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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 20:10

La présidente de la République de Corée (Corée du Sud), Mme Park Geun-hye, est en visite en France du 1er au 4 juin 2016, dans le cadre des "années croisées France-Corée" (du Sud). Dans ce contexte, et alors que les autorités publiques françaises qui se disent si soucieuses des droits de l'homme en Corée du Nord ne trouvent rien à dire quant aux atteintes aux libertés publiques grandissantes en Corée du Sud, le Comité international pour les libertés politiques en Corée du Sud (CILD) appelle à manifester place Saint-Michel, à Paris, le 3 juin 2016 de 19h à 21h, pour protester contre la répression politique et antisyndicale et appeler à la libération de tous les prisonniers politiques. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a relayé l'appel du CILD, apportant son plein soutien à cette initiative. Parmi les prisonniers politiques sud-coréens, une femme, Mme Kim Hye-young, arrêtée 26 juillet 2015, qui souffre d'un cancer de la thyroïde et ne reçoit pas un traitement approprié en prison, ce qui est contraire aux engagements internationaux de la Corée du Sud quant au traitement des prisonniers. Pour faire connaître le cas emblématique de Kim Hye-young au plus grand nombre, ses compagnons de lutte ont retracé son histoire dans une petite bande dessinée que l'AAFC reproduit ci-après.

Pour sauver Kim Hye-hyoung, faites parvenir le plus vite possible des appels aux destinataires mentionnés ci-après, en coréen, en anglais ou dans votre propre langue :

- exhortez les autorités sud-coréennes à abandonner les poursuites dans cette affaire et à libérer immédiatement et sans condition Kim Hye-young et les autres membres de l'Alliance coréenne pour une réunification indépendante et la démocratie qui n’ont fait qu’exercer légitimement leurs droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique;

- dans l’attente de sa libération, appelez-les à autoriser immédiatement cette femme à recevoir les soins médicaux dont elle a besoin en dehors de la prison, sans ingérence indue;

- demandez-leur de cesser de recourir arbitrairement à la Loi relative à la sécurité nationale et de veiller à ce que les libertés d’expression, d’opinion et d’association soient pleinement respectées et protégées.

Envoyez vos appels avant le 13 juillet 2016 à :

Directeur du centre de détention de Séoul

Choi Gang-ju

143 Anyangpangyo-ro,

Euiwang-si, Gyeonggi-do,

République de Corée 16001

Courriel : Seouldc@korea.kr

Tél. : +82-31-423-6100

Formule d’appel : Dear Warden, / Monsieur le Directeur,

Ministre de la Justice

Kim Hyun-woong

Gwanmun_ro 47, Gwacheon-si,

Gyeonggi-do, République de Corée 13809

Fax : +82-2-2110-0350

Twitter : @happymoj

https://www.facebook.com/mojkorea/

Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre,

Premier ministre

Hwang Kyo-ahn

Government Complex Sejong,

261 Dasom-ro,

Sejong-si, République de Corée

Twitter : @PrimeMinisterKR

Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Premier ministre,

 

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de la Corée du Sud dans votre pays

 

Plus d'informations : www.amnesty.org/fr/documents/asa25/4150/2016/fr/

 

Pour rejoindre le Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 21:39

Depuis l'interdiction du Parti progressiste unifié (PPU) en République de Corée (Corée du Sud), il y a un an, en décembre 2014, le Comité international pour les libertés démocratiques, en Corée du Sud (CILD) alarme l'opinion publique internationale et organise la solidarité avec les militants sud-coréens pour les droits de l'homme et la démocratie. Parmi les militants de l'ex-PPU, un groupe est particulièrement dans le viseur des autorités sud-coréennes : les membres de la tendance Corea21 du PPU, qui animent l'Alliance coréenne. Nous reproduisons ci-après un témoignage des militants de l'Alliance coréenne à Séoul. Le CILD appelle à leur libération immédiate, ainsi qu'à l'abrogation de la loi de sécurité nationale, instrument des régimes autoritaires au Sud de la péninsule !

PS : article reproduit du blog du Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud (CILD). Le 14 mars 2015, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) avait co-organisé un colloque à Paris avec l'Alliance coréenne pour défendre les droits de l'homme et les libertés en Corée du Sud : l'AAFC est donc plus que jamais solidaire du combat pour la libération des militants progressistes emprsonnés en Corée du Sud et la fin de la répression politique. Les photos illustrant l'article nous ont été communiquées par l'Alliance coréenne.

Notre camarade Ji Young-chul (ancien co-président de l'Alliance coréenne pour la démocratie et la réunification indépendante) a été arrêté hier, mardi 20 octobre [2015], après trois mois de recherches. La police a pisté les camarades et sa famille, y compris ses deux enfants, pour trouver Ji Young-chul. Il se trouve en ce moment au commissariat de Jongro-gu, à Séoul. Il est actuellement en grève de la faim, exigeant l'abolition de la loi de sécurité nationale, la démission de la Présidente Park Geun-hye et refusant les persécutions judiciaires. Les camarades de l'Alliance coréenne ont commencé une manifestation illimitée à une personne devant le commissariat depuis hier soir.

Le lundi 19 octobre marquait le 71e jour de l'action illimitée de nos militants dormant à la belle étoile devant la maison de détention de Séoul et le dixième jour de la grève de la faim de Sang Hoon. En effet, Sang Hoon a commencé une grève de la faim en prison le samedi 10 octobre pour demander l'amélioration des conditions de vie des prisonniers et le respect des droits de l'homme, la libération de tous les prisonniers politiques et la fin de la répression politique contre les forces progressistes. Nos camarades de l'Alliance coréenne organisent des manifestations avec distribution de tracts tous les jours, matin et soir, depuis dix jours. Mme Lee Mi-sook, ancienne secrétaire générale du Forum coréen international, commencera aussi bientôt une grève de la faim en prison. Pour sa part, Mme Kim Hye-young ne peut pas mener une grève de faim à cause de sa maladie, souffrant d'un cancer de la thyroïde... Pourtant, la maison de détention ne lui permet toujours pas de suivre un traitement approprié à l'hôpital.

