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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 23:03

Dans une interview donnée au journal suisse 24 heures et publiée dans son édition du 10 janvier 2009, l'ancien footballeur suisse Karl Messerli racontait comment il avait négocié le transfert, trois mois plus tôt, des deux premiers footballeurs nord-coréens dans un club de l'ouest de l'Europe, un an avant le grand retour du Cheollima sur la scène mondiale du football à l'occasion de sa sélection en phase finale de la coupe du monde de football en Afrique du Sud - une première en quarante-quatre ans. Un article du Monde, publié le 4 mars 2011, donne la parole à Karl Messerli : deux ans après, le transfert de joueurs nord-coréens vers la Suisse s'est poursuivi.

 

karl_messerli.jpgC'était en 1992. L'ancien footballeur professionnel suisse Karl Messerli (à gauche avec l'ancien entraîneur Kim Jong-hun, source Deustche Welle), reconverti dans la sous-traitance de peluches, T-shirts et autres objets promotionnels après sa retraite sportive, arrive en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à la recherche de coûts de production plus compétitifs que ceux de la Corée du Sud : l'homme devait non seulement choisir de produire en Corée du Nord, mais aussi découvrir le football nord-coréen et s'engager dans ce qui allait aboutir, seize ans plus tard, au premier transfert de joueurs nord-coréens dans un club occidental.

 

Karl Messerli a rapidement été convaincu du potentiel des joueurs nord-coréens, mais aussi de la nécessité d'échanges plus nombreux avec les clubs occidentaux pour renforcer leur expérience : "Je me suis tout de suite dit que les Nord-Coréens étaient des joueurs de football parfaits car ils peuvent faire ce qu'ils veulent avec un ballon. Mais ce n'est pas suffisant : il faut aussi avoir le sens du jeu. Et les Nord-Coréens n'ont aucune expérience. Ils ne jouent qu'entre eux, dans un système tactique unique. Mon idée, c'était de faire venir de jeunes footballeurs de là-bas en Suisse. Ce fut un travail terrible de convaincre la Fédé, il a fallu les persuader que c'était la meilleure façon de renforcer l'équipe nationale."

 

Karl Messerli détaille ensuite les modalités de transfert : "La circulation des footballeurs ne peut se faire que si ceux-ci n'ont plus de contrat en Corée et peuvent venir en Europe gratuitement. Mais, si le joueur est transféré dans un autre club à l'issue de sa première expérience, la Corée du Nord touchera une part des indemnités de transfert au titre de la formation."

 

Kim_Kuk_Jin.jpgKim Kuk-jin et Pak Chol-ryong sont devenus en 2008 les premiers licenciés d'un club occidental, en l'occurrence le FC Concordia Bâle, qui a ensuite fait faillite. Le relais a été pris par le club suisse de Wil, avec Kim Kuk-jin et un nouveau joueur, Cha Jong-hyok, défenseur droit titulaire lors de la dernière coupe du Monde. Pour la plus grande satisfaction d'Axel Thoma, entraîneur de Wil : "Ce pays est un vivier dans lequel un club modeste comme le nôtre peut puiser. Ces joueurs ne vont pas aller au Bayern Munich ou au PSG ! Et ils ne nous coûtent presque rien." (respectivement 2.700 et 3.500 euros pour Kim Kuk-jin et Cha Jong-hyok). Depuis le Mondial sud-africain, un autre club occidental a depuis puisé dans le "vivier" nord-coréen, particulièrement prometteur pour les clubs ouest-européens de deuxième division aux budgets plus limités : Bochum, qui a recruté en 2010 l'attaquant vedette Jong Tae-se, Nord-Coréen du Japon.

 

Devenu agent de joueurs nord-coréens, Karl Messerli n'apparaît pas motivé par l'argent : il ne percevra de rémunération qu'en cas de transfert à un autre club de Kim Kuk-jin et Cha Jong-hyok, dont il facilite par ailleurs la vie quotidienne en Suisse. Touché par la beauté des paysages de la RPDC qui lui ont rappelé la Suisse, et impressionné par la force de travail des Nord-Coréens, il s'interroge sur la présence américaine dans le Sud de la péninsule, vingt ans encore après la fin de la guerre froide : "J'essaie de comprendre (...) Pourquoi sont-ils là ? Ce sont toujours les Etats-Unis qui débutent les guerres."

 

Source : Imanol Corcostegui, "Football : Messerli, l'agent suisse de Pyongyang", in Le Monde, 4 mars 2011.

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 23:16

Logo Foot RPDCTombée dans le "groupe de la mort" à la Coupe d'Asie de football, la sélection nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a finalement dû s'incliner dès le premier tour, après un match nul (0-0) avec les Emirats Arabes Unis et deux courtes défaites (1-0) contre l'Iran et l'Irak, tenant du titre - quand la Corée du Sud a, pour sa part, terminé troisième. Un résultat certes décevant pour le Cheollima, mais qui doit être relativisé au regard du très fort investissement des Nord-Coréens dans leurs jeunes joueurs : une formule éprouvée qui est le gage de succès futurs, dans un pays qui n'a pas la force de frappe financière du big business malheureusement devenu la norme du football en Europe, en Amérique latine ou dans des Etats pétroliers comme le Qatar ou les Emirats Arabes Unis.

 
Le prochain Messi pourrait-il être en Corée du Nord ? C'est la question que se posent de nombreux représentants des clubs européens après avoir observé à la loupe les matches du Cheollima lors de la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud (2010), puis de la Coupe d'Asie à Doha (2011). Hedna Mustapha, du club de Monaco, a fait le déplacement au Qatar pour la Coupe d'Asie et est formel : la Corée du Nord est une mine d'or et "a beaucoup de joueurs talentueux", dont il a pu apprécier l'évolution dans les compétitions internationales : "J'ai le sentiment qu'ils seront le prochain gros coup du football mondial".
 
De fait, les sélections jeunes de la RPDC ont signé des résultats impressionnants en 2010, marqués par la victoire  (3-2) sur l'Australie des hommes de Jong Il-gwan en finale de la Coupe d'Asie des moins de 19 ans en octobre, puis par le net succès (2-0), sur l'Ouzbékistan, en Coupe d'Asie des moins de 16 ans en novembre.
 
Le nouvel entraîneur de la sélection nationale nord-coréenne, Jo Tong-sop, tirant le bilan des résultats décevants de son équipe à la Coupe d'Asie, ne s'y est pas trompé, en promettant non seulement un jeu plus offensif, mais aussi en envisageant à l'avenir de combiner les jeunes joueurs et leurs aînés de la sélection nationale.
 
Un investissement dans la jeunesse qui se prolonge dans la capacité à repérer et à former les jeunes talents dès l'âge scolaire. Fin novembre, le Choson Sinbo, quotidien des Coréens du Japon, a publié un reportage sur la mise en oeuvre des nouvelles instructions du ministère de l'Education de la RPD de Corée : à partir de l'école primaire puis au collège et au lycée, des classes de football (pour les garçons et pour les filles) sont formées par classe d'âge dans les différentes régions, les meilleurs élèves pouvant ensuite poursuivre leurs études dans la capitale. Un investissement important est également consenti en équipement et en matériel. Les rythmes scolaires (cours le matin, entraînement l'après-midi) rappellent ceux des cursus français "sport-études", selon une formule qui a fait ses preuves dans d'autres pays et devrait commencer à porter ses fruits dans des délais de trois à cinq ans.
 
Hedna Mustapha exprime toutefois un regret : la difficulté à accéder aux officiels nord-coréens et aux joueurs, notamment à Doha. Si des considérations géopolitiques n'ayant aucun lien avec les échanges sportifs et culturels doivent être déplorées dans le cas français (la France est l'un des deux derniers pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée), l'AAFC  - forte de ses contacts privilégiés avec les Nord-Coréens - est à la disposition de tous les clubs français qui le souhaitent pour organiser des échanges et des rencontres avec leurs futurs interlocuteurs de RPDC.
 
Sources :
- AAFC ;
- AFP, "Could the next Messi be in North Korea ?", 24 janvier 2011 (publié notamment à cette adresse) ;
- Choson Sinbo, 27 novembre 2010.
 
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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 22:26

Logo Foot RPDCSept mois seulement après son difficile mondial sud-africain, l'opiniâtre sélection nationale de la RPDC revient sur le devant de la scène et s'apprête à disputer la 15ème Coupe d'Asie des nations hébergée ce mois de janvier 2011 par l'émirat du Qatar. Sous la houlette du nouvel entraîneur Jo Tong-sop, les Nord-Coréens feront figure d'outsiders tandis que leurs homologues sudistes viseront le titre.

 
Le mardi 11 janvier 2011, la sélection nationale de football de la République populaire démocratique (RPD) de Corée entrera en lice dans la compétition reine d'Asie pour la troisième fois de son histoire (1980, 1992, 2011). Le "Cheollima", dont le retour au premier plan du football international a été salué lors de la Coupe  du monde en Afrique du Sud, fera office d'outsider embusqué derrière les puissances régionales traditionnelles (Iran, Arabie Saoudite, Iraq, Japon, Corée du Sud, Australie).
 
