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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 07:03

La cantatrice sud-coréenne Kim Je-ni, dans le rôle de l’esclave birmane Tuptim, a conquis le public parisien venu assister au Théâtre du Châtelet à la représentation de la comédie musicale The King and I (Le Roi et Moi) mise en scène par Lee Blakeley. L'AAFC revient sur la prestation sublime d'une artiste prodige.

Kim Je-ni, étoile montante du chant, brûle les planches au Châtelet

The King and I (Le Roi et Moi) est l’une des comédies musicales les plus emblématiques de Broadway. Née en 1951 de la synergie des partitions de Richard Rodgers et du livret d’Oscar Hammerstein II, elle retrace l’histoire d’amour contrariée entre le roi de Siam – l’actuelle Thaïlande - Mongkut (Rama IV 1862-1876) et la préceptrice anglaise de ses enfants Anna Leonowens. Elle a suivi un film de 1946 qui a largement inspiré le livret de celle-ci et a donné suite à un certain nombre d’autres adaptations au cinéma comme le film éponyme de 1956 de Walter Lang ou encore un long-métrage animé de Walt Disney lui aussi porteur du même titre sorti en 1999.

Lee Blakeley s’est emparé de ce standard de Broadway et l’a transposé sur la scène du Théâtre de Châtelet dans l’esprit de l’âge d’or des comédies musicales. Décors riches en dorures, costumes magnifiques, jeux de lumière travaillés, chorégraphies imaginatives, chants ne figurant pas sur les enregistrements habituels, acteurs investis dans leurs rôles, tous les ingrédients ont été réunis pour émerveiller le public pendant 3h10 et le transporter vers une Asie mythifiée un peu kitsch mais dans l’âme des comédies musicales (en anglais surtitré).

Si le haut de l’affiche était tenu par des grands noms avec Lambert Wilson dans le rôle du roi et Susan Graham, mezzo-soprano américaine renommée, dans le rôle d’Anna, c’est bel et bien la jeune Sud-Coréenne Kim Je-ni qui s’est imposée par son talent et sa voix comme la révélation du Roi et Moi. Elle y interprète Tuptim, une jeune esclave birmane donnée au roi comme épouse mais secrètement amoureuse d’un autre : l’artiste confie avoir envisagé ce rôle difficile comme la rencontre d’une fragilité apparente et d’une grande force intérieure issue de la passion. Le personnage apporte une autre dimension au Roi et Moi, empreinte de gravité en raison de son amour impossible mais aussi de son destin tragique. Kim Je-ni a réussi à sublimer le rôle en transmettant une vraie émotion avec sa voix cristalline à chacun de ses passages.

Néanmoins, la comédie musicale est une première dans le parcours de Kim Je-ni. En effet, l’artiste est issue du monde de l’opéra. Née en 1984 en Corée du Sud, elle s’intéresse très tôt au chant et sa passion est rapidement couronnée de succès avec l’obtention en 2007 du diplôme de l’Université de Séoul. Elle y effectue ses débuts avec le rôle de Zerlina dans le Don Giovanni de Mozart. Son talent lui permet de poursuivre ses études de chant en Europe en intégrant en 2009 le Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan et d’y réussir brillamment tout en remportant de nombreux concours internationaux de chant. En 2011, Kim Je-ni entre à l’Ecole Normale de Musique de Paris où le diplôme de sixième exécution lui est attribué à l’unanimité des membres du jury. La jeune Sud-Coréenne fait son entrée au Centre National d’Artistes Lyriques (CNIPAL) en juin 2012 où elle est pensionnée pour la saison 2012-2013 et interprète de grands airs classiques tirés des répertoires de Mozart, Chambrier, Messager et Hahn. Un parcours sans faute pour la jeune Coréenne qui excelle à chaque représentation d’opéra.

Sa participation à une comédie musicale a donc constitué une véritable première pour l’artiste qui a ainsi eu l’opportunité de travailler avec un regard nouveau sur un genre qu’elle n’avait jusque là jamais exploré, en dépit de l’attrait prononcé des Coréens pour les comédies musicales plutôt que pour l’opéra du propre aveu de la jeune femme. Pari payant pour Kim Je-ni qui s’est lancée avec passion dans ce premier essai alors que ses professeurs déclaraient le rôle de Tuptim dans le Roi et Moi musicalement trop bas par rapport aux capacités de l’artiste : les critiques saluent unanimement la prestation de la jeune cantatrice sud-coréenne et lui prédisent déjà le brillant avenir d’une étoile montante du chant à l’aise aussi bien dans son domaine d’excellence, l’opéra, que dans des expériences nouvelles comme la comédie musicale.

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 10:39

Alors que les révélations suite au dramatique naufrage du ferry Sewol ont mis en évidence les liens entre certains milieux culturels français et l'évangéliste Yoo Byeong-eon, connu sous son nom de photographe Ahae, il existe d'authentiques artistes coréens contemporains, qui auraient mérité mille fois davantage d'être mis en lumière par les institutions publiques françaises. Portraits croisés d'un artiste reconnu, Lee Ufan, actuellement à l'honneur au château de Versailles, et d'un affairiste habile, Ahae, tombé en disgrâce, mais dont les soutiens intéressés n'ont pas quitté le devant le scène artistique parisienne.

