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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 23:31

A la différence de la Corée, la Chine est un État pluriethnique qui mélange plus d’une cinquantaine de « nationalités » (selon le lexique chinois), dont notamment l’ethnie ultramajoritaire Han qui compose 92% de la population de la République Populaire de Chine. Parmi les autres nationalités, on compte notamment les Ouïghours, les Tibétains, les Zhuang (un groupe vietnamien de Chine), les Hui et… les Coréens. Alors que les premiers, beaucoup plus importants en termes démographiques, disposent tous de régions autonomes de niveau national (respectivement le Xinjiang, le Tibet, le Guangxi, le Ningxia), les Coréens de Chine habitent d’abord la Préfecture Autonome Coréenne de Yanbian, située dans la province chinoise du Jilin et frontalière de la République Populaire et Démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). A l’occasion d’un séjour en RPDC courant mai, un adhérent de l’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) a eu l’opportunité de séjourner dans la capitale de la préfecture autonome coréenne de Chine, Yanji, à la rencontre des Chaoxianju (Coréens de Chine).

 

Selon diverses estimations, il existe actuellement entre deux et trois millions de Chinois d’ethnie coréenne. Si l’immense majorité d’entre eux réside dans le nord-est chinois (le fameux Dongbei, composé du Liaoning, Jilin, Heilongjiang), ils sont particulièrement concentrés à Yanbian, puisque la préfecture en héberge plus de 800 000. La structuration de la minorité coréenne de Chine est particulièrement complexe puisque les Coréens de Chine sont à la fois issus de vagues d’immigration plus ou moins récentes, mais aussi de la mobilité extrême de la frontière Chine/Corée/Russie au fil des siècles. Rappelons-le, il y a de cela plusieurs siècles, l’actuel territoire coréen a été occupé au moins en partie par plusieurs dynasties « chinoises » (au sens politique plus qu’ethnique, certains empereurs chinois ayant occupé une partie de la péninsule coréenne étant issus de diverses ethnies mongoles – les dynasties Liao et Yuan notamment), d’où un métissage ethnique déjà relativement ancien et des liens culturels très forts : avant l’invention de l’alphabet syllabaire coréen en 1443 (appelé hangeul en Corée du Sud et chosongeul en Corée du Nord), la langue coréenne s’écrivait par exemple à l’aide des sinogrammes. Par ailleurs, comme les lecteurs réguliers du blog de l’AAFC le savent peut-être, parmi les Coréens ayant vécu une partie de leur vie dans le nord-est chinois et l’actuelle Yanbian, on trouve notamment Kim Il-sung (ayant animé en exil la guérilla antijaponaise) et son fils Kim Jong-il, respectivement président de la RPDC et Secrétaire Général du Parti du Travail de Corée.

 

Plus récemment, la frontière sino-(nord)-coréenne a été tracée à la fois à l’occasion des « traités inégaux » opposant la dynastie russe des Romanov à celle, sur le déclin, des Qing chinois (d’ethnie mandchoue), ce qui a eu pour principal effet la perte de la façade maritime chinoise (la ville de Vladivostok redevenant ainsi russe en 1860). Un siècle plus tard, avec l’avènement de la République Populaire de Chine (1949), et l’alliance sino-coréenne forgée dans le feu de la Guerre de Corée (1950-1953), naissait la « zone autonome » puis la « préfecture autonome » de Yanbian. Si la décentralisation importante de pouvoirs politiques à une ethnie n’était pas chose rare en Chine au début des années 1950 (c’est l’époque du fameux accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet), Yanbian revêt très vite un statut tout à fait particulier de par sa localisation stratégique : sas de communication et couloir économique de première importance entre Chine et Corée populaire, l’état-major militaire américain envisagera, au plus fort de la Guerre de Corée, de procéder à des frappes nucléaires sur la zone pour isoler la péninsule du continent (créer une « ceinture de cobalt radioactif » selon le vocable américain). Par ailleurs, l’histoire personnelle du dirigeant chinois Mao Zedong témoigne de l’importance prise par la préfecture de Yanbian : alors qu’est souvent évoqué le destin tragique de Mao Anying, fils de Mao disparu pendant la Guerre de Corée, il est moins connu que son propre neveu fut un temps (en pleine révolution culturelle) à la tête de Yanbian.

 

Un temps « minorité modèle », les Coréens de Yanbian ont subi coup sur coup un certain nombre de revers économiques majeurs, notamment la perte d’attractivité du Dongbei (aujourd’hui cœur industriel en net déclin) après la disparition de l’Union Soviétique, et la concurrence des provinces côtières exportatrices du sud de la Chine (Guangdong, Fujian) après « l’ouverture » menée par Deng Xiaoping dans les années 1980. Frontalière à la fois de la Corée du Nord et de la Russie, Yanbian a connu à la fois un sévère ralentissement économique consécutif à l’implosion soviétique et la « dure marche » en RPDC dans les années 1990. Aujourd’hui, les choses semblent lentement évoluer positivement, grâce notamment à l’investissement sud-coréen (en témoignent les nombreux édifices chrétiens de Yanji) et aux perspectives offertes par la Zone Économique Spéciale nord-coréenne de Rajin-Sonbong située à moins de 50km au sud. Cette dernière offre à Yanbian un débouché sur la mer de l’Est qui permet de désenclaver l’ensemble du nord-est chinois et offre une alternative au port russe de Vladivostok, qui gèle durant l’hiver. La mise en valeur relativement nouvelle de cette situation de carrefour (la ZES de Rason a été ouverte en 1991, mais le projet n’a véritablement pris forme qu’avec l’inspection du dirigeant Kim Jong-il en 2009) n’est pas sans soulever beaucoup d’espoir pour l’ensemble de l’Asie du nord-est, dont l’économie stagne depuis plusieurs années. Certains programmes soutenus par l’ONU (notamment le Greater Tumen Initiative) ont d’ailleurs pour objet de développer les infrastructures nord-coréennes et les liaisons entre Yanbian et la RPDC (ainsi que, dans une moindre mesure, la Russie). En effet, une part importante des investisseurs chinois en RPDC sont d’ethnie coréenne, issus de Yanbian, ce qui explique notamment la présence d’une délégation commerciale de la ZES de Rason dans la capitale de la préfecture, Yanji. Nous avons eu l’occasion de rencontrer des investisseurs chinois (et coréens américains) actifs dans la zone, qui ont pu nous exposer les difficultés mais aussi les perspectives offertes par le commerce transnational.

 

Si les grandes villes de la zone comme Yanji ou Tumen évoquent surtout la tristesse granitique de beaucoup de villes chinoises de cette importance, il ne faut pas s’y tromper : il existe encore de nombreuses traces d’architecture coréenne traditionnelle à découvrir, ainsi que de vibrants quartiers coréens, qui mélangent des Coréens du Nord, du Sud, de Chine ainsi que quelques Coréens américains. Située à trois heures de route de la ZES de Rason, deux heures du mont Paektu (Changbai en chinois) et une demi-heure de la frontière sino-nord-coréenne, il est plus que conseillé aux lecteurs intéressés par l’amitié sino-coréenne de s’attarder dans cette troisième Corée.

Yanbian : bienvenue dans la Corée chinoise
Yanbian : bienvenue dans la Corée chinoise
Yanbian : bienvenue dans la Corée chinoise
Yanbian : bienvenue dans la Corée chinoise

Sources :

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 23:36

Deux événements dramatiques ont récemment frappé la Corée : le 16 avril, le naufrage du ferry Sewol, au large des côtes sud-coréennes, a entraîné la mort ou la disparition de 302 personnes, majoritairement des lycéens ; le 15 mai, l'effondrement d'un immeuble dans le quartier de Pyongchon, à Pyongyang, aurait causé des centaines de morts. Solidaire de tout le peuple coréen, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a immédiatement présenté ses condoléances aux familles des victimes dans les comptes rendus de ces événements tragiques publiés sur son site Internet. Elle a également envoyé des messages de condoléances, signés de son Président, André Aubry, que nous reproduisons ci-après. La lettre au proviseur du lycée Danwon, à Ansan, où étaient scolarisés nombre des victimes du naufrage du Sewol, lui a été directement adressée et a été traduite en coréen. La lettre à M. Cha Hui-rim, président du Comité populaire de la ville de Pyongyang, a été transmise par l'intermédiaire de nos homologues de l'Association d'amitié Corée-France, en partie francophones, et n'a donc pas été traduite en coréen.