Victimes d'un sort cruel lors de la Coupe du monde sud-africaine l'été dernier, ils avaient échoué dans le groupe le plus difficile avec le Brésil, le Portugal et la Côte d'Ivoire, les Nord-Coréens ont malheureusement à nouveau subi  l'inclémence du hasard pour cette Coupe d'Asie : versés dans le groupe D, ils devront affronter d'emblée le tenant du titre iraqien (2007), l'Iran et les Emirats Arabes Unis. 

Un programme difficile mais passionnant pour une sélection nationale en plein renouveau.

Les adversaires
 
Le premier adversaire de la RPD de Corée sera la sélection des Emirats Arabes Unis, qui au Qatar aura l'avantage d'évoluer quasiment "à domicile". Chaperonnée par le célèbre entraîneur slovène Srečko Katanec, l'équipe du golfe persique peut se targuer d'un réel passé footbalistique (une coupe du monde en 1990, 8 participations à la coupe d'Asie dont une finale en 1996) et d'un avenir brillant avec ses sélections de jeunes qui ont atteint les quarts de finale du dernier mondial des moins de vingts ans en 2009 et la finale des 16èmes Jeux d'Asie en septembre dernier. D'ailleurs, parmi les 23 Emiratis retenus par le sélectionneur Katanec, pas moins de 5 joueurs figuraient dans l'équipe championne d'asie des moins de 20 ans en 2008 ! Bien qu'ils aient su prendre la mesure de cet adversaire lors des éliminatoires du Mondial 2010 en les vainquant à deux reprises, les Coréens seraient bien inspirés de ne pas se reposer sur leurs lauriers et de se méfier des attaquants Ismail Matar et Akhmed Khalil, les deux redoutables atouts offensifs de cette formation à la saveur entièrement "locale".
 
L'Iran qui court après un succès continental depuis 1976 (dernier volet d'un triplé 1968-1972-1976 jamais égalé) a quant à lui croisé le fer avec les Coréens de RPDC pas moins de 16 fois en 37 ans, sans jamais s'incliner et en sortant 11 fois vainqueur ! La Team Melli comme on l'appelle à Téhéran partira donc avec un avantage psychologique qui sera d'autant plus fort que les Iraniens voudront certainement prendre leur revanche sur une équipe qui les a privés de Coupe du monde à deux points près l'année dernière ! Pour cette Coupe d'Asie, la sélection persane présentera un visage rajeuni, et sera conduite par le capitaine aux cent sélections Jawad Nekounam, meneur de jeu du club de Pampelune dans le championnat espagnol ; il s'agira sans doute du match le plus difficile à négocier pour Jong Tae-se et ses pairs, mais en cas de résultat positif les Nordistes auront de bonnes chances de sortir de ce groupe de la "mort". La dernière confrontation s'était soldée par un nul vierge à Pyongyang (0-0).

A noter également qu'à l'orée du tirage au sort des groupes l'année dernière, le capitaine Nekounam avait affirmé devant les journalistes de l'AFC que l'équipe qu'il souhaitait le plus éviter était... celle de la RPDC !

Troisième et dernier adversaire de la poule, le champion irakien n'a certes pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2010 mais les "Lions de Mésopotamie" restent sur une coupe des confédérations 2009 plus qu'honorable  (nul contre l'Afrique du sud, courte défaite 1-0 contre le futur champion du monde espagnol) et compteront encore dans leur rangs leurs éléments les plus talentueux, à savoir Younis Mahmoud, Nashat Akram, Mohammed Emad, ou Bassim Abbas.

La RPD de Corée n'a croisé l'Iraq sur sa route qu'à quatre reprises en match officiel, avec une égalité parfaite des résultats, deux victoires deux défaites, quatre buts inscrits de part et d'autre ; la dernière confrontation en date remonte à un match de qualification pour la Coupe du monde en 1993 qui avait vu les Coréens s'imposer 3-2 à Doha... au Qatar ! Un signe encourageant pour la petite troupe de Jo Tong-sop !
 
Des raisons d'y croire
 
Même si la mission s'annonce presqu'aussi périlleuse que celle du Mondial pour les valeureux Nord-Coréens, beaucoup d'éléments permettent d'envisager la compétition qatarie avec optimisme.
 
jo_tong_sop.jpgD'abord, il convient de rappeler que le sélectionneur des "Rouges" ne sera autre que le bien nommé Jo Tong-sop (photo FIFA.com), dont le palmarès reste sans égal dans le pays :  en 2004, il qualifie l'équipe nationale pour le mondial FIFA des moins de 17 ans qui atteindra les quarts de finale de la compétition en éliminant l'Italie ; en 2006, il conduit la troupe des moins de 20 ans au succès continental puis la chapeaute au Mondial des moins de 20 ans accueilli par le Canada en 2007 ; bien qu'éliminés au premier tour, les jeunes Coréens font preuve d'une combativité exemplaire en obtenant deux nuls et en ne pliant que 1-0 contre le futur champion argentin. Pour couronner le tout, Jo Tong-sop est enfin l'homme clé de la qualification pour la Coupe d'Asie des nations puisque c'est lui qui a conduit la sélection nationale au succès en février dernier lors de l'AFC Challenge Cup 2010, avec une équipe de jeunes. Sa connaissance approfondie du football local, sa relation de longue date avec nombre de joueurs ayant commencé à travailler sous son aile depuis 2004, ainsi qu'une approche psychologique plus fine que celle de son pourtant méritoire prédécesseur Kim Jong-hun sont tout à fait propres à rassurer les supporters du Cheollima.
 
D'ailleurs les 23 joueurs retenus par Jo Tog-sop constituent a priori "la meilleure équipe possible" pour le Cheollima : on retrouve 17 des joueurs nominés pour le Mondial en juillet dernier, qui pourront ainsi capitaliser sur leur expérience face aux géants brésilien et portugais. La présence de l'avant-centre vedette Jong Tae-se à la Coupe d'Asie était incertaine en raison d'un différend technique avec le club allemand du FC Bochum, mais le plus célèbre des zainichis a finalement pu rejoindre son équipe nationale au Moyen-Orient. Combien eût été dommage pour le Cheollima de se priver d'un joueur si talentueux, auteur de 7 buts en quelque 13 matchs de Bundesliga pour une simple erreur de date d'envoi de convocation !
 
A ces 17 joueurs qui n'ont cessé d'évoluer ensemble depuis deux ans dans le cadre de leur préparation au mondial, s'ajoutent des éléments particulièrement brillants qui avaient sans doute fait défaut en juin dernier : le zainichi Ryang Yong-gi, le jeune prodige Choe Myong-ho (dit le Cristiano Ronaldo nord-coréen) et le rapide Kim Kuk-jin, que nous présentons ici brièvement.
 
ryang_yong_gi.jpgRyang Yong-gi, milieu de terrain âgé de 29 ans, évolue en J-League depuis 2005 (il est capitaine du club Velgata Sendai) et sort d'une saison remarquable au cours de laquelle il a inscrit 11 buts et sauvé son équipe de la relégation.Il s'était déjà illustré en février dernier en marquant 4 buts cruciaux pour la RPD de Corée, lui permettant de remporter l'AFC Challenge Cup et ainsi de se qualifier pour ce tournoi. Doté d'une vision du jeu claire et d'un don certain pour les coups de pieds arrêtés, il ajoutera une touche technique à un Cheollima parfois trop enclin à pratiquer un jeu rudimentaire.
 
Choe Myong-ho, surnommé un peu péremptoirement le "Cristiano Ronaldo nord-coréen" en sa prime jeunesse, s'est fait remarquer pour la première fois lors du Mondial U17 2005 au Pérou : triple buteur (contre la Côte d'Ivoire et le Brésil) il avait ouvert le chemin des quarts de finale à ses coéquipiers.  A la suite de cet exploit, il eut l'opportunité de se former en championnat russe au sein du club de Samara où il côtoya l'international sud-coréen Oh Beom-seok. L'expérience ne fut malheureusement pas très concluante, et en 2010 il connut l'amère déception d'être écarté pour le Mondial. Relancé par le sélectionneur Jo Tong-sop lors des Jeux d'Asie de Canton en octobre 2010, il reprend confiance et retrouve le chemin des filets (2 buts). Suffisant pour qu'on lui donne sa chance au Qatar.
 
Kim Kuk-jin était pour sa part le capitaine courage de l'équipe des jeunes nord-coréens lors du mondial U17 2005 et le buteur décisif contre l'Italie. Joueur extrêmement vif et endurant, relanceur infatigable, il fait ses gammes depuis deux ans en championnat suisse et a porté les couleurs du Concordia Basel puis du FC Wil où l'a rejoint cet été son compatriote Cha Jong-hyok ; ses accélérations fulgurantes et sa hardiesse pourraient permettre au Cheollima d'afficher un style de jeu un peu moins cauteleux qu'à l'habitude.
 
Enfin, soulignons que les derniers résultats de la sélection nationale de RPDC sont plutôt satisfaisants avec une courte défaite contre le Koweït (1-2), un nul (2-2) contre cette même équipe et plus récemment de probantes victoires contre Bahreïn et le Qatar (1-0, 1-0), deux équipes également qualifiées pour la Coupe d'Asie.
 
De quoi se prendre à rêver que le Cheollima parvienne à galoper au moins jusqu'en demi-finales, comme en 1980, où la Corée du Sud lui avait barré la route de la finale...