Né en République de Corée (du Sud) en 1936, Lee Ufan a été en 1969 l'un des fondateurs, avec Nobuo Sekine, du mouvement artistique Mono-Ha - souvent traduit par "école des choses". L'accent porté sur la pureté des choses existantes à partir du matériau brut, dans une présence physique et sensible, n'est pas sans évoquer le minimalisme - contemporain de Mono-Ha. Mono-Ha a été représenté à la Biennale de Paris en 1971, et a été actif jusqu'au milieu des années 1970.

Peintre, Lee Ufan a ensuite mis en lumière la puissance évocatrice des monochromes. En tant que créateur d'installations, il choisit d'abord de s'imprégner du lieu pour - à la manière des architectes - créer un champ de perceptions nouvelles, par un travail approfondi sur le point et la ligne. Comme il l'a déclaré dans un entretien au quotidien Le Monde, "mon propos n'est pas d'installer des objets fabriqués par moi, mais d'inviter à regarder le lieu, le ciel, la nature". Dans les installations de Lee Ufan qui sont aujourd'hui à voir à Versailles (neuf dans le parc, une dans le château), du 17 juin au 2 novembre 2014, la tombe de Le Nôtre, à l'origine de l'aménagement du lieu et de la création du jardin à partir de 1662, ne se découvre qu'à proximité immédiate - en une grosse pierre noire, symbolisant et concentrant le temps. Mais l'oeuvre la plus spectaculaire et la plus emblématique est l'Arche qui, selon l'angle où se situe le spectateur, se fond ou non dans le ciel et absorbe la lumière. Car Lee Ufan n'est pas seulement artiste ou écrivain, comme philosophe, il donne à voir et à comprendre le monde.

Lee Ufan et l'arche installée dans le château de Versailles

Lee Ufan et l'arche installée dans le château de Versailles

Travailler sur la sensation et la perception, c'est aussi ce qu'a voulu faire Yoo Byeong-eon, dans une approche subliminale de Dieu (le pasteur Yoo vend beaucoup de livres) qui n'avait rien de très original, tant sur la forme que sur le principe. Au demeurant, les photos de Ahae ne sont pas le résultat d'une réflexion artistique : il s'agit plutôt des aimables clichés léchés d'un amateur, qui en a profité pour les vendre fort chers et développer des produits dérivés, à sa gloire et à celui de sa petite entreprise. Contre toutes les pratiques établies, Yoo Byeong-eon, malgré son absence de passé artistique, s'était vu catapulter dans des expositions au château de Versailles et au jardin des Tuileries (qui dépend du Louvre), entre autres expositions à New York et à Prague. Lors de la clôture de son exposition le 8 septembre 2013 à l'Orangerie, une fête somptueuse n'a-t-elle pas été l'occasion pour le compositeur Michael Nyman d'interpréter la Symphonie n° 6 "Ahae" ? Car l'homme a un épais carnet de chèques : n'a-t-il pas versé 1,1 million d'euros au Louvre ? Et n'est-il pas un des mécènes de Versailles ?

Après une demande d'asile politique en France, rejetée, Yoo Byeong-eon est traqué par la police sud-coréenne pour son implication dans le naufrage du ferry Sewol et des accusations de détournements de fonds : 50.000 policiers sont aux trousses de l'homme, introuvable, que l'on dit protégé par les membres de l'église qu'il dirige et qui compterait 20.000 adeptes. Sa fille, Yoo Somena, a été interpelée le 27 mai 2014 à Paris.

Au-delà de l'affaire Yoo Byeong-eon, des questions se posent sur le choix des artistes, d'une part, et le financement de la culture en France d'autre part : ne relève-t-il pas de la charte éthique du musée du Louvre de refuser les dons d'origine douteuse ? Si la Philharmonie de Paris a annulé les événements organisés autour de Ahae à l'occasion des années croisées France-Corée (2015-2016), le commissaire de l'année culturelle France-Corée est Henri Loyrette, ancien président du Louvre, qui a couvert de louanges Ahae, rejoint par Catherine Pégard, présidente de l'établissement public du château de Versailles. 

Il est temps de tirer toutes les conséquences de ce naufrage culturel et que les responsables impliqués rendent compte. C'est le sens de l'appel lancé par des Coréens en France dans une lettre ouverte à Mme Aurélie Filipetti, ministre de la culture, reproduite sur le site Louvre pour Tous - qui a été le premier à dénoncer, dans notre pays, l'imposture artistique qu'est Ahae.

Sources :

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 11:04

Du 3 mai au 31 août 2014, le Musée national de Corée, à Séoul, donne à découvrir plus de soixante-dix tableaux, dessins, sculptures et photographies provenant du Musée d'Orsay dans l'exposition « Au-delà de l’impressionnisme : naissance de l’art moderne » - dans un parcours illustrant des expériences artistiques communément réunies sous l'expression de post-impressionnisme, au tournant des XIXème et XXème siècles.

