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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 16:54

Samedi 28 février 2015, plusieurs membres de l’Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) étaient présents au Foyer rural de Tousson (Seine-et-Marne) pour une réunion autour du voyage effectué lors du 14e Festival international du film de Pyongyang (PIFF), du 17 au 24 septembre 2014. Ce festival, reconnu et apprécié, permet à différents réalisateurs de concourir, qu’ils soient connus ou non. Des membres de l'AAFC avaient déjà été accueillis à plusieurs reprises au Foyer rural de Tousson dans le cadre de manifestations culturelles dédiées à la Corée.

En attendant le début de la réunion, projection du concert donné par l'orchestre Unhasu à Paris, en mars 2012

En attendant le début de la réunion, projection du concert donné par l'orchestre Unhasu à Paris, en mars 2012

Deux membres de la délégation française au 14e Festival international du film de Pyongyang, Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, et Pierre Beltante, animateur du Foyer rural de Tousson, ont relaté ce séjour de l’AAFC. Autour de photos prises pendant le Festival, les participants ont pu constater que des diplomates étrangers étaient présents pour soutenir leurs « pousses ». Le Festival international du film de Pyongyang réunissait, en effet, des participants de 54 pays. À titre d’exemple, l’ambassadeur du Brésil en RPDC était présent pour soutenir Mauricio Osaki, que les membres de la délégation de l’AAFC ont longuement pu croiser lors de leur séjour. Le Festival international du film de Pyongyang est un évènement international, pas une rencontre isolée. Après la description du séjour par les reportages photos et une vidéo, les participants à la réunion organisée au foyer rural de Tousson ont assisté à la projection du court-métrage de Mauricio Osaki, My Father's Truck, qui narre le récit d'un camionneur vietnamien et de sa fille.

Les participants ont pu ainsi connaître un aspect méconnu de la RPDC. Le Festival international du film de Pyongyang est loin d’être un évènement convenu et de façade. Au contraire, c’est une véritable rencontre internationale qui permet aussi bien aux petits qu’aux grands réalisateurs de se faire connaître et de concourir. Une rencontre qui est loin d’être un évènement mondain ou pompeux. Ce n’est pas non plus un rassemblement à prétention idéologique ou militante, mais un véritable festival où les films récompensés le sont pour des raisons cinématographiques.

Après la projection de l’émouvant court-métrage brésilien, un (copieux) dîner coréen devait conclure cette réunion. Merci au Foyer rural pour son accueil toujours chaleureux ! Merci à Pierre Beltante pour sa convivialité et sa bonne humeur ! Merci, enfin, à tous nos amis toussonais pour l’intérêt qu’ils accordent aux activités de l’AAFC.

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1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 23:42

Du 2 au 27 mars 2015 se tient à Genève la vingt-huitième session du Conseil des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies. Est inscrit à l'ordre du jour l'examen d'un rapport de Marzuki Darusman sur la situation des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), un an après la présentation, le 17 février 2014, des conclusions de la très controversée Commission d'enquête sur les droits de l'homme en RPD de Corée. Dans la continuité de la déclaration adoptée par le bureau de l'AAFC, le 19 décembre 2014, "La défense des droits de l'homme ne doit pas servir de prétexte à une guerre destructrice en Asie", après que l'Assemblée générale de l'ONU se fut prononcée, la veille, pour une saisine de la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité en RPD de Corée, le bureau de l'AAFC a décidé de réagir, en adressant la lettre ouverte ci-après au Président du Conseil des droits de l'homme, l'ambassadeur d'Allemagne M. Joachim Rücker.

Palais des Nations, à Genève, où se tient la 28e session du Conseil des droits de l'homme

Palais des Nations, à Genève, où se tient la 28e session du Conseil des droits de l'homme

 

Paris, le 1er mars 2015

 

Monsieur Joachim Rücker

Président du Conseil des droits de l'homme

Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme

Genève

 

 

 

Monsieur le Président,

 

Œuvrant depuis 1969 à la paix et à la réunification dans la péninsule coréenne, l'Association d'amitié franco-coréenne souhaite vous faire part de ses graves préoccupations sur les travaux de la Commission d'enquête sur les droits de l'homme en République populaire démocratique (RPD) de Corée, ainsi que sur leurs conséquences, alors qu'un rapport sera présenté par le rapporteur spécial, M. Markuzi Darusman, lors de la vingt-huitième session du Conseil des droits de l'homme.

Nous voulons vous faire part de nos sérieuses interrogations quant à l'impartialité et à la conformité aux standards internationaux des travaux de la Commission d'enquête sur les droits de l'homme en RPD de Corée : des auditions ont eu lieu de manière collective et non individuellement, en face à face ; les travaux ont été effectués en dehors du pays ; il n'a pas été donné suite aux propositions des autorités de la RPD de Corée d'accueillir les membres de la Commission. De même, le respect du principe du contradictoire eût dû inciter à présenter, préalablement à leur publication, les conclusions aux autorités de la RPD de Corée, en vue d'engager un dialogue respectueux tant des droits fondamentaux de la personne humaine que du respect de la souveraineté des États, fondement du droit international.

Nous déplorons également que les organisations non gouvernementales engagées dans un dialogue avec les autorités gouvernementales sur les droits de l'homme en RPD de Corée n'aient pas été suffisamment entendues, alors qu'elles auraient pu apporter leur expertise de terrain sur la situation actuelle, les évolutions en cours et les perspectives offertes par ce processus d'échanges auquel, pour notre part, nous adhérons pleinement, convaincus de la plus grande efficacité d'une politique de changements engagés en coopération avec les gouvernements, par rapport à une démarche d'admonestations.

S'agissant de la fiabilité des données recueillies, plusieurs témoins clés sont depuis un an revenus sur leur récit ou ont été pris dans leurs contradictions, notamment M. Shin Dong-hyuk et Mme Park Yeon-mi, dont la proximité avec les services de renseignement sud-coréens et/ou des militants politiques de la mouvance néoconservatrice aurait pourtant dû conduire à porter un regard critique sur l'exactitude matérielle de leurs récits en décalage avec ceux, bien moins spectaculaires, des dizaines de milliers de réfugiés nord-coréens anonymes. Au lieu de s'interroger sur les conditions de réalisation de leurs travaux, les membres de la commission d'enquête ont alors tendu à minimiser les révélations sur les conflits d'intérêts de ces témoins très médiatiques. 