Hier [20 octobre 2015], a eu lieu l'audience publique de trois de nos camarades, sans résultat par rapport au précédent jugement début septembre. Le rapport d'accusation est long de 40 000 pages. Le combat sera difficile, mais nous ne lâcherons rien !



Ji Young-chul et, en bas, ses enfants
Ji Young-chul et, en bas, ses enfants

Ji Young-chul et, en bas, ses enfants

Manifestation le 20 octobre devant le commissariat de Jongro, à Séoul

Manifestation le 20 octobre devant le commissariat de Jongro, à Séoul

Kim Joong-hee, l'épouse de Ji Young-chul

Kim Joong-hee, l'épouse de Ji Young-chul

Non à la chasse à l'homme en Corée du Sud ! Libération des militants de l'Alliance coréenne emprisonnés !
Non à la chasse à l'homme en Corée du Sud ! Libération des militants de l'Alliance coréenne emprisonnés !
Non à la chasse à l'homme en Corée du Sud ! Libération des militants de l'Alliance coréenne emprisonnés !

Source :

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 17:47

En décidant d'ouvrir à Séoul un bureau sur les droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), les Nations Unies ont créé un précédent juridique lourd de conséquences au regard des principes du droit international public, et validant de surcroît une procédure d'évaluation des droits de l'homme menée en méconnaissance flagrante des standards juridiques internationaux, comme l'ont montrée plusieurs juristes français et belge, dans une lettre ouverte que l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) reproduit ci-après, et intitulée : "De quoi l'ouverture à Séoul d'un bureau sur les droits de l'homme en Corée du Nord est-elle le nom ?"

Le 23 juin 2015, à l’occasion de la visite en République de Corée (Corée du Sud) de Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a été inauguré à Séoul un bureau sur les droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Cette décision résulte d’une décision du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, suite à la publication, en février 2014, d’un rapport de la commission d’enquête des Nations Unies sur les droits de l’homme en RPDC.
La mise en place d’un tel bureau résulte, selon le Centre d’information des Nations Unies (UN News Centre), dans un compte rendu de la conférence de presse donnée par le Haut Commissaire à l’issue de sa visite en Corée du Sud, le 25 juin 2015, de la volonté de "créer un bureau sur le terrain pour renforcer la surveillance et la documentation de la situation des droits de l’homme en RPDC".
Une telle décision, à notre connaissance sans précédent en droit international, nous interpelle comme citoyens et comme juristes à de multiples titres.
Tout d’abord, le rapport de février 2014 dont elle procède souffre de graves insuffisances : auditions collectives de témoins exclusivement à charge, dont plusieurs se sont révélé être sinon des imposteurs, du moins des affabulateurs ; absence de tout débat contradictoire non seulement avec les autorités nord-coréennes, mais aussi avec les ONG présentes dans le pays ou des spécialistes de la question nord-coréenne n’appartenant pas au cercle étroit des milieux néo-conservateurs qui, inlassablement, plaident pour un étranglement économique et politique de la RPD de Corée en vue de produire, comme dans d’autres régions du monde, un changement de régime.
Mettre en place un organisme dédié aux droits de l’homme dans un pays spécifique, en dehors de tout cadre juridique international (comme celui des tribunaux pénaux internationaux), permet de s’affranchir des règles de droit qui président ou devraient présider à la création de telles juridictions d’exception. Le bureau nouvellement créé à Séoul est un OVNI juridique, aux mission mal définies et aux moyens inconnus : faut-il rappeler que, jusqu’à présent, le financement des seules initiatives sur le terrain des droits de l’homme en Corée du Nord provient d’Etats, et singulièrement de leurs services de renseignement (CIA américaine, NIS sud-coréen) ? S’agit-il de constituer un faux-nez de la CIA ou du NIS, même dissimulé sous l’étendard des croisés de l’extrême-droite anticommuniste, sous les couleurs des Nations Unies ? Alors que la guerre de Corée a été la première menée, par un camp, au nom des Nations Unies, la Corée est décidément l’objet de bien curieuses instrumentalisations du droit international pour répondre aux intérêts de certains Etats.
La fonction principale de l’ONU est le maintien de la paix (notamment par la non-ingérence et le respect de l’égale souveraineté des Etats). Or, par le jeu de fictions juridiques, l’ONU a endossé l’intervention militaire des Etats-Unis durant la guerre de 1950-1953. Pendant de nombreuses décennies, elle n’a pas réagi aux violations des droits de l’homme par la dictature militaire sud-coréenne. L’ONU n’a pas non plus, malgré la continuité de sa présence sur le territoire coréen, pris d’initiatives en faveur d’un rapprochement des deux Etats coréens ni en faveur d’un traité de paix clôturant définitivement le conflit de 1950-1953, y compris durant la période favorable de la “Sunshine Policy” sous la présidence de Kim Dae-jung au Sud.
Sous le couvert des droits de l’homme, dont les progrès dans la péninsule dépendent de la détente entre les parties, l’ONU accroît délibérément la tension, en contradiction avec sa raison d’être, mais conformément aux souhaits de Séoul et de Washington.
Choisir la Corée du Sud, qui tente d’imposer unilatéralement sa vision de tout ce qui a trait à la Corée du Nord et est toujours techniquement en état de guerre avec le Nord, comme siège de ce bureau relève, au mieux, de la naïveté, au pire, de la provocation – surtout lorsque l’on connaît les atteintes de plus en plus ouvertes aux droits de l’homme en Corée du Sud.
Que dirait-on de l’ouverture d’un bureau sur les violations des droits de l’homme en Syrie qui aurait son siège en Israël, ou d’un tel bureau à Damas sur les violations des droits de l’homme par Tsahal ? Que dirait-on d’un bureau à La Havane sur les violations des droits de l’homme dans la base américaine de Guantanamo ? Tous crieraient au parti pris et à la violation de la souveraineté des Etats, base du droit international. Pourquoi une telle règle connaîtrait-elle une exception s’agissant de la RPDC ? Le droit international n’est pas à géométrie variable, au gré des intérêts des Etats et des parties en présence. L’ouverture à Séoul d’un bureau sur les droits de l’homme en RPDC est l’expression d’une violation manifeste et sans équivoque du droit international.
Profondément attachés aux libertés publique et au respect du droit international, nous réaffirmons notre conviction que la question des droits de l’homme en RPD de Corée doit s’inscrire dans un cadre de la légalité internationale, et non dans la prise en otage de principes sacrés qui ont fondé la règle du vivre ensemble des nations depuis un siècle.

