Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 septembre 2017 6 23 /09 /septembre /2017 07:35

L'informaticien et chercheur Maurice Nivat est décédé le 21 septembre 2017, à l'âge de 79 ans. Celui qui avait été un des pères - sinon le père - de l'informatique française avait aussi rejoint l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), à la suite des coopérations entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) que nous avions initiées dans le domaine des mathématiques. Nous saluons sa mémoire, en présentant nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses collègues et ses proches. 

Normalien ayant découvert dès 1959 ce qui allait devenir l'informatique à l'Institut Blaise Pascal, membre de l'Académie des sciences à partir de 1983, Maurive Nivat avait apporté une contribution essentielle à l'informatique théorique, au sein de l'IRIA (devenu l'INRIA), des universités Paris VI et Paris VII en travaillant sur la programmation en informatique, aux côtés notamment de Marcel-Paul Schützenberger, son père spirituel, psychiatre et médecin de formation, ayant découvert les mathématiques pour tromper son ennui lors d'une campagne de vaccination de l'OMS en Indonésie. Marcel-Paul Schützenberger avait dirigé la thèse d'Etat en mathématiques de Maurice Nivat, présentée en 1967, consacrée aux transductions des langages mathématiques de Chomsky. Toujours avec Marcel-Paul Schützenberger, il avait été à l'origine de l'Association européenne d'informatique théorique (acronyme anglais : EATCS). 

Maurice Nivat avait ainsi créé en 1975 et co-dirigé jusqu'en 1985 le laboratoire d'Informatique Théorique et de Programmation des universités Paris VII et VI. Egalement fondateur de la revue Theoretical Computer Science (TCS) et des Ecoles de printemps d'informatique théorique, il avait milité pour que l'informatique constitue une science à part entière.

Il racontait ainsi comment il avait commencé la théorie de la programmation : 

Il nous a fallu environ dix ans, entre 1960 et 1970, pour comprendre ce qu'étaient les langages de programmation, apprendre à les compiler, les traduire. Cela peut paraître long mais il faut se replacer dans le contexte de l'époque, des machines à calculer programmées en langage machine - on ne parlait pas encore d'ordinateurs mais de machines (ou « bécanes »), ni d'informatique mais de calcul automatique – , des cartes perforées, où toute erreur de poinçonnage se payait au prix de la vérification de la totalité des cartes.

Dans la période récente, il avait dénoncé les lacunes de l'enseignement et de la recherche en informatique en France : 

On nous commente avec emphase les succès d'Ariane ou du TGV... mais les princes qui nous gouvernent ont abandonné l'informatique, pourtant clé de ces succès. Je ne comprends toujours pas pourquoi. Aux États-Unis, l'informatique est l'enjeu du moment, le bouillonnement d'idées y est relayé, financé par les agences fédérales, par les banques... Cette émulation n'existe pas en France : le logiciel n'est pas pris au sérieux, les financements ne sont pas octroyés au bon moment, on finance la création de start-up prometteuses mais ensuite, on ne leur donne pas les moyens de leur développement (...) Les chercheurs en informatique font les frais de l'absence de champ d'application de leurs recherches en France et en Europe, toutes deux dénuées d'industrie informatique, ajoute t-il. C'était criant, en octobre 2007, lors de la première demi-journée consacrée à l'informatique à l'Académie des sciences : nous y avons entendu des exposés brillants mais tellement éloignés de l'informatique réelle, de ce que font les machines.

L'AAFC salue la mémoire d'un humaniste visionnaire, engagé, passionné et passionnant. 

Source principale : 

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2017 3 13 /09 /septembre /2017 21:27

Comme nous l'annoncions dans notre édition du 7 septembre 2017, un débat sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a été organisé par la librairie Tropiques, dans le 14e arrondissement de Paris, le 12 septembre 2017, autour de l'ouvrage de Robert Charvin, ancien doyen des facultés de droit de Nice, vice-président de l'AAFC, "Comment peut-on être Coréen (du Nord)", réédité par les éditions Delga avec une préface inédite de Jean Salem. Le débat a donné lieu à une présentation de la Corée du Nord spar Aymeric Monville, des éditions Delga, et Benoît Quennedey, président de l'AAFC. Nous reproduisons ci-après le compte rendu de cette conférence publié par la librairie Tropiques, sous le titre "De quoi la Corée du Nord est-elle le nom ?". 

La connaissance de L’autre est affaire délicate. Tenter de décrypter une société éloignée de l’aire culturelle à laquelle on appartient est aventure. Elle exclut l’arrogance ; elle exige l’humilité. Elle est donc totalement hors de portée de la presse institutionnelle française et de sa classe dirigeante ...

Des voyages et des rencontres, au fil des années, ne sont pas une garantie contre les erreurs d’interprétation. Le peuple coréen n’est ni « mystérieux » ni « étrange », du moins pas davantage que n’importe quel autre peuple. Il n’est « ermite » que de réputation dans un Occident malade de sa vieille hégémonie planétaire qui a débuté avec la Renaissance et du complexe de supériorité qui en résulte.

Présentation de la Corée du Nord par Benoît Quennedey autour du livre de Robert Charvin "Comment peut-on être Coréen du Nord ?"

Si on a présent à l'esprit que ce pays a été pratiquement rasé par des pluies de bombes américaines (sous l'égide de l'ONU) et qu'au cessez-le-feu en 1953 (les États-Unis refusent toujours tout traité de paix et d'engagement de non-agression) il ne restait plus un bâtiment de sa capitale (millénaire) Pyongyang, et qu'un quart de sa population avait été liquidé par les soins attentifs de la démocratie étasunienne...  on peut commencer à comprendre comment et pourquoi le peuple coréen du nord se perçoit aujourd'hui comme "le peuple le plus heureux sur terre", en dépit de la très faible bienveillance dont il a bénéficié de la part du "camp du bien".

Au-delà de la remarquable présentation de Benoît Quennedey (ci-dessus), ce reportage récent de RT (ci-dessous) est un des rares témoignages honnêtes et sérieux qui permette de s'en faire une idée visuelle et... sonore. L'école de cinéma documentaire russe n'est pas pour rien, depuis toujours, la meilleure du monde...

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 20:31

Le 9 septembre 2017, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a organisé une réception à Paris à l'occasion du 69e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée, le 9 septembre 1948. Après une discussion ayant porté sur le récent déplacement d'une délégation de l'AAFC en RPD de Corée du 12 au 19 août 2017, ainsi que sur l'actualité coréenne, les membres de l'AAFC présents ont été rejoints par S.E. M. Kim Yong-il, délégué général de la RPD de Corée en France, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l'UNESCO, et son collaborateur M. Jong Chang-gwon, conseiller, autour d'un buffet franco-coréen. L'AAFC remercie toutes celles et tous ceux de ses membres, ainsi que les épouses des diplomates, qui se sont investis dans la participation à l'organisation matérielle de cette manifestation conviviale.