Il est très regrettable que les travaux de la Commission d'enquête aient négligé le respect des droits fondamentaux des réfugiés nord-coréens en République de Corée, sans davantage s'interroger sur les raisons pour lesquelles certains ont fait le chemin inverse d'un retour au nord de la péninsule, tout comme il n'est pas fait mention des atteintes aux droits de l'homme en République de Corée, qui préoccupent pourtant de plus en plus fortement les ONG internationales de défense des droits de l'homme.

Dans ces conditions, la conclusion de déférer les dirigeants de la RPD de Corée devant la Cour pénale internationale nous semble non seulement fondée sur des bases friables, mais aussi exposer gravement le Conseil des droits de l'homme aux critiques selon lesquelles il pourrait être l'instrument des politiques de certains États. En outre, le rapport publié il y a un an a conduit, à notre grand regret, à une aggravation du contexte de tensions dans la péninsule coréenne, éloignant encore les perspectives de paix et de réunification auxquelles aspire l'ensemble du peuple coréen.

En vous sollicitant pour que les futurs travaux sur les droits de l'homme en RPD de Corée puissent faire l'objet de travaux mieux étayés, en toute impartialité et dans le respect du principe du contradictoire, et nous tenant à votre disposition pour contribuer à l'atteinte de ces objectifs, nous vous souhaitons, Monsieur le Président, plein succès dans la conduite de votre mission.

 

 

Le Bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 00:02

Du 22 au 26 février 2015, une délégation de 22 personnes de la Fédération coréenne des personnes handicapées (FCPH) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), conduite par son vice-président M. Kim Mun-chol, est venue à Paris après avoir séjourné en Angleterre. Cette visite exceptionnelle avait été rendue possible par l'ONG britannique DULA, présidée par le pasteur Lee Seok-hee, qui l'a préparée en partenariat avec l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui avait rencontré la FCPH lors de sa visite en RPD de Corée en août 2014. Deux représentations exceptionnelles données par les handicapés coréens ont réuni au total plus de 150 personnes, le 23 février au Secours populaire français et le 24 février à l'Institut national des jeunes sourds de Paris (INJS), faisant la démonstration d'un talent à couper le souffle. Par ailleurs, le programme de visite des responsables de la FCPH a permis de nouer des contacts en vue d'échanges ultérieurs franco-coréens dans les domaines sportif, éducatif et culturel sur la question du handicap.

Un public mixte nombreux, français et coréen, originaire de l'ensemble de la péninsule et d'outre-mer, a longuement applaudi la troupe des jeunes sourds dans leur représentation de Blanche Neige, et l'ensemble des artistes coréens

Un public mixte nombreux, français et coréen, originaire de l'ensemble de la péninsule et d'outre-mer, a longuement applaudi la troupe des jeunes sourds dans leur représentation de Blanche Neige, et l'ensemble des artistes coréens

Alors que le Royaume-Uni s'est engagé de longue date dans le soutien aux handicapés en RPD de Corée, depuis notamment la participation d'un athlète nord-coréen aux Jeux paralympiques de Londres en 2012, c'était la première fois qu'une représentation artistique par les handicapés était donnée en France : huit jeunes danseurs sourds, deux instrumentistes aveugles (à l'accordéon et au kayageum, instrument traditionnel à cordes coréen), et deux chanteurs - un jeune handicapé moteur et une jeune femme ayant une main artificielle - ont fait la démonstration de leur talent lors de deux représentants exceptionnelles à Paris, le 23 février au Secours populaire français et le 24 février à l'Institut national des jeunes sourds de Paris. Les morceaux et les scènes qui ont interprétés ont alterné classiques du répertoire coréen - notamment un émouvant Arirang - et du répertoire occidental - en particulier Blanche Neige et les sept nains, revisités toutefois suivant une esthétique coréenne traditionnelle. Des médias sud-coréens étaient présents pour couvrir cet événement.

Suivie d'un cocktail dînatoire, la représentation du 24 février a été précédée d'une conférence-débat avec M. Kim Mun-chol, vice-président de la Fédération coréenne des personnes handicapées, fondée en 1999, sur la question du handicap en RPD de Corée, qui a rappelé les droits des handicapés dans la législation nord-coréenne, mais aussi le chemin qui restait à parcourir. La participation de jeunes athlètes de la RPD de Corée aux Jeux para-asiatiques d'Incheon, en Corée du Sud, à l'automne 2014, a aussi témoigné de la volonté de renforcer la participation des handicapés aux événements sportifs internationaux - alors que les Nord-Coréens visent l'obtention de médailles d'or aux Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016, en mettant l'accent sur plusieurs disciplines : le tennis de table, le tir à l'arc, la natation et l'haltérophilie. Faisait partie de la délégation en visite en Angleterre et en France Mme Ri Bun-hui, ancienne championne du monde de tennis de table en 1991, en double avec la Sud-Coréenne Hyun Jung-hwa, qui a préparé les premiers tournois de tennis de table pour handicapés au nord de la péninsule coréenne.

Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Mme Claudine Casanova a remis le trophée de l'INJS à M. Kim Mun-chol et au pasteur Lee Seok-hee

Mme Claudine Casanova a remis le trophée de l'INJS à M. Kim Mun-chol et au pasteur Lee Seok-hee

La venue en France de la délégation de la Fédération coréenne, déjà en relation avec Handicap International, a aussi été l'occasion de nouer des contacts et des échanges avec d'autres associations plus spécialement en charge du handicap en France, notamment l'Association des paralysés de France (APF), en vue de coopérations futures. M. Bruno Gaurier, conseiller politique du Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes, a longuement reçu les membres de la délégation au siège de l'APF, le 23 février.

Au plan institutionnel, les dirigeants de la Fédération coréenne des personnes handicapées ont été reçus au ministère français des Affaires étrangères, par les représentants de la direction Asie et la sous-direction en charge des affaires humanitaires et des droits de l'homme de la direction des Nations Unies et des organisations internationales. Les coopérations culturelles, éducatives et sportives dans le domaine du handicap entrent pleinement dans le champ des actions du bureau français de coopération à Pyongyang, ouvert à l'automne 2011. Si la RPD de Corée a signé il y a deux ans la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, qui a inspiré les modifications de sa législation en 2003, ce texte reste encore en attente de ratification par le Parlement.