Messages de condoléances de l'AAFC après le naufrage du Sewol et l'effondrement d'un immeuble à Pyongchon
Messages de condoléances de l'AAFC après le naufrage du Sewol et l'effondrement d'un immeuble à Pyongchon

André AUBRY                                                                            Paris, le 5 mai 2014
Président de l’Association d’amitié franco-coréenne
c/o Maison des associations du 16ème arrondissement
14, avenue René Boylesve
75016 Paris
France

 

                                                                                   Proviseur du lycée Danwon
                                                                                   55, Danwon-Ro
                                                                                   Danwon-gu
                                                                                   Ville d’Ansan
                                                                                   Gyung-Gi Do
                                                                                         République de Corée
                                                                                                                                                                      



Madame, Monsieur



L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) milite depuis quarante ans pour la paix et la réunification en Corée. A ce titre, nous avons toujours été aux côtés du peuple coréen, y compris dans les moments les plus douloureux de son histoire.


Dès la nouvelle de la tragédie du naufrage "Sewol", survenue le 16 avril dernier, nous avons informé et sensibilisé l'opinion publique française. Nous avons présenté nos condoléances, tout en continuant à espérer que les personnes disparues pourraient être sauvées. Par respect dû à la mémoire des victimes, nous formons le voeu que toute la lumière soit faite sur les causes de cette catastrophe, pour que plus jamais de telles tragédies ne se reproduisent. Lors de notre réunion du 29 avril, les membres du bureau de l'AAFC ont décidé d'exprimer aussi leur solidarité par la lettre que vous avez sous les yeux.


Ce naufrage représente un drame terrible pour les familles des 302 victimes, mortes ou disparues. Il s'agissait majoritairement de lycéens, arrachés trop tôt à l'affection des leurs, disparus dans des circonstances épouvantables sans avoir pu être secourus, et c’est pourquoi nous avons choisi de vous adresser cette lettre. Les messages poignants qui ont été adressés, à leurs familles et à leurs proches, resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

Nous vous exprimons, à vous et à leurs familles, nos plus sincères condoléances, dans ces circonstances extrêmement douloureuses.



Le Président de l’Association d’amitié franco-coréenne,

                                                                                             André AUBRY

2014년 5월 5일 파리에서 드립니다.

 

앙드레 오브리

프랑스-코리아 친선 협회 이사회장

파리 16구 협회 주소지

르네 보아르스베 길 14번지

프랑스

 

                                                                          단원고등학교 귀하

                                                                          대한민국 경기도 안산시 단원구 단원로 55

 

세월호 참사로 인한 깊은 슬픔 속에 계시는 학교 관계자 여러분께


저희 프랑스-코리아 친선 협회는 지난 40년 이상 한반도의 평화와 통일을 위해 일해온 단체입니다.

저희는 그 시간 동안, 특히 고통스러운 많은 역사들의 한 순간 한 순간을 포함해서 한반도 민중들의 입장에 서 왔습니다.

지난 4월 16일 일어난 세월호 침몰의 비극을 접하고 나서, 저희 단체는 프랑스인들에게 이 참사의 소식을 전하고 프랑스인들로 하여금 이 참사가 무엇을 의미하는지 알게 하도록 노력하였습니다.

저희는 깊은 슬픔에 빠졌으며, 또한 실종자 분들의 구조를 진심으로 기원했습니다.

희생자 여러분을 영원히 잊지 않기 위해서, 또한 이러한 참극이 다시는 일어나지 않기 위해서, 저희는 이 참사의 진상이 제대로 규명되기를 바랍니다.

저희가 4월 29일에 가졌던 회의에서, 저희 프랑스-코리아 친선 협회의 이사회는 저희의 슬픔을 담아 위로와 연대를 전하기로 결정하였습니다.

총 302명의 희생자들이 실종되거나 돌아가신 이 참극은 유가족들에 끔찍한 고통과도 같을 것입니다.

대다수의 희생자들이 고등학생이었고, 평생을 함께 해 온 소중한 가족을 잃는, 뿌리채 뽑혀져 나가는 커다란 슬픔을 겪고, 구조될 것이라는 기약도 없는 그 끔찍한 고통을 짐작하기 힘듭니다.

이런 마음에서, 저희는 이렇게 편지로 마음을 전해 드리기로 하였습니다.

침몰된 배 안에서 구조를 바라는 희생자들의 절규, 가족들과 친구들과 가까웠던 사람들에게 전하는 그 가슴이 미어지도록 슬픈 절규를 떠올리면서 저희는 결코 희생된 분들을 잊을 수 없을 것입니다.

저희는 유가족 분들과 학교 관계자 여러분들께 저희의 가장 깊은 슬픔과 고통의 마음을 담아 진심으로 위로를 전합니다.

 

 

                                                                       프랑스-코리아 친선 협회 이사회장

                                                                                      앙드레 오브리

Messages de condoléances de l'AAFC après le naufrage du Sewol et l'effondrement d'un immeuble à Pyongchon

André AUBRY                                                                                Paris, le 22 mai 2014
Président de l’Association d’amitié franco-coréenne
c/o Maison des associations du 16ème arrondissement
14, avenue René Boylesve
75016 Paris
France

 

                                                             M. Cha Hui-rim
                                                             Président du Comité populaire
                                                             de la ville de Pyongyang
                                                             République populaire démocratique de Corée

 

                                  
Monsieur le Président,


L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) milite depuis quarante ans pour la paix et la réunification en Corée. A ce titre, nous avons toujours été aux côtés du peuple coréen, y compris dans les moments les plus douloureux de son histoire.


Dès qu’a été rendu public l’effondrement d’un immeuble dans le quartier de Pyongchon, à Pyongyang, nous avons immédiatement rendu compte de cette terrible nouvelle sur notre site Internet, ainsi que des excuses présentées par plusieurs responsables, dont vous-même, devant les familles des victimes, en comprenant quelle douleur a été la vôtre – ayant moi-même été maire d’une ville française pendant sept ans. En mon nom propre comme en celui de l’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) que je préside, nous vous adressons nos plus sincères condoléances.


Cette catastrophe me touche au plus profond de mon cœur : je pense aux familles, aux hommes, aux femmes et aux enfants trop tôt disparus, ainsi qu’à l’affliction des leurs - parents, amis, voisins ou collègues. J’imagine leurs visages en me remémorant les Coréens que j’ai connus, ici en France et lors de mes voyages dans la péninsule.  Celles et ceux qui ont disparu ont pour moi des noms, des visages, qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

 

Nous avons confiance dans la capacité du peuple coréen à se relever après cette catastrophe, étant certains que toutes les mesures seront prises, en termes de sécurité de la construction, pour que plus jamais de telles tragédies ne se reproduisent.

 

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en mon entière compassion et vous prie d'accepter mes sincères sentiments d’amitié.



                                             Le Président de l’Association d’amitié franco-coréenne,
                                                  André AUBRY

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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 23:08

Les 24 et 25 mai 2014, 2 000 délégués de l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon) se sont réunis à l'occasion du 23e Congrès de l'organisation, en présence notamment de représentants des partis Komeito, démocrate et social-démocrate. Les orientations adoptées pour les quatre prochaines années - qui verront notamment la commémoration du 60e anniversaire de la Chongryon, le 25 mai 2015. Le rapport adopté a mis l'accent sur la défense des droits des Coréens du Japon, l'organisation de la communauté coréenne (et en particulier des écoles coréennes) et les activités à conduire pour la réunification indépendante et pacifique de la Corée, l'accent était porté sur le soutien aux efforts conduits en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pour l'édification d' "un pays puissant et prospère". Une lettre a été adressée au Maréchal Kim Jong-un, Président de la commission de la défense nationale de la RPD de Corée.

Dans un courrier - en anglais - adressé à l'AAFC le 1er mai 2014, Ho Jong-man, Président du Comité exécutif central de la Chongryon, réélu lors du 23e Congrès, a rappelé que l'organisation comptait 47 sièges locaux et 241 branches régionales, et qu'elle gérait 135 écoles coréennes dans l'archipel nippon, de la maternelle à l'université. Dans un contexte de répression des autorités japonaises, André Aubry, président de l'Association d'amitié franco-coréenne, a adressé en réponse, le 7 mai 2014, un message de soutien et de félicitations, en anglais et en français, que nous reproduisons ci-après.

(mise à jour le 31 mai 2014) Le 31 mai 2014, le Président Ho Jong-man a remercié l'AAFC pour son message de félicitations et s'est félicité de nos efforts pour renforcer l'amitié et la solidarité franco-coréennes.

