figurait dans la déclaration conjointe Nord-Sud du 15 juin 2000.

 

Usine de confection ShinWon, zone industrielle de Kaesong, 12 septembre 2008 (photo : AAFC)

 

Dans l’ancienne capitale du royaume de Koryo (918-1392), située au nord de la zone démilitarisée, des entreprises sud-coréennes emploient déjà plus de 30.000 travailleurs nord-coréens. A terme, il est envisagé que 700.000 Nord-Coréens et 100.000 Sud-Coréens travaillent ensemble dans les 1.000 entreprises que comptera alors la zone économique spéciale (ZES) de Kaesong.

 

Le gouvernement américain de George W. Bush, qui avait officiellement salué la déclaration du 15 juin 2000 et encouragé la RPDC à s’engager sur la voie des réformes économiques, aurait dû logiquement favoriser le développement de la ZES de Kaesong. De fait, alors même qu’il s’agit d’un projet intercoréen dont le développement devrait relever des seules décisions des Coréens eux-mêmes, la politique de Washington n’a pas été favorable à l’essor de la ZES de Kaesong.

 

Tout d’abord, le rétablissement des liaisons terrestres et ferroviaires entre le Sud et le Nord de la Corée nécessitait un déminage partiel de la zone démilitarisée. Une intervention personnelle de l’ancien président sud-coréen Kim Dae-jung auprès du président George W. Bush a été nécessaire pour que ce dernier consente, le 12 septembre 2004, que soient engagés ces travaux de déminage.

 

Washington a ensuite manifesté son opposition de fait au développement de la ZES de Kaesong, en refusant que parmi les produits fabriqués dans cette ville figurent des produits jugés sensibles, soumis à un embargo vers la RPDC. En outre, les produits manufacturés fabriqués à Kaesong ont été exclus du champ de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Le principe même des communications téléphoniques a fait l’objet d’une intervention du Département du commerce américain, lequel n’a autorisé que le 16 novembre 2005 la compagnie sud-coréenne KoreanTelecom Corporation (KT Corp.) à établir une liaison téléphonique entre Kaesong et Séoul, depuis la fin de l’année 2005.

 

L’argument des droits de l’homme a également été utilisé par l’administration américaine : au premier trimestre 2006, Jay Lefkowitz, un néoconservateur qui avait été désigné par George W. Bush comme le représentant officiel de Washington pour les droits de l’homme en Corée du Nord, a vivement critiqué les conditions de travail des ouvriers nord-coréens à Kaesong. L’action de Jay Lefkowitz s’inscrit ouvertement dans une perspective de changement de régime en RPDC : comme pour Cuba, le Congrès américain finance, à hauteur de 24 millions d’euros, des organisations prétendument « non » gouvernementales, des conférences internationales et des émissions de propagande radiophonique anti-Pyongyang.


Résumant la position de son gouvernement, dans une conférence publique tenue le 25 octobre 2004, Christopher Hill, alors ambassadeur américain à Séoul, avait défendu l’idée que la zone industrielle de Kaesong ne modifierait pas radicalement l’économie nord-coréenne. Prenant acte des positions constantes de Washington pour décourager le développement de la ZES de Kaesong, en septembre 2005, le président sud-coréen Roh Moo-hyun avait dénoncé, à la tribune des Nations-Unies, les « tendances impérialistes » de son allié américain. 

 

Comment en effet comprendre la contradiction, soulevée par John Feffer dans un article de « Yaleglobal » du 8 juin 2006 intitulé « Time to lift North Korea’s Quarantine : financial sanctions only exacerbate the nation’s behaviour », entre la position de principe des Etats-Unis en faveur de l’économie de marché, et leurs entraves au développement d’un système économique mixte à Kaesong ?

 

On pourrait considérer que l’idée même d’une économie mixte n’est pas acceptable aux partisans d’une économie de marché… ou plutôt souligner, à l’instar de John Feffer, que les Etats-Unis ont une position constante tendant à affaiblir l’économie nord-coréenne, en maintenant le plus vieil embargo au monde, ainsi que les restrictions aux échanges commerciaux et financiers à destination et en provenance de la RPDC.

 

L’AAFC observe que, pas plus que les droits de l’homme, l’économie de marché n’a constitué un principe fondateur de la diplomatie américaine. En fonction de ses intérêts, Washington n’a pas hésité à coopérer avec des Etats ayant un système économique et politique différent du sien, ni à violer ouvertement les droits de l’homme, hier en enfermant dans des camps d’internement ses citoyens d’origine japonaise après la capitulation de l’empire nippon en 1945, aujourd’hui en recourant à la torture sur la base de Guantanamo.