Les représentants de la FCPH ont également été reçus, au Sénat, par le sénateur Jean-Claude Frécon, président du groupe d'étude et de contact interparlementaire France-RPDC. L'audition a été suivie d'une visite du Palais du Luxembourg.

Le 25 février, l'ensemble des membres de la délégation ont visité la capitale, notamment la Sorbonne et le Musée du Louvre, avant de se rendre à la Tour Eiffel, donnant aux jeunes handicapés une occasion unique de découvrir la France avant, peut-être, d'y revenir pour d'autres représentations. C'est en tout cas le voeu que forme l'AAFC, à l'issue d'une première visite couronnée de succès.
 

Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
Spectacle époustouflant des jeunes handicapés coréens à Paris
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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 21:41

Le 4 février 2015, Benoît Quennedey, auteur de "L'économie de la Corée du Nord" et de plusieurs articles sur la Corée, par ailleurs vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) chargé des actions de coopération, est intervenu devant les étudiants en coréen de l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), à l'invitation du Professeur Patrick Maurus : son intervention en cours de civilisation devant les étudiants de première année s'intitulait "Introduction à l'étude des relations diplomatiques des deux Corée" ; devant les étudiants de troisième année (cours de langue et civilisation), son exposé a porté sur les relations entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Nous présentons ci-après un résumé de la première de ses deux interventions, chacune d'entre elles ayant été suivie d'un débat et d'échanges avec les étudiants.

Benoît Quennedey était déjà intervenu devant les étudiants de l'INALCO, le 19 mars 2014, sur l'économie de la Corée du Nord (ci-dessus), avec Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC.

Benoît Quennedey était déjà intervenu devant les étudiants de l'INALCO, le 19 mars 2014, sur l'économie de la Corée du Nord (ci-dessus), avec Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC.

S'agissant des relations diplomatiques des deux Etats coréens - la République de Corée (au Sud) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, au Nord) - Benoît Quennedey a tout d'abord rappelé que celles-ci doivent faire l'objet d'une étude conjointe, dans la mesure où la diplomatie de chaque Etat prend fortement en compte la diplomatie de son voisin coréen, chacune des deux Corée ayant aspiré - au moins jusqu'en 1972 - à représenter l'ensemble de la péninsule coréenne.

L'étude des relations diplomatiques des deux Corée est à resituer dans son contexte : la péninsule coréenne est située à un carrefour stratégique, à l'extrémité orientale du continent eurasiatique, au coeur des nouveaux échanges économiques en Asie du Nord-Est. La Corée s'est trouvée de longue date sous l'influence de ses puissants voisins - ce dont rend compte le proverbe coréen des baleines et des crevettes, à savoir que lorsque les baleines se battent (en l'espèce, les grandes puissances : les Etats-Unis, la Chine, le Japon, la Russie), ce sont les crevettes (les Coréens) qui trinquent. Les ingérences étrangères ont conduit à confisquer la souveraineté nationale coréenne, puis à la division du pays. Le nationalisme coréen, très fort, a entraîné une vive critique - pas seulement par le Nord, mais aussi par les progressistes sud-coréens - de la présence jusqu'à ce jour de plus de 28 000 GIs au Sud de la Corée (alors que le Nord, marqué par la personnalité de son fondateur, le Président Kim Il-sung, et de ses héritiers, n'abrite plus de troupes étrangères). Par ailleurs, au regard du poids de ses voisins, la République de Corée continuer à se considérer comme une puissance moyenne, malgré son poids démographique (presque équivalent à celui de la France) et ses succès économiques, qui en ont fait une des quinze premières économies mondiales, membre de l'OCDE et du G20.

L'après-guerre froide a rebattu les cartes diplomatiques, accélérant des évolutions préparées en amont : elle a permis un essor des relations intercoréennes, tout particulièrement pendant la décennie de la politique sud-coréenne du "rayon de soleil" (1998-2008) des présidences démocrates de Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun ; elle a entraîné l'établissement de relations diplomatiques entre la Corée du Sud et l'URSS (1991) et la Chine (1992) d'une part, la Corée du Nord et la plupart des pays occidentaux après 2000 (à l'exception notable des Etats-Unis, du Japon et de la France) d'autre part.

L'étude des sources nécessite un examen critique : la "diplomatie secrète", qui a longtemps été la règle dans la diplomatie mondiale, n'a pas pris fin dans le cas de la Corée, et beaucoup de données présentées comme des informations traduisent en fait la volonté de chaque Etat à imposer sa propre perception de l'autre Etat, les services de renseignement sud-coréens jouant à cet égard un rôle très actif de désinformation sur la Corée du Nord. Une étude approfondie doit d'abord s'appuyer sur les sources primaires, celles-ci provenant officiellement de chacun des Etats coréens et de ses médias à capitaux publics, mais aussi des pays tiers dans la mesure où ces derniers définissent une politique coréenne - les intentions diplomatiques qu'ils prêtent à l'un ou l'autre des Etats coréens n'étant jamais indissociables d'objectifs de politique internationale qui traduisent en priorité leurs intérêts nationaux. Parmi les sources secondaires, les travaux universitaires américains et sud-coréens méritent d'être retenus, les sources en langue française étant nettement plus pauvres que celles en langue anglaise. S'agissant des sites Internet, ceux consacrés au Nord sont surreprésentés par rapport à ceux qui s'intéressent également au Sud : le site 38 North mérite tout particulièrement d'être consulté.

