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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 23:51
Si les élections législatives du 11 avril en Corée du Sud ont consacré la victoire des conservateurs au pouvoir du Parti Saenuri (Nouveau monde), leur courte avance (157 sièges contre 140 sièges remportés par l'opposition libérale et de gauche) laisse toutes les options ouvertes en vue de l'échéance majeure, le scrutin présidentiel du 19 décembre prochain, uninominal à un tour, pour lequel le président sortant Lee Myung-bak ne peut pas être juridiquement candidat à sa propre succession. Dans un premier temps, les primaires internes aux différentes coalitions conduiront à la désignation des candidats. Alors que les premiers adversaires de la présidente du Parti Saenuri se sont déclarés dans le camp conservateur, un des enjeux majeurs pour l'opposition démocrate et socialiste sera de surmonter ses divisions internes, qui ont été l'un des facteurs de son échec aux législatives du 11 avril dernier.

Etrange atmosphère de fin de mandat en Corée du Sud. D'un côté, la popularité du chef de l'Etat Lee Myung-bak reste dans ses basses eaux, au moment où la présidence sud-coréenne est épinglée pour avoir donné des instructions ordonnant la mise sous surveillance de 2.600 personnalités de la politique, des médias et des syndicats - ce qui a entraîné la première grève depuis 1989 de l'agence de presse Yonhap, pourtant pro-gouvernementale, contre la couverture médiatique déséquilibrée de cet énième scandale, tandis que les personnels de la chaîne de radio-télévision publique KBS, plus à droite que leurs concurrents de MBC, ont rejoint le mouvement de protestation. Par ailleurs, la révélation d'un nouveau cas de vache folle en Californie a été mal gérée par le gouvernement, qui s'est contenté d'annoncer un renforcement des contrôles sanitaires, oubliant sa promesse de mai 2008 d'enquêter sur toutes les importations de boeuf des Etats-Unis si des cas de vache folle étaient découverts outre-Atlantique. A l'époque, la décision du président Lee Myung-bak, très américanophile, d'autoriser la reprise des importations de boeuf américain avait soulevé une tempête de protestations et des manifestations d'une ampleur inégalée depuis la chute du régime militaire. Nouvellement entrée en fonctions, l'administration Lee Myung-bak avait inauguré un nouveau style de gouvernement, marqué par une vague de répressions au nom de la loi de sécurité nationale, des limitations de la liberté de manifestation et un contrôle accru d'Internet et des médias.

Candlelight.jpg
 
Malgré ces échecs, qui s'ajoutent aux promesses électorales non tenues sur le front du chômage et de la croissance économique, les conservateurs ont réussi à conserver une majorité, certes étriquée, aux élections législatives du 11 avril dernier. Mais la contradiction n'est qu'apparente : en réprimant ses opposants au nom de l'anticommunisme, l'administration Lee Myung-bak faisait coup double. D'une part, elle réduisait au silence des voix gênantes. D'autre part, forts du soutien sans faille d'une presse et de télévisions nationales qui leur sont largement acquis, s'appuyant sur le réseau dense des églises protestantes, les conservateurs pouvaient dénoncer un désordre selon eux entretenu par l'opposition et consolider leurs bases dans l'ouest du pays, plus âgé et plus conservateur. Dans ces régions plus que partout ailleurs, les principaux quotidiens nationaux de la trilogie conservatrice - le Dong-A, le Choson et le JoongAng - restent la principale source d'information. Le très autoritaire général Park Chung-hee reste populaire dans ces provinces qu'il a délibérément favorisées économiquement, pendant les années de plomb du régime militaire. A cet égard, la carte des résultats du scrutin du 11 avril est sans ambiguïté : si l'opposition a remporté pratiquement toutes les circonscriptions du Cheolla et de l'île de Jeju, qui lui sont traditionnellement acquises, et près des deux tiers de celles de Séoul et de son aire métropolitaine, l'ouest du pays a reconduit massivement ses députés conservateurs.

Dans ce contexte, la favorite des sondages et présidente du Parti Saenuri, Park Geun-hye - fille du général Park Chung-hee - a confirmé sa candidature à l'élection présidentielle du 19 décembre, immédiatement après le succès de sa formation politique aux élections législatives. Mais fuyant la confrontation, ayant plus qu'à son tour évité de se prononcer sur bien des sujets de politique intérieure et internationale, Park Geun-hye n'est pas encore désignée comme candidate du Parti Saenuri, même si les règles de désignation au sein des primaires du parti au pouvoir (où le collège électoral des membres du parti pèsera autant que celui des citoyens non encartés) lui sont a priori favorables. Après Kim Moon-soo, gouverneur de la province du Gyeonggi, un deuxième candidat à la primaire vient de se déclarer, en la personne du député Chung Mong-joon, fils du fondateur du groupe Hyundai, laquelle atteste que les pouvoirs politique et économique restent toujours aussi étroitement liés au Sud de la péninsule. Au moment où les démêlés internes à la famille qui dirige Samsung défraient la chronique à Séoul, il convient de rappeler que les fortunes des conglomérats, les chaebols, ont été bâties sur des relations de collaboration avec l'occupant japonais puis les régimes autoritaires qui se sont succédés au pouvoir, pendant plus de 40 ans, en Corée du Sud. D'autres candidatures sont attendues du côté droit de l'échiquier : Lee Jae-oh, proche de l’actuel président Lee Myung-bak, et l’ancien Premier ministre Chung Un-chan.

Dans l'opposition, la direction du Parti démocratique unifié (PDU) a présenté ses excuses pour n'avoir pas pu remporter le scrutin législatif, dont les libéraux avaient pourtant longtemps été les favoris. Tirant les leçons de son échec, la présidente du PDU, Han Myeong-suk, a démissionné. Candidat le mieux placé parmi les membres du PDU dans les sondages d'opinion, Moon Jae-in a renforcé ses positions en remportant la circonscription de Sasang, à  Busan, avec une nette avance (55 %, contre 43,8 % à sa principale adversaire, une novice de 27 ans du Parti Saenuri, Son Soo-jo). Une incertitude pèse sur la participation ou non du candidat actuellement le mieux placé pour s'opposer à Mme Park Geun-hye, l'entrepreneur en informatique Ahn Cheol-su, très populaire auprès des jeunes mais peu prolixe sur des sujets comme l'application de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ratifié par le Parlement dans des conditions pour le moins discutables, ou la construction de la base navale de Jeju. Le président par intérim du PDU, M. Moon Sung-keun, a invité Ahn Cheol-su à participer à la primaire de l'opposition. En effet, si Ahn Cheol-su confirmait sa candidature, mais comme indépendant, il diviserait les voix des opposants à Park Geun-hye dans le scrutin présidentiel à un seul tour, ce qui atténuerait grandement les chances des démocrates de fermer la parenthèse conservatrice ouverte en 2007.