Message de l'AAFC à la Chongryon à l'occasion de son 23e Congrès

Dear Friends,

Founded in 1969, the France-Korea Friendship Association (in French : Association d'amitié franco- coréenne, AAFC) fully supports the goals of the General Association of Korean Residents in Japan : helping the Koreans in Japan from both material and cultural point of view, considering your huge successes in promoting Korean culture and language in Japan. We appreciate your efforts for a peaceful, democratic and independent reunification of the Korean peninsula, as well as your long- standing contribution to promote economic and cultural exchanges with the Democratic People's Republic of Korea on the road to socialism. What you have done is a model for us, French people, to promote more actively ties between France and the DPRK in all fields.

For decades, AAFC has supported your efforts to fight against discriminations towards Koreans living in Japan. We also know that the Japanese authorities are currently trying to crack down on your activities. Please be assured that we fully support your stuggle not to be deprieved of your national seat. Several times, we published articles supporting Chongryon and calling for the recognition by the Japanese Government of the crimes committed during the Second World War, especially against "comfort women".


We are confident that you will continue to be successful in your activities and we are ready to cooperate with you more extensively, including welcoming the members of your association who would stay in France or visit France in the future.

We send you our congratulations on the occasion of your 23rd General Meeting, and hope that your work will be even more successful in the future.

Best regards

André Aubry
Former French Senator
Former Mayor of Antony
President of France-Korea Friendship Association

Chers Amis,

Fondée en 1969, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) soutient pleinement les buts de l'Association générale des résidents coréens au Japon : soutenir les Coréens du Japon sur le plan tant matériel que culturel, en prenant en compte les grands succès que vous avez remportés dans la promotion de la culture et de la langue coréennes au Japon. Nous apprécions vos efforts pour une réunification pacifique, indépendante et démocratique de la Corée, ainsi que vos contributions de longue date pour promouvoir les échanges économiques et culturels avec la République populaire démocratique de Corée sur la voie du socialisme. Ce que vous avez fait est un modèle pour nous, Français, pour développer encore plus fortement les liens entre la France et la RPDC dans tous les domaines.

Depuis des décennies, l'AAFC a soutenu vos efforts pour lutter contre les discriminations qui touchent les Coréens du Japon. Nous savons également que les autorités japonaises s'efforcent aujourd'hui de réprimer vos activités. Soyez assurés que nous soutenons pleinement votre combat pour ne pas être privés de votre siège national. A plusieurs reprises, nous avons publié des articles soutenant la Chongryon et appelant à la reconnaissance par le Gouvernement japonais des crimes qu'il a commis pendant la Seconde Guerre mondiale, tout particulièrement à l'encontre des « femmes de réconfort ».

Nous sommes certains que vous remporterez de nouveaux succès dans vos activités et nous sommes prêts à coopérer encore plus étroitement avec vous, y compris en accueillant les membres de votre association qui séjourneraient en France ou visiteraient la France à l'avenir.

Nous vous adressons nos félicitations à l'occasion de votre 23ème Assemblée générale, en souhaitant que vos travaux soient pleinement couronnés de succès.

Bien à vous,
André Aubry ancien Sénateur
Ancien Maire d'Antony
Président de l'Association d'amitié franco-coréenne

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 22:46

Le 17 mai 2014, l'Association malienne pour la culture, l'échange et la solidarité (AMCES), basée à Stains, organisait une conférence-débat à la Maison des associations de Stains à l'occasion de la journée de l'Afrique (25 mai), sur le thème : "Afrique-Asie, singularité de partenariats : cas des deux Corée, de la Chine, du Japon...". L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) était présente à cet événement, présentant notamment les photos réalisées par le photo-journaliste Alain Noguès, co-fondateur de l'agence Sygma, lors de ses divers séjours en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) au sein de délégations de l'AAFC. D'autre part, Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération, était l'un des deux intervenants de la conférence.

Journée de l'Afrique : l'AAFC présente à la manifestation organisée par l'AMCES à Stains le 17 mai 2014

C'était un public divers, composé de personnes africaines ou d'origine africaine mais aussi asiatiques (notamment indiennes et pakistanaises), qui est venu pour mieux comprendre la nature des relations complexes entre l'Asie de l'Est (Chine, Corée(s), Japon, Inde, Vietnam...) et les pays du continent africain, à l'occasion de la conférence-débat organisée par l'Association malienne pour la culture, l'échange et la solidarité, le 17 mai 2014 à Stains, à l'occasion de la journée de l'Afrique célébrant l'anniversaire de la signature des accords de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine), le 25 mai 1963.

 

En ouverture de cette conférence-débat, Hamidou Konaté, président de l'AMCES a rappelé les activités développées par l'association, créée le 6 juin 2001, notamment dans le domaine linguistique (cours d'alphabétisation et de langues) et pour l'apprentissage de l'informatique.

 

Puis, Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC, ancien élève de l'ENA, a présenté le contexte politique et diplomatique des relations entre l'Afrique et l'Asie, qui nécessite préalablement de s'extraire d'une vision exclusivement sino-centrée de la présence asiatique en Afrique, et qui pose la question de la création ou non de nouveau liens de dépendance, semblables à ceux qui unissaient les métropoles européennes à leurs colonies africaines.

La recherche de solidarités globales, au sein du Tiers Monde, entre les nouveaux Etats indépendants d'Afrique et d'Asie a pris place dans le cadre du Mouvement des non-alignés (MNA), selon l'expression forgée par l'Indien Nehru en 1953, et popularisée suite à la conférence de Bandoeng d'avril 1955. Formellement constitué en 1961, le MNA a tenu depuis sa fondation 6 de ses sommets en Afrique et 4 en Asie, s'affirmant largement comme un forum défendant l'indépendance nationale, la souveraineté et l'intégrité des Etats du Tiers Monde, refusant l'impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme et le sionisme, selon les termes de la déclaration du MNA adoptée à La Havane en 1979. Le MNA regroupe aujourd'hui presque tous les pays d'Afrique, et la plupart des pays d'Asie (à l'exception notamment du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan, la Chine ayant le statut d'observateur), pour s'opposer au "consensus de Washington" néolibéral. Malgré des combats communs, contre une exploitation économique déséquilibrée des matières premières africaines ou d'autres pays du Tiers Monde, ou pour favoriser une conception multilatérale des relations internationales, le MNA a souffert de dissensions entre ses membres et ce sont d'abord les relations bilatérales entre l'Afrique et tel ou tel pays d'Asie de l'Est qui ont dominé les relations Afrique-Asie depuis plus d'un demi-siècle.

Les relations bilatérales ont ainsi d'abord été marquées par le cadre de la guerre froide et de la décolonisation. Les exemples chinois et coréen montrent clairement comment l'Afrique a été un champ de rivalités pour des Etats asiatiques en quête de légitimité internationale. Alors que jusqu'en 1971 la République de Chine à Taïwan était reconnue par une majorité des Etats du monde (70 sur 120), le choix américain de reconnaître la République populaire de Chine a entraîné une réduction comme peau de chagrin des Etats africains n'ayant de relations qu'avec Taïwan (aujourd'hui, le Burkina Faso, le Swaziland, la Gambie et Sao Tomé et Principe) quand la Chine a insisté sur le principe de non-conditionnalité de ses aides et de relations "gagnant-gagnant" avec l'Afrique se démarquant de la posture de donneurs de leçons propre à l'Occident. Le principe de reconnaissance d'une seule Chine, exigée de Pékin, a ainsi été couché noir sur blanc dans les accords signés avec le Botswana en 1975, le Zimbabwe en 1980 ou encore l'Erythrée en 1993. S'agissant de la Corée, la Corée du Sud a d'abord marqué des points face au Nord (en 1963, elle avait des relations avec 18 Etats africains sur 35, contre 4 pour la RPDC : Algérie, Guinée, Egypte, Mali), avant de voir ses positions céder suite à l'impopularité de sa très forte implication aux côtés des Américains dans la guerre du Vietnam, et de changements politiques avec l'arrivée au pouvoir de gouvernements progressistes, reconnaissant Pyongyang (comme par exemple en 1963 au Congo). Séoul a ainsi dû abandonner en 1973 le principe de reconnaissance exclusive d'une seule Corée, tandis que Pyongyang a forgé des relations privilégiées avec plusieurs Etats : la Namibie, fruit de sa lutte contre le régime d'apartheid, ou encore la Zambie, siège du MNA, dont le vice-président Guy Scott était présent à Pyongyang aux cérémonies du 60e anniversaire de la fin de la guerre de Corée en 2013.

