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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 00:29

Les 28 et 29 janvier s'est tenue, à Pyongyang, la quatrième conférence des secrétaires de cellule du Parti du travail de Corée (PTC). Le discours de clôture du Président Kim Jong-un, Premier secrétaire du PTC, a mis l'accent sur le rôle primordial joué par les secrétaires de cellule vis-à-vis de leurs compatriotes de République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pour élever le niveau de vie de la population et assurer l'égalité des chances entre tous les citoyens. L'accent mis sur ce dernier point témoigne de la volonté des autorités nord-coréennes d'élargir et de renforcer la base sociale des institutions de la RPDC, alors que l'accession d'enfants et de petits-enfants d'ouvriers, de mineurs et de paysans au sommet de l'Etat a été un puissant facteur de mobilisation sociale dans les années et les décennies ayant suivi la fondation de la République populaire démocratique de Corée - avant que les difficultés économiques apparues dans les années 1990  ne limitent les possibilités d'ascension sociale.

 

kim_jong_un_conference-cloture-secretaires-cellule-PTC.jpg

 

Après avoir souligné le rôle joué par les cellules du Parti du travail de Corée, sous l'autorité du Président Kim Il-sung et du dirigeant Kim Jong-il, dans l'édification du socialisme en Corée et la consolidation de l' "unité monolithique" entre le Parti, le peuple et l'armée, Kim Jong-un, Premier secrétaire du PTC, a mis l'accent sur les tâches à accomplir par les secrétaires de section au moment où "la révolution [coréenne] aborde un nouveau tournant", dans l'édification d'une puissance économique et la consolidation de "la conscience de classe face à l'impérialisme".

 

Parmi les améliorations à apporter dans le travail des organisations de base que constituent les cellules du PTC, la lutte contre les "abus de pouvoir" et les "pratiques bureaucratiques" a été placée au coeur des objectifs de renforcement du Parti en direction des citoyens coréens. Il convient ainsi d'intensifier les critiques provenant de la base à l'égard des dirigeant inefficaces ou corrompus, en rendant compte aux échelons supérieurs du Parti. 

 

Kim Jong-un a cité le 66ème anniversaire de la fondation de l'Union des enfants coréens comme un exemple témoignant de l'engagement prioritaire du Parti en direction des masses, en observant qu'avaient pris part à ces manifestations "les enfants de travailleurs ordinaires, de paysans, de fonctionnaires et d'intellectuels, plutôt que [les enfants de]s cadres". De même, il a souligné que les "enfants de ceux qui ont commis des crimes contre le pays" n'avaient pas été discriminés en étant nommés comme délégués, dès lors que leur comportement exemplaire au sein des mouvements de jeunesse justifiait qu'ils soient choisis. Déjà, l'accession au pouvoir du Président Kim Il-sung, âgé de seulement 33 ans lors de la libération de la Corée en 1945, avait coïncidé avec un renouvellement social et générationnel à la tête du nouvel Etat coréen, en rupture avec la tradition qui avait accordé la prééminence aux nobles, ainsi qu'aux personnes les plus âgées - suivant la pratique confucéenne. L'amour et la confiance du Parti à l'égard de l'ensemble des citoyens sont comparés à ceux que la mère, figure protectrice, doit prodiguer à ses enfants.

 

Il est également souligné que le rôle du PTC en direction des citoyens ne doit pas être conduit de manière uniforme, en refusant toute discrimination en direction des personnes qui ne suivent pas les idées du Parti. A l'égard de ces derniers, la priorité doit être à un travail d'éducation et de persuasion, car c'est "la confiance politique qui entraîne la loyauté", et pas l'inverse.

 

Cette démarche d'ouverture renvoie aux conditions d'adhésion au PTC, qui regroupe d'ores et déjà environ un sixième des citoyens de la RPDC, soit une proportion très supérieure à celle des Partis communistes au pouvoir, ou anciennement au pouvoir, dans les démocraties populaires. Ce rejet d'un certain élitisme s'inscrit dans la recherche d'une symbiose entre le PTC et l'ensemble des couches sociales. Il fonde aussi l'analyse des dirigeants nord-coréens selon laquelle la disparition de l'URSS et des démocraties populaires d'Europe de l'Est a été la conséquence d'un manque d'attention accordé au travail idéologique, ainsi que de la place prise par les opportunistes et les carriéristes au sein du Parti.

 

Si les références aux aînés révolutionnaires s'inscrivent à la fois dans la tradition de la RPDC et de la culture coréenne de respect des anciens, il est peu banal que soient aussi nettement mises en exergue les critiques en creux formulées contre certaines pratiques au sein du Parti. L'encouragement à une rénovation des pratiques, ainsi que la valorisation des exemples tendant à promouvoir l'égalité des chances, doivent s'interpréter comme une volonté de renforcer les bases sociales des institutions nord-coréennes, quand s'engagent de nouvelles "batailles de la production" et dans un contexte international incertain, ce qui conduit à exalter l'unité de la population autour du Parti et de ses dirigeants.

 

Source : KCNA

Discours de Kim Jong-un traduit en français sur le site Naenara

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 13:38

Renouant avec l'usage qui avait prévalu jusqu'en 1994 à l'époque du Président Kim Il-sung, le dirigeant Kim Jong-un de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a prononcé un discours de nouvel an, le 1er janvier 2013, fixant les orientations politiques et économiques pour la nouvelle année, et qui fait suite aux éditoriaux conjoints publiés par les principaux quotidiens nord-coréens entre 1995 et 2012. Cette année, l'accent est à nouveau mis sur la poursuite de l'élévation du niveau de vie de la population, en rappelant les résultats déjà obtenus en 2012. Par ailleurs, les observateurs étrangers ont surtout analysé la fin du discours qui, suivant l'usage, traite des relations internationales et intercoréennes : il est lancé un appel sans ambiguïté pour faire progresser la cause de la paix et de la réunification dans la péninsule coréenne, quelques semaines après l'élection de Mme Park Geun-hye à la présidence de la République en Corée du Sud. Dans l'analyse ci-dessous (le millième article mis en ligne sur le site Internet national de l'AAFC), l'Association d'amitié franco-coréenne forme le voeu ardent que le dialogue intercoréen puisse effectivement être renoué, dans l'intérêt de la nation coréenne et pour la prospérité du peuple coréen. Si des percées diplomatiques sont réalisées, il est souhaitable et nécessaire que la France saisisse cette occasion pour développer les échanges bilatéraux, en élevant le statut du bureau français de coopération à Pyongyang à celui d'une ambassade de plein exercice, à l'instar de l'Allemagne et du Royaume-Uni ; un tel choix contribuerait à enrayer le recul de l'influence la France par rapport à ses partenaires européens dans cette partie du continent asiatique la plus dynamique au monde. 