Sur ces bases, quelques erreurs d'analyse - qui seraient dues au poids trop fort d'une vision unilatérale des questions coréennes - doivent être évitées. Quelle que soit la prégnance du discours sur les droits de l'homme, ceux-ci n'ont de facto jamais constitué un déterminant majeur de la diplomatie des Etats. En particulier, les positions des Etats-Unis et de leurs alliés vis-à-vis de la Corée du Nord apparaissent davantage surdéterminées par un refus de l'arme nucléaire nord-coréenne et de la possibilité que la RPD de Corée dispose des capacités balistiques nécessaires pour atteindre le territoire des pays occidentaux : pour Washington, il s'agit d'éviter que tout Etat non allié des Etats-Unis puisse devenir une menace stratégique. Par ailleurs, l'influence de la Chine sur la Corée du Nord ne doit pas être surestimée, quelle que soit l'importance qu'elle accorde par ailleurs à ses intérêts économiques au Nord de la péninsule. Si Pékin refuse la présence d'armes nucléaires en RPDC, par crainte d'une escalade qui conduirait d'autres Etats de la région (à commencer par le Japon) à devenir à leur tour des Etats dotés de l'arme nucléaire, elle mise également sur la stabilité de la région et est également consciente que, malgré les très forts courants d'échanges économiques mis en place avec la Corée du Sud et les Etats-Unis, elle est perçue comme un rival stratégique des Etats-Unis. C'est pourquoi la Chine est défavorable aux exercices militaires conjoints américano-sud-coréens, comme à la construction d'une base navale dans l'île de Jeju, au Sud de la Corée, qui visent implicitement à endiguer sa montée en puissance militaire, conformément à la vision américaine du pivot asiatique (la région Asie-Pacifique étant considérée comme le nouveau centre du monde, où doivent se concentrer l'essentiel des forces américaines).

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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 13:59

L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a tenu son assemblée générale annuelle le 14 février 2015. Au terme du renouvellement de ses instances nationales, qui a vu André Aubry devenir Président d'honneur alors que Guy Dupré devient le nouveau président de l'AAFC, les membres de l'association ont accueilli S.E Kim Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée en France.

Le choix du Secours populaire français (SPF) pour accueillir l'assemblée générale de l'AAFC n'était pas fortuit, les interventions du SPF en RPD de Corée devant beaucoup à l'implication personnelle des dirigeants de l'AAFC, et tout d'abord de son Président, André Aubry. Si Julien Lauprêtre, président du SPF, ne pouvait pas être présent, il a été représenté par Mme Henriette Steinberg, secrétaire générale du SPF, et a fait parvenir une lettre aux participants à l'assemblée générale de l'AAFC formant des voeux de succès et espérant que les liens de solidarité entre le SPF et l'AAFC se renforcent toujours davantage.

Après l'ouverture des travaux de l'assemblée générale par André Aubry, Patrick Kuentzmann, secrétaire général, a présenté le rapport d'activité de l'année 2014. Soulignant que l'année écoulée avait été marquée par un feu roulant de critiques à l'égard de la RPD de Corée, malgré le manque avéré de fiabilité de certains témoignages dans le domaine notamment des droits de l'homme, il a rappelé le rôle majeur joué par l'AAFC pour informer l'opinion publique française et internationale sur la situation réelle dans la péninsule coréenne. Par ailleurs, l'AAFC a toujours considéré que la cause de la paix et de la solidarité passent par le dialogue : les actions de coopération engagées en 2014 ont témoigné d'une volonté d'élever le niveau des échanges franco-nord-coréens, en prenant notamment des contacts avec des partenaires en RPD de Corée à l'occasion des deux voyages de délégations de l'AAFC, en août et en septembre. Enfin, la défense des démocrates sud-coréens a constitué un axe majeur d'intervention, alors que la répression s'est accrue sur les militants de gauche et les partisans de la réunification.

Puis Benoît Quennedey, vice-président chargé des actions de coopération, a présenté le rapport d'orientation pour 2015, qui approfondira les activités conduites pour la paix et la réunification, à l'occasion notamment du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale qui fut malheureusement synonyme, en Corée, de division du pays. Une délégation de l'AAFC sera présente au Nord de la Corée à l'occasion des cérémonies qui marqueront, en octobre, le 70e anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée. Alors que l'accent a été mis sur le nécessaire renforcement des comités régionaux, la solidarité concrète occupera, une fois encore, une place prépondérante dans les activités de l'AAFC, avec le soutien apporté à la visite en France, du 22 au 26 février prochain, d'une délégation de la Fédération coréenne des personnes handicapées. S'agissant du soutien aux démocrates sud-coréens, les militants de l'AAFC seront, aujourd'hui comme hier, au premier rang de la solidarité internationale pour refuser la dérive autoritaire à l'oeuvre depuis l'élection de Mme Park Geun-hye à la présidence de la République en Corée du Sud.

Après une discussion ayant souligné notamment la nécessité, malgré les difficultés, à mener des coopérations inter-universitaires qui constituent une des priorités de l'AAFC, les rapports d'activité et d'orientation ont été adoptés par l'assemblée générale.

Présenté par Jacky Lemeur, le rapport financier a souligné que si la situation budgétaire de l'AAFC était saine, elle requérait de renforcer encore les effectifs de l'Association pour assurer son rayonnement et lui permettre de diversifier ses actions. Le rapport financier a été adopté à l'unanimité, de même que la reconduction en 2016 du montant des cotisations au même niveau qu'en 2015, tandis que l'abonnement au bulletin trimestriel a été porté à 15 euros par an, pour prendre en compte l'augmentation de la pagination et la hausse des tarifs postaux.

L'assemblée générale a ensuite renouvelé le comité national de l'AAFC, qui a à son tour élu le nouveau bureau national. André Aubry a souhaité passer le relais à Guy Dupré, nouveau président de l'AAFC, qui a souligné le rôle majeur joué par André Aubry, désormais Président d'honneur, pour la cause de la réunification indépendante, pacifique et démocratique de la Corée, comme sénateur (à l'origine de la création du groupe interparlementaire France-RPDC au Sénat) puis comme dirigeant de l'AAFC. André Aubry a remercié les militants de l'AAFC de leur dévouement constant pour une cause difficile, en saluant la mémoire de Georges Hage, ancien doyen de l'Assemblée nationale, compagnon de route qui avait toujours été solidaire des combats de l'AAFC.