Robert Charvin, professeur émérite de droit à l'Université de Nice Sophia-Antipolis, doyen honoraire de la Faculté de Droit et des Sciences économiques de Nice

Paulette Pierson Mathy, professeur honoraire, Université libre de Bruxelles (ULB)

Benoît Quennedey, ancien élève de l’Ecole nationale d’administration, juriste.

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 11:37

Dans un rapport publié le 13 mai 2015 intitulé "Condamnés à vie : les objecteurs de conscience en Corée du Sud", Amnesty International a appelé les autorités sud-coréennes à immédiatement libérer les centaines de jeunes hommes actuellement emprisonnés pour objection de conscience, en détaillant les discriminations dont ils sont ensuite l'objet leur vie durant. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) partage pleinement les positions d'Amnesty International, alors que la République de Corée (du Sud) est - de très loin - le premier Etat au monde s'agissant du nombre de personnes emprisonnées pour objection de conscience. La République de Corée doit se conformer à ses obligations internationales en matière de droits de l'homme : dans une décision rendue le 23 janvier 2007 (Yeo-bum Yoon et Myung-jin Choi contre République de Corée, CCPR/C/88/D/1321-1322/2004), le Comité des droits de l'homme des Nations Unies avait ainsi jugé que le droit sud-coréen applicable en matière d'objection de conscience violait l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la République de Corée en avril 1990, qui reconnaît le droit à la liberté de religion, de pensée et de conscience.

Manifestation de Témoins de Jéhovah devant la Cour constitutionnelle à Séoul en 2012, dans le cadre d'une campagne de pétition pour reconnaître l'objection de conscience. Les Témoins de Jéhovah représentent un nombre important des objecteurs de conscience emprisonnés en Corée du Sud : selon elle, 613 de ses membres sont emprisonnés à ce titre.

Manifestation de Témoins de Jéhovah devant la Cour constitutionnelle à Séoul en 2012, dans le cadre d'une campagne de pétition pour reconnaître l'objection de conscience. Les Témoins de Jéhovah représentent un nombre important des objecteurs de conscience emprisonnés en Corée du Sud : selon elle, 613 de ses membres sont emprisonnés à ce titre.

Le rapport d'Amnesty international se fonde sur les entretiens menés par l'ONG entre octobre 2014 et janvier 2015 auprès de 10 objecteurs de conscience, de leurs familles, de juristes, d'universitaires et d'organisations civiles et religieuses qui travaillent avec les objecteurs de conscience. La conclusion est sans ambiguïté : au regard des droits de l'homme, les autorités sud-coréennes doivent immédiatement mettre fin à l'emprisonnement inutile de centaines de jeunes refusant la conscription obligatoire pour des raisons philosophiques ou religieuses.

Le chercheur Hiroka Shoji observe que la conscription militaire obligatoire et le refus de l'objection de conscience, qui prend comme argument l'absence de traité de paix avec la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), n'est pas valide, et conduit à faire d'innocents des criminels dont les droits sont bafoués. Pour Hiroka Shoji,

 

L'emprisonnement des objecteurs de conscience ne rend pas la Corée du Sud plus sûre. Il sert seulement à stigmatiser et à détruire les aspirations de jeunes hommes qui avaient un avenir brillant.

Les récits de morts à l'armée, dans des circonstances témoignant de sévices et de l'incapacité à prendre en compte les troubles psychologiques, commencent à briser la loi du silence : le jour où Amnesty International publiait son rapport, des médias sud-coréens rendaient compte qu'un réserviste en avait tué un autre avant de se suicider en retournant l'arme contre lui. Le service militaire dure deux ans en Corée du Sud. Les anciens conscrits doivent ensuite effectuer des périodes de réserve pendant 8 ans, dans la limite de 160 heures par an.

Si les Témoins de Jéhovah constituent une part importante des objecteurs de conscience emprisonnés, on compte également parmi eux un nombre croissant de pacifistes pour des motifs non religieux. Les peines d'emprisonnement encourues sont d'une durée maximum de trois ans (en pratique, les peines prononcées sont souvent de dix-huit mois). A leur sortie de prison, les objecteurs de conscience, considérés comme des criminels, sont victimes d'une stigmatisation sociale et professionnelle leur vie durant.