L'Association d'amitié franco-coréenne a organisé une réception à l'occasion de la fondation de la RPD de Corée

Organisée à l'occasion de la célébration, le 15 août, de l'anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation japonaise, la visite en RPD de Corée des représentants de l'AAFC, aux côtés de délégations d'autres associations d'amitié et d'organisations originaires de plus de 60 pays dans le monde, coïncidait avec un inquiétant regain des tensions dans la péninsule coréenne. A cet égard, la sérénité dont faisaient preuve les Nord-Coréens tranchait singulièrement avec le climat d'inquiétude international dont rendaient compte au même moment les médias du monde entier. Le fait que la RPD de Corée dispose désormais d'une dissuasion nucléaire complète (y compris les vecteurs balistiques d'armes nucléaires) peut s'interpréter comme incitant les Nord-Coréens à une plus grande confiance, ouvrant la voie à une reprise ultérieure du dialogue multilatéral et à une levée des sanctions - ce qui favoriserait le développement du pays, alors que l'élévation du niveau de vie constitue plus que jamais l'objectif majeur des autorités nord-coréennes.

Au cours de son déplacement marqué par la participation à de nombreux événements officiels, la délégation de l'AAFC a également évoqué de possibles pistes concrètes de coopération - dans les domaines de l'architecture, de la francophonie ou encore de la viticulture - traduisant la priorité organisée par l'association à développer une solidarité en actes, et pas seulement verbale. 

Les discussions qui ont suivi ont porté, notamment, sur l'homogénéité culturelle du peuple coréen qui se traduit par une même volonté de figurer aux premiers rangs de la compétition internationale, le développement architectural de Pyongyang, les écarts entre la ville et la campagne ainsi que l'approvisionnement en énergie et la situation agricole. 

Les échanges se sont poursuivis avec les diplomates nord-coréens en poste en France, à l'occasion de la fête nationale du 9 septembre, jour de fondation de la République populaire démocratique de Corée. Benoît Quennedey, président de l'AAFC, a rappelé la solidarité de l'association avec le peuple coréen pour la construction du socialisme et la sauvegarde de la paix. S.E M. Kim Yong-il a remercié l'AAFC pour son soutien constant à la cause du peuple coréen, engagé dans l'édification d'un pays puissant et prospère soucieux de sauvegarder sa souveraineté nationale.

L'Association d'amitié franco-coréenne a organisé une réception à l'occasion de la fondation de la RPD de Corée
L'Association d'amitié franco-coréenne a organisé une réception à l'occasion de la fondation de la RPD de Corée
L'Association d'amitié franco-coréenne a organisé une réception à l'occasion de la fondation de la RPD de Corée
Partager cet article
Repost0
7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 23:38

Si l'hypothèse d'une frappe militaire des Etats-Unis en Corée aurait des conséquences catastrophiques, soulevant une levée de boucliers tant dans l'administration américaine que parmi les capitales occidentales (ainsi, Sud Info Belgique, citant la position du ministre des Affaires étrangères belge Didier Reynders, déclare : "le ministre des Affaires étrangères plaide pour que l'Europe joue un "rôle de médiation", en contraste avec la posture va-t-en-guerre de Donald Trump"), la guerre a ses partisans - y compris en France. Quitte à oublier qu'une guerre entre puissances nucléaires consacrerait une destruction mutuellement assurée... Retour sur ces déraisonnables propos d' "experts" ou prétendus tels, qui brillent d'abord par leur profonde méconnaissance de ce qu'impliquerait l'emploi d'armes de destruction massive.

Contre les va-t-en-guerre, une salutaire mise au point à la librairie Tropiques

Le 12 septembre 2017 à partir de 19h30, la librairie Tropiques à Paris organisera une soirée-débat autour du livre de Robert Charvin, par ailleurs vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) "Comment peut-on être Coréen (du Nord) ?", réédité par Delga, avec la participation de Benoît Quennedey, auteur de plusieurs ouvrages sur la Corée et président de l'AAFC. Cette rencontre sera l'occasion de démentir non seulement les (nombreuses) idées reçues sur la Corée du Nord, mais aussi les positions militaristes extrémistes qui s'expriment sous la plume d'experts ou prétendus tels.

Une belle illustration en est offerte par cette tribune qu'a publiée le quotidien Le Monde et signée Valérie Niquet, présentée comme spécialiste de l'Asie (un bien vaste continent), aux connaissances militaires incertaines, mais qui conclut sans l'ombre d'un doute (dans un article référencé sous le titre "face à la Corée du Nord l'option militaire est la moins risquée") : 

La spécialiste de l’Asie Valérie Niquet considère que frapper la Corée du Nord serait prendre le risque d’une riposte contre Séoul, mais que cela aurait un effet disruptif majeur sur le régime nord-coréen et son programme nucléaire.

Passons sur le langage jargonneux ("effet disruptif" sonne plus savant que "changement de régime" ou "soulèvement"), pour considérer ce qui fonde l'argumentaire de Mme Niquet :

- "prendre le risque d'une riposte contre Séoul" : c'est vrai que la capitale sud-coréenne n'est qu'à portée de missiles de la Corée du Nord et qu'il n'y aurait jamais que des millions de morts... une option certainement peu risquée pour notre expert... on appréciera la performance de l'artiste du stylo ; 

- "un effet disruptif majeur sur (...) [le] programme nucléaire" nord-coréen : Mme Niquet ignore sans doute que les armes nucléaires de Pyongyang sont enterrées, disséminées sur son territoire et que leur localisation n'est pas précisément connue des Etats-Unis ;

- engendrer un soulèvement en Corée du Nord : là encore, ce voeu pieux revient à ignorer qu'il n'y a aucune opposition organisée en RPD de Corée et les exemples historiques montrent que les guerres ressoudent au contraire les populations autour de leurs dirigeants, au moins dans un premier temps.

En revanche, il y a des certitudes qu'oublie opportunément notre experte. Que la Corée du Nord n'est pas l'Irak ni la Libye ; qu'elle est dotée d'armes nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, et qu'une guerre ferait des millions de morts, démultipliant les effets des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. Un point de détail, certainement.

En Occident, faire l'apologie du terrorisme ou de crimes de guerre est un délit. Mais heureusement pour eux, certains experts peuvent en revanche faire en toute impunité l'apologie de la guerre - de la guerre nucléaire. A moins qu'il ne faille y voir une fascination pour les précédents irakien de 1993 et libyen de 2011, où la chute des régimes politiques a engendré des organisations terroristes internationales, d'apparence étatique, qui ont amené la guerre jusque sur le territoire des Etats occidentaux. 

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2017 2 05 /09 /septembre /2017 12:27

La tension est encore montée d'un cran dans la péninsule coréenne après le sixième essai nucléaire auquel a procédé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) le 3 septembre 2017 : alors que la RPDC a toujours défendu la possession de l'arme nucléaire dans une logique de dissuasion, ce qui rend hautement improbable qu'elle agisse en premier, le risque d'embrasement et de guerre vient bien de l'administration Trump qui a réaffirmé une nouvelle fois la possibilité d'une action militaire dont les conséquences seraient désastreuses, en Asie du Nord-Est et au-delà. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) tient à réaffirmer son engagement pour la paix, convaincue de l'impérieuse nécessité d'un retour au dialogue pour dénouer une crise dont elle souhaite rappeler les enjeux principaux en huit points.

