Dans notre édition du 18 mai 2023, nous présentions plusieurs nouvelles inscriptions d'archives coréennes au Registre international de la mémoire du monde de l'UNESCO. Nous revenons aujourd'hui sur le Hon Chon Jon Do (au sud : Hon Cheon Jeon Do), inscrit à la demande de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), une carte céleste gravée sur bois qui a traduit, à la fin de la dynastie Choseon, la diffusion de l'astronomie et son utilisation dans la péninsule coréenne.
L'exemplaire du Hon Chon Jon Do conservé à la Grande maison des études du peuple, à Pyongyang (source : KCNA)
Le Hon Chon Jon Do (dont le nom signifie : une image d'ensemble de tout le ciel) s'inscrit dans une tradition coréenne ancienne de représentation du ciel. Les autorités nord-coréennes la présentent comme un état des connaissances en astronomie des Coréens au XVIIIe siècle. Elle est basée sur le calendrier lunaire, le lever et le coucher du soleil, ainsi que les éclipses solaires et lunaires, en décrivant vingt-quatre saisons. On dénombre 2 037 étoiles formant 278 constellations. Cette carte a été utilisée par la paysannerie pour les travaux agricoles. Elle traduit ainsi la popularisation de l'astronomie à la fin de la dynastie Choseon, de nombreuses copies ayant été réalisées.
Deux astronomes de l'Université nationale de Chungnam, en République de Corée (Corée du Sud), ajoutent qu'elle forme un ensemble avec une autre carte, le Yeoji Jeon Do - que l'on doit à Kim Jung-ho, ayant utilisé des connaissances traditionnelles coréennes et d'autres d'origine occidentale, parvenues au pays du Matin calme via la Chine :
La projection stéréographique a été appliquée avec comme centre de projection le point médian (Q) entre les pôles nord céleste et écliptique. Le "cercle médian" autour du point Q se situe entre l'équateur et l'écliptique, et sur ce cercle, l'angle horaire et la longitude écliptique d'une étoile peuvent être marqués en utilisant la même échelle. Cela signifie que l'heure du jour et la saison de l'année peuvent être lues sur le même cadran du cercle médian, et (...) [constituent] la base pour produire la carte du ciel.
La ville de Séoul dispose d'autres exemplaires.
Le Hon Chon Jon Do marque ainsi une transition entre les conceptions géocentrique et héliocentrique de représentation du monde, alors que figurent les principales planètes du système solaire alors connues (outre la Terre, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne).
La collection se compose de 76 fichiers d'archives écrites, de 242 photographies, d'un document d'archive audio et de 15 films. Ces documents témoignent de la volonté de favoriser un échange de...
"Hon-Chon-Jeon-Do" is a woodcut star map with the size of $79.4cm{\times}127.5cm$ , and was widely disseminated as it was made into a set with Kim, Jung Ho's "Yeoji-Jeon-Do". This study confirmed ...
Le 7 juillet 2023 a eu lieu une présentation exceptionnelle de peintures nord-coréennes à Paris, dans le 13e arrondissement. Jung-Hee Lavorel-Kim, vice-présidente déléguée de l'AAFC, rend compte ci-après de l'organisation de cette exposition éphémère, qui inaugure une série d'événements en France autour de l'art de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
J’ai rencontré M. Choi à Séoul en 2018 alors qu'il faisait une exposition de peintures coréennes à l'occasion de la célébration du succès des Jeux olympiques d'hiver à P’yŏngch’ang en Corée du Sud, lors desquels les Nord et les Sud-Coréens avaient défilé ensemble pendant la cérémonie d'ouverture puis formé une seule équipe conjointe en hockey sur glace.
M. Choi est l'une des rares personnes à avoir pu visiter Pyongyang à plusieurs reprises depuis 1990, alors qu'il était un jeune chanteur (baryton) de l'opéra de New York. A l’époque il avait été invité par le gouvernement nord-coréen pour fêter un rassemblement des Coréens du Sud et des Coréens expatriés.
