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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 08:24

Le 21 septembre 2013, le Comité pour la réunification pacifique de la Corée (CRPC) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé le report sine die des réunions de familles coréennes séparées de part et d'autre du 38ème parallèle, prévues à compter du 25 septembre 2013, ainsi que d'une réunion Nord-Sud préparatoire à une possible reprise du tourisme intercoréen dans les monts Kumgang, qui devait se tenir le 2 octobre prochain.  Quelques jours plus tôt, la reprise des activités dans la zone de Kaesong augurait pourtant d'une amélioration des relations intercoréennes. Dans un bulletin d'information publié le 22 septembre 2013, le CRPC blâme l'attitude de confrontation des autorités sud-coréennes. L'AAFC décrypte cet événement.

Les relations Nord-Sud n'ont jamais été un long fleuve tranquille, et par le passé des événements de dernière minute ont souvent conduit au report de rencontres préparées bien en amont. S'agissant des réunions de familles séparées - des événements toujours attendus avec émotion par les personnes concernées, sans nouvelles de leurs proches depuis deux générations - l'annonce du report de celles prévues du 25 au 30 septembre prochains, le 21 septembre seulement, sur l'initiative du Nord, a témoigné que le ciel des relations intercoréennes restait orageux, et qu'un long chemin devait encore être parcouru avant que ne soient rétablies des relations de confiance.

La partie Nord a blâmé le Sud, dans une longue explication où une déclaration du ministère de la Réunification sud-coréen a été sévèrement mise en cause. Cette déclaration, parlant de "contre-mesures" et de "sanctions" contre les actes "inhumains" du Nord, a mis le feu aux poudres de l'autre côté du 38ème parallèle, en réutilisant une rhétorique propre à l'ère Lee Myung-bak alors que les présidences démocrates, en Corée du Sud, avaient évité de jeter de l'huile sur le feu lorsque les relations intercoréennes connaissaient des points bas. De même, les déclarations de la presse conservatrice sud-coréenne, dont les liens étroits avec le parti au pouvoir sont avérés, parlant de succès de la ligne de politique intercoréenne de la présidente Park Geun-hye tout en continuant à adopter un ton très critique vis-à-vis de la RPDC, ont été interprétées comme des provocations côté Nord, qui estime que ses efforts pour renouer le dialogue Nord-Sud ne sont pas payés de retour.

La RPD de Corée dénonce également avec fermeté les mesures prises contre les partisans de la réunification, au Sud de la péninsule. Il y a une semaine, les garde-frontières sud-coréens ont abattu un citoyen du Sud qui tentait de passer au Nord à la nage. L'arrestation du député progressiste Lee Seok-ki, accusé de complot contre l'Etat avec la complicité du gouvernement nord-coréen, est une manoeuvre de diversion des services secrets sud-coréens, dont l'AAFC a souligné qu'ils restent une des forces les plus hostiles au dialogue Nord-Sud. Dans un climat où ces derniers se refusent à un contrôle démocratique, le gouvernement nord-coréen a le souvenir du précédent de 1972-1973 : à l'époque, l'amélioration des relations Nord-Sud avait coïncidé avec un raidissement du régime autoritaire du général Park Chung-hee, père de l'actuel présidente sud-coréenne, et l'arrestation de l'opposant Kim Dae-jung (le futur président sud-coréen) avait sonné le glas du premier dialogue Nord-Sud. Aujourd'hui comme hier, la politique intérieure sud-coréenne est un déterminant de l'évolution des relations intercoréennes.

Sources : AAFC, KCNA.

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