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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 17:54

Le 5 novembre 2016, 43 000 personnes (selon la police) à 200 000 (selon les organisateurs) ont manifesté pacifiquement à Séoul pour exiger la démission de la Présidente Park Geun-hye, touchée de plein fouet par le scandale Choi Soon-sil, du nom de son ancienne conseillère occulte, mise en examen pour trafic d'influence et corruption, à la tête d'une secte religieuse et qui exerçait l'influence d'un gourou sur la chef de l'Etat. Des manifestations semblables sont prévues dans le monde à l'initiative des communautés coréennes expatriées du 11 au 13 novembre 2016 - notamment le samedi 12 novembre 2016 à Paris, place du Trocadéro.  

Séoul : une foule immense exige la démission de Park Geun-hye

Beaucoup d'étudiants, mais aussi des familles venues exprimées leur dégoût du spectacle pitoyable qu'offre la République de Corée qui s'enfonce chaque jour davantage dans la crise politique causée par le scandale Choi Soon-sil (ou "Choigate", dans un pays très marqué par l'influence américaine). Leurs slogans "Park Geun-Hye démission ! Vous êtes assiégée !" ont exprimé leur volonté d'en finir avec le régime autoritaire et corrompu de la Présidente Park Geun-hye. L'émotion jouée par cette dernière, lors de son intervention télévisée de la veille où elle avait présenté des excuses au "peuple", a encore attisé la colère des participants.

Face aux manifestants pacifiques, 20 000 policiers avaient été déployés, prêts à exploiter tout débordement au profit du pouvoir chancelant de la fille du dictateur Park Chung-hee.

Le 6 novembre, deux anciens très proches conseillers de la Présidente Park, qu'elle a poussés à la démission après l'éclatement du scandale Choi Soon-sil, ont été mis en examen : An Chong-bum (Ahn Jong-beom) et Jeong Ho-seong, ce dernier, qui travaillait avec la Présidente Park depuis 1998, étant soupçonné d'avoir transmis des informations confidentielles à la "Raspoutine" coréenne.

Alors que les médias officiels coréens (comme l'agence Yonhap) s'emploient à minimiser la couverture des manifestations, certains observateurs estiment que la chef de l'Etat n'a pas l'intention de démissionner, ni l'opposition démocrate (majoritaire au Parlement) de la destituer, ce qui entraînerait une élection anticipée dans les deux mois. Ces attitudes laissent ainsi présager le durcissement d'un mouvement d'opposition légitime à un pouvoir discrédité.

Séoul : une foule immense exige la démission de Park Geun-hye
Séoul : une foule immense exige la démission de Park Geun-hye
Séoul : une foule immense exige la démission de Park Geun-hye
Séoul : une foule immense exige la démission de Park Geun-hye

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 18:19

Cinq minutes : c'est la durée du "message adressé au peuple" de Mme Park Geun-hye, Présidente de la République de Corée (Corée du Sud), lors de sa deuxième intervention où elle a présenté des excuses publiques suite à l'éclatement du scandale Choi Soon-sil, du nom de sa conseillère occulte. Placée en garde à vue pour trafic d'influence et corruption, Choi Soon-sil exerçait sur la chef de l'Etat une influence comparable à celle d'un gourou - Mme Choi dirigeant elle-même un mouvement qu'on qualifierait en France de sectaire. Alors que Mme Park a déclaré accepté de se soumettre aux enquêtes de la justice (malgré le statut d'immunité, sauf trahison, du chef de l'Etat), la question se pose : quelle est la légitimité d'une Présidente dont la cote de popularité est tombée à 5 %, et qui a fait la démonstration qu'elle n'était pas en capacité d'exercer ses fonctions ? Loin des manoeuvres d'arrière-garde des derniers fidèles de la chef de l'Etat, la démission est la seule porte de sortie honorable pour Mme Park, afin de dénouer la crise politique sans précédent que traverse la République de Corée.

La Présidente Park Geun-hye lors de son "message adressé au peuple", le 4 novembre 2016.

La Présidente Park Geun-hye lors de son "message adressé au peuple", le 4 novembre 2016.

Les aveux télévisés de Mme Park, ce 4 novembre 2016, ont pris une tournure pathétique, lorsqu'elle a dû nier que des cultes chamaniques, animés par Choi Soon-sil, se seraient tenus au siège de la Présidence de la République, et lorsqu'elle a essayé de justifier la place prise auprès d'elle par Mme Choi Soon-sil, en invoquant une solitude affective :

J’ai même interrompu les contacts avec ma famille à cause de l’éventualité d’affaires répugnantes après ma prise de fonctions (...) vivant toute seule, j’ai eu des aides de Choi Soon-sil en raison d’un manque de personnel pour s’occuper de mes affaires personnelles (...) elle était à côté de moi quand j’ai passé des années difficiles et j’ai lâché moi-même le mur de ma vigilance.