Dans l'après-guerre froide, les relations bilatérales se sont inscrites dans le cadre nouveau de la diplomatie des sommets bilatéraux avec l'ensemble des pays africains, d'abord initiée par le Japon, dès 1993, tardivement venu sur le continent africain, imité ensuite par la Chine (depuis 2000), Taïwan (2007), l'Inde (2008), la Corée du Sud, la Malaisie... Il s'agit d'établir des relations globales, non seulement économiques, mais aussi culturelles et de coopération technique et universitaire. Plusieurs pays d'Asie - comme la Corée du Sud, voire le Vietnam - ont aussi appelé les pays d'Afrique subsaharienne à suivre leur exemple de développement. Dans ce cadre nouveau, les compétitions entre puissances asiatiques restent très présentes, notamment entre la Chine (présente sur les chantiers d'infrastructures, ayant développé une diplomatie culturelle avec la diffusion d'une vingtaine d'Instituts Confucius en Afrique), l'Inde (qui occupe les créneaux de la santé et des nouvelles technologies, et insiste sur son statut de démocratie parlementaire pour plaider sur des formes de relations de travail plus équilibrées que d'autres pays asiatiques), ou encore le Japon - qui met en parallèle sa pénétration économique par l'annonce, en 2013, de 6,5 milliards de dollars dans des projets d'investissement. Si l'Afrique peut légitimement avoir le sentiment d'être victime de nouveaux flux d'échanges inégaux, elle bénéficie aussi d'un accès à des produits de consommation meilleur marché que ceux des entreprises européennes, et aurait tout à gagner à développer les partenariats internes pour mettre en place des accords "Sud-Sud" lui permettant de peser davantage dans les négociations avec tel ou tel pays d'Asie.

Intervenant ensuite, Mamadou Camara, économiste, maître de conférences à l'Université de Paris 13, a dressé un panorama et analysé les relations économiques actuelles entre l'Afrique et l'Asie.

 

Rappelant que les flux d'échanges entre les deux continents sont anciens de plusieurs millénaires, notamment sur la côte swahilie, il a souligné que c'est l'essor des relations privilégiées entre l'Europe et l'Afrique, au 19ème siècle, qui a occulté et affaibli les échanges anciens avec le continent asiatique, donnant l'illusion trompeuse d'un essor nouveau après la Seconde guerre mondiale. Si les années des indépendances sont marquées par des flux d'échanges peu intenses, du fait de la faiblesse des économies tant africaines qu'asiatiques, puis par une phase du chacun pour soi dans les années 1970 malgré le développement du MNA, les années 1980 ont été caractérisées par la mise en place de rapports économiques durables, caractérisés par une complémentarité industrielle, notamment avec les "quatre dragons" est-asiatiques. L'intensification des flux commerciaux et d'investissements directs étrangers a caractérisé le développement d'une diplomatie asiatique offensive vis-à-vis de l'Afrique.

 

La baisse de la part relative de l'Afrique dans le commerce mondial (de 5 % des exportations mondiales entre 1970 et 1979 à 2,8 % entre 2000 et 2010, la part dans les importations baissant respectivement de 4,3 % à 2,5 % au cours des mêmes périodes) donne une impression trompeuse de marginalisation du continent africain. En réalité, en valeur, les échanges Afrique-Asie ont connu une importante augmentation. Dans le cas par exemple du Mali, la part de l'Asie dans les échanges commerciaux a atteint 29,3 % sur la période 2007-2011.

Une différence fondamentale entre l'Afrique et l'Asie est la part du commerce interrégional : entre 2007 et 2011, l'Afrique ne représentait en moyenne que 12,5 % des échanges commerciaux des Etats africains, quand cette part s'élevait à 53 % pour l'Asie en développement, pour laquelle il s'agit d'un facteur de développement économique et de croissance. La demande chinoise en matières premières a été un facteur majeur d'essor des échanges entre l'Afrique et la Chine. L'analyse de la diversification des partenariats commerciaux n'est cependant pas univoque. Les termes de l'échange (mesuré par le ratio entre le prix des produits importés et le prix des produits exportés) ont été marqués par une détérioration continue pour les pays africains, traduisant une position dominante des firmes multinationales.

 

En termes d'investissements directs étrangers (IDE), la crise économique des pays émergents a favorisé par contre-coup l'accueil d'IDE en Afrique. Selon le rapport 2012 de la CNUCED sur les IDE dans le monde, les flux annuels d'IDE ont atteint 50 milliards de dollars, en croissance de 5 % par rapport à l'année précédente - soit un dynamisme comparable à celui de 2011, à contre-courant de l'évolution mondiale. Les projets d'IDE restent cependant très concentrés sur les pays riches en matières premières. En 2012, le stock d'IDE japonais en Afrique s'élevait à 8,4 milliards de dollars (dont 2,4 milliards de dollars en Afrique du Sud). Pour la Chine et la Corée du Sud, ces données s'établissaient respectivement à 4,8 milliards de dollars (dont près de 2 milliards de dollars seulement au Nigéria) et 1,8 milliard de dollars.

 

En conclusion, quelles peuvent être les attentes de l'Afrique en termes d'IDE ? Les IDE chinois se voient reprocher de ne pas être accompagnés d'un recours à la main d'oeuvre locale et d'être trop limités au secteur minier, sans enclencher de réel processus d'industrialisation. Mais un processus de croissance apparaît manifestement enclenché, et la croissance moyenne annuelle de 5 % des économies africaines depuis le début des années 2000 coïncide avec une augmentation de la demande intérieure, une amélioration des récoltes et aussi un renforcement des liens avec les économies émergentes d'Asie.

Lors du très riche débat qui a suivi la conférence, les participants ont abordé la question de la redistribution des richesses pour les populations africaines, le besoin de stabilité politique pour offrir un cadre attractif aux IDE, le caractère artificiel des frontières de nombreux Etats africains (à la différence des nations asiatiques, dont l'unité est très ancienne, comme dans le cas de la Corée) et les effets néfastes de la libéralisation commerciale depuis la création de l'OMC en 1994 sur l'accès aux brevets et la perte de ressources douanières pour les économies africaines.

 

Les discussions se sont poursuivies dans une atmosphère conviviale, lors d'un dîner autour d'un buffet malien et coréen.

 

L'Association d'amitié franco-coréenne remercie l'Association malienne pour la culture, l'échange et la solidarité pour son invitation, en espérant que cette journée ait contribué à une meilleure compréhension entre les peuples.

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 23:57

Le 12 avril 2014, à la Maison des Mines et des Ponts et Chaussées de Paris s'est tenu le troisième colloque international sur la Corée, intitulé "Démocratie et paix : analyse et perspectives de la situation en Corée et en Asie de l'Est". Alors que les deux précédents colloques internationaux sur la Corée avaient été organisés à Paris à l'initiative de l'Institut de recherches coréennes du XXIe siècle - Forum coréen international, avec les interventions de membres de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), le colloque du 12 avril 2014 était pour la première fois co-organisé par le Forum coréen international et l'AAFC. Au moment où la défense de la démocratie au Sud de la péninsule constitue un objectif prioritaire tant pour l'AAFC que pour les militants progressistes sud-coréens en France, le colloque a réaffirmé la nécessité d'agir pour la paix et la démocratie dans la péninsule coréenne, les deux thématiques apparaissant intimement liées.