Le PDU, comme ses alliés de gauche du Parti progressiste unifié (13 sièges aux législatives), s'opposent à la politique nord-coréenne des conservateurs au pouvoir à Séoul et préconisent également de renforcer la protection sociale des travailleurs. Un autre enjeu a été révélé par la flambée d'attaques racistes ayant suivi l'élection, pour la première fois, d'une députée d'origine étrangère (en l'occurrence, philippine), Mme Jasmine Lee, dans les rangs du Parti Saenuri. Ces attaques ont montré la nécessité, pour la société sud-coréenne, d'assume son multiculturalisme. Dans ce combat, la gauche a souvent été très isolée dans son soutien courageux aux travailleurs précaires venus du sous-continent indien, ainsi que dans l'intégration des épouses philippines, ou originaires du Sud-Est asiatique, de conjoints coréens.

Sources : AAFC, wikipédia (article en anglais consacré aux élections du 11 avril), Yonhap (notamment, dépêche du 29 avril 2012 "Le député Chung annonce sa candidature à l'élection présidentielle", article du 17 avril 2012 "Ahn est prié de dévoiler ses ambitions présidentielles").
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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 00:17

Depuis le retour des conservateurs au pouvoir à Séoul fin 2007, la loi de sécurité nationale a été utilisée de manière extensive pour réprimer la liberté d'expression. Elle a aussi brisé les vies de centaines de Sud-Coréens innocents : dans un article intitulé "Séoul intensifie les pressions sur les militants de gauche. Le gouvernement s'appuie sur une loi de 1948, utilisée par les dictatures militaires", le journaliste du Monde Philippe Pons a livré le récit de Kim Myung-soo, un universitaire sud-coréen jeté de l'université et privé d'accès à l'emploi, pour le seul crime d'avoir proposé à la vente sur Internet des ouvrages jugés subversifs. Plus que jamais, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à l'abrogation de la loi de sécurité nationale, une loi antidémocratique de plus en plus utilisée par un gouvernement aux abois pour se maintenir au pouvoir - à l'approche d'échéances électorales majeures en 2012, les élections législatives du 11 avril et l'élection présidentielle du 19 décembre.

 

kim_myung_soo.jpgInstituée en 1948 par le régime autoritaire de Syngman Rhee officiellement pour lutter contre les idées communistes, en réalité pour réprimer toute opinion contestataire, la loi de sécurité nationale (LSN) sud-coréenne a retrouvé une nouvelle vigueur dès 2007, sous l'impulsion des services de sécurité rendus plus audacieux par la perspective du retour au pouvoir des conservateurs - dont le principal candidat, Lee Myung-bak, a effectivement été élu à la magistrature suprême en décembre 2007. Comme l'a déclaré une victime de la LSN, Kim Myung-soo, (photo à gauche, source Los Angeles Times) : "jusque-là, la loi sur la sécurité nationale était peu appliquée. Mais sentant le retour probable des conservateurs, les services de sécurité avaient repris du poil de la bête".

 

Selon un décompte établi par la politologue américaine Christine Ahn, du Korea Policy Institute, reprenant des statistiques gouvernementales, le nombre de cas de personnes enfreignant la loi de sécurité nationale n'a cessé d'augmenter, de 39 en 2007 à 151 en 2010 et 114 pour les neuf premiers mois de l'année 2011. Cinq personnes furent poursuivies en justice pour activités « pro-Nord » en 2008, et 82 en 2010. Enfin, en 2011, le gouvernement sud-coréen a effacé 67 300 messages considérés comme pro-Nord postés sur Internet. Dans leur traque frénétique de toute activité jugée subversive, les services de sécurité sud-coréens n'ont reculé devant aucun excès - pour preuve, l'interdiction en Corée du Sud, en 2011, du site Internet de l'agence de voyages britannique basée à Pékin Koryo Tours, spécialisée dans les voyages en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et dont le crime était d'avoir reproduit des documents nord-coréens. Si Koryo Tours a finalement pu négocier son retour sur les écrans Internet sud-coréens, le message était clair : pour les conservateurs au pouvoir à Séoul, parler de la Corée du Nord en reproduisant des documents du Nord est un crime en Corée du Sud. La seule expression autorisée sur la Corée du Nord tend ainsi à devenir celle, filtrée et triée, de médias acquis à plus de 80 % aux conservateurs, dans la plus pure tradition autoritaire des généraux qui ont tenu le haut du pavé à Séoul jusqu'en 1993.

 

Ayant protesté depuis plus de 60 ans contre la loi de sécurité nationale, Amnesty International a dénoncé une loi "moins utilisée pour contrer des menaces pesant sur la sécurité nationale que pour intimider les gens et limiter la liberté d'expression".

 

La LSN sert ainsi toujours à briser les vies de centaines de Sud-Coréens. Le cas de Kim Myung-soo est exemplaire : en mai 2007, cet éditeur a été inculpé pendant trois semaines pour avoir proposé à la vente, sur Internet, des ouvrages jugés subversifs : Etoile rouge sur la Chine, d'Edgar Snow, des histoires des révolutions française de 1789 et russe de 1917, ou encore une biographie de Karl Marx.

 

Le but des services de sécurité sud-coréens n'était pas d'interdire la lecture de ces ouvrages, disponibles dans les grandes librairies et les principales bibliothèques de Séoul selon Kim Myung-soo, mais bien de faire taire une voix dérangeante. Depuis cinq ans, ce dernier a dû interrompre son doctorat en littérature consacré à un poète contestataire célèbre au lendemain de la Libération en 1945, et comme tout opposant marqué au fer rouge de la LSN il est exclu du marché du travail : un "rouge" ne peut pas devenir fonctionnaire, et est également considéré comme un indésirable dans les entreprises. La seule possibilité est de devenir travailleur indépendant, d'enchaîner les emplois précaires... ou de devenir permanent d'un parti, d'un syndicat ou de toute autre organisation sociale et politique de gauche.

 

Dans ce contexte, peu importe que les accusations tombent, ou non, les unes après les autres : relâché sous caution, Kim Myung-soo a été jugé non coupable en première instance en 2011, avant le jugement en appel prévu en ce début d'année. En effet, l'objectif est d'entretenir une culture de l'arbitraire vis-à-vis des sympathisants de gauche, en leur faisant subir les conséquences d'une mise au ban de la société par l'infâmie qu'emporte le principe même de poursuites judiciaires, dans une société de culture confucéenne où la victime n'est jamais totalement innocente des malheurs qui l'accablent.

 

L'arbitraire de la LSN est ainsi utilisé avec opportunisme par les gouvernements conservateurs sud-coréens. Comme l'observe Lee Kwang-cheol, avocat d'une autre victime de la LSN, le photographe Park Jong-geun, "son application dépend de la couleur politique du gouvernement (...). Aujourd'hui, nous sommes dans une phase d'extension de son application : la police a des tonnes de dossiers sur des dizaines de milliers de sympathisants de gauche et lorsqu'elle en a besoin, elle les sort pour les inculper".

 

La victoire des démocrates - qui n'auront jamais si bien mérité leur nom - aux élections législatives du 11 avril 2012 apparaît ainsi comme la meilleure garantie pour que cesse l'arbitraire de la LSN en Corée du Sud.