"Femme à l'ombrelle tournée vers la droite" (Claude Monet, 1886, huile sur toile, 131 x 88 cm ). La peinture du Musée d'Orsay représentant Suzanne Hoschedé (dont il existe aussi une version tournée vers la gauche) s'inscrit dans un ensemble de toiles du maître impressionniste sur le thème de la femme à l'ombrelle.

"Femme à l'ombrelle tournée vers la droite" (Claude Monet, 1886, huile sur toile, 131 x 88 cm ). La peinture du Musée d'Orsay représentant Suzanne Hoschedé (dont il existe aussi une version tournée vers la gauche) s'inscrit dans un ensemble de toiles du maître impressionniste sur le thème de la femme à l'ombrelle.

Les correspondances sont anciennes entre l'art coréen moderne et les courants artistiques occidentaux de la même époque. Ainsi, « Crépuscule », peint en 1916 par Kim Kwan-ho, s'inspire de l'oeuvre du symboliste Pierre Puvis de Chavannes - et aujourd'hui encore les étudiants coréens en beaux-arts choisissent souvent la France pour compléter leur formation artistique. C'est donc en quelque sorte un retour aux sources qu'opère le Musée national de Corée en réunissant plus de 70 oeuvres du Musée d'Orsay, dans le cadre de l'exposition temporaire « Au-delà de l’impressionnisme : naissance de l’art moderne », du 3 mai au 31 août 2014.

Caroline Mathieu, conservateur en chef au Musée d'Orsay et commissaire de l'exposition, observe que "la dernière exposition du groupe impressionniste, en 1886, est le symbole même des dissensions qui agitent ses membres, aboutissement d'une lente désagrégation de l'idéal commun qui les avait réunis dans les années 1870 : peindre en plein air, sur le motif, en couleurs claires, des sujets de la vie moderne". Ce rejet d'un naturalisme - jugé fondé sur l'imitation - conduit à de nouvelles expressions artistiques, aujourd'hui qualifiées de "post-impressionnistes" - le symbolisme, les Nabis, l'art naïf (mais aussi sublimement onirique) du douanier Rousseau, ou encore les peintures à Pont-Aven de Van Gogh...

Parmi les oeuvres exposées au Musée national de Corée figurent la « Femme à l’ombrelle tournée vers la droite » de Claude Monet, le « Portrait d'Eugène Boch » de Vincent Van Gogh, « La Montagne Sainte-Victoire » de Paul Cézanne, « La Charmeuse de serpents » d’Henri Rousseau.

Informations pratiques :

« Au-delà de l’impressionnisme : naissance de l’art moderne », du 3 mai au 31 août 2014.
 Musée national de Corée
137, Seobinggo-ro, Yongsan-gu, Séoul.
Tél : +82 2-2077-9000.

Horaires d'ouverture : les mardi, jeudi et vendredi 9h - 18h ; mercredi et samedi 9h - 21h ; dimanche 9h-19h. Fermé le lundi.

"La charmeuse de serpents" (Henri Rousseau, 1907, huile sur toile, 169 x 189,5 cm)

"La charmeuse de serpents" (Henri Rousseau, 1907, huile sur toile, 169 x 189,5 cm)

Sources :

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 16:24

La Corée - tant du Nord que du Sud - est à l'honneur dans le numéro 7 (printemps-été 2014) de la revue de journalisme et de photo 6 Mois : le regard porté sur la société coréenne dans son ensemble, à travers deux reportages consacrés à David Guttenfelder (p. 18-25) et Jeon Mong-gag (p. 292-303), permet de mieux en comprendre les structures - notamment l'importance accordée à la famille, à la nation et à l'insertion de l'individu dans des structures collectives, qui constituent autant de traits originaux différents de ceux des sociétés occidentales.
 
"Bons baisers de Pyongyang"

Responsable photo de l'agence Associated Press (AP) pour l'Asie, installé à Tokyo, l'Américain David Guttenfelder est un spécialiste des zones de conflit, dont le fil Instagram (voir photo ci-dessous, source, qui évoque à certains égards la cité du film "Metropolis" de Fritz Lang) - une plateforme de partage de photos - est suivi par plus de 275.000 abonnés. En République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), où il passe un quart à un tiers de son temps suite à l'ouverture d'un bureau de l'AP à Pyongyang en 2012, David Guttenfelder a choisi de mettre l'accent sur la vie quotidienne, en se démarquant d'un certaine vision esthétisante qui tend à caractériser bon nombre de reportages photos sur la Corée du Nord.

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De ses fréquents voyages en RPD de Corée, David Guttenfelder a su nouer une relation de
confiance avec ses guides nord-coréens : comme il l'observe dans l'article que lui a consacré la revue 6 Mois, intitulé "Bons baisers de Pyongyang", la "seule condition posée par les autorités [est] l'objectivité. Leur définition du mot n'est pas nécessairement la nôtre, mais ils ne m'ont jamais demandé d'effacer une photo". Il est caractéristique de la société coréenne que, une fois la confiance accordée à une personne, cette confiance ne sera pas retirée, sauf si la personne coréenne juge, à un moment donné, que vous avez trahi sa confiance.