1. Le programme nucléaire nord-coréen a une logique pleinement rationnelle, correspond à la sauvegarde de sa souveraineté nationale par Pyongyang : il a été développé avec la ferme conviction que les exemples irakien et libyen montraient que l'on ne pouvait pas avoir confiance dans les Etats-Unis quant à un désarmement unilatéral.

2. La RPD de Corée est le seul pays au monde aussi lourdement sanctionné pour avoir développé une capacité de dissuasion nucléaire autonome : le fait que Israël ou le Pakistan, alliés des Etats-Unis, aient pu pour leur part se doter de l'arme nucléaire témoigne d'un "deux poids deux mesures" dans l'application par Washington et ses alliés du principe de non-prolifération nucléaire.

3. Les six essais nucléaires auxquels a procédé la RPDC depuis 2009 doivent être comparés au nombre d'essais américains (plus de 1 000) ; par ailleurs, les Etats-Unis sont très fortement soupçonnés de poursuivre la modernisation de leur armement nucléaire dans le cadre d'essais en laboratoire qui, eux, échappent au contrôle du dispositif issu du traité d'interdiction des essais nucléaires.

4. Les Etats-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé l'arme nucléaire, lors des bombardements de Hiroshima et Nagaski en 1945, et ils ont envisagé de recourir à cette arme pendant la guerre de Corée, ce qui ne les qualifie pas pour donner des leçons en la matière aux autres pays du monde.

5. La seule issue à la crise en cours est l'engagement de véritables négociations, qui prennent en compte les exigences de sécurité de la Corée du Nord et conduisent à la signature d'un traité de paix et à la mise en place d'une régime de sécurité collective, et non des négociations léonines dans lesquelles Pyongyang commencerait par renoncer à ses programmes nucléaires et balistiques, comme le souhaite Washington.

6. La création d'un climat de confiance entre l'ensemble des parties suppose déjà que, en contrepartie du gel de ses programmes militaires par la RPDC, les Etats-Unis et leurs alliés cessent leurs exercices de guerre au large de la péninsule coréenne et l'installation du système de missiles THAAD en Corée du Sud et lèvent tout ou partie des sanctions à l'encontre de la Corée du Nord.

7. Non seulement les sanctions internationales n'ont pas empêché le développement par la RPDC de ses programmes nucléaires et balistiques, mais elles ont lourdement touché les populations ; le chantage à l'arme alimentaire ou aux livraisons de pétrole que pratiquent les Etats-Unis à l'égard de la RPDC est une attitude humainement inacceptable vis-à-vis des femmes, des hommes et des enfants qui vivent en Corée du Nord.

8. Les Etats membres des Nations unies devraient réfréner les ardeurs militaristes des faucons dans les cercles dirigeants américains, conformément aux objectifs de la Charte des Nations unies de préserver la paix et la sécurité mondiales.

 

Partager cet article
Repost0
22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 14:18

Du 12 au 19 août 2017, une délégation de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), constituée notamment de son président, Benoît Quennedey, et de son secrétaire général, Patrick Kuentzmann, a visité la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à l'occasion de l'anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation japonaise, le 15 août 1945. Répondant à l'invitation du Comité des relations culturelles avec les pays étrangers de la RPD de Corée, cette visite coïncidait avec l'organisation du 5e Festival international en l'honneur des grands hommes du mont Paektu (après les rassemblements internationaux de février 2002, août 2005, février 2007 et avril 2012). Des délégations de plus de 60 pays ont participé au festival, dans un contexte marqué par un regain de tensions internationales autour de la péninsule coréenne. L'AAFC remercie les diplomates de la délégation générale de Corée en France ainsi que le Comité des relations culturelles, et tout particulièrement Mme Jong Un-a, secrétaire générale de l'Association d'amitié Corée-France, pour l'excellente organisation de leur séjour.

Situé à la frontière sino-coréenne, le mont Paektu, point culminant de la péninsule (2 744 m), occupe une place particulière pour la légitimité historique et politique de la République populaire démocratique de Corée en tant que lieu de naissance du Dirigeant Kim Jong-il et théâtre d'affrontements entre les troupes d'occupation japonaises et les partisans coréens menés par le Président Kim Il-sung, qui devait ensuite fonder la RPD de Corée le 9 septembre 1948. Le rassemblement international qui s'est tenu au sommet du Paektu, lors de la matinée du 14 août, puis la visite le même jour à l'ancien camp secret établi au pied de la montagne, lieu de naissance de Kim Jong-il le 16 février 1942, ont ainsi constitué des temps forts des manifestations.

Le lac Chon, au sommet du mont Paektu (photo : AAFC)

Le lac Chon, au sommet du mont Paektu (photo : AAFC)

Rassemblement international au sommet du mont Paektu, le 14 août 2017 (photo : AAFC)

Rassemblement international au sommet du mont Paektu, le 14 août 2017 (photo : AAFC)

Visite au camp secret du mont Paektu, le 14 août 2017 (photo : AAFC)

Visite au camp secret du mont Paektu, le 14 août 2017 (photo : AAFC)

La délégation de l'AAFC a aussi participé à une réunion internationale de célébration du 15 août, anniversaire de la libération de la Corée, au Palais de la culture de Pyongyang, en présence du président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPD de Corée Kim Yong-nam, et à une réunion de solidarité avec le peuple coréen le 16 août, à l'issue de laquelle les participants ont adopté une lettre au secrétaire général des Nations unies. Rappelant l'attachement à la paix et à la sécurité internationale, la lettre des participants à la réunion de solidarité du 16 août a dénoncé la résolution 2371 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que les manœuvres militaires et les sanctions impulsées par les Etats-Unis qui aggravent les tensions et font courir le danger d'une nouvelle guerre dans la péninsule coréenne. Intervenant à la tribune lors de cette réunion de solidarité, le vice-président du Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif (FUNCINPEC) a apporté le plein soutien de son parti à la déclaration gouvernementale de la RPD de Corée du 7 août 2017 adoptée à la suite de la résolution 2371, et rappelé les liens étroits entre Coréens de la RPDC et Cambodgiens fondés sur les relations d'amitié entre le Président Kim Il-sung et le Prince Norodom Sihanouk. Parmi les autres invités de marque lors des cérémonies, la présence de l'ancien Premier ministre (communiste) népalais Madhav K. Nepal témoignait du soutien constant de la RPD de Corée aux mouvements de libération nationale et d'émancipation du Tiers-monde.

Retour de la délégation de l'AAFC de Corée du Nord : priorité à la construction du socialisme dans le respect de la souveraineté nationale
Retour de la délégation de l'AAFC de Corée du Nord : priorité à la construction du socialisme dans le respect de la souveraineté nationale
Réunion internationale au Palais de la culture de Pyongyang, le 15 août 2017 (photos : TV coréenne)

Réunion internationale au Palais de la culture de Pyongyang, le 15 août 2017 (photos : TV coréenne)

Le déplacement de la délégation de l'AAFC à la zone démilitarisée (DMZ), ainsi que la visite au Musée de la victoire dans la guerre de libération de la patrie (selon l'expression consacrée en Corée du Nord pour désigner la guerre de Corée), ont rendu compte du lien fondamental entre la constitution aujourd'hui par la RPD de Corée d'une force de dissuasion nucléaire autonome pour faire face aux Etats-Unis et les combats qui ont été menés hier contre le Japon impérial, qui a occupé la Corée de 1910 à 1945, puis les troupes des Nations unies sous commandement américain, de 1950 à 1953.