A l'issue de leur assemblée générale, les membres de l'AAFC ont été rejoints par S.E Kim Yong-il, délégué général de la RPD de Corée en France, ambassadeur auprès de l'UNESCO, M. Ri Ho-yong, conseiller, et leurs familles, à l'occasion de la Fête de l'Etoile brillante, fête nationale de la RPD de Corée qui marque cette année le 73e anniversaire de la naissance du Dirigeant Kim Jong-il. Guy Dupré a rappelé la solidarité constante de l'AAFC pour la réunification de la Corée. Benoît Quennedey a souligné notamment le rôle joué par le Dirigeant Kim Jong-il dans l'épanouissement des arts et l'élévation du niveau de vie de la population en RPD de Corée. Enfin, S.E Kim Yong-il, délégué général de la RPD de Corée en France et ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l'UNESCO, a mis l'accent sur sa contribution à la réunification de la Corée, notamment lors des sommets intercoréens de juin 2000 et octobre 2007, et que le Maréchal Kim Jong-un s'inscrivait dans cette lignée, en tendant à nouveau la main tant aux Etats-Unis, pour faire cesser les exercices militaires et faire advenir une ère de paix, qu'à la Corée du Sud pour permettre de nouvelles avancées dans les relations intercoréennes.

La réunion s'est clôturée par un buffet franco-coréen, pour lequel l'AAFC remercie chaleureusement de la délégation générale de la RPD de Corée en France pour sa contribution généreuse et appréciée.

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 00:02
L'Association d'amitié franco-coréenne vous présente tous ses vœux de santé, de bonheur et de réussite
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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 12:13

Suite au vote par l'Assemblée générale de l'ONU d'une résolution sur les droits de l'homme en Corée du Nord, s'appuyant essentiellement sur les conclusions controversées du rapport d'une "commission d'enquête sur les droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée", le bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne, réuni le 19 décembre 2014, a adopté la déclaration suivante.

La défense des droits de l'homme ne doit pas servir de prétexte

à une guerre destructrice en Asie

 

À l'heure où le monde applaudit à la normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba, la guerre froide se poursuit en Corée. Washington et ses alliés resserrent même chaque jour davantage l'étau sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), suivant une politique aussi contradictoire que dangereuse dans une des régions les plus militarisées du monde.

Le 18 décembre 2014, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies a adopté une résolution appelant le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité qui seraient commis par la Corée du Nord. Le vote de cette résolution coparrainée par 62 pays, dont la France, se fonde sur le rapport d'une commission d'enquête, rendu public en février, accusant la Corée du Nord de commettre des atrocités « sans égal dans le monde contemporain ».

Il est établi que ce rapport - sans réelle valeur scientifique d'après plusieurs spécialistes - est d'abord le fruit du travail des milieux néo-conservateurs les plus hostiles à la RPDC aux États-Unis, notamment un certain « Comité pour les droits de l'homme en Corée du Nord » (Committee for Human Rights in North Korea, HRNK).

Ce n'est pas la défense des droits de l'homme en Corée du Nord qui motive les promoteurs du rapport sur lequel s'appuie la résolution adoptée le 18 décembre. En ravivant ainsi les tensions en Asie du Nord-Est, il s'agit surtout d'y justifier une présence militaire massive, conformément à la stratégie du « pivot asiatique » de l'administration américaine.

La défense des droits de l'homme mérite mieux que l'instrumentalisation de cette question et une Corée transformée en champ de bataille entre grandes puissances.

L'Association d'amitié franco-coréenne regrette que la France, obéissant ainsi à des intérêts qui ne sont pas les siens, ait été en pointe pour faire adopter la résolution contre-productive du 18 décembre. C'est la paix, le dialogue et l'abandon de la politique des sanctions qui offrent les meilleures garanties de progrès pour les droits de l'homme. L'administration Obama semble l'avoir compris pour ce qui concerne Cuba. Elle doit agir de la même façon, et la France avec elle, en Asie, et singulièrement en Corée.

 

Le bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne

Paris, 19 décembre 2014

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 22:44

L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a toujours milité pour la réunification de la Corée et la paix en Asie du Nord-Est. Ainsi, l'AAFC a été contactée, en novembre 2014, par les pacifistes japonais et les militants pour la réunification de la Corée dans l'archipel nippon pour rejoindre une coalition internationale, dans le cadre des actions qui seront entreprises en 2015 soixante-dix ans après l'achèvement de la guerre : l'Association de solidarité civile pour avancer vers une nouvelle Asie orientale à l'occasion du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lors de sa réunion du 27 novembre 2014, le bureau de l'AAFC a décidé, à l'unanimité, de rejoindre l'Association de solidarité civile, et a transmis une réponse en ce sens à M. Humihiro Himori, qui coordonne cette initiative au Japon, et avait sollicité notre association. Nous publions ci-après la réponse de M. Humihiro Himori qui définit un programme d'action. En liaison étroite avec d'autres organisations progressistes en France, y compris coréennes et japonaises, l'AAFC fera des commémorations organisées à l'occasion de la fin de la Seconde Guerre mondiale un moment de mobilisation essentiel pour la paix et la solidarité entre les peuples, tout en étant ouverte aux propositions qui lui seront soumises par ailleurs.

Traduction française du message de M. Humihiro Himori du 3 décembre 2014 :
 
Cher Bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne,
 
Merci pour votre chaleureux message et pour nous avoir rejoints comme membre.
Cela encouragera tous les membres des organisations ayant rejoint l' "Association de solidarité civile".
Nous, "Association de solidarité civile", prévoyons les actions suivantes :
1. Informer les hommes politiques et citoyens japonais au travers de diverses réunions d'étude et discussions. Nous avons déjà tenu une réunion d'étude consacrée aux perceptions japonaises de l'histoire en octobre. Nous envisageons d'avoir plusieurs réunions le 19 décembre, et en février, avril et juin prochains.
2. Elaborer la "déclaration civile" avec les organisations et personnes progressistes du monde entier en opposition à la nouvelle déclaration que fera le gouvernement Abe l'année prochaine. Le gouvernement Abe prévoit de la faire pour renier la "déclaration du Premier ministre Murayama" (http://www.mofa.go.jp/announce/press/pm/murayama/9508.html) et la "déclaration Kono" (http://www.mofa.go.jp/policy/women/fund/state9308.html).
3. Participer aux événements en faveur de la réunification de la péninsule coréenne et de la paix en Asie qui auront lieu en Corée du Nord et en Corée du Sud l'année prochaine à l'occasion du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
4. Renforcer les relations avec les organisations et activistes du monde entier militant pour la paix mondiale.
5. Organiser le "symposium international de Tokyo" au Japon avec des activistes de Corée du Nord, de Corée du Sud, du Japon, des Etats-Unis, de Chine et de Russie au mois d'août de l'année prochaine.
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à nous les poser.
Coopérons tous ensemble pour atteindre notre objectif.
Veuillez adresser nos meilleures salutations à tous les membres de l'Association d'amitié franco-coréenne.
 