Agé de 25 ans et Témoin de Jéhovah, ayant engagé une action juridique pour ne pas effectuer le service militaire obligatoire, Song In-ho, qui travaille dans l'entreprise de nettoyage de ses parents, a déclaré qu'il était condamné dès sa naissance à ne pas avoir de perspectives sociales ou professionnelles élevées :

 

Je ne pouvais pas trouver d'emploi. C'était à cause de mon refus du service militaire (...) Trouver un emploi dans une entreprise réputée est pratiquement impossible car la discrimination et le préjudice sont trop forts (...) Je suis né criminel. J'ai eu le sentiment pendant toute ma vie d'être comme un prisonnier parce que je savais que je serais envoyé en prison (...) J'étais [dès ma naissance] un futur criminel.

Egalement cité dans le rapport d'Amnesty International, Kim Sung-min, pacifiste, a observé que la conscription obligatoire est aussi utilisée comme un outil de militarisation de la société :

Pour moi, l'objection de conscience n'est pas seulement un refus comme acte militant, mais c'est aussi un combat contre l'esprit militaire profondément enraciné dans la vie quotidienne.

Si le ministère sud-coréen de la Défense avait envisagé en 2007 l'introduction de formes alternatives de service civil pour les objecteurs de conscience, le retour au pouvoir des conservateurs à Séoul, dès 2008, a ensuite enterré tout projet en ce sens.

Le ministère de la Défense, de concert avec la Cour constitutionnelle (dans des décisions rendues en 2004 et 2011) et la Cour suprême (en 2004 et 2007), campent sur des positions de conformité selon eux à la Constitution sud-coréenne et d'obligation de respecter la loi. Si des tribunaux, en première instance, ont reconnu à plusieurs reprises des objecteurs de conscience non coupables (en particulier, le 12 mai 2015 une cour de disctrict à Gwangju s'est prononcée en ce sens), ces décisions n'ont jamais été confirmées en appel, et un sort identique est attendue quant au jugement rendu à Gwangju le 12 mai.

Les conservateurs, qui détiennent les pouvoirs politique, médiatique et judiciaire, affirment que la société n'acceptent pas l'objection de conscience. Des arguments comparables avaient déjà été servis pour criminaliser l'adultère, pendant des décennies, au Sud de la péninsule. Plus prosaïquement, ils ont fait de la menace venue du Nord un principe d'action politique et ils comptent dans leurs rangs les héritiers de la junte militaire (la Présidente sud-coréenne est elle-même la fille du général Park Chung-hee, qui a établi le régime le plus autoritaire qu'ait connu la Corée jusqu'à son assassinat en 1979). Dans ce cadre, la conscription militaire obligatoire est pour eux un instrument privilégié du contrôle social et idéologique de la population, à laquelle ils refusent de faire la moindre entorse.

Sources :

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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 13:00

Le 16 avril 2014, le ferry Sewol faisait naufrage au sud-ouest des côtes coréennes, entraînant la mort de 304 personnes, en grande majorité des lycéens. Depuis, les familles des victimes cherchent désespérément à établir la vérité sur les causes du naufrage, y compris pour éviter qu’un tel drame se répète, mais se heurtent aux manœuvres dilatoires des autorités sud-coréennes. A l’approche du premier anniversaire de la tragédie du Sewol, l'International Strategy Center (ISC), de Corée du Sud, mène une campagne internationale pour soutenir les familles des victimes. L’objectif de cette campagne relayée, avec d’autres, par l’Association d’amitié franco-coréenne est d’attirer l'attention de l'opinion internationale sur le fait que le drame du Sewol reste à ce jour largement non-résolu. Vous trouverez ci-dessous la traduction française du texte de cette pétition que vous pouvez signer en ligne en cliquant ici (version en anglais). Comme l'ISC le suggère à la fin de l'appel, vous pouvez également vous prendre en photo en tenant dans vos mains un message reprenant les revendications des familles de victimes et envoyer le résultat par courrier électronique à iscenter2015@gmail.com. Par ailleurs, une manifestation de soutien aux familles des victimes du Sewol est organisée le samedi 18 avril 2015 à 18h à Paris, esplanade du Trocadéro.

Campagne de pétition internationale pour faire toute la lumière sur le drame du naufrage du « Sewol »

« Un an après, faire toute la lumière sur le drame du Sewol, punir les responsables et retrouver les corps des neuf personnes disparues »,

Pétition à destination du gouvernement coréen, initiée par l'International Strategy Center (ISC), Corée du Sud.


À 9 heures le 16 avril 2014, après un virage serré, le ferry Sewol, ses cales surchargées de containers, commençait à sombrer au sud-ouest des côtes de la Corée du Sud. Les premiers bulletins d'informations faisant état d'un sauvetage de l'ensemble de l'équipage suscita l'espoir des familles mais celui-ci fut rapidement brisé par la réalité des faits. Seulement 172 personnes ont pu être évacuées du bateau et secourues tandis que 304 – la plupart des lycéens – restèrent piégées à l'intérieur du navire. Les tâtonnements et les hésitations du gouvernement dans les heures déterminantes qui ont suivi le drame ont transformé les minutes en heures et les jours en mois, faisant fondre comme neige au soleil les espoirs de sauvetage. La colère grandissante des familles fut exacerbée par l'inexactitude des informations relayées par les médias et les tentatives du gouvernement pour masquer son incurie et la lenteur de sa réaction. Cupidité, corruption, dérégulation et incompétence ont fait d'un simple accident le pire désastre maritime coréen de ces 40 dernières années. Cette catastrophe questionne également la légitimité d'un gouvernement obnubilé par la croissance économique mais négligent du bien-être de son peuple.