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 23:07

Les élections législatives sud-coréennes du 11 avril 2012 pourraient voir le succès du Parti démocratique unifié (PDU, centre-gauche), qui devance de 2 à 7 % dans les sondages les conservateurs, au pouvoir, du parti Nouveau monde (ex-Grand parti national) - avant l'élection majeure du 19 décembre 2012, le scrutin présidentiel auquel le président sortant Lee Myung-bak ne peut pas être candidat à sa propre succession. Une majorité démocrate permettrait de renouer avec la politique d'ouverture au Nord des présidents démocrates Kim Dae-jung (1998-2003) et Roh Moo-hyun (2003-2008), à laquelle les conservateurs ont tourné le dos en menant les relations intercoréennes au bord du gouffre. Actuelle présidente du PDU, Mme Han Myeong-suk, qui a été Premier ministre de Roh Moo-hyun, a annoncé sa volonté de renouer avec une politique d'engagement vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
   
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Pour la présidente du PDU Mme Han Myeong-suk, la politique intercoréenne du président Lee Myung-bak a eu un impact très négatif sur les relations Nord-Sud : "en observant la politique du gouvernement sur la Corée du Nord, nous craignons d'avancer dans un tunnel tellement sombre que nous n'en voyons pas la sortie".

Constituant la principale force d'opposition au Parlement sud-coréen, dont les 299 sièges seront renouvelés le 11 avril prochain, les démocrates plaident pour de nouveaux objectifs des relations intercoréennes : un traité de paix en lieu et place de l'accord d'armistice de 1953 - pour lequel milite également l'Association d'amitié franco-coréenne - l'établissement de relations diplomatiques entre la RPD de Corée, d'une part, les Etats-Unis et le Japon, d'autre part ; enfin, la promotion de la prospérité dans la péninsule par le développement des coopérations économiques Nord-Sud.

Le PDU plaide également pour des rencontres régulières au niveau des Premiers ministres, conformément à la déclaration conjointe du 15 juin 2000, l'établissement de relations interparlementaires et la reprise des échanges humanitaires.

Source : The Korea Times.

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 23:46

A l'approche des élections législatives d'avril 2012, le gouvernement sud-coréen semble vouloir donner des gages à la frange la plus conservatrice de son électorat en invoquant la loi dite de sécurité nationale contre ses opposants, dans une véritable atmosphère de chasse aux sorcières. Instaurée en 1948, la loi de sécurité nationale, qui interdit tout contact entre Coréens du Nord et du Sud sans autorisation préalable du gouvernement sud-coréen, est de plus en plus utilisée pour faire taire les voix discordantes en Corée du Sud, à commencer par celles critiquant la politique inter-coréenne du président Lee Myung-bak ou s'opposant à des mesures controversées telles la construction d'une base navale sur l'île de Jeju, un site protégé.

 Le 8 février 2012, en Corée du Sud, le Service national de renseignement (National Intelligence Service, NIS) a effectué des perquisitions dans sept endroits dont les bureaux de plusieurs organisations civiques et les domiciles de leurs membres, en application de la loi de sécurité nationale. L'organisation Solidarité pour la paix et la réunification de la Corée (Solidarity for Peace and Reunifcation in Korea, SPARK) a été particulièrement visée en raison de ses initiatives en faveur de la signature d'un traité de paix en Corée (l'Association d'amitié franco-coréenne relaie la pétition lancée par SPARK), de ses manifestations pour le départ des troupes américaines stationnées en Corée du Sud et contre les exercices militaires américano-sud-coréens. Le NIS considère de telles activités comme une violation de la loi de sécurité nationale sud-coréenne.

La loi dite de sécurité nationale fut promulguée en décembre 1948 en Corée du Sud par le gouvernement du président Syngman Rhee, en réaction à un incident survenu quelques semaines auparavant : le 19 octobre 1948, un détachement du 14èmerégiment stationné dans la ville portuaire de Yeosu, au sud du pays, se révolta peu de temps avant d'embarquer pour l'île de Jeju où un soulèvement avait éclaté le 3 avril (selon les sources, ce soulèvement a fait de 30 000 à 80 000 morts). Les soldats créèrent alors le Comité populaire de Yeosu et Suncheon. L'armée sud-coréenne réprima cette révolte et reprit Yeosu le 27 octobre, après des combats très meurtriers. A la suite de cet incident, des purges dans l'armée accompagnèrent l'adoption de la loi de sécurité nationale. Comme l'écrit le professeur Seo Joon-seok, de l'Université de Sungkyunkwan, à Séoul : « Cette loi limitait non seulement les libertés d'opinion et de conscience, mais aussi la liberté du savoir. L'anticommunisme, en tant que ''principe politique de l'Etat'', devint la plus haute valeur, et fut placé au-dessus de la démocratie et des intérêts de la nation. »

La loi de sécurité nationale sud-coréenne a pour objectif, selon son premier article, de « supprimer les activités anti-Etat qui mettent en danger la sécurité nationale et d'assurer la sécurité de la nation, la liberté du peuple et la liberté ». L'article 2 de la loi définit comme groupes anti-Etat « les organisations nationales ou internationales ou les groupes dont l'intention est de mener ou de faciliter des actions d'infiltration du gouvernement ou d'entraîner des désordres pour la nation ». Les sanctions définies aux articles 3 et 4 incluent la peine de mort et des peines de prison d'une durée minimale de deux ans. L'article 7 prévoit des peines jusqu'à sept ans de prison pour ceux qui encouragent la coopération avec des groupes anti-Etat mettant en danger la sécurité nationale. Cet article a été souvent utilisé pour détenir des personnes ayant des idées de gauche, particulièrement celles dont les idées et les opinions politiques à propos de la réunification de la Corée sont considérées comme identiques ou similaires à celles de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

Pourquoi une association comme SPARK, laquelle poursuit les mêmes objectifs, en toute légalité et transparence, depuis sa fondation en 1994, est-elle aujourd'hui visée par les autorités sud-coréennes en vertu d'une loi de 1948? Il s'avère que l'association SPARK s'est engagée récemment dans la campagne contre la construction d'une base navale sur le territoire du village de Gangjeong, sur l'île de Jeju. La police, l'armée et de nombreux gardes privés ont été envoyés sur l'île afin de protéger la construction de cette base navale après les manifestations qui ont eu lieu. La répression qui s'est abattue sur Jeju n'empêche pas les manifestations de continuer, et plus de cent villageois et militants sont aujourd'hui poursuivis.

SPARK LSN 14022012

Manifestation devant le siège du Service national de renseignement le 14 février 2012 à Séoul.

Sur la banderole : « Arrêtez de réprimer les efforts de SPARK visant à stopper la base navale de Jeju » 

(photo : SPARK

La même méthode fut employée en 2008, pendant les manifestations aux chandelles qui avaient lieu dans toute la Corée du Sud contre la reprise des importations de bœuf américain. Le président Lee Myung-bak ordonna une enquête pour identifier les meneurs, dans une totale incompréhension des raisons de ces manifestations. Les agences de sécurité sud-coréennes ont alors poursuivi des organisations civiques ainsi que les personnes semblant être à la tête des manifestants. En dépit des critiques suscitées par les actions judiciaires prises à l'encontre de manifestants pacifiques, les procédures ont continué avant que les tribunaux acquittent et remettent en liberté les personnes inquiétées. Néanmoins, ces actions en justice ont eu pour effet de mettre fin aux manifestations.