Depuis il est tombé amoureux des peintures nord-coréennes qu'il a collectionnées dès que ses moyens le lui ont permis et à chaque fois qu'il s'est rendu en Corée du Nord. Il possède une large collection d'œuvres de toutes les périodes y compris des peintures historiques, des œuvres majeures et d'autres réalisées par de jeunes peintres.
Le 7 juillet 2023 à Paris il a pu faire une courte présentation sur les caractéristiques et les particularités des peintures coréennes - alors que celles-ci sont largement méconnues en France. Grâce au soutien de l’AAFC et d'Art of Pyongyang M. Choi a pu avoir des contacts directs avec des Parisiens qui découvraient pour la première fois des peintures nord-coréennes réellement présentées. Notre amie et membre de l’AAFC, Dominique de Miscault, a mis ses locaux à disposition pour cette présentation.
Les participants ont été très enthousiastes en découvrant un art différent et à part entière. Tantôt réalistes et grandioses par leur description de la nature, tantôt exprimant avec force la joie du travail et de l’effort, les peintures des artistes nord-coréens méritent de recevoir une large attention du public français.
Réalisée en un temps record, cette exposition doit en annoncer d'autres, qui seront diffusées à l'ensemble des membres de l'AAFC par voie électronique.
La Chine et la Corée ont pratiqué la xylographie dès le VIIIe siècle. Le plus ancien ouvrage imprimé avec des caractères mobiles métalliques conservé à ce jour est coréen : le Jikji(abréviation de Baegun hwasang chorok bulgo jikji simchi yojeol, en français : Traits édifiants des patriarches rassemblés par le bonze Baegun), imprimé en 1377 à Cheongju, est conservé dans le département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Avec d'autres pièces majeures de l'histoire de l'imprimerie, il est présenté dans le cadre de l'exposition de la BnF "Imprimer ! L'Europe de Gutenberg" (du 12 avril au 16 juillet 2023) - alors que la BnF et l'Administration pour le patrimoine culturel de la République de Corée (Corée du Sud) ont signé, le 11 avril 2023, une convention triennale pour renforcer la coopération scientifique autour des fonds coréens de la BnF.
Rédigé par le moine Pak Un et ses disciples, le Jikji se compose de deux rouleaux et correspond à une collection d'enseignements de Bouddha et de patriarches, relevant de l'école coréenne bouddhiste seon. Le premier ordre bouddhiste de Corée, l'ordre Jogye, le considère comme un texte majeur, permettant d'accéder aux enseignements fondamentaux du zen. Seul nous est parvenu le second volume de l'édition de 1377 (78 ans avant la Bible de Gutenberg). Le colophon nous renseigne sur le contexte de sa publication à l'aide de caractères mobiles fondus, en juillet, par le monastère de Hungdok, avec le soutien de la religieuse Myodok.
Acquis par le consul de France à Séoul (et à ce titre premier représentant diplomatique de la France en Corée) Victor Collin de Plancy, le Jikji a été vendu en 1911 au joaillier, écrivain et collectionneur d'art Henri Vever, qui l'a ensuite légué à la Bibliothèque nationale de France en 1950., permettant l'entrée de l'ouvrage dans les collections de la BnF en 1952 (cote Coréen 109, Grande Réserve).
Avant l'exposition de 2023, il n'a été montré au public qu'en de rares occasions - notamment lors de l'Exposition universelle de 1900 à Paris, dans le pavillon coréen, avec d'autres pièces de la collection Victor Collin de Plancy, puis en 1972 lors de la première édition de l'Année internationale du livre, sa valeur historique ayant alors été mise en valeur par le Docteur Mme Park Byeong-seon.
Autour de l'exposition, la BnF a organisé le 18 avril 2023 une projection du film Jikji, un voyage dans le temps de l'écrit, de Jérôme Cecil-Auffret, suivie d'une discussion avec le réalisateur, des spécialistes des manuscrits orientaux et un moine bouddhiste.