Aujourd'hui, pratiquement un an après la tragédie, 295 corps ont été repêchés, mais 9 d'entre eux restent introuvables. Un nombre incalculable de manifestations, une pétition réunissant 6 millions de signatures, une occupation de 8 mois de la place Gwanghwamun et une grève de la faim par les membres des familles de victimes ont été menées pour réclamer que la vérité qui réside derrière cette tragédie soit révélée et que les responsables soient punis. Le gouvernement est resté sourd à ces demandes, paralysé par des intérêts particuliers et effrayé par les conséquences que pourraient avoir des révélations compromettantes. Aussi longtemps que des corps seront toujours manquants et que la vérité restera tue, les familles des victimes ne pourront pas refermer leurs plaies et faire dignement leur deuil.

Pour faire la lumière sur le drame et éviter la répétition de ces morts absurdes dans le futur, les familles de victimes ont demandé la création d'un comité disposant de toute l'autorité nécessaire en matière d'enquête et de poursuite. En réponse, le gouvernement a mis en place un timide comité qui n'a toujours pas lancé d'enquête à grande échelle à cause des désaccords ministériels quant au budget à lui accorder. De plus, alors que les familles des victimes encore portées disparues réclament que le Sewol soit repêché pour que l'on puisse récupérer les corps manquants et dévoiler la vérité, le gouvernement rechigne ostensibement en raison du coût d'une telle mission.

La mise en examen des responsables a été lente. Le président directeur général ainsi que cinq autres employés de la compagnie Cheonghaejin Marine, propriétaire du Sewol, sont poursuivis pour négligence dans la conduite de leurs affaires, négligence professionnelle ayant entraîné la mort, et pour violation de la loi sur la sécurité des navires. Ayant remis en circulation un bateau vieux de 20 ans, ils ont illégalement modifié sa structure et amplifié sa cargaison en surchargeant son pont supérieur de containers afin d'augmenter leurs profits.

Alors qu'approche le premier anniversaire de la tragédie du 16 avril, certains disent : « Assez, arrêtons de nous disputer et contentons-nous de commémorer cette tragédie dans le calme. » Pourtant, comment pouvons-nous garantir qu'une telle catastrophe ne se répètera pas ? Comment pouvons-nous soulager les familles des victimes quand la vérité est toujours étouffée, quand les coupables ne sont pas tenus pour responsables et quand neuf corps sont toujours manquants ?

Nous devons lutter contre le temps, contre les tentatives du gouvernement pour cacher la vérité, contre des médias sous influence du gouvernement et contre notre propre inaction pour ne pas oublier. En faisant cela, nous pourrons créer une société qui valorise le bien-être de sa population, qui préfère la sécurité aux profits, et dans laquelle une telle tragédie ne se reproduira pas.

Alors que nous nous approchons du premier anniversaire de la tragédie du Sewol, nous vous prions de bien vouloir prendre quelques minutes pour joindre notre campagne internationale en solidarité avec la lutte des familles des victimes :

Participez à notre campagne de photos, en tenant dans vos mains un message écrit reprenant les trois revendications suivantes et/ou en utilisant le hashtag #thetruthmustnotsinkwithsewol [la vérité ne doit pas couler avec le Sewol] :

- Une enquête complète pour faire la vérité sur le drame du Sewol.

- Une sanction pénale des responsables de la tragédie.

- Repêchage du Sewol et des neuf corps encore manquants.

Envoyez-nous une copie de votre photo à iscenter2015@gmail.com
L'ISC publiera les photos dans son Rapport mensuel d'informations mondiales du mois d'Avril et les remettra aux familles des victimes en signe de solidarité (de même que la pétition que vous pouvez signer ici).

Encouragez vos amis à participer à cette campagne.

Merci.

 

 

Source :

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 08:56
kim-jeong_woo_ssangyong-motor_korea_coree.jpgLe 17 mars 2014, Amnesty International a lancé une action pour la libération de Kim Jeong-woo (photo à gauche, source) : le syndicaliste (Korean Confederation of Trade Unions, KCTU) de l'entreprise Ssangyong Motor est emprisonné depuis dix mois pour obstruction à la justice, après s'être opposé à la destruction par la police d'un mémorial mis en place à la mémoire des travailleurs de Ssangyong Motor qui sont décédés. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) soutient pleinement l'appel d'Amnesty International, alors que les restrictions aux droits des travailleurs - notamment l'exercice des droits syndicaux et du droit de grève - constituent l'une des plus principales atteintes aux droits et libertés en République de Corée (Corée du Sud), comme l'a souligné le rapport 2013 du Département d'Etat américain dans son chapitre consacré à la Corée du Sud.

Le nom de Ssangyong Motor est profondément attaché aux luttes ouvrières en Corée du Sud : de mai à août 2009, l'usine de Pyeongtaek du groupe a été le théâtre de l'une des principales luttes de l'histoire sociale récente du pays, en butte à la précarisation accrue de l'emploi, pour protester contre le licenciement et demander la réintégration de 2.646 salariés en partie remplacés par des travailleurs précaires.

La confrontation avec la police a été très violente. La situation désespérée des travailleurs a conduit à la mort d'au moins vingt-deux militants selon la KCTU : onze se sont suicidés, onze autres sont décédés de maladies cardiaques ou provoquées par le stress engendré par la précarité de leurs conditions de vie et la répression policière et judiciaire. En Corée du Sud, il est classique que les entreprises engagent des poursuites judiciaires contre les syndicalistes en demandant d'eux des sommes très élevées - qu'ils sont incapables de payer - au titre de la réparation du préjudice qu'elles disent avoir subi.

Les militants coréens ont décidé d'installer des tentes, notamment à Daehanmun, à Séoul, pour honorer leurs camarades de Ssangyong Motor qui sont morts et poursuivre leur combat, qui a valeur d'exemple : l'entreprise, la police et les tribunaux se sont opposés à ces démonstrations. Des tentes ont été brûlées, d'autres attaquées (cf. vidéo ci-dessous, source). Des militants ont été arrêtés.