LES 23

1 GK Ri Myong-guk (né le 9 septembre 1986), Pyongyang City
18 GK Kim Myong-gil (né le 16 octobre 1984), Amrokgang
22 GK Ri Kwang-il (né le 20 avril 1988), Rimyongsu
 
2 DF Cha Jong-hyok (né le 25 septembre 1985), Wil
3 DF Ri Jun-il (né le 24 août 1987), Sobaeksu
4 DF Pak Nam-chol (né le 3 octobre 1988), Amrokgang
5 DF Ri Kwang-chon (né le 4 septembre 1985), April 25
8 DF Ji Yun-nam (né le 20 novembre 1976), April 25
12 DF Jon Kwang-ik (né le 5 avril 1988), Amrokgang
13 DF Pak Chol-jin (né le 5 septembre 1985), Amrokgang
20 DF Ri Kwang-hyok (né le 17 août 1987), Kyonggongop
 
6 MF Choe Myong-ho (né le 3 juillet 1988), Pyongyang City
7 MF Ryang Yong-gi (né le 7 janvier 1982), Vegalta Sendai
11 MF Mun In-guk (né le 29 septembre 1978), April 25
14 MF Pak Nam-chol (né le 2 juillet 1985), April 25
15 MF Kim Yong-jun (né le 19 juillet 1983), Pyongyang City
17 MF An Yong-hak (né le 25 octobre 1978), Omiya Ardija
23 MF Kim Kuk-jin (né le 5 janvier 1989), Wil
 
9 FW Jong Tae-se (né le 2 mars 1984), VfL Bochum
10 FW Hong Yong-jo (né le 22 mai 1982), Rostov - capitaine
16 FW Choe Kum-chol (né le 9 février 1987), Rimyongsu
19 FW An Chol-hyok (né le 27 juin 1985), Rimyongsu
21 FW Pak Chol-min (né le 10 décembre 1988), Rimyongsu

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 20:47

Edouard Dupas, bonjour. Après avoir été un des principaux animateurs du site footcoreen.com, tu es l'un des cofondateurs du site footkorean.net, qui a su s'affirmer en seulement quelques mois comme l'un des meilleurs sites de référence en anglais sur le football coréen. D'où vient ton intérêt pour le football coréen, et comment est né le site footkorean.net ?

 
Mon intérêt pour le football coréen a connu ses prémices lors de la coupe du monde 1994 aux Etats-Unis. Cette édition de l'épreuve reine du ballon rond avait été le théâtre de nombreuses surprises, et le petit adolescent que j'étais alors s'enthousiasmait pour toutes ces équipes "exotiques" qui défrayaient la chronique, l'Arabie saoudite, le Nigéria, et... la Corée du Sud. A l'époque, les vaillants guerriers Taeguk, placés dans un groupe difficile, avaient réussi l'exploit de faire match nul contre l'Espagne (2-2) et de ne perdre que par un but d'écart face au champion du monde allemand (2-3). Moi qui raffolais de voir les "petits" tenir la dragée haute aux ténors du football, j'étais servi ! C'est donc principalement parce que j'avais toujours soutenu les outsiders que je me suis attaché au football coréen, qui en était un, et non pas à cause d'un quelconque lien affectif ou familial ; en effet, je ne connaissais que peu de choses sur ce pays, les noms des joueurs m'étaient difficiles à mémoriser, d'autant plus qu'un nombre infime d'entre eux évoluaient en Europe. Il faut aussi se souvenir qu'en 1994, l'Internet n'était pas de mise et l'accès à l'information était limité à la presse sportive nationale, ce qui réduisait fortement la possibilité au non-coréanophone d'en savoir plus sur ce qui se passait du côté de la péninsule.
 
L'épopée du Mondial asiatique 2002 m'a permis de redécouvrir le football coréen sous un jour nouveau. Outre le formidable résultat obtenu par la sélection sudiste (demi finaliste après avoir triomphé de la Pologne, du Portugal, de l'Italie et de l'Espagne !), appuyée par la ferveur de tout un peuple,  j'ai enfin pu affiner ma connaissance des joueurs et un certain nombre d'entre eux ont percé en Europe : l'emblématique capitaine Park Ji Sung (Manchester United)  le défenseur Lee Young Pyo (Psv Eindhoven, Tottenham), ou encore le latéral gaucher Kim Dong Jin (vainqueur de la coupe UEFA 2007 avec le Zenith St Petersbourg).
 
AAFC-LaRoche_091009.jpgUne "coréanophilie" a  commencé à voir le jour en France, et j'en fus. Ce phénomène s'est traduit par la création du site footcoreen à l'hiver 2005.  J'ai rejoint le site en juillet 2007 à l'occasion de la Coupe d'Asie; j'y ai tenu le rôle de rédacteur jusqu'au Mondial sud-africain 2010 (environ 250 articles). Travailler pour le site m'a permis de développer une sorte d'érudition en matière de football coréen (partagée avec Simon Besse, qui a rédigé quelques articles pour le site de l'association, ou Jérémy Salgues) ; plus j'en apprenais sur ce pays et ses talents, plus je voulais en savoir.  Ce penchant était du reste loin d'être exclusivement sudiste : les performances de la Corée du Nord lors des mondiaux U-17 2005, 2007 et U-20 2007 (sans compter le succès du football féminin) ne m'ont pas échappé et je soutenais avec le même intérêt les deux équipes (photo AAFC à gauche, lors du match du Cheollima contre le FC Nantes à La Roche-sur-Yon le 9 octobre 2009 : Edouard Dupas est deuxième à droite).
 
community footkoreanLe site footkorean a vu le jour après la coupe du monde sud-africaine, en août 2010.  L'idée de créer un site d'information sur le football coréen en anglais avait germé depuis longtemps, car le site footcoreen, malgré toute sa qualité et nos efforts incessants, était "condamné" à n'avoir qu'une petite audience de par sa restriction francophone. Or nous voyions plus grand, et l'absence d'un vrai grand site entièrement dédié au sujet sur la toile nous paraissait absurde et injuste au regard des succès obtenus par la Corée. Le Mondial sud-africain, où figuraient les deux sélections nationales pour la première fois de l'histoire nous parut le moment opportun : il fallait profiter de cet élan, ce que nous fîmes. Pour la réalisation du site, je me suis associé avec un autre spécialiste français du football coréen, Chongsoo; ce dernier a crée l'interface technique, et  je me suis chargé de recruter des rédacteurs anglophones d'origine coréenne (dont certains ont des liens de parenté avec des joueurs sud-coréens célèbres !)  pour qu'ils rédigent des articles et épanchent leur passion. Ils ont répondu avec joie  à l'appel.  Aujourd'hui, Le résultat est là : un site quasi-professionnel grand public au contenu riche et varié,  quotidiennement mis à jour et dont la  notoriété grandit au fil des mois !  Nous avons réalisé une sorte de rêve fou avec footkorean !
 
Le football en République de Corée (du Sud) a longtemps été un sport moins populaire que les sports traditionnels, ou que d'autres sports découverts notamment avec la venue des soldats américains. Quand le football a-t-il véritablement pris son essor en Corée du Sud ? 
 
Si le football coréen a réussi son premier coup d'éclat lors de la coupe du monde 1966, où la sélection de la République populaire et démocratique de Corée atteignit les quarts de finale  après avoir battu l'Italie, il aura fallu attendre la fin des années 1970 pour voir la Corée du Sud  émerger sur la scène internationale et faire assaut d'ambition, après 30 ans d'amateurisme.  En 1979, le pays du Matin calme est en lice pour sa première compétition majeure : le mondial FIFA des moins de 20 ans. Eliminés au premier tour, les jeunes Taeguk paient pour apprendre, mais en 1983 ils récidivent et atteignent les demi-finales de cette même épreuve  en vainquant le Mexique et L'Uruguay au passage ! C'est un coup de semonce et la preuve que le potentiel existe, en dépit d'un faible nombre de licenciés. la Korea Football Association (KFA, fondée en 1933) passe alors à l'offensive.
 
Les années 80 sont la décennie de la confirmation : un championnat de football professionnel local est créé en 1983 (la K-League),  la sélection nationale sud-coréenne s'impose en Asie et se qualifie pour le mondial 1986, où elle résiste bien au champion du monde italien (3-2) et à l'Argentine de Maradona (1-3). Autre fait important, le meilleur joueur asiatique du 20ème siècle,  l'attaquant Cha Bum Kun, s'épanouit 11 années durant en Allemagne et fait la preuve qu'un talent coréen peut rivaliser au plus haut niveau. Sous les couleurs de l'Eintracht Francfort puis du Bayer Leverkusen, Cha Bum Kun inscrit une centaine de buts, et remporte deux coupes d'Europe (1980,1988), une première et un véritable tour de force !
 
suk hyun junDepuis lors, la KFA a déployé des efforts considérables pour développer la K-League, dont les clubs phares (Seongnam Ilhwa, Pohang, Suwon, FC Séoul) ont son heung minobtenu nombre de succès continentaux. Plus récemment, des programmes de formation ambitieux ont été mis en place, dont les fruits commencent déjà à "tomber" au bout de quelques années: les sélections nationales U-20 et U-17 ont ainsi été quart de finalistes des Mondiaux FIFA en 2009, et plusieurs jeunes talents ont obtenu des contrats professionnels dans des grands clubs d'Europe, tel Suk Hyun Jun (19 ans) à l'Ajax d'Amsterdam (photo à gauche footkorean) ou Son Heung Min (18 ans) au Hambourg SV (photo à droite footkorean). Le succès a été au rendez-vous pour la sélection nationale de Corée du Sud, qui  est devenue la première d'Asie a atteindre les demi-finales d'une coupe du Monde en 2002. Elle a de nouveau franchi le premier tour l'été dernier en Afrique du Sud, prouvant que 2002 était tout sauf un feu de paille. Avec un nombre grandissant de joueurs coréens en Europe, une K-League attirant de plus en plus de spectateurs, un nombre de licenciés en constante augmentation (40 000 environ), et une sélection nationale devenue la plus populaire toutes catégories sportives confondues, on peut dire que la KFA a réussi au-delà des plus folles espérances, et voit se profiler à l'horizon un avenir grandiose.
 