 

En décourageant la coopération économique intercoréenne, les Etats-Unis retardent une réunification de la Corée qui pourrait s’affirmer comme une nouvelle puissance mondiale, et poserait également la question du maintien des troupes américaines en Corée. Enfin, la critique et l’affaiblissement systématiques de la RPDC, quelles que soient les voies contradictoires qu’elle puisse emprunter, répondent aux aspirations anticommunistes de larges franges de l’électorat républicain. (Source : Claude Helper, Corée : réunification. Mission impossible ?, L’Harmattan, 2008).

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 10:40

Les négociations bilatérales en cours cette semaine, entre les représentants des Etats parties aux pourparlers multilatéraux sur le nucléaire nord-coréen, en vue d'une nouvelle session de discussions à Pékin, laquelle pourrait s'ouvrir dès le lundi 8 décembre 2008. Une incertitude demeure cependant sur la liste des participants, Pyongyang considérant que, par son attitude, le Japon s'est exclu de lui-même de la table des négociations.

Après la rencontre entre les négociateurs américain, Chistopher Hill, et nord-coréen, Kim Kye-gwan, sur le dossier nucléaire nord-coréen à Singapour, les 4 et 5 décembre, Christopher Hill doit se rendre à Séoul en cette fin de semaine et rencontrer également son homologue russe. L'objectif est de lever les différences d'interprétation entre les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) sur un
accord bilatéral conclu en octobre, en application duquel la RPDC a été retirée de la liste des Etats soutenant le terrorisme.

 

La demande américaine que des inspecteurs internationaux prélèvent des échantillons sur le site nucléaire coréen de Yongbyon, à des fins de vérification, a été considérée par la RPDC comme dépassant le cadre de l'accord bilatéral d'octobre. Pyongyang n'a ainsi pas donné suite. Les pourparlers américano - nord-coréens avaient ainsi pour objectif de réduire les divergences d'interprétation, en vue de relancer les pourparlers multilatéraux (les deux Corée, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon) à Pékin, pour la mise en oeuvre de l'accord conclu dans la capitale chinoise le 13 février 2007 qui doit conduire à la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Pékin devait toutefois encore confirmer la date du lundi 8 décembre pour l'ouverture d'une nouvelle session de négociations.

Les principaux points d'achoppement sont, d'une part, la livraison d'énergie à la RPDC promise par les autres parties à l'accord en contrepartie de la désactivation du réacteur de Yongbyon, et, d'autre part, selon les termes de Christopher Hill, la "procédure scientifique" sur la mise en oeuvre du processus de cessation des activités nucléaires militaires par la RPDC, ainsi que la confirmation des documents remis par la RPDC sur son programme nucléaire.

Dans ce cadre, le refus du Japon d'honorer ses engagements de livraison d'énergie a amené un porte-parole du ministère des affaires étrangères de RPDC à déclarer, le samedi 6 décembre, que Pyongyang ne considérait plus Tokyo comme partie aux négociations. Les pourparlers ne seront-ils conduits qu'à cinq, ou bien l'accord de l'Australie de procéder aux livraisons d'énergie en lieu et place du Japon annonce-t-elle son intention d'entrer dans le groupe des Etats parties à la négociation, après que
l'Union européenne, présidée par la France du président Nicolas Sarkozy, a raté une nouvelle occasion de s'affirmer comme puissance internationale ?

 

Suite à l'élection du démocrate Barack Obama à Washington, l'administration sortante du président George W. Bush semble manifestement rechercher un succès diplomatique, après avoir choisi la voie de la confrontation plutôt que de la négociation pendant cinq ans, de février 2002 à février 2007. Ironie de l'histoire, la prochaine secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, devrait reprendre les négociations avec la RPDC dans des conditions proches de celles atteintes à la fin du second mandat de William Clinton, en 2000, mais entretemps la RPDC aura procédé, en octobre 2006, à son premier essai nucléaire. (Sources : AFP, Gulf Times, Ria Novosti)

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 13:20

Selon les enquêtes d'opinion conduites dans un ensemble de pays, l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, le mardi 4 novembre 2008, était souhaitée par l'écrasante majorité des opinions publiques du reste du monde, dans l'espoir notamment de relations moins conflictuelles avec l'hyper-puissance américaine. Dans l'attente des décisions que prendra la nouvelle administration démocrate, l'Association d'amitié franco-coréenne a souhaité rappeler les enjeux diplomatiques de la présidence américaine pour la péninsule coréenne.