Avec nos remerciements.
 

Humihiro Himori

Président du Comité japonais pour la réunification indépendante et pacifique de la Corée

L'AAFC a rejoint l'Association de solidarité civile pour avancer vers une nouvelle Asie orientale à l'occasion du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale
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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 01:09

Le 2 décembre 2014, un comité national élargi de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a organisé une table ronde à Paris à l'occasion du troisième anniversaire de la disparition du dirigeant Kim Jong-il de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), le 17 décembre 2011. Cette manifestation, qui a comporté des projections de photos et la diffusion d'un film, s'est tenue en présence de S.E. Kim Yong-il, délégué général de la RPD de Corée en France, ambassadeur auprès de l'UNESCO, et de M. Ri Ho-yong, conseiller à la délégation générale de la RPD de Corée. Elle a mis en évidence le rôle majeur joué par Kim Jong-il, président de la Commission de la défense nationale (CDN) de la RPD de Corée, dans les transformations de son pays pendant les dix-sept années durant lesquelles il l'a dirigée, de 1994 à 2011.

En ouverture de la table ronde, Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, a rappelé que le deuil officiel dure trois années dans la culture traditionnelle coréenne : le troisième anniversaire de la disparition du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, le 17 décembre 2011, revêt ainsi une importance toute particulière.

Puis Benoît Quennedey, vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne chargé des actions de coopération, a rappelé la contribution de l'ancien dirigeant de la RPD de Corée à la définition de la politique de Songun, c'est-à-dire de la priorité donnée aux affaires militaires,  en tant que réponse spécifique apportée par la RPD de Corée aux graves difficultés rencontrées dans les années 1990. En dressant le constat que les pays qui avaient négligé la constitution d'une puissance militaire avaient dû aliéner leur souveraineté au profit des grandes puissances, les autorités nord-coréennes ont défini le rôle de l'armée, au service du peuple et du Parti, comme indispensable à l'édification d'un pays socialiste puissant et prospère. La politique de Songun s'inscrit dans le prolongement des idées du Juche, selon lesquelles l'homme est maître de tout et décide de tout - et qui font ainsi de l'indépendance le principe cardinal de toute action sociale et politique.

Guy Dupré, premier vice-président délégué de l'AAFC, a ensuite souligné la contribution du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il à la réunification de la Corée, non seulement dans le domaine théorique - dans la continuité des orientations définies par le Président Kim Il-sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée en 1948 - mais également sur le plan pratique, en accueillant à Pyongyang les sommets intercoréens ayant donné lieu aux déclarations conjointes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007. En ce sens, il a ouvert l'ère de la réunification du 15 juin, basée sur les principes d'indépendance, de souveraineté et de grande union nationale définis dès la déclaration du 4 juillet 1972. La zone économique intercoréenne de Kaesong, qui a surmonté les vicissitudes de l'évolution des relations intercoréennes, apparaît comme un legs essentiel de cette phase de rapprochement Nord-Sud, hélas remise en cause par le retour au pouvoir des conservateurs à Séoul en 2008.

Clôturant cette première phase d'interventions, S.E. Kim Yong-il, délégué général de la République populaire démocratique de Corée auprès de la République française, ambassadeur auprès de l'UNESCO, a mis l'accent sur les transformations économiques et sociales de la Corée à "l'ère de Songun". La construction d'une puissance économique prospère apparaît dans les choix technologiques, industriels et agricoles - l'année 2014 ayant ainsi été marquée par une production céréalière record de 5 040 000 tonnes. La contribution du dirigeant Kim Jong-il à la réunification de la Corée a traduit l'aspiration unanime du peuple coréen, du Nord, du Sud et de la diaspora, pour surmonter la division née du jeu des grandes puissances, au lendemain de la libération de l'occupation japonaise à laquelle le Président Kim Il-sung a apporté une contribution essentielle.

Après la projection d'un film documentaire de la RPD de Corée, datant de 2013 et mettant en avant les réalisations économiques et sociales récentes, les nombreux intervenants ont également souligné la contribution de Kim Jong-il à la création culturelle et artistique, la priorité accordée à la jeunesse et à l'éducation, ainsi qu'à l'élévation du niveau de santé sur la base de la gratuité des soins, tandis que les mesures économiques du 1er juillet 2002 ont témoigné de la volonté d'une ouverture accrue aux investissements étrangers pour consolider l'économie nationale.

Les participants ont exprimé le voeu de renforcer les coopérations traditionnelles entre la France et la RPD de Corée pour favoriser l'avènement d'une ère de paix et de prospérité dans l'ensemble de la péninsule coréenne.  

 

Table ronde à Paris à l'occasion du troisième anniversaire de la disparition du Dirigeant Kim Jong-il
Table ronde à Paris à l'occasion du troisième anniversaire de la disparition du Dirigeant Kim Jong-il
Table ronde à Paris à l'occasion du troisième anniversaire de la disparition du Dirigeant Kim Jong-il

Photos : Alain Noguès

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 23:22

Du 26 novembre au 2 décembre 2014 un ensemble exceptionnel de manifestations publiques ont eu lieu en France à l'occasion de la visite dans notre pays d'une délégation du Conseil coréen pour les femmes requises pour l’esclavage sexuel militaire japonais (dites "femmes de réconfort"). La délégation était accompagnée, de la présidente du Conseil coréen, Mme Yoon Mee-hyang, et d'une survivante, Mme Kil Won-ok, ainsi que du professeur d'histoire japonais Hirofumi Hayashi et de Mme Yang Jing-ja, Coréenne du Japon, responsable de l'ONG Action au Japon pour la résolution de la question des "femmes de réconfort". A l'occasion de la troisième visite en France depuis un peu plus d'un an d'anciennes "femmes de réconfort" coréennes (les précédents déplacements avaient eu lieu en septembre 2013 et juin 2014), avec l'entier soutien une nouvelle fois de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), la sensibilisation de l'opinion publique internationale apparaît comme un enjeu majeur pour que les autorités japonaises reconnaissent leur responsabilité dans la réduction en esclavage de centaines de milliers de femmes et que, plus jamais, les conflits dans le monde ne s'accompagnent de violations aussi brutales des droits fondamentaux de la personne humaine. La visite de la délégation coréano-japonaise lui a également permis de rencontrer des parlementaires français et des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la Ville de Paris, sept ans jour par jour après l'adoption d'une résolution par le Parlement européen, le 3 décembre 2007, visant à rendre justice à toutes les anciennes victimes de l'esclavage sexuel japonais.

