Les 28 et 29 juillet 2011, Kim Kye-gwan, premier vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), a eu des discussions approfondies à New York avec Stephen Bosworth, représentant spécial du gouvernement américain pour la RPDC. Ces échanges, qualifiés de part et d'autre de "constructifs", avaient été décrits par Washington comme "exploratoires" quant à une reprise des pourparlers à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Après une rencontre intercoréenne lors du forum régional de l'ASEAN, le gouvernement américain avait invité à New York Kim Kye-gwan, premier vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée, soulevant l'espoir d'une reprise des pourparlers à six, interrompus depuis avril 2009.
L'agence officielle KCNA de la RPDC a précisé que les discussions, qui se sont déroulées les 28 et 29 juillet 2011 avec Stephen Bosworth à la tête de la délégation américaine, avaient porté sur l'amélioration des relations entre les Etats-Unis et la RPDC, les moyens d'assurer la stabilité de la péninsule coréenne et la reprise des pourparlers à six. Il s'agissait de la première rencontre à ce niveau entre Nord-Coréens et Américains depuis décembre 2009, date de la visite à Pyongyang de Stephen Bosworth.
Selon KCNA citant un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, ces échanges ont eu lieu dans "une atmosphère sincère et constructive", "les deux parties ayant reconnu que l'amélioration des relations bilatérales et que le règlement pacifique et négocié de la dénucléarisation de la péninsule coréenne était conforme aux intérêts des deux parties qui avaient convenu de poursuivre le dialogue".
La RPDC a réaffirmé sa position d'une reprise des pourparlers à six sans condition préalable, dès que possible, par une mise en oeuvre de l'accord conjoint du 19 septembre 2005 basé sur le principe d'actions simultanées : en d'autres termes, chaque partie doit accomplir en même temps un geste dans la voie de la résolution de la question nucléaire.
Partageant également le sentiment d'échanges constructifs, Stephen Bosworth a affirmé que "nous avons réaffirmé que la voie était ouverte pour la Corée du Nord pour une reprise des pourparlers, de meilleures relations avec les Etats-Unis et une plus grande stabilité régionale si la Corée du Nord montre par ses actions qu'elle soutient la reprise des pourparlers à six en tant que partenaire constructif tenant ses engagements".
Les Etats-Unis doivent à présent engager des discussions avec leurs partenaires, la Corée du Sud ayant d'ores et déjà affiché une ligne dure. Wi Sung-lac, le négociateur sud-coréen sur les questions nucléaires, a ainsi déclaré à la presse que "nous ne pouvons pas nous rendre à des négociations à six dès lors que le programme nucléaire (nord-coréen) est toujours actif". Cette exigence de concessions sans contrepartie de Pyongyang n'est pas conforme au principe "action pour action" à la base de l'accord de septembre 2005. Wi Sung-lac a ajouté qu'il jugeait ainsi "trop ambitieux" une reprise des pourparlers à six cet automne, une position également contraire à celle de la Corée du Nord favorable à la réouverture des discussions dès que possible.
L'enjeu pour la reprise des négociations consiste donc à présent, pour les Etats-Unis, à faire preuve d'efficacité dans leurs pressions discrètes sur les autorités sud-coréennes.
Oeuvrant pour la paix et la dénucléarisation de la péninsule coréenne, l'AAFC est favorable à la reprise des pourparlers à six, en vue d'une solution durable qui élimine les risques de guerre en Corée et assure aussi une amélioration des relations entre la RPD de Corée et les Etats-Unis.
Sources : AFP, Le Courrier picard (dont photo), KCNA.
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