Footkorean.net a aussi réussi à décrocher de nombreux entretiens avec des joueurs coréens...
  
nam_tae_hee.jpgEn effet, c'est d'ailleurs l'une de nos plus grandes satisfactions ! Cette année nous avons pu, avec de la patience, de l'audace et le précieux concours d'une étudiante coréenne venue en France étudier le français, interviewer la plupart des jeunes joueurs sud-coréens évoluant en France : Nam Tae Hee (FC Valenciennes, photo à gauche footkorean), Kim Won Sik (FC Pau), Song Jin Hyung (FC Tours) et Lee Yong Jae (FC Nantes), qui avait eu l'honneur de disputer le match amical contre la Corée du Nord à La Roche-sur-Yon le 9 octobre 2009. Les deux derniers cités ont connu des débuts brillants avec leurs clubs et pourraient fort bien se bâtir de belles carrières sous nos latitudes. Tous se sont montrés d'une cordialité impeccable, d'excellents ambassadeurs pour la Corée en France  ! 
 
Footkorean a en outre pu poser quelques questions à l'un des joueurs vedettes de la K-League, le monténégrin Dzenan Radoncic, qui a récemment remporté la Ligue des champions asiatique avec Seongnam.  Un entretien avec le populaire international du Celtic Glasgow Ki Sung Yong, est également prévu !
 
 Footkorean ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et d'autres interviews viendront assurément.
 
180px-Grafite beim TrainingOn parle beaucoup des joueurs coréens à l'étranger, mais les clubs coréens recrutent-ils également en dehors de la péninsule ?
 
Bien sûr ! Certes il n'y a pas de comparaison possible avec le phénomène brésilien que connaît le foot professionnel  japonais, mais un nombre non négligeable de joueurs sud-américains et européens posent leurs valises en Corée et s'y trouvent bien. Parmi les grands noms passés par la K-League on peut citer l'international roumain Gabriel Popescu (présent lors de France 98), l'attaquant allemand Paulo Rink, le Brésilien des 23 sud-africains Edinaldo Batista Libânio dit Grafite (photo à droite wikipédia) ou encore  le Néerlandais Kiki Musampa. Plus récemment,  des joueurs de l'ancienne Yougoslavie (Dzenan Radoncic, Dejan Damjanovic),  quelques Sud-Américains (le Colombien Mauricio Molina, le Paraguayen Ortigoza) et des stars du football asiatique (Takahara, Djeparov) se sont invités. Il y a d'ailleurs eu le cas du Brésilien Mota, qui souhaitait obtenir la nationalité coréenne pour porter les couleurs des Diables rouges, mais l'affaire est restée sans suite. L'immense majorité des joueurs pro sont du cru, ce qui n'empêche pas la K-League d'être sans conteste le championnat professionnel asiatique du plus haut niveau.   
 
Lors des matches de qualification pour la coupe du monde, puis des matches de la phase finale de la compétition, tu as contribué - avec un autre animateur de footcoreen, Simon Besse - aux articles publiés sur le blog de l'AAFC, ce dont l'équipe rédactionnelle tient à vous remercier. De fait, tu es devenu un des spécialistes du football nord-coréen en France, en étant notamment interrogé à plusieurs reprises par RFI sur les matches du Cheollima de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et interviewé par le journal l'Equipe. Quelle appréciation portes-tu sur le jeu et les joueurs nord-coréens ?
  
La distinction est assez nette entre le jeu pratiqué par la sélection de Corée du Sud et sa devancière nordiste : les premiers ont une véritable culture de la possession du ballon, de la domination de l'entrejeu portée par une belle puissance athlétique, mais hélas desservie par une rageante inefficacité offensive. Le jeu des Nord-Coréens, du propre aveu de l'entraîneur du Mondial Kim Jong Hun, est à l'inverse résolument tourné vers la défensive, un peu à l'image de la culture du pays ! La tactique employée est celle de l'attentisme, permise par une remarquable organisation et discipline collective. Le 11 nord-coréen préfère rester calmement dans ses 40 mètres et attendre les assauts de l'équipe adverse sans prendre d'initiative. La plupart des équipes adverses ont alors beau jeu d'attaquer, elles n'arrivent pas à trouver la brèche dans cette muraille dressée, laissant ainsi soin au "Cheollima", ce cheval ailé coréen légendaire, de procéder par des contres très rapides, en quelques passes en profondeur, pour marquer et se replier. La méthode est exigeante et requiert une grande concentration.
 
bresil coree du nordCette tactique, qui déplaît aux esthètes mais ravit ceux qui aiment le goût de la sueur et du courage, a fonctionné à merveille lors des matches de qualifications de la zone asiatique, mais n'a hélas pas suffi en Afrique du Sud, lorsque les joueurs ont eu affaire à quelques-uns des meilleurs attaquants du monde, contre le Brésil, le Portugal et la Côte d'Ivoire. Les joueurs nord-coréens manquaient d'expérience au plus haut niveau, ont sans doute été émus par le contexte et n'ont pas eu les reins assez solides pour encaisser ces trois rencontres. Toutefois, les deux cuisantes défaites contre la Côte d'Ivoire et le Portugal, qui serviront d'apprentissage, n'occultent en rien le fait que la Corée du Nord a su longtemps bloquer le favori brésilien en ouverture et réussi à marquer sur une belle action de jeu en fin de match.
 
Concernant les individualités, je dirai que le jeu nord-coréen laisse peu de place à la créativité et l'initiative personnelles, ce qui empêche le spectateur d'isoler le talent d'un joueur en particulier. Il convient toutefois de souligner la qualité des quelques très bons éléments  tels que le numéro 10 Hong Yong Jo,  à la technique très propre et bon botteur de coups francs, le défenseur latéral Pak Nam Chol, qui empêcha la star brésilienne Kaka de s'exprimer lors du match d'ouverture, les zainichis Jong Tae Se et Ryang Yong Gi ou le jeune milieu Kim Kum Il. Il faut également saluer Ji Yun Nam, buteur historique en Afrique du Sud.
 
jong il gwanLes futurs fers de lance de cette équipe devraient être Kim Kuk Jin, Choe Myong Ho, ou encore le jeune Jong Il Gwan, vainqueur et meilleur joueur du championnat d'Asie 2010 des moins de 20 ans (photo à droite footkorean).
 
La progression du football nord coréen passera à mon avis par la poursuite de l'excellent travail de formation tel qu'il est assuré depuis une décennie, et l'envoi régulier des meilleurs joueurs à l'étranger (la Russie, la Suisse ou la Chine semblent de propices terres d'accueil) pour qu'ils ne stagnent pas et apportent leur expérience aux plus jeunes. L'atout que constitue les joueurs zainichis du championnat japonais ne doit pas être négligé non plus. 
  

Que sont devenus, depuis la coupe du monde, le joueur vedette Jong Tae Se, ainsi que l'entraîneur Kim Jong Hun, sur le sort duquel a coulé a beaucoup d'encre ?
 
jong_tae_se_bochum.jpgLe joueur zainichi Jong Tae Se, qui avait tant ému les spectateurs du monde entier par ses larmes versées quand résonna l'hymne nord-coréen lors du fameux match Corée du Nord-Brésil, a quitté son club japonais du Kawasaki Frontale pour rejoindre le Bochum FC, en D2 Allemande. Il y a réussi un très bon début de saison, inscrivant 6 buts en 9 rencontres et gagnant l'adhésion des supporters (photo footkorean). L'entraîneur Kim Jong Hun aurait quant à lui dû essuyer comme son équipe une dure autocritique après l'échec de la coupe du Monde sud-africaine, mais aurait été reconduit dans ses fonctions par la suite. Il a été remplacé aux dernières nouvelles par l'ancien sélectionneur des équipes de jeunes, l'excellent Jo Tong Sop. Je ne confirme pas les rumeurs selon lesquelles il aurait été condamné à des travaux forcés, celles-ci n'ayant nullement été vérifiées. En revanche, il est confirmé qu'il est l'entraîneur du club du 25 Avril, l'une des principales équipes nord-coréennes.
 
Les sélections nord-coréennes U-16 et U-19 viennent de remporter de belles victoires en coupe d'Asie...
 
