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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 09:56

foyer-rural-tousson_stage-cuisine-coreenne.jpgLe 23 février 2013, par l'intermédiaire de l'Association d'amitié franco-coréenne le foyer rural de Tousson en Seine-et-Marne a organisé un stage de cuisine coréenne, donné par des épouses des diplomates de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en poste en France. Une expérience originale, qui a permis de découvrir un autre aspect de la culture commune à l'ensemble de la péninsule coréenne.

 

Il y a un peu plus d'un an, le 18 décembre 2011, le foyer rural de Tousson organisait un stage de cinéma pour faire découvrir les longs métrages de la RPD de Corée. C'est un autre aspect de la culture coréenne qu'ont pu découvrir une trentaine de Français membres du foyer rural lors du stage de cuisine organisé, toujours à Tousson, le 23 février 2013. Une participation importante pour le village de Seine-et-Marne - même si les membres du Foyer rural dépassent la seule commune de Tousson - et qui témoigne de l'engouement pour les plats coréens, qui peuvent aujourd'hui être dégustés dans quelque 70 restaurants coréens de la capitale et une demi-douzaine d'épiceries exclusivement coréennes - même si d'autres épiceries asiatiques, comme Tang Frères, proposent également des ingrédients coréens.

 

Les épouses de diplomates nord-coréens en poste à Paris ont successivement expliqué, démonstration à l'appui, la préparation du kimchi (ce plat traditionnel coréen, à base de chou fermenté dans une sauce de saumure, est devenu un des symboles de la cuisine du Pays du matin calme), puis des crêpes coréennes et enfin des raviolis. Les généreuses quantités préparées, sur place ou préalablement (dans le cas du kimchi, qu'il faut laisser reposer deux jours) permettaient d'allier le plaisir de la préparation et celui de la dégustation.

 

Les participants ont pu découvrir qu'il existait autant de recettes de kimchi que de foyers en Corée - chaque ménage ayant la sienne propre - mais aussi, non sans une pointe de déception chez certains - que les ingrédients indispensables - comme le chou chinois - ne peuvent pas être remplacés par n'importe quel produit des épiceries européennes.Si la cuisine coréenne est réputée épicée, cela n'a manifestement pas gêné les convives... même s'il est vrai que l'ajout de sucre dans le kimchi donne un mélange sucré-salé détonnant et moins étranger aux papilles européennes.

 

La manifestation s'est terminée dans une ambiance chaleureuse et conviviale, avant que la musique coréenne diffusée pendant l'ensemble du stage ne laisse la place à des extraits du concert du Nouvel an 2012. Alors que la précédente démonstration de cuisine coréenne organisée par l'AAFC, dans le Limousin, remonte à dix ans, l'Association d'amitié franco-coréenne félicite le foyer rural de Tousson pour son initiative (plusieurs de ses adhérents étaient d'ailleurs conviés et présents le 23 février), et remercie encore la délégation générale de la RPD de Corée pour avoir donné de son temps afin de mieux faire connaître l'un des aspects les plus sympathiques de la culture coréenne.

 

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Photos Foyer rural de Tousson (sur Facebook)

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 17:49

Concours international ouvert aux jeunes interprètes de piano, de violon et de chant, portant les noms de la pianiste Marguerite Long, du violoniste Jacques Thibaud, qui l'ont créé en 1943, et depuis 2011 de la soprano Régine Crespin, le concours Long Thibaud Crespin a distingué plusieurs pianistes sud-coréens lors de son édition qui s'est tenue à l'Opéra Comique de Paris, le 6 décembre 2012. Parmi les artistes récompensés, An Jong-do a obtenu le deuxième grand prix Marguerite Long, le premier prix n’ayant pas été décerné cette année.

 

An_Jong_Do_1.JPGLes pianistes coréens ont dominé le palmarès de la dernière édition du concours Long Thibaud Crespin, rendu par le jury que présidait Menahem Pressler :

- premier, An Jong-do (à gauche, saluant le public) a été récompensé du deuxième grand prix Marguerite Long (prix Denise Giraud) ;

- à la seconde place s'est classé un Français, Ismaël Margain (troisième prix, prix de la Ville de Nîmes) ;

- deux autres Coréens ont occupé les places suivantes : Park Ju-young (22 ans), quatrième prix (prix Groupe Henner), et Won Jae-won (24 ans), cinquième prix (prix des Amis du concours). 

 

An Jong-do, déjà lauréat du prix de la SACEM, a également obtenu le prix de SAS le prince Albert II de Monaco pour le meilleur récital, ainsi que le prix de la meilleure interprétation de l'œuvre "Rivers" de Bechara El-Khoury.