Le vrai motif des poursuites judiciaires aujourd'hui engagées contre des organisations civiques en application de la loi de sécurité nationale est donc bien de créer la division entre les citoyens et ces organisations, et d'accroître leur peur vis-à-vis de la justice.

Un autre motif est d'empêcher l'expression d'opinions divergentes parmi le public. Quand le Cheonan, corvette de la marine sud-coréenne, a fait naufrage le 26 mars 2010, le rapport de l'enquête officielle menée par les autorités américaines et sud-coréennes a imputé ce naufrage à une torpille tirée par un sous-marin nord-coréen. La Corée du Nord a nié toute responsabilité dans le naufrage du Cheonan et plusieurs experts ont mis en doute les conclusions de l'enquête officielle, notamment un membre - sud-coréen - de la commission d'enquête, des scientifiques indépendants et les experts de la marine russe

De son côté, l'association sud-coréenne Solidarité populaire pour une démocratie participative (SPDP), bénéficiant depuis 2004 d'un statut consultatif auprès de l'Organisation des Nations Unies, transmit le 10 juin 2010 son propre rapport sur le naufrage du Cheonan au Conseil de sécurité, détaillant les problèmes posés par les conclusions de l'enquête officielle. Le gouvernement du président Lee Myung-bak a critiqué l'initiative de SPDP et des accusations de trahison ont été lancées par des responsables gouvernementaux. Cela a poussé des organisations conservatrices sud-coréennes à manifester contre SPDP, qualifiée par elles d' « association ennemie », y compris en s'attaquant physiquement à ses membres.

Il semble que le gouvernement sud-coréen invoque de plus en plus la loi de sécurité nationale en profitant de l'ambiguïté de cette loi qui en permet une application dans des situations qui ont peu à voir avec le souci de préserver une sécurité nationale qui serait menacée.

Sous les gouvernements militaires au pouvoir en Corée du Sud jusqu'en 1988, alors que la torture, les aveux forcés et les procès arbitraires faisaient partie intégrante du système judiciaire, la loi de sécurité nationale servit à réprimer dans le sang le soulèvement démocratique de mai 1980 dans la ville de Kwangju. L'opposant Kim Dae-jung (futur président de la Corée du Sud) fut une des victimes de la loi de sécurité nationale. Malgré la fin du régime militaire, la loi de sécurité nationale n'a pas été abrogée et les autorités sud-coréennes ont continué à l'appliquer, notamment contre les personnes exprimant une opinion favorable à la Corée du Nord (l'étudiante Rim Su-kyong, par exemple), mais pas seulement. Ainsi, pendant la crise financière asiatique de 1997, la loi de sécurité nationale fut utilisée pour arrêter plus de 400 étudiants et travailleurs qui s'opposaient aux mesures d'austérité imposées par le Fonds monétaire international. Les présidents sud-coréens Kim Dae-jung (1998-2003) et Roh Moo-hyun (2003-2008) ont échoué dans leurs tentatives d'abroger cette loi.

Depuis février 2008 et l'entrée en fonction du président Lee Myung-bak, la loi de sécurité nationale a été appliquée avec une sévérité accrue contre les organisations civiques sud-coréennes s'opposant à sa politique vis-à-vis du Nord et à la remise en cause des déclarations intercoréennes du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007.

Ainsi, en mai 2009, furent arrêtés les principaux dirigeants de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification (Pomminryon). Ils furent libérés au mois de novembre suivant, les documents présentés au cours du procès ayant révélé que le NIS avait intercepté pendant 28 mois, à partir de 2003, toutes les communications par téléphone, courrier électronique et fax de la Pomminryon, alors que la loi sur la protection du secret des communications ne permet que des écoutes sur une période de temps limitée. Il fut prouvé que la loi destinée à protéger le secret des communications avait été détournée de son but initial par les services de renseignement afin de permettre la surveillance des citoyens et le juge dû libérer les dirigeants de la Pomminryon injustement emprisonnés.

Aujourd'hui, le gouvernement Lee Myung-bak semble poursuivre un double objectif en brandissant la loi de sécurité nationale : saper la solidarité entre les groupes s'opposant au projet de base navale sur l'île de Jeju et les villageois de Gangjeong où doit être construite cette base, et intimider les citoyens avant l'élection législative d'avril 2012. Cette stratégie du gouvernement sud-coréen visant à « faire d'une pierre deux coups » en s'appuyant sur la loi de sécurité nationale est dénoncée par des organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty International et la Commission asiatique des droits de l'homme, une ONG fondée en 1984 et basée à Hong Kong. La Commission asiatique des droits de l'homme rappelle ainsi que l'Assemblée nationale sud-coréenne a décidé en décembre 2011 de réduire de 96% le budget du ministère de la Défense consacré à la construction de la base navale de Jeju. Il est donc très probable, selon la Commission, que les poursuites engagées contre SPARK constituent une mesure punitive du gouvernement sud-coréen contre une des principales organisations à l'origine de ce camouflet.

Parallèlement aux problèmes rencontrés aujourd'hui par l'association SPARK, d'autres affaires liées à l'application de la loi de sécurité nationale sont en cours devant les tribunaux sud-coréens :

Le 29 juillet 2011, cinq personnes ont été arrêtées en Corée du Sud, soupçonnées de se livrer à des activités d'espionnage au profit de la RPDC au sein d'un réseau baptisé « Wangjaesan ». Quarante autres personnes, dont des responsables de partis d'opposition, de syndicats et des anciens députés d'opposition, ont aussi fait l'objet d'une enquête des autorités afin de déterminer si elles étaient liées à « Wangjaesan ».

Le 11 janvier 2012, un citoyen sud-coréen a été emprisonné pour avoir posté sur le réseau social Tweeter des messages émanant du gouvernement nord-coréen.

En février 2012, un tribunal de Busan, au sud du pays, a condamné à huit mois de prison Do Han-young, membre d’une association prônant le rapprochement avec le Nord, et Jang Young-shim, dirigeante d’une organisation d’extrême-gauche...

Selon un décompte établi par la politologue américaine Christine Ahn, du Korea Policy Institute, il y avait 39 cas de personnes enfreignant la loi de sécurité nationale en 2007, et 151 en 2010. Cinq personnes furent poursuivies en justice pour activités « pro-Nord » en 2008, et 82 en 2010. Enfin, en 2011, le gouvernement sud-coréen a effacé 67 300 messages considérés comme pro-Nord postés sur Internet.

Une fois de plus, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à l'abrogation de la loi de sécurité nationale et à la solidarité avec les citoyens sud-coréens injustement poursuivis en application de cette loi anachronique.