L'élection de Barack Obama marquera-t-elle une rupture avec la diplomatie de George W. Bush en Corée ? Pour répondre à cette question, encore faut-il pouvoir identifier une ligne diplomatique claire de Washington vis-à-vis, notamment, de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pendant les huit années de la présidence Bush. Or l'administration américaine sortante a opéré une volte-face en 2007.

Rappel historique : entre 2000 et 2007, 7 ans de perdus dans les négociations américano - nord-coréennes

En octobre 2000, à la fin de la présidence de William Clinton, la visite à Pyongyang de la secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright semblait alors ouvrir la voie à l'établissement prochain de relations diplomatiques entre les Etats-Unis d'Amérique et la RPDC, sur la base du dialogue. Mais l'élection de George W. Bush quelques semaines plus tard avait mis fin aux espoirs d'une solution négociée en Corée, qui aurait également comporté l'établissement d'un traité de paix en lieu et place de l'accord d'armistice qui perdure depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, ainsi que des garanties économiques et de sécurité pour Pyongyang en contrepartie de son renoncement à l'arme nucléaire.

Les attentats du 11 septembre 2001 avaient en effet conduit George W. Bush à classer la RPDC parmi les pays de "l'axe du mal" et à choisir la voie de la confrontation avec Pyongyang. L'essai nucléaire nord-coréen d'octobre 2006 avait signé la faillite de cette politique d'affrontement : l'accord multilatéral sur la dénucléarisation de la RPDC, conclu à Pékin le 13 février 2007, marquait le retour à la négociation, dans un volte-face surprenant d'une administration Bush en fin de mandat, à la recherche d'un succès diplomatique qui aurait fait oublier les échecs diplomatiques en Irak et au Proche-Orient.

Compte tenu de ces éléments, l'enjeu de l'élection présidentielle américaine de novembre 2008 pour la RPDC était d'abord de savoir si Washington poursuivrait, ou non, le dialogue avec Pyongyang. S'appuyant sur les franges les plus conservatrices du Parti républicain, John McCain avait vivement critiqué le régime de la RPDC et dénoncé le changement de cap de l'administration Bush, alors qu'au contraire Barack Obama avait salué le
retrait récent de Pyongyang de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme comme un pas nécessaire dans la résolution du contentieux nucléaire américano - nord-coréen. La nouvelle administration démocrate devrait  toutefois s'intéresser également à d'autres thèmes que les armes nucléaires, comme les droits de l'homme.

En tout état de cause, les déclarations du nouveau chef de l'Etat américain, prêt à rencontrer les dirigeants d'Etats que George W. Bush avait pour sa part qualifiés de "voyous", laisse à penser que les négociations se poursuivront entre Washington et Pyongyang, jusqu'au
probable établissement, à terme, de relations diplomatiques. Avant cette étape, il peut être envisagé l'ouverture d'une représentation diplomatique américaine à Pyongyang, dont la forme (un bureau de liaison ? une délégation générale ?) dépendra des progrès du dialogue bilatéral.

Une nouvelle administration démocrate, moins perméable aux manipulations orchestrées par les néoconservateurs

Un autre élément encourageant pour les partisans du dialogue est le parcours et l'entourage du nouveau vice-président, Joe Biden, président de la commission des affaires étrangères du Sénat. Frank Jannuzzi, ancien collaborateur de Joe Biden, devrait ainsi remplacer Christopher Hill dans les négociations avec Pyongyang.

L'arrivée de nouveaux responsables connaissant le dossier nord-coréen, et non soumis aux pressions des néoconservateurs hostiles à toute négociation avec Pyongyang, rend moins faciles de nouvelles manipulations de l'opinion publique sur la RPDC.

En février 2007, l'audition par le Congrès américain du responsable des renseignements américains en Corée du Nord, M. Joseph deTrani, avait ainsi mis en doute l'existence d'un programme clandestin d'enrichissement de l'uranium par Pyongyang, comme l'en avait accusée Washington, et qui avait été à l'origine du retrait de la RPDC de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). David Albright, président de l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISSI) et ancien inspecteur de l'ONU, avait alors fait la comparaison avec les informations des services de renseignements américains sur l'Irak, à la veille du conflit, selon lesquelles l'Irak détenait des armes de destruction massives. 