 

Laissons la parole à Françoise Ferrand, dans un article publié sur le site ResMusica, pour décrire l'émotion qui s'est dégagée du jeu d'An Jong-do :

 

 "Evoquons quelques sommets : An Jong-do, lors de la finale récital, proposa la sonate de Schubert en si b majeur D. 960, avec beaucoup de simplicité et, dans l’allure, une binarité rythmique lui conférant son unité, (recherches comparables à celles de Leif Ov Andsnes), avec des sonorités venues des lointains du rêve. Cela, avant la mystique interprétation de l’œuvre d’Olivier Messiaen, le cosmique Regard sur l’Enfant Jésus « Par Lui tout a été fait ». Dans le concerto de Schumann ; magistral, on était loin de la lutte entre un orchestre et un piano : il s’agissait bien au contraire, d’une osmose de tous les instants, dans les dynamiques et les couleurs, entre le soliste et les musiciens, donnant une force inouïe au sens propre, à cette œuvre, avec des phrasés rarement aussi intelligemment discursifs et aussi libérés".

 

Agé de 26 ans, An Jong-do  est étudiant en Allemagne à l’université de musique de Hambourg, pour devenir premier concertiste. Alors qu'il était encore lycéen à Séoul, il a poursuivi des études au Mozarteum de Salzbourg, où il a été diplômé en mastère.

 

An_Jong_Do_2.JPG

 

An Jong-do a déclaré : "Je suis très heureux et c’est un honneur de pouvoir offrir à mon pays natal une si bonne nouvelle (...) Voir trois jeunes pianistes coréens en finale est quelque chose que personne n’avait prévu. En tant que Coréen, j’éprouve donc une grande fierté". Les Coréens figurent régulièrement aux tout premiers rangs dans les concours internationaux de musique classique, mais une telle domination dans l'un des principaux concours mondiaux est peu banale.

 

Sources : Res Musica, Yonhap (dont photos), palmarès de 2012 sur le site du concours

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 22:01

orchestre-de-chambre-de-munich_coree-du-nord_9-novembre-20.jpgLe 9 novembre 2012, un concert conjoint a été donné au conservatoire de Pyongyang par l'Orchestre de chambre de Munich (à gauche, sous la direction d'Alexander Liebreich) et le Conservatoire Kim Won-gyun. Son organisation traduit l'intérêt porté par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) aux coopérations internationales dans le domaine de la musique classique, huit mois après le concert conjoint de l'Orchestre Unhasu et de l'Orchestre de Radio France à Paris.

 

Fondé en 1950 par Christoph Stepp, marqué par la forte personnalité de Hans Stadlmair qui en a été le directeur artistique pendant près de quarante ans, entre 1956 et 1995, l'Orchestre de chambre de Munich (en allemand, Münchener Kammerorchester, MKO), aujourd'hui dirigé par Alexander Liebreich, a un répertoire varié, ouvert à la musique contemporaine.

 

C'est dans ce même  esprit d'ouverture,  non seulement  artistique  mais aussi  diplomatique, que l'Orchestre de chambre de Munich, à l'occasion d'une visite en RPD de Corée du 5 au 10 novembre 2012, a donné un concert conjoint avec l'un des meilleurs orchestres nord-coréens contemporains, celui du Conservatoire Kim Won-gyun, à Pyongyang, le 9 novembre 2012.

 

Devant une assistance où avait notamment pris place une délégation allemande conduite par Stefan Dreyer, directeur du bureau régional de l'Asie du Nord-Est de l'Institut Goethe, les musiciens ont interprété la symphonie n° 44 en E mineur de Joseph Haydn, la Musique Funèbre pour Streicher de Witold Lutosławski et le classique coréen Arirang. Plusieurs pièces pour musique de chambre avaient également donné lieu à des répétitions de l'orchestre allemand spécialement pour cet événement.

 

orchestre-de-chambre-de-munich_coree-du-nord_9-no-copie-1.jpg

 

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Le concert prenait place dans le cadre d'une coopération culturelle menée par l'Institut Goethe qui, pour des raisons budgétaires, a dû fermer son bureau à Pyongyang, mais continue de s'investir dans les échanges avec la Corée du Nord. Il a également donné lieu à des master class pour chacune des sections instrumentales, à des classes de musique de chambre et des conférences autour des morceaux joués. Par ailleurs, l'Institut Goethe a offert deux cors d'harmonie au Conservatoire Kim Won-gyun.

 

 

 

 

Un documentaire à l'occasion de la visite en RPDC de l'Orchestre de chambre de Munich a été réalisé par le photographe et réalisateur Nils Clauss (photo ci-dessous à Pyongyang).

 

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Sources : Arirang News, KCNA (dépêche du 9 novembre, dont photos) ; site de l'Institut Goethe.

 

 

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 21:30

Koguryo_UNESCO_3.jpgDepuis 2001, l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) œuvrent pour la préservation de l’ensemble des tombes et peintures murales de Koguryo, témoignage exceptionnel de la culture de ce royaume ancien, de sa vie quotidienne, de ses croyances et de ses coutumes funéraires. Les tombes recèlent d’ingéniosité dans leur technique de construction, et abritent de vrais chefs-d’œuvre de peintures murales. En une décennie, les efforts conjoints de l’UNESCO et de la RPD de Corée - par le financement du projet Fonds-en-dépôt UNESCO/République de Corée (du Sud) - ont permis la formation de personnels sur les aspects techniques et scientifiques de la restauration et de la préservation ainsi que le renforcement des moyens financiers, humains et technologiques nécessaires à la sauvegarde de ce patrimoine culturel inestimable. Cette collaboration a largement contribué à l’inscription de l'ensemble des tombes et peintures murales de Koguryo sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2004. Cette double histoire est relatée en 70 photographies exposées au Palais de l'UNESCO, à Paris, du 12 au 26 octobre 2012.