En lisant la presse du jour, Georges Gerfaut apprit qu' "un Esquimau avait été abattu comme il tentait de détourner un Boeing 747 sur la Corée du Nord", mais aussi que "les chars et l'aviation étaient intervenus contre six mille paysans boliviens insurgés" et qu' "une centenaire venait d'avoir cent ans et proclamait son intention de voter à gauche". Breaking news ? Non, des informations inventées de toutes pièces mais qui reflètent l'esprit - désabusé, mais terriblement juste - de Jean-Patrick Manchette dans son roman noir Le Petit Bleu de la côte ouest, publié en 1976 par Gallimard et adapté en BD par Jacques Tardi (les cinéphiles penseront à Trois hommes à abattre de Jacques Deray avec Alain Delon dans le rôle de Gerfaut, mais le film s'éloigne davantage du roman que ne le fait Tardi). Des informations qui reflètent également l'esprit d'une époque. Décryptage.
Vignette extraite du "Petit Bleu de la côté ouest" de Manchette et Tardi
Passons sur l'appellation "Esquimau" plutôt qu' "Inuit", le terme par lequel se désigne désormais ce peuple autochtone de l'Arctique (même s'il inclut aussi les Yupiks) - le mot "Esquimau" étant aujourd'hui perçu comme discriminatoire. Car le roman de Jean-Patrick Manchette a été publié en 1976, et une telle remarque relèverait de l'anachronisme.
Dans son style bref, incisif, en énonçant qu'un Inuit aurait été abattu en tentant de détourner un Boeing 747 sur la Corée du Nord, Jean-Patrick Manchette fait coup double : d'une part, il rappelle que les mouvements de libération nationale, dans les années 1970, ont été à l'origine de faits divers spectaculaires - y compris des détournements d'avion -, et d'autre part que la Corée du Nord apparaissait alors - non sans raisons - comme l'un des centres de la révolution mondiale. Mais (et transperce alors l'humour noir de Manchette) aucun révolutionnaire inuit n'a à notre connaissance jamais détourné d'avion, et encore moins vers la Corée du Nord... Pourtant, un tel scoop aurait été du plus bel effet sensationnaliste. En rassemblant des éléments épars, l'auteur de polars nous fabrique une sorte de cadavre exquis, tout en moquant implicitement la société de l'information, sous-bassement de ce que d'aucuns ont qualifié de société du spectacle.
Revenons toutefois sur les éléments du puzzle qui, eux, font écho à des événements bien réels. Tout d'abord, sur les mouvements d'affirmation des Inuits (qu'il vaudrait d'ailleurs mieux écrire "Inuit", "Inuit" - signifiant "les hommes" étant le pluriel d'Inuk : un Inuk, des Inuit) dans les années 1970. C'est en 1976 (la même année où paraît Le Petit bleu de la côte ouest) qu'est fondé Inuit Ataqatigiit, le parti indépendantiste groenlandais aujourd'hui au pouvoir dans la grande île danoise qui bénéficie d'un régime d'autonomie élargie. Auparavant, l'affirmation de l'identité groenlandaise avait impliqué notamment une défense de la langue et de la culture. C'est aussi en 1976 que des négociations s'engagent pour donner un gouvernement autonome aux Inuits du Canada - aboutissant à la création du Nunavut en 1999.
S'agissant de la Corée du Nord, le soutien aux mouvements de décolonisation est plus connu. Il a toujours une résonance actuelle en ce qui concerne la Palestine et le Sahara occidental. Un autre épisode a été le détournement d'un avion de la Japan Airlines sur la Corée du Nord en 1970, par des membres de l'Armée rouge japonaise. Une initiative dont Pyongyang n'était certainement pas à l'origine, mais qui servira à l'instruction de son dossier comme Etat soutenant le terrorisme - et est à l'origine d'un contentieux encore d'actualité avec le Japon, qui exige toujours l'extradition des auteurs du détournement d'avion qui se sont réfugiés à Pyongyang.