 KimJongun 01012013

Conformément à la tradition coréenne, marquée notamment par le respect des fondateurs, dans son discours de nouvel an du 1er janvier 2013, le Premier secrétaire du Parti du travail de Corée Kim Jong-un a tout d'abord rendu hommage à ses prédécesseurs, le Président Kim Il-sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée en 1948, et le dirigeant Kim Jong-il, disparu le 17 décembre 2011, salués et honorés comme "les pères de la nation". La "loyauté", la "fidélité" et la "sincérité"- trois valeurs cardinales dans les relations au sein de la communauté nationale, de la cellule familiale et entre les personnes, suivant l'usage confucéen - sont mises en exergue dans le lien établi entre le peuple coréen de la RPDC et ses dirigeants, et dont témoignent les références au "kimilsungisme-kimjongilisme".

Les voeux de nouvel an ont été adressés non seulement aux citoyens de la RPD de Corée, mais aussi aux "compatriotes du Sud" et d'outre-mer, en entendant leurs aspirations à la réunification et à la prospérité de la nation coréenne, ainsi qu' "aux peuples progressistes du monde" entier et "aux amis étrangers qui aiment la justice et la paix". Dans son premier discours public, à l'occasion du centième anniversaire de la naissance du Président Kim Il-sung le 15 avril 2012, le Présidente Kim Jong-un avait également salué les Sud-Coréens et les amis du peuple coréen dans le monde.

S'agissant de l'analyse rétrospective de l'année 2012, la réussite de la mise sur orbite de la seconde version du satellite Kwangmyongsong-3, le 12 décembre 2012, par des technologies propres à la RPDC, est saluée comme un exemple à suivre pour l'élevation du niveau de développement scientifique et économique du pays, alors qu'est rappelée la série de "sévères catastrophes naturelles" ayant affecté la RPDC en 2012. Dans l'édification d'un "puissant pays socialiste" pour améliorer le bien-être de la population, sont rappelés la mise en service de la centrale électrique de Huichon et du port de Tanchon, ainsi que l'allongement à douze ans de la durée obligatoire de scolarité.

En 2013, l'objectif en économie est d' "effectuer un virage radical afin de construire un géant économique dans l'esprit et avec le courage qui furent les nôtres pour conquérir l'espace : tel est le slogan que notre parti et le peuple doit suivre cette année". L'effort doit d'abord porter sur les industries de base, que sont l'énergie (charbon, électricité), la métallurgie et les transports, tout particulièrement ferroviaires. De fait, comme en Chine, le vieillissement du réseau de chemin de fer est un obstacle à un approvisionnement optimal des unités de production (y compris dans l'industrie légère), tandis que le fonctionnement des usines à pleine capacité requiert une hausse de la production d'énergie. Dans l'agriculture, la priorité est accordée à l'atteinte de l'objectif de production de céréales, par le recours à des méthodes intensives, ainsi qu'à la diversification (viande, poisson, fruits) pour améliorer le régime alimentaire. Un rôle tout particulier incombe ici à l'armée, force de production économique majeure en RPDC, et aux membres des "brigades de choc" - faisant ainsi référence aux batailles pour la production lancées périodiquement par la RPDC depuis sa fondation en 1948. L'amélioration des méthodes de gestion, par une responsabilisation accrue des travailleurs, tout en s'inspirant des expériences pilotes conduites localement, traduit une approche pragmatique et empirique. Les mesures économiques du 1er juillet 2002 ont d'ores et déjà consacré l'autonomie de gestion des entreprises, la création de zones économiques spéciales et l'ouverture aux investissements étrangers, aujourd'hui majoritairement chinois, notamment pour moderniser l'outil de production.

Le discours du 1er janvier 2013 accorde ensuite une place conséquente au développement de la culture ou, plus exactement, de l'environnement social, ce qui inclut l'effort de construction, la santé publique, l'éducation et les arts : les larges travaux de réaménagement de la ville de Pyongyang, tout comme l'inauguration de bâtiments publics, de parcs et d'aires de loisir, s'inscrivent dans cette attention particulière portée à l'architecture et à l'urbanisme.

Pour relever les défis de la nouvelle étape à franchir dans le développement du socialisme en Corée, les cadres - du Parti comme de l'armée et des organisations de masse - sont invités à se défaire de la "vieille façon de penser". La Ligue de la jeunesse doit redoubler d'efforts et de créativité.

Dans le domaine diplomatique, seule la question de la réunification est approfondie cette année, même si sont également mises en cause les manoeuvres des impérialistes pour interférer dans les affaires intérieures d'Etats souverains. Le dirigeant Kim Jong-un a déclaré que pour "mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud" et que "l'histoire des relations intercoréennes montre que la confrontation entre compatriotes ne mène à rien sinon à la guerre". Vis-à-vis de la nouvelle présidence sud-coréenne, qui entrera en fonctions en début d'année 2013, la porte est ouverte à une reprise du dialogue, pour clore la phase de confrontations ayant caractérisé le mandat du président sortant Lee Myung-bak (2008-2013).