 

Principales sources :

AAFC

Seo Joon-seok, La Corée du Sud : soixante ans d'histoire contemporaine - Origines et étapes du mouvement démocratique, Korea Democracy Foundation, 2007 (traduit du coréen par Hong Su-hyun)

Loi de sécurité nationale, traduction anglaise (non officielle) sur le site de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification

Commission asiatique des droits de l'homme, "South Korea: Rising attacks on rights defenders under the National Security Act", 9 février 2012

Frédéric Ojardias, « En Corée du Sud, une loi datant de la guerre froide continue de punir sévèrement », RFI, 14 février 2012

Christine Ahn, "South Korea Cracks Down on Dissent", Foreign Policy in Focus, 16 février 2012

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 11:42

Le 5 décembre 2011, trois formations progressistes sud-coréennes, situées à la gauche du Parti démocrate (centre-gauche, principal parti d'opposition) ont annoncé leur fusion prochaine, lors d'un congrès prévu le 15 janvier 2012, au sein du Parti progressiste unifié. Ce rassemblement, qui n'est pas sans évoquer la démarche du front de gauche en France, intervient à la veille d'échéances électorales majeures, les législatives prévues en avril et la présidentielle en décembre, qui pourraient voir l'opposition l'emporter.

 

La gauche sud-coréenne, qui se définit par son opposition au libéralisme économique au sein de ceux qu'on appelle, en Corée du Sud, les progressistes, a longtemps souffert de ses divisions. Mais le pragmatisme tend au rassemblement, du fait notamment du système électoral - largement dominé par le scrutin majoritaire à un tour, ce qui ne laisse guère de place aux formations minoritaires (sauf si elles dominent localement) et conduit souvent à des accords électoraux de désistement réciproque lors du premier et unique tour de scrutin.

 

Le 15 janvier 2012 doit ainsi se tenir le congrès fondateur du Parti progressiste unifié (PPU), fusion de trois formations politiques situées à la gauche de l'échiquier politique :

 

- le Parti démocratique du travail (PDT), qui compte aujourd'hui 70 000 membres et 5 députés après un recul aux élections législatives de 2008 (moins de 6 % des voix) ;

- la majorité du Nouveau parti progressiste (NPP, près de 3 % des voix aux législatives de 2008), lui-même issu d'une scission du PDT : cette majorité du NPP, baptisée Alliance de la solidarité (AS), revendique 10 000 membres et compte un député, élu lors d'une législative partielle en avril 2009 ; une minorité du NPP entend maintenir le NPP et ne pas rejoindre le PPU ;

Rhyu-Si-Min-621x321- le Parti pour la participation du peuple (PPP), fort de 8 000 membres, issu de la gauche du principal parti d'opposition sud-coréen, le Parti démocrate ; la figure la plus connue du PPP est Rhyu Si-min, ancien ministre de la Santé du Président Roh Moo-hyun, proche de ce dernier, comme de nombreux membres du PPP.

 

L'enjeu électoral est double pour le PPU :


- d'une part, former en avril prochain un groupe parlementaire, en obtenant davantage de sièges au scrutin proportionnel (le PDT n'avait obtenu que trois députés à la proportionnelle en 2008) et en prenant l'ascendant dans les circonscriptions pourvues au scrutin majoritaire à un tour, notamment dans le cadre d'accords avec le Parti démocrate, par des accords de désistement au profit du candidat le mieux placé, là où la division des progressistes pourrait entraîner l'élection d'un candidat du Grand parti national (conservateur, au pouvoir) ;


- d'autre part, peser lors de l'élection présidentielle de décembre 2012 : le PPU pourrait alors participer à l'élection primaire pour la désignation d'un candidat commun avec le Parti démocrate, plutôt que de présenter son propre candidat à cette élection organisée au scrutin majoritaire à un tour (le PDT n'avait recueilli que 3 % au précédent scrutin de décembre 2007, victime du vote dit utile en faveur du candidat démocrate). Rhyu Si-min serait un candidat sérieux à l'investiture, alors que ces derniers mois ont été marqués par l'ascension dans les sondages d'un candidat non encarté, l'entrepreneur en informatique Ahn Cheol-soo. S'il se présente, Ahn Cheol-soo pourrait capitaliser sur le succès à la récente élection municipale partielle de Séoul d'un autre candidat indépendant soutenu par le Parti démocrate et le PDT, Park Won-soon, ce qui avait témoigné d'une désaffection pour les partis traditionnels.

 

Dans tous les cas, une alternance politique à Séoul augurerait d'un possible changement de cap des relations intercoréennes, après que le Président conservateur Lee Myung-bak eut remis en cause la politique d'ouverture au Nord de ses prédécesseurs démocrates Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, conduisant à la disparition d'un grand nombre des acquis du dialogue intercoréen.

 

Sources : AAFC, Mémoire des luttes.

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 00:09

Kim Geun-tae nous a quittés le 30 décembre 2011, à l'âge de 64 ans, des suites des actes de torture dont il avait été victime dans son combat contre le régime militaire sud-coréen. L'Association d'amitié franco-coréenne salue la mémoire et les luttes d'un militant pour la démocratie et les droits de l'homme en Corée du Sud.

 

522px-Kim_Keun-Tae.jpgNé le 14 février 1947 à Bucheon, Kim Geun-tae s'est engagé dans les luttes contre les régimes militaires de Park Chung-hee et Chun Doo-hwan. Président de la Fédération de la jeunesse démocratique, puis dirigeant de l'Alliance nationale démocratique de la Corée (Chunminryon), il a été torturé et emprisonné à plusieurs reprises dans les années 1970, 1980 et 1990. Dans son roman Namyungdong, il a décrit la torture policière des généraux sud-coréens.

 

Il a gardé des séquelles des actes de tortures qu'il a subis, en particulier lors de son emprisonnement de 1985 où il a été pratiquement laissé pour mort après avoit été battu à dix reprises, étant notamment atteint de la maladie de Parkinson. La torture électrique aurait créé un choc au cerveau, à l'origine de sa mort, selon les médecins.

 

Il a été lauréat, avec se femme In Chae-keun, du prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme en 1987.

 

Il a été à nouveau emprisonné en 1990, soi-disant pour infraction à la loi de sécurité nationale, qui interdit les contacts avec le Nord mais reste largement utilisée en 2012 pour combattre tous les opposants au pouvoir sud-coréen. Le gouvernement militaire, au pouvoir à Séoul jusqu'en 1993, voulait faire taire cet avocat de la liberté d'opinion et d'expression. Une campagne internationale, conjuguée aux pressions de la commission des Nations Unies pour les droits de l'homme, lui rend la liberté en 1992.

 

Ses combats pour la démocratie, la paix avec le Nord, l'intégration sociale et l'égalité entre les sexes lui ont valu le surnom de "grand-père de la démocratie".

 

S'engageant en politique, il a été député depuis 1996. A partir de 2003, il a dirigé le Parti Uri favorable au Président Roh Moo-hyun, après avoir été un de ses adversaires malheureux à l'investiture du Parti démocratique du millénaire à l'élection présidentielle de 2002.