Koguryo_carte.JPGKoguryo était l’un des royaumes les plus puissants de la Chine du nord-est et de la moitié nord de la péninsule coréenne entre le 3ème siècle avant J.-C. et le 7ème siècle après J.-C. Les vestiges les mieux connus de ce patrimoine culturel sont des tombes construites en pierre et surmontées de tumulus en pierre ou en terre. Ces tombes, qui datent de la dernière période du Royaume de Koguryo, sont pour beaucoup ornées de magnifiques peintures murales et constituent pratiquement les seuls vestiges laissés par cette culture. Sur les quelque 10 000 tombes de Koguryo découvertes jusqu’à présent en Chine et en République populaire démocratique de Corée, une centaine seulement comporte des peintures murales, dont 80 en RPD de Corée. Parmi les tombes de Koguryo recensées en RPDC, 63 tombes individuelles dont 16 ornées de peintures murales font partie du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2004.

L’ensemble des tombes de Koguryo est un bien en série qui comprend plusieurs groupes de tombes et des tombes isolées situées pour la plupart au pied des montagnes et quelques-unes dans des villages. Situées à Pyongyang et dans les provinces voisines, ces tombes étaient vraisemblablement destinées aux rois, à la famille royale et à l’aristocratie.

On trouve plusieurs types de tombes, selon le nombre des chambres funéraires – chambre unique, deux chambres, plusieurs chambres et chambres secondaires. Elles illustrent la typologie complète des tombes de Koguryo et représentent des exemples remarquables d’un type d’édifice et de technologie. Les tombes sont constituées d’imposants tumulus avec des chambres funéraires en pierre. Leur construction révèle un grand savoir-faire et les plafonds ont été habilement conçus pour supporter la lourde charge du tumulus. La technologie utilisée repose sur une solution d’ingénierie très étudiée et novatrice, qui répond de manière originale aux problèmes techniques rencontrés dans la construction de tombes souterraines.

Koguryo UNESCO 2Les peintures murales constituent des chefs d’œuvre du genre. Les sujets représentés – vêtements traditionnels, aliments, cadre de vie, pratiques funéraires, ainsi que pratiques religieuses et imagerie associées au bouddhisme, au taoïsme et aux quatre déités - offrent un témoignage exceptionnel de la richesse et de la complexité de la culture de Koguryo aujourd’hui disparue. Les pratiques funéraires propres à cette culture ont exercé une influence importante sur d’autres cultures d'Asie du nord-est, comme celle du Japon.

L'Association d'amitié franco-coréenne vous convie à une exposition photographique exceptionnelle consacrée aux vestiges du Royaume de Koguryo et à leur préservation :

 

« Préservation des tombes et peintures murales de Koguryo, site du patrimoine mondial, en République populaire démocratique de Corée, 2001-2012 »

Palais de l'UNESCO

Salle des pas perdus

7, place de Fontenoy

75007 Paris

du 12 au 26 octobre 2012

de 10h à 18h30

contacts

Mme Han Jun-hi : 01 45 68 14 74 - j.han@unesco.org

Mme Shim Hye-seung : 01 45 68 18 21 - hs.shim@unesco.org

 

Pour en savoir plus sur l'ensemble des tombes et peintures murales de Koguryo inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, consulter le site Internet de l'UNESCO

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 12:59

concert_groupe_moranbong_7_juillet_2012_1.jpgLe 6 juillet 2012 s'est tenu, à Pyongyang, le premier grand concert du groupe Moranbong, nouvellement créé à l'initiative du dirigeant Kim Jong-un, et retransmis à la télévision (cf. vidéo intégrale du concert ci-dessous). Le groupe Moranbong a donné un autre concert, le 28 juillet, à l'occasion de la fin de la guerre de Corée, en présence des représentations diplomatiques étrangères. Tout en respectant les formes traditionnelles en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), le groupe Moranbong - exclusivement féminin, et dirigé par Sonu Hyang-hui - a procédé à une adaptation de chansons coréennes traditionnelles et a repris des airs étrangers, suivant des arrangements musicaux novateurs. Ce faisant, il a fait le pari d'un mariage audacieux entre musique classique et styles plus contemporains. Selon l'agence nord-coréenne KCNA, la volonté du dirigeant Kim Jong-un est d'opérer cette année "un tournant spectaculaire dans le domaine des arts et de la littérature", à l'aube du deuxième centenaire de l'ère Juche.