L'ouverture de la nouvelle présidente sud-coréenne Park Geun-hye sera appréciée à l'aune de sa volonté de mettre en oeuvre, ou non, les déclarations conjointes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, signées par les deux gouvernements coréens et qui, en droit international, engagent les deux Etats au-delà des changements de majorité, mais auxquelles l'administration Lee Myung-bak a tourné le dos. Mme Park Geun-hye a évoqué une possible reprise des projets économiques communs, ainsi que des livraisons de céréales et d'énergie au Nord, mais à condition que la RPDC renonce d'abord à ses armes nucléaires. Une telle condition préalable n'est pas acceptable, en l'état, par Pyongyang, qui a développé une force de dissuasion nucléaire suivant une doctrine analogue à celle de la France, pour assurer sa protection face à la superpuissance américaine. Dans un geste évident d'apaisement, tant vis-à-vis de la Corée du Sud que des Etats-Unis, le discours du 1er janvier ne mentionne toutefois à aucun moment le statut de la Corée du Nord d'Etat doté de l'arme nucléaire.

C'est sur la base des déclarations du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007 que les Coréens, du Nord, du Sud et de la diaspora, sont conviés à permettre l'édification d'une puissante nation réunifiée, de manière indépendante des grandes puissances.

Principale source : KCNA, sept dépêches en date du 1er janvier 2013.

Le discours de nouvel an de Kim Jong-un est consultable sur le site officiel de la RPD de Corée Naenara.

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 21:32

L'accession du maréchal Kim Jong-un au poste de commandant suprême de l'Armée populaire de Corée, il y a un an, le 30 décembre 2011, consacrait sa position de nouveau numéro un de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). A l'issue de sa première année de direction de la RPDC, l'Association d'amitié franco-coréenne a souhaité dresser un bilan de l'action qu'il a engagée.

 

kim jong un unité 105 5La première inspection de terrain du Président Kim Jong-un, le 1er janvier 2012, à la 105ème division de chars Ryu Kyong Su Séoul, était riche de symboles (photo à gauche) : comme avant lui le Président Kim Il-sung puis le Dirigeant Kim Jong-il, le Maréchal Kim Jong-un a souhaité rappeler l'attention prioritaire portée aux affaires militaires, dans un contexte où les tensions croissantes avec la Corée du Sud et les Etats-Unis ont fait de la puissance militaire une des garanties de la souveraineté nationale de la RPD de Corée. C'est en effet après la crise dite des fusées de Cuba, en 1962, que la Corée du Nord a accentué son effort militaire, afin de disposer d'une capacité d'action autonome vis-à-vis des grandes puissances, l'alliance militaire avec l'Union soviétique n'apparaissant alors pas suffisante face à de possibles actions des Etats-Unis et de leurs alliés. La détention de l'arme nucléaire s'est inscrite dans cette démarche de constitution d'une force militaire de dissuasion indépendante.

 

D'autres signes de la continuité du pouvoir à la tête de l'Etat nord-coréen sont apparues dans la célébration des anniversaires de la RPDC, à commencer par le centenaire de la naissance du Président Kim Il-sung, puis lors des cérémonies du première anniversaire de la disparition du Dirigeant Kim Jong-il, le 17 décembre 2011, qui ont donné lieu à l'inauguration du Palais mémorial du soleil Kumsusan, rénové. A cet égard, la ressemblance entre Kim Jong-un et Kim Il-sung n'est pas seulement physique, mais aussi dans la gestuelle : appuyant les marques de sympathie à l'égard des citoyens nord-coréens, dans leur diversité d'âges, de statuts et de professions, Kim Jong-un, Premier secrétaire du Parti du travail de Corée (PTC), entend renouer avec la proximité exceptionnelle entre le dirigeant et son peuple après la Libération en 1945, et qui est un des ressorts de "l'unité monolithique" propre au système politique nord-coréen.

 

Mais le Premier Secrétaire Kim Jong-un a aussi imprimé un style propre de gouvernement, caractérisé par l'association de son image à celle de la "première dame", Ri Sol-ju, ainsi que par une ouverture assumée à l'égard des modes de consommation culturelle extra-coréens qui, depuis plusieurs années, avaient déjà fait leur apparition en RPDC. A cet égard, le camarade Kim Jong-un est un homme de son époque et de sa génération, dans une période d'un an qui a été marquée par la poursuite de la modernisation technologique en vue d'élever le niveau de vie des Nord-Coréens : c'est vrai tant de la mise sur orbite du premier satellite utilitaire de la RPDC, que de l'apparition des premières tablettes tactiles. A cet égard, l'accent mis sur le développement d'une société de loisirs et de consommation - dont l'inauguration de plusieurs parcs d'attraction a été un ses symboles - traduit une aspiration de fond de la société, après les difficultés de la "dure marche" puis la remise en état de marche de l'appareil productif, sur fond cependant de dépendance chronique des aléas climatiques - particulièrement lourds en 2012 - en vue de retrouver l'autosuffisance alimentaire. Par ailleurs, des mesures de clémence à l'égard de réfugiés retournés au Nord après avoir été au Sud ont donné lieu à une médiatisation nouvelle, alors que ces flux de populations semblent avoir significativement augmenté au cours de l'année 2012 - ce qu'on peut interpréter tant comme la traduction d'une meilleure situation économique au Nord que l'expression nouvelle d'attentes après le retour en RPDC.

 

kim jong un ri sol ju 4

 

Les commentateurs occidentaux ont beaucoup glosé sur la mise en place, attendue mais pas encore survenue, d'un nouveau train de mesures économiques, ainsi que sur la persistance des tensions diplomatiques dans la région. L'AAFC a souligné à plusieurs reprises que des facteurs exogènes - le renouvellement des directions politiques aux Etats-Unis, en Chine, en Corée du Sud et au Japon, dans les derniers mois de l'année 2012 - pèseraient d'un poids déterminant. Enfin, l'ouverture aux investissements étrangers a été confirmée, mais elle nécessite une stabilisation de la situation politique pour lever les obstacles mis par le Conseil de sécurité des Nations Unies à la pleine insertion de la RPDC sur le marché mondial.