Parmi eux, Kim Jeong-woo était le responsable pour Ssangyong Motor du syndicats des métallurgistes coréens, affilié à la KCTU. Il a été condamné à dix mois pour obstruction à la justice, après s'être opposé à la destruction par la police d'un mémorial mis en place près du palais Deoksu à la mémoire des travailleurs de Ssangyong Motor.

Le 17 mars, Amnesty International a lancé une action internationale, relevant de la catégorie de ses "actions urgentes", relayée par les plus de 150 organisations nationales qui sont affiliées à l'ONG, appelant à la libération de Kim Jeong-woo. Amnesty International souligne que la peine de prison ferme qui a été prononcée contre le dirigeant syndical s'inscrivait dans une "répression continue des syndicalistes en Corée du Sud". En outre, la peine contre Kim Jeong-woo risque d'être alourdie en appel.

Amnesty International dénonce également comme un outil de répression anti-ouvrière le montant des indemnités exigées à titre de compensation contre les syndicalistes (en mai 2013, les sommes exigées contre les syndicats affiliés à la KCTU s'élevaient à 122 millions de dollars), ce qui entraîne la saisie de leurs biens personnels.

Il s'agit de la première action urgente engagée par Amnesty International à propos de la Corée du Sud depuis 2011, traduisant une inquiétude grandissante sur la situation des droits de l'homme et des droits des travailleurs.A l'occasion du premier anniversaire de son entrée en fonctions, en février dernier, Mme Park Geun-hye avait reçu un courrier d'Amnesty International dans laquelle l'organisation internationale faisait part de ses préoccupations quant à la dégradation des droits de l'homme au Sud de la péninsule, en dénonçant également l'interdiction du principal syndicat enseignant et l'application arbitraire de la loi de sécurité nationale.

L'AAFC soutient totalement le combat pour la libération de Kim Jeong-woo, qui a valeur de symbole pour la liberté et les droits des travailleurs en Corée du Sud. Nous appelons également à mettre fin à toutes les sanctions pécuniaires (y compris sous forme de compensation des pertes subies par les entreprises) contre les syndicalistes sud-coréens, et plus généralement à garantir l'exercice plein et entier des libertés syndicales et du droit de grève.

Sources : AAFC, Hankyoreh, Youtube.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 22:57
manifestation_syndicat-des-enseignants_coree_novembre-2013.jpgRéunie en congrès à Dijon le 6 décembre 2013, la Fédération CGT de l'éducation, de la recherche et de la culture (FERC-CGT) a publié une motion de soutien au syndicat des enseignants coréens (acronyme anglais : KTU), dont l'interdiction récente témoigne du tournant autoritaire de la Corée du Sud depuis l'élection à la présidence de la République, il y a un an, de Mme Park Geun-hye. Pleinement solidaire du combat des enseignants coréens contre l'interdiction de leur syndicat et pour le respect des libertés syndicales, plaidant pour que la République de Corée (Corée du Sud) se conforme à ses obligation internationales en tant que membre de l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) reproduit ci-après la motion de soutien à la KTU adoptée par la FERC-CGT.
1. Les syndicats de la Fédération CGT de l’Education, de la Recherche et de la Culture, réunis en Congrès à Dijon du 2 au 6 décembre 2013, souhaitent par la présente témoigner de leur soutien fraternel à la fédération Korean Teachers Union (KTU).

2.
Nous sommes très inquiets de la situation que vivent les syndicalistes de KTU et de la décision d’annulation de reconnaissance du syndicat par le Gouvernement de la République de Corée.

3.
La décision de supprimer le statut juridique de KTU, datée du 24 octobre 2013, va à l’encontre des normes internationales du travail et constitue pour la République de Corée un véritable déni de démocratie.

4.
En signant l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et la Corée en 2010, la République de Corée s’était engagée à s’impliquer activement dans un processus de ratification et de mise en œuvre des conventions fondamentales de l’OIT qui comprennent notamment la liberté d’association.

5.
Comme nos camarades de Corée, nous sommes convaincus du rôle central de l’éducation dans le développement de nos sociétés actuelles.

6.
Le congrès est conscient du rôle primordial que KTU a joué dans l’émancipation du peuple Coréen et la mise à bas de la dictature. Depuis la chute de la dictature,  KTU s’est donné la mission de promouvoir la « vraie éducation » : l’éducation qui forme les travailleurs de demain en les dotant de l’esprit critique du Citoyen.

7.
Le fait d’interdire à des enseignants révoqués ou retraités de se syndiquer est une atteinte à l’indépendance et à l’autonomie du syndicalisme.

8.
Nous voulons rappeler au gouvernement de Corée et à son Administration que nous ne pouvons imaginer acte politique plus inquiétant pour la démocratie.

Source : FERC-CGT. Image :  The Korea Times.
 
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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 14:38

464px-2010-03-20_13-08-02Ramseyclark.jpgLa procédure d'interdiction engagée par le gouvernement sud-coréen de Mme Park Geun-hye à l'encontre du principal parti de gauche sud-coréen, le Parti progressiste unifié (PPU), soulève une vague de condamnations grandissante dans le monde de la part des défenseurs de la démocratie et des droits de l'homme. Plusieurs dirigeants de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) ont ainsi cosigné une pétition dont les premiers signataires sont l'ancien procureur général des Etats-Unis Ramsey Clarke (photo à gauche, source) et Noam Chomsky.