Ce 26 novembre, la traditionnelle "manifestation du mercredi", organisée chaque semaine depuis le 8 janvier 1992 pour exiger une reconnaissance officielle par l'Etat japonais des crimes qu'il a commis à l'encontre des "femmes de réconfort", avait eu lieu à Paris, place du Trocadéro, sur le parvis des droits de l'homme. Mme Yoon Mee-hyang a pris la parole en sa qualité de présidente du Conseil coréen pour les "femmes de réconfort", en présence de Mme Kil Won-ok. Parmi les orateurs, Patrick Kuentzmann, secrétaire général de l'AAFC, a exprimé la pleine solidarité de l'Association d'amitié franco-coréenne avec le combat pour la justice et la dignité en faveur des anciennes esclaves sexuelles de l'armée impériale japonaise. La manifestation a continué avec une cérémonie aux chandelles, très émouvante, en face de la Tour Eiffel.

A  l'issue d'une visite exceptionnelle à Paris : justice pour les "femmes de réconfort"
Manifestation aux chandelles, le 26 novembre 2014, place du Trocadéro, en présence de Mme Kil Won-ok

Manifestation aux chandelles, le 26 novembre 2014, place du Trocadéro, en présence de Mme Kil Won-ok

Le 27 novembre, une projection au Forum des images, aux Halles, du film Murmures, témoignage poignant des anciennes "femmes de réconfort", a été suivie d'une rencontre et d'un débat avec la délégation internationale en visite en France.

Une conférence de presse a été organisée le vendredi 28 novembre, à la sortie du métro Bir Hakeim. Elle s'est tenue symboliquement à quelques pas du centre culturel japonais. Présents aux côtés d'autres membres de l'AAFC, Benoît Quennedey et Nguyen Dac Nhumai ont exprimé leur soutien au combat des femmes coréennes au micro de la télévision sud-coréenne.

Le 28 novembre 2014, à la sortie du métro Bir Hakeim

Le 28 novembre 2014, à la sortie du métro Bir Hakeim

Un moment clé des manifestations en France a été la tenue de la conférence internationale, pendant une journée, le samedi 29 novembre, dans les locaux de l'Université Paris-Diderot, en présence de plusieurs personnalités. Notamment, Hirofumi Hayashi, professeur d'histoire à l'Université de Kanto Gakuin, au Japon, a fait part de ses travaux sur la question des "femmes de réconfort", lesquels ont permis de révéler que des Françaises ont aussi été victimes des pratiques de l'armée japonaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Indochine. Après les témoignages et exposés des membres de la délégation coréenne et japonaise, Brigitte van Halder, de la Fondation des anciennes dettes japonaises, a évoqué le cas des Pays-Bas dans les crimes de guerre du Japon et les actions menées pour leur résolution. Patricia Sellers, conseillère spéciale à la Cour pénale internationale et professeur à l'Université d'Oxford, a exposé l'illégalité de l’esclavage sexuel militaire japonais. Enfin, Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France, a dénoncé la permanence des violences sexuelles en temps de guerre et l'exigence de solidarité vis-à-vis des femmes qui en sont victimes. 


Les participants ont signé et fait signer la pétition en vue de réunir 100 millions de signatures pour la reconnaissance par les autorités japonaises du crime de guerre commis à l'égard des victimes d'esclavage sexuel, et pour que ces dernières obtiennent une juste réparation du préjudice qu'elles ont subi.

A  l'issue d'une visite exceptionnelle à Paris : justice pour les "femmes de réconfort"
A  l'issue d'une visite exceptionnelle à Paris : justice pour les "femmes de réconfort"
Conférence internationale, organisée à l'Université Paris Diderot le 29 novembre 2014

Conférence internationale, organisée à l'Université Paris Diderot le 29 novembre 2014

Sur l'initiative du Professeur Jean Salem, une rencontre-débat à l'Université de la Sorbonne, le lundi 1er décembre, a réuni près de 100 personnes. Le témoignage de Mme Kil Won-ok a été écouté avec respect et émotion par l'assistance, souhaitant ardemment garantir que les femmes ne soient plus les victimes d'une exploitation sexuelle indigne en temps de guerre.

Enfin, le 2 décembre, les membres de l'Association d'amitié franco-coréenne ont rencontré Mme Kil Won-ok et les membres de la délégation du Conseil coréen pour les femmes requises pour l’esclavage sexuel militaire japonais. Ils ont été touchés par le destin de Mme Kil Won-ok, née à Pyongyang, abandonnée à son sort à la fin de la guerre avant de gagner le port d'Incheon sans jamais pouvoir vivre à nouveau dans sa région natale. N'ayant pas pu avoir d'enfant, Mme Kil Won-ok a adopté un fils, dont elle est fier qu'il soit devenu pasteur. La division de la péninsule a créé un second drame pour les femmes qui, originaires du Nord ou du Sud de la Corée, ont été séparées du reste de leur famille depuis près de sept décennies. Si tous les Coréens sont unis dans le combat pour les "femmes de réconfort", c'est aussi la responsabilité des associations qui, telles que l'AAFC, luttent pour la réunification de la Corée, de permettre que les survivantes restées de l'autre côté de la DMZ puissent nourrir l'espoir de revoir leur pays natal.