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 23:40

commemoration_40eme_anniversaire_Constitution_Coree-du-N.jpgLe 27 décembre 1972, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a adopté une nouvelle Constitution lors de la première session de la cinquième législature de l'Assemblée populaire suprême. Remplaçant la Constitution de 1948 ayant fondé la RPD de Corée, la Constitution de 1972, toujours en vigueur, a été amendée à quatre reprises, le 9 avril 1992, le 5 septembre 1998, le 9 avril 2009 et le 13 avril 2012. Alors qu'un rassemblement national s'est tenu le 26 décembre 2012 au Palais de la culture du peuple à Pyongyang à l'occasion du 40ème anniversaire de l'adoption de la Constitution socialiste de la République populaire démocratique de Corée (photo à gauche), l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) présente les dispositions essentielles du texte fondamental de la RPD de Corée, dans sa version publiée sur le site officiel Naenara et qui correspond au texte issu de la révision de 2010 (la révision de 2012 a introduit notamment dans la Constitution le rôle du dirigeant Kim Jong-il, disparu le 17 décembre 2011, et a précisé que la RPDC est un Etat doté de l'arme nucléaire). Selon nos informations, les articles cités ci-après n'ont pas été modifiés en 2012, mais ont pu être renumérotés - chaque révision ne donnant pas lieu à l'introduction d'articles additionnels, comme c'est le cas dans les pays occidentaux, mais à une renumérotation d'ensemble des articles de la Constitution.

 

La Constitution de la République populaire démocratique de Corée est formée de sept chapitres précédés d'un avant-propos qui souligne le rôle joué par le Président Kim Il-sung, fondateur de la RPDC en 1948, et créateur des idées du Juche qui définissent le socialisme de la RPD de Corée. Les chapitres I à V correspondent aux droits fondamentaux (y compris les droits sociaux), qui figurent souvent en préambule des Constitutions européennes, tandis que l'organisation institutionnelle fait l'objet du chapitre VI. Les armoiries, le drapeau, l'hymne (l'Hymne patriotique) et la capitale de la RPDC (Pyongyang) sont précisés au chapitre VII.

 

Dans le chapitre I ("Politique"), l'article premier définit la République populaire démocratique de Corée comme un "Etat socialiste souverain qui représente les intérêts de tout le peuple coréen". L'article 2 rappelle la légitimité historique de la RPDC, issue des luttes de libération contre l'occupation japonaise de la Corée (1910-1945) : "la République populaire démocratique de Corée est un Etat révolutionnaire qui perpétue les brillantes traditions établies au cours des glorieuses luttes révolutionnaires contre les agresseurs impérialistes, pour la libération de la patrie, pour la liberté et le bonheur du peuple". Les idées du Juche et la politique de Songun, principes directeurs de l'orientation politique de la RPD de Corée, sont mentionnés à l'article 3, en tant  que "conception du monde axée sur l’homme" et "idées révolutionnaires ayant pour but l’émancipation des masses populaires". L'objectif de réunification de la Corée, selon les trois "principes de l’indépendance, de la réunification pacifique et de la grande union nationale", énoncés dès 1972 dans le communiqué conjoint Nord-Sud du 4 juillet 1972, figure à l'article 9.

 

Au chapitre II ("Economie"), il est énoncé que "la République populaire démocratique de Corée s’appuie sur les rapports de production socialistes et sur les assises de son économie nationale indépendante" (article 19). La propriété collective des moyens de production (qui appartiennent à l'Etat ou aux "organisations sociales et coopératives") figure à l'article 20, et la protection de la propriété individuelle (définie comme la propriété "destinée à la satisfaction des besoins personnels des citoyens et à leur consommation personnelle", qui se formalise par exemple dans les lopins individuels) à l'article 24. L'article 25 constitutionnalise l'abolition de la fiscalité (devenue effective le 1er avril 1974) et proclame le droit au logement, ainsi qu'à la nourriture et à l'habillement - garantis dans le cadre du système public de distribution. L'article 30 fixe la durée de la journée de travail à 8 heures, et l'article 31 interdit le travail des enfants âgés de moins de 16 ans. 

 

Le chapitre III ("Culture") fixe l'objectif d'épanouissement culturel des travailleurs : "la culture socialiste, qui s’épanouit et se développe en République populaire démocratique de Corée, contribue à élever la créativité des travailleurs et à combler leurs nobles besoins culturels et émotionnels" (article 39). La protection du patrimoine culturel national est consacré à l'article 41. L'accent mis sur la culture est indissociable de l'effort consacré à l'éducation nationale : l'article 47 généralise l'enseignement public gratuit et consacre le principe d'un revenu étudiant par l'octroi généralisé de bourses ("l’Etat dispense un enseignement gratuit à tous les élèves et accorde des bourses d’études aux étudiants des établissements d’enseignement supérieur et des écoles spécialisées"). La gratuité des soins médicaux figure à l'article 56, et le rôle incombant à l'Etat dans la protection de l'environnement est consacré à l'article 57.

 

Constitué de seulement quatre articles, le chapitre IV ("Défense nationale") énonce notamment, en son article 59, que "les forces armées de la République populaire démocratique de Corée ont pour mission d’appliquer la ligne de la révolution fondée sur le Songun, pour protéger la Direction de la révolution, défendre les intérêts du peuple travailleur et sauvegarder le régime socialiste et les acquis de la révolution ainsi que la liberté, l’indépendance et la paix de la patrie contre toute agression étrangère".