Pour prendre ses clichés, David Guttenfelder utilise son smartphone, plus discret et moins intimidant pour les Nord-Coréens qu'un appareil photo. Les résultats sont intéressants, par l'aperçu inhabituel qu'ils offrent de la société nord-coréenne, loin des clichés basés sur des images à fort contenu politique ou militaire. La figure humaine y occupe généralement une place centrale, dans des compositions d'ensemble (entre plusieurs personnes, ou entre une personne et son décor ou son occupation). Parmi les photos publiées par 6 Mois, nous accorderons une mention spéciale à ce gros plan sur des vétérans de la guerre de Corée, pris le 25 juillet 2013 lors des cérémonies du 60e anniversaire de la fin du conflit, où le sens du devoir s'imprime sur les visages des anciens soldats - en reléguant au second plan les nombreuses décorations, qui constituent une autre figure obligée de la présentation médiatique de la Corée du Nord.

L'album de Yunmi, du berceau au mariage, de Jeon Mong-gag

A priori rien ne prédestinait Jeon Mong-gag (1931-2006), ingénieur devenu professeur puis vice-président de l'Université de Séoul, à publier un album de photos consacré à sa fille - de sa naissance à son mariage - en renouvelant le genre des photos de famille à partir d'un regard intime, empli d'amour, sur ses proches, en saisissant sur le vif des poses, des situations ou des moments d'émotion, qui éveillent insensiblement une nostalgie considérée comme si propre à l'âme coréenne.

La photographie a été une passion contrariée chez Jeon Mong-gag, sa famille décourageant vivement son penchant pour les études artistiques. Yunmi - dont le nom signifie "belle" et "sincère" - est née en 1964 de son union avec Lee Moon-kang, et a été la première de leurs trois enfants (viendront ensuite deux fils, Yunho et Yunseok). Jeon Mong-gang, qui a été orphelin de mère très jeune dans une société coréenne marquée par la dévotion familiale, a photographié sa femme et leurs enfants au quotidien pour, selon ses mots, "garder une trace de l'ambiance de la maison". En 1989, Yunmi se marie et part aux Etats-Unis. Son père lui offre en cadeau L'album de Yunmi.
   
Parmi les photos qu'a retenus la revue 6 Mois (ci-dessous, "Nous nous amusons avec maman, Yunbo et moi. Nous lui chuchotons des choses à l'oreille", photo exposée au Musée de la photographie de Séoul, source), le jeu de ballon dans une maison plus grande concrétise les jours heureux, le rêve - accompli - de prospérité dans un mouvement saisi sur le vif. Le recueil de photos, publié en 1990 et réédité en 2010, atteint toujours une traduction étrangère, dans ce qui est aussi un témoignage émouvant des décennies où la Corée du Sud a connu une industrialisation accélérée et est devenue un pays développé, tout en subissant de profondes mutations sociales qui ont marqué une société traditionnelle empreinte de confucianisme.

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 17:42
Alors que la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) célèbre le 72ème anniversaire de la naissance du Dirigeant Kim Jong-il (16 février 1942-17 décembre 2011), nous publions ci-après des extraits de l'ouvrage De l'art musical, rédigé par l'ancien président nord-coréen et publié le 17 juillet 1991, consacrés aux instruments nationaux et européens. Comme dans d'autres disciplines artistiques, la RPD de Corée a combiné des formes et des moyens traditionnels avec d'autres inspirés de la culture occidentale pour créer des styles qui lui sont propres. 

okryugum.jpg"A la lumière de la nécessité du développement de notre musique nationale, nous nous étions atelés à cette tâche dès la fin des années 1960, après une longue période de préparation et d'essai, et l'avons menée à bien pour l'essentiel en peu de temps.

En ayant soin de conserver les sonorités spécifiques de nos instruments, nous en avons modifié les formes, avons utilisé des matériaux nouveaux sur la base des plus récentes réalisations de la science et de la technique pour en rendre plus clairs encore les timbres et accroître sensiblement le volume sonore. Nous en avons amélioré la performance et en avons étendu l'échelle de façon à leur permettre de se prêter à toutes les nécessités de l'interprétation moderne. Nous avons eu soin cependant de ne pas les européaniser, de ne pas modifier, par exemple, notre kayagum [vidéo ci-dessous : "Jeu avec des fleurs", de Mun A-yeong] en une sorte de guitare, mais de mettre mieux en valeur les particularités de nos instruments, dont les cordes-microtons (...). Nous avons redécouvert, entre autres, un instrument datant de la haute antiquité, l'avons modifié et amélioré pour en faire un instrument moderne inédit, parfait à tous les égards, et l'avons baptisé okryugum [photo à gauche] (...).


Donner préséance aux instruments nationaux ne signifie pas accroître simplement leur nombre dans l'orchestre, mais mettre nettement en évidence le trait spécifique de leur timbre et équilibrer leurs volumes (...).