Dans ce contexte, Park Geun-hye a plaidé coupable, déclarant assumer l'entière responsabilité des événements - alors que le rôle de la chef de l'Etat dans le scandale de trafic d'influence et de corruption apparaît de plus en plus ouvertement. Ancien conseiller présidentiel chargé de la coordination des politiques publiques, An Chong-bum a été mis en examen, le 4 novembre après-midi, pour avoir exercé des pressions dans la collecte forcée de dons pour deux fondations à but non lucratif, Mir et K-Sports - dons qui ont en partie alimenté les comptes en banque de Choi Soon-sil. En effet, selon les aveux de An Chong-bum :

C'est la Présidente qui a ordonné la création des deux fondations (Mir et K-Sports) et leur processus a aussi été rapporté à la Présidente.

Le scandale autour de la fondation Mir trouve ses racines en France, puisque la fondation a été créée en octobre 2015 pour promouvoir la culture coréenne et a signé un protocole d'entente avec l'Ecole Ferrandi, à Paris. Mme Park était d'ailleurs personnellement présente à un événement organisé entre l'école de cuisine française et la fondation Mir, dans le cadre de l'année croisée France-Corée (du Sud) 2016.

Dans ce contexte, la porte de sortie, pour Mme Park, a consisté à déclarer qu'elle ne se soustrairait pas aux enquêtes de la justice :

Le Parquet élucidera clairement la vérité sans aucune hésitation et prendra des mesures judiciaires rigoureuses (...) Je coopérerai pour élucider les allégations et les responsabilités (...) en cas de besoin, je me soumettrai à l’investigation du Parquet avec diligence et accepterai même une enquête du procureur spécial.

Le comportement de Mme Park Geun-hye a atteint la fonction présidentielle elle-même, en remettant en cause le principe d'immunité du chef de l'Etat. Celle qui a multiplié les emprisonnements d'opposants, grâce notamment à la complicité de certains gouvernements occidentaux, et imprimé à la Corée du Sud un cours autoritaire en muselant la presse, en entravant la liberté de création et en refusant de reconnaître le résultat des élections législatives, a perdu toute légitimité politique : il est grand temps pour elle de partir dans l'honneur, en démissionnant, plutôt que de s'accrocher à un pouvoir qui lui échappe jour après jour.

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 15:08

Un télégramme diplomatique américain de 2007 - rendu public par WikiLeaks - révélait la présence d'un "Raspoutine" derrière Mme Park Geun-hye, qui devait devenir présidente de la République de Corée (Corée du Sud) en 2012 : l'ambassade américaine à Séoul faisait alors le parallèle entre l'influence sur le tsar russe et sa famille du pseudo-moine mystique débauché Raspoutine, qui prétendait pouvoir soigner le tsarévitch Alexis (et dont l'influence haïe et moquée a été une cause de la chute de la dynastie des Romanov), et celle de la famille Choi (Choi Tae-min et sa fille Choi Soon-sil) sur Mme Park. Alors que le scandale né de l'influence de Mme Choi ne cesse de grossir, 20 000 personnes (selon les organisateurs, 8 000 selon la police) ont manifesté à Séoul le 29 octobre 2016, réclamant la démission de la chef de l'Etat, tandis que Mme Choi Soon-sil, par ailleurs impliquée dans des affaires supposées de corruption, a fini par accepter de rentrer d'Allemagne en Corée du Sud, cessant ainsi de se soustraire à des poursuites judiciaires. L'Association d'amitié franco-coréenne revient sur le trio étrange formé par le mystique (Choi Tae-min), la chamane (Choi Soon-sil) et la Présidente (Park Geun-hye).

Le mystique, la chamane et la Présidente : une version coréenne de Raspoutine

Choi Tae-min (1912-1994), le père de Choi Soon-sil, ancien moine bouddhiste devenu le leader religieux autoproclamé de "l'Eglise de la vie éternelle", avait réussi à exercer une influence majeure sur la jeune Park Geun-hye, devenue "Première dame" après l'assassinat de sa mère, Yuk Young-soo, qui l'a fortement ébranlée en 1974 : Choi Tae-min avait prétendu que Yuk Young-soo lui était apparue en rêve et lui avait demandé d'aider sa fille Park Geun-hye. En 1979, le général-président Park Chung-hee, père de Park Geun-hye, était assassiné par Kim Jae-kyu, chef des services de renseignement : si la poigne de fer du très autoritaire général Park a été invoquée au premier chef par Kim Jae-kyu pour justifier son acte, ce dernier a également dénoncé l'influence croissante de Choi Tae-min sur Park Chung-hee, ainsi que sa corruption. Quand un télégramme diplomatique américain a parlé d'un "Raspoutine" dans l'entourage de la future présidente Park Geun-hye, l'ambassade américaine à Séoul évoquait l'influence non équivoque sur elle de Choi Tae-min, en observant que le pseudo-pasteur Choi (non reconnu par les autres églises protestantes) "avait un contrôle total sur le corps et l'esprit de Mme Park pendant ses années de formation, et qu'en conséquence ses enfants avaient accumulé une immense fortune".