L'année 2010 a été un véritable triomphe pour le football nord-coréen ! Pendant que l'équipe senior voyageait sur tous les continents pour préparer le Mondial sud-africain, obtenant des résultats encourageants (2-2 contre la Grèce, 1-1 contre le Vénézuéla, 0-0 contre l'Afrique du Sud), une équipe de jeunes conduite par Jo Tong Sop s'est d'abord adjugée en février au Sri Lanka la Challenge Cup, premier titre continental du Cheollima qui qualifiait l'équipe pour la Coupe d'Asie des Nations 2011 !
 
U_16_2010_North_Korea.jpgDans la foulée, les équipes de jeunes nord-coréennes ont réussi ce fantastique doublé U-16 - U-19  (aucune nation n'était parvenue à emporter les deux la même année si ce n'est ... la Corée du Sud, en 2002 ! photo footkorean) avec des équipes entièrement nouvelles et en bataillant contre des équipes données largement favorites (Corée du Sud, Australie, Iran).
 
Ce qui est formidable avec le football nord-coréen, c'est qu'il obtient des résultats extraordinaires avec des infrastructures beaucoup moins "avancées" que celles dont peuvent bénéficier les équipes de la péninsule arabe, le Japon ou la Chine, et surtout sans qu'il existe de championnat professionnel à Pyongyang !  Pour l'instant le football nord-coréen a réussi un sans faute dans cette année 2010, raflant tous les titres continentaux, il ne manque plus que la médaille d'or des Jeux d'Asie qui se déroulent en ce moment même à Canton pour que le tableau soit absolument parfait !!
 
Comme tu vis actuellement en Chine, comment perçois-tu l'intérêt des fans chinois de football pour l'équipe nord-coréenne ?
 
Si les amateurs de football en Chine (qui sont très nombreux !) ont déchanté avec les résultats médiocres de leur sélection nationale depuis 2004 et les problèmes de corruption grevant la ligue professionnelle, ils ont un très grand respect pour l'équipe de Corée du Nord, qu'ils considèrent unanimement comme supérieure ! Le match du Cheollima contre le Brésil au Mondial a été très suivi ici ; les larmes de Jong Tae Se, le courage de ces joueurs inconnus face aux superstars brésiliennes et le but de Ji Yun Nam, tout cela n'a fait qu'amplifier l'admiration pour la sélection de Corée du Nord. Les Chinois ont aussi été les premiers à se moquer des rumeurs lancées par les médias occidentaux selon lesquels les joueurs avaient été condamnés aux travaux forcés à la mine, multipliant les parodies et les détournements d'image sur leurs blogs. Car les Chinois savaient très bien qu'après le Mondial, les joueurs nord-coréens s'étaient rendus en Chine pour se reposer du tournoi sud-africain  !
 
Enfin, je tenais à signaler qu'il n'est pas rare de croiser un jeune Chinois arborant le maillot du Cheollima sur un terrain de football à Pékin !
  
Une dernière question : lors des jeux asiatiques de Guangzhou, les deux sélections nationales coréennes se sont affrontées une fois encore - le Cheollima nord-coréen ayant pris cette fois l'ascendant sur les guerriers Taeguk sud-coréens lors du premier match de poule. Sans te demander de te livrer au jeu hasardeux des pronostics, quelles sont les équipes qui peuvent prétendre à une place sur le podium au regard des résultats des matches de poule ?
 
asian games north korea south koreaCes jeux d'Asie 2010 n'ont pas recelé de surprises particulières si l'on se tient à l'actuelle hiérarchie du football asiatique : Iran, Japon, Emirats Arabes Unis, Corée du Sud et du Nord ont dominé de la tête et des épaules le premier tour et les 8èmes de finale. Ces 5 équipes peuvent prétendre au podium, et il serait très étonnant que l'Ouzbekistan, Oman ou la Thaïlande puissent les en empêcher. Je parierais volontiers sur les deux équipes coréennes et le Japon, qui possèdent des joueurs de classe internationale dans leurs rangs, ou qui ont participé au Mondial sud-africain par exemple !!
 
Pour les équipes qui nous intéressent, soulignons la performance des attaquants nord-coréens Choe Myong Ho (2 buts) et Choe Kum Chol (3 buts), et du sud coréen de l'AS Monaco Park Chu Young (2 buts). Une fratricide demi-finale Nord-Sud est plus que probable, qui ferait office de revanche après le succès du Cheollima en poule contre les voisins sudistes (article et photo : footkorean).

 
Merci Edouard Dupas.
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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 15:32

Lors du premier match de poule des Jeux asiatiques de Guangzhou, les footballeurs sud-coréens, qui ambitionnent de décrocher la médaille d'or au vu de leurs résultats à la coupe du monde en Afrique du Sud, ont eu la surprise d'être battus (1-0) par les Nord-Coréens du Cheollima, qui confortent ainsi leur statut d'une des meilleures équipes de football d'Asie. Après leur victoire sur les Palestiniens (3-0), les Nord-Coréens ont assuré leur qualification en huitièmes de finale, prenant la première place de leur poule devant les Sud-Coréens qui l'ont emporté facilement sur les Jordaniens (4-0).

 

coree nord coree sud jeux guangzhouLes deux équipes coréennes s'étaient toutes les deux qualifiées en phase finale de la coupe du monde en Afrique du Sud, après avoir été confrontées l'une à l'autre lors des deux derniers matches de qualification du groupe Asie : après une série de matches nuls, les guerriers Taeguk sud-coréens avaient remporté une victoire in extremis (1-0) lors de leur dernier face-à-face avec les Cheollima nord-coréens. Ces derniers ont pris leur revanche le lundi 8 novembre 2010 au stade du mont Yuexiu, à Guangzhou, en l'emportant 1-0 lors du premier match de poule de chacune des deux équipes, que le sort a réunies une fois de plus dans le même groupe.

 

A la 36ème minute, le capitaine nord-coréen Ri Kwang-chon a marqué de la tête le but de la victoire, à l'issue d'une rencontre où les Sud-Coréens ont eu davantage d'occasions que leurs compatriotes du Nord (21 tirs sud-coréens, contre 6 tirs nord-coréens). Les Nord-Coréens ont terminé la rencontre à 10, Pak Nam-chol ayant été expulsé à la 66ème minute sur un deuxième carton jaune. Pour leur part, les Sud-Coréens étaient privés de leur attaquant vedette, Park Chu-young, qui n'a pas été libéré à temps par son club de l'AS Monaco. Comme à leur habitude, les Cheollima ont su combiner un solide jeu défensif avec une bonne exploitation des occasions qui se sont présentées à eux - une stratégie qui leur avait déjà permis d'accrocher le Brésil, le 15 juin 2010, lors du mondial en Afrique du Sud.

 

Outre les deux Corée, le groupe C réunit également la Jordanie et la Palestine. Les deux premiers du groupe seront qualifiés en huitièmes de finale, de même que les quatre équipes les mieux classées à la troisième place de leur poule, parmi les six groupes de quatre équipes retenues aux Jeux d'Asie. Comme pour les Jeux olympiques, les footballeurs masculins doivent avoir moins de 23 ans, seuls trois joueurs pouvant dépasser cette limite d'âge dans chaque équipe.

 

choe kum cholAu sein du groupe C, la Palestine et la Jordanie ont fait match nul le 8 novembre. Le 10 novembre, la République de Corée (du Sud) a largement battu la Jordanie (4-0), grâce à des buts de Koo Ja-cheol (21ème et 44ème minutes), Kim Bo-kyung (46ème minute) et Cho Young-cheol (78ème minute), avant que la République populaire démocratique de Corée (du Nord) ne l'emporte facilement (3-0) sur la Palestine, le même jour, sur des buts de Kim Kuk-jin (8ème minute) - l'un des joueurs nord-coréens expatriés, qui évolue dans le club suisse du FC Wil après avoir joué pour le FC Concordia Bâle - Choe Kum-chol (28ème minute, photo à droite - source freebase) et Pak Kwang-ryong (67ème minute). Deux matches de poule restent à jouer le 13 novembre, entre la Corée du Sud et la Palestine, et la Corée du Nord et la Jordanie.

 

Les Nord-Coréens ont pris la tête du groupe C, s'assurant d'ores et déjà une qualification en huitièmes de finale. Si les deux équipes coréennes terminent aux deux premières places de leur groupe, elles pourraient à nouveau se rencontrer en demi-finale.

 

Pour les femmes, les matches de poule, qui opposeront sept équipes, auront lieu du 14 au 18 novembre. Les Coréennes appartiennent à chacune des deux poules, les Sud-Coréennes étant dans le même groupe que les Chinoises, les Vietnamiennes et les Jordaniennes, et les Nord-Coréennnes étant confrontées aux Japonaises et aux Thaïlandaises.

 

Sources :

- AAFC ;

- KBS, "Les footballeurs nord-coréens l’emportent sur leurs voisins du Sud en match d’ouverture des Jeux asiatiques de Guangzhou", 9 novembre 2010 ;

- KBS, "Jeux asiatiques : les footballeurs sud-coréens s'inclinent face à leurs compatriotes nord-coréens à 1 à 0", 8 novembre 2010", 8 novembre 2010 (dont photo) ;

- "Football at the 2010 Asian Games", article de l'encyclopédie wikipédia (en anglais) ;

- résultats du match sur le site officiel des Jeux de Guangzhou.

