Le 30 décembre 2013 le syndicat des cheminots de la République de Corée (du Sud) et les parlementaires de la majorité et de l'opposition sont parvenus à un accord (annoncé par le syndicat, cf. photo à gauche), qui a conduit à la suspension du mouvement. Mais le combat contre la privatisation de KORAIL continue.
Au vingt-deuxième jour de la grève des cheminots de la Korea Railroad Corporation (KORAIL), le syndicat a annoncé l'arrêt de la grève, dans la matinée du 30 décembre. La veille au soir, les parlementaires de la majorité et de l'opposition étaient parvenus à un accord, signé vers minuit, prévoyant la création d'un sous-comité pour le développement du chemin de fer.
La grève avait été déclenchée suite à l'annonce par KORAIL de la création - devenue effective depuis, avec la délivrance d'une licence le 27 décembre 2013 - d'une filiale KTX Suseo, chargée de la nouvelle ligne du train à grande vitesse (KTX) au départ de la gare de Suseo, au Sud-Est de la capitale, ouvrant ainsi la voie à une possible privatisation et à des licenciements. La direction de l'entreprise publique et le gouvernement sud-coréen avaient alors joué le pourrissement du conflit - juge "illégal" - et des sanctions (mises à pied, mandats d'arrêt) avaient été décrétées, jusqu'à une intrusion spectaculaire de 4 000 policiers dans les locaux du syndicat KCTU qui avait conduit ce dernier à lancer un appel à la grève générale le 28 décembre.
Selon le secrétaire général du Parti démocrate (PD, principal parti d'opposition, centre-gauche), Park Ki-choon, "deux membres du syndicat de KORAIL sont entrés à l’intérieur du siège du PD à Yeouido en demandant une médiation du milieu politique et une protection contre l’arrestation de la police. La négociation avait ensuite repris sur l’ordre du chef du parti, Kim Han-gil, le 28 décembre". Le Parti démocrate avait déjà proposé une médiation, en souhaitant un aboutissement avant la fin de l'année. Les négociations avaient été menées tambour battant au cours du dernier week-end. L'accord, conclu entre la majorité et l'opposition parlementaires, avait ensuite été soumis au syndicat des cheminots, dirigé par M. Kim Myung-hwan, au siège de la KCTU.
Le sous-comité parlementaire pour le développement du chemin de fer devrait garantir l'absence de privatisation et jouer un rôle de dialogue social, face au risque non seulement de sanctions, mais également de restructurations et de licenciements. Le sous-comité comporte des députés du PD et du Parti Saenuri (conservateur, majoritaire). Son président, M. Kang Seok-ho, appartient au parti conservateur. Le sous-comité s'est réuni pour la première fois le 31 décembre 2013, en présence de M. Choi Yeon-hye, président de KORAIL.
Avant la reprise du travail, les cheminots ont conduit des manifestations dans tout le pays en indiquant qu'ils continueraient le combat contre la privatisation, y compris par des actions menées sur le terrain judiciaire. De fait, dix représentants du syndicat ont engagé une action à l'encontre du ministère du Territoire et du Transport, en charge des lignes de chemins de fer, pour invalider le permis accordé par le gouvernement à la société KTX Suseo. Bref, la lutte continue, mais sous d'autres formes.
Sources :
- Yonhap, "Grève des cheminots : arrêt de la grève avec création d'un sous-comité parlementaire", dépêche en date du 30 décembre 2013 (dont photo) ;
- Yonhap, "Retour au travail des cheminots après la grève", dépêche en date du 31 décembre 2013.