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6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 20:31

Ronda Hauben est chercheuse, journaliste indépendante et spécialiste de l’histoire et des usages d’Internet. Elle a notamment mis en évidence le rôle déterminant d'Internet dans la mobilisation des citoyens lors des grandes manifestations aux chandelles de 2002 en Corée du Sud. Dans l'article suivant, elle s'intéresse au caractère biaisé des informations véhiculées par les grands médias dès qu'il s'agit de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Si Ronda Hauben s'attache à décrire la couverture par certains grands médias américains de l'échec des pourparlers à six sur le nucléaire nord-coréen, son analyse peut aussi bien s'appliquer aux principaux médias français.



Les médias américains et l'échec des pourparlers à six

Par Rhonda Hauben


Alors que beaucoup des grands médias américains rendent la Corée du Nord responsable de chaque problème survenant dans les pourparlers à six [RPDC, Corée du Sud, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon], un article extraordinairement important [1] paru dans le Washington Post fournit des informations sur un aspect du problème qui a récemment fait déraper les négociations et menace de mettre un terme aux pourparlers à six si aucune solution n'est trouvée.


Cet article, qui aurait dû paraître à la une, n'est paru qu'en vingtième page et n'a suscité que peu d'attention. Son auteur, Glenn Kessler, apporte des précisions sur l'environnement hostile dans lequel évolue le département d'Etat américain et qui a sapé le processus des négociations avec la Corée du Nord. Il décrit comment, aux Etats-Unis, les partisans de la ligne dure ont mis au point une procédure de vérification prête à être imposée à la Corée du Nord et qui revenait quasiment, selon les propres termes d'un expert en désarmement nucléaire, à une "
autorisation d'espionner chaque site militaire [nord-coréen]."

Après avoir écarté Christopher Hill, le secrétaire d'Etat adjoint qui avait mené les négociations pour la partie américaine aux pourparlers à six, et ignoré les mises en garde de la Chine et de la Russie, les négociateurs américains ont présenté à la Corée du Nord un plan de vérification grossier qui, s'il avait été accepté, aurait constitué une menace pour la souveraineté nord-coréenne.


Une copie de ce plan de vérification de quatre pages est disponible en ligne.


Par ailleurs, le président des Etats-Unis, George Bush, n'a pas tenu son engagement de retirer la Corée du Nord de la liste des pays soutenant le terrorisme. Le 26 juin, Bush a présenté au Congrès sa demande de retirer la Corée du Nord, ouvrant le délai de 45 jours requis pour que le Congrès l'autorise à mettre en oeuvre ce retrait. Cependant, à l'issue de ce délai de 45 jours et en l'absence d'objection de la part du Congrès, Bush n'a pas retiré la Corée du Nord de la liste, déclarant que ce pays devait accepter un plan de vérification.


Dans un discours délivré le 27 septembre devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le vice-ministre des Affaires étrangères nord-coréen, Pak Kil-yon, a expliqué  que les Etats-Unis utilisent à présent le "prétexte de la vérification pour ne pas rayer le pays de leur liste des Etats soutenant le terrorisme, même après avoir reconnu officiellement que la RPDC ne constitue pas un tel pays."

Le lundi 22 septembre, parlant devant la
Korea Society de la responsabilité de l'administration Bush dans le blocage des pourparlers à six, Leon Sigal, membre du Social Science Research Council, a rappelé que l'administration Bush est tenue d'agir en réponse à chaque action de la RPDC afin de respecter ses obligations. 


Sigal a rappelé que l'accord atteint par les six pays prévoyait que, dans une deuxième phase, la Corée du Nord "désactive le réacteur, les installations de retraitement et l'usine de fabrication de combustible de Yongbyon et déclare les matériaux et équipements nucléaires à éliminer au cours d'une troisième phase." La Corée du Nord a aussi promis de "ne pas transférer des matériaux, technologies et savoir-faire nucléaires" à des tierces parties. Les Etats-Unis, conformément à leur obligation d'une action pour une action, ont promis de "commencer le processus de retrait de la RPDC de la liste des pays soutenant le terrorisme et de faire progresser le processus de levée de l'application à la RPDC de la Loi sur le commerce avec les pays ennemis."