A  l'issue d'une visite exceptionnelle à Paris : justice pour les "femmes de réconfort"
A  l'issue d'une visite exceptionnelle à Paris : justice pour les "femmes de réconfort"
Madame Kil Won-ok entourée de la délégation du Conseil coréen et des membres de l'Association d'amitié franco-coréenne, le 2 décembre 2014

Madame Kil Won-ok entourée de la délégation du Conseil coréen et des membres de l'Association d'amitié franco-coréenne, le 2 décembre 2014

Site Internet du Conseil coréen pour les femmes requises pour l'esclavage sexuel militaire japonais ("femmes de réconfort") : www.womenandwar.net (anglais et coréen)

 

Photos :

 

Chronique de l'affaire des "femmes de réconfort"

Janvier 1990

Yun Chung-ok, professeur de l'Université féminine d'Ewha, Corée du Sud, publie un article sur l'affaire des "femmes de réconfort" dans le journal Hankyoreh.

Juin 1990

Un représentant du gouvernement japonais nie à l'Assemblée nationale l'implication de l'Etat dans le système d'esclavage sexuel.

Août 1991

Kim Hak-soon, citoyenne sud-coréenne âgée de 68 ans, déclare publiquement qu'elle a été "femme de réconfort" de l'armée japonaise, pour protester contre les déclarations fallacieuses du gouvernement japonais. De nombreuses survivantes du système d'esclavage sexuel mis en place par l'armée japonaise vont suivre son exemple.

Décembre 1991

Kim Hak-soon et deux autres survivantes coréennes intentent un procès réclamant des excuses et des réparations officielles de la part du gouvernement japonais.

Janvier 1992

Première "manifestation du mercredi" qui se tiendra, dès lors, chaque semaine devant l'ambassade du Japon à Séoul

Découverte à la bibliothèque du ministère de la Défense du Japon de documents prouvant l'implication de l'Etat dans la mise en place et la gestion des bordels militaires de campagne de l'armée japonaise

Le Premier ministre japonais Kiichi Miyazawa présente des excuses officielles à l'occasion d'une visite en Corée du Sud. Néanmoins, le gouvernement japonais maintient sa position quant à la question des indemnisations, déclarant que toutes ces questions ont été définitivement réglées par les traités conclus après la guerre, notamment le traité de 1965 normalisant les relations entre le Japon et la Corée du Sud.

Décembre 1992

Procès des survivantes de Pusan, Corée du Sud, et des membres du Women's Labor Corps

Avril 1993

Procès des survivantes philippines

Procès de Song Shin-do, résidente coréenne au Japon

Août 1993

Le secrétaire général du cabinet japonais, Yohei Kono, admet l'implication des autorités japonaises dans le système des bordels militaires de campagne.

Janvier 1994

Procès des survivantes néerlandaises

Juin 1995

Plutôt que d'assumer ses responsabilités juridiques et de procéder à des réparations officielles, le gouvernement japonais établit un fonds privé, l'Asian Women's Fund, qui allouera de l'argent aux survivantes en guise de réparations.

Août 1995

Procès des survivantes chinoises (1er groupe)

Février 1996

Procès des survivantes chinoises (2eme groupe)

Avril 1996

Le rapport de Radhika Coomarasawamy, rapporteure spéciale chargée de la question de la violence contre les femmes, est adopté par la Commission des droits de l'homme des Nations Unies qui retient la notion de crime contre l'humanité.

Décembre 1997

Décès de Kim Hak-soon qui avait révélé son passé de "femme de réconfort" en aôut 1991.

Avril 1998

Le tribunal de première instance de Shimonoseki, Japon, reconnaît en partie la responsabilité du gouvernement japonais et lui ordonne d'indemniser les plaignantes. Cette seule victoire partielle parmi tous les procès intentés par les survivantes sera rejetée par la Cour suprême. 

Août 1998

La sous-commission pour la promotion et la protection des droits de l'homme de l'ONU adopte le rapport de Gay J. McDougall, rapporteure spéciale, exhortant le gouvernement japonais à indemniser les victimes.

Octobre 1998

Procès des survivantes de Shan-xi, Chine

Mars 1999

Le comité d'experts de l'Organisation internationales du travail (OIT) exhorte le gouvernement japonais à indemniser les victimes, estimant que l'établissement de l'Asian Women's Fundun fonds privé, n'est pas la bonne solution.

Juillet 1999

Procès de survivantes taïwanaises

Décembre 2000

Le "tribunal civil international des femmes contre l'esclavage sexuel de l'armée japonaise" se réunit à Tokyo, à l'initiative d'organisations non gouvernementales de plusieurs pays entendant protester contre l'impunité du crime

Janvier 2001

La chaîne de télévision publique japonaise NHK programme une émission consacrée au "tribunal civil international des femmes contre l'esclavage sexuel de l'armée japonaise". A la veille de sa diffusion, l'émission est largement censurée à la suite de pressions politiques, suscitant de nombreuses protestations contre NHK.

Juillet 2001

Procès des survivantes de l'île de Haïnan, Chine

Décembre 2001

Le "tribunal civil international des femmes contre l'esclavage sexuel de l'armée japonaise" rend son verdict à La Haye.

Mars 2007

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe nie l'implication du gouvernement japonais dans l'enrôlement forcé des "femmes de réconfort".

Juillet 2007

La Chambre des représentants des Etats-Unis adopte une résolution exhortant le Japon à présenter des excuses officielles aux survivantes.

Décembre 2007

Le Parlement européen adopte une résolution concernant les anciennes "femmes de réconfort", survivantes de l'esclavage sexuel de l'armée japonaise.

Le combat continue...

 

Médias régionaux français 

logo Eclaireur

"Découvrir la cuisine... coréenne", compte rendu du stage de cuisine coréenne organisé par le foyer rural de Tousson (77)dans l'hebdomadaire L'Eclaireur du Gâtinais et du Centre, 28 février 2013

LePopulaire logo

"Des étudiants sud-coréens face à l'histoire", article paru dans le quotidien régional Le Populaire du Centre, 6 juillet 2012

"Mondial 2010 : le nord, l'autre Corée", entretien avec Benoît Quennedey, président du comité Bourgogne de l'AAFC, dans le quotidien régional Le Bien Public, 5 juin 2010

"300 000 sans abris en Corée du Nord à cause des inondations", entretien avec Benoît Quennedey, AAFC, dans le quotidien régional Le Bien Public, 21 août 2007

"Secours populaire : un pont entre Fives et la Corée du Nord", article paru dans le quotidien régional La Voix du Nord, 26 juin 2008

"Secours populaire : un container part pour la Corée du Nord", article paru dans le quotidien régional Nord Eclair, 26 juin 2008

 
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