 

Le chapitre V est spécifiquement consacré aux "droits et devoirs fondamentaux du citoyen". Conformément à l'article 66, "le citoyen acquiert, à partir de 17 ans, le droit de vote et le droit d’être élu sans distinction de sexe, d’origine ethnique, de profession, de durée de résidence dans le pays, de fortune, de degré d’instruction, d’appartenance politique, d’opinion politique ou de confession". Aux termes de l'article 67, "Le citoyen jouit des libertés d’expression, de presse, de réunion, de manifestation et d’association. L’Etat assure aux partis politiques et aux organisations sociales démocratiques le libre exercice de leurs activités" (il existe en RPDC trois partis politiques représentés au Parlement, se présentant sur des listes communes, mais le rôle principal incombe au Parti du travail de Corée, issu de la fusion de plusieurs partis d'orientation communiste). La liberté de religion figure à l'article 68 et le droit de déposer des plaintes (ce qu'on appellerait en France le droit de pétition) à l'article 69. Chaque citoyen bénéficie du droit au travail (article 70) et du droit au repos (article 71), de la gratuité des soins et de la protection sociale, notamment en cas de vieillesse, de maladie ou d'invalidité (article 72), ainsi que du droit à l'instruction (article 73). Suivant une inspiration très proche de celle de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789, "l’inviolabilité de la personne et du domicile ainsi que le secret de la correspondance sont assurés au citoyen. Sans raisons légitimes, il est interdit de contraindre ou d’arrêter un citoyen ni de perquisitionner son domicile" (article 79). Le principe de l'asile politique, familier au droit français, est énoncé à l'article 80 qui évoque aussi la liberté de création scientifique et culturelle : "La République populaire démocratique de Corée protège les étrangers venus se réfugier en Corée à la suite de leur lutte pour la paix et la démocratie, l’indépendance nationale et le socialisme, pour la liberté d’activités scientifique et culturelle". Dans ce même chapitre figurent les devoirs du citoyen, notamment le devoir de travailler, de respecter la loi et de défendre la patrie.

 

L'organisation institutionnelle, détaillée au chapitre VI ("Institutions de l'Etat"), accorde la prééminence au pouvoir législatif détenu par l'Assemblée populaire suprême, qui est la première des institutions décrites au paragraphe 1 du chapitre VI de la Constitution. Elue pour cinq ans, "l’Assemblée populaire suprême est l’organe suprême du pouvoir de la République populaire démocratique de Corée" (article 87). Elle vote la loi et la Constitution et a le pouvoir d' "élire et révoquer" l'ensemble les principaux dépositaires des pouvoirs exécutif et judiciaire au niveau national, dont le Président du Comité (aussi appelé Commission) de la défense nationale et le Premier ministre - ce qui correspond ainsi à une investiture du Gouvernement. Elu pour une durée identique à celui de l'Assemblée populaire suprême, "le Président du Comité de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée est le Dirigeant suprême de la République populaire démocratique de Corée" (article 100). S'il exerce certaines fonctions habituelles d'un chef de l'Etat (et exclusivement dans le domaine militaire, y compris la déclaration de l'état d'urgence et de l'état de guerre), comme le droit de grâce, certaines fonctions - comme l'accréditation des ambassadeurs étrangers, le droit d'amnistie ou encore la convocation des sessions parlementaires - relèvent en revanche de l'organisme permanent de l'Assemblée populaire suprême, le Praesidium (aussi orthographié Présidium), et en pratique de son Président. En effet, le Praesidium est "l’organe suprême du pouvoir" entre deux sessions parlementaires (article 112), y compris pour l'approbation de dispositions à caractère législatif. En outre, le Praesidium a les missions d' "interpréter la Constitution, les lois et les règlements en vigueur" (il n'existe donc pas en RPDC de Cour constitutionnelle, conformément à la conception la plus ancienne du parlementarisme selon laquelle seul le Parlement a le pouvoir non seulement de modifier, mais aussi d'interpréter la loi) et, plus classiquement, de contrôle de l'exécutif : "surveiller l’application et l’exécution des lois par les organismes de l’Etat et prendre les mesures nécessaires" (article 116, respectivement alinéas 4 et 5). En outre, "le Présidium de l’Assemblée populaire suprême promulgue les décrets, décisions et directives" (article 120, le texte de la Constitution écrit "des" décrets, décisions et directives, mais il nous semble qu'il s'agit d'une coquille et qu'il faut lire "les", alors qu'il n'existe pas d'articles, définis ou indéfinis, en coréen), les textes promulgués par le Gouvernement (appelé "cabinet des ministres") étant qualifiés non pas de décrets, mais de décisions et directives (article 129) - suivant une compétence d'attribution correspondant aux seuls textes non promulgués par l'Assemblée populaire suprême, en application de la hiérarchie des institutions impliquant une hiérarchie des normes réglementaires.

 

Les organes locaux du pouvoir (assemblée populaire locale, comité populaire local) font l'objet des paragraphes 6 et 7 du chapitre VI de la Constitution de la RPDC, et le parquet et la Cour du paragraphe 8 de ce même chapitre. Les organes locaux disposent d'un budget qui leur est propre, mettent en oeuvre un plan local de développement et disposent de compétences de maintien de l'ordre dans leur périmètre. Il n'y pas d'organisation décentralisée des pouvoirs, à la différence par exemple de la France.

 

S'agissant de l'organisation judiciaire, aux termes de l'article 153, "les enquêtes sont effectuées par le Parquet suprême et les parquets de province (ou de ville relevant directement des autorités centrales), de ville (ou d’arrondissement urbain) et d’arrondissement ainsi que par le parquet spécial". Par ailleurs, l'article 159 dispose que "les jugements sont rendus par la Cour suprême, le tribunal de province (ou de ville relevant directement des autorités centrales), le tribunal populaire de ville (ou d’arrondissement urbain) et d’arrondissement et le tribunal spécial. Les sentences sont prononcées au nom de la République populaire démocratique de Corée". "Le jugement est rendu par un tribunal composé d’un juge et de deux assesseurs populaires. Dans des cas particuliers, le jugement peut être rendu par un tribunal composé de trois juges" (article 163). Les audiences sont publiques, et "le droit de l'accusé à la défense" figure à l'article 164 de la Constitution.