[dans les orchestres] Pour combiner les instruments à cordes, il convient de mettre dans la proportion de 1 à 1 nos instruments de la famille du haegum et ceux de la famille du violon. On pourra, ce faisant, obtenir un tierce timbre tout à fait nouveau. En effet, nos orchestres étant formés selon ce principe, les instruments à cordes produisent des sons très agréables, qui ne sont ni ceux du haegum ni ceux du violon.

Pour combiner les instruments à vent en bois, il faut veiller à en assurer un strict équilibre de façon à obtenir des sons inédits. Dans le cas de nos instruments à vent en bambou [tanso, jottae...], il est préférable de mettre en valeur leurs sonorités gracieuses, sans faire appel outre mesure aux instruments à vent européens.

Pour les cuivres, pas la peine d'en fabriquer de nouveaux pour imiter le modèle occidental. Nous n'avons qu'à l'utiliser tel quel. Or, si l'on abuse des sons métalliques, on peut nuire à la douceur et à l'élégance du son de nos instruments.

Quand on forme un ensemble avec nos instruments tels que kayagum, yanggum et okryugum, on peut bien se passer de la harpe, instrument européen. Pour les instruments à percussion, l'important est de tirer parti des instruments nationaux dont janggo et kwaenggwari. Nous devons consolider et développer les réalisations déjà enregistrées dans l'orchestre et améliorer encore notre musique au moyen de l'orchestre mixte (...)".

Source : Kim Jong-il, OEuvres complètes, volume 11 (janvier-juillet 1991). Citations pp. 393 sq.
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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 20:01
Le 27 décembre 2013, la chaîne France 3 a diffusé la 37ème édition du festival international du cirque de Monte Carlo, qui avait été organisée à Monaco du 17 au 22 janvier 2013. A cette occasion, les spectateurs ont pu découvrir ou redécouvrir le cirque de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), qui depuis des décennies collectionne les prix internationaux à l'occasion des tournées de ses artistes.

Le dernier festival international du cirque de Monte Carlo, en janvier 2013, a présenté plus de 40 numéros réalisés par des artistes originaires de 21 pays. La médaille d'argent a été attribuée au numéro de trapèze "Vol au trapèze sur une barre horizontale" des athlètes de la République populaire démocratique de Corée, tandis qu'une "Etude sur corde" a reçu un prix spécial.  

Les numéros de trapèze volant s'inscrivent dans la tradition coréenne du cirque, qui excelle dans les numéros de voltige.


En janvier 2009, les acrobates nord-coréens avaient décroché l'or au 33ème festival international du cirque de Monte Carlo. Auparavant, les artistes coréens avaient déjà obtenu la plus haute distinction à Monaco en 1998, 2003 et 2005.

Les acrobates coréens ont également reçu le premier prix au 12ème festival international du cirque organisé à Grenoble du 21 au 24 novembre 2013, pour le numéro de voltige "Flying girls".

Principale source : KCNA (dépêche du 25 janvier 2013).
 
 
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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 16:02

448px-Yann Moix 21 Mai 2011L'écrivain et réalisateur Yann Moix s'intéresse à la Corée, et plus particulièrement à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), où il a voyagé. Le pays - celui qu'il a visité dans le cadre du Festival international du fim de Pyongyang, mais aussi celui qu'a visité l'écrivain Marc-Astophe Oh près de quarante ans avant lui - occupe plusieurs pages de son roman Naissance, prix Renaudot 2013. Extraits d'un récit gouleyant, dans une charge en règle contre la bêtise et les lieux communs qui ont la particularité de se déchaîner avec force dès lors qu'il est question de la RPDC.

Un prochain roman consacré à la Corée

"Quantité de choses m'effraient toujours, tandis que j'écris ces lignes à Pékin, attendant mon vol pour Pyongyang : je n'ai pas achevé ce roman que je pense au suivant. Il sera consacré à la Corée. Celle-du-Sud. Celle-du-Nord. Un beau titre, pour deux volumes : Celle-du-Sud, tome I ; Celle-du-Nord, tome II. La Corée découpée en deux livres, rangée en deux nations dans la bibliothèque. Autre titre possible : La Corées.

- La Corée du Nord, "pays le plus fermé au monde", ha ha ho ho ! Mon derrière ! Mon paf ! Mon aisselle ! Mon ongle ! avait lancé Marc-Astolphe le dimanche 9 février 1975 (il avait effectué le voyage à Pyongyang en avril 1974). "Etat voyou", "endroit le plus dangereux de la planète" ! Et mes roupettes ? Sont-elles voyoutes mes roupinettes ? Et mon entrefesse ? Il est le plus dangereux de la planète ? Deux prostrés clébards sont décédés à Pyongyang, et alors ? Je l'ai lu dans La Gazette des roubignoles ! La République populaire démocratique de Corée, c'est aussi et d'abord le pays le plus enfermé du monde et de la planète dans le cliché, dans le déjà-dit, dans le déjà-tout-dit, dans le plus-rien-à-dire ! C'est personnellement ma contrée favorite ! Je m'y sens aussi heureux qu'un poussah dans un lupanar. Enfin un rigolo lieu ! Je suis ami pour toujours de cette nordique Corée honnie par les fripons et les autres frigides polichinelles des droits de l'homme ! Pyongyang nous détend de Paris-sur-Chienlit. On râle moins qu'ici. Quant aux paysages, ils me font trembler d'émoi.