Après l'ouverture des travaux par Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, la première table ronde a été consacrée à la défense de la démocratie en Corée du Sud en tant qu'exigence pour la paix et la réunification.


ouverture_colloque-international_coree_avril-2014.png
ji-young-chul_colloque_coree_12-avril-2014.pngJi Young-chul, ancien coprésident de l’Alliance coréenne pour la réunification indépendante et la démocratie, ancien coprésident du Centre pour l’économie alternative, a tout d'abord présenté les implications du changement politique opéré par la présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye, élue en décembre 2012 et entrée en fonctions en février 2013, comme traduisant le risque d'une dérive fasciste et une montée du danger de guerre. La crise politique a été précipitée par une intervention massive des services de renseignement (NIS) dans la campagne électorale présidentielle. Au plan social, la répression de la grève des cheminots de Korail a traduit le franchissement d'un degré supplémentaire dans l'offensive contre les travailleurs, entraînant par ailleurs une division du camp conservateur - le comportement du pouvoir ayant été critiqué par Kim Hyun-chol, fils de l'ancien président Kim Young-sam, l'expert des questions économiques du Parti Saenuri Kim Jong-in, ou encore Lee Jae-oh et Chung Mong-joon. Au plan économique, la crise se manifeste par une soumission du pouvoir aux intérêts des chaebols (comme en témoigne notamment la poursuite, contre l'opinion publique, du projet d'aménagement des quatre principaux fleuves sud-coréens) et une explosition de la dette publique et privée. Enfin, dans les relations internationales, Mme Park Geun-hye a choisi l'alignement sur les Etats-Unis, y compris dans la critique du Nord. Les choix gouvernementaux qui ont été opérés vise à la suppression brutale des forces d'opposition, conduisant à faire revivre la dictature fasciste de l'ère Yusin, tout en accélérant les préparatifs d'une guerre contre la Corée du Nord dans le cadre des exercices militaires menés conjointement avec les Etats-Unis. Dans ce contexte, l'unité s'impose pour permettre l'établissement d'un nouveau régime réformateur et démocratique.

lee-sang-hun_coree_colloque_12-avril-2014.pngPuis Lee Sang-hun, coprésident de l’Alliance coréenne pour la réunification indépendante et la démocratie, ancien vice-président du Parti démocratique du travail, a souligné les implications de la grève générale et de la nécessité d'une démocratie progressiste. Revenant sur la grève des cheminots de décembre 2013 contre la privatisation, qui a été la plus longue (23 jours) de l'histoire des chemins de fer sud-coréens, il a souligné le lancement le 25 février 2014, par le syndicat KCTU, d'une grève générale alliant les revendications sociales et les exigences démocratiques. Resituant ce mouvement social dans la tradition des luttes coréennes, depuis le soulèvement du 1er mars 1919 jusqu'à celui de juin 1987, il a mis en exergue la convergence des revendications dans un front uni des luttes sur le mot d'ordre de démission de la Présidente Park Geun-hye. Les militants progressistes combattant en ce sens subissent une répression sans précédent, dont témoignent la procédure d'interdiction en cours du Parti progressiste unifié (PPU) et la condamnation à douze ans de prison du député du PPU Lee Seok-ki. 

benoit-quennedey_paris_colloque_coree.pngEnfin, Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération, a mis en exergue les condamnations internationales de l'actuelle dérive autoritaire en Corée du Sud. Le rapport 2013 sur les droits de l'homme du département d'Etat américain dresse un bilan critique sans précédent, depuis la mise en place d'un régime de démocratie parlementaire à Séoul, des évolutions en cours en Corée du Sud. La loi de sécurité nationale (LSN), qui permet les arrestations arbitraires d'opposants, a conduit à 102 arrestations en 2013, soit un niveau record au cours de ces dix dernières années, tandis que s'étend la surveillance illégale de professionnels des médias, d'hommes politiques et de simples citoyens. La procédure de déclaration préalable des manifestations a été dénoncée en juin 2013 comme une atteinte à la liberté de réunion par Mme Margaret Sekaggya, rapporteure des droits de l'homme pour les Nations Unies, qui a également critiqué le manque d'indépendance politique de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH), dépourvue de pouvoirs contraignants. Enfin, l'interdiction le 24 octobre 2013 du syndicat des enseignants a méconnu les principes de l'Organisation internationale du travail (OIT). Dans ce contexte une mobilisation internationale, que relaie l'AAFC, s'organise, comme en ont témoigné l'ampleur des manifestations en France contre la visite de Mme Park Geun-hye, puis pour le premier anniversaire de son élection. Le gouvernement américain a choisi d'exercer des pressions directes sur la Corée du Sud en matière de droits de l'homme, mais d'autres gouvernements - dont celui français - ont préféré cédé aux pressions économiques de Séoul.

Les débats ont porté sur la qualification du régime sud-coréen, traduisant aussi les différences de cultures politiques : en Corée du Sud, la référence au fascisme renvoie explicitement à la période de colonisation japonaise puis au régime militaire du Président Park Chung-hee, père de l'actuelle présidente. Stephen Cho, directeur de l'Institut de recherches coréennes du XXIe siècle, a souligné le caractère répressif, ouvertement fasciste, de la LSN, en application de laquelle il a été emprisonné pendant sept ans. Sur la grève des cheminots, Lee Sang-hun a observé que d'ores et déjà 140 licenciements de dirigeants syndicaux avaient été prononcés et que des poursuites étaient en cours à l'initiative de l'entreprise, contre les cheminots ayant fait grève, notamment pour obtenir un dédommagement des pertes subies par Korail. Dans la mesure où l'accord de fin de grève n'a pas été respecté par la direction de Korail, 100 cheminots ont engagé, le 9 avril 2014, une grève de la faim.

La seconde table ronde a été consacrée à la situation diplomatique et militaire en Asie de l'Est et aux perspectives d'un système pour la paix.

Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'Association d'amitié franco-coréenne, a souligné l'enjeu coréen au coeur du "pivot asiatique". Le contrôle de l'Eurasie permet d'assurer une suprématie mondiale - hier de l'Angleterre, aujourd'hui des Etats-Unis, puissances maritimes - dessinant un pivot autour duquel s'organise la recherche de l'hégémonie sur la planète. Théorisé par Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale du Président Jimmy Carter puis conseiller de Barack Obama, candidat à l'élection présidentielle en 2008, le maintien de l'hégémonie américaine se traduit par des interventions des Etats-Unis aux confins de "l'île-monde" (Corée 1950-1953, Vietnam 1955-1975) et dans un "arc des crises" s'étendant des Balkans à l'Asie centrale en passant par le Moyen-Orient. C'est dans ce cadre que s'est opéré, depuis 2000, un rééquilibrage des forces militaires vers la zone Asie-Pacifique qui doit concentrer, à l'horizon 2020, 60 % des unités de la marine américaine, tout en apparaissant également vitale pour le contrôle des flux d'approvisionnement en pétrole et en matières premières. Si la Chine a été identifiée dès le début des années 2000 comme le futur adversaire stratégique des Etats-Unis, elle est aussi devenue un créancier et un de ses fournisseurs majeur. La justification de la présence américaine en Asie Orientale implique d'entretenir un foyer de tensions dans la péninsule coréenne, la péninsule devenant un champ de bataille pour l'hégémonie mondiale. Le néoconservateur John Bolton, ancien sous-secrétaire d'Etat (2001-2005) chargé du contrôle des armements et de la sécurité internationale, a dressé la feuille de route de cette stratégie, consistant à accréditer l'idée que la Corée du Nord refuse de respecter ses engagements, à stopper les pourparlers à six, à renforcer les sanctions contre Pyongyang en y associant plus étroitement la Russie et la Chine et à l'étrangler économiquement. Le programme nucléaire nord-coréen apparaît ainsi comme la conséquence, et non la cause, de l'absence de traité de paix en Corée.

charles-de-gaulle_aafc_coree.png
victor-hugo_jijon_equateur_paris.pngPuis Victor Hugo Jijon, membre de la Commission pour la défense des droits humains en Equateur, et par ailleurs membre du Mouvement de l'unité plurinational Pachakutik, a exposé l'importance de l'Asie de l'Est au plan géoéconomique et géopolitique, pour la recherche de la paix. Dans un contexte de crises simultanées - socio-économique, alimentaire, écologique, énergétique (la production d'hydrocarbures a atteint son maximum au début des années 2010) - les investissements globaux pour l'exploitation et la production de gaz naturel et de pétrole ont placé l'Asie de l'Est pratiquement au premier rang mondial. La raréfaction globale des ressources naturelles alimente les conflits en Asie de l'Est, parallèlement à un déploiement de la puissance économique chinoise qui ne correspond pas à une présence de confrontation (contrairement à celle des Etats-Unis) mais s'opère néanmoins au mieux des intérêts de la Chine. Les alternatives consistent à rechercher de nouvelles formes d'intégration régionale, économique et politique (sur le modèle de l'ALBA), à dessiner les contours d'une nouvelle architecture financière internationale (en Equateur, la FMI et la Banque mondiale ont été rejetés du pays), à renouveler les organisations multilatérales et à établir de nouveaux rapports directs entre les pays en développement du Sud.

Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC, a ensuite présenté l'économie nord-coréenne, composée de plusieurs "strates" économiques : une économie planifiée traditionnelle, marquée par l'autonomie des entreprises depuis 2002 et la fin de la planification impérative ; les marchés généraux de biens et de services ; les zones économiques spéciales. Alors que les structures et le niveau de développement sont ceux d'un pays à revenus intermédiaires, les autres indicateurs de développement que le PIB/habitant (santé, éducation) étant plus élevés, l'objectif affiché des autorités nord-coréennes est aujourd'hui l'élévation du niveau de vie de la population - ce qui implique des investissements étrangers accrus. Des sanctions économiques sans équivalent au monde handicapent l'atteinte de cet objectif, et ont ouvert la voie à la Chine comme partenaire économique et investisseur étranger privilégié. Compte tenu du potentiel de développement de l'économie nord-coréenne, notamment au plan minier (y compris les terres rares), les questions économiques et la situation diplomatiquement apparaissent étroitement imbriquées.


jean-salem_colloque_paix-et-democratie_coree.pngEnfin, Jean Salem, professeur de philosophie à l'Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), a exposé les perspectives de paix en Corée au regard de la situation politique en Asie orientale. Revenant sur son voyage en Corée du Sud en 2013, il a souligné la puissance des luttes sociales mais aussi le climat de répression, dont témoigne notamment les poursuites engagées contre l'avocat Jang Kyung-uk pour sa participation à une conférence sur la paix en Corée (à laquelle l'AAFC était également présente). Balayant avec ironie les clichés sur les deux Corée, il a détaillé les erreurs commises par les partisans de la thèse - démentie depuis plus de 20 ans - de l'effondrement imminent de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) - désormais réduits à prophétiser l'idée de survie de la Corée du Nord. Dans un contexte d'affaiblissement de l'empire américain et de montée des périls, la Corée apparaît comme le seul endroit au monde où se croisent les intérêts de quatre grandes puissances : les Etats-Unis, qui ont diabolisé la Corée du Nord dans le concept d' "Axe du mal" et persistent sur la triple voie du fondamentalisme, de l'unilatéralisme et du militarisme ; la Russie, dont la situation actuelle - comme en Syrie - témoigne du retour sur la scène internationale ; le Japon, qui est engagé dans une montée du militarisme dont témoigne les positions du Premier ministre Shinzo Abe ; la Chine, encerclée par un chapelet de bases américaines, et qui tente de desserrer cet étau au travers d'alliances comme au sein de l'Organisation de coopération de Shanghaï. Dans un tel contexte, le devoir des militants français est de soutenir les camarades coréens et de défendre la paix et la réunification de la péninsule contre ceux qui, Gouvernement français en tête, bradent l'intérêt national en s'alignant sur les positions américaines.

Les débats, très riches, ont porté notamment sur le déploiement de la puissance chinoise, et les comparaisons entre les situations de pays ou régions périphériques, comme le Vietnam et l'Amérique latine. 

cho-deok_won_PPU_coreen.pngEn conclusion, Stephen Cho, directeur de l'Institut de recherches coréennes du XXIe siècle, a souligné les risques de la constitution autour des Etats-Unis d'une alliance militaire menaçant la paix, de type OTAN, en Asie de l'Est, compte tenu de l'intérêt stratégique que revêt la position de la Corée. Il a souligné que l'alternative était le renforcement de la coopération régionale, sur un modèle qui devrait sans doute plus s'inspirer de l'ALBA que de l'Union européenne.

Les discussions se sont achevées autour d'un buffet offert aux participants.
   
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Photos : Alain Noguès  

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 22:07

L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) s'est réunie en assemblée générale ordinaire le 5 avril 2014, au siège national du Secours populaire français (SPF) à Paris - rappelant ainsi que l'AAFC a une longue tradition de coopération avec le SPF dans le cadre d'actions de solidarité avec les populations coréennes. Alors que l'année 2013 a été marquée par une aggravation des tensions dans la péninsule au printemps, ainsi que par une dérive autoritaire en Corée du Sud qui a mobilisé l'AAFC aux côtés des défenseurs des libertés publiques, l'Association d'amitié franco-coréenne a réaffirmé solennellement son engagement pour la paix et la démocratie dans la péninsule.
Quarante-cinq ans après sa fondation en 1969, l'AAFC peut s'enorgueillir d'avoir su maintenir haut le flambeau des coopérations franco-coréennes pour favoriser l'avènement d'une ère de paix, de justice et de liberté dans l'ensemble de la péninsule coréenne, convaincue que le resserrement des liens entre la France et l'ensemble de la Corée sont le meilleur gage de la stabilité, de la sécurité collective et de la prospérité en Asie du Nord-Est.
Lors des travaux de son assemblée générale ordinaire 2014, conduits sous la direction de son président André Aubry, l'AAFC a adopté successivement, à l'unanimité, son rapport d'activité 2013, son rapport d'orientation 2014 et son rapport financier, présentés respectivement par Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, Benoît Quennedey, vice-président chargé des actions de coopération, et Jacky Le Meur, trésorier adjoint. Elle a ensuite renouvelé ses instances nationales : le comité national, renouvelé, a élu les membres du nouveau bureau national.

Le rapport d'activité a souligné les actions entreprises, tant avec le ministère français des Affaires étrangères (Laurent Fabius a répondu personnellement au courrier que lui avait adressé André Aubry, président de l'AAFC) qu'avec les députés et les sénateurs spécialisés dans les questions coréennes, et des personnalités du monde culturel, politique et des médias, pour favoriser le retour au dialogue et aux négociations et permettre la signature d'un traité de paix dans la péninsule, dans un contexte de grave montée des tensions au printemps. Les voyages conduits en 2013, tant dans la province autonome de Yanbian, en Chine, où réside une importante minorité coréenne, qu'en RPD de Corée en juillet-août et en septembre, ont donné lieu à des rencontres-débats et permis de mieux connaître les évolutions économiques et sociales en cours pour identifier de nouveaux champs de coopération. Ces échanges ont permis, notamment, de jeter les bases en vue d'un accord de coopération entre le Centre d'études sur la Corée de l'EHESS et l'Université d'architecture de Pyongyang. Enfin, l'AAFC a permis l'organisation de réunions publiques à l'occasion de la venue en France de personnalités sud-coréennes : Mme Kim Bok-dong, ancienne "femme de réconfort", et M. Kang Dong-kyun, maire de Gangjeong, en pointe dans le combat contre la construction de la base navale de Jeju, qui menace l'environnement naturel exceptionnel de l'île et la paix en Asie de l'Est. 
Le rapport d'orientation a souligné l'accent qui sera porté à la défense de la démocratie et des libertés publiques en Corée du Sud, dans la continuité des actions entreprises en 2013, alors que la condamnation à 12 ans de prison du député d'opposition Lee Seok-ki, l'interdiction en cours du syndicat enseignant et du Parti progessiste unifié, les lourdes ingérences des services de renseignement dans la vie politique ou encore les atteintes aux droits syndicaux et à l'exercice du droit de grève sont autant de signes d'une dérive autoritaire. La situation actuelle exige que l'AAFC se porte, aujourd'hui comme hier, à l'avant-garde du combat pour la démocratie au sud de la péninsule, en renforçant les contacts avec les partenaires de l'AAFC, tant politiques qu'universitaires et du monde des médias. Il a été décidé de s'adresser de nouveau au ministre français des Affaires étrangères, pour l'interroger sur les suites à apporter aux propositions nord-coréennes pour la reprise du dialogue multilatéral sur les questions de sécurité, ainsi que sur les perspectives d'établissement de relations diplomatiques complètes entre la France et la RPD de Corée. Le principe d'un nouveau déplacement en RPD de Corée en août 2014, ouvert aux adhérents de l'AAFC à jour de cotisation, a également été acté. Enfin, le renforcement des comités régionaux de l'AAFC et l'étoffement de son équipe éditoriale ont été identifiés comme des priorités pour accroître encore la visibilité et l'efficacité de l'Association d'amitié franco-coréenne, seule en France à promouvoir les échanges avec les deux Etats coréens.
Le rapport financier a souligné la consolidation de la situation financière de l'AAFC, dont les réserves ont atteint 5.989 euros au 31 décembre 2013. Les efforts doivent toutefois être poursuivis, pour permettre à l'Association de disposer des moyens nécessaires au renforcement de ses activités et mieux faire connaître les idées qu'elle défend dans l'intérêt de l'ensemble du peuple coréen. Un appel a été lancé à toutes et à tous pour adhérer et réadhérer à l'AAFC.
A l'issue de l'assemblée générale, les adhérents de l'AAFC ont été rejoints par les diplomates nord-coréens en France et leurs familles, à l'occasion de la Fête du Soleil qui marque, en RPD de Corée, l'anniversaire de la naissance du Président Kim Il-sung, fondateur du pays en 1948. Guy Dupré, vice-président délégué de l'AAFC, a souligné le combat mené par l'AAFC, aux côtés du peuple coréen, du Nord, du Sud et de la diaspora, pour la paix et la réunification. Il a salué les progrès réalisés dans l'édification d'un pays puissant et prospère, pour développer une économie indépendante qui garantisse l'élévation du niveau de vie des populations. En réponse, M. Ri Ho-yong, chargé d'affaires, a remercié l'Association d'amitié franco-coréenne pour sa solidarité avec le peuple coréen et lui a souhaité plein succès dans la poursuite de ses activités.