 

Ministre de la Santé et des affaires sociales du Président Roh Moo-hyun de juin 2004 à avril 2006, il s'est aussi engagé dans le combat en faveur de réunification de la Corée, en se rendant dans la zone industrielle de Kaesong, au Nord, en octobre 2006, deux semaines seulement après le premier essai nucléaire nord-coréen. En 2001, il avait été élu président de la Fondation pour la paix et le développement économique de la Corée.

 

Dans un message laissé sur son blog le 18 octobre 2011, avant de tomber gravement malade, il avait appelé à "Occuper 2012", en exhortant les démocrates coréens à s'inspirer des printemps arabes pour que le peuple reprenne le pouvoir politique. Partisan dès les années 1980 de la réforme contre la révolution, il avait ainsi pris acte du blocage du système politique sud-coréen. En 2009, il avait créé un groupe de travail pour donner du contenu à un programme d'opposition au Président Lee Myung-bak.

 

Ses funérailles auront lieu le 3 janvier. Il sera enterré au cimetière des Martyrs de la démocratie au parc Moran de Maseok, dans la province de Gyeonggi.

 

Sources :

- Hankyoreh ;

- biographie sur le site de l'OCDE ;

- wikipédia (versions anglaise, dont photo, et française) ;

- Yonhap.

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 00:04

Signé en 2008 par l'administration démocrate sud-coréenne du président Roh Moo-hyun, modifié en décembre 2010 par l'administration conservatrice de l'actuel président Lee Myung-bak, l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud (acronyme anglais : KORUS FTA, pour Korea-United States Free Trade Agreement) est au coeur d'une intense bataille politique dans le Sud de la péninsule coréenne. Alors que les syndicats critiquent les menaces que l'accord de libre-échange fait, selon eux, peser sur l'agriculture et l'industrie sud-coréennes face à la concurrence américaine, l'opposition démocrate bloque la ratification de l'accord de libre-échange, demandant que celle-ci n'intervienne qu'après les élections législatives prévues en avril 2012, ou fasse l'objet d'un référendum. L'AAFC est solidaire du combat politique de l'opposition sud-coréenne, refusant tout passage en force d'un accord très controversé.

 

KORUS_FTA_opposition_a-_accord_libre_echange.jpgEn s'engageant personnellement pour la ratification de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, le président sud-coréen Lee Myung-bak  avait  délibérément pris  le risque d'une confrontation majeure avec l'opposition. Lors de sa visite aux Etats-Unis, en octobre 2011, le n° 1 sud-coréen était en effet intervenu devant les parlementaires américains. La ratification de l'accord par le Congrès américain, le mois dernier, a braqué les projecteurs sur la position de l'Assemblée nationale sud-coréenne.

 

Alors que la majorité au pouvoir à Séoul souhaite la ratification de l'accord le plus vite possible pour une entrée en vigueur dès 2012, l'opposition démocrate appelle à une renégociation, afin de préserver les intérêts des agriculteurs et des industriels sud-coréens, jugeant que le texte actuel fait la part trop belle aux Etats-Unis. De fait, l'accord de libre-échange, en favorisant essentiellement les conglomérats (chaebols) sud-coréens tournés vers l'exportation, s'inscrit dans la continuité des orientations du président Lee Myung-bak : reserrer dans tous les domaines l'alliance entre Washington et Séoul, encourager l'essor des chaebols en approfondissant la déréglementation économique et financière.

 

L'opposition bloque actuellement la ratification de l'accord au Gukhoe, le Parlement sud-coréen. Sohn Hak-kyu, président du Parti démocrate, préconise que ce soit l'opinion publique qui tranche, soit en renvoyant la ratification au lendemain des élections législatives d'avril 2012, soit en organisant un référendum. L'idée d'un référendum avait été lancée par Rhyu Si-min, président du Parti pour la participation du peuple (centre-gauche), tandis que le Parti démocratique du travail s'oppose également à l'accord de libre-échange.

 

Alors que le président Lee Myung-bak a été surnommé "le bulldozer" pour son mode de prise de décision, des voix s'élèvent au sein du Grand parti national (GPN, conservateur) pour une inscription rapide à l'ordre du jour du projet de loi de ratification de libre échange avec les Etats-Unis. Cette accélération du calendrier intervient sur fond d'échecs successifs aux élections du parti au pouvoir.

 

Sources : AAFC, Hankyoreh (dont photo), Yonhap.

 

 

 

 

 

 

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 23:59

Le 26 octobre 2011, l'élection municipale partielle à la mairie de Séoul a été remportée par Park Won-soon, le candidat de l'opposition progressiste, avec plus de 53 % des voix, selon des résultats partiels portant sur 79 % des bulletins dépouillés. Ce nouvel échec des conservateurs au pouvoir à Séoul renforce les espoirs de l'opposition de remporter les élections législatives d'avril prochain, puis l'élection présidentielle de décembre 2012, à laquelle le président sortant Lee Myung-bak ne peut pas être candidat à sa succession.

 

park_won_soon.jpgNouvelle défaite des conservateurs lors d'une élection partielle : le 26 octobre 2011, le candidat de l'opposition progressiste, Park Won-soon, a été élu maire de Séoul, avec plus de 53 % des voix, contre un peu plus de 46 % à sa principale rivale, membre du Grand parti national (GPN, conservateur), Mme Na Kyung-won.

 

L'élection partielle à la mairie de Séoul faisait suite à la démission du maire (GPN) Oh Se-hoon, fin août : ce dernier avait nettement échoué à atteindre le seuil d'un tiers de votants pour valider un référendum local qui tendait à remettre en cause la gratuité des repas scolaires. L'opposition avait alors appelé au boycott du scrutin. Le référendum clôturait un long bras-de-fer entre la majorité du conseil municipal, de centre-gauche, et Oh Se-hoon, qui avait remporté sur le fil l'élection municipale pour le poste de maire en juin 2010.

 

Avocat, non-encarté, Park Won-soon avait remporté dès le premier tour la primaire interne à l'opposition sur les candidats du Parti démocrate et du Parti démocratique du travail.

 

Le 26 octobre, la participation à l'élection municipale de Séoul a atteint un niveau nettement supérieur (48,6 %) à celui du référendum sur la gratuité des repas scolaires.

 

Beaucoup d'observateurs politiques voyaient dans l'élection partielle de Séoul un test avant les scrutins législatifs et présidentiel, prévus respectivement dans six et quatorze mois, au regard non seulement du poids démographique de Séoul - qui regroupe plus d'un cinquième de la population de la Corée du Sud et dont les évolutions électorales se rapprochent des tendances nationales - mais aussi de l'investissement dans la campagne des leaders nationaux - à commencer par Mme Park Geun-hye, la candidate conservatrice qui reste encore la favorite de l'élection présidentielle de décembre 2012.

 

Sources : AAFC, Dawn, KBS (dont photo).