Comme Marc-Astolphe quarante ans plus tôt, je pars sans vaccin, sans immunité, sans bouclier, sans avertissement, sans ordonnance, sans raison : dans cette gratuite gratuité qui n'appartient à personne. Je pars loin de la française France, lourde de trouilles rebattues, de diffuse lâcheté, de sale ironie, de jalousies mortifères, de dépressions lancinantes, de mou courage, de couinements mécaniques, de permanent suicide, de moral à zéro, de compliqués protocoles, d'usure sempiternelle, d'apitoiement généralisé, de parole empêchée, de misère cérébrale, d'immédiate agressivité, de violence à la petite semaine, de mépris souriant, d'acariâtre chaos.

- C'est le propre d'un voyage en République populaire démocratique de Corée, avait poursuivi Marc-Astolphe : qu'on la comprend mieux quand on n'y met jamais les pieds que lorsqu'on en revient. Oui da ! On vit d'abord la Corée du Nord par procuration, par aimantation, par imagination ! C'est un pays imaginaire mais seulement une fois qu'on s'y trouve réellement ! C'est la réalité de la République populaire démocratique de Corée qui est imaginaire ! Un orteil en République populaire démocratique de Corée, et vous voilà contaminé : l'incapacité à comprendre s'est emparée de votre corps, de votre cerveau. Plus jamais vous ne serez pertinent au sujet du pays ! Il fallait y naître ou ne jamais venir. Vous voilà piégé par une bâtarde expérience, par du trop qui n'en sera jamais assez, par du suffisamment qui ne suffira pas, par du presque rien qui agira comme un opaque voile. (...)".

"Quel peuple !"

"Quel peuple ! Mes amis quel peuple ! Rhhâ da ! Peuple cent fois humilié, mille fois méprisé, peuple arraisonné, peuple phagocyté, valetaillisé, et debout pourtant, sans plus aucun complexe dans sa fierté intacte, dans son immuabilité têtue. Peuple qui a rongé son frein. Peuple qu'on a soumis, peuple qu'on a souillé. Mais peuple conservé, peuple sans rancune. Peuple qui avance malgré son passé. Et qui avance grâcé aux "malgré" de ce passé. Petit, tout petit peuple devenu grand, en train de devenir très grand. Peuple sans rancune, car il n'a pas le temps, car il n'a plus le temps d'être rancunier. Peuple au passé si abîmé, au passé si malmené, au passé si torturé, qu'il habite désormais le futur, qu'il est enfin seul maître à bord. Peuple pékinisé, puis peuple nipponisé : peuple enfin recoréanisé. Peuple divisé, peuple écartelé : mais peuple qui a décidé qu'il déciderait. Peuple qui s'est enfin décidé à décider. Quand nous pleurons, à superjuste titre, quand nous nous lamentons, à mégajuste raison, sur les quatre ans d'occupation qui ont humilié la France, et qui l'ont violée, souvenons-nous, même dix-huit secondes, que les Coréens ont subi l'occupation japonaise - dont la barbarie n'eut strictement rien à envier à celle de l'Allemagne nazie - pendant quarante ans. Quarante ans à être Coréen sans l'être, à se marraniser : les Coréens furent les marranes de l'Asie ! J'ai dit ! Moi Astolphe Ier ! Sans doute, ils le sont encore."

Dans le hall d'embarquement

"Avachie, allongée sur quatre sièges, une hystérique de 26 ans, déguisée en adolescente, écoute de la musique sur son iPod à s'en rendre sourde. Elle m'éclabousse de ses sons. Elle se secoue. Sa "destination Pyongyang" à elle n'est pas une habitude obéissante et docile comme une vieille maîtresse, mais une "destination Pyongyang" à la coolitude surjouée. Elle fait, comme le trentenaire pointu, comme si Pyongyang (la destination) avait été matée par elle, comme si c'était là la destination la plus indifférente du monde (du globe, de la planète, du planisphère) : elle fait comme si Pyongyang (la destination) était la plus fun, la plus destroy, celle qui promet le plus d' "éclate" à l'arrivée. Elle exagère, à mort, en une sorte de démonstratif déni, l'attractivité pyongyanguesque comme lieu de divertissement, sinon de débauche. Elle voudrait annoncer, par sa grotesque gestuelle et munie de ses vibrants écouteurs, envoyant des bribes de beats de boîte, qu'aucun endroit au monde, à commencer par Goa, à commencer par Ibiza, à commencer par Berlin, ne saurait être davantage branché. Ne manque plus que le tee-shirt - et le tee-shirt "I LOVE DPRK" je le verrai, plus tard, dans quelques jours, sur le corps avachi, blanc, maladif, d'une vénéneuse Autrichienne aux godasses à moitié lacées (...).