 

 

 

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 23:01

En 2010, la sélection nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) s'est qualifiée pour la première fois depuis 1966 en phase finale d'une coupe du monde de football. Sans avoir réussi à accéder aux huitièmes de finale, le Cheollima a impressionné, notamment par sa résistance farouche face au Brésil, en n'ayant concédé une défaite que par un but de différence (2-1). Malgré ce parcours, les rumeurs ont pris corps tout au long de la phase finale de la compétition, suite notamment à la sévère défaite face au Portugal (7-0). L'AAFC analyse comment chacune de ces rumeurs a pris corps, qui ne sont pas nouvelles dans le cas de la République populaire démocratique de Corée : déjà, en 1966, la sélection nationale nord-coréenne avait été réputée punie sur la base d'une désinformation alors entretenue par le régime militaire sud-coréen, avant qu'un documentaire du Britannique Daniel Gordon ne mette en lumière le culte entretenu autour des héros de l'épopée de 1966. Décidément, la Corée du Nord est un bon client pour les journalistes en mal de rumeurs propices à doper les chiffres de vente et de diffusion.

 

Les prétendues défections de joueurs : une rumeur vite éventée

 

kim_myong_won.jpgKim Myong-won, An Chol-hyok, Kim Kyong-il et Pak Sung-hyok : un journaliste italien couvrant la coupe du monde en Afrique du Sud relève que ces quatre joueurs nord-coréens sont inscrits "absents". Même si une source "proche de l'équipe" expliquait qu'il s'agissait d'une erreur matérielle, suite à une confusion des Nord-Coréens avec les règles applicables au dernier tournoi auquel avait participé le Cheollima, l'AFC Challenge Cup, qui n'autorise qu'à aligner 18 joueurs, il n'en fallut pas plus pour que la rumeur naisse et enfle : quatre joueurs nord-coréens auraient fait défection.

 

Mais les joueurs réputés manquants réapparaissaient peu après à l''entraînement avec les autres membres de l'équipe (cf. Kim Myong-won sur la photo ci-dessus), éventant la rumeur. Celle-ci avait toutefois pris entretemps des proportions telles que Nicolas Maingot, directeur de la communication de la FIFA, avait dû faire une mise au point.

 

Sources :

- Will Brinson, "Four North Korean  Players Currently 'missing' ", sur le site SoccerFanHouse, 18 juin 2010;

- "Missing quartet a 'clerical error' ", sur le site Soccernet, 18 juin 2010.

 

L'incroyable histoire des "faux supporters"

 

supporter_north_korea.jpgComme l'ensemble des équipes sélectionnées en phase finale de la coupe du monde, la République populaire démocratique de Corée a reçu un certain nombre de billets. Si dans les rangs des supporters nord-coréens (photo à droite), on comptait des ouvriers du bâtiment venus de Corée du Nord travailler sur les stades sud-africains, l'attention des médias occidentaux s'est portée davantage sur les supporters chinois ayant reçu un millier de billets. Ce choix a priori surprenant trouve en fait son explication dans la relation particulière qu'entretiennent la Chine et la République populaire démocratique de Corée : la Chine compte une minorité coréenne de 2 millions de personnes, qui se sentent proches des Nord-Coréens. Beaucoup parmi les plus anciens ont combattu aux côtés des Nord-Coréens pendant la guerre de Corée, avant que leurs enfants et petits-enfants n'étudient dans les universités nord-coréennes puis ne deviennent aujourd'hui les hommes d'affaires étrangers les plus nombreux à investir en RPD de Corée. Enfin, alors que la Chine n'a pas réussi à se sélectionner en phase finale de la coupe du monde 2010, beaucoup de Chinois - qu'ils soient ou non d'ethnie coréenne - ont reporté leurs espoirs sur les autres équipes asiatiques, notamment le Cheollima.

 

Mais la plupart des médias occidentaux, méconnaissant l'histoire de la Corée, ont commencé à diffuser l'idée de "faux supporters", dont le rôle serait tenu par des "acteurs" chinois, sous-entendu : payés par le gouvernement nord-coréen. Sans relever une contradiction interne à ce raisonnement : si ces mêmes médias disent les Nord-Coréens trop pauvres pour payer un déplacement à l'étranger, comment le gouvernement de la RPDC aurait-il pu réunir des sommes au moins aussi importantes pour payer des acteurs ? Visiblement, le précédent du Qatar qui aurait, pour la Coupe d'Asie des Nations 2007, enrôlé des supporter vietnamiens, a échauffé les esprits. Quitte à oublier qu'il n'y a pas de minorité qatarie en nombre significatif au Vietnam à la différence des Coréens de Chine, et que la Corée du Nord n'est pas un exportateur d'hydrocarbures...

 

Source : "Mondial 2010 : de faux supporters pour la Corée du Nord", d'après le site FIFA.com, 22 mai 2010

 

Les joueurs n'ont jamais été envoyés dans des mines de charbon

 

jong_tae_se_photo_montage.pngUne rumeur diffusée notamment sur les blogs chinois a ensuite répandu l'idée que les joueurs nord-coréens, après leurs trois défaites, seraient envoyés aux mines de charbon. A l'appui de cette fausse information, il avait été diffusé une photo montage du joueur vedette du Cheollima Jong Tae-se, ému aux larmes lorsqu'avait retenti l'hymne de son pays à l'ouverture du match contre le Brésil, mais portant un casque de mineur.

 

Là encore, la réapparition des joueurs lors des autres matches internationaux a suffi à éventer la rumeur. Mais sa genèse est typique des rumeurs qui circulent autour de la Corée du Nord : il s'agissait de la simple reprise d'une rumeur qui avait déjà circulé à propos des joueurs nord-coréens de l'équipe du mondial de 1966, remise au goût du jour par un ancien entraîneur nord-coréen ayant fait défection au Sud - sans même que les médias occidentaux ne s'interrogent sur le peu d'objectivité d'une telle source, laquelle n'exprimait de surcroît qu'une crainte, sinon une hypothèse...

 

Source : "North Korean players sent to coal mine after World Cup loss ?", sur le site China Hush, 22 juin 2010

 

La rumeur américaine d'une punition des joueurs et de leur entraîneur : la FIFA siffle la fin de partie

 

Enfin, la dernière rumeur - la plus persistante - provient d'une radio américaine fondée par la CIA pendant la guerre froide : Radio Free Asia (RFA). Selon RFA, les joueurs nord-coréens et leur entraîneur Kim Jong-hun auraient été punis, les premiers ayant dû faire  publiquement leur autocritique, ainsi que celle de leur entraîneur, puis ce dernier aurait été prétendument envoyé non plus dans une mine de charbon, mais sur un chantier de construction.

 

Sepp-Blatter-006.jpgLa rumeur a pris à nouveau des proportions telles que la FIFA, une fois encore, est intervenue, en interrogeant la fédération de football de la RPD de Corée. La FIFA, présidée par Joseph "Sepp" Blatter, a répondu dans un communiqué :

 

"La fédération [nord-coréenne] assure la FIFA que M. Kim Jong-hun, principal entraîneur de l'équipe nationale, et que tous les autres membres de l'équipe nationale s'entraînent comme d'habitude (...). L'association indique également qu'il n'y a pas eu de sanctions contre l'entraîneur et que les comptes rendus à ce sujet étaient sans fondements. Avec l'ensemble des informations dont elle dispose, et ayant vérifié toutes ses sources, la FIFA a décidé de clore l'affaire".

 

Au demeurant, il aurait été pour le moins inhabituel que Kim Jong-hun, après avoir reçu le titre d'athlète du peuple, ait été sévèrement puni, comme l'a pourtant prétendu Radio Free Asia. Si la rumeur de Radio Free Asia a été abondamment reprise dans les médias occidentaux, les conclusions de la FIFA ont été généralement passées sous silence : le droit à l'information a cédé la place, une fois de plus, au sensationnel censé garantir une plus large audience des médias, et donc de plus hauts revenus aux propriétaires de presse.

 

Source : "Fifa clear North Korea over alleged abuse of World Cup squad", sur le site du Guardian, 25 août 2010

 

 

 

 

 

 

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 20:57

Défaits par l'Uruguay (2-1) en huitième de finale le samedi 26 juin 2010 à Nelson Mandela Bay Stadium / Port Elizabeth, les hommes de Huh Jung-moo ont pourtant fait une belle prestation, qui n'a pas suffi face à un Luis Suárez impérial, auteur de deux buts pour l'Uruguay. Les guerriers Taeguk quittent cependant la compétition la tête haute, après avoir éliminé des équipes telles que la Grèce et le Nigeria, ce qui augure de futurs succès pour le football sud-coréen.

 

uruguay_coree_du_sud.jpg

 

Sur un terrain détrempé, le match qui a opposé l'Uruguay et la République de Corée (du Sud), en huitièmes de finale de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, a été à la hauteur des attentes des plus de 30.000 spectateurs devant lesquels ont joué les deux géants asiatique et sud-américain.

 

Park Chu-young, de l’A.S Monaco, manquait d'ouvrir le score dès la cinquième minute sur un coup franc qui venait trouver le poteau, avant que Luis Suárez, à la huitième minute, ne marque le premier but, sur une insuffisance de la défense coréenne. Combatifs, les guerriers Taeguk prenaient l'initiative en tentant tout pour atteindre l'égalisation, mais sans que leurs initiatives, trop souvent tentées de trop loin, n'aboutissent. Le score à la mi-temps restait bloqué à 1-0 pour la Celeste.