Déplacement dans la zone démilitarisée séparant les deux Corée, le 18 août 2017 (photo : AAFC)

Déplacement dans la zone démilitarisée séparant les deux Corée, le 18 août 2017 (photo : AAFC)

Zone démilitarisée, le 18 août 2017 (photo : AAFC)

Zone démilitarisée, le 18 août 2017 (photo : AAFC)

Plus que jamais, les autorités nord-coréennes poursuivent la ligne dite byeongjin de développement simultané d'une force de dissuasion nucléaire et de l'économie pour élever le niveau de vie de la population. En ouverture de la réunion internationale du 15 août, un film diffusé aux participants rappelait qu'en RPD de Corée, sur la base des idées du Juche (autonomie) créées par le Président Kim Il-sung et de la politique de Songun (priorité aux affaires militaires) suivie par le Dirigeant Kim Jong-il qui avait permis de préserver le système socialiste après la disparition de l'URSS et des démocraties populaires, le pays dirigé par le Maréchal Kim Jong-un mettait l'accent sur la construction du socialisme en Corée, la notion de socialisme à la coréenne revenant ainsi de manière récurrente dans les discours et les slogans. Symbole de cette orientation mettant l'accent sur le progrès technique, après le lancement réussi du satellite artificiel Kwangmyongsong-4 en février 2016, une maquette en grandeur réelle de la fusée Unha-3 figure au centre du nouveau complexe consacré aux sciences et aux techniques qui, sur un site de 106 600 m2 implanté sur l'île Suk à Pyongyang, est à la fois un lieu d'études et un outil de vulgarisation des connaissances.

Le Complexe des sciences et techniques de Pyongyang, le 16 août 2017 (photo : AAFC)

Le Complexe des sciences et techniques de Pyongyang, le 16 août 2017 (photo : AAFC)

Réplique en grandeur réelle de la fusée Unha-3 au Complexe des sciences et techniques de Pyongyang, le 16 août 2017 (photo : AAFC)

Réplique en grandeur réelle de la fusée Unha-3 au Complexe des sciences et techniques de Pyongyang, le 16 août 2017 (photo : AAFC)

 Au Complexe des sciences et techniques de Pyongyang, le 16 août 2017 (photo : AAFC)

Au Complexe des sciences et techniques de Pyongyang, le 16 août 2017 (photo : AAFC)

Les membres de la délégation de l'AAFC ont eu un entretien le 16 août avec le département des relations internationales du Parti du travail de Corée et rencontré le 17 août le président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême Kim Yong Nam, lequel exerce les fonctions de chef de l'Etat, La délégation française a aussi profité de ce séjour pour faire progresser les coopérations concrètes entre la France et la RPD de Corée, notamment lors d'une rencontre avec les professeurs de l'Université d'architecture de Pyongyang auxquels ils ont remis de la documentation.

Rencontre entre Benoît Quennedey, président de l'AAFC, et Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême, au Palais des congrès de Mansudae à Pyongyang, le 17 août 2017 (photo : TV coréenne)

Rencontre entre Benoît Quennedey, président de l'AAFC, et Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême, au Palais des congrès de Mansudae à Pyongyang, le 17 août 2017 (photo : TV coréenne)

L'AAFC rendra compte ultérieurement de ce déplacement, auprès de ses adhérents et sympathisants et de toutes celles et tous ceux qui souhaitent disposer d'un témoignage direct différent des témoignages médiatiques à charge sur le pays le plus décrié au monde.

La rue Mirae à Pyongyang, le 18 août 2017 (photo : AAFC)

La rue Mirae à Pyongyang, le 18 août 2017 (photo : AAFC)

Partager cet article
Repost0
20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 22:31

En annonçant le 15 août 2017 qu'il renonçait - tout au moins pour l'instant - à procéder à des exercices de tir de missiles à proximité de l'île américaine de Guam, le Maréchal Kim Jong-un de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a permis de faire baisser d'un cran les tensions autour de la péninsule, ce qui a été salué même par le président américain Donald Trump comme une décision "sage". De l'avis des experts occidentaux, les tensions avaient atteint leur point de paroxysme depuis 1994. Cette volonté de désescalade n'apparaît cependant pas nécessairement partagée par toutes les parties, puisque les exercices militaires annuels américano - sud-coréens Ulji Freedom Guardian, dénoncés par Pyongyang comme la préparation d'une invasion militaire, commencent comme prévu le 21 août 2017. Dans ce contexte, une délégation de l'AAFC était présente en RPD de Corée du 12 au 19 août - entraînant d'ailleurs la suspension de ses activités éditoriales, qui reprennent à compter de ce jour. En attendant la publication du compte rendu de ce déplacement, nous rendons compte de la sérénité qui prévalait alors en RPD de Corée.

Une famille à Pyongyang, le 16 août 2017

Une famille à Pyongyang, le 16 août 2017

Des Nord-Coréens vaquant à leurs occupations et profitant du 15 août, jour de la libération de l'occupation japonaise et qui est férié dans l'ensemble de la péninsule coréenne : l'atmosphère n'était pas celle d'une veillée d'armes à Pyongyang. Les mesures de sécurité n'étaient pas non plus particulièrement renforcées lors de notre visite de la DMZ, le 18 août - mais celle-ci intervenait, il est vrai, trois jours après les déclarations des autorités nord-coréennes affirmant attendre avant de procéder à d'éventuels exercices balistiques à proximité de Guam, siège d'une importante base militaire américaine dans le Pacifique.

Comment expliquer une telle différence de traitement médiatique avec l'Occident, où d'aucuns étaient prompts à voir la crise dégénérer en conflit ouvert très rapidement ? Car les exercices militaires américano - sud-coréennes sont tout aussi proches de la RPD de Corée que le serait de Guam un tir de missile nord-coréen. Si l'on considérait qu'il y avait une menace dans les deux cas, celle-ci serait alors équivalente tant pour la RPD de Corée que pour les Etats-Unis

Si les Nord-Coréens, toujours prêts à faire face à une attaque, affichaient le calme des vieilles troupes, la vérité est que la RPDC disposant à présent d'une dissuasion nucléaire complète (la miniaturisation des têtes nucléaires étant maîtrisée selon la plupart des experts occidentaux) se trouve au contraire plus en sécurité qu'auparavant, l'histoire récente faisant apparaître que jamais une puissance nucléaire n'attaque une autre puissance nucléaire. L'écart entre le traitement médiatique en Occident et en RPDC peut alors s'expliquer par le fait que, désormais, la Corée du Nord est en capacité de dissuader toute invasion étrangère - quand les Etats-Unis découvrent au contraire que leur territoire n'est plus sanctuarisé.