Le couple me fixe, mais jamais franchement. De biais. Puis entre eux chuchotent. Ils parlent de moi, en mal. De ces bouches, de ces gueules, ne peuvent sortir, ne peuvent jaillir que des serpents. Que vont-ils faire exactement en RPDC ? Prendre des notes ? Pas sûr. Filmer ? Je ne crois pas. Participer au festival ? Possible : avec, peut-être, un petit foireux film sur la faim dans le monde ou les varices des grabataires. Qui sont les touristes qui se rendent dans ce pays ? Moi, je sais ce qui m'y pousse : un film à faire, un livre à écrire, une vie à vivre, un destin à accomplir, une folie à achever, une ambiance familiale à recréer, une névrose à combler. Mais eux ? Et les autres, tous les autres ? Pourquoi aller là-bas ?

Le pire de tout : les journalistes camouflés. Ceux qui s'introduisent en Corée du Nord déguisés en touristes et qui, s'écrasant sur place comme des lopettes, courbant l'échine et souriant à la lune, reviennent vengeurs et méchants, une fois le risque dissipé, la méchante représaille impossible. Moutons petits qui bégaient de trouille à Pyongyang, et foireux assassins Zorros, de retour dans leurs respectives capitales, pour dénoncer un régime devant lesquels ils se sont faits plus petits que le plus zélé des apparatchiks. Je hais de mille forces cette catégorie des courageux bien rentrés, des téméraires du retour, des vengeurs au chaud. Une navette arrive, je monte. Je suis un être sain : je pars pour Pyongyang parce que je pars pour Pyongyang. - C'est la capitale des enfants battus ! s'était exclamé un collègue de mon père".

Source : Yann Moix, Naissance, Grasset, 2013. Extraits des pages 249 à 260.
 

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 23:03

Le compositeur sud-coréen Ryu Jae-joon (photo ci-dessous) a refusé de se voir remettre le prix que lui avait décerné l'Association commémorative Nanpa, en observant que celle-ci honore la mémoire d'un musicien coréen, Hong Nan-pa, ayant collaboré avec le Japon pendant la colonisation de la péninsule par l'empire nippon (1910-1945). Cette décision mérite d'être saluée, alors que des héritiers des collaborateurs avec le Japon, qui détiennent aujourd'hui les leviers du pouvoir économique et politique en l'absence d'épuration à la libération, freinent le nécessaire travail de mémoire sur cette période douloureuse de l'histoire coréenne.

 

Il n'y aura pas de récipiendaire des 46èmes récompenses musicales Nanpa, après le refus du lauréat, le compositeur Ryu Jae-joon, de se voir décerner le prix puis, à sa suite, la décision analogue de la soprano Im Seon-ae.

Cette décision a choqué certains conservateurs, qui ont dénoncé une "politisation" de l'art. Il est intéressant de constater que les mêmes poursuivent de leurs foudres tout ce qui s'apparenterait, selon eux, à une compromission avec l'art de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord)... Manifestement, l'ouverture d'esprit qu'ils prônent est à géométrie variable.

Les récompenses sont décernées par une association nommée en mémoire du compositeur coréen Hong Nan-pa, connu notamment pour Bongseonhwa, une dénonciation des souffrances du peuple coréen au cours de son histoire. Hong Nan-pa a pris une part active à la lutte antijaponaise quand il était étudiant aux Etats-Unis.

Mais, au plan politique, il y a deux Hong Nan-pa. L'auteur, né en 1898 et décédé en 1941, avait retourné sa veste à la fin de sa vie, après avoir été arrêté par la police japonaise.  En 2009, le Comité présidentiel pour l'inspection des collaborations avec l'impérialisme japonais l'a qualifié de "collaborateur pro-japonais et anti-national", après qu'eut été révélée son implication au sein de la Mobilisation générale pour la ligue d'esprit national, groupe très actif dans la collaboration avec le Japon et à l'origine de chansons pro-japonaises comme Le matin de l'espoir et Le chant du soldat partant combattre.

Plus connu à l'étranger que dans son propre pays, Ryu Jae-joon a travaillé au conservatoire de Cracovie avec le maestro Krzysztof Penderecki et est l'auteur, entre autres, de Sinfonia da Requiem et d'un Concerto pour violon. Sans doute cette ouverture internationale lui a-t-elle permis de prendre conscience de la chape de plomb qui pèse sur la lecture de l'histoire en Corée du Sud, où par exemple les symboles nazis ont pignon sur rue, le plus souvent par ignorance politique, quand les ouvrages de Karl Marx restent interdits.

Ryu Jae-joon a d'abord déploré l'instrumentalisation des activités de collaboration par certains groupes à des fins personnelles, en soulignant le rôle social de l'artiste, alors que des figures éminentes du monde artistique ont, elles, choisi, de combattre pour la liberté, au péril de leur vie. Il y a bien, comme l'a conclu Ryu, un échec dans le regard de la Corée du Sud sur sa propre histoire : quel pays indépendant au monde honorerait quelqu'un qui a été un traître à sa patrie ?

Sources : AAFC, Hankyoreh (dont photo).
 

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 23:07

----1.JPGLe 25 juin 2013, date anniversaire du début des combats de la guerre de Corée, l'écrivain Kim Saryang a reçu, de manière posthume, le titre de héros de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en tant qu'écrivain de guerre, tué au combat en octobre 1950. L'oeuvre et le parcours de Kim Saryang sont emblématiques d'une génération coréenne d'écrivains engagés, dans le combat contre la colonisation japonaise et pour l'indépendance de la Corée, puis dans la mise en place d'une production artistique nouvelle après la Libération.