 

Si l'AAFC ne partage pas les conclusions et les orientations d'Adam Cathcart, ses analyses - qui, au demeurant, se réfèrent occasionnellement à nos articles - offrent un éclairage intéressant sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Dans un article publié le 12 juillet 2012, il observe ainsi avec pertinence que les préoccupations musicales de Kim Jong-un, Premier secrétaire du Parti du travail de Corée, sont réelles, et héritées du dirigeant Kim Jong-il et du Président Kim Il-sung, qui avait été "organiste et pouvait parler avec finesse du sens de la modulation".

 

Dans ce contexte, le premier grand concert du groupe Moranbong, créé à l'initiative du dirigeant Kim Jong-un, donné le 6 juillet 2012, offre une illustration des évolutions artistiques en cours en RPD de Corée. Une symbiose est opérée entre la tradition musicale de la RPD de Corée et des novations, tant formelles que dans le contenu même du concert. La guitare électrique et les synthétiseurs sont largement utilisés, en combinaison avec les violons, les violoncelles et le piano, en l'absence des instruments coréens traditionnels. Les réaménagements d'airs traditionnels (comme Baeouja, qu'on peut traduire par Apprenons) ou le classique Arirang, qui fait partie du patrimoine commun à toute la Corée, donnent un style enjoué qui rompt l'habituelle progression des spectacles en Corée du Nord. En effet, ceux-ci suivent une dynamique historique ternaire, où alternent les souffrances de la colonisation japonaise, la construction glorieuse du socialisme - interrompue par l'épisode douloureux de la guerre de Corée - et la perspective ultime de la réunification.

 

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Le chant des adieux Arirang est ainsi placé en début de concert et les références historiques sont peu présentes. La structure du concert se fonde essentiellement sur une double alternance :

- d'une part, entre des compositions plus légères et des morceaux de bravoure, au lyrisme révolutionnaire ;

- d'autre part, entre des chants à la sensibilité aiguë et des moments de détente, où les reprises de chansons étrangères occupent une place importante et sont présentés comme tels - jusque dans la scénographie. A 59'50", on pourra ainsi reconnaître quelques notes de My Way (Comme d'habitude). Suivant le voeu du dirigeant Kim Jong-un, il ne s'agit donc pas de rejeter les cultures étrangères, mais de les intégrer au patrimoine coréen en tenant compte de la sensibilité des Coréens.

 

Contrairement à une idée reçue, la culture de la RPD de Corée n'est pas - et n'a jamais été - hermétique aux influences étrangères. Ainsi, dès ses origines, le cinéma nord-coréen, né de la résistance à l'occupation japonaise, a grandi parallèlement au jeune cinéma soviétique, comme l'a notamment montré Antoine Coppola. Les grands opéras révolutionnaires, créés par le dirigeant Kim Jong-il au début des années 1970, ont introduit dans la culture nord-coréenne des influences héritées non seulement de la culture traditionnelle coréenne, mais aussi russes et chinoises. Cette ouverture s'est aussi traduite, par exemple, par la traduction de l'histoire de Dumbo dans les livres pour enfants nord-coréens. L'apparition des personnages de Walt Disney lors du concert du 6 juillet dernier - qui a tant surpris les médias étrangers - n'est que l'aboutissement d'une évolution progressive, ces personnages faisant partie de longue date de la culture populaire nord-coréenne.

 

concert_groupe_moranbong_7_juillet_2012_3.jpg

 

Si la création du groupe Moranbong répond d'abord à une volonté de politique intérieure, elle pourrait toutefois également devenir une composante du soft power nord-coréen. Les commentaires des vidéos des concerts diffusés sur Youtube montrent ainsi un accueil plutôt favorable du public occidental, à laquelle la beauté des artistes du groupe Moranbong n'est pas totalement étrangère. Toutefois, à notre sens les pays d'Asie de l'Est devraient être les plus réceptifs aux nouvelles formes musicales de la culture pop nord-coréenne. L'exacerbation des sentiments, une sensibilité à fleur de peau - si propres à la sensibilité coréenne, dans toute la péninsule - trouvent des échos favorables tant en Chine qu'en Asie du Sud-Est, où un certain style mélodramatique imprègne la culture populaire. En célébrant la participation des volontaires chinois aux combats de la guerre de Corée, le second concert du groupe Moranbong, le 28 juillet (photo ci-dessous), a ainsi repris la musique d'une série télévisée chinoise, Mao Anying, du nom du fils aîné du Président Mao, mort sur le front coréen.

 

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Quelle conclusion tirer de l'implication personnelle du Premier secrétaire Kim Jong-un dans la constitution du groupe Moranbong ? La musique est partie intégrante de la société nord-coréenne : elle rythme les journées de travail comme les loisirs et les rassemblements de masse. Elle imprime sa marque à la construction du socialisme dans un pays où le collectif prime sur l'individu. Après les années de souffrances de la dure marche, où le Premier secrétaire Kim Jong-un a loué le stoïcisme du peuple coréen, le nouveau dirigeant est sincèrement attaché à ce que s'ouvre une nouvelle ère de prospérité, où les travailleurs pourraient jouir des fruits des efforts accomplis depuis trois générations. Une aspiration profonde des Nord-Coréens s'exprime en ce sens, notamment parmi les générations les plus jeunes. Pour autant, ce n'est pas "la fin de l'histoire" : le concert du groupe Moranbong s'achève sur une note d'héroïsme révolutionnaire, vers de nouveaux lendemains qui chantent : un nouvel élan doit régénérer la révolution coréenne, en imprimant sa marque dans les arts. La révolution est inachevée, le processus révolutionnaire doit se poursuivre, en exigeant, à présent, l'avènement d'une nouvelle ère de prospérité : tel est bien le message politique délivré par le concert du 6 juillet.