Les échanges qu'a eus la délégation de l'AAFC en RPDC, notamment avec le département des relations internationales du Parti du travail de Corée, confirment que les autorités nord-coréennes se préparent à toute éventualité - aujourd'hui comme hier et demain - tout en voulant préserver la paix et la stabilité. Il y a là la base d'un accord global. Mais les Etats-Unis et leurs alliés sauront-ils saisir cette opportunité, ou continueront-ils sur le chemin des sanctions et de l'escalade ? Dans l'immédiat, le maintien des exercices militaires Ulji Freedom Guardian n'apparaît pas comme le signal d'une volonté de reprendre le dialogue et de signer  - enfin - un traité de paix en lieu et place de l'accord d'armistice de 1953. Il est plus que temps de garantir la paix et la prospérité en Corée et en Asie du Nord-Est.

Partager cet article
Repost0
1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 12:04

Du 22 au 29 juillet 2017, Séoul a accueilli le 102e congrès mondial d'espéranto. Parmi les participants figuraient Marianne Dunlop, Nathalie Kesler et François Lo Jacomo, membres du bureau du comité espéranto de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui avaient tous trois visité la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), dans le cadre d'un déplacement organisé par l'AAFC, en avril 2017. Ils ont ainsi pu intervenir dans les discussions sur la réunification de la Corée sur la base de ce qu'ils ont vu et entendu en RPD de Corée.  

Des membres de l'AAFC sont intervenus au congrès mondial d'espéranto à Séoul

Le 28 juillet 2017 s'est déroulé avec succès une expérience sans précédent dans le cadre des congrès universels d'espéranto : dans les locaux du Parlement de la République de Corée (Corée du Sud), les représentants de 21 pays ont donné leur point de vue, parfois similaires, parfois divergents voire même opposés, au sujet de la réunification de la Corée. Cet échange s'est effectué sur la base de questionnaires envoyés deux ans plus tôt par un des organisateurs du congrès, le professeur So Gilsu, membre d'honneur de l'association universelle d'espéranto (UEA), qui a fait une synthèse des réponses reçues de différents pays.

La rencontre a permis un débat très animé entre des personnes devant un public de plus de 130 personnes, en présence des médias nationaux sud-coréens. La France a pu compter exceptionnellement deux membres à la tribune (Nathalie Kesler et François Lo Jacomo), les représentants de trois des vingt-et-un pays sollicités étant absents et excusés. Ayant visité la RPD de Corée en avril 2017, les deux représentants français ont ainsi pu exposer le point de vue nord-coréen.

Les discussions ont porté notamment sur les origines de la guerre de Corée, guerre civile internationalisée qui a causé des millions de morts et entériné la division du pays. A cet égard, Nathalie Kesler a cité l'ouvrage du professeur Channing Liem La guerre de Corée : une question sans réponse. Ancien ambassadeur sud-coréen aux Nations unies, Channing Liem, né au Nord de la péninsule, était un chrétien opposé au régime autoritaire de Syngmann Rhee, premier président de la République de Corée. A contre-courant de l'opinion couramment admise en Occident, Channing Liem rejette l'imputation du déclenchement de la guerre aux Nord-Coréens, en soulignant les intentions bellicistes de Syngman Rhee et la multiplication des incidents meurtriers le long de la frontière bien avant la généralisation du conflit en juin 1950.

Plaidant pour une réunification pacifique de la Corée, les espérantistes français membres de l'AAFC ont aussi évoqué la présence des troupes américaines en Corée du Sud. ils ont appelé à la prudence concernant les données avancées sur le poids de l'armée en Corée du Nord : alors que les sources disponibles (nombre d'hommes, budget militaire, part des dépenses militaires dans le PIB) sont exclusivement occidentales, les militaires nord-coréens sont également affectés à des tâches civiles, notamment dans le domaine de la construction.
 
Ces échanges nourris ont montré la complexité de la question coréenne, alors que le souhait des Coréens de réunification de leur patrie est reconnu par la plupart des personnes interrogées dans le cadre du questionnaire qui avait été élaboré en amont du congrès.
Partager cet article
Repost0
19 juillet 2017 3 19 /07 /juillet /2017 20:30

L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a été destinataire d'un appel lancé par la Taskforce to stop THAAD in Korea and militarism in Asia and the Pacific ("Force d'intervention pour stopper THAAD en Corée et le militarisme en Asie et dans le Pacifique"), dont elle publie ci-après une traduction en français, établie par nos soins. L'AAFC a signé cet appel, partageant pleinement l'objectif de promouvoir la paix et de lutter contre le militarisme dans la région Asie-Pacifique en refusant le déploiement, au sud de la Corée, du système américain de missiles antibalistiques THAAD (acronyme de Terminal High Altitude Area Defense). THAAD accroît les risques de guerre en précipitant une course aux armements visant, au-delà de la seule République populaire démocratique de Corée, la République populaire de Chine et la Fédération de Russie. 

L'AAFC signe l'appel de la "Force d'intervention pour stopper THAAD en Corée et le militarisme en Asie et dans le Pacifique"

Non à THAAD en Corée,
Oui à la paix par le dialogue

Délégation pour la paix et la solidarité de la Force d'intervention pour stopper THAAD en Corée et le militarisme en Asie et dans le Pacifique (Taskforce to Stop THAAD in Korea and Militarism in Asia and the Pacific) et de la Fondation Channing et Popai Liem pour l’éducation, juillet 2017

Subrepticement, le système antimissile de défense terminale en haute altitude (THAAD) a été installé dans la ville de Seongju, en République de Corée, le 26 avril de cette année, en dépit de l’opposition quotidienne et grandissante des villageois locaux et de leurs partisans à travers le pays et en l’absence de délibération officielle des organismes gouvernementaux sud-coréens. Les manifestants ont peur à juste titre que son déploiement tende les relations déjà compliquées avec la Chine, favorise les forces politiques militaristes et anti-démocratiques au sein de leur propre pays, et envenime les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord. Ils s’inquiètent également des conséquences négatives sur la santé et l’environnement induites par le système radar de THAAD, ainsi que de la profanation de terres sacrés telles que le proche site de pèlerinage de la communauté bouddhiste Won.

Les Etats-Unis et certains officiels de la République de Corée prétendent que le système THAAD protégera la Corée du Sud face à la menace des missiles nord-coréens. Cependant, du fait qu’il est installé à 200 kilomètres au sud de Séoul, la quasi-totalité des observateurs s’accordent pour dire que les 25 millions de Coréens vivant dans l’agglomération de la capitale se situent hors du bouclier protecteur de THAAD. Encore plus préoccupant, Ted Postol, physicien au MIT et expert en défense antimissile, ajoute qu’il n’y a pas de preuves tangibles que le THAAD soit efficace dans des conditions de tir réelles, face à l'arrivée de multiples missiles et leurres. D'un autre côté, le radar de THAAD en Corée du Sud a la capacité de surveiller le système balistique chinois, ce que beaucoup soupçonnent d’être l’objectif premier des Etats-Unis dans leur insistance à le déployer en Corée. La Chine a exprimé son opposition à la présence de THAAD en Corée de façon explicite, mis en place des sanctions économiques contre la Corée du Sud, et menacé d’une accélération de la course aux armements.