Les échanges se sont poursuivis dans une ambiance conviviale, autour d'un buffet franco-coréen. L'AAFC remercie les diplomates coréens pour leur contribution à ce moment festif, ainsi que le Secours populaire français pour la mise à disposition de ses locaux. L'AAFC est convaincue que c'est la connaissance réciproque qui permet, par-delà les différences culturelles, de faire avancer la cause de la paix, pour un monde plus juste et plus solidaire.

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 00:56

Réuni le 14 février 2014 à Paris, le Comité national de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a adopté une déclaration appelant à la relance du dialogue intercoréen, suite aux orientations définies par le dirigeant Kim Jong-un de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), dans ses voeux de nouvel an du 1er janvier 2014, puis aux propositions émises par la Commission de la défense nationale de la RPD de Corée. La réunion s'est poursuivie par l'accueil de S.E. Ri Ho-yong, chargé d'affaires de la RPD de Corée, et de M. Ri Soe-dol, conseiller, à l'occasion de la Fête de l'Etoile brillante.
   

Guy-Dupre_Coree_14-fevrier-2014.pngEst-ce le signe d'un tournant dans les relations intercoréennes ? Le jour même où un accord était conclu suite à la rencontre au plus haut niveau tenue entre le Nord et le Sud depuis 2007, le Comité national (CN) de l'Association d'amitié franco-coréenne a adopté une déclaration prônant le rapprochement intercoréen, sur la proposition de Guy Dupré, vice-président délégué de l'AAFC, suite à la réunion du bureau national de l'AAFC qui s'était tenue le 31 janvier 2014 (cf. texte ci-dessous)

La réunion de la direction nationale de l'AAFC a également permis de discuter et d'adopter le calendrier de plusieurs des activités envisagées pour l'année 2014 : après l'assemblée générale devant se tenir début avril, l'AAFC envisage l'organisation d'une conférence pour la défense de la démocratie en Corée du Sud et d'autres conférences thématiques sont d'ores et déjà en préparation, en coopération avec des organisations ou des institutions partenaires. Suivant le nombre de participants, un ou plusieurs voyages de l'AAFC en RPD de Corée pourront également se tenir en août et septembre prochains (s'agissant de septembre, dans le cadre de la prochaine édition, du 17 au 24 septembre 2014, du Festival international du film de Pyongyang, FIPF), suivant les propositions qui seront prochainement adressées aux membres de l'AAFC dans un courrier joint au bulletin trimestriel qui sera diffusé d'ici la fin du mois.

Les membres du CN de l'AAFC ont ensuite été rejoints par les diplomates de la délégation générale de la RPD de Corée en France à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du Dirigeant Kim Jong-il, le 16 février 1942, célébrée au Nord de la péninsule coréenne comme la Fête de l'Etoile brillante. Une copie du texte de la déclaration du CN de l'AAFC a été remise à la délégation coréenne.

    Declaration_Comite-national_AAFC_14-fevrier-2014.png
Au nom du Comité national de l'AAFC, Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération, a rappelé que le Dirigeant Kim Jong-il avait organisé les sommets intercoréens de 2000 et 2007, portant ainsi à un nouveau stade le développement des relations intercoréennes. Il a souligné que la RPD de Corée avait poursuivi sur la voie de la construction du socialisme, en dépit des difficultés nées des catastrophes naturelles et de la disparition de l'URSS et des démocraties populaires de l'Est de l'Europe.

S.E. Ri Ho-yong, chargé d'affaires de la RPD de Corée en France, a répondu en insistant sur la volonté du gouvernement nord-coréen, sous la conduite du Maréchal Kim Jong-un, d'élever le niveau de vie de la population. Il a remercié l'AAFC pour son soutien constant à la cause de la réunification de la péninsule coréenne, en souhaitant plein succès à l'Association d'amitié franco-coréenne dans la poursuite de ses activités de solidarité avec le peuple coréen. 

Ri-Ho-Yong délégation-générale-RPDC paris
La réunion s'est achevée par un dîner offert par l'AAFC en l'honneur de M. Ri Ho-yong et de son collègue, conseiller, M. Ri Soe-dol.

Comite-national_AAFC_14-2-2014.png

 

Déclaration du Comité national de l'Association d'amitié franco-coréenne
14 février 2014

La France doit tout faire pour favoriser la paix en Corée

Réuni le 14 février 2014, le Comité national de l’Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a pris connaissance avec un grand intérêt de la proposition faite par la Commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) aux autorités sud-coréennes visant à réduire la tension dans la péninsule coréenne, à écarter le danger de guerre et à améliorer les rapports entre le Nord et le Sud, dans l’esprit de l’historique Déclaration conjointe du 15 juin 2000.

Le Comité national de l'AAFC se félicite de cette initiative importante répondant à ses vœux en espérant qu’elle sera favorablement accueillie par les autorités sud-coréennes et permettra l’ouverture de discussions décisives dans l’intérêt de toute la nation coréenne et des peuples du monde aspirant à la sécurité et à la paix.

En apportant son soutien à cette proposition raisonnable comportant notamment

- l’arrêt de tous les actes de provocation et de diffamation contre la partie adverse,

- la prise de mesures pratiques pour stopper tous les actes militaires hostiles,

- la mise en œuvre de mesures réciproques de désarmement nucléaire permettant d’aboutir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne,

le Comité national de l’AAFC souhaite que la France, directement concernée en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, favorise un accord des deux parties sur cette proposition préconisée par la Commission de la défense nationale de la RPDC et, dans ce but, il a décidé d’intervenir auprès des divers groupes parlementaires.


 

Photos : Alain Noguès 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 22:40
Le lundi 9 décembre 2013, une soirée de débats et d'échanges sur les actions de solidarité avec les populations coréennes de République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a eu lieu au siège du Secours populaire français. Cette soirée, coorganisée par le Secours populaire français (SPF) et l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), s'est tenue en présence, notamment, de Julien Lauprêtre, président du SPF, de Corinne Makowski et Jean-Louis Callens, secrétaires nationaux du SPF et, pour ce dernier, président de la fédération du Nord, qui coordonne les actions en direction de la RPDC. Pour l'AAFC, André Aubry était présent, entouré de trois des vices-présidents de l'AAFC.
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Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français
 
Comment sensibiliser l'opinion publique française à la mondialisation de la solidarité, y compris en RPD de Corée, quand les médias renvoient systématiquement une image négative du pays et que les flux d'échanges politiques et économiques bilatéraux restent modestes ? Cette question a été soulevée et discutée pendant la soirée de débats et d'échanges, coorganisée par le SPF et l'AAFC, le lundi 9 décembre 2013.
L'AAFC et le SPF ont engagé leurs premières actions communes en Corée il y a près de quinze ans, alors que la "dure marche", conjuguée aux effets des sécheresses et des inondations des années 1990, avait engendré de sévères pénuries alimentaires et fait de la question alimentaire la première des priorités - dans un pays où un sixième seulement des terres sont arables. Point d'orgue de cette coopération, une action de solidarité avait donné lieu, en décembre 2007, à un concert et un dîner dans les salons de Boffrand de la présidence du Sénat.
Depuis, les routes du SPF et de l'AAFC se sont croisées à de multiples reprises, y compris lorsque chaque organisation menait des actions qui lui étaient propres.
Le Secours populaire français a notamment mis l'accent sur la jeunesse et la santé - en accueillant de jeunes Coréens de RPDC lors des vacances d'été en France, en formant des médecins nord-coréens et en participant à la construction d'un lycée. Lors de l'inauguration, le Président du SPF, Julien Lauprêtre, a été accueilli de manière très émouvante, et il a pu constater combien l'ensemble des familles participaient collectivement à l'action menée, témoignant d'un accueil des ONG nettement plus favorable que dans bien d'autres pays. Il a souligné la nécessité de permettre des échanges entre enfants de pays et de culture différentes. Il a aussi mis en avant la nécessité de nouer des partenariats avec des entreprises présentes, ou souhaitant s'implanter, en RPDC. Il a émis l'idée que la venue en France de délégations coréennes de RPDC, sportives ou culturelles, puisse être davantage encore valorisée pour sensibiliser aux actions de solidarité.
L'ensemble des participants ont convenu - AAFC comme SPF - de la nécessité de connaître la réalité économique et sociale, pour conduire une action au plus près des besoins des populations. Tel est un des objectifs, notamment, des déplacements que l'une et l'autre association effectuent en RPD de Corée.
Si l'Association d'amitié franco-coréenne a pour rôle le développement des échanges franco-coréens, ce qui dépasse nettement le champ de la solidarité, des actions sont néanmoins menées dans ce domaine - notamment en coopération avec l'école n° 1 de Moranbong, à Pyongyang, avec laquelle est jumelée l'AAFC. Alors que l'insécurité alimentaire reste présente au Nord de la péninsule, ce 9 décembre elle a lancé à toutes et à tous un appel à dons pour l'achat dès à présent d'engrais, afin d'améliorer la production agricole. Les sommes recueillies, remises à l'Association d'amitié Corée-France, homologue de l'AAFC en Corée, seront intégralement dédiées à l'achat d'engrais.
Les échanges avec la salle ont ensuite porté sur le tourisme et le potentiel de d'apport de devises qu'il peut représenter, la situation alimentaire et sanitaire, ou encore les mesures économiques en cours et la régulation des marchés généraux de biens et services.
La soirée s'est terminée dans une ambiance amicale, en poursuivant des débats riches et animés, autour d'un buffet offert aux participants.
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Photos : Alain Noguès 
 