 

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Principale source : KCNA (dont photos). Vidéo du concert : Youtube

 

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 21:03

Le réalisateur et photographe Chris Marker est décédé le 29 juillet 2012. En 1958, cinq ans après la fin de la guerre de Corée, un voyage en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) avait donné lieu à la publication en 1959 d'un recueil de photographies, Coréennes, décrit par son auteur comme un court-métrage réalisé avec des images fixes, ou un "ciné-essai" Coréennes apparaît comme une étape, du double point de vue du voyage fait par Chris Marker et de l'apport ultérieur des photographies de Coréennes à l'oeuvre de l'artiste.

 

En 1958, à l'invitation des autorités nord-coréennes, un groupe d'intellectuels et de journalistes français a visité la République populaire démocratique de Corée. Parmi eux, Chris Marker côtoie Claude Lanzmann, qui se complaît dans le rôle du Français du groupe systématiquement critique sur tout ce qu'il voit - à qui l'auteur de La Jetée n'adressa pratiquement pas la parole, et qui tirera de son voyage un récit de quelques pages dans le Lièvre de Patagonie sur une liaison supposée, sans doute fortement romancée, avec une infirmière nord-coréenne. Parmi les autres participants, le chansonnier Francis Lemarque, proche du Parti communiste français, et futur membre fondateur de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) en 1969, réalisera un témoignage sous forme d'un film muet de quarante minutes.

 

Toujours dans le groupe de Français, Armand Gatti et Jean-Claude Bonnardot réaliseront la première co-production entre la France et la RPD de Corée, Moranbong, dont l'histoire a été reconstituée par Jérémy Segay, et qui a été montré au Festival international du film de Pyongyang en septembre 2010. L'idée du film est née des discussions lors d'un des deux dîners des membres de la délégation avec le Président Kim Il-sung (photo ci-dessous). Le film devait ensuite être frappé par la censure en étant interdit d' "exploitation" et d' "exportation", car présentant les troupes des Nations Unies "sous un jour peu favorable". Comble d'ironie, la décision d'interdiction a été prise sous la signature du ministre de l'Information du général de Gaulle, Louis Terrenoire, qui devait quelques années plus tard devenir président de l'AAFC.

 

lanzmann gatti chris marker kim il sung 1958 

Couverture_Coreennes_Chris_Marker.jpgPour sa part, dans Coréennes, Chris Marker a choisi d'éluder les traumatismes et les blessures de la guerre de Corée encore toute proche, en mettant l'accent sur l'expérience humaine du regard et du visage - comme celui de cette Coréenne, Ri Hae-sun, en illustration de couverture, tenant à la main un mouchoir blanc (photo à droite, source) - pour retracer l'histoire et l'avenir de la Corée - qui n'est ainsi jamais qualifiée "du Nord" - en une succession de récits.

 

Du point de vue de l'oeuvre de l'artiste, André Habib et Viva Paci ont montré que le recueil Coréennes avait occupé une place importante dans la création de Chris Marker, à la fois par la définition d'un style et la réapparition des photographies de Corée dans des oeuvres ultérieures :

 

"Le lecteur ne sait jamais si les scènes photographiées le sont telles quelles, ou si elles proviennent d'une partie d'un film non dévoilé, ou si elles sont simplement un accompagnement, voire une illustration d'un autre texte. Certains fragments photographiques se retrouvent dans d'autres productions de Chris Marker (par exemple le cliché de la couverture ou celui d'un danseur) notamment dans le film Si j'avais quatre dromadaires, puis plus récemment dans l'installation Immemory One, en 1997, et ensuite dans un onglet du CD-Rom Immemory.

 

Chris Marker présente des scènes séparées, des éléments parfois éparpillés dans l'espace du pays qu'il visite, qui sont repris, abordés et étudiés systématiquement sous un autre angle dans ses films et ses installations. Coréennes apparaît comme une matrice dont les idées, les sentiments, les sensations et les commentaires seront intégrés dans des productions postérieures. Plusieurs questions naissent : la narration visuelle a-t-elle une valeur de documentaire historique ou simplement sert-elle d'anticipation aux productions filmiques ? Quels statuts possèdent ces photographies ? Sont-elles des facteurs servant à l'évocation d'un souvenir résonnant face à une actualité particulière ?"