 

La deuxième mi-temps voyait les Sud-Coréens continuer à dominer le terrain. Park Ji-sung manquait de peu l'égalisation de la tête (55'), avant que les initiatives des guerriers Taeguk ne soient finalement couronnées de succès : Lee Chung-yong obtenait enfin le but d'égalisation (69') sur une tête, en se montrant plus rapide que le gardien Fernando Muslera. Il ratait de peu le doublé deux minutes plus tard, sur un tir stoppé par le portier uruguayen.

 

Mais les Sud-Américains n'avaient pas dit leur dernier mot : Luis Suárez était une fois encore le sauveur de l'Uruguay, en réussissant un coup de maître. Après un dégagement raté de Park Chu-young, Maximiliano Pereira passait à Luis Suárez qui ajustait une frappe nette, atterrissant dans les buts après après avoir touché le poteau (80'). Lee Dong-guk, seul face à Fernando Muslera, ne parvenait pas à faire revenir les guerriers Taeguk au score (87'). Le score final (2-1) signait l'élimination des Sud-Coréens de la compétition, face à une équipe d'Uruguay au plus haut depuis des décennies.

 

Ayant constamment monté en puissance et en précision technique depuis les premiers matches de la qualification de la zone Asie il y a deux ans, les Sud-Coréens n'en ont pas moins réalisé un très beau parcours : battant l'autre géant asiatique, le Japon, dans un des matches de préparation à la veille du mondial (2-0), les guerriers Taeguk sont parvenus, dans un groupe difficile, à éliminer le Nigéria et la Grèce, bien que surclassés par l'Argentine. Des résultats somme toute prometteurs pour la coupe d'Asie 2011, de la part d'une équipe et de joueurs qui n'ont pas fini de prétendre aux plus hautes places du football mondial. Merci et bravo aux guerriers Taeguk pour ces très beaux moments de compétition et de bravoure, partagés ensemble.

 

Sources : AAFC, footcoreen.com, FIFA (dont photo)

 

Les équipes coréennes et les matches de la phase finale de la Coupe du monde 

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 23:24

Le 25 juin 2010, la sélection de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a quitté la coupe du monde 2010 de football en Afrque du Sud sur une troisième défaite, face à la Côte d'Ivoire (3-0), après celles concédées contre le Brésil et le Portugal. Au final, le Chollima n'aura finalement guère su trouver sa place dans ce qui avait été présenté unanimement comme le groupe de la mort.

 

coree_du_nord_cote_d_ivoire.jpg

 

Les éléphants de Côte d'Ivoire ont tenté l'impossible pour, en vain, se qualifier en huitièmes de finale, lors de leur dernier match de groupe contre le Chollima nord-coréen.

 

Bénéficiant du solide trio Drogba - Gervinho - Keita à l'avant, les Ivoiriens ont assommé le score dès les vingt premières minutes de jeu, par deux buts de Yaya Touré puis de Ndri Romaric, du FC Séville, à la quatorzième et à la vingtième minutes. 

 

Mais contrairement au précédent match contre le Portugal, les Nord-Coréens tenaient bon en deuxième mi-temps, Jong Tae-se manquant réduire le score à l'heure de jeu. A la 82ème minute, un centre précis de Boka permettait à Salomon Kalou de porter l'avantage des Elephants à 3-0, score final.

 

Si le portier Ri Myung-guk a fait nettement meilleure impression que contre le Portugal, repoussant les attaques incessantes de la Côte d'Ivoire, la Corée du Nord termine finalement quatrième, comme attendu, dans le groupe de la mort.

 

Pour autant, la deuxième qualification de son histoire de la Corée du Nord en phase finale d'une coupe du monde aura été riche d'enseignements, lui ayant permis de se mesurer aux meilleures équipes mondiales. Lors de leur première qualification en coupe du monde, en 1954, les Sud-Coréens avaient été encore plus durement étrillés, en encaissant des défaites 9-0 contre la Hongrie et 7-0 contre la Turquie. Les Nord-Coréens sont au début d'un long chemin, pour préparer maintenant au mieux la coupe d'Asie 2011 sous la houlette d'un nouvel entraîneur, qui pourrait être Jo Tong-sop.

 

Sources : footcoreen, FIFA (dont photo)

 

Les équipes coréennes et les matches de la phase finale de la Coupe du monde 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 07:28

La Corée du Sud a décroché la seconde qualification de son histoire pour les 8èmes de finale d’une coupe du monde. Pour ce faire, les protégés de Huh Jung-moo ont du tenir tête à une sélection nigériane entreprenante et décidée à se battre jusqu’à la dernière seconde. C’est au terme d’un match nul riche en buts que les Coréens se sont assurés le droit de se frotter à l’Uruguay samedi prochain pour une place en quarts de finale. L'article qui suit est reproduit du site footcoreen.com.

 

Le Moses Mabhida Stadium de Durban a été le théâtre d’une bataille des plus âpres pour la deuxième place qualificative du groupe B. Tour à tour conquérantes puis dominées, les deux formations se sont fait face sans parvenir à se départager. Au final, ce match nul permet à la Corée du Sud de devancer son concurrent Grec d’un tout petit point alors que les Africains se voient relégués à la dernière place du classement.

 

 1ère mi-temps : les super eagles et les guerriers taeguk se neutralisent

 

Le Nigéria a tenté de prendre le match à son compte dès le début de la rencontre. Très présente physiquement, la formation de Lars Lagerbäck a posé beaucoup de problèmes à l’entre-jeu sud-coréen. Mis à mal du point de vue athlétique, les joueurs au maillot frappé du tigre n’étaient pas en mesure d’inquiéter la défense des super eagles au début de la partie. Les deux tentatives non cadrées de l’ailier droit Lee Chung-yong dans les dix premières minutes illustrent le manque de solution de la sélection coréenne.

 

Très mal entrée dans le match, absente dans les duels au milieu de terrain, la bande de Park Ji-sung a été réveillée brutalement par l’ouverture du score du Nigéria. Profitant d’une remise en jeu adroitement négociée dans la moitié de terrain des Asiatiques, Chidi Odiah a débordé énergiquement le long du couloir gauche de la défense sud-coréenne. Impuissant et pris de vitesse, le récupérateur Kim Jung-woo n’a pas pu faire barrage au latéral du CSKA Moscou qui a pu ajuster un centre bien dosé en direction du deuxième poteau. L’ailier Kalu Uche a alors pris le meilleurs sur Cha Du-ri avant d’ouvrir la marque pour les siens (12’).

 

lee_jung_soo-2.jpg

Pris à la gorge, les Sud-Coréens ont immédiatement poussé pour recoller au tableau d’affichage. Ce n’était toutefois pas la frappe trop molle de l’attaquant de l’A.S Monaco Park Chu-young (24’) qui allait permettre aux péninsulaires de recoller au tableau d’affichage, mais le réalisme du défenseur central Lee Jung-soo. Idéalement démarqué au deuxième poteau, Lee n’a eu qu’à pousser la balle au fond des filets sur un coup franc millimétré de Ki Sung-yong (38’).

 

Assomés par l’égalisation subite des Coréens, les Nigérians ont reculé en fin de première période. Lars Lagerbäck pouvait alors craindre le pire pour ses joueurs. D’autant plus que quelques instants avant le retour au score des guerriers taeguk, Kalu Uche était passé tout près de s’offrir un doublé en voyant sa frappe s’écraser sur le montant du but de Jung Sung-ryung (36’).

 

Toutefois les hommes de coach Huh n’ont pas tiré profit de leur regain de forme pour prendre le large, Yeom Ki-hun manquant de donner l’avantage aux diables rouges sur un coup franc bien capté par Enyeama (43’).

 

 Une deuxième mi-temps limite côté sud-coréen...

 

La deuxième période a débuté comme la première, les Nigérians ont pris rapidement l’ascendant sur une Corée du sud frileuse et maladroite. Kim Jung-woo incapable d’intercepter les ballons au milieu, a été obligé de faire faute et, offrant un coup franc dangereux au Nigéria proprement repoussé par Jung (45’).

 

park_chu_young-10.jpgLa réponse coréenne est arrivée juste derrière, Lee Young-pyo s’est évadé sur son côté gauche et a provoqué, enchaînant un crochet gauche et frappe à raz de terre. Le gardien Enyeama a toutefois capté le ballon sans problème (46’). Les Sud-Coréens poussaient malicieusement sur les quelques ballons qu’ils avaient à se mettre sous la dent. Ils ont fini par obtenir à juste cause un coupe franc très bien placé à vingt mètres du but. Park Chu-young s’est occupé de frapper celui-ci et a inscrit le but de 2-1, donnant ainsi l’avantage aux guerriers taeguk (48’). Park a décoché une très belle frappe bien enroulé qui a contourné le mur avant d’atterrir dans le petit filet d’Enyeama, impuissant, qui a du regarder le ballon mourir au fond de ses cages.

 

Les Sud-Coréens ont continuer de pousser, le Nigeria montrant quelque faiblesses. Le moment de tuer le match était arrivé. Un nouveau coup franc s’est présenté à distance équivalente du but nigérian. Park Chu-young a frôlé le cadre d’une frappe pure. Le Monégasque est passé tout près du doublé.