De lourdes menaces pèsent sur la démocratie en Corée du Sud. C'est en ce sens qu'il faut resituer la procédure d'interdiction engagée par les autorités sud-coréennes à l'encontre du principal parti de gauche,  le Parti progressiste unifié (PPU), qui a recueilli plus de 10 % des voix aux dernières élections législatives du printemps 2012 et est représenté au Parlement. La procédure d'interdiction d'un parti politique disposant d'une assise parlementaire marque une régression des droits et libertés politiques sans précédent en Corée du Sud depuis le rétablissement de l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct en 1987, à l'issue de luttes opiniâtres menées par les citoyens sud-coréens, dont plusieurs milliers ont payé cet engagement de leur vie.

La procédure d'interdiction engagée à l'encontre du PPU n'est que le dernier avatar d'une dérive inquiétante du pouvoir sud-coréen, devant laquelle les gouvernements occidentaux sont enfermés dans un silence comparable à celui qu'ils ont observé  vis-à-vis de Séoul pendant la guerre froide, quand une junte militaire était au pouvoir en Corée du Sud. En effet, après les intimidations à l'encontre des médias, les ingérences des services de renseignement (NIS) dans l'élection présidentielle ayant vu la victoire de la candidate conservatrice Mme Park Geun-hye et les protections dont bénéficie le NIS au plus haut niveau de l'Etat, le maintien en vigueur d'une loi anti-démocratique - la loi de sécurité nationale, qui sert à réprimer toute opposition sous le prétexte de soutiens imaginaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) - et l'inacceptable mise en cause soudaine d'un député du PPU, Lee Seok-ki, s'inscrivent bien dans une logique de sape des fondements de la démocratie sud-coréenne.

Tel est le contexte dans lequel a été lancée une pétition internationale contre l'interdiction du PPU et pour la démocratie en Corée du Sud, dont les premiers signataires sont l'ancien procureur général Ramsey Clarke, le professeur et linguiste Noam Chomsky et le militant pacifiste Brian Becker. Fidèles à la tradition de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) de soutien aux mouvements de défense de la démocratie en Corée du Sud, plusieurs dirigeants de l'AAFC figurent dans la liste des premiers signataires publiée par le quotidien coréen Saram Ilbo : Guy Dupré, vice-président délégué de l'AAFC et secrétaire général du CILRECO ; Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération ; Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC. D'autres Français se sont associés à cette démarche, dont le juriste Roland Weyl et le professeur Jean Salem.

La liste des premiers signataires fait apparaître une forte représentation des milieux universitaires et scientifiques de par le monde, contre la démarche engagée par le gouvernement sud-coréen à l'encontre du PPU, celle-ci ne pouvant s'apparenter à aucune procédure admise dans les démocraties parlementaires occidentales : aux Etats-Unis, le professeur Changbo Chee et le chercheur (spécialiste du nucléaire) Dr. Lucas Whitefield Hixson ; en dehors des Etats-Unis, on trouve ainsi les noms du professeur d'économie de l'Université d'Ottawa Michel Chossudovsky, du professeur Long Xinming de l'Université Fundan (et fondateur du site www.bearcanada.com), du professeur d'économie Atsushi Fujioka (Université Ritsumeikan, Kyoto, Japon), du professeur malais Murray Hunter et d'Henri Féron (Université Tsinghua, à Pékin). Figurent aussi, parmi les premier signataires, des militants comme Suzanne Majo de Kuyper (Ligue internationale des femmes pour la paix et la démocratie), Patrick McCann, président de l'association des Vétérans pour la paix, Manik Mukherjee, secrétaire général du Comité international de coordination anti-impérialiste, la quaker Renie Lindley, les anciens missionnaires en Corée George et Dorothy Ogle, l'exilé israélien Tov Roy et le syndicaliste Mike Gimbel, ancien membre du bureau de l'AFL-CIO, un représentant de l'Unesco pour le bureau régional d'Afrique de l'Est, Yayoi Segi (Kenya), des spécialistes de relations internationales (Gregory Elich, Institut de recherche Jasenovac et Institut de politique coréenne, Columbus, Ohio ; Sara Flounders, co-directrice du Centre d'action internationale ; Bruce K. Gagnon, coordinateur du Réseau global contre les armes et le nucléaire dans l'espace ; les Dr. Alexandre Vorontsov et Igor Alexeev, de la Fondation pour la culture stratégique, Moscou), des représentants des médias et de la culture, comme l'écrivain et réalisateur Andre Vltchek, qui a récemment visité la Corée du Nord et le journaliste palestinien Jamal Kanj.

Parmi les Coréens des Etats-Unis, on retrouve notamment les noms du Révérend Syngman Rhee, ancien président du Conseil national des Eglises, du Révérend Kil Sang Yoon (directeur du projet Corée du Centre d'étude des procédures, Université Claremont Lincoln), de Daniel Kim (association Nodutdol pour le développement de la communauté coréenne) et du Dr Moon J. Pak (Michigan).

Sources : AAFC, Saram Ilbo.

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 23:08

manifestation_seoul_2008_objecteurs-de-conscience_droits-de.jpgLe Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a critiqué la situation des objecteurs de conscience en République de Corée (du Sud), où 669 personnes sont emprisonnées parce qu'elles refusent d'accomplir le service militaire pour des raisons religieuses ou philosophiques. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) plaide pour que le gouvernement sud-coréen mette en oeuvre la recommandation des Nations Unies de développer des formes de service national autres que militaires.

 

En matière de droits de l'homme, la Corée du Sud est pointée du doigt par les Nations Unies sur la situation des objecteurs de conscience : comme l'a fait apparaître un récent rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (acronyme anglais : UNHRC), sur 723 personnes emprisonnées de par le monde en tant qu'objecteurs de conscience au service militaire pour des raisons religieuses ou philosophiques, 669 (soit 92,5 %) sont sud-coréennes, la République de Corée devançant très largement l'Arménie (31 prisonniers), l'Erythrée (15) et le Turkménistan (8).