 

Né le 3 mars 1914 à Pyongyang, Kim Sichang, plus connu sous son nom d'écrivain de Kim Saryang, a connu la colonisation japonaise de la Corée (1910-1945) et reçu une éducation en japonais. Agé de seulement 17 ans, il a été expulsé de son lycée en 1931 pour actions jugées subversives, c'est-à-dire favorables à la culture et à l'indépendance de la Corée.

 

Entré à l'Université de Tokyo en 1936, il a d'abord publié en japonais une nouvelle, Hikari no naka ni (Dans la lumière) en 1939, qui est le récit d'un étudiant coréen au Japon soumis à des pressions pour être assimilé.

 

De retour en Corée en 1941, Kim Saryang choisit dès lors d'écrire en coréen. Il rejoint ensuite les combattants coréens pour l'indépendance en Mandchourie chinoise, dont la lutte lui inspire Hojop (Le papillon).

 

Après la libération de l'occupation japonaise en 1945, comme de nombreux artistes coréens engagés dans les combats pour l'indépendance il rejoint le Nord de la péninsule, où il devient vice-président de la Fédération des arts et de la littérature. Il prône alors une écriture sur la vie du peuple et pour le peuple, tout en appelant à travailler aux côtés des ouvriers et des paysans pour connaître les conditions de vie des travailleurs.

 

Devenu écrivain de guerre après le déclenchement des combats en juin 1950, il est mort dans une attaque près des Monts Jiri après que son unité eut été encerclée par l'ennemi, en octobre 1950. Lui et ses camarades sont tombés en criant "Vive le Président Kim Il-sung !". Ses écrits de cette dernière période ont été publiés à Moscou, en russe, en 1952, sous le titre "Notices d'un correspondant de guerre" dans Koreia boretsia (traduit du russe en français par : La Corée est en difficulté).

 

En s'étant vu décerner le titre de héros de la République populaire démocratique de Corée, sur la demande de Kim Jong-un, Premier secrétaire du Parti du travail de Corée, Kim Saryang a reçu la plus haute distinction en RPD de Corée, pour ses travaux en tant qu'écrivain de guerre.

 

Principales sources : KCNA, wikipédia et daum (pour l'image).

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 10:14

A l'occasion de la 37ème session du comité du patrimoine mondial de l'UNESCO tenue à Phnom Penh, le 23 juin 2013 le site historique de la ville de Kaesong, ancienne capitale coréenne du royaume de Koryo (918-1392), a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO - neuf ans après le classement des tombes royales du Koguryo, également situées en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Dix autres sites, dans le Sud de la péninsule, sont également inscrits au patrimoine mondial de l'humanité. Cette décision témoigne de la valeur historique et archéologique, et dans la formation de la culture et de l'identité coréenne, des vestiges de l'ancienne capitale de Koryo.

La demande d'inscription du site historique de Kaesong au patrimoine mondial de l'UNESCO avait été formulée mi-2012 : elle a abouti un an plus tard, dans le cadre des travaux de la 37ème session du comité du patrimoine mondial, le 23 juin 2013. Le Conseil international des monuments et des sites (plus connu sous son acronyme anglais, ICOMOS) basé à Paris, qui a un rôle consultatif, avait émis une recommandation en ce sens.

 

kaesong_tombe-royale_kongmin.jpgDouze vestiges de l'ancienne capitale de Koryo (918-1392), aujourd'hui situés dans la zone urbaine de Kaesong, aux pieds des montagnes, à l'ouest de la ville, ont été classés au patrimoine de l'humanité : cinq sections de l'ancienne forteresse royale (dont les fouilles font par ailleurs l'objet de travaux de coopération conjoints franco-coréens entre l'Ecole française d'Extrême-Orient et les archéologues de la RPD de Corée) ; le site de l'ancien palais Manwoldae et les vestiges de l'observatoire astronomique et météorologique de Chomsongdae ; la porte Namdaemun, au Sud de l'ancienne capitale royale, qui constituait son principal accès ; l'ancien institut royal Songgyungwan, qui formait les fonctionnaires royaux ; l'école confucéenne Sungyang Sowon ; le pont Sonjuk et les stèles de Phyochung ; le mausolée du roi Wang Geon, fondateur de la dynastie Koryo, et sept autres tombes situées sur le même site, ainsi que l'ensemble de tombes de Myongrung ; le mausolée du roi Kongmin (photo à gauche).

 

Le Conseil international des monuments et des sites a déclaré que les vestiges témoignaient des valeurs culturelles, spirituelles et politiques des Etats unifiés sous la dynastie Koryo et des échanges entre ces Etats et leurs voisins. Toujours selon l'ICOMOS, le site constitue également un exemple remarquable de la transition d'une capitale du bouddhiste au néo-confucianisme comme principe directeur du système politique.

 

Source principale : The Korea Herald. Photo : source www.travel-earth.com

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