 

Lars Lagerbäck était visiblement conscient de la situation fébrile de son équipe. Il a donc procèdé à un changement, Kanu sortant pour être remplacé par Martins à la 57ème. Il était évident que le but recherché ici était de marquer. Il est ainsi venu ajouter de la vitesse à son attaque avec ce changement. Ce sont pourtant les Sud-Coréens qui continaient de se montrer dangereux, dès la 60ème minute, Lee Young-pyo a tenté à nouveau une frappe sur son côté gauche. Le ballon n’est pas venu inquiéter Enyeama qui s’en est emparé tranquillement (60’).

 

Les attaques coréennes incessantes se sont abattues sur le but nigérian, défendu tant bien que mal. Après le quart d’heure de jeu, Kim Jung-woo a trouvé Yeom Ki-hun sur le côté gauche. Celui-ci a réussi un contrôle somptueux avant de centrer à raz de terre devant le but ; Park Chu-young a repris du bout du pied, le ballon semblait se diriger vers le coin gauche mais Enyeama, prudent, s’en est emparé sans trop de difficulté (61’). Les Coréens rataient encore l’occasion de faire le break, une malchance qui semble être héréditaire. Les Nigérians ont hérité de cette malchance quelques minutes plus tard sur une action bien menée par Kalu Uche sur le côté gauche, qui a réussi à redresser le ballon pour centrer à raz de terre, mais Yakubu a loupé complètement sa frappe. Seul devant le but l’attaquant nigérian a raté l’occasion d’égaliser (66’).

 

Après un tel coup de frayeur, les Sud-Coréens pouvaient s’en vouloir de ne pas avoir concrétisé les moults occasions générées plus tôt dans le match et sont passés tout près de la correction. Kim Nam-il a été obligé de faire faute dans la surface de réparation après avoir perdu le ballon sur un contrôle hasardeux. Celui-ci a écopé d’un carton jaune et a permis ainsi à Yakubu de ramener les deux équipes à égalité (68’). Une faute inutile qui aurait pu être évitée s’il avait dégagé directement au lieu de chercher dribbler les attaquants nigérians dans sa propre surface de réparation. Une erreur de débutant, un défenseur de son acabit, avec autant d’expérience à son actif n’aurait pas dû commettre une faute de ce type.

 

La Corée du Sud a repris les rênes et est repartie au charbon. Les assauts répétés des Coréens sur le but nigérian ont apporté des occasions intéressantes, mais qui ne seront pas converties. A l’image d’un Park Ji-sung qui a contrôlé brillamment le ballon envoyé dans la surface de réparation. Cependant le Mancunien a été pris de vitesse par le rebond et n’a pas pu frapper (70’). C’est le même Park Ji-sung qui quelques minutes s’est montré dangereux dans la surface de réparation. Esseulé sur son côté droit, il a réussi à éliminer son adversaire direct d’un croché pour frapper dans le petit filet, malheureusement en dehors du but (75’).

 

Les Sud-Coréens ont gardé un rythme élevé, un rythme qui visiblement gênait les nigérians enfermés dans leur surface de réparation. Sur une contre-attaque bien menée, Lee Young-pyo a trouvé Lee Chung-yong. Seul sur le côté gauche, l’ailier droit de Bolton a bien enveloppé son ballon, mais Enyeama a anticipé sans difficulté et a sorti ce ballon du bout des doigts. A trop prendre les buts nigérians d’assaut, les Coréens finissaient par trop se découvrir, et ainsi laisser des espaces derrière. Sur une interception non loin des buts, les Nigérians étaient tout près de marquer le troisième but. Obasi s’est présenté devant la surface de réparation coréenne et a fixé son adversaire direct pour lancer Martins dans la profondeur. L’attaquant nigérian a alors tenté de lober Jung Sung-ryong, oubliant de cadrer sa frappe. Son lob est passé à côté du but : les Coréens pouvaient remercier leur bonne étoile (79’).

 

La pression continuait de se faire ressentir, les Nigérians savaient qu’ils étaient éliminés si le score devait en rester à deux buts partout. Ils se jetaient alors âme perdue sur les cages coréennes. Sur un ballon perdu par la défense sud-coréenne, Martins a tenté sa chance à 20 m, mais sa frappe était écrasée et dévissée (81’). L’entraîneur sud-coréen a procédé à un changement, Kim Jae-sung venant alors remplacer Ki Sung-yong qui commençait à ressentir les crampes. La fin de match a été douloureuse et la défense sud-coréenne n’était pas loin de céder face à la pression des Nigérians. Les contres étaient de plus en plus dangereux et les super eagles toujours déterminés se sont battus jusqu’au bout. Une dernière occasion est venu faire trembler la défense sud-coréenne. Obinna a tenté une frappe dans les 20 m, n’ayant sans doute plus la force pour aller affronter le rideau défensif coréen bien replié devant sa surface de réparation. Sa frappe est passée largement à côté des buts (91’).

 

Les Coréens temporisaient quand le coup de sifflet final a retenti. La Corée du Sud était en huitièmes de finale ! Une qualification acquise dans la douleur, un match où la Corée du sud n’aura pas montré un visage convaincant. Trop de déchets dans le jeu, trop d’occasions manquées qui auraient pu faire de ce match une réussite totale.

 

Mais le plus important est là, les Coréens accèdent à leurs premières huitièmes de finale de leur histoire en terre étrangèrs. C’est un énorme pas en avant pour le football coréen. Maintenant il va falloir préparer le match face à l’Uruguay, qui eux ne seront pas aussi cléments que les Nigérians.

 

Source : footcoreen

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 22:06

Comme en 1966, c'est face à une équipe portugaise à son plus haut niveau que la sélection de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a été éliminée de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud au stade du Cap, le lundi 21 juin 2010, sur une défaite historique (7-0). Mais ce résultat sans appel ne doit pas occulter les progrès accomplis par le Chollima, en passe de devenir l'une des équipes asiatiques avec lesquelles il faudra désormais compter à l'avenir.

 

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Le Portugal porte décidément malheur aux Coréens du Chollima : en 1966, l'épopée nord-coréenne, pour la première qualification d'une équipe asiatique en phase deux d'une phase finale de Coupe de monde de football, s'était brisée en quarts de finale sur la sélection portugaise, à l'issue d'un des matchs les plus retentissants de l'histoire du mondial. Après avoir mené jusqu'à 3-0 au score, le Chollima était progressivement rattrapé, puis battu (5-3), suite notamment à quatre buts marqués par Eusebio.

 

Quarante-quatre ans plus tard, l'histoire a bégayé au stade du Cap en Afrique du Sud : tenant vaillamment tête aux Portugais pendant près d'une demi heure, Jong Tae-se, Hong Yong-jo et An Yong-hak à l'avant multiplièrent les occasions inquiétantes pour leurs adversaires entre la 11ème et la 20ème minutes. Ayant choisi un jeu plus offensif que contre le Brésil, Kim Jong-hun dévoilait les capacités offensives de ses hommes. Mais un but du bolide Raul Meireles, à la 29ème minute, ouvrait le score peu avant la demi heure de jeu. Le score devant rester inchangé jusqu'à la mi-temps.

 

La deuxième partie du match anéantissait ensuite les espoirs des joueurs nord-coréens, moins expérimentés que les redoutables Portugais qui affirmaient haut et fort leurs ambitions pour la suite du mondial, face à une défense nord-coréenne en lambeaux. Le festival de buts portugais commençait à la 53ème minute sur un tir de Simão Sabrosa, avant de se poursuivre avec les buts de Coentrão (56'), Tiago Mendes (60'), Liédson (81'), Ronaldo (87') et Tiago (89'), pour un score final de 7-0 qui reflète, avant tout, les capacités des hommes de la bande à Ronaldo - omniprésents, rapides, ingénieux - qui peuvent prendre de haut le Brésil pour le dernier match du "groupe de la mort", dont le Brésil et le Portugal devraient se disputer la première place, tandis que le Chollima affrontera encore la Côte d'Ivoire au même moment, le 25 juin à 16h. Mais les Nord-Coréens n'ont désormais plus de chances de se qualifier en huitièmes de finale.

 

Sans anticiper sur la fin de la Coupe du monde pour le Chollima, son parcours pour sa deuxième qualification en phase finale de la compétition reine du football n'en témoigne déjà pas moins de sérieux progrès riches d'espérance pour l'avenir : lors des éliminatoires de la zone Asie, les hommes de Kim Jong-hun ont su éliminer des équipes telles que l'Arabie Saoudite et l'Iran, faisant pratiquement jeu égal avec les Sud-Coréens. Dans la préparation aux matchs en Afrique du Sud, ils ont fait jeu égal avec la Grèce ou l'Afrique du Sud, ne concédant aucune défaite par plus de deux buts : malgré le manque d'expérience à l'international de la plupart de ses joueurs, le Chollima n'a jamais sombré face à des équipes techniquement supérieures. L'honorable défaite contre le Brésil (2-1) a montré le potentiel de jeu collectif de la bande à Jong Tae-se. D'ores et déjà, la République populaire démocratique de Corée a gagné ses galons d'équipe de première division sur le continent asiatique, pour laquelle plus rien ne sera jamais comme avant.

 

Sources : AAFC, footcoreen.com. Photo Teamshoot

 

Les équipes coréennes et les matches de la phase finale de la Coupe du monde 

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