Avant même sa disparition en 1994, Choi Tae-min avait placé sa fille Choi Soon-sil dans l'entourage de Mme Park Geun-hye. Si son père était un mystique inscrivant son action dans les croyances traditionnelles coréennes, Choi Soon-sil se présente quant à elle comme une chamane. Elle a repris le très lucratif flambeau des affaires politiques familiales, qui lui valent aujourd'hui des démêlés avec la justice, conduisant Mme Park Geun-hye à remanier largement son cabinet après les révélations sur l'influence de la femme de l'ombre. Choi Soon-sil est également soupçonnée d'être impliquée dans des décisions aussi brutales qu'inattendues, comme la fermeture définitive de la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, ou l'absence de réaction de Mme Park des heures durant après le naufrage du Sewol. En effet, une partie des acteurs impliqués a témoigné des incertitudes et des revirements d'opinion de Mme Park dans ces moments cruciaux, accréditant encore davantage la thèse de l'influence d'un gourou qui a révélé une profonde méconnaissance des questions internationales et son peu de considération pour la démocratie - mais qui a étrangement emporté la conviction de Mme Park, comme si Choi Soon-sil contrôlait le corps et l'esprit de la présidente sud-coréenne, de la même façon que son défunt père, pour reprendre les termes du télégramme diplomatique américain sur les relations entre les familles Choi et Park.

Raspoutine a ruiné la réputation de la dynastie russe des Romanov, balayés par la Révolution de février 1917. Dans la Corée du Sud contemporaine, dont la dérive autoritaire fragilise le pouvoir des conservateurs, ces derniers semblent décidés à ne pas sombrer avec la Présidente Park Geun-hye. Mais leurs efforts suffiront-ils à préserver leur pouvoir ?



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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 18:26

La Présidente de la République de Corée (Corée du Sud) Mme Park Geun-hye est dans la tourmente depuis les révélations sur le rôle qu'exerce sur elle (en l'absence de toutes fonctions officielles au sein de l'administration présidentielle) Mme Choi Soon-sil, une proche de la chef de l'Etat depuis quarante ans par ailleurs impliquée dans des affaires de corruption. La situation est révélatrice de l'usure d'un système politique qui, depuis 40 ans, mêle influences occultes, liens avec les milieux d'affaires et concentration du pouvoir dans les mains d'un petit nombre de familles qui se succèdent de génération en génération.

L'affaire Choi Soon-sil atteint la Présidente Park Geun-hye

Choi Soon-sil et Park Geun-hye se connaissent depuis plus de 40 ans : à l'époque la République de Corée était dirigée d'une main de fer par le général Park Chung-hee, père de l'actuelle Présidente Park Geun-hye. Choi Soon-sil est la fille de Choi Tae-min, présenté comme le mentor de Park Chung-hee. Depuis cette époque, Park Geun-hye a visiblement associé Choi Soon-sil à l'ensemble des décisions importantes de sa carrière politique - jusqu'à aujourd'hui. Le scandale est né de cette influence occulte, en l'absence de fonctions officielles de Mme Choi au sein de l'administration présidentielle, non seulement pour la rédaction de discours de Mme Park mais aussi dans l'accès à des données confidentielles - notamment en matière de sécurité nationale. Les excuses de Mme Park Geun-hye suite aux révélations sur le rôle de Choi Soon-il n'ont satisfait ni l'opposition démocrate, ni même la majorité conservatrice : plusieurs responsables du parti Saenuri demandent que Mme Park quitte le parti, que le cabinet présidentiel soit remanié et que Mme Choi, en Allemagne depuis le 3 septembre 2016, soit rappelée pour être entendue par la justice.

Par ailleurs, des perquisitions ont été lancées par le Parquet central du district de Séoul sur des présomptions de trafic d'influence : deux fondations à but non lucratif (Mir et K-Sports) sont soupçonnées d'avoir levé 70 millions de dollars auprès de conglomérats. Mme Choi Soon-sil aurait bénéficié d'une partie des fonds. Son domicile séoulite a également été perquisitionné.