 

Photo KCNA

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 19:51

KimJongil.jpgLe 17 décembre 2011 disparaissait le Dirigeant Kim Jong-il, secrétaire général du Parti du travail de Corée, président du Comité de la défense nationale de la République populaire démocratique (RPD) de Corée, commandant suprême de l'Armée populaire de Corée. Après le décès du Président Kim Il-sung, le 8 juillet 1994, la RPD de Corée a été confrontée à de multiples épreuves. Néanmoins, sous la direction de Kim Jong-il, la RPD de Corée aura connu un développement économique et technologique certain, préservé son indépendance dans un environnement international tourmenté et posé les grands jalons devant mener à une réunification pacifique de la Corée.

Dans un contexte international nouveau, marqué par l'écroulement du socialisme dans certains pays, et dans des circonstances économiques sans précédent, alors que des catastrophes naturelles (inondations, sécheresses) ont durement affecté la population de la République populaire démocratique de Corée et entraîné une sévère pénurie alimentaire au milieu des années 1990, le Dirigeant Kim Jong-il a mis l'accent sur l'effort de modernisation technologique. La République populaire démocratique de Corée s'est notamment engagée sur la voie de la conquête spatiale dont l'aboutissement le plus récent est la mise sur orbite du satellite Kwangmyongsong-3 lancé par la fusée Unha-3 le 12 décembre 2012. Les mesures adoptées sous la direction de Kim Jong-il ont eu pour effet de consolider le système économique socialiste, tout en dynamisant les circuits de production et d'échanges, sans remettre en cause les principes de gratuité de l'éducation et d'accès aux soins, ainsi que de propriété collective des grands moyens de production.

Les buts fixés par le Dirigeant Kim Jong-il de construction d'une Corée puissante et prospère contribuent à un monde plus pacifique et juste, même si de nombreux obstacles demeurent, au premier rang desquels l'embargo auquel est soumise la République populaire démocratique de Corée, le plus vieil embargo au monde, qui frappe d'abord, sinon exclusivement, les populations, et renforcé par les sanctions des Nations Unies suite aux essais nucléaires d'octobre 2006 et mai 2009.

Tout en renouvelant ses offres d'un traité de paix qui mettrait un terme définitif à la Guerre de Corée (un simple traité d'armistice a été signé le 27 juillet 1953), la RPD de Corée dirigée par Kim Jong-il a accédé au statut de puissance nucléaire, suivant une volonté d'indépendance au plan militaire. L'arme nucléaire de la RPD de Corée est conçue comme une arme de dissuasion vis-à-vis des grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis dont le président George W. Bush classa la RPD de Corée parmi les pays de l'« axe du mal » en janvier 2002. En cela, la doctrine de dissuasion nucléaire de la RPD de Corée obéit à des principes proches de ceux définis par le général de Gaulle pour la France : sanctuarisation du territoire, dissuasion du faible au fort, stricte suffisance.

Pour accroître les échanges et la coopération de la République populaire démocratique de Corée sur la scène internationale, le Dirigeant Kim Jong-il avait, jusqu'au cours des mois précédant sa disparition, multiplié les rencontres avec les présidents chinois et russe, cimentant ainsi l'amitié traditionnelle entre la République populaire de Chine et la RPD de Corée et relançant les projets de gazoduc et de liaison ferroviaire entre les deux Corée, projets impliquant la Fédération de Russie.

Le Dirigeant Kim Jong-il a aussi, et peut-être d'abord, été l'artisan de la réconciliation et de la réunification de la nation coréenne divisée depuis 1945. Kim Jong-il a ainsi accueilli, à Pyongyang, les présidents sud-coréens Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun en juin 2000 et en octobre 2007. Les déclarations conjointes adoptées lors de ces sommets historiques sont devenues la pierre angulaire de la réunification de la Corée, en répondant aux aspirations de tous les Coréens, du Nord, du Sud et d'outre-mer. Le développement continu de la zone industrielle conjointe de Kaesong, malgré les aléas des relations intercoréennes, a contribué à faire de la Corée du Sud le deuxième partenaire économique et commercial de la République populaire démocratique de Corée.

Ces orientations ont été permises tant par le changement de majorité à Séoul, avec l'élection de l'opposant Kim Dae-jung fin 1997, que par une politique d'ouverture du Dirigeant Kim Jong-il, dans la continuité des orientations définies par le Président Kim Il-sung. En août 1997, il déclarait ainsi que si la partie sud-coréenne « apportait un changement positif dans ses actes, [la RPDC envisagerait] à n'importe quel moment des négociations franches avec elle sur le destin de la Corée ». Lors d'une visite à Panmunjom, le long de la zone démilitarisée séparant les deux parties de la Corée, le 24 novembre 1996, il avait eu l'idée de la triple Charte, reprenant : les Trois principes de la réunification (indépendance, réunification pacifique, grande union nationale), définis le 4 juillet 1972 ; le Programme en dix points pour la grande union de toute la nation en faveur de la réunification de la patrie, du 6 avril 1993 ; enfin, le projet de fondation d'une République fédérale démocratique du Koryo, adopté le 10 octobre 1980 lors du sixième congrès du Parti du travail de Corée. 

Dans des circonstances particulièrement difficiles, le Dirigeant Kim Jong-il aura œuvré au développement économique de son pays, à la préservation de son indépendance nationale et à la réunification pacifique de la Corée. 

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 23:02

Concomitamment à des remaniements au sommet de l'Armée populaire de Corée, le titre de maréchal de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a été décerné au premier secrétaire du Parti du travail de Corée, Kim Jong-un, par ailleurs commandant suprême de l'Armée populaire de Corée (APC). Cette décision, prise conjointement par quatre des plus hautes instances de la RPD de Corée, consacre l'unité des pouvoirs civil et militaire.

 

Le 17 juillet 2012, Kim Jong-un, commandant suprême de l'Armée populaire de Corée, s'est vu conférer la dignité de maréchal de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

 

La décision a été prise conjointement par le Comité central et la Commission militaire centrale du Parti du travail de Corée, la Commission de la défense nationale de la RPD de Corée et le praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPD de Corée.