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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 09:45

rencontres-internationalistes_venissieux_PCF_novembre-2013.jpgLes 8 et 9 novembre 2013, la section de Vénissieux du Parti communiste français (PCF) a organisé ses 6èmes rencontres internationalistes, avec la participation notamment de représentants des ambassades de Cuba et du Venezuela et d'une délégation du Parti communiste chinois (PCC). L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) disposait d'un stand, aux côtés du Mouvement de la paix des organisations de solidarité avec d'autres pays (Cuba, Palestine, Venezuela, le PADS pour l'Algérie et le PKK pour le Kurdistan...). Des débats sur la Chine, l'Amérique latine et le Proche Orient étaient inscrits à l'ordre du jour des rencontres.

A l'initiative de militants locaux, l'AAFC était présente aux 6èmes rencontres internationalistes organisées à Vénissieux les 8 et 9 novembre 2013 pour expliquer la situation de la Corée ainsi que les objectifs et les buts de l'AAFC. Riches et nourris, ces échanges sont intervenus dans un contexte tendu sur la péninsule coréenne, où la procédure d'interdiction lancée par les autorités sud-coréennes à l'encontre du principal parti de gauche (le Parti progressiste unifié) soulève une puissante vague de réprobation dans le monde, contre cette nouvelle expression du tournant autoritaire en République de Corée.

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Très fréquenté, le stand de l'AAFC proposait de signer et diffuser la pétition pour un traité de paix en Corée initiée par des juristes sud-coréens, l'appel lancé par des personnalités des médias et de la culture pour dénoncer le "deux poids, deux mesures" contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ainsi que la pétition contre la construction d'une base navale à Jeju, au Sud de la péninsule. Les militants de l'AAFC offraient également à la vente des livres et des brochures, des timbres, des monnaies, des cartes postales, des dictionnaires franco-coréens et des affiches de la RPDC, alors que les nombreuses questions posées témoignaient d'une demande d'informations de l'opinion publique sur la situation réelle de la Corée. Par ailleurs, deux albums de photos prises par Alain Noguès lors de son voyage en Corée du Nord (ci-dessous), au sein de la délégation de l'AAFC présente en juillet-août 2013 aux cérémonies du 60ème anniversaire de l'armistice, apportaient une illustration de la modernisation économique et sociale en cours en RPDC, loin de certains clichés véhiculés par les médias.

Changjon passants
La question coréenne n'était d'ailleurs pas seulement abordée sur le stand de l'AAFC, puisque la délégation du PCC invitée aux 6èmes rencontres internationalistes a rappelé, lors des débats en séance plénière, la solidarité de la République populaire de la Chine avec la RPD de Corée contre l'impérialisme américain pendant la guerre de Corée. Les représentants du PCC ont aussi souligné que la tentative d'encerclement militaire de la Chine par les Etats-Unis constitue un enjeu géopolitique majeur du monde actuel. La Corée occupe une place de choix sur ce nouvel échiquier international, avec la présence de 28 500 GIs au Sud de la péninsule et la construction de la base navale de Jeju, contre laquelle s'élèvent les habitants de l'île.

A l'issue d'une journée riche de promesses d'échanges et de débats futurs sur la Corée, notamment dans la région Rhône-Alpes, l'AAFC remercie les organisateurs pour leur invitation et les félicite pour le succès de ces sixièmes rencontres de solidarité internationale, qui ont attiré jusqu'à plus de 200 personnes au plus fort de l'événement.

 

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 15:08

Le 27 octobre 2013, des membres de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) avaient rendez-vous au café La Tête des trains, à Tousson, à l'invitation du Foyer rural de cette petite commune de Seine-et-Marne, pour y livrer le compte rendu de leurs voyages en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en juillet et septembre 2013. Cette manifestation conviviale s'inscrivait dans la déjà longue liste des activités menées en commun par l'AAFC et le Foyer rural de Tousson depuis 2011 : stage sur le cinéma nord-coréen, visite de l'institut Arvalis de Boigneville, visite de la sucrerie de Pithiviers, projection-débat autour du film de David Carr-Brown Intérieur Nord, stage de cuisine coréenne.

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On n’ose pas le dire, mais le nom de Tousson ne peut que rappeler certaines villes coréennes, familières à ceux qui ont visité la RPDC : Kaesong, Sariwon, Sinchon… Petite séquence nostalgie qui permet à ce sympathique village d’Ile-de-France de nous rappeler des noms de lieux coréens.

Dimanche 27 octobre 2013, plusieurs membres de l’AAFC se sont rendus à Tousson, à l’invitation du Foyer rural de ce village. Les membres ont présenté les voyages respectifs organisés par l’AAFC, cette année, en juillet-août, puis en septembre dernier.

En présence d’un public varié et attentif, ils ont ainsi présenté les voyages en projetant les photos prises à ces occasions, ce qui a permis d’engager un échange avec la salle. Il est toujours difficile de présenter des voyages aussi riches avec quelques photos, et ce dans un temps limité. Il est encore plus délicat de les résumer par des photos qui ne sauraient, en un sens, remplacer la présence sur place.

Les photos évoquaient les cérémonies officielles dans le cadre de la célébration de l’armistice du 27 juillet 1953, mais aussi, plus prosaïquement, des scènes de la vie de tous les jours. Oui, les coréens utilisent le portable ou font du roller ; ils utilisent même des salles de sport… Oui, il y a une vie à Pyongyang. Ainsi, le métro de la ville est loin de se réduire à quelques stations symboliques mais permet de rejoindre les points importants d'une ville assez étendue. La RPDC entre de plein pied, à sa manière et dans la fidélité à sa politique, dans le 21èmesiècle. À cet égard, il a été rappelé que l'amélioration de la santé publique grâce au sport est l’une des priorités des autorités nord-coréennes. De même, la RPDC s’intéresse à la question des loisirs : on est loin des caricatures qui font des travailleurs coréens les fourmis d’une vie morne et austère…

La délégation a rappelé son accès à un grand nombre de monuments, sites et musées de la RPDC, comme en témoigne le grand nombre de photos prises par les membres des délégations. Les membres de l'AAFC présents ont ainsi souligné leur liberté quant à l’usage des appareils photos, sauf exception, comme partout dans le monde, liée à la sécurité publique. Beaucoup de lieux se visitent, comme la ligne d’armistice, à Panmunjom où la délégation de l’AAFC a pu déployer une banderole en faveur de la réunification des deux Corée. Les accompagnateurs des voyageurs ont été bienveillants et dévoués, n’hésitant pas à répondre aux souhaits des membres de l’AAFC.

Au regard des différentes photos, des sourires rencontrés ici et là à Pyongyang, on pouvait conclure par une évidence : c’est sereinement que la RPDC aborde les enjeux du siècle, sans complexe d’infériorité ni frustration.

Après l’exposé des voyages, un copieux dîner a permis de conclure ce déplacement à Tousson, dans une ambiance qui n’était pas sans rappeler les repas campagnards d'antan.

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L’AAFC remercie à nouveau le Foyer rural de Tousson pour la qualité de son accueil et le vif intérêt qu’il a accordé, comme toujours, aux activités de l’Association d'amitié franco-coréenne.


Site Internet du Foyer rural de Tousson

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