 

 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 19:57

Moon-Jae-in.jpgA un peu plus d'un an de l'élection présidentielle sud-coréenne de décembre 2012, à laquelle le président sortant Lee Myung-bak ne peut pas se représenter, le paysage politique à Séoul a évolué ces dernières semaines avec une percée des intentions de vote pour les candidats progressistes. Si le Grand parti national (GPN, conservateur) au pouvoir a essuyé une série de revers électoraux, il compte sur la nostalgie chez une partie des plus anciens de l'ère du général Park Chung-hee - dont le coup d'Etat en 1961 a mis en place un des régimes les plus autoritaires de l'histoire de la Corée, mais dont la présidence a aussi coïncidé avec le décollage économique de la Corée du Sud - pour faire élire sa fille, Park Geun-hye, au scrutin présidentiel de l'an prochain. Toutefois, le principal atout des conservateurs serait une division de l'opposition, qui se cherche aujoud'hui un chef de file incontesté. A cet égard, l'ascension récente de Moon Jae-in peut être de nature à changer la donne.

 

Qui sera le prochain chef de l'Etat en Corée du Sud ? A un peu plus d'un an du scrutin présidentiel qui se tiendra à la fin de l'année 2012, pour une entrée en fonctions deux mois plus tard, le suspense est d'autant plus grand à Séoul que les précédentes élections ont réservé des surprises - à commencer par l'élection en 2002 du démocrate Roh Moo-hyun, qui semblait hors course quelques mois plus tôt mais avait réussi à surmonter son handicap en menant notamment une campagne efficace auprès des jeunes, en général peu politisés en Corée du Sud.

 

Park Geun HyeLe camp conservateur sait pouvoir compter sur l'appui de l'armée, des églises (protestantes) et de la quasi-totalité des grands médias, en dépit de l'usure de quatre ans de pouvoir au cours desquels le président Lee Myung-bak a ruiné le dialogue intercoréen et fait peser un lourd climat sur la liberté d'expression, alors que les inégalités économiques, sociales et d'accès à l'éducation n'ont jamais été aussi importantes. La favorite de la droite est Park Geun-hye, la fille du très autoritaire général Park Chung-hee qui a gouverné la Corée du Sud d'une poigne de fer entre 1961 et 1979. Après l'assassinat de sa mère, Park Geun-hye avait servi comme première dame. Elle avait échoué de peu en 2007 face au président actuel, lors de l'élection primaire interne au camp conservateur.

 

Oh_se_hoon20100720.jpgLe paysage est aujourd'hui d'autant plus dégagé à droite pour Mme Park Geun-hye que le jeune et ambitieux maire de Séoul, Oh Se-hoon, qui ne dispose par ailleurs d'aucune majorité dans son propre conseil municipal, a déclaré renoncé à se présenter. Il a été récemment mis en cause pour avoir diminué le budget municipal de prévention des dégâts des eaux, alors que la péninsule coréenne a été frappée par les plus lourdes inondations depuis 1945.

 

L'opposition détient aujourd'hui la clé du scrutin, pour peu qu'elle parvienne à surmonter ses divisions et à affirmer sa crédibilité. Le front uni présenté lors des dernières élections partielles du 27 avril 2011 pourrait ainsi présager d'un soutien de la gauche au principal candidat de l'opposition, dont les formations les mieux représentées au Parlement se positionnent au centre et au centre-gauche. La gauche est elle-même divisée entre deux principales formations, dont la plus importante, le Parti démocratique du travail (PDT), est la plus favorable à Pyongyang. Mettant l'accent sur les questions sociales et de société, le Nouveau parti progressiste (NPP) a quitté le PDT après l'échec à la présidentielle de 2007 (moins de 4 % des voix), dont le mode de scrutin - uninominal à un tour - a jusqu'à présent toujours marginalisé les candidats de gauche. Mais les voix réalisées par la gauche peuvent peser lourd en cas d'élection présidentielle serrée. Aujourd'hui, le PDT et le NPP s'orientent vers des candidatures communes aux prochains scrutins, la concurrence ayant entraîné la dispersion des voix de gauche (9 % lors des élections législatives d'avril 2008, dont 6 % pour le PDT et 3 % pour le NPP, revenu au Parlement à l'occasion des élections législatives partielles du 29 avril 2009, avec l'élection à Ulsan de Cho Seung-soo).

 

Sohn_Hak_Kyu_2010.jpgElu député sur un siège détenu par le GPN lors d'une des législatives partielles d'avril 2011, le président du Parti démocrate (PD, principal parti d'opposition), Sohn Hak-kyu, s'est alors hissé à la deuxième place des sondages pour la présidentielle de 2012, mais toujours loin dernière Park Geun-hye. Né le 22 novembre 1947, ancien gouverneur de la province de Gyeonggi, M. Sohn est un orateur brillant, mais qui souffre de son image de transfuge après avoir quitté le GPN à la veille des élections présidentielles de 2007, en désaccord sur la politique nord-coréenne du GPN. Il avait fini second de la primaire interne au camp démocrate lors de la présidentielle de 2007. Conscient du handicap que peut constituer son profil centriste, surtout si la gauche devait soutenir une candidature commune à laquelle elle prendrait part, mis en cause sur sa position vis-à-vis de l'accord de libre échange avec l'Union européenne dont il n'a pas voté la ratification, Sohn Hak-kyu a mis l'accent sur la nécessaire amélioration des relations Nord-Sud, en se prononçant notamment pour une co-organisation avec la Corée du Nord des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang. Les JO de Pyeonchang se tiendront au début de l'année 2018, à la fin du mandat du président qui sera élu en décembre 2012.

 

Rhyu-Si-Min-621x321.jpg

Rhyu Si-min, ancien ministre de la Santé et de la protection sociale du Président démocrate Roh Moo-hyun, est l'un des principaux fondateurs du Parti pour la participation du peuple (PPP), formé de dissidents du PD dont beaucoup ont été des proches du Président Roh Moo-hyun. Ecrivain engagé à gauche avant de rallier le centre-gauche, Rhyu Si-min a gagné en popularité suite à l'émotion suscitée par le suicide du Président Roh. Mais le PPP reste une formation mineure, et M. Rhyu a échoué à faire la différence lors des campagnes électorales auxquelles il a participé, soit directement lors des élections régionales dans le Gyeonggi-do en juin 2010, soit en s'engageant derrière Lee Bong-soo, engagé en avril 2011 dans un bras-de-fer difficile face au GPN à Gimhae.

 

600px-Han_Myeong_Sook_2006.pngLes autres candidats jusqu'ici testés dans les sondages pour le camp démocrate apparaissent en retard sur Sohn Hak-kyu et Rhyu Si-min. Une femme, Han Myeong-sook, a été Premier ministre de Roh Moo-hyun entre avril 2006 et mars 2007. Militante pour la démocratie, elle a été emprisonnée entre 1979 et 1981 suite à des aveux obtenus sous la torture. Après avoir échoué de peu dans la conquête de la mairie de Séoul en juin 2010, elle vient d'être acquittée dans une affaire de corruption que l'opposition considère avoir été montée par le GPN pour tenter de la discréditer : l'épreuve subie par Mme Han la fortifie en tant que candidate potentielle.