Le déploiement de THAAD par les Etats-Unis en Corée du Sud fait partie du « pivot » américain vers l’Asie Pacifique. Il élargit le système de défense antimissile déjà important encerclant la Chine et la Russie. Cet effort visant à renforcer l’influence politique et économique déclinante des Etats-Unis dans la région a cependant un coût important pour le peuple américain. Il détourne des milliards de dollars de besoins intérieurs critiques dans une période de délabrement des infrastructures du pays, d’inégalités économiques sans précédent et d’accès limité aux services humains de première nécessité. Cela compromet également les principes ainsi que la sécurité des Américains épris de paix en intensifiant les tensions militaires régionales, en alimentant une course aux armements et en faisant planer la menace d’un nouveau conflit armé dans la péninsule coréenne, impliquant cette fois des armes nucléaires qui auront des conséquences inimaginables pour la vie humaine.

Le déploiement de THAAD complique aussi les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud à un moment où la Corée du Nord propose de geler son programme d’armement nucléaire en échange d’un arrêt ou d'une réduction significative des exercices de guerre annuels américano-sud-coréens. Cette proposition a été systématiquement rejetée par l’administration Obama. Mais, maintenant, un nombre croissant d’officiels américains et d’analystes tels que Richard Haass, président du Council on Foreign Relations, Jane Harman, ancienne membre du Congrès et directrice du Woodrow Wilson International Center for Scholars, et William Perry, secrétaire à la Défense pendant la première administration Clinton, ont exprimé leur soutien à la perspective d'un gel puis d'un arrêt des exercices de guerre en tant que premier pas pour répondre aux préoccupations de la Corée du Nord quant à sa sécurité ainsi qu’à celles des Etats-Unis, de leur alliés, de la Chine et de la Russie face aux progrès réalisés par la Corée du Nord dans la fabrication de missiles balistiques intercontinentaux capables d'emporter une charge nucléaire.

La plupart des Américains ne connaissent rien à propos de THAAD, de l’opposition des Sud-Coréens à son déploiement ou des récentes ouvertures diplomatiques de la Corée du Nord visant à réduire les tensions dans la péninsule coréenne. Un nombre encore plus faible se souviennent de la guerre de Corée, sont conscients que les Etats-Unis détiennent le contrôle des forces armées sud-coréennes en temps de guerre, ou comprennent le désir du peuple coréen de parvenir à une réunification pacifique de leur pays. Pourtant, ces lacunes devraient constituer une préoccupation vitale pour le peuple américain. Si le fragile armistice qui a arrêté les combats mais n’a pas mis un terme à la guerre de Corée devait laisser place à une reprise des hostilités, nous, avec les Coréens du Nord et du Sud ainsi que d’innombrables êtres humains dans la région souffririons de pertes indescriptibles. Selon les propres mots du secrétaire à la Défense des Etats-Unis, James Mattis, « […] si cela débouche sur une solution militaire, ce sera incroyablement tragique […] ».

En cet instant crucial, les gouvernements américain et sud-coréen peuvent continuer d'alimenter le feu d'une guerre en Corée en militarisant encore davantage la Corée du Sud, ou bien faire le premier pas pour créer des conditions internationales propices pour une paix durable en Corée. Quelle que soit la voie que les Etats-Unis adoptent, cela sera fait au nom du peuple américain. Il incombe donc aux citoyens des Etats-Unis de s’engager et de travailler avec le peuple coréen pour arriver à des moyens pacifiques et mutuellement bénéfiques pour dissiper les antagonismes dans la région. Commencer ce travail collectif est l’objectif principal de notre délégation.

La Délégation pour la paix et la solidarité se déplace en Corée du Sud pour exprimer la solidarité des Américains épris de paix avec les Coréens luttant contre le déploiement de THAAD et cherchant une solution au conflit dans la péninsule et dans la région. Nous voulons renforcer la compréhension mutuelle concernant les moyens de parvenir à ces objectifs dans le but d’aligner la politique des Etats-Unis sur le désir du peuple coréen de mettre en place une paix durable dans la péninsule et, finalement, de réunifier la Corée de manière pacifique et indépendante.

Consciente de l’immense coût social et économique lié à la militarisation croissante de la Corée pour les peuples américain et coréen, la Délégation pour la paix et la solidarité demande aux gouvernements des Etats-Unis et de la République de Corée de :

 

1. retirer le système THAAD de Corée du Sud :
2. stopper la course aux armements dans la péninsule coréenne en arrêtant les exercices de guerre en échange d'un accord avec la Corée du Nord pour geler sa production d’armes nucléaires et ses essais de missiles ;
3. s'engager dans la diplomatie avec la Corée du Nord pour mettre un terme à la guerre de Corée par la signature d’un traité de paix, normaliser les relations avec la Corée du Nord et soutenir tous les efforts du peuple coréen pour parvenir à la réunification pacifique de leur pays.

Enfin, nous déclarons notre intention de bâtir la solidarité aux Etats-Unis pour lutter contre la présence de THAAD en Corée du Sud et l’expansion du militarisme des Etats-Unis en Asie. Nous appelons également les personnes éprises de paix aux Etats-Unis et dans le monde entier à nous rejoindre dans cette tâche.


Soutiens :
Taskforce to Stop THAAD in Korea and Militarism in Asia and the Pacific
Fondation Channing et Popai Liem pour l'éducation

Délégués :
Medea Benjamin, CODEPINK
Reece Chenault, U.S. Labor Against the War
Will Griffin, Veterans for Peace, Taskforce to Stop THAAD in Korea and Militarism in Asia and the Pacific
Juyeon Rhee, Taskforce to Stop THAAD in Korea and Militarism in Asia and the Pacific
Jill Stein, candidate du Parti vert des Etats-Unis à l'élection présidentielle de 2016


Les soutiens d'organisations et individuels à cette déclaration apparaîtront à la suite des noms des premiers soutiens et délégués. Pour ajouter votre soutien, merci de remplir le formulaire à l'adresse : https://goo.gl/EkVRGX avant le 19 juillet 2017 (fin de journée).

 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2017 7 02 /07 /juillet /2017 21:00

A l'initiative de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), et près de deux ans après un précédent séminaire s'étant tenu à Helsinki, une conférence internationale consacrée à la paix et la réunification en Corée a réuni à Paris, pendant deux jours, les 23 et 24 juin 2017, les représentants d'associations d'amitié avec la Corée de douze pays, aux côtés d'une délégation du Comité coréen de solidarité avec les peuples du monde qui était invitée en Europe : la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, la France, Haïti, l'Irlande, le Luxembourg, la Pologne, le Royaume-Uni la Suisse et le Tchad. Cet événement exceptionnel, qui se tenait 40 ans après la création du Comité international de liaison pour la paix et la réunification en Corée (CILRECO) à la suite de la conférence de Bruxelles de février 1977, visait à relancer la coordination de la solidarité internationale avec la Corée - dans une période lourde de menaces pour la paix dans cette partie du monde. L'AAFC remercie les membres de l'association Espéranto France, présents tout au long des deux journées, ses adhérents bénévoles  et les membres de la communauté coréenne de RPD de Corée en France qui ont permis la bonne organisation de cette journée, notamment pour l'accueil café et le buffet du 24 juin, et tout particulièrement Dominique de Miscault pour les photos et vidéos de ces deux jours de débats et d'échanges, qui donneront lieu ultérieurement à la publication et la mise en ligne de documents complets. Le tour opérateur Phoenix Voyages, basé au Vietnam et proposant notamment des déplacements touristiques en RPD de Corée, avait en outre parrainé cet événement.

Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes

La première journée de la conférence était consacrée à des travaux universitaires (qu'encourage l'AAFC en préparant et en facilitant le déplacement de chercheurs en RPD de Corée, ainsi qu'en participant à des échanges académiques), dans une salle de la Sorbonne prêtée grâce au concours du professeur Jean Salem. Ce dernier, par ailleurs président du Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud, a souligné en ouverture de la journée les implications de la méconnaissance profonde de la Corée, et singulièrement de sa moitié Nord, ce qui rend extrêmement difficile toute approche culturelle et scientifique qui sorte des lieux communs rebattus par les médias, focalisés sur les questions sécuritaires avec un prisme tendant à faire porter à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) toute la responsabilité dans les tensions actuelles, aux imbrications infiniment plus complexes. C'est ce que devait démontrer l'après-midi le professeur Robert Charvin, ancien doyen des facultés de droit de Nice : dans un exposé magistral, il a rappelé les causes et les conséquences de la division de la péninsule coréenne sous l'influence des grandes puissances. Sa présentation a été suivie d'une séance de dédicace de la nouvelle édition de son ouvrage Comment peut-on être Coréen (du Nord), publié par Delga.

Les présentations de la matinée du 23 juin ont été consacrées à l'exposé par leurs auteurs de plusieurs travaux universitaires, en cours ou achevés, sur la RPD de Corée. Dans son intervention liminaire, Patrick Maurus, ancien professeur de coréen à l'INALCO, ancien conseiller culturel de l'ambassade de France à Séoul, et fondateur de la revue Tangun, a souligné la nécessité et la possibilité d'engager des échanges universitaires avec les chercheurs nord-coréens en sortant des stéréotypes ; il est à l'origine de la publication du premier roman nord-coréen en France, Des amis de Baek Nam-ryong (ayant donné lieu à l'organisation d'une conférence par l'AAFC en 2012), et des premiers échanges universitaires avec les professeurs chinois d'ethnie coréenne de la province autonome de Yanbian, en Chine. Une conférence a abordé la question de la conservation du patrimoine en Corée du Nord. Puis Benoît Berthelier, co-traducteur d'une anthologie de nouvelles nord-coréennes, ayant consacré ses travaux de doctorat à la littérature nord-coréenne à ses débuts après 1945, a souligné la richesse de la production littéraire au Nord de la péninsule - dans des conditions, à ses débuts, bien plus libérales qu'au Sud. La littérature rend compte des évolutions de la société nord-coréenne, ainsi que de la place qu'y occupent les intellectuels : être auteur vous garantit un statut et des revenus.

Les débats de la matinée ont aussi été consacrés aux échanges universitaires dans les sciences exactes, à partir du témoignage de Damien Jamet, maître de conférences en informatique à l'Université de Lorraine : le bon niveau des Nord-Coréens demande à être conforté par des échanges universitaires, auquel Damien Jamet contribue, dans sa discipline, avec plusieurs de ses collègues qui étaient aussi présents à la conférence de la Sorbonne.

Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes

Après la présentation des enjeux diplomatiques autour de la péninsule coréenne par Robert Charvin, l'après-midi a tout d'abord donné lieu à une conférence sur la comparaison entre les idées du Juche (idéologie directrice de la RPD de Corée) et le gaullisme : si les principes définis par le Général de Gaulle n'ont pas donné lieu à la constitution d'un corpus idéologique analogue aux idées du Juche, l'importance consacrée à l'homme rapproche les deux doctrines, au-delà de leur attachement similaire à la défense de la souveraineté nationale.

La première journée s'est achevée par un exposé très complet de la situation et des perspectives de développement de l'Espéranto dans les deux moitiés divisées de la Corée : à partir du voyage qu'ils ont effectué en Corée du Nord en avril 2017, au sein du comité Espéranto de l'AAFC, François Lo Jacomo et Nathalie Kesler ont observé que les valeurs de solidarité humanistes et pacifistes que porte la langue internationale en font un vecteur possible pour la réunification de la Corée - qui sera l'un des thèmes du Congrès mondial d'Espéranto qui se tiendra à Séoul, en Corée du Sud, cet été, et auquel ils assisteront.

Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes

Organisée dans les salles Pierre Nicolle, la journée du 24 juin 2017 a été dédiée à des échanges d'expériences, des débats et des discussions entre associations d'amitié avec la Corée de différents pays du monde sur les moyens d'organiser la solidarité à l'échelle internationale. Outre S.E. M. Kim Yong-il, délégué général de la RPD de Corée en France, ambassadeur auprès de l'UNESCO, ses collaborateurs et leurs familles, une délégation du Comité coréen de solidarité avec les peuples du monde était présente, conduite par M. Ryu Kyong-il, directeur du département Europe du Comité, et également composée de Mmes Jong Un-a et Yun So-hyon. Arrivée en France le 22 juin, la délégation nord-coréenne invitée par l'AAFC a quitté la capitale française pour la Belgique le 26 juin, après avoir visité la Pologne et la Suisse, également à l'invitation des associations d'amitié de ces pays. L'AAFC a pris en charge le déplacement entre l'Europe et l'Asie, ainsi que le séjour en France.

Secrétaire général du CILRECO, et par ailleurs président d'honneur de l'AAFC, Guy Dupré a rappelé et souligné les enjeux du mouvement de solidarité internationale, marqué par les figures de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, comme le maréchal Francisco da Costa Gomes (Portugal), Dom Mintoff (de Malte), Didier Ratsiraka (de Madagascar) ou encore Léopold Sedar Senghor (de Côte d'Ivoire). Si les conditions objectives d'action ont changé, les objectifs demeurent : remplacer l'accord d'armistice de 1953 par un traité de paix garantissant la sécurité et la prospérité dans cette partie du monde, favoriser le dialogue et les échanges avec toute la Corée, soutenir le mouvement pour la réunification de la Corée, au Nord, au Sud et dans la diaspora, sur la base des déclarations du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007.

S'exprimant ensuite au nom du Comité coréen de solidarité avec les peuples du monde de la RPD de Corée,  et après avoir remercié de leur soutien les organisateurs de l'AAFC et du CILRECO ainsi que l'ensemble des associations d'amitié pour leur appui invariable, Ryu Kyong-il a souligné que la RPDC poursuivrait ses programmes d'autodéfense tant que les Etats-Unis ne mettront pas fin à leur politique hostile, aujourd'hui perpétuée par l'administration de Donald Trump. Par ailleurs, alors que cette année marque le 45e anniversaire de la Déclaration conjointe du 4 juillet 1972 et le 10e anniversaire de la Déclaration du 4 octobre 2007, des progrès nouveaux doivent être accomplis par les Coréens eux-mêmes sur la voie de la réunification de leur patrie.

Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes

Les interventions des représentants des différents pays ont ensuite commencé par celle de Benoît Quennedey, président de l'AAFC. Rappelant que l'association française, qui était une association d'amitié avec toute la Corée depuis 1989, avait fait des solidarités concrètes (dans les domaines universitaires, économiques, culturels ou encore humanitaires) la pierre angulaire de ses interventions pour la paix et la réunification en Corée, il a souligné l'importance prise, en 2015-2016, par le soutien au mouvement démocratique en Corée du Sud, et l'utilité des contacts noués avec les milieux politiques français, gouvernementaux et parlementaires. Quelles que soient par ailleurs les difficultés réelles que connaît la Corée du Nord, qui ne prétend en aucun cas constituer un modèle politique pour le reste du monde, la présentation presque systématiquement négative de la RPD de Corée dans les médias occidentaux (illustrée encore dernièrement par l'opération de piratage WannaCry), sur la base souvent d'une désinformation entretenue par les services secrets de certains pays, montre la nécessité d'élargir l'audience du mouvement de solidarité, y compris en organisant la solidarité à l'échelle internationale, comme dans le cadre de la présente conférence.

Dans certains pays qui étaient anciennement des démocraties populaires (Bulgarie, Pologne), les relations de solidarité ont pu se fonder sur des relations personnelles, ainsi que sur le soutien des autorités gouvernementales. Les conditions nouvelles après 1989 et la fin des démocraties populaires ont rendu particulièrement difficile la poursuite des échanges antérieurs, les représentants des associations d'amitié étant par ailleurs parfois victimes de pressions, sinon d'une répression. A contrario, dans les pays en développement, comme Haïti ou le Tchad, la RPD de Corée jouit d'une image positive pour son combat anti-impérialiste et au sein du mouvement de décolonisation et des pays non-alignés. La réduction du périmètre des représentations diplomatiques de la RPDC, consécutive aux difficultés économiques des années 1990, a cependant rendu plus difficile les échanges directs entre les associations d'amitié et les Coréens.

Le Royaume-Uni apparaît en première ligne, par le soutien de son gouvernement à la politique internationale étatsusienne. Dans ce contexte, les actions de solidarité - qui ont pris des formes originales, comme l'accueil de troupes de jeunes artistes nord-coréens handicapés en 2015 et en 2017 - requièrent une importance particulière, qui permet de témoigner de la possibilité d'actions pour la paix et la réunification même dans les contextes a priori les moins favorables.

Les contacts et les échanges avec les démocrates sud-coréens ont été soulignés par les représentants luxembourgeois et belges, alors qu'il s'agissait d'un des axes d'action principaux du CILRECO.

Pour tenir compte des différents degrés d'implication dans le soutien au peuple coréen, l'association finlandaise distingue entre des activités de solidarité à large spectre, et des actions plus politiques - comme l'étude des idées du Juche - menées par des militants plus engagés au sein de structures distinctes de l'association d'amitié.

En Finlande, en Suisse et au Danemark, des rassemblements populaires dépassant le seul cadre de la Corée, permettent de sensibiliser à la question coréenne un plus large public.

Plusieurs associations d'amitié ont mis en place des coopérations entre elles : c'est le cas entre les associations belge, irlandaise, française et haïtienne, pour la traduction et l'échange de documents ou encore la mise en place de circuits d'échanges (comme l'envoi de livres en RPDC). L'association belge, qui a présenté un film, a noué des relations de partenariat précises, dans le cadre d'un jumelage avec une ferme coopérative ou de l'envoi de médicaments.

A l'issue de ces échanges, les participants ont adopté une déclaration et une lettre au Président Kim Jong-un de la Commission des affaires d'Etat de la RPD de Corée. Ils ont notamment souligné la nécessité de renforcer la lutte contre la désinformation à propos de la RPD de Corée, d'agir pour l'établissement d'un traité de paix en Corée et la fin des manœuvres militaires américano-sud-coréenne, ainsi que la levée des sanctions et des embargos frappant depuis plus de 70 ans les populations coréennes au Nord de la péninsule. Enfin, la conférence s'est poursuivie par une manifestation pour la paix et la réunification en Corée place de la Sorbonne.

 

Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes
Conférence internationale de Paris pour la paix et la réunification en Corée : une solidarité internationale en actes

CONFERENCE INTERNATIONALE

POUR LA PAIX ET LA REUNIFICATION EN COREE

PARIS, FRANCE, 23-24 JUIN 2017

Déclaration finale

Nous, associations d'amitié avec la Corée venues de douze pays, réunies à Paris (France) le 24 juin 2017, veille du 67ème anniversaire du déclenchement de ce qui est appelé dans nos pays la « guerre de Corée »,

attachées au respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, tel qu'énoncé dans la Charte de l'Organisation des Nations unies,

solidaires du peuple coréen face à l'injustice historique de la division arbitraire de son pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,

conscientes que, compte tenu des forces en présence sur et à proximité de la péninsule coréenne, la paix en Corée représente un enjeu vital pour la paix mondiale,

exigeant que les États-Unis et les pays à leur remorque mettent fin à leurs politiques hostiles sous couvert des Nations unies, aux embargos et aux sanctions à l'égard de la République populaire démocratique de Corée,

opposées à toute vision biaisée de la situation qui fait porter l'entière responsabilité des tensions en Corée sur une seule des parties, la République populaire démocratique de Corée,

fières de notre tradition d'amitié et de notre diversité, qui font de nos associations un irremplaçable réseau dédié à la paix en Corée et dans le monde, qu'il convient de faire vivre et d'étendre,

décidées à renforcer la coopération entre nos organisations dans l'esprit de la conférence de Bruxelles qui, il y a 40 ans, jeta les bases du mouvement international de solidarité avec le peuple coréen pour la réunification et la paix en Corée,

nous nous engageons :

1) À travailler au retrait inconditionnel de toutes les troupes étrangères de Corée ;

2) À travailler à la levée des sanctions et embargos qui frappent la République populaire démocratique de Corée ;

3) À intervenir auprès des autorités de nos pays respectifs pour qu'elles soutiennent franchement l'application complète des déclarations inter-coréennes du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007 et le dialogue entre les deux parties de la Corée ;

4) À œuvrer à l'établissement de relations équilibrées entre tous les pays du monde et les deux parties de la Corée, ce qui passe par l'établissement de relations diplomatiques complètes avec la République populaire démocratique de Corée par les pays qui n'en ont pas ;

5) À alerter les opinions publiques de nos pays respectifs sur la situation injuste et dangereuse qui prévaut en Corée, notamment du fait des grandes puissances, par tous les moyens à notre disposition et dans le respect de la souveraineté de chaque peuple ;

6) À lutter contre la présentation erronée de la situation de la péninsule coréenne par les grands médias de nos pays respectifs, y compris contre la propagation de « fausses nouvelles » ;

7) À renforcer la coopération entre nos associations, notamment en organisant des actions conjointes, toujours dans le respect des particularités de chacun et avec l'objectif commun de promouvoir le dialogue inter-coréen et la paix en Corée ;

8) À chercher les meilleurs moyens pour mutualiser les bonnes pratiques de nos associations, impliquant la nécessité d'une information rapide et complète sur les succès et les difficultés rencontrées dans la poursuite de nos objectifs.

Paris, le 24 juin 2017

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Association d'amitié franco-coréenne
  • : Soutenir la paix en Corée, conformément à l'aspiration légitime du peuple coréen et dans l’intérêt de la paix dans le monde
  • Contact

"Les leçons sympathiques et utiles"

Recherche

D'où venez-vous?