D'autres manipulations des médias s'agissant de la Corée du Nord et s'appuyant sur les services américains, par exemple en ce qui concerne les
accusations de fabrication de fausse monnaie,  ont également été démontées par des journalistes indépendants.

Séoul-Washington : poursuite de la politique de ratification de l'accord de libre-échange

S'agissant de la Corée du Sud, la nouvelle administration démocrate n'a jamais envisagé le retrait des quelque 30.000 soldats américains, ni une remise une cause des liens militaires privilégiés noués, dans ce cadre, entre Séoul et Washington.

En revanche, une plus grande ouverture est attendue pour la
ratification de l'accord de libre-échange entre les deux pays, en prenant en compte l'importance des manifestations en Corée contre la reprise des importations de boeuf américain, malgré les risques sanitaires liés à la crise de la "vache folle". Mais Barack Obama reste fondamentalement un partisan du libre -échange, favorable à la ratification de l'accord entre Washington et Séoul par le Congrès américain.

Conclusion : une administration américaine plus prévisible ?

C'est au pied du mur qu'on reconnaît le maçon. L'hypothèque McCain ayant été levée, il reste maintenant à Barack Obama et à son équipe de savoir s'ils veulent, ou non, accélérer le processus de réintégration de la RPDC sur la scène internationale, alors que les républicains restaient soumis à la pression des néoconservateurs hostiles à toute solution négociée. Ce sont en effet les tensions internes au camp républicain qui peuvent expliquer les
fréquents changements de cap de George W. Bush, y compris dans la phase de négociations ouverte par l'accord de Pékin du 13 février 2007. (Sources : AAFC, Korea Times)

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 14:14

Selon Donald Gregg, conseiller diplomatique du candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, Barack Obama serait favorable à l'établissement de relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Dans l'attente du verdict des urnes, cette annonce traduit l'importance des enjeux de la présidentielle américaine pour la péninsule coréenne.

Barack Obama
est non seulement partisan du dialogue avec Pyongyang, mais il serait également favorable à l'établissement de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée) : si le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine ne s'est pas avancé publiquement en des termes aussi précis, c'est du moins l'opinion exprimée par son conseiller diplomatique, Donald Gregg, ancien ambassadeur des Etats-Unis en République de Corée (Corée du Sud) de 1989 à 1993, dans le cadre d'un forum sur la paix qui s'est tenue dans la péninsule coréenne.

De fait, alors que l'administration américaine sortante vient d'approuver un
accord bilatéral tendant à relancer le processus de dénucléarisation de la RPD de Corée, le résultat des élections présidentielles américaines sera lourd de conséquences pour la Corée :


  • s'agissant des relations avec la RPD de Corée, contrairement aux démocrates partisans du dialogue avec Pyongyang, le républicain John McCain a qualifié la RPDC de "pire régime sur terre" et fustigé les accords américano - nord-coréens comme autant de signes de faiblesses de Washington ; son équipe de campagne, dans un de ces raccourcis douteux qu'elle semble affectionner, avait par ailleurs comparé l'épouse de son adversaire démocrate à une "Kim Jong-il en jupons", eu égard à ses  opinions politiques supposées ;


  • avec la Corée du Sud, si les deux principaux candidats à l'élection présidentielle américaines sont favorables à la ratification de l'accord de libre-échange bilatéral signé en juin 2007, Barack Obama souhaite régler préalablement les différends sur le commerce automobile et la reprise des importations de boeuf américain, lesquels ont donné lieu à des manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes. (sources : AAFC, KBS World Radio)

 

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 21:54

Le 11 octobre 2008, le département d'Etat américain a annoncé le retrait de la République populaire démocratique de Corée (RPD de Corée, Corée du Nord) de la liste US des Etats soutenant le terrorisme. Dès le lendemain, la RPD de Corée a annoncé la reprise de la désinstallation de ses activités nucléaires militaires.

Le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne est à nouveau sur les rails : en application d'un
accord bilatéral américano - nord-coréen conclu les jours précédents, le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a annoncé le 11 octobre 2008 le retrait de la République populaire démocratique (RPD) de Corée de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Conformément au principe "action contre action", la RPD de Corée a annoncé, dès le 12 octobre, qu'elle reprenait la désinstallation de son principal site nucléaire militaire, à Yongbyon.