 

Avant Kim Jong-un, seuls le Président Kim Il-sung et le dirigeant Kim Jong-il avaient accédé au grade de maréchal de la République populaire démocratique de Corée. Par ailleurs, la dignité de maréchal de l'Armée populaire de Corée n'a été conférée qu'à trois militaires : les anciens ministres de la Défense O Jin-u (décédé en 1995) et Choe Kwang (mort en 1997), nommé maréchal de l'APC en 1995, tout comme Ri Ul-sol, né en 1921.

 

Réunis à la Maison de la culture du 25 avril, à Pyongyang, le 18 juillet 2012, les officiers et les soldats de l'Armée populaire de Corée (APC) ont félicité le commandant suprême de l'APC Kim Jong-un pour sa nomination comme maréchal de la RPD de Corée et lui ont prêté serment de fidélité (photo ci-dessous).

 

serment_loyaute_a_kim_jong_un.jpg

 

Principale source : KCNA.

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 21:29

hyon yong cholL'agence officielle KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé plusieurs changements importants au sommet de la hiérarchie militaire. Tandis que Ri Yong-ho a été déchargé de ses fonctions "pour raisons de santé", Hyon Yong-chol a été nommé vice-maréchal de l'Armée populaire de Corée. Enfin, le général Kim Jong-un a été élevé à la dignité de maréchal.

 

Réuni le 15 juillet, le bureau politique du Comité central du Parti du travail de Corée (PTC) a décidé de relever Ri Yong-ho de ses différentes fonctions : membre du praesidium du bureau politique, Ri Yong-ho était également membre du bureau politique du Comité central du PTC et vice-président de la Commission militaire centrale du PTC. Selon une dépêche de l'agence KCNA en date du 16 juillet, la décision a été prise pour des raisons de santé, alors que Ri Yong-ho est âgé de 70 ans.

 

Le 16 juillet, la Commission militaire centrale du PTC et la Commission de la défense nationale de la RPD de Corée ont nommé Hyon Yong-chol vice-maréchal.

 

Auparavant, lors de la conférence du PTC d'avril dernier, Choe Ryong-hae (en bas, lors d'une visite d'inspection le 22 mai 2012 au centre de loisirs de Mangyongdae) avait été nommé membre du praesidium du bureau politique du Comité central du PTC, vice-maréchal, vice-président de la Commission militaire centrale et directeur du bureau de politique générale de l'Armée populaire de Corée.

 

choe_ryong_hae.jpg

 

Ces remaniements au sommet de l'Armée populaire de Corée (APC) rappellent que, en Corée du Nord comme dans les autres démocraties populaire, "le Parti commande le fusil". En effet, les décisions ont été prises par les autorités politiques du PTC, dont le premier secrétaire Kim Jong-un est également commandant suprême de l'APC. Le général Kim Jong-un s'est vu décerner le grade de maréchal de la RPD de Corée le 17 juillet 2012.

 

Protocolairement, le vice-maréchal Ri Yong-ho était le numéro quatre de la hiérarchie politique et militaire, et le militaire de plus haut rang - après le général Kim Jong-un. Il avait été nommé chef d'état-major des armées en février 2009.

 

La période récente a été marquée par un accroissement des tensions dans la péninsule coréenne, lesquelles ont culminé lors d'un affrontement en novembre 2010 autour de l'île de Yeonpyeong, sur fond de multiplication des exercices militaires conjoints américano - sud-coréens.

 

Principale source : KCNA. Article mis à jour le 18 juillet 2012.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 23:03

L'actualité de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), telle qu'elle ressort des dépêches de l'agence KCNA, a été marquée par la célébration du 66ème anniversaire de la fondation de l'Union des enfants coréens : 45.000 écoliers, dont plus de 20.000 originaires de toutes les provinces, ont participé aux cérémonies commémoratives à Pyongyang, dont le point d'orgue a été le second discours public télévisé du général Kim Jong-un.

 

Fondée le 6 juin 1946 par le Président Kim Il-sung, l'Union des enfants coréens (UEC) a répondu, dès sa création, à l'objectif de poursuivre de génération en génération l'oeuvre révolutionnaire léguée par la guérilla antijaponaise, dans l'édification du socialisme en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). La transmission des valeurs politiques, culturelles et morales répond également à la tradition coréenne, marquée par la prégnance des principes confucéens dans les sociétés asiatiques d'Extrême-Orient.

 

Dans ce contexte, l'avènement d'un nouveau dirigeant, le général Kim Jong-un, à la tête du Parti, de l'armée et de l'Etat en RPDC, coïncide avec des manifestations de grande ampleur à Pyongyang, du 3 au 8 juin 2012, à l'occasion du 66ème anniversaire de la fondation de l'UEC, matrice des différentes organisations de jeunesse, comme les mouvements de pionniers. La nouvelle direction de la RPD de Corée entend ainsi souligner que les efforts accomplis dans l'édification d' "un pays puissant et prospère" le sont pour le bien des générations futures, les enfants étant les "rois" du pays, selon l'expression utilisée par le Président Kim Il-sung, et auquel a succédé le dirigeant Kim Jong-il.

 

La généralisation de l'enseignement primaire et secondaire obligatoire, pendant une durée de onze années, a été une priorité de la jeune RPD de Corée, qui a également mis en place un système étendu de maternités et de crèches, en ayant opéré des choix peu banals. Ainsi, les Nord-Coréens s'enorgueillissent que la maternité de Pyongyang est la seule au monde dont le plafond d'une des salles est constellé de pierres précieuses.

 

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Les 45.000 enfants qui participent aux manifestations de l'anniversaire de l'UEC ont été sélectionnés pour leur exemplarité. Comme les délégués adultes qui sont présents aux cérémonies commémoratives de la RPD de Corée, les délégués de l'UEC ont visité les hauts lieux de l'histoire révolutionnaire à Pyongyang, mais aussi les restaurants les plus réputés ou encore la ferme de fruits de Taedonggang, ainsi que les endroits dédiés à l'épanouissement et aux loisirs des enfants et des jeunes dans la capitale nord-coréenne : le parc d'attraction de Kaeson, le zoo national, le palais des enfants (ci-dessous) ou encore l'Université Kim Il-sung. Les habitants de Pyongyang n'avaient pas ménagé leurs efforts pour offrir le meilleur accueil aux délégués, suivant la tradition d'hospitalité coréenne.