 

Sources :

- André Habib, Viva Paci, Chris Marker et l'imprimerie du regard, L'Harmattan, 2008. Ouvrage en partie consultable sur Internet à l'adresse suivante, p. 219 sq (citation p. 226) ;

- Jean-Pierre Thibaudat, "Moranbong" : l'incroyable histoire du premier film franco nord-coréen, article publié le 3 novembre 2010 (dont photo avec le Président Kim Il-sung).

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 20:12

Suivant de très près le roman éponyme d'Eugène Pouchkine, Eugène Onéguine de Piotr Ilitch Tchaïkovski, dont la première a eu lieu au théâtre Maly à Moscou le 29 mars 1879, est devenu un des classiques de l'opéra mondial, adapté dans de nombreuses langues. En République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), Eugène Onéguine a été joué pour la première fois en 1958. Le 22 juin 2012 s'est tenue la centième de l'opéra de Tchaïkovski au Conservatoire Kim Won-gyun de Pyongyang, dans une nouvelle version coréenne jouée depuis juin 2009.

 

En 1958, les étudiants et les professeurs du Conservatoire Kim Won-gyun de Pyongyang représentaient pour la première fois, dans le nord de la péninsule coréenne, l'opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski, en présence du Président Kim Il-sung.

 

Cinquante-et-un ans plus tard, en juin 2009, une nouvelle version coréenne du célèbre opéra russe était à nouveau donnée au Conservatoire Kim Won-gyun, suivant les conseils du dirigeant Kim Jong-il - auteur d'un traité sur l'art de l'opéra - qui avait assisté à une représentation et félicité les jeunes étudiants pour leur capacité à restituer une des pièces maîtresses de l'opéra mondial. A côté d'autres chefs d'oeuvre de l'opéra mondial, Eugène Onéguine s'ajoute, dans le répertoire de la RPD de Corée, aux classiques révolutionnaires comme Mer de sang ou La Jeune bouquetière, également un des classiques du cinéma nord-coréen et dont des représentations ont été données à Lanzhou en juin 2012.

 

La version nord-coréenne de l'opéra Eugène Onéguine met l'accent sur la vie corrompue de la noblesse russe, à la fin de l'ère tsariste. Conformément à la tradition confucéenne, l'art en Corée a une valeur édificatrice.

 

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La centième représentation de l'opération de Tchaïkovski s'est tenu au Conservatoire Kim Won-gyun de Pyongyang le 22 juin 2012, en présence de Kim Ki-nam, secrétaire du Comité central du Parti du travail de Corée (photos ci-dessus).

 

Beaucoup des chanteuses et des chanteurs d'opéra parmi les plus célèbres en RPD de Corée ont été formés à l'école secondaire spécialisée Tongan, à Pyongyang (photo ci-dessous). Parmi les élèves de l'école Tongan, la soprano Ri Hyang-suk a obtenu le premier prix au 11ème Concours international Giuseppe di Stefano, et une récompense a également honoré Paek Mi-yong au Concours international de chant Maria Canilia en octobre 2003.

 

ecole_tongan_pyongyang.jpg

 

Principale source : KCNA, notamment dépêches des 23 mai ("Tongan Secondary School, Producer of Talented Artistes") et 22 juin 2012 ("100th Performance of Opera 'Evgeni Onegin' Staged").

 

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 10:45

Le Musée des Beaux-Arts de Corée a été créé en 1954 à Pyongyang, capitale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), sur les rives du fleuve Taedong. Après une réouverture en 2010 suite à des travaux, sur une superficie de plus de 10.000 m2 les collections du Musée exposent quelque 800 pièces, dans une trentaine de salles, et sont divisées en deux parties : les oeuvres anciennes, depuis les premiers royaumes coréens jusqu'à la dynastie des Ri (1392-1910), et les oeuvres contemporaines, créées depuis l'époque de la lutte de libération contre l'occupation japonaise. Nous présentons ci-après les reproductions des peintures murales du Koguryo, dont les tombeaux sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, conservées dans les collections anciennes du Musée, et qui offrent un panorama des principales fresques tombales du Koguryo dans le Nord de la péninsule.

 

Les fresques murales offrent un large aperçu de l'art et de la vie quotidienne à l'ère du Koguryo (jusqu'en 668), car il était d'usage d'orner les tombeaux royaux de peintures et d'objets funéraires représentant la vie réelle. La plupart des fresques ont été peintes sur les murs enduits de plâtre. Mais d'autres peintures ont aussi été réalisées sur les angles des parois décorés de colonnes et de chapiteaux, ainsi que sur les surfaces aplanies des murs rupestres, et d'autres encore sur les colonnes et les chapiteaux aménagés à l'imitation des bâtiments terrestres en bois. On peut notamment voir, au Musée des Beaux-Arts de Pyongyang, une reproduction du Portrait du roi (photo ci-dessous), un Cortège, du Portrait de la reine et une Ecurie provenant du tombeau royal n° 3 d'Anak - du nom de l'arrondissement où il se trouve et a été découvert en 1949, dans la province du Hwanghae du Sud, et datant de 357 d'après une épitaphe. Le nom de l'occupant fait l'objet de débats entre historiens.