Ces affaires arrivent au pire moment pour Mme Park Geun-hye, dont le mandat expire en février 2018, régulièrement accusée par une partie de l'opposition d'être sous l'influence de ses collaborateurs, dont certains oeuvraient déjà à l'époque de la junte militaire que dirigeait son père, le général Park Chung-hee, et d'en reproduire le mode de gouvernement autoritaire, tout en bénéficiant du soutien inconditionnel de pays occidentaux (au premier rang desquels la France de François Hollande). Alors que la Constitution sud-coréenne interdit au Président en exercice de se représenter immédiatement (pour éviter que ne se reproduise le maintien au pouvoir pendant des décennies de Park Chung-hee), Mme Park Geun-hye a récemment suggéré de lever cette interdiction, qui lui ouvrirait la possibilité d'une réélection. En avril 2016, après la défaite de sa majorité aux élections législatives Mme Park avait déjà refusé de céder une partie du pouvoir exécutif, en nommant un chef de gouvernement qui auraient conduit une politique
recevant le soutien d'une majorité parlementaire.

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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 19:32

Après avoir achevé son second mandat comme secrétaire général des Nations Unies le 31 décembre 2016, Ban Ki-moon a confirmé qu'il reviendrait en République de Corée (Corée du Sud). Par ailleurs, il laisse dire qu'il pourrait être candidat au scrutin présidentiel sud-coréen de décembre 2017, pour lequel la Présidente sortante Mme Park Geun-hye ne peut pas être candidate à sa réélection immédiate. Si Ban Ki-moon est présenté dans les sondages comme un "candidat indépendant", sa proximité avec le Parti Saenuri (conservateur, au pouvoir) dans l'hypothèse d'une candidature ne fait plus de doutes - ce qui pourrait faire les affaires de la droite, lourdement défaite aux législatives d'avril 2016 et en quête d'un candidat plus consensuel pour ne pas laisser l'opposition démocrate prendre le pouvoir.

Baromètre des intentions de vote pour l'élection présidentielle de décembre 2017 selon l'institut de sondages Realmeter : Ban Ki-moon (en gris) est en tête, suivi de candidats démocrates (en bleu, ou en vert pour Ahn Cheol-soo du Parti du peuple), un seul candidat officiellement estampillé Saenuri (Oh Se-hoon, en rouge) ferme la marche.

Baromètre des intentions de vote pour l'élection présidentielle de décembre 2017 selon l'institut de sondages Realmeter : Ban Ki-moon (en gris) est en tête, suivi de candidats démocrates (en bleu, ou en vert pour Ahn Cheol-soo du Parti du peuple), un seul candidat officiellement estampillé Saenuri (Oh Se-hoon, en rouge) ferme la marche.

Ban Ki-moon, dont la capacité à naviguer entre les courants lui a valu le surnom d'anguille, peut être satisfait : il n'a pas encore fait acte de candidature à l'élection présidentielle de décembre 2017 en République de Corée que sa probable entrée dans l'arène politique est le sujet dominant des médias sud-coréens. Avec 23,4 % des intentions de vote dans le dernier baromètre présidentiel de Realmeter, il est en tête... sauf que l'institut de sondages teste une pluralité de candidats, y compris du principal parti d'opposition (Minjoo, démocrate) : l'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2012 Moon Jae-in (17,6 %), le maire de Séoul Park Won-soon (5,4 %) ou encore Lee Jae-myung (4,9 %)... quand on sait que le candidat du Parti Minjoo sera désigné à l'issue d'une élection primaire, la balance penche en faveur des démocrates - même dans l'hypothèse d'une candidature du deuxième parti démocrate (opposition), le Parti du Peuple dont la principale figure reste son fondateur Ahn Cheol-soo (11 %). Si Ban Ki-moon devenait le candidat des conservateurs, il n'a guère de réserves de voix, le candidat du Parti Saenuri le mieux placé - Oh Se-hoon - n'étant crédité que de 4,2 % des intentions de votes.

Après avoir reçu une délégation de parlementaires sud-coréens à New York le 16 septembre 2016, Ban Ki-moon cherche à occuper le devant de la scène politique. L'ancien ministre des Affaires étrangères de Roh Moo-hyun (démocrate), que d'aucuns parmi les progressistes accusent d'avoir retourné sa veste, peut ainsi compter sur le soutien indirect de Mme Park Geun-hye, dont aucun des proches n'est en mesure de l'emporter à l'élection présidentielle de 2017.