Comme l'indique le site de l'UNESCO, "le Registre international Mémoire du Monde comprend le patrimoine documentaire (...) répondant aux critères de sélection en ce qui concerne son intérêt international et sa valeur universelle exceptionnelle. L'inscription au registre affirme publiquement l'importance du patrimoine documentaire, le fait mieux connaître et permet d'y accéder plus facilement, facilitant ainsi la recherche, l'éducation, le divertissement et la préservation dans le temps. En décembre 2017, on dénombrait 430 inscriptions sur le registre international MoW." Dans ce cadre, ce sont trois nouvelles séries de documents - deux sud-coréennes et une nord-coréenne - qui ont été inscrites le 18 mai 2023 au Registre international Mémoire du monde de l'UNESCO, portant le nombre total d'inscriptions coréennes à 18 pour la République de Corée (Corée du Sud) et à 2 pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
Capture de Jeon Bong-jun, dirigeant du mouvement Donghak, en décembre 1894
En choisissant, d'une part, des documents sur des révolutions coréennes, d'autre part, une archive à caractère scientifique, l'UNESCO a mis en exergue le rôle joué par les Coréens dans l'histoire politique mondiale ainsi que leur contribution au progrès technique et scientifique - en l'espèce, en astronomie, alors que les Coréens ont été pionniers pour d'autres technologies, comme l'imprimerie.
Le document scientifique est le Hon Chon Jon Do, une illustration de l'ensemble de la carte céleste, gravée sur bois, dont l'inscription a été soumise par la RPD de Corée. Pour leur part, les autorités sud-coréennes ont proposé - et obtenu - que soient retenus 185 documents relatifs au mouvement Donghak, révolte paysanne qui, en 1894 et 1895, a été une étape marquante dans le mouvement d'émancipation de la Corée et plus largement dans la lutte pour les droits de l'homme dans le monde, ainsi que 1 019 documents portant sur la révolution d'avril 1960. Ces deux événements occupent également une place importante dans l'historiographie nord-coréenne.
Les archives relatives à la guerre paysanne du Donghak témoignent du refus de la corruption, ainsi que de la volonté des masses paysannes de fonder une société plus juste.
Constitués de documents provenant des agences gouvernementales, des partis politiques, de l'Assemblée nationale ou encore de particuliers, les documents relatifs à la révolution de 1960 permettent de retracer la genèse, le déroulement et l'issue du soulèvement initiés par les étudiants, ayant causé 186 victimes, et qui à certains égards préfigure les mouvements étudiants de la fin de la décennie.
SEOUL, 18 mai (Yonhap) -- Les documents d'archives coréens liés aux deux révolutions populaires historiques du pays qui sont considérées comme ayant contribué à la démocratisation de la Cor...
Figure éminente de la résistance antijaponaise en ayant alors été l'un des auteurs majeurs de la littérature prolétarienne, Ri Ki-yong s'est installé au nord de la péninsule après la Libération en 1945. Ayant dirigé la Fédération de la littérature et des arts de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), il a joué un rôle éminent pour définir les orientations de la littérature en RPDC. Ses oeuvres font partie des classiques nord-coréens, dans son pays et à l'étranger.
Ri Ki-yong, en 1946
Si les sources divergent quant à sa date de naissance exacte à Asan, dans la province du Chungcheong du Sud (aujourd'hui en Corée du Sud), Ri Ki-yong est né le 29 mai 1895 selon la date figurant sur sa pierre tombale, au cimetière des martyrs patriotes.