 

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D'autres reproductions de peintures, de la fin du quatrième et du début du cinquième siècles de notre ère, concernent le tombeau n° 1 de Changcheon (comme La chasse) et du tombeau de la commune de Susan (Le roi et les saltimbanques). 

 

On peut également observer des créatures fantastiques (Génies portant respectivement sur leur tête le soleil et la lune, et Le dragon bleu, peintures du sixième siècle du tombeau n° 5 de Jian), et des représentations d'animaux, réels ou imaginaires (voir deux fresques du septième siècle : Le tigre blanc, du tombeau moyen de Kangso, et La tortue-serpent, du grand tombeau de Kangso).

 

Sources :

- Le Musée des Beaux-Arts de Corée, éditions en langues étrangères de Pyongyang, 1985 ;

- Korean Art Gallery Reconstructed, dépêche de l'agence KCNA, 20 mai 2010.

Photo wikipédia.

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 13:35

Pour la première fois en France, l'Orchestre Unhasu de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) s'est produit salle Pleyel, le 14 mars 2012, sous la conduite du maestro sud-coréen Chung myung-whun, lors d'un concert conjoint avec l'Orchestre philharmonique de Radio France, que dirige Chung Myung-whun. L'Association d'amitié franco-coréenne, dont de nombreux membres étaient présents à cet événement, a tenu à témoigner d'un moment d'émotion exceptionnel, tant artistiquement que diplomatiquement : soixante-dix jeunes virtuoses nord-coréens, âgés en moyenne d'une vingtaine d'années, ont manifesté un talent et une maîtrise artistiques incomparables, sous la baguette d'un chef sud-coréen qui compte parmi les meilleurs de sa génération, et sous les regards d'un public composé de nombreux Sud-Coréens, émus aux larmes.

Concert 14032012

Quatre ans après le concert exceptionnel de l'Orchestre philharmonique de New York à Pyongyang, qui avait révélé au monde la virtuosité des musiciens de la RPD de Corée, quarante ans après les représentations  de la troupe de Mansudae au théâtre des Champs-Elysées, c'est une autre page de l'histoire culturelle qui s'est écrite, mercredi 14 mars 2012, salle Pleyel.

Dans son allocution d'ouverture, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a souligné comment la musique rapprochait les coeurs des hommes et des peuples. Jean-Luc Hees, président-directeur général de Radio France, S.E. Monsieur Yun Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée en France, ambassadeur auprès de l'UNESCO, l'ancien ministre Jack Lang, dont l'action comme représentant du Président de la République a conduit à l'ouverture pour la première fois d'une représentation diplomatique française à Pyongyang, le sénateur Jean-Claude Frécon, président du groupe d'étude et de contact du Sénat France-RPDC, faisaient partie des nombreuses personnalités présentes, dans une salle Pleyel pleine à craquer, malgré l'annonce tardive de ce concert, historique à plus d'un titre.

La première partie, jouée exclusivement par l'Orchestre Unhasu sous la direction de deux jeunes chefs d'orchestre de la RPD de Corée, Ri Myong-il et Yun Pom-ju, a manifesté avec éclat la perfection technique des jeunes artistes, la plupart âgés d'une vingtaine d'années, qui ont su allier puissance et brio, dans une maîtrise collective propre aux artistes coréens de l'ensemble de la péninsule. L'alternance, réussie, de pièces de musique traditionnelle coréenne et de morceaux de musique classique européenne a créé un ensemble inédit, riche en émotions. Musiciens et spectateurs ont communié dans un même partage de ces moments d'intensité musicale exceptionnels, ayant aussi permis aux plus grands noms du classique française de découvrir une culture musicale unique, héritière d'une tradition nationale plurimillénaire.

La seconde partie, exclusivement dédiée à la Symphonie n°1 de Brahms, a été jouée conjointement par les musiciens du Philharmonique de Radio France et de l'Orchestre Unhasu, sous la baguette du maestro sud-coréen Chung Myung-whun, qui s'est surpassé dans une interprétation d'une puissance de feu éblouissante. La spontanéité et l'enthousiasme des jeunes artistes coréens se sont conjugués harmonieusement avec le jeu des musiciens, souvent plus âgés, de l'Orchestre de Radio France.

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Sous un tonnerre d'applaudissements, Chung Myung-whun a fait part de son émotion de jouer en famille, avec sa famille musicale, celle de l'Orchestre de Radio France, mais aussi une famille coréenne divisée en deux Etats distincts, que réunissent pourtant un même langage, une même culture. Il a dédié ce concert à sa mère, décédée l'an dernier, qui aurait pu témoigner du souvenir d'une Corée qui n'était pas encore divisée, et qui rêve de réunification. Ces propos ont été ceux d'un homme courageux et de convictions, alors que les Sud-Coréens restent soumis à la loi de sécurité nationale qui interdit tout contact avec le Nord. Dans les entretiens à la presse qu'il a donnés à l'occasion de ce concert unique en France, pierre angulaire dans les relations entre la France et la RPD de Corée, le maestro, qui dirige également l'Orchestre municipal de Séoul, a déclaré assumer pleinement les conséquences de ce concert.