Source principale :

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11 septembre 2016 7 11 /09 /septembre /2016 14:56

Coïncidence du calendrier ou provocation déliberée ? L'agence de presse officielle sud-coréenne Yonhap a choisi le 11 septembre 2016 - c'est-à-dire le 15e anniversaire des attentats meutriers du 11 septembre 2001 - pour révéler que, selon la fuite (organisée) d'une source militaire "anonyme", les autorités sud-coréennes souhaitent "réduire en cendres" et "rayer de la carte" la capitale nord-coréenne Pyongyang. Dans un contexte de dangereuse escalade des tensions, qui a conduit notamment à l'essai nucléaire nord-coréen du 9 septembre 2016, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle l'ensemble des parties à la retenue et au retour dès que possible à la table des négociations pour résoudre la crise coréenne par la voie diplomatique, afin d'empêcher une nouvelle guerre de Corée aux conséquences effroyables.

Le missile balistique sud-coréen Hyunmoo-2, un des vecteurs envisagés par les autorités sud-coréennes pour réduire Pyongyang "en cendres" (photo mise à disposition par le ministère sud-coréen de la Défense à l'agence officielle Yonhap).

Le missile balistique sud-coréen Hyunmoo-2, un des vecteurs envisagés par les autorités sud-coréennes pour réduire Pyongyang "en cendres" (photo mise à disposition par le ministère sud-coréen de la Défense à l'agence officielle Yonhap).

Une nouvelle étape a été franchie par Séoul dans ses agressions verbales contre le Nord. L'agence officielle sud-coréenne Yonhap a en effet diffusé des propos émanant du ministère de la Défense tendant à anéantir la capitale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pour, prétendument, empêcher "préventivement" une frappe nucléaire nord-coréenne :

Chaque quartier de Pyongyang, en particulier ceux où la direction nord-coréenne pourrait se cacher, sera complètement détruit par des missiles balistiques et de fortes charges explosives dès que le Nord montrera le moindre signe d'utilisation de ses armes nucléaires. En d'autres termes, la capitale du Nord sera réduite en cendres et rayée de la carte.

Les mots sont choisis si l'on se souvient que tous les immeubles de Pyongyang (sauf trois) ont été détruits par les bombardements des troupes des Nations Unies sous commandement américain pendant la guerre de Corée. Par ailleurs, lorsque l'on sait que les Etats-Unis et la Corée du Sud prétendent apprécier seules et d'elles-mêmes l'hypothèse d'une attaque nucléaire nord-coréenne, le message est simple : Séoul entend pouvoir déclencher une guerre contre la Corée du Nord quand elle le veut, sans avoir de comptes à rendre à quiconque.

Pourtant, les troupes sud-coréennes sont placées sous l'autorité des Etats-Unis en cas de guerre : est-ce à dire que les autorités sud-coréennes entendent se débarrasser de la tutelle américaine - ce qui est peu probable, vu la subordination volontaire de la Corée du Sud à Washington en matière militaire, tout particulièrement dans les milieux conservateurs au pouvoir à Séoul ? Doit-on plutôt voir dans ces déclarations une forme de chantage vis-à-vis de Washington ? Ou les Etats-Unis ont-ils donné leur aval à ces déclarations bellicistes ? En tout cas, les pays occidentaux jouent un jeu dangereux pour la paix en refusant de condamner cette nouvelle provocation sud-coréenne. En effet, cette agression verbale fait suite à la reprise de la propagande sud-coréenne par haut-parleur de long du 38e parallèle, une relance de la campagne de désinformation sur la Corée du Nord et au départ pour la Corée du Sud, apparemment contre leur gré, de tout ou partie des serveuses d'un restaurant nord-coréen en Chine, mis en scène à la veille des élections législatives - perdues du reste par la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye, qui s'appuie ainsi de plus en plus sur les services de renseignement qui ont conservé les méthodes de son dictateur de père. Jusqu'où la Corée du Sud ira-t-elle dans ses provocations qui attisent dangereusement les tensions dans la péninsule ?

Si la Russie et la Chine appellent l'ensemble des parties à la retenue, Washington, Londres ou Paris n'ont de critiques à formuler qu'à l'encontre de la Corée du Nord dans l'escalade des tensions entre les deux Corée. Implicitement, ces pays approuvent la marche à la guerre des autorités conservatrices sud-coréennes, qui ont engagé leur pays sur une voie autoritaire (avec le silence complaisant des capitales occidentales, Paris en tête) et peuvent ainsi chercher dans l'affrontement avec le Nord un exutoire à leur propre impopularité et au ralentissement de l'économie nationale.

Si la forme de l'attaque verbale du 11 septembre 2016 est dangereuse, elle n'est en effet que la partie opérationnelle d'un plan de guerre contre la Corée du Nord, rendu public pour la première fois le même jour : il s'agit du plan KMPR (Korea Massive Punishment & Retaliation, "Réprésailles et punition massive par la Corée [du Sud]") qui, toujours selon l'agence Yonhap, repose sur l'utilisation de missiles sol-sol Hyunmoo 2A (d’une portée de 300 km), Hyunmoo 2B (dont la portée est de 500 km) et le missile de croisière Hyunmoo 3 (portée : 1.000 km), ces missiles pouvant aussi atteindre la Chine et la Russie, et s'ajoutant au système de missiles américain THAAD et aux unités de commando sud-coréennes entraînées pour éliminer les dirigeants nord-coréens.