 

Le gouvernement sud-coréen est aussi mis en cause par le UNHRC pour ne pas mettre en oeuvre ses recommandations tendant à développer des formes de service national autres que militaires.

 

Selon le rapport du UNHRC, 50 cas dont il est saisi proviennent de Témoins de Jéhovah.

 

L'avocat des objecteurs de conscience sud-coréens Oh Doo-jin déplore que non seulement la Corée du Sud continue d'ignorer les recommandations du UNHRC, mais qu'elle ne tienne pas compte des normes de droit international, qui doivent s'appliquer à tous les Etats parties, pour les jugements rendus par ses tribunaux en matière de droits de l'homme.

 

Source : Hankyoreh (dont photo : manifestation le 6 juillet 2008 de militants des droits de l'homme et d'objecteurs de conscience contre la décision du ministère de la Défense sud-coréen de refuser de reconnaître des formes de service national autres que militaires ; la manifestation a eu lieu devant l'hôtel Hyatt à Séoul, où le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon rencontrait Ahn Gyeong-hwan, président de la Commission nationale des droits de l'homme de Corée [du Sud])

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 20:00

NoBase_Jeju.jpgLe 12 novembre 2011, à l'issue d'un vote mondial (par Internet et téléphone) organisé par la fondation suisse New7Wonders, l'île sud-coréenne de Jeju a été retenue pour faire partie de la liste des « sept merveilles de la nature ». En raison de son écosystème remarquable, l'île de Jeju avait déjà été classée par l'UNESCO réserve de biosphère en 2002, site du patrimoine mondial en 2007 et parc géologique mondial en 2010.  En 2006, suite aux travaux de la Commission Vérité et Réconciliation, le gouvernement sud-coréen a désigné Jeju comme « île de la paix » pour tenter d'apaiser la douleur laissée par le massacre de 30.000 de ses habitants (sur 300.000) après le soulèvement du 3 avril 1948. Jeju est donc un site exceptionnel à plus d'un titre, mais un site aujourd'hui menacé par la construction d'une base navale sur la côte de Jungdeok, au sud de l'île, destinée à accueillir les navires de la marine sud-coréenne mais aussi des bâtiments de guerre américains. Les habitants du village de Gangjeong, dont le mode de vie est en péril, sont à la pointe du mouvement de résistance contre ce projet de base navale. Le 9 novembre 2011, la chaîne de télévision Al Jazeera a consacré à ce mouvement un reportage que nous vous proposons ci-après. Vous pouvez soutenir les habitants de Jeju en lutte en signant la pétition qui sera remise au président sud-coréen Lee Myung-bak.

 

Dans un modeste village d'une petite île au large de la côte de la Corée du Sud, toute une communauté défie la puissance de la marine et du gouvernement sud-coréens en s'opposant à la construction d'une des plus grandes bases navales de la région.

 

Le village de Gangjeong sur l'île de Jeju compte moins de 2.000 habitants mais il est devenu l'épicentre d'un mécontentement croissant face à une des plus importantes courses aux armements dans le monde.

 

Le gouvernement sud-coréen maintient que la base navale de Gangjeong, dont la construction a commencé en 2007, renforcera la sécurité nationale. Mais ceux qui s'y opposent craignent que ce projet de 920,5 millions de dollars pour la défense déstabilise la région, provoquant des affrontements armés non voulus entre pays voisins. Nombreux sont ceux qui soutiennent qu'une installation militaire de 48 hectares, accueillant jusqu'à 20 navires de guerre, sera un site stratégique pour le déploiement naval des Etats-Unis dans la région, susceptible d'envenimer les relations avec la Chine.

 

Choi Sung-hee et Song Kang-ho font partie des nombreux villageois et militants qui consacrent désormais leurs vies à sauver le village de Gangjeong. Ils ont tous les deux purgé de longues peines de prison pour leur activisme, mais continuent à risquer une nouvelle arrestation en s'interposant entre le village et les autorités. Avec plus de 90% des villageois rejetant la construction de la base navale, il s'agit d'une communauté qui refuse de plier.

 

Depuis le début de la construction, un imposant mur entouré de fil de fer barbelé coupe les villageois de la mer et des terres bordant la côte. Il est interdit aux résidents de Gangjeong de franchir cette barrière et pénétrer sur le site vaut une amende de 2.000 euros et est passible d'une peine de prison.

 

Mais ce littoral volcanique inhabituel et étrange est un lieu de pratique spirituelle pour les villageois et la riche vie marine et les récifs de coraux colorés sont une source essentielle de subsistance pour le village. Les villageois et les militants venus du continent sont engagés dans des actions quotidiennes non-violentes – s'asseoir face aux bulldozers et s'enchaîner aux portes du site de construction, par exemple - dans le but de préserver l'environnement unique de leur côte, lequel est sous la protection des lois internationales.

 

Ce long combat a laissé des traces sur les villageois. La communauté a éclaté. Le maire est en prison pour s'être opposé à la construction et des études ont révélé une augmentation spectaculaire des problèmes psychologiques parmi les villageois. Ce village autrefois paisible résiste désormais pour sa survie.

 

Un appel contre les armes

 novembre 2011 – 25 mn (en anglais)

Source : Al Jazeera 

 

Pour en savoir plus sur la lutte contre la base navale de Jeju : savejejuisland.org (en anglais)

 

Soutenez les habitants de Jeju

en ajoutant votre nom à la liste des signataires de la pétition

contre la base navale à l'adresse :

signon.org/sign/save-jeju-island-no-naval

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