La RPD de Corée avait été inscrite sur la liste des Etats soutenant le terrorisme en 1988, après un attentat contre un avion de ligne sud-coréen au-dessus de la mer d'Andaman, en 1987, ayant fait 115 morts. Les autorités nord-coréennes ont toujours nié leur implication dans cet attentat.

Son inscription sur la liste des Etats soutenant le terrorisme bloquait notamment l'accès de la RPD de Corée à des prêts internationaux à taux bonifié d'institutions internationales. Cette situation a montré toute l'ambiguïté du droit international public, instrument des rapports entre puissances :


  • une telle inscription relevait d'une décision politique : en effet, la RPD de Corée a nié son implication dans l'attentat de 1987, quand d'autres pays, comme la Libye, ont, eux, reconnu leur implication dans des faits similaires, mais ont été retirés de la liste du seul fait de leur rapprochement avec les Etats-Unis ;


  • un seul Etat, en l'espèce les Etats-Unis, peut prendre des mesures qui ont des effets sur la communauté financière internationale, prétendument indépendante des choix politiques d'un seul Etat ; il s'agissait ainsi de conforter la stratégie des néoconservateurs américains dont un des objectifs affichés est l'étranglement financier de la Corée du Nord, sans hésiter à recourir à des procédures de manipulation des services de renseignement.


Conformément à l'accord américano - nord-coréen, les inspecteurs américains et des Nations-Unies pourront à nouveau se rendre sur le site de Yongbyon. D'après Washington, Pyongyang a accepté le principe d'une vérification complète de son programme nucléaire militaire.

Le Japon, qui était notoirement opposé au retrait de la RPD de Corée de la liste des Etats soutenant le terrorisme, a annoncé qu'il disposait d'autres moyens de pression et/ou de sanction, alors que les négociations bilatérales entre les deux pays restent au point mort, malgré une
reprise des discussions en juin 2008. (Sources : AFP, AP)

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 18:00

Selon plusieurs agences de presse, un compromis a été trouvé,  vendredi 10 octobre 2008, entre les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), pour sortir de l'impasse sur la poursuite du processus de dénucléarisation nord-coréen. L'accord doit toutefois encore être avalisé par les autres Etats parties, et surtout par le président George W. Bush.

La visite du négociateur américain sur le nucléaire nord-coréen, Christopher Hill, à Pyongyang, aurait permis de trouver un accord bilatéral pour sortir de l'impasse dans la poursuite du processus de dénucléarisation de la République populaire démocratique (RPD) de Corée, selon les annonces faites le 10 octobre 2008 par les agences Associated Press (AP) et Yonhap.

En effet, la décision des Etats-Unis de subordonner le
retrait de Pyongyang de la liste des Etats soutenant le terrorisme, qui ouvrirait la voie à des financements internationaux de la RPD de Corée, à une vérification de la déclaration par Pyongyang de ses activités nucléaires militaires, correspondait à une nouvelle exigence de Washington, ne figurant pas dans l'accord bilatéral précédemment conclu entre les deux pays. Face à ce revirement de l'administration américaine interprétée comme un retour en force des "faucons" néoconservateurs, hostiles à toute solution négociée avec la RPD de Corée, Pyongyang a décidé de rétablir ses capacités nucléaires.

S'agit-il de la reprise du processus graduel de renoncement de la RPDC à ses activités nucléaires militaires, suivant le principe "action contre action", en contrepartie de garanties économiques et de sécurité ? Plusieurs inconnues - de taille - subsistent : l'acceptation de cet accord par le président George W. Bush, alors que le candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain s'inscrit dans une logique de surenchère par rapport aux néoconservateurs américains ; les réactions des autres parties aux accords à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) à ce compromis. Si la Chine et la Russie veulent fléchir l'intransigeance américaine, le Japon est en revanche hostile à tout retrait de Pyongyang de la liste des Etats soutenant le terrorisme.

Par ailleurs, quelles seront les demandes de vérification du processus de dénucléarisation ? Il a été évoqué la possibilité qu'une partie tierce - la Chine - intervienne dans cette démarche, en transmettant ensuite à Washington les éléments fournis par Pyongyang. L'accord du 10 octobre 2008 ne précise pas ce point, selon les informations transmises par AP et Yonhap. (Source : International Herald Tribune)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Association d'amitié franco-coréenne
  • : Soutenir une réunification indépendante et pacifique de la Corée, conformément à l'aspiration légitime du peuple coréen et dans l’intérêt de la sécurité et de la paix dans le monde
  • Contact

Recherche

D'où venez-vous?