Quand la Corée du Nord s'expose à des sanctions de plus en plus fortes pour ses essais nucléaires et balistiques conduits, selon elle, dans une logique de dissuasion, la Corée du Sud poursuit pour sa part ses essais balistiques dont on sait désormais qu'ils s'inscrivent dans une logique d'affontement mlilitaire, mais sans s'exposer à des sanctions internationales - grâce à la protection dont elle jouit par le veto américain au Conseil de sécurité des Nations Unies, et à l'impuissance chinoise et russe de ces deux pays mis devant le fait accompli avec le système THAAD. Mais jusqu'à quand Pékin et Moscou tolèreront-ils la menace américano - sud-coréenne ? Les discussions au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, tendant à accroître une nouvelle fois les sanctions contre la Corée du Nord après l'essai nucléaire du 9 septembre 2016, risquent d'être encore un peu plus longues et compliquées.

Sources sud-coréennes citées dans l'article :

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6 août 2016 6 06 /08 /août /2016 15:05

Le 29 juillet 2016, le Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud (CILD) a publié sur son site un article intitulé "Les autorités sud-coréennes déportent toujours plus d’opposants", montrant comment l'expulsion (ou le refus d'entrée sur son territoire) de ressortissants de pays tiers est de plus en plus utilisée par la République de Corée (Corée du Sud) pour empêcher l'internationalisation des mouvements de défense de la démocratie et des libertés publiques en Corée du Sud. Le secrétaire général de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) Patrick Kuentzmann a lui-même été interdit d'entrée sur le territoire sud-coréen en février 2015, après avoir été placé sur une "liste noire" en 2013 : l'AAFC avait alors écrit aux autorités françaises, qui n'ont pas jugé la requête digne d'intérêt puisqu'elles n'ont pas daigné apporter une réponse de fond (à la différence, précisons-le, d'autres gouvernements occidentaux qui se souviennent, eux, que la protection de ses concitoyens fait partie des droits et devoirs d'un Etat). Nous reproduisons ci-après l'article publié sur le site du CILD.

"Les autorités sud-coréennes déportent toujours plus d’opposants" (CILD)

Il ne fait pas bon visiter la Corée du Sud pour manifester pacifiquement avec les opposants : de plus en plus d’étrangers sont « déportés » (c’est-à-dire expulsés, voire même carrément interdits d’entrée sur le territoire) au nom de la très répressive loi de sécurité nationale : en mars 2012, trois étrangers (dont le Français Benjamin Monnet) ont été expulsés pour leur soutien aux opposants à la construction de la base navale de Jeju ; en janvier 2015, la Coréenne américaine Shin Eun-mi a été à son tour expulsée et interdite de séjour en Corée du Sud, coupable d’avoir écrit un livre qui ne parlait pas en termes suffisamment négatifs de la Corée du Nord ; en février 2015, Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) et membre du Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud (CILD), a été carrément interdit d’entrée en Corée du Sud après son inscription sur une liste noire pour des raisons que les autorités sud-coréennes n’ont pas voulu lui communiquer, au nom sans doute d’une certaine conception des droits de l’homme. Et la liste continue, puisqu’après un Coréen allemand interdit d’entrée en mai 2016 car il voulait participer à une commémoration du massacre de Kwangju, ce sont deux Coréens américains qui ont été interdits d’entrée en Corée du Sud le 26 juillet 2016. Leur crime ? Avoir voulu rejoindre les opposants à Seongju au déploiement du système de missiles antibalistiques THAAD, dans le cadre d’un voyage pour la paix…

Le couple formé par les Américains Hyun Lee et Juyeon Rhee est membre du Comité de solidarité pour la paix et la démocratie en Corée (acronyme anglais, SCDPK). Lee est aussi lié à l’Institut de politique coréenne, basé à Los Angeles.

Avant d’être interdits d’entrée en Corée du Sud, ces dangereux manifestants pacifiques devaient rejoindre les Vétérans pour la paix, un groupe pacifiste américain qui soutient les opposants au déploiement du système de missiles THAAD à Seongju (photo).

Comme Lee l’a indiqué à The Diplomat, le refus de visa s’inscrit dans une démarche des autorités sud-coréennes visant à empêcher l’internationalisation de l’opposition au déploiement de THAAD en Corée.