Ayant étudié au Japon (notamment à l'école d'anglais Seiisku à Tokyo), il retourne en Corée après le tremblement de terre de Kanto en 1923. Ecrivant sous le nom de plume de Min-chon, auteur de La lettre secrète du grand frère et du Feu-chasse-rats (en coréen, Seohwa), il rejoint, à l'instar d'autres patriotes coréens, la Fédération coréenne des artistes prolétariens (KAPF). Il s'attache à dépeindre la misère des paysans coréens, soumis au double joug du capitalisme et de la colonisation japonaise, ce qui les rattache au prolétariat malgré le statut de propriétaire d'une partie d'entre eux - les paysans ne formant ainsi plus une classe sociale unifiée. Dans son oeuvre majeure, Terre natale (1933-1934), parue d'abord en feuilleton dans le quotidien Chosun Ilbo, il montre l'éveil de la conscience paysanne qui s'engage dans la résistance antijaponaise. Le rôle des intellectuels est alors de retourner sur leur terre natale en soutenant la classe paysanne opprimée. Son roman La frontière a été transposé à l'écran par Yoon Bong-chun en 1942.
Publication originale de "Fils de la Terre" (1939)
Rédacteur en chef de la revue culturelle du Parti communiste coréen Lumière de Choseon en 1926, Ri Ki-yong développe les principes d'une littérature prolétarienne - que reprendra ensuite le Nord après 1945. Les activités antijaponaises de celui qui devait ensuite être décrit comme le père de la littérature nord-coréenne lui valent d'être emprisonné pendant deux années. Son patriotisme a été loué par le Président Kim Il-sung dans ses mémoires A travers le siècle.
Au Nord, où il est devenu le dirigeant de la Fédération coréenne de la littérature et des arts, il écrit le roman Terre (1949). Il a aussi présidé le Comité central de l'association d'amitié soviéto-coréenne et été l'un des vice-présidents de l'Assemblée populaire suprême de 1957 à 1972.
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Ri Ki-yong est né le à Asan dans la province de Chungcheong du Sud en Corée du Sud. Il a écrit sous le nom de Min-chon. Il a fréquenté l'écol...
Le 29 avril 2023, pour son défilé Femme Pre-Fall 2023 Louis Vuitton a choisi Séoul, sur le prestigieux pont à double étage Jamsu qui enjambe le fleuve Han. La mise en scène a été confiée à Hwang Dong-hyeok, créateur de la série Squid Game. La participation par ailleurs de vedettes de la K-Pop s'inscrit dans une démarche de renforcement de la présence de la marque au Pays du matin calme. La pop culture y est volontiers liée aux secteurs de la mode et du luxe, auxquels est fortement associée l'image de la France.
Le pont Jamsu - qui présente la particularité d'être submersible - est l'un des lieux favoris de la vie nocturne séoulite, quand les jets d'eau y dessinent une voûte formant un arc-en-ciel. C'est ce cadre grandiose qu'a choisi Louis Vuitton pour présenter sa collection femme mi-saison, sur le pont inférieur, où 46 mannequins dans le vent - à tous les sens du terme - ont défilé sur un podium de plus de 700 mètres. L'initiative en revient à Hwang Dong-hyeok, qui a aussi choisi les éclairages et un habillage sonore éclatant, combinant pop, rock, musique coréenne traditionnelle, poèmes de Léo Ferré et Guillaume Apollinaire, l'auteur des Alcools célébrant les amours parisiennes sous le pont Mirabeau. Un des thèmes dominant de l'événement a été tant le mariage des cultures que de la tradition et de la modernité.
Nicolas Ghesquière, directeur artistique des collections femme de Louis Vuitton, explique les choix esthétiques et techniques opérés, reprenant par ailleurs des thèmes classiques (damier noir et blanc, silhouette en trapèze...) devenus autant de marqueurs de l'identité de la maison de luxe française :
On challenge des techniques, on transforme les matières, c’est l’un de mes exercices préférés. Il y a beaucoup de mailles transmutées, des vinyles craquelés, des laines crêpées, des effets tweed, des twill stretch, des fausses fourrures ou des broderies qui deviennent des imprimés de fleurs.
Hommage à Squid Game oblige, Hoyeon Jung a ouvert le défilé - avant les apparitions à la fois des stars de la K-Pop (Taeyeon, Hyein, Felix, Mingyu...) et de Jaden Smith, Alicia Vikander, Chloë Grace Moretz ou encore Lous and The Yakuza.
