Les habitants du village de Gangjeong sur l'île de Jeju en Corée du Sud organisent des manifestations non-violentes pour empêcher la construction d'une immense base navale qui détruira leur communauté, leur mode de vie et un riche écosystème marin dont dépendent pour leur subsistance des pêcheurs, des fermiers et les célèbres Haenyo- les femmes plongeuses de Jeju. En raison de sa beauté naturelle et de son environnement immaculé, Jeju peut aspirer à devenir une des sept nouvelles merveilles de la nature. Pour préserver ce cadre aujourd'hui menacé, l'Association d'amitié franco-coréenne vous appelle à signer la pétition adressée au président sud-coréen Lee Myung-bak, disponible (en anglais) ici. Voici la traduction française du texte de cette pétition :
En tant que membres concernés de la communauté internationale, nous vous exhortons à arrêter la construction de la base navale de l'île de Jeju, à laquelle s'opposent farouchement les habitants de Gangjeong en manifestant tous les jours et en risquant leurs vies et leur liberté personnelle. Depuis que les plans pour cette base navale ont été annoncés il y a cinq ans, 95% des habitants de Jeju ont voté contre la base et utilisé tous les moyens démocratiques possibles pour bloquer sa construction. Pourtant, votre gouvernement est resté sourd à leurs protestations.
Nous partageons l'indignation des habitants face à la volonté du gouvernement sud-coréen de sacrifier la sécurité de ceux qui résident sur l'île afin de construire un poste avancé pour la défense antimissile des Etats-Unis, élément d'une stratégie provocante d'encerclement de la Chine. Les habitants de Jeju rejettent l'idée que cette base navale améliorera la sécurité du peuple coréen ; ils savent qu'elle déstabilisera davantage la région Asie-Pacifique et fera de l'île une cible prioritaire en cas de riposte militaire. La résistance du peuple de Jeju à la militarisation de leur île découle du massacre du 3 avril 1948 dans lequel jusqu'à 80.000 civils - et une large partie de leur famille - ont été abattus par les soldats sud-coréens au cours d'un soulèvement démocratique. En 2006, l'ancien président Roh Moo-hyun a présenté des excuses officielles pour ce massacre en faisant de Jeju une "île de la Paix". Cette base navale viole l'engagement de votre gouvernement envers le peuple de Jeju et leur désir de paix.
Les citoyens d'autres pays ont visité Gangjeong et sont en communication constante avec ceux qui y habitent. Nous sommes profondément inquiets pour la santé et la sécurité de plusieurs militants pacifistes, dont le professeur Yang Yoon-mo et Choi Sung-hee, qui ont fait la grève de la faim pendant soixante jours et ont été arrêtés pour avoir manifesté sans violence. Le vieux professeur Yang est aujourd'hui hospitalisé et Mme Choi reste derrière les barreaux, risquant jusqu'à cinq ans de prison. Nous sommes alarmés par le cas d'un autre militant, Frère Song, qui a récemment été battu jusqu'à perdre conscience pour avoir tenté d'empêcher un navire de construction de déverser du béton sur les récifs coralliens. En autorisant l'usage de la violence contre des militants pacifistes non-violents, vous sapez la réputation de votre gouvernement et vous donnez au monde des raisons de s'interroger sur votre engagement en faveur de la démocratie durement acquise en Corée du Sud.
Réputée pour sa beauté extraordinaire et son environnement immaculé, Jeju abrite trois sites de l'héritage mondial de l'UNESCO et fait partie des 28 finalistes retenus pour devenir une des sept nouvelles merveilles de la nature. Cela nous rend perplexes que, en dépit des efforts de la Première dame Kim Yoon-ok dans la "Campagne pour Jeju parmi les sept nouvelles merveilles", votre gouvernement compromette les chances de Jeju en autorisant la construction de cette base navale. En raclant la côte de Jeju pour pouvoir accueillir les croiseurs Aegis américains, la marine sud-coréenne et la société Samsung menacent déjà le délicat habitat du corail et la riche vie marine de l'île.
La côte de Jungdeok voit non seulement arriver les dauphins migrant depuis l'Alaska au cours de l'été, mais ses eaux sont aussi connues pour les centaines de femmes coréennes, les haenyo, qui y plongent pour chercher les fruits de mer et les algues, à la base de l'alimentation coréenne. En 2005, le New York Times a publié un article au sujet de ces extraordinaires femmes plongeuses. La base navale détruira les eaux dont dépendent les haenyo et les pêcheurs pour leur survie. Elle a déjà déplacé les producteurs d'agrumes de Gangjeong dont les terres ont été confisquées, les serres démolies, et les arbres fruitiers arrachés. Les villageois de Gangjeong ne se font pas d'illusions sur les fausses affirmations de la marine sud-coréenne selon lesquelles la base n'aura qu'un impact minimal sur l'environnement, et nous non plus. Ils savent que la base met en péril leur communauté, leurs moyens de subsistance et l'environnement naturel de Jeju.
Nous nous tenons aux côtés des habitants de Jeju dans leurs manifestations non-violentes pour protéger non seulement le riche écosystème marin de Jeju et leur mode de vie, mais aussi la paix dans cette région du monde de plus en plus fragile et militarisée. Nous vous demandons d'agir immédiatement pour que cesse la construction de la base navale de Jeju.
(traduction : AAFC)
Soutenez les habitants de Jeju
en ajoutant votre nom à la liste des signataires de la pétition,
à l'adresse : signon.org/sign/save-jeju-island-no-naval
Pour en savoir plus sur la lutte contre la base navale de Jeju :
site No Base Stories of Korea (en anglais)
site Save Jeju Island (en anglais)
page Facebook Save Jeju
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