 

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Le 6 juin 2012, jour anniversaire de la fondation de l'UEC, Kim Jong-un, lui-même un des plus jeunes dirigeants au monde, a prononcé son second discours public télévisé après celui des cérémonies du 15 avril 2012, témoignant ainsi de son attachement aux questions touchant à la jeunesse, à l'occasion des premières manifestations d'une telle ampleur pour marquer l'anniversaire de l'UEC.

 

Il a souligné que la jeunesse constituait un trésor plus précieux que 100 millions de tonnes d'or et d'argent, car elle représentait l'avenir et l'espoir. Toujours selon le général Kim Jong-un, les rangs des millions de jeunes révolutionnaires coréens n'ont d'équivalent dans aucun autre pays au monde, et sont la fierté du Parti et du peuple coréen, ainsi que la garantie de la poursuite de l'oeuvre de leurs prédécesseurs dans l'édification du socialisme - depuis les années de la lutte armée antijaponaise et de la guerre de libération de la patrie (guerre de Corée, 1950-1953). Il a souligné la priorité accordée par le Président Kim Il-sung et le général Kim Jong-il aux affaires relatives à la jeunesse comme les plus importantes pour le Parti et l'Etat.

 

Il a dressé le tableau de l'avènement d'une Corée puissante, dont tous les habitants vivraient en harmonie et où chaque maison retentirait de rires. Kim Jong-un a exhorté les délégués à respecter la morale socialiste, à être de bons camarades, respectueux de leurs professeurs et de leurs aînés - devenant les piliers de la Corée à l'ère de la politique de Songun.

 

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Source : KCNA.

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 23:39

Le 19 février 2012, le bureau politique du Comité central du Parti du travail de Corée (PTC) a annoncé la réunion d'une conférence du Parti mi-avril 2012, alors que le 15 avril marquera le centième anniversaire de la naissance du Président Kim Il-sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Il s'agira de la seconde conférence du PTC organisée en l'espace d'un an et demi, après celle qui s'était réunie le 28 septembre 2010 à Pyongyang, et de la quatrième dans l'histoire de la RPD de Corée.

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Le 28 septembre 2010, soit deux semaines avant le 55ème anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée (PTC), la troisième conférence du PTC (photo ci-dessus) avait constitué la plus importante réunion du Parti depuis le Congrès de 1980. A cette occasion, les délégués avaient réélu Kim Jong-il secrétaire général, puis procédé à une révision des statuts du Parti et renouvelé les organes suprêmes du PTC, consacrant ainsi l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants - au premier rang desquels le général Kim Jong-un, devenu vice-président de la Commission militaire centrale du PTC.

 

 Un an et demi plus tard, le bureau politique du Comité central du PTC a annoncé, le 19 février 2012, qu'une nouvelle conférence du PTC se tiendrait "mi-avril", correspondant au centième anniversaire de la naissance du Président Kim Il-sung, fondateur de la RPD de Corée. L'ordre du jour de la conférence n'a pas été précisé, sinon qu'il s'agissait d'honorer la mémoire du généralissime Kim Jong-il, disparu le 17 décembre 2011.

De nombreux observateurs étrangers prévoyaient des annonces politiques en RPD de Corée à l'occasion des cérémonies d'anniversaire du 15 avril 2012. Le renouvellement des instances dirigeantes du PTC se poursuit donc, malgré la disparition du Président Kim Jong-il, ce qui indique une stabilité et une continuité du pouvoir en République populaire démocratique de Corée.

 

Sources : AAFC, KCNA (source reproduite sur le blog en coréen de l'AAFC).

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 09:31

Un ensemble de manifestations se sont tenues dans l'ensemble de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) le 16 février 2012, à l'occasion du 70ème anniversaire de la naissance du Président Kim Jong-il, disparu le 17 décembre 2011.

 

Le 15 février 2012, un rassemblement national à Pyongyang, en RPD de Corée, a honoré la mémoire du dirigeant défunt, en présence notamment de Kim Yong-nam, Président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême, de Choe Yong-rim, Premier ministre, Ri Yong-ho, vice-président de la Commission militaire centrale du Parti du travail de Corée (PTC). Les participants ont observé une minute de silence.

Le Président Kim Yong-nam a souligné le rôle éminent joué par le Président Kim Jong-il, révolutionnaire né sur le Mont Paektu et issu d'une lignée de combattants pour la libération de la Corée de l'occupation japonaise, dans la continuité des idées du Juche créées par le Président Kim Il-sung. Il a développé la politique de Songun sur les base des idées du Juche, comme fondement idéologique et mode d'organisation du Parti du travail de Corée, force motrice dans l'édification de la Corée socialiste. Comme l'a encore souligné le Président Kim Yong-nam, il a développé les Trois chartes pour la réunification de la patrie, il a oeuvré pour la réunification de la Corée en organisant les sommets intercoréens au plus haut niveau du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007. Le général Kim Jong-un, commandant suprême de l'Armée populaire de Corée, conduit à présent la RPD de Corée sur la voie de la construction d'un pays puissant et prospère. Des progrès déterminants doivent être accomplis sur la voie de la réunification indépendante et pacifique de la Corée par les Coréens eux-mêmes.

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Des rassemblements similaires, marqués par une grande solennité après la disparition récente du dirigeant Kim Jong-il, se sont tenus dans l'ensemble du pays.

 

Le 16 février 2012, une grande parade militaire a été organisée à Pyongyang pour marquer l'anniversaire de la naissance du généralissime Kim Jong-il.

Le même jour, une cérémonie a été organisée au Palais mémorial du Soleil Kumsusan, où reposent les dépouilles mortelles du Président Kim Il-sung et du Dirigeant Kim Jong-il, en présence du général Kim Jong-un et de représentants des trois armes de l'Armée populaire de Corée.

 

Source principale : KCNA.

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