Le journaliste Tim Shorrock, également membre de l’organisation SCDPK, a conclu : " Comment la République de Corée peut-elle se qualifier de démocratie et bannir des Américains parce que leurs opinions ne sont pas celles du gouvernement ?"

Source :

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29 juillet 2016 5 29 /07 /juillet /2016 16:17

Le 28 décembre 2015, un accord nippo - sud-coréen a prétendu régler "de manière finale et irréversible" la question des "femmes de réconfort" - euphémisme désignant les centaines de milliers d'esclaves sexuelles, en grande partie coréennes, qui ont été obligées de se prostituer dans les bordels de l'armée impériale japonaise avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet accord a soulevé de vives protestations en Corée du Sud et dans le monde (notamment à Paris), puisque si le gouvernement japonais a exprimé une nouvelle fois des regrets il a refusé de reconnaître la responsabilité de l'Etat japonais. Par ailleurs, l'accord a prévu l'ouverture d'un fonds doté de 1 milliard de yens (soit 7,5 millions d'euros) pour que la Corée du Sud n'évoque plus ces questions dans les enceintes internationales - ce qui s'appelle acheter une indulgence à peu de frais : environ 40 euros pour chacune des exclaves sexuelles, pour solde de tout compte. Le 27 juillet 2016, la conférence de presse annonçant l'ouverture de la fondation pour gérer le fonds a été perturbée par l'irruption de manifestants hostiles à l'accord signé entre la Corée du Sud de Mme Park Geun-hye, qui n'a jamais autant cédé au nom d'un gouvernement sud-coréen, et les autorités nationalistes nippones.

Une manifestante emmenée de force par la police

Une manifestante emmenée de force par la police

Les messages des manifestants étaient clairs : "Vous ne pouvez pas faire taire les victimes avec de l'argent", tout en arborant des pancartes sur lesquelles il était écrit "Ce n'est pas ce que veulent les femmes de réconfort". Des étudiants ayant réussi à entrer dans la salle de la conférence de presse ont été évacués de force par la police. L'un d'entre eux criait : "Ecoutez les voix des victimes !".

Bien que défaite aux élections législatives du 13 avril 2016, la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye s'enferre à conduire une politique pour laquelle elle ne dispose plus de majorité parlementaire - poussant le déni de démocratie jusqu'à maintenir son équipe gouvernementale et à vouloir forcer l'Assemblée nationale à appliquer une politique que l'opposition, désormais majoritaire au Parlement, a combattue dans les urnes. Vendre l'honneur des femmes de réconfort pour le bon plaisir des nationalistes japonais fait partie de son programme, qu'elle entend mener à tout prix.

La mise en place de la "Fondation pour la réconciliation et la guérison", chargée de gérer le fonds de 1 milliard de yens pour les "femmes de réconfort", a donc donné lieu à une conférence de presse ce jeudi 28 juillet 2016. Même Kim Tae-hyun, dirigeant de la Fondation, a bien été obligé de reconnaître que l'accord du 28 décembre 2015 "n'était pas complètement satisfaisant", mais ce texte offre, selon lui, quelque espoir et il aurait même trouvé des survivantes qui lui auraient exprimé sa gratitude. On a connu déclarations plus enthousiastes... même les autorités sud-coréennes ne peuvent pas cacher qu'elles ont décroché un accord honteux pour les victimes et, plus généralement, pour le peuple coréen.

Présente dans la manifestation organisée à Paris quatre jours seulement après que cet accord de la honte a été rendu public, l'Association d'amitié franco-coréenne poursuivra le combat aux côtés des démocrates et des féministes coréens pour la dénonciation de l'accord du 28 décembre 2015, et en vue de la reconnaissance par les autorités japonaises de la responsabilité légale de l'Etat japonais dans le crime de masse qu'a constitué l'esclavage sexuel des femmes de réconfort.

Sources :

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 13:16

Le 13 juillet 2016, le ministère de la Défense de la République de Corée (Corée du Sud) a annoncé le déploiement au Sud de la péninsule de THAAD, acronyme de Terminal High Altitude Area Defense, lequel désigne un système de missiles antibalistiques américain consistant à détruire les missiles balistiques de portée moyenne ou intermédiaire en phase finale d'approche  en s'écrasant contre eux (hit-to-kill). Cette annonce traduit la volonté de course aux armements et d'escalade militaire de Washington et de son allié sud-coréen, la perspective - déjà ancienne - de déploiement de THAAD en Corée du Sud étant ainsi devenue réalité après l'essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier 2016 et le lancement réussi du satellite Kwangmyongsong-4 par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en février 2016, puis plusieurs tirs de courte et moyenne portées effectués par la RPDC ces derniers mois. Le déploiement de THAAD interviendrait dans le comté de Seongju, à 200 km au Sud-Est de Séoul.