Louis Vuitton, ayant ouvert une importante unité au coeur de Séoul en 2019, et dont un restaurant pop up dans la métropole coréenne a vu officier Pierre Sang Boyer et Alain Passard, entend encore renforcer sa présence dans une République de Corée devenue l'une des places les plus dynamiques au monde du secteur de la mode - les ventes de Louis Vuitton en Corée du Sud ayant augmenté de 15,2 % en 2022. Pour inscrire cette réussite dans la durée, la marque française a décidé de multiplier les partenariats, tant avec la municipalité de Séoul que l'office du tourisme sud-coréen, tout en s'engageant à protéger la biodiversité.
Pour gérer la scénographie de son prochain défilé à Séoul, Nicolas Ghesquière à fait appel à Hwang Dong-hyeok, le réalisateur de la série Squid Game. Un fashion show prévu sur le mythiq...
C'est sur l'impressionnant pont Jamsugyo que Nicolas Ghesquière a présenté sa collection femme mi-saison, le 29 avril. Mis en scène par le réalisateur de " Squid Games ", le défilé entend co...
Pour la première fois, Louis Vuitton a fait défiler sa collection prefall 2023 et c'est Séoul que Nicolas Ghesquière à posé son podium sur le très emblématique pont Jamsu, lien fort d'une v...
LOUIS VUITTON Official International Website - Pour la première fois, Nicolas Ghesquière présentera la collection Louis Vuitton Femme Pre-Fall 2023 lors d'un défilé inédit sur le pont Jamsugy...
Il y a 101 ans, le 19 mars 1921, Na Hye-seok devenait la première femme à exposer comme peintre en Corée dans les bureaux du quotidien Kyeongseong Ilbo, présentant des peintures à l'huile de style occidental. Devenue un symbole du féminisme au pays du Matin calme, elle a également été écrivaine sous le nom de plume de Jeongwol (lune brillante), graveuse et sculptrice.
Née le 28 avril 1896, diplômée du lycée de jeunes filles Jinmyeong, Na Hye-seok a eu la possibilité de suivre des études artistiques à Tokyo (la Corée étant alors sous occupation japonaise) en étant issue d'une famille privilégiée de Suwon, alors que son frère aîné étudiait déjà dans la capitale japonaise. C'est dans les milieux étudiants au pays du Soleil Levant qu'elle épouse la cause féministe, écrivant un article intitulé "Une femme idéale" où elle dénonce le patriarcat.
De retour à Séoul en 1918, elle devient professeur d'art, s'oppose à un mariage forcé et participe au soulèvement du 1er mars 1919, qu'elle paie d'une incarcération pendant plusieurs mois. Elle co-fonde le journal P-yeho en 1920.
Commençant à exposer dès 1920, lauréate de nombreux prix, elle visite l'Europe à partir de 1927 avec son époux - le diplomate Kim Woo-young - et ses enfants. Elle étudie plus particulièrement la peinture en France, tout en s'intéressant aux cultures des pays visités.
Elle poursuit parallèlement son engagement féministe : dans une nouvelle intitulée Gyeonghee, elle plaide pour la libération de la femme et participe au journal féministe coréen Sinyoja. Mais une affaire d'adultère avec un dirigeant du mouvement cheondoïste, Choi Rin, fait d'autant plus scandale que Choi décrit avec des détails crus leur relation. Son mari obtient le divorce en 1931 ainsi que la garde de leurs enfants. Sa réputation et sa carrière sont ruinées. Revenant sur cette affaire dans un texte publié en 1934, Na Hye-seok plaide pour les relations sexuelles avant le mariage afin que les époux puissent se connaître, mais cette prise de position accentue la réprobation d'une société profondément conservatrice et la déchéance sociale de Na, qui continue toutefois à publier - notamment sur le féminisme et ses voyages - dans la revue Samcholli. Elle meurt à Séoul, dans un hôpital pour sans-abri, le 10 décembre 1948, âgée de 52 ans.
Si le destin de Na Hye-seok a longtemps été utilisée pour dissuader les jeunes Coréennes de devenir écrivaine ou artiste, elle est aujourd'hui reconnue à juste titre comme l'une des pionnières de la peinture moderne en Corée, à l'instar de Kim Kwan-ho.
Na Hye-seok, Porte de la forteresse Hwaseong, à Suwon (années 1920)
19 mars 1921 -- Na Hye-seok devient la première femme coréenne peintre à exposer en Corée. L'exposition est organisée à Séoul dans les bureaux du quotidien Kyeongseong Ilbo. 1971 -- Le gouve...
Grande figure féminine de la modernité coréenne, Na Hye Sok fut la George Sand du pays du matin frais. Révoltée contre la figure de la " bonne mère, bonne épouse ", elle chercha à exister e...
Patrick Maurus, "Na Hye-seok", in Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Caille-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, éditions des Femmes, 2013, p. 3118.
Les amateurs actuels de K-Pop remontent parfois jusqu'à la fin des années 1980 et le début des années 1990 en redécouvrant notamment la chanteuse culte Kim Wan-sun qui a eu une influence directe - tant par son style musical que sa danse et sa présence scénique - sur la K-Pop du tournant des années 1990 et 2000, cette dernière marquant les prémices de l'industrie musicale coréenne actuelle. Mais peu de fans de K-Pop font le lien avec le trot, un style proprement coréen apparu vers 1920, pendant la colonisation japonaise. Le chanteur à la voix de crooner Bae Ho (1942-1971), célébré comme le Elvis Presley du trot coréen, est un géant de la scène musicale coréenne, dont une statue en face de la station de métro de Séoul Samgakji illustre le titre phare justement intitulé "Retour à Samgakji". Dans l'album "Baeshi Bang", paru en avril 2016, le saxophoniste Etienne de la Sayette rend un hommage enthousiasmant à Bae Ho en revisitant dix de ses titres, dans une relecture instrumentale poignante empreinte de nostalgie et de mélancolie.
Quittant ses habituelles amours éthiopiques et pour l'afro-jazz, Etienne de la Sayette nous a livré une relecture de Bae Ho imprégnée de soap opera, de musique de film et de mélancolie amoureuse qui constituent autant d'ingrédients de la K-Pop au sens large - en incluant les films, les dramas et les manhwas, le tout relevé d'une touche de kitsch induite par le recours inattendu à des instruments traditionnels, notamment coréens. L'album témoigne avec brio d'une sensibilité très sentimentale propre à l'ensemble de la péninsule coréenne, opérant un subtil mariage entre les styles coréens traditionnels et des influences occidentales qui ont projeté la Corée dans la modernité - tant politique qu'artistique - au début du XXe siècle.
Pour "Baeshi Bang", le ténor Etienne de la Sayette joue du saxophone, de la flûte, du calvioline et du kayageum. Il s'est associé à Victor Michaud (cor d'harmonie et orgue), Loïc Récahard et Giani Caseroto (guitare), François Chesnel (piano) et Stefano Lucchini (tambour), les arrangements de Victor Michaud donnant un ensemble très sûr et parfaitement mesuré. L'album et ses différents morceaux sont disponibles en ligne et sur CD.
Il fut un temps où la musique coréenne ne se résumait pas à ses boys-band énergumènes aux mèches ultra bizarres. D'ailleurs, le quintet parisien Baeshi Bang nous donne un aperçu en reprenan...
Fruit du plaqueminier du Japon (il est considéré comme un fruit national au pays du Soleil Levant), originaire de Chine où il a été cultivé depuis au moins 2 500 ans et aujourd'hui perçu en Occident comme méditerranéen, le kaki est aussi l'un des fruits typiques de la péninsule coréenne - la République de Corée (Corée du Sud) étant le deuxième producteur mondial, loin derrière la Chine, alors que les statistiques de production manquent pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). De fait, le kaki est très présent non seulement dans la cuisine, mais aussi la médecine et le folklore du pays du Matin calme.
Kaki oriental (Diospyros kaki)
Mentionné pour la première fois en Occident par le Jésuite Matteo Ricci qui l'a découvert lors d'un séjour en Chine au début du XVIIe siècle, le kaki, à la teinte orangée caractéristique, était alors déjà cultivé en Corée depuis le XIVe siècle.
Si le kaki peut être sucré ou amer, les cultivars propres à la Corée font prédominer les fruits amers. Il est récolté à l'automne, en octobre-novembre. On peut le laisser mûrir, ce qui donnera le hongsi, ou kaki mûr, de consistance moelleuse. Les fruits séchés, pendant soixante jours, sont appelés gotgam (kaki séché). Un troisième mode de préparation consiste à percer le kaki avec une aiguille, puis à le faire tremper dans une jarre contenant de l'eau salé et à le laisser ensuite fermenter. Le kaki acquiert ainsi un goût sucré.
Plaqueminier chargé de fruits, à l'automne, dans la région d'Anbyeon (source : KCNA et Explore DPRK)
Au Sud, le kaki est surtout cultivé et récolté dans la région de Sangju, dans la province du Gyeongsang du Nord - qui représente 70 % de la production. Au Nord, le kaki est réputé être propre au comté d'Anbyeon, dans la province de Kangwon.
Le fruit du plaqueminier est reconnu pour ses qualités nutritives, étant riche en vitamines A, B et surtout C, en carbohydrates et en acides organiques. Il a également des vertus curatives : selon le proverbe coréen, "rester sous un plaqueminier vous apportera une meilleure santé". Le fruit sert à traiter les problèmes de digestion... et à se dégriser après avoir consommé de l'alcool. Par ailleurs, les feuilles du plaqueminier sont utilisées pour combattre l'hypertension artérielle et le diabète.
Récolte et préparation du kaki à Sangju (source : KBS)
Le kaki peut être mangé cru, séché ou encore servir pour des confitures. Mélangé à de la poudre de riz, le hongsi permet de préparer une soupe appréciée. Les kakis abîmés sont épluchés et coupés en tranches fines séchées (gamttogae) pendant quelques jours : le gamkkeopjil beomuri est préparé à partir de gamttogae, de la peau séchée du fruit, assaisonné d'un peu de sucre et de sel, le tout mélangé avec de la farine et cuit à la vapeur pendant une demi heure.
Le kaki permet de préparer un punch, le sujeonggwa. Les tiges de kaki servent à fabriquer un thé, gamggokjicha. Les fruits mûrs fermentés donnent un vinaigre, le gamsikcho.
Enfin, le kaki séché (gotgam) était réputé, dans la tradition coréenne, éloigner le tigre - qui joue un rôle analogue à celui du loup dans le folklore européen.
The persimmon tree is a fruit tree that has been cultivated by our people for many centuries. Among the various regions in our country, the persimmons grown in the Anbyon area of Kangwon Province ...
Avez-vous déjà entendu parler ou déguster des kakis ? Il s'agit d'un fruit du plaqueminier, de la famille des ébénacées. Originaire de la région de l'Asie du Nord-est, ce fruit d'une teinte ...
Office National du Tourisme Coréen - VisitKorea. 28,155 likes · 561 talking about this. Facebook Officiel de l'Office National du Tourisme Coréen (KTO) http://french.visitkorea.or.kr
Les persimmons sont le principal plaisir de la saison d'automne en Corée. Les habitants les mangent crus, les ajoutent aux salades, et font des confitures de persimmons, mais surtout ils aiment les
The persimmon is the edible fruit of a number of species of trees in the genus . The most widely cultivated of these is the Oriental persimmon, Diospyros kaki - Diospyros is in the family Ebenaceae