 

Chung_dong_young.jpgUn come back semble aujourd'hui improbable pour l'ancien candidat démocrate à l'élection présidentielle de 2007, Chung Dong-young. Après avoir été élu député en avril 2009 lors d'une élection partielle à Deokji, où il avait concouru comme indépendant face à un candidat du PD, le télégénique Chung Dong-young a rejoint le PD après son élection. Ancien ministre de la Réunification, soutien fervent de la "politique du rayon de soleil" d'ouverture du Nord des anciens présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, il a toutefois échoué à prendre la direction du PD après l'avoir été intégré, ayant été battu par Chung Sye-kyun.

 

Dans ce paysage jusqu'ici assez stable, les dernières semaines ont vu la montée en puissance de Moon Jae-in, ancien directeur de cabinet du Président Roh Moo-hyun, sur fond de progression des intentions de vote en faveur des candidats progressistes. Président de la Fondation Roh Moo-hyun, artisan de l'union des forces d'opposition, notamment à Pusan, deuxième ville du pays qui est traditionnellement un bastion du GPN et dont les voix compteront lors des prochains scrutins, Moon Jae-in a été en pointe dans le combat contre la réforme des médias engagée par le GPN. Tout en refusant aujourd'hui de se déclarer candidat, il se classe dorénavant troisième dans les enquêtes d'opinion pour la présidentielle, encore loin derrière Park Geun-hye, mais au coude-à-coude avec Sohn Hak-kyu, et ayant pour la première fois dépassé Rhyu Si-min dans un sondage récemment publié.

 

Les enquêtes d'opinion en Corée du Sud pour l'élection présidentielle testant l'ensemble des candidats potentiels (ce qui n'est du reste pas absurde, compte tenu des fréquentes dissidences sur tout l'échiquier politique, de gauche à droite, lors de chacun des précédents scrutins), il convient, pour avoir une image plus réelle de l'état des forces, d'additionner les intentions de vote dans chaque camp. A cette aune, pour la première fois en juin 2011, le total des voix des candidats progressistes (PD et NPP) a été équivalent à celui de Park Geun-hye, montrant les chances de l'opposition de succéder à un GPN impopulaire. A cet égard, les élections législatives du printemps 2012 seront un test et une chance pour l'opposition, ce mode de scrutin étant plus susceptible de lui conférer une majorité que l'élection présidentielle, très personnalisée. Et peut-être d'offrir une rampe de lancement au candidat qui portera ses couleurs en décembre 2012.

 

Sources : AAFC, Asian Correspondent (dont photo).

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 15:31

Ces dernières semaines, la vie politique sud-coréenne a été dominée par une affaire d'espionnage présentée par la presse conservatrice comme la plus importante depuis plus de dix ans. La justice a en effet mis en examen ou interrogé des dizaines de membres de syndicats, d'universitaires ou de représentants de partis d'opposition à propos d'une organisation communiste secrète appelée "Wangjaesan". Mais il y a lieu de s'interroger sur l'existence même d'une telle organisation, dont on peut se demander comment elle aurait pu se mettre en place et atteindre une telle importance, alors que les communications n'ont jamais été aussi étroitement contrôlées en Corée du Sud - pour preuve, l'interdiction depuis cette année en Corée du Sud du site d'une organisation de voyages britannique, Koryo Tours, spécialisée dans les voyages en Corée du Nord, au seul motif qu'y figurent des sources nord-coréennes.

cho bong-amLe scandale est de taille : selon le gouvernement conservateur sud-coréen, ce sont des dizaines de personnalités qui auraient été impliquées dans une affaire d'espionnage au profit de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), en étant membres d'une organisation secrète appelée "Wangjaesan" qui aurait reçu ses instructions de Pyongyang. Parmi les personnes mises en examen ou interrogées figurent des universitaires, des syndicalistes (membres notamment de la confédération KCTU) ainsi que des représentants tant du Parti démocratique du travail (gauche) que de la principale formation d'opposition, le Parti démocrate (centriste) - dont un ancien collaborateur de Lim Jae-chung, ex-président de l'Assemblée nationale, le rédacteur en chef du magazine Minjok 21 et les responsables d'un site Internet, Chongchun, du Comité pour la mise en oeuvre de la déclaration conjointe Nord-Sud.

 

En ce qui concerne ces deux médias, il a été procédé à un amalgame entre leurs prises de position publiques en faveur du dialogue intercoréen et de la réunification de la péninsule et un prétendu espionnage au profit de la Corée du Nord.

 

Ce scandale tombe à pic pour le président Lee Myung-bak et sa formation, le Grand parti national (GPN), minoritaire lors des dernières élections locales et partielles, alors que les prochaines élections législatives et présidentielle sont prévues en 2012, respectivement au printemps et en décembre, et que toute l'opposition s'est réunie pour s'opposer à l'installation d'une base navale qu'utiliseraient les Américains dans l'île de Jeju. L'affaire Wangjaesan permet opportunément d'éclipser le débat sur la base de Jeju ou de faire oublier les manifestations pour la diminution des frais de scolarité. 

 

Le contexte de cette nouvelle affaire rappelle celui de l'affaire du Cheonan, le dramatique naufrage d'un navire sud-coréen ayant causé 46 morts en mars 2010, et que Séoul accuse Pyongyang d'avoir torpillé. Pourtant, aucune preuve convaincante n'a été apportée de l'implication de la RPD de Corée, qui a fermement rejeté toute responsabilité. Les résultats de l'enquête incriminant Pyongyang avaient opportunément été publiés à la veille des élections locales mais n'avaient pas empêché la défaite du GPN à ce scrutin, face au scepticisme d'une bonne partie de l'opinion.

 

Le Parti démocrate a réagi en niant avoir le moindre rapport avec cette affaire d'espionnage, et en déclarant qu'elle faisait partie d'un complot plus large pour déstabiliser la politique sud-coréenne et affaiblir l'opposition libérale avant les élections nationales de 2012.

 

Pour sa part, la RPD de Corée, dans un bulletin du Communiqué pour la réunification pacifique de la Corée puis dans une dépêche de l'agence KCNA, a dénoncé une machination montée par les services secrets et la police de Corée du Sud afin d'affaiblir les forces progressistes et les partisans de la réunification : chaque fois que les gouvernements conservateurs sud-coréens sont en crise, ils ont, selon KCNA, fabriqué des affaires d'espionnage anti-RPDC "afin de nourrir l'hostilité contre leurs compatriotes en RPDC et s'engager dans une escalade de confrontation et de mouvements guerriers".

 

Cette année a ainsi vu la réhabilitation de Cho Bong-am, exécuté en 1959 à l'issue d'un procès truqué l'accusant d'espionnage pour la RPDC, alors que le régime Syngman Rhee touchait à sa fin en étant balayé quelques mois plus tard par la révolution démocratique du printemps 1960. Il a fallu 52 ans de combat pour que Cho Bong-am soit réhabilité, mais la vérité finit toujours tôt ou tard par éclater. 

 

Sources : AAFC, Inteldaily et KCNA (dépêches en date du 4 et du 6 août 2011). Photo : Cho Bong-am lors de son procès.

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