Manifestation des habitants de Seongju contre le déploiement de THAAD dans leur région

Manifestation des habitants de Seongju contre le déploiement de THAAD dans leur région

Les images des habitants de Seongju manifestant contre le déploiement de THAAD ne sont qu'une des expressions de la colère populaire contre cette menace sur la paix, l'environnement et la prospérité de cette région productrice de melons : selon Catherine Le Brech (France Télévisions), des habitants "ont entamé une grève de la faim, d'autres se sont entaillé les doigts pour écrire des slogans en lettres de sang".

Une fois encore, les populations coréennes sont prises en otage par une escalade militaire dans laquelle les autorités américaines et sud-coréennes ont joué un rôle majeur : après que celles-ci eurent ignoré les appels au dialogue de la RPD de Corée lors du 7e Congrès du Parti du travail de Corée en mai, Washington a pris l'initiative de sanctions financières contre les dirigeants de la RPDC - entraînant en réaction une rupture par Pyongyang des canaux de dialogue entre les deux pays via la représentation diplomatique nord-coréenne auprès des Nations Unies. 
 

Alors que le système de missiles antibalistique serait financé par les États-Unis, le site, la base et les installations seraient fournis par la Corée du Sud, selon les précisions apportées par le ministre sud-coréen de la Défense Han Min-koo devant une commission parlementaire. THAAD serait opérationnel en Corée d'ici la fin de 2017, c'est-à-dire avant l'élection présidentielle sud-coréenne de décembre 2017 qui pourrait voir la défaite des néoconservateurs aujourd'hui au pouvoir à Séoul : il y a urgence pour la Présidente Mme Park Geun-hye de lier les mains de son successeur, après avoir ignoré sa défaite lors des élections législatives du 13 avril 2016. La dérive autoritaire en cours en Corée du Sud - encore marquée par la condamnation à cinq ans de prison ferme, le 4 juillet 2016, du dirigeant syndical Han Sang-gyun - est ainsi indissociable de la militarisation toujours accrue du pays, le propre père de la Présidente Park ayant dirigé le régime militaire le plus sanglant qu'ait jamais connu la République de Corée.

Sources :

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29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 14:17

Le 28 juin 2016, Ahn Cheol-soo et Chun Jung-bae ont annoncé conjointement leur démission de la co-présidence du Parti du peuple (opposition centriste), suite à l'éclatement d'un scandale de corruption lié au financement de la campagne électorale du parti - arrivé troisième aux élections législatives du 13 avril 2016 (et même second pour les sièges attribués au scrutin de liste à la proportionnelle). 

Ahn Cheol-soo démissionne de la coprésidence du Parti du peuple sur fond d'affaire de corruption

Coup de tonnerre sur la scène politique sud-coréenne : Ahn Cheol-soo, après une percée aux élections législatives du 13 avril 2016 à la tête de la formation qu'il avait créée (le Parti du peuple), a dû démissionner de la coprésidence de son parti dans le cadre - selon l'agence de presse Yonhap - d' "une ristourne de paiement des coûts de communication durant la campagne électorale effectuée par la société qui était en charge de la promotion de l’image du Parti du peuple". Dans cette affaire, Ahn Cheol-soo et l'autre co-président du Parti du peuple, Chun Jung-bae, également démissionnaire, ont dû comparaître devant le Parquet, tandis que le secrétaire général du parti a été placé en détention.

Ahn Cheol-soo et Chun Jung-bae ont déclaré assumer leurs responsabilités en annonçant leur démission, tandis qu'Ahn ajoutait que "notre parti et moi prendrons le chemin pour réaliser le changement du pouvoir à l’élection présidentielle".

Toute la question est en effet de savoir si l'entrepreneur Ahn Cheol-soo, qui avait déjà dû se retirer de la course à l'élection présidentielle en 2012 au profit du démocrate Moon Jae-in, sera toujours en mesure de se présenter au scrutin présidentiel de 2017 - la désunion éventuelle de l'opposition offrant alors de très grandes chances de victoire à la majorité conservatrice.

Mais depuis les élections législatives, le positionnement centriste du Parti du peuple lui avait déjà aliéné une bonne part de ses soutiens. Les embarras judiciaires d'Ahn Cheol-soo pourraient ainsi accélérer son retrait du devant de la scène politique, sans qu'à ce jour aucun autre dirigeant du Parti du peuple n'apparaisse comme un candidat sérieux à la victoire à l'élection présidentielle. La démarche démissionnaire d'Ahn Cheol-soo est sans doute tactique, pour lui permettre de mieux rebondir ; l'avenir dira si ce pari était judicieux.

Source :

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