Deux bis ont permis de découvrir ou redécouvrir Arirang, chant traditionnel propre à toute la Corée, dans toute l'émotion de ce chant d'adieux, puis de terminer cette soirée exceptionnelle sur le dynamisme des célèbres notes de Carmen, dédié à la France et à tous ceux qui ont contribué à cet événement musical.

L'Association d'amitié franco-coréenne partage le rêve du maestro Chung que ce moment d'émotion sans pareil  soit la première étape vers d'autres manifestations, comme autant de témoignages de l'unité, culturelle, de la Corée - et de la contribution de la France à répondre à l'aspiration de tout un peuple à la réunification de sa patrie. D'ores et déjà, Chung Myung-whun a évoqué avec la presse un autre concert au Théâtre du Châtelet, le 1er juin 2012.


L'intégralité du concert de l'Orchestre Unhasu et de l'Orchestre Philharmonique de Radio France

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 21:46

Le 11 mars 2012, les musiciens de l'Orchestre Unhasu de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), conduits par Kwon Hyok-bong, conseiller à l'Institut de la musique traditionnelle coréenne, sont arrivés à Paris pour jouer avec l'Orchestre de Radio France, dirigé par le Sud-Coréen Chung Myung-whun, également directeur de l'Orchestre philharmonique de Séoul. A leur arrivée, ils ont été accueillis par le directeur général de Radio France, les représentants de la délégation générale de la RPD de Corée en France, ambassade auprès de l'Unesco, et d'autres officiels.

 

 Organisé avec le soutien de la salle Pleyel ainsi que du ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand, le concert qui se tiendra salle Pleyel, le 14 mars 2012 à partir de 20h30, sera diffusé en direct sur www.citedelamusiquelive.tv et www.arteliveweb.com.

 

La première partie comportera des pièces du répertoire traditionnel coréen (La jeune fille au trapèze pour orchestre classique et traditionnel coréen, suivi d'une pièce pour deux instruments traditionnels coréens et orchestre et d'une pièce pour orchestre) et un extrait symphonique classique (Introduction et rondo capriccioso pour violon et orchestre, de Camille Saint-Saëns), tous joués par l'Orchestre Unhasu. Le 14 mars, l'Orchestre Unhasu - dont le nom signifie "Voie lactée" - sera dirigé par deux jeunes chefs, Ri Myong-il et Yun Pom-ju. Il est le plus célèbre des orchestres symphoniques de RPD de Corée, qui joue à l'occasion des grandes fêtes nationales (ci-dessous, lors du concert donné à Pyongyang à l'occasion du jour de l'Etoile brillante, le 16 février 2012).

 

orchestre_unhasu_16_fevrier_2012.jpg

 

En deuxième partie, la symphonie n° 1 de Johannes Brahms sera interprétée conjointement par l'Orchestre Philharmonique de Radio France et l'Orchestre Unhasu, sous la direction de Chung Myung-whun.

 

mun_kyong_jin.jpgLes noms de trois autres artistes figurent à l'affiche du concert : Nam Un-ha, au haegum (sorte de petit violon joué avec un archet mais posé sur les genoux), Jo Ok-ju, au kayagum (sorte de cithare jouée avec les doigts) et Mun Kyong-jin (premier violon).

 

Né à Pyongyang en 1981, Mun Kyong-jin est diplômé de l'Institut de musique et de chorégraphie de Pyongyang et a étudié au Conservatoire d'Etat de Moscou en 2005-2006. Ayant obtenu le premier prix à la compétition nationale de violon à Pyongyang en 2000, il a également obtenu le premier prix à la compétition internationale Canetti à Miskolc, en Hongrie, organisée du 15 au 20 juillet 2005, et le deuxième prix à la troisième compétition internationale de violon Paganini organisée à Moscou, toujours en 2005. Pour le concert conjoint donné à Paris, il a déclaré à l'agence AP : "malgré les différences linguistiques, j'espère que nous pourrons facilement nous comprendre à travers la musique et devenir amis".

 

Toujours dans un entretien accordé à l'agence AP, Jo Ok-ju a témoigné vouloir faire connaître à un public occidental la musique coréenne traditionnelle.

 

Lors de la conférence de presse qu'il a donnée le 7 mars dernier, Chung Myung-whun a déclaré que, à terme, il souhaiterait faire jouer des musiciens nord-coréens au sein de l'orchestre qu'il dirige chaque été, l'Asian Philharmonic, voire diriger l'Orchestre Philharmonique de Radio France à Pyongyang.  

 

Radio France a déclaré espérer, grâce à la musique, ouvrir la voie au dialogue et faire tomber des barrières qui paraissent infranchissables.

 

Sources :

- site de la salle Pleyel ;

- KCNA (dépêches du 21 février 2012, du 11 mars 2012) ;

- Radio France ;

- AP ;

- compétition internationale de violon Paganini (biographie et photo de Mun Kyong-jin).

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