Une vérification, d'après Sigal, "entrait dans la troisième phase des négociations, lorsqu'on s'attacherait au démantèlement des installations nucléaires du Nord et à l'élimination du plutonium ou des armes en sa possession."


Sigal a souligné que le premier signe d'une administration ayant "cédé aux partisans de la ligne dure" est apparu le 30 juillet quand un membre du Conseil national de sécurité, Dennis Wilder, déclara aux journalistes que le retrait de la Corée du Nord de la liste des Etats soutenant le terrorisme exigerait l'acceptation par  la Corée du Nord d'un protocole de vérification. Puis, a expliqué Sigal, Bush a prononcé le 7 août un discours dans lequel il informait la Corée du Nord qu'elle devait accepter un accord sur la vérification pour être ôtée de la liste.


Le gouvernement américain a changé unilatéralement les termes de l'accord, imposant à la Corée du Nord une condition ne figurant pas dans l'accord initial.


La plupart des grands médias américains n'ont pas informé le public de ce changement arbitraire dû au gouvernement des Etats-Unis, démonstration supplémentaire que les médias aident le gouvernement américain à tromper le public. Les médias ont joué un rôle similaire dans la diffusion des fausses histoires de l'administration Bush au sujet des armes de destruction massive détenues par l'Irak et ont été très critiqués depuis pour ça. [2]


En dépit de toutes les critiques sur leurs défaillances passées, il existe une réticence de la part des médias américains à exposer la nature du différend à l'origine de la récente rupture des pourparlers à six. Par exemple, l'agence United Press International (UPI) a donné la parole à un prétendu expert de la Corée du Nord appartenant à un institut de réflexion londonien, selon lequel la Corée du Nord essaie de diviser les pays engagés dans les pourparlers à six. [3]


D'autres articles de presse ont décrit comment Chris Hill, le représentant des Etats-Unis aux pourparlers à six, voulait se rendre en Corée du Nord afin de sortir les négociations de la crise actuelle, mais le problème ayant mené à cette crise ne fut que peu ou pas évoqué. Et même quand il y eut un article comme celui du Washington Post pour révéler la sévérité du processus de vérification auquel devait se soumettre la Corée du Nord, il fut relégué dans les pages intérieures du journal au lieu de figurer à la une comme une telle histoire l'aurait mérité.

 


Article original paru sur
OhmyNews le 29 septembre 2008 (traduction et choix des illustrations : AAFC)

 


Notes:


[1] Glenn Kessler, "Far reaching U.S. Plan Impaired N. Korea Deal : Demands Began to Undo Nuclear Accord", The Washington Post, 26 septembre 2008, p.20


[2] Les grands médias américains ont connu une situation similaire juste avant la guerre d'Irak. Les articles relayant les fausses déclarations du gouvernement américain sur la possession d'armes de destruction massive par l'Irak figuraient en première page de quotidiens tels que The Washington Post et The New York Times tandis que les articles doutant de ces allégations n'étaient pas publiés ou relégués dans d'autres rubriques du journal. La "campagne de désinformation" menée par la Maison Blanche, lors de la conférence de presse tenue par Tony Blair et George Bush à Camp David le 7 septembre 2002, en est un exemple. Ils citèrent un "nouveau rapport" de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon lequel l'Irak était à six mois de se doter de l'arme nucléaire. La presse tut le fait que ce rapport n'existait pas, à l'exception d'un article de Joseph Curl publié en page 16 du Washington Times, et d'un article du Washington Post écrit par de Karen DeYoung sur cette conférence de presse et citant un porte-parole de l'AIEA affirmant que ce rapport n'avait jamais existé. Mais cela ne fut pas mis en avant de l'article de Karen DeYoung et relégué en fin d'article, vingt-et-un paragraphes plus bas.

Lire John R. MacArthur, "Lies We Bought”, The Columbia Journalism Review, mai-juin 2003 

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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 22:54

De retour de République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), où il a séjourné en avril 2008, le photographe Eric Lafforgue a confirmé son goût pour les terres d'ailleurs... du point de vue d'un Occidental. L'AAFC a souhaité vous faire partager un regard esthétique sur la Corée du Nord, en cherchant à savoir quel rôle pouvait jouer la photographie pour mieux faire connaître la RPDC.

Quel rapport entre les Papous et les Nord-Coréens ? Apparemment aucun... mais les uns et les autres ont été immortalisés par Eric Lafforgue, ancien directeur général adjoint d'une compagnie de téléphonie mobile devenu un photographe reconnu, ayant fait le pari de faire connaître les "terres étrangères" (du point de vue ethnocentriste des Européens !).

Le pari, audacieux, a de quoi séduire : sortir des regards conventionnels sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pour faire connaître un autre peuple, une autre culture... Mais le pari n'est pas nouveau. Car, au fond, ne s'agit-il pas du principe même du journalisme de témoignage ? Il reste à savoir ce que l'auteur choisit de montrer, et quel est son message - pour reprendre les critères d'analyse de Roland Barthes.

Ses très belles photos, accessibles sur le site flickr, témoignent d'une plastique réussie, dans la continuité du parti-pris esthétique choisi par d'autres photographes, en particulier Charlie Crane et Philippe Chancel. Il y a un indéniable charme dans ces portraits individuels ou collectifs. Mais dans quelle mesure Eric Lafforgue a-t-il aussi réussi à saisir la vie quotidienne des Coréens ?

Car, dès les premiers clichés, ceux qui connaissent aussi la Corée du Nord ressentent un certain malaise. Peut-être est-ce dû à la confrontation entre ses photographies et des commentaires qui montrent la pesanteur des préjugés sur la Corée du Nord : un intérêt appuyé pour la "propagande", un goût continu pour les photos de groupe où l'individu cède le pas sur la collectif. S'agissant d'un portait de jeune fille, il nous est ainsi expliqué qu'elle aurait accepté de poser car il s'agirait d'une ferme modèle visitée par les touristes... mais alors, pourquoi avoir montré ce groupe de deux enfants devant une maison rurale dont l'auteur souligne le dénuement ? S'il est évident que les Coréens montrent ce qu'ils ont envie de faire connaître au reste du monde, il faut aussi leur reconnaître une certaine transparence - comme dans le cas de la photographie de ces deux enfants.

On peut aussi regretter des lacunes dans la documentation. Abordant par exemple la question du cinéma, Eric Lafforgue affirme que de nombreux films sont produits en RPDC et qu'il y aurait  selon une "sorte du festival de Cannes" nord-coréen où seraient également montrés des films étrangers (sans que ce point ne soit tranché). Mais la consultation du blog de l'AAFC aurait apporté des corrections utiles : la production cinématographique nord-coréenne tourne au ralenti depuis quinze ans, en raison des difficultés économiques, et les sélections du festival international du film de Pyongyang comprennent bien des films étrangers.

La culture coréenne, en général, aurait aussi gagné à être mieux expliquée, pas seulement dans les réactions - non modérées -  des visiteurs. Ainsi, lorsqu'il est montré cet enfant d'un an ayant un "nouveau chapeau", on ne peut que regretter que n'ait pas été mentionnée la cérémonie du premier anniversaire, laquelle constitue l'un des grands événements de la vie en Corée, tant au Nord qu'au Sud de la péninsule. De manière générale, le caractère coréen de la culture de la RPDC n'est pas ou peu explicité, alors qu'il est l'une des pierres angulaires du travail, par exemple, de Juliette Morillot et Marc Vérin dans leur ouvrage "Corée, la Terre des esprits".

Eric Lafforgue souligne à force clichés ce qu'il appelle la "propagande", notamment anti-américaine : mais il n'y a aucune allusion à l'embargo américain, et seulement de rares références au classement de la RPDC sur la liste des pays de l' "Axe du mal"... Ce choix tend à conforter l'illusion d'un pays qui se serait créé un ennemi imaginaire, comme aiment à le faire croire certains médias. A contrario l'inclusion de la Corée du Nord dans la liste des pays de l' "Axe du mal" est le premier point que souligne le très balancé guide de tourisme britannique sur la Corée du Nord de Robert Willoughby, aux éditions Bradt Travel Guides.

Si nous faisons la comparaison avec un photographe britannique comme Charlie Crane, nous constatons que ce dernier fait confiance à l'intelligence de chacun pour interpréter. De même, les films documentaires de Daniel Gordon sur la Corée du Nord évitent les jugements de valeur. On ne peut que regretter qu''Eric Lafforgue sorte d'une telle position de neutralité, contraire au principe du documentaire. Pourquoi ainsi souligner, dans le texte, le contraste entre les affiches flambant neufs et les bâtiments décrépits ? Nous reprendrons la réponse d'un responsable nord-coréen sur ce sujet : le jour où la Corée du Nord repeindra ses anciens bâtiments, cela signifiera que tous les autres problèmes auront été résolus... Et les bâtiments dégradés interdisent-ils tout autre effort d'embellissement, indéniablement plus à la portée financière des Nord-Coréens ?

Autre exemple : la photo d'un ensemble d'ouvrages... dont le témoignage d'un réfugié ayant fui la Corée du Sud. Là encore, en évitant toute précision (date du passage au Nord ? allusion au régime militaire qui a prévalu au sud pendant des décennies ?) il est escamoté le fait que la Corée du Sud des généraux a sévèrement réprimé ses opposants (quand elle les enlevait pas pour tenter de les assassiner, à l'instar de Kim Dae-jung), et que certains choisirent alors de rejoindre le Nord.

Le choix des photographies n'est jamais innocent. Montrer une affiche vantant les progrès industriels technologiques en évitant toute allusion aux industries informatiques de pointe, qu'a su également développer la RPDC, relève de l'omission regrettable, dont on peut espérer qu'elle ne traduit qu'une méconnaissance de la Corée. Dans ce contexte, les commentaires des visiteurs confirment que, bien souvent, les photographies d'Eric Lafforgue ont conforté les préjugés des Occidentaux, trop prompts à voir dans la Corée du Nord de quoi conforter leurs propres certitudes. 

Un dernier cliché, en fin d'album. "Je suis revenu sur Terre". Qu'apporte cette énième comparaison, éculée, pour la compréhension de la Corée du Nord ? 

Au final, quelle appréciation globale porter d'un travail esthétiquement réussi, montrant de nombreux visages émouvants, mais qui tend trop souvent à conforter les clichés habituels sur la Corée du Nord ? A son retour, selon la radio sud-coréenne KBS, Eric Lafforgue aurait donné un entretien à Radio Free Asia, l'équivalent de Radio Free Europe, financée par la CIA. Faute d'avoir eu accès à cette interview, l'AAFC s'en tient à une attitude prudente et réservée, dans l'attente de la suite des travaux d'Eric Lafforgue sur la Corée du Nord. En étant plus que jamais ouverte à un débat contradictoire.

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 18:15

Le 4 mai 2008, la chaîne de télévision M6 rediffusait un reportage, daté, sur la Corée du Nord, qui multipliait inexactitudes, erreurs et surtout omissions. L’Association d'amitié franco-coréenne a envoyé le courrier qui suit à M. Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, dans la continuité de l'action que mène l'association contre la désinformation que semblent décidément privilégier les médias français quand il s’agit de la République populaire démocratique de Corée.

 
 

                                                                                   

Paris, le 10 mai 2008



M. Nicolas de Tavernost

Président du Directoire

Groupe M6

89, avenue Charles de Gaulle

92575 Neuilly-sur-Seine cedex

 

Monsieur le Président,


L'Association d'amitié franco-coréenne travaille depuis 1969 au rapprochement des peuples français et coréen et dans ce cadre elle soutient l’aspiration de la nation coréenne, au Nord comme au Sud, à sa réunification. L’objectif du rapprochement entre Français et Coréens n’est manifestement pas atteint par les deux reportages consacrés à la Corée du Nord diffusés le 4 mai dernier dans le cadre de l'émission « Enquête exclusive » présentée par M. Bernard de la Villardière.


Ces deux reportages, intitulés « Corée du Nord, l'enfer au quotidien » et « Kim Jong-il, le dernier empereur » et réalisés, respectivement, par MM. Dominique Hennequin et Michel Lhemort, ont déjà été diffusés au moins deux fois par les chaînes du groupe M6 : le 21 janvier 2007 sur M6 et quelques mois plus tard sur W9 -- on appréciera au passage le caractère « exclusif » de ces « enquêtes » -- Les reportages rediffusés le 4 mai auraient dû continuer à susciter le même mépris de notre part tant ils sont caricaturaux et peu informatifs sur les causes réelles de la situation en Corée. A leur troisième diffusion en moins de deux ans, nous avons néanmoins cru bon de vous faire savoir ce que nous en pensons.


Bien sûr, la presse est libre et nous nous en félicitons. Est-ce une raison pour livrer des informations incomplètes et même inexactes, voire manquer à une certaine déontologie ? A cet égard, nous faisons la distinction entre le reportage de M. Hennequin et celui de M. Lhemort. L' « enquête » que M. Lhemort consacre à Kim Jong-il est seulement insultante pour le dirigeant d'un pays étranger membre à part entière de l'Organisation des Nations Unies, en recyclant les rumeurs, parfois les plus farfelues, circulant à son sujet.


Le cas du reportage de M. Hennequin nous semble plus grave.


En effet, le site internet de M6 nous apprend que « sous prétexte de suivre l'ONG française Première Urgence, le journaliste [Dominique Hennequin] a pu filmer la réalité du pays, la plupart du temps en caméra cachée. » Rappelons que l'ONG Première Urgence, présente depuis 2002 en Corée du Nord, intervient dans le domaine de la réhabilitation hospitalière. Le travail de cette ONG est d'autant plus nécessaire que les inondations de l'été 2007, les plus graves depuis quarante ans en Corée du Nord, ont porté un coup terrible à l'infrastructure sanitaire du pays. On peut supposer que M. Hennequin et M6 se moquent complètement de la situation de la population coréenne car ce sont tous les projets de l'ONG Première Urgence qui ont été délibérément mis en péril par cette opération mystificatrice. Seul compte de rapporter quelques images spectaculaires du « pays le plus fermé du monde », une destination décidément très à la mode chez certains journalistes voulant briller aux yeux de leurs confrères.


Quand l'Association d'amitié franco-coréenne a été créée, en 1969, la Corée du Nord était un des pays les plus développés d'Asie. La crise grave que traverse ce pays depuis plusieurs années aurait mérité un minimum d'explications, surtout dans une émission d'information : la division de la péninsule coréenne, après 40 ans de colonisation japonaise, entre un Nord industriel et un Sud agricole ; le manque de flexibilité d'un appareil de production dévolu à l'industrie lourde ; la recherche de l'autosuffisance alimentaire dans un pays sans réelle tradition agricole ; l'embargo maintenu par les Etats-Unis depuis près de 60 ans ; l'effort de défense que doit consentir la Corée du Nord face à la menace permanente dont elle est l’objet... Mais que tout cela est compliqué pour le téléspectateur moyen de M6, n'est-ce pas ?


Le triste précédent irakien nous apprend que la diabolisation d'un pays et de ses dirigeants dans les médias peut servir à conditionner l'opinion publique avant une guerre. Nous espérons que les chaînes du groupe M6 ne participent pas à une telle entreprise vis-à-vis de la Corée. Nous préférons voir dans les rediffusions du 4 mai dernier la simple rencontre, malheureuse, entre des journalistes en quête de scoop à n’importe quel prix et une chaîne commerciale en mal d'audience durant les ponts du mois de mai.


Veuillez croire, Monsieur le Président, en nos sentiments les meilleurs.



 
André Aubry

Président de l’Association d'amitié franco-coréenne

Ancien sénateur-maire d’Antony

   

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10 février 2008 7 10 /02 /février /2008 16:29
A l'issue de sa tournée en Chine du 7 au 25 février 2008, l'Orchestre philharmonique de New York fera exceptionnellement étape à Pyongyang, République populaire démocratique de Corée, le 26 février, un événement diffusé en France par ARTE.

undefinedA l'occasion de ce concert historique de l'Orchestre philharmonique de New York, sous la direction de Lorin Maazel, la chaîne de télévision ARTE se rend en Corée du Nord pour une programmation spéciale.

Cet événement culturel et diplomatique sera retransmis le mardi 26 février, en différé de 19h à 21h, accompagné par une édition spéciale d'ARTE Info depuis la capitale nord-coréenne.

Entre la première et la seconde parties du concert, William Irigoyen présentera une édition spéciale d'ARTE Info consacrée à la Corée. Au sommaire : des reportages , des interviews et des portraits réalisés sur place, dans les jours précédents, par une équipe d'ARTE Info. (ARTE)

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