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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 20:24

Du 22 février au 22 mai 2017, le Musée Guimet consacre une exposition à l'exploratrice Alexandra David-Néel (1868-1969), orientaliste et tibétologue franco-belge. Si la péninsule coréenne n'a pas été sa principale terre d'exploration, elle y a voyagé pendant la Seconde guerre mondiale, en compagnie du jeune lama Aphur Yongden - dont elle fera son fils adoptif. L'Association d'amitié franco-coréenne invite à découvrir plus particulièrement Alexandra David-Néel lors d'une journée particulière que lui consacrera le Musée Guimet le samedi 8 avril 2017 - dont nous reproduisons ci-après l'annonce publiée dans la lettre d'information du 20 mars 2017 du Musée Guimet, qui a joué un rôle déterminant dans sa vocation et auquel elle a légué, à la fin de sa vie, des peintures thangka, des masques de danses rituelles et son importante bibliothèque tibétaine.

Alexandra David-Néel au Musée Guimet

Journée particulière d'Alexandra David-Néel

L’exploratrice disparue il y a près d’un demi-siècle laisse un héritage scientifique, littéraire et humain de première importance. En présence de Marie-Madeleine Peyronnet, qui fut sa secrétaire particulière, et de Fred Campoy, l’un des auteurs de la bande dessinée consacrée à l’aventurière, le musée propose une journée cinématographique et muséale, faite de rencontres pour redécouvrir cette femme hors du commun.

Samedi 8 avril
Cinéma, parcours, rencontres

De 10h30 à 18h
Billet d’entrée du musée et billet à 5 et 4 euros pour les films
Réservations : jparticuliere@guimet.fr
MNAAG – 6 place d’Iéna 75116 Paris

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17 février 2017 5 17 /02 /février /2017 15:04

L'année 2017 marque le centième anniversaire de la naissance de Yun Dong-ju le 30 décembre 1917 à Ryongjeong en Mandchourie (où s'était repliés nombre de Coréens fuyant l'oppression japonaise), décédé sous la torture il y a 72 ans, le 16 février 1945, dans les geôles japonaises. L'AAFC dresse le portrait de l'une des figures les plus attachantes de la poésie coréenne contemporaine, qui a exprimé dans son oeuvre une sensibilité traduisant les espoirs et les aspirations de toute une génération.

Yun Dong-ju, au deuxième rang, à droite

Yun Dong-ju, au deuxième rang, à droite

Yun Dong-ju était un esprit libre : après avoir manifesté très tôt des aptitudes littéraires exceptionnelles, il s'enfuit du domicile parental à l'âge de 16 ans pour étudier les lettres à l'école Yonhui (aujourd'hui l'université Yonsei, à Séoul), alors que son père, chrétien, refuse qu'il devienne poète. De cette époque date son recueil de poèmes qu'il intitule Ciel, vent, étoiles et poésie, qu'il ne parvient pas à faire éditer. Yun Dong-ju a poursuivi ses études à Tokyo, en littérature anglaise, où il est arrêté en juillet 1943 pour activités antijaponaises. Condamné à deux ans de prison, il meurt dans la prison de Fukuoka le 16 février 1945, affamé et torturé.

La puissance de l'oeuvre de Yun Dong-ju tient à sa capacité à inscrire le drame d'une nation, soumise au joug colonial et niée dans son identité même, dans un récit personnel subtil et sensible, après avoir lui-même grandi dans une famille de patriotes coréens - comme l'explique Lee Seung-ha, rédactrice du site Korea.net :

Yun Dong-ju a pu saisir, dans toute son abjection, la réalité de la vie coréenne sous le joug colonial japonais. Cette prise de conscience croissante et le conflit intérieur qui en résultait ont joué un rôle significatif dans la genèse de son approche critique comme de sa voix artistique lesquels se révèlent pleinement dans des oeuvres telles que "auto-portrait". Cette oeuvre dresse d'ailleurs un portrait assez éloquent de la frustration d'un homme qui, confronté à une oppression croissante, tente de se raccrocher à la découverte de soi.

La symbolique coréenne traditionnelle - la lune, le soleil (il a été lui-même surnommé Haewhan, lumière du jour) - tient une place fondamentale dans ses poèmes publiés à titre posthume, grâce à sa famille et à ses amis - notamment le recueil Ciel, vent, étoiles et poésie, qui compte 31 poésies dans la première édition (janvier 1948).

Nous reproduisons ci-après son poème La nuit où je comptais les étoiles (별 헤는 밤
) :

Yun Dong-ju, poète, martyr et icône

Poète, martyr, Yun Dong-ju est aussi devenue une icône de la culture coréenne. Un prix de poésie, institué par l'Université Yonsei en 1968, porte son nom. Une enquête de 1986 le consacrait comme le poète coréen le plus populaire au sein de la jeunesse - celle de la génération "386", qui a lutté avec succès pour la démocratisation de la Corée, jusqu'à lui sacrifier sa vie.

La colline Yun Dong-ju sur le mont Inwangsan, dans le quartier séoulite de Jongno, abrite un stèle où est gravé son poème Préface (서시, en anglais Foreword) - qui a inspiré, ainsi que la vie du poète, le roman L'Enquête de Lee Jeong-myeong.
 

La colline Yun Dong-jun sur le mont Inwangsan.

La colline Yun Dong-jun sur le mont Inwangsan.

La vie de Yun Dong-ju a aussi inspiré une comédie musicale créée en 2011 par la compagnie Seoul Performing Arts Company, intitulée Yun Dong-ju Shoots the Moon, et un film de Lee Joon-ik, sorti en février 2016, Dongju, the Portrait of a Poet.

Yun Dong-ju, poète, martyr et icône

Sources :

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20 janvier 2017 5 20 /01 /janvier /2017 20:03

Dans son édition du 19 janvier 2017, l'agence de presse Yonhap de la République de Corée (Corée du Sud) a annoncé que le cursus d'études en langue et civilisation coréennes dispensé à l'Université Paris Diderot (Paris 7) donnera, à la rentrée universitaire de septembre 2017, un cours sur l'histoire du mouvement d'indépendance coréen. A notre connaissance , il s'agit d'une première en France, qui s'inscrit dans le cadre d'un accord entre l’Institut de recherche sur l’histoire du mouvement d’indépendance coréen du Hall de l'indépendance coréenne (acronyme anglais : IHK, musée mémorial situé à Cheonan, en Corée du Sud) et l'Université Paris 7,

Chercheurs de l’Institut de recherche sur l’histoire du mouvement d’indépendance coréen du Hall de l'indépendance coréenne (IHK).

Chercheurs de l’Institut de recherche sur l’histoire du mouvement d’indépendance coréen du Hall de l'indépendance coréenne (IHK).

Le Hall de l'indépendance coréenne a ouvert ses portes le 15 août 1987, à l'occasion du 42e anniversaire de la libération de la Corée. Ce musée comporte de nombreux documents historiques sur le mouvement d'indépendance, afin d'honorer la mémoire des combattants coréens pour l'indépendance de leur nation - d'un point de vue sud-coréen, tendant ainsi à occulter le rôle des combattants ayant fondé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), conformément à l'histoire officielle sud-coréenne.

Au sein du mémorial, le grand hall de la nation constitue le plus vaste bâtiment à toit en tuile d'Asie, en occupant une surface au sol de 126 mètres par 68 mètres, et culminant à plus de 45 mètres. Par ailleurs, la cloche de l'unification qu'abrite le musée est réputée être la plus ancienne cloche coréenne.

La France a joué un rôle dans le soutien au mouvement d'indépendance coréen, au moins jusqu'au début des années 1930, le gouvernement coréen en exil s'étant installé dans la concession française à Shanghaï. Par la suite, la France a toutefois tourné le dos à ses engagements en faveur des indépendantistes coréens, se rapprochant alors du Japon et obligeant le gouvernement provisoire coréen à déménager.

Le cours proposé aux étudiants en coréen, au premier semestre de l'année scolaire 2017-2018, sera assuré p
ar la section des études coréennes du département Langues et Civilisations de l’Asie orientale (LCAO) de l'Université Paris 7 et l’Ecole pratique des hautes études.

Source principale :

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 12:29

Le Foyer Rural de Tousson, dans le cadre de ses rencontres « Café des Lumières », a proposé la vidéo projection de la conférence de Robert Charvin, « Comment être Coréen du Nord ou Russe, ou l’escamotage de la géopolitique », conférence donnée à la Sorbonne le 1er octobre de l’année dernière. Cette manifestation a été organisée avec le parrainage des films de l'An 2.

Vidéo conférence de Robert Charvin à Tousson : comment peut-on être Coréen du Nord... ou Russe ?

C’est le Festival de Cannes qui a sensibilisé des adhérents du Foyer Rural sur la Corée et un grand magasin culturel parisien qui les a amenés à s’intéresser au cinéma nord-coréen et à la République Populaire Démocratique de Corée depuis 2011. C’est ainsi que dans cette suite de rencontres sur la Corée (stages cinéma, gastronomie, conférences avec des réalisateurs : Pierre-Olivier François et David Carr-Brown…), un petit groupe d’adhérents a découvert la conférence de Robert Charvin, ce mercredi 11 janvier 2017. Aucun n’avait de connaissance sur la RDPC autre que ce qu’en rapportent les médias. Ils étaient très curieux et nul doute que les qualités du conférencier et la notoriété de la Sorbonne ont contribué au sérieux de ce Café des Lumières. Les cinquante minutes de la conférence ont semblé très courtes tant la qualité de l’orateur est passionnante et des applaudissements ont été spontanés en fin de projection. Robert Charvin n’est pas sans rappeler à certains moments le linguiste américain Noam Chomsky par des traits d’humour décalé … « les Etats-Unis s’estiment menacés par la RDPC… c’est comme ci la France se sentait menacée par le Portugal »… Comme dans La fabrique du consentement (Contre-feux, éd. Agone) de l’auteur américain, Robert Charvin entreprend plutôt une analyse des médias, presse écrite, télévisions et réseaux sociaux, en lien avec l’actualité comme le déploiement du matériel militaire en Pologne, pour « assurer la paix »… A l’affirmation souvent entendue que la RDPC serait un pays agresseur, il rappelle qu’un pays n’est agresseur que quand il est sûr de gagner la partie. Des observations et réflexions qui se retrouvent également dans son livre éponyme à destination des journalistes.

« Quel philosophe ! » s’est exclamé un participant. Il estime que c’est par ces rencontres que les choses avancent dans la compréhension du monde.

Le Café des Lumières se termine par l’invitation de son prochain rendez-vous, un dimanche de février, en présence de Juliette Morillot qui vient de publier son livre co-écrit avec Dorian Malovic (La Croix) La Corée du Nord en 100 questions.

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2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 19:55

Le 27 novembre 2016 à Hong Kong, la toile abstraite et pointilliste 12-V-70 #172 a été adjugée 41,5 millions de dollars hongkongais (soit 5 millions d'euros), faisant de Kim Whanki (1913-1974) l'artiste coréen le plus cher au monde. L'Association d'amitié franco-coréen revient sur le parcours de l'un des pionniers de l'art abstrait en Corée.

12-V-70 #172

12-V-70 #172

Les enchères avaient débuté haut, très haut, à près de 30 millions de dollars hong-kongais (HKD), avant de finir à 41,5 millions HKD. L'acquéreur, qui a gardé l'anonymat, serait un Asiatique vivant à Hong Kong.

La toile, qui opère une déclinaison de jaune, a été réalisée par Kim Whanki en 1970, alors qu'il vivait à New York, quatre ans avant sa disparition dans la ville américaine. Elle se démarque du choix du bleu plus souvent privilégié par l'artiste coréen.

Né le 27 février 1913 dans une riche famille paysanne à Eupdong, sur l'île d'Anjwado (Cheolla du Sud), Kim Whanki s'est tourné vers l'abstraction à l'issue de sa formation artistique à Tokyo (1931-1937), où il a reçu l'influence de Togo Seiji et Fujita Tsuguji, qui avaient eux-même été au contact des avant-gardes cubiste et futuriste européens.

Lors de son séjour à Séoul entre 1938 et 1951, il combine les thèmes et motifs coréens traditionnels (comme la jarre coréenne, récurrente dans son oeuvre, parmi d'autres objets en céramique et en bois) et les modes de représentation européens, étant alors influencé par le néo-réalisme. Il a rejoint la scène moderniste parisienne entre 1956 et 1959, avant de retourner à Séoul en 1959 en tant que doyen de la faculté des beaux-arts de l'Université Hongik.

La dernière partie de sa carrière, à New York (1963-1974), est marquée par de nouvelles recherches - tant dans les sujets abordés (les thèmes cosmiques, la représentation du son et de la musique) que dans les procédés choisis (collages et travaux en papier mâché).


 

Le tableau abstrait "12-V-70 #172" fait de Kim Whanki l'artiste sud-coréen le plus cher au monde

Un musée dédié à l'oeuvre de l'artiste, le Musée Whanki, a ouvert ses portes à Séoul en 1992.

Sources :

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 13:53

La Sud-Coréenne Park Sae-eun a été promue première danseuse du Ballet de l'Opéra de Paris (BOP), ainsi qu'elle l'a annoncé le 5 novembre 2016 sur son compte Twitter. Il s'agit de la deuxième plus haute distinction au sein du Ballet de l'Opéra de Paris, qui comprend les cinq échelons suivants, par ordre croissant : quadrille, coryphée, sujet, premier danseur et étoile. Alors que le premier danseur coréen (et même asiatique) à avoir intégré le Ballet de l'Opéra de Paris est Kim Yong-geol, en 2000, l'Association d'amitié franco-coréenne revient sur quelques-unes des principales dates de la carrière de Park Sae-eun.

Park Sae-eun première danseuse du Ballet de l'Opéra de Paris

Après avoir étudié la danse à l'Académie nationale du Ballet de Corée (du Sud), Park Sae-eun a obtenu le prix de Lausanne en 2007 puis la médaille d'or au concours de Varna en 2010. Engagée dans le corps du Ballet de l'Opéra de Paris en 2011, elle atteint le grade de coryphée en 2013, et décroche la même année le prix du Cercle Carpeaux, avant de devenir sujet en 2014.

Après s'être produite dans le ballet Hommage à Violette Verdy (chorégraphe : George Balanchine) au Palais Garnier du 22 octobre au 15 novembre 2016, Park Sae-eun danse dans la représentation qui est donnée du Lac des cygnes de Rudolf Noureev à l'Opéra Bastille du 5 au 31 décembre 2016.

Sources :

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 19:19

Depuis le 18 juin et jusqu'au 17 octobre 2016, le Musée national Adrien Dubouché à Limoges présente l'exposition Corée, 1886. Roman d'un voyageur, à partir de la figure centrale de Victor Collin de Plancy (1853-1922), qui a été le premier représentant officiel de la France en Corée entre 1888 et 1906. Cette exposition, très pédagogique, avait auparavant été présentée à la Manufacture de Sèvres (Cité de la Céramique), du 20 janvier au 20 juillet 2015 -  parallèlement à la présentation des œuvres de deux artistes coréens contemporains, Kim Yik-yung Kim et Kim Yeun-kyung, sous le titre colectif Corée mania. Nous revenons ci-après sur le rôle joué par le diplomate français, érudit et collectionneur, dans la constitution des collections de céramiques coréennes en France, à partir du catalogue de l'exposition.

Phénix dans un paysage fantastique (Musée Guimet)

Phénix dans un paysage fantastique (Musée Guimet)

Soucieux de faire connaître la culture coréenne en France, ayant favorisé les voyages en Corée de voyageurs (comme Charles Varat, à l'origine des collections coréennes du Musée Guimet), ethnographes et photographes, Victor Collin de Plancy joua un rôle fondamental dans la constitution des collections de céramiques coréennes en France en s'employant à regrouper des collections diverses, et l'exposition Roman d'un voyageur rend compte de ces échanges et de la découverte d'une culture alors inconnue des Français à partir, notamment, d'un riche fonds iconographique de photos.
 

Depuis sa fondation en 1806, le Musée des arts céramiques de la Manufacture de Sèvres avait bénéficié de dons et d'envois de collectionneurs, marins, diplomates ou voyageurs, et Victor Collin de Plancy s'inscrit dans cette tradition, avec l'envoi de 260 pièces de céramique coréenne lors de son premier séjour en Corée (1888-1891), inventoriées seulement en 1894, alors que les collections coréennes du Musée de Sèvres étaient très récentes - les deux premières pièces ayant été données en 1851 par le diplomate Charles de Montigny, qui avait fait naufrage sur les côtes coréennes alors qu'il était en poste à Shanghaï. Collin de Plancy reçu l'appui d'un autre érudit, basé à Pékin où il occupait une chaire de chimie, Anatole Adrien Billequin.

Les collections ont pris leur essor suite à un échange de dons : après que le Président de la République Sadi Carnot eut remis en 1889 un vase de Salamine et deux vases Clodion au roi de Corée, deux bols en céladon de l'époque Koryo (918-1392) ont été offerts en remerciement par le souverain coréen, et conservés dans les collections muséales françaises par un don du Président Sadi Carnot.

Collectionneur avisé, Victor Collin de Plancy a voulu que la politique d'acquisition de Sèvres reflète la diversité et la richesse des créations coréennes. En 1900, des pièces de la collection personnelle du diplomate français avaient été prêtées pour le pavillon coréen de l'exposition universelle. Sa collection personnelle fut dispersée en 1911.

D'autres pièces données ont en revanche mystérieusement disparu, comme celles données par Charles Varat après son voyage en Corée... Les carences de l'inventaire ont rajouté aux interrogations sur le devenir de ces pièces, et le fortuné Parisien ne figure pas dans la liste des donateurs du Musée de Sèvres.

Source : http://www.bulac.fr/conferences-rencontres/archives/cycle-dautres-regards-sur-le-monde-2014-2015/a-la-decouverte-de-la-coree/

Source : http://www.bulac.fr/conferences-rencontres/archives/cycle-dautres-regards-sur-le-monde-2014-2015/a-la-decouverte-de-la-coree/

Source : Roman d'un voyageur. Victor Collin de Plancy, l'histoire des collections coréennes en France, Sèvres, Musée de la Céramique, éditions Loubatières, 2015.

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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 19:31

Les espérantistes membres de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) se sont réunis le 27 août 2016 à Paris, en présence de Benoît Quennedey, membre du bureau national : ils ont constitué un nouveau comité Espéranto de l'AAFC avec pour objectif de développer les échanges dans le domaine de l'Espéranto entre la France et toute la Corée - Nord comme Sud.

Le bureau du nouveau comité Espéranto de l'AAFC : de gauche à droite, François Lo Jacomo, Nathalie Kesler et Marianne Dunlop

Le bureau du nouveau comité Espéranto de l'AAFC : de gauche à droite, François Lo Jacomo, Nathalie Kesler et Marianne Dunlop

L'AAFC a constitué un comité Espéranto

Créé en 1887 comme langue internationale par le Docteur Zamenhof, l'Espéranto compte aujourd'hui de 3 à 10 millions de locuteurs dans le monde selon les associations espérantistes, qui en France sont regroupées principalement au sein d'Espéranto-France et de SAT Amikaro. Par ailleurs, Europe Démocratie Espéranto a présenté des listes pour la diffusion et l'apprentissage de l'Espéranto comme langue européenne aux élections européennes de 2004, 2009 et 2014.

En Corée, l'Espéranto a une longue histoire qui recoupe celle de la péninsule : des intellectuels résistants à l'occupation japonaise avaient choisi un nom en Espéranto, la Korea Artista Proleta Federacio (KAPF), dont nombre de membres rejoindront, après la Libération, le Nord de la péninsule, fidèle aux engagements de la Résistance, quand les anciens collaborateurs de l'occupant japonais revenaient au pouvoir au Sud de la péninsule, sous le régime autoritaire de Syngmann Rhee. Un dictionnaire coréen-espéranto a été édité à Pyongyang, et des espérantistes étaient présents au Festival mondial de la jeunesse qui s'est tenu dans la capitale nord-coréenne en 1989. Les graves difficultés des années 1990 ont ensuite désorganisé le mouvement espérantiste en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et c'est dans ce contexte que les revues internationales d'Espéranto ont cessé de pouvoir être envoyées à leurs abonnés en RPD de Corée.

Dans le Sud de la péninsule, les espérantistes sont très actifs, et le prochain Congrès mondial d'Espéranto se tiendra d'ailleurs à Séoul en juillet 2017.  Un premier congrès mondial d'Espéranto s’étant déjà tenu en 1994 à Séoul, avec 1776 participants. De 1995 à 1998 le Sud-Coréen Lee Chong-Yeong, disparu en 2008, a été Président de l’Association Universelle d’Espéranto, qui a le statut d’ONG auprès de l’UNESCO. Le Sud-Coréen Lee Jung-kee est membre du Bureau de l’Association Universelle d’Espéranto depuis 2013. La République de Corée (Corée du Sud) compte en outre plusieurs instituts et universités spécialisées en Espéranto.

Dans ce contexte, les espérantistes membres de l'AAFC se sont constitués en comité Espéranto de l'AAFC afin de développer les relations et les échanges dans le domaine de l'Espéranto entre la France et l'ensemble de la Corée, et pour contribuer également à la réunification et à la paix dans la péninsule. Ils ont envisagé le déplacement d'une délégation espérantiste de l'AAFC en RPD de Corée fin 2016 et début 2017, en liaison avec les espérantistes nord-coréens, membres notamment de l'Académie des sciences sociales.

Marianne Dunlop, auteure, professeure de russe, de chinois et d'espéranto, basée à Arras, a été élue présidente du comité Espéranto de l'AAFC. Les autres membres du bureau de l'AAFC-Espéranto sont François Lo Jacomo, trésorier, espérantiste depuis 1971, membre de l'Académie d'Espéranto, ancien président (2010-2016) de la Maison Culturelle de l'Espéranto, château de Grésillon, en Anjou. La secrétaire du comité Espéranto de l'AAFC est Nathalie Kesler, actuelle présidente de la Maison Culturelle de l'Espéranto, ancienne présidente du comité régional Bretagne de l'AAFC, jusqu'à son récent déménagement en région parisienne.

Ceux qui souhaitent rejoindre le comité Espéranto de l'AAFC, dont les membres doivent être adhérents de l'AAFC, peuvent contacter l'AAFC à l'adresse suivante : marianne.dunlop@laposte.net.

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26 juillet 2016 2 26 /07 /juillet /2016 19:05

La littérature de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) est peu connue, et volontiers vilipendée comme tout ce qui vient du Nord de la Corée. Elle offre pourtant un regard intérieur sur la société nord-coréenne qui suffirait, au-delà de ses qualités littéraires intrinsèques, à éveiller l'intérêt : c'est du reste ce qui explique le succès inattendu du premier roman nord-coréen publié et traduit en France, Des amis de Baek Nam-ryong - une première rendue possible grâce au professeur de coréen Patrick Maurus que l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) avait invité à présenter la littérature nord-coréenne lors d'une conférence organisée à Paris en 2012. L'éditeur Actes Sud a réitéré en publiant en 2016 une anthologie de nouvelles contemporaines de la RPDC, intitulée Le rire de 17 personnes (du nom d'une des nouvelles), traduites du coréen par Patrick Maurus, Kim Kyoung-sik et Benoît Berthelier. 

"Le rire de 17 personnes", une anthologie de nouvelles nord-coréennes

Ce sont dix auteurs nord-coréens contemporains que nous donne à découvrir cette anthologie de onze nouvelles de la littérature coréenne : Baek Nam-ryong, Kim Chong, Choe Song-jin, Chon In-gwang, Han Ung-bin (deux nouvelles au sein du recueil pour cet auteur parmi les plus connus de RPDC), Chang Ki-song (dont la nouvelle Notre institutrice a été adaptée au cinéma en 1981), An Dong-chun, Kang Song-gyu, Kang Kui-mi et Kim Hye-song - une des rares écrivains de Corée du Nord à avoir été publiée au Sud, en 1987, avec son roman historique Kunbaba.

Le parti-pris des auteurs ayant fait le choix des nouvelles regroupées dans ce recueil est de parler de la vie quotidienne et, comme le souligne leur présentation par l'éditeur, d'offrir

un panorama captivant d’une littérature qu’on ne saurait réduire aux prescriptions idéologiques et qui frappe par sa défense des valeurs positives. Ces textes parlent de corruption, de soupçon, de profiteurs, de délinquance, mais aussi de solidarité, d’effort collectif, de reconnaissance, de résilience. Car l’optimisme est pour ce peuple partie prenante du réalisme.

En décrivant des situations à forte charge émotionnelle, en prônant des valeurs d'exemplarité que se doit de délivrer l'artiste confucéen (en l'occurrence, écrivain, mais il en irait de même s'il était peintre ou cinéaste), les auteurs de cette anthologie de nouvelles s'inscrivent pleinement dans un style coréen, propre à l'ensemble de la péninsule (Nord comme Sud) - dont la littérature distingue traditionnellement les courtes fictions (ou nouvelles), les récits de moyenne longueur, les romans et les romans-fleuves.

Alors que jusqu'à présent les seules nouvelles nord-coréennes en français avaient été publiées par des revues spécialisées (comme Dans le bus de Cho Kun, parue en 2009 dans la revue Neige d'août), la revue Tangun offre par ailleurs un accès à d'autres nouvelles nord-coréennes.

Pour acquérir Le rire de 17 personnes, voir la présentation de l'ouvrage sur le site d'Actes Sud :

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25 mai 2016 3 25 /05 /mai /2016 19:20

16 avril 2014, la Corée du Sud est sous le choc : un ferry fait naufrage en Corée du Sud. A l'issue d'une gestion calamiteuse de la crise, sur laquelle les familles des victimes exigent que toutes les zones d'ombres soient levées par l'administration Park Geun-hye, 304 personnes ont trouvé la mort, dont plus de 250 lycéens en voyage scolaire. Rapidement, il apparaît que le propriétaire du navire, le Sewol, dont l'équipage a fui, appartient, par famille interposée, à un sulfureux homme d'affaires et prédicateur évangéliste sud-coréen, Yoo Byung-eun, plus connu sous son nom d' "artiste" : Ahae. L'identité de Ahae comme Yoo Byung-eun a été révélée par Bernard Hasquenoph, journaliste français, animateur du blog louvre pour tous.fr, qui a publié aux éditions Max Milo un livre d'enquête édifiant intitulé Ahae, mécène gangster. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), en contact dès le printemps 2014 avec Bernard Hasquenoph, l'a invité à prononcer à Paris, le 24 mai 2016, une conférence autour de son ouvrage, qui révèle le gangrènement de certaines des plus prestigieuses institutions culturelles françaises dans leur quête de trouver, par tous les moyens, des financements privés "innovants", alternatifs à des subventions publiques durablement orientées à la baisse.

Bernard Hasquenoph, lors de la conférence donnée le 24 mai 2016 à Paris

Bernard Hasquenoph, lors de la conférence donnée le 24 mai 2016 à Paris

L'enquête minutieuse menée par Bernard Hasquenoph se lit comme un roman policier, à partir de l'étonnant surgissement sur la scène artistique - non seulement française mais internationale (Prague, New York, Florence, Venise, Londres dans la résidence privée du prince Charles...) - d'un mystérieux photographe, à l'identité tenue secrète, qui a soudain exposé avec d'importants moyens de communication des images naturalistes banales au Jardin des Tuileries, qui dépend du Musée du Louvre, et à l'Orangerie du château de Versailles, en 2013.

Ce qu'a découvert Bernard Hasquenoph n'est pas seulement l'identité de Yoo Byung-eun, alias Ahae ("enfant" en coréen), mais aussi une méthode éprouvée de promotion avec la complicité d'établissements culturels prestigieux : des versements à ces établissements au titre du mécénat, des locations d'espaces auprès de ces mêmes établissements avec ses propres deniers, l'achat de numéros spéciaux dans les suppléments de revues culturelles de renom... et des commentaires dithyrambiques de Catherine Pégard, qui dirige depuis 2011 l'établissement public du château de Versailles, et d'Henri Loyrette, président-directeur du Musée du Louvre de 2001 à 2013 mais aussi président de l'Année France-Corée (du Sud) 2015-2016. La société américaine qui promeut Ahae, Ahae Press, dirigée par l'un de ses fils, avait auparavant acquis aux enchères en France un hameau abandonné, Courbefy, avec le projet - qui ne s'est pas concrétisé - d'en faire une résidence d'artistes.

Quand survient le drame du Sewol, le 16 avril 2014, le passé trouble de Yoo Byung-eun, alias Ahae, à la famille duquel le navire appartient, apparaît : condamnation pour fraude fiscale, gourou d'une secte dont les membres commettent un suicide collectif en 1987...

Bernard Hasquenoph, dont l'enquête, dès 2013, sur l'identité de Ahae - ainsi que la supercherie artistique qu'il constitue - n'avait pas suscité tout l'intérêt qu'elle mérite, devient soudain la coqueluche des médias sud-coréens, qui l'invitent à témoigner et le citent, tandis que Ahae, en fuite, devient l'homme le plus recherché de Corée du Sud... jusqu'à ce qu'un cadavre en décomposition soit découvert et présenté comme celui de Yoo Byung-eun. Cette très opportune découverte suscitera de forts doutes parmi l'opinion publique sud-coréenne.

L'AAFC invite chacune et chacun à lire le livre-enquête édifiant de Bernard Hasquenoph, qui révèle tout un réseau de complicités, politiques, diplomatiques (le beau-frère de Ahae est ambassadeur de Corée du Sud à Prague...), économiques et "culturelles", autour de ce qui apparaît comme un des plus grands scandales culturels contemporains.

 

AHAE, mécène gangster, par Bernard Hasquenoph, éditions Max Milo, 2015

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  • : Association